Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY

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MessageSujet: Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY EmptyVen 11 Fév - 18:12



Epreuve 4




Enoncé

Duo Echo – Épreuve de Marie : Souviens-toi de cette leçon

« Ô ma fille, souviens-toi de mes enseignements.
De mes mots, du ton de ma voix,
De mes mains tendres et de mes lèvres creusées par le temps,
Un jour, cette leçon te servira »

Les conseils des anciens sont des trésors inestimables qu’il faut savoir écouter et chérir. Qu’ils soient basés sur l’expérience, l’instinct ou les présages lus à travers les lignes de la main, ils encadrent une ligne de conduite qu’il est conseillé de suivre. Transmettre une leçon est aussi offrir une partie de soi, que son élève ou enfant pourra emporter autour du monde. La leçon est un souvenir, une image à travers le ciel, une voix douce ou rocailleuse que l’âge ne saurait altérer. À ce moment précis où tu te tiens face à l’inconnu, cette leçon te revient et t’aide à te décider.

Dans cette épreuve en duo, les deux participants doivent s’axer autour d’une leçon ou d’un conseil. La manière autour de laquelle s’articulent les participations est laissée entièrement libre aux champions. En effet, un personnage peut transmettre une leçon à un autre personnage OU les deux personnages peuvent recevoir tous les deux la même leçon OU les deux personnages peuvent transmettre une même leçon ; etc...

Type

Épreuve sur 2 jours : (samedi 12 février 00h00 au dimanche 13 février 23h59)

Chaque joueur devra pour cette épreuve rédiger un unique post d’une longueur maximale de 1500 mots. Dans ce type de Duo, les textes ont la contrainte de faire écho l’un à l’autre de la façon qu’il vous plaît. Cela peut-être l’introduction dans vos textes d’un même personnage, l’exploitation d’une scène similaire, une conduite sensiblement identique. Bref, laissez libre cours à votre imagination ! Les règles sont assez souples concernant le type d’écho choisi, mais essayez au maximum de jouer le jeu. Utiliser le même code de présentation n’est par exemple pas suffisant, de même que d’utiliser la même phrase en début de post sans autre lien. Les binômes disposent de deux jours à compter de sa révélation pour finaliser cette épreuve.

Le choix du forum devant débuter le RP revient aux champions. C'est à vous ♪

Énigme (IV) : Je m’en délecte avec ardeur, oubliant faim et manières.
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MessageSujet: Re: Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY EmptyDim 13 Fév - 18:28

Viholvärakuuna

Explications:

Son Esprit naviguait dans un Ailleurs qui ne possédait ni couleurs ni sons, rien qui ne puisse permettre d’y accrocher une Curiosité. Cheminait-il vers la Mort ? … Comment pourrait-il même le savoir ? Il ignorait tout de la Mort, n’y avait même jamais songé avant cet Instant, lui qui vivait dans le Temps de l’Eternité.

Puis la Douleur fut là, se rappela à son Esprit égaré, bien loin de cette Réalité où son corps tombait en lambeaux, déchiré par ses propres Flammes. Ah… Il se rappelait maintenant. Il n’était pas Mort, il avait simplement chantelié un Serment qui le maintenait dans une longue Agonie de laquelle rien de bon ne sortirait ; même expier ses Fautes semblait hors de portée.

Et il se souvenait de son Nom, et par là de son Identité. Viholvärakuuna fils de Valkulohikäärme le Chante-Mage Lieur des Mots de Pouvoir.

Mais sa Mère l’avait abandonné à sa Honte. Elle avait méprisé sa Déchéance et fait pleuvoir sur son échine battue des Noms d’Infamie. Il n’était plus digne de porter son Nom, encore moins le titre de Chante-Mage alors qu’il se mourrait par sa propre Folie, et par l’Arrogance d’un Chant bouffi de Déséquilibre.

Fermer les yeux et s’abandonner à cette Errance ni dans la Vie ni dans la Mort était sans doute le seul Chemin qui lui convenait d’emprunter ; alors Viholvärakuuna cessa de Penser, et s’abandonna au Néant.

~~~

Les perles gémirent sous le vent, et les plumes claquèrent l’écaille.

Le vent se lève, il faut tenter de vivre.

~~~

Un gémissement le secoua tout entier, jusqu’au creux de son Âme où il avait caché les restes lapidaires de sa Conscience. Bien qu’éloigné de sa Réalité, Viholvärakuuna sentait la Lave incandescente qui transformait ses entrailles en magma, il discernait les caillots brûlants qui lui labouraient le gosier, et percevaient l’éclat de ses écailles fumantes qui explosaient sous la chaleur ; et ce Cœur de Feu flambait tant et si fort qu’il était en train de le tuer.

Et il ne pouvait pas même se réfugier dans le Néant. Le vent se levait, il l’appelait, le vent d’Ääni, la Parole des Chante-Mages, ce vent qui refusait de le laisser s’enfuir et qui claquait à ses oreilles ses Murmures.

Mais de quelle Vie disposait-il encore ? Il n’avait gagné que du Temps dans son Agonie, et sa Faiblesse l’empêchait même de tenir la Promesse de son Serment. Que les Hiisi les avalent ! Lui, et tous les Murmures de l’Ääni !

Il était tellement fatigué… Et le Néant semblait si accueillant, si reposant…

~~~

Ce toit …, où … des colombes,

Entre … palpite, entre les … ;

Midi … y compose de feux

La mer, la mer, toujours recommencée !

Ô récompense ….

… long regard sur le calme …. !


~~~

Mais l’Ääni ne se tairait pas parce qu’il se laissait aller à la Lassitude. Le vent s’était levé, et n’allait pas retomber de sitôt. Il charriait avec lui les échos d’un Chant aux secrets entrelacés dans la Poésie, et il n’avait nulle Envie d’y prêter la moindre Attention.

Soliloque donc sur la Mer, Ääni ! Viholvärakuuna ne comptait pas Ecouter le Chuchotement des vagues !

Qu’aurait-il donc à y Apprendre ? Dame Mer se ralliait à Valkulohikäärme Qui Parle aux Puissances, et la Voix de sa Mère avait déjà tanné son cuir de ses Injures. Il ne souhaitait pas en entendre les Echos.

~~~

Quel …. de fins éclairs …

Maint diamant d… écume,

Et quelle paix … concevoir !

… sur l’abîme un soleil …,

Ouvrages purs … éternelle cause,

Le Temps scintille et le Songe est savoir.

~~~

Mais l’Ääni persistait dans ses Murmures, sans élever la Voix, mais dans des Echos d’Entremondes insistants. Et Viholvärakuuna sentait sa Curiosité être piquée, se réveiller de la Fange dans laquelle il se vautrait ; et le Temps scintille et le Songe est savoir.

Il se rappelait d’autres Echos, d’une autre Voix qui n’avait jamais été Douce, mais qui avait été Enseignante quand Valkulohikäärme avait forgé le Diamant Brut de son Pouvoir pour lui accorder sa propre Voix.

« Ecoute, mon Fils. Tu es Rachitique et ton Corps Faible t’aurait mené à la Mort dès le nid. Mais ta Voix ! Ah, ta Voix ! Elle peut s’élever au rang des Puissances de ce Monde. Il te faudra simplement Ecouter. Toujours Entendre les Murmures, et Ecouter leur Sagesse. Car quand tu cesseras d’Ecouter l’Ääni, alors Viholvärakuuna retournera au Néant, au Rien, au Vide, et ton Existence aura été vaine. »

~~~

Masse de calme, et visible réserve,

Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi

Tant de sommeil sous un voile de flamme


~~~

Telle était sa Mère, Valkulohikäärme Qui Parle aux Puissances. Une Montagne dans l’Immensité de l’Entremondes, et par son Grand Calme, elle-même devenait l’Eternité qui n’avait de limite que l’Infini.

Cette vieille leçon emplit son Esprit de ses Murmures qui allaient crescendo jusqu’à devenir une Litanie qui apaisa le tambourinement de son Cœur affligé par le Feu. Qu’était-il donc en train de faire ? Après le Déséquilibre de sa Folie et de son Arrogance, voilà qu’il pêchait par l’Ignorance, la pire des Hontes pour un Chante-Mage ; il reniait la première des Leçons, le point focal de l’Existence de sa Voix, la matière brute de son Identité.

« Ainsi soit-il, ô Vent d’Ääni. Puisses-tu te lever, et puisses-tu me permettre de Vivre. Je t’Ecoute. »

~~~

Ô mon silence ! … Édifice dans l’âme,

Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit !

Temple du Temps, qu’un seul soupir résume

~~~

Un son rauque s’échappa de ses mâchoires lasses qu’il n’entendit que distraitement, comme s’il se trouvait très loin, et qu’un bourdonnement emplissait ses Oreilles. Même le Vent d’Ääni sonnait étouffé et peinait à arriver à sa Conscience ; le Néant le pressait de toutes parts et la fausse Douceur de son Linceul l’appelait encore à lui.

Mais Viholvärakuuna ne se laissa pas prendre à nouveau dans ses Rets. Il était le Lieur des Mots de Pouvoir, pas le Lié qui se laissait empêtrer dans un Filet. Le vent d’Ääni lui avait soufflé le Chemin qu’il devait suivre pour retourner à la Vie ; il devait juste en comprendre le Sens.

Viholvärakuuna devait se rappeler comment Ecouter la Sagesse de la Parole.

Il s’abandonna donc, non pas au Vide, mais à la Connaissance. Il accepta sa Souffrance, ce Feu qui le consumait, lui pour qui le Feu avait toujours été son plus grand Réconfort, et la dépassa pour Regarder au-delà, vers le Déséquilibre qui avait généré tout ce Chaos qui n’avait rien de Chantemagie.

~~~

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !

Après tant d’orgueil, après tant d’étrange

Oisiveté, mais pleine de pouvoir,

Je m’abandonne à ce brillant espace

Regarde-toi !… Mais rendre la lumière

Suppose d’ombre une morne moitié.


~~~

Il se rappela qu’il était un Chamane de l’Equilibre, l’Œil du Cyclone dans l’Incohérence désorganisée de l’Entremondes, et qu’il se devait de redevenir le Grand Calme pour Percevoir à nouveau ce Bouleversement de Couleurs et de Sons et de Mouvements, et de tant de Possibilités qui se dévoilaient aux Yeux Qui Savent Regarder.

Dans la Paix retrouvée de son Esprit, Viholvärakuuna redevint une Stabilité dans l’Entremondes, et il s’échappa des Rets du Néant.

~~~

Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,

Auprès d’un cœur, aux sources du poème,

Entre le vide et l’événement pur,

J’attends l’écho de ma grandeur interne


~~~

Les Murmures d’une autre Leçon lui vinrent alors à la Conscience. Une Leçon qui lui avait été offerte sans Contre-Don, par un Ami qui n’attendait pas de Recevoir en retour de qu’il avait Donné, et qu’il n’avait pourtant pas Ecouté dans son Orgueil démesuré, celui-là même qui l’avait mené au Cœur brûlant du Monde avec l’Arrogance de s’en croire le Maître.

Fotafilis. Ce Nom chantait dans sa Volvä avec le Tonnerre du Pouvoir. Fotafilis qui avait su Lier, alors que le Chante-Mage en était Incapable, l’Amitié, le Réconfort, l’Entraide, et tant d’autres Mots Bénéfiques en un Puissant Sielulintu qui avait su tenir à distance les Hiisi goinfrés par sa Haine, par sa Colère et par sa Terreur ; et qu’il avait offert à son tour pour soulager Moïra, cette Âme qui avait la Douceur de se dresser devant Celle Qui Parle aux Puissances quand elle s’acharnait sur sa Faiblesse.

« J’ai donc Appris, Fotafilis, après de si longues journées, qui furent pourtant un Instant dérisoire devant mon Eternité. J’ai Appris l’Impuissance, et la Force de l’Accepter pour aller de l’Avant. Le Chemin est Clair, désormais. Je reviens à la Vie, mon Ami, et je saurai lâcher cette Puissance qui me consume, car je n’en ai plus le Besoin. »

Et dans un Elan de Confiance, d’une Foi qu’il n’aurait jamais cru posséder, Viholvärakuuna se détacha enfin de la Vengeance qui avait Guidé ses Chemins depuis tant de siècles ; peut-être alors aurait-il suffisamment de Courage pour mettre un terme au Cycle destructeur qui le liait à Vistustaja.

Car ainsi, il pourrait accorder à ce cher, si petit, si doux, si curieux, Pimarimponil, une Leçon qu’aucun autre Chante-Mage n’avait jamais reçu avant lui : accepter son Impuissance n’était pas accepter d'être broyé par le Destin, c’était d’y trouver un autre Chemin que celui de la Haine.

~~~

La vie est vaste, étant ivre d’absence,

Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.

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Silivren [NRP]
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MessageSujet: Re: Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY Epreuve 4 - LACRIMOSA & NANO-ROLE PLAY EmptyDim 13 Fév - 18:48

Nikolaus Schiffer

Contexte de Lacrimosa:


~~~

Les morts cachés sont bien dans cette terre

Qui les réchauffe et sèche leur mystère.


En soi se pense et convient à soi-même…

Je suis en toi le secret changement.


~~~

Quand Nikolaus relit ces lignes, assis dans la Bibliothèque de son meilleur ami, les souvenirs remontent. Ce poème, ce Cimetière Marin de Paul Valéry, l’aura accompagné toute sa vie. Il lui est parfois difficile de les relire tant il a l’impression de voir son propre reflet dans ces quelques mots.

Oh, comme il est difficile de ne pas penser à tout ce sang sur ses mains, à tout ses camarades tombés au combat, à ces morts disparus, pour la folie d’un seul… Lui qui a vécu la Guerre Mondiale, lui qui était dans le camp des assaillants, complice malgré lui, complice tout de même.

~~~
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,


Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,


Les derniers dons, les doigts qui les défendent,


Tout va sous terre et rentre dans le jeu !


~~~


Voilà une Leçon que le Temps lui-même lui aura appris: Il ne reste en réalité rien de tout ces morts, de tout ces pleurs. Ni des fêtes dans les boîtes de nuit Berlinoise, ni la bière qui coulait à flot, ni les chansons, les rires, les hommes et femmes qu’il a pu étreindre, et dont le sang a nourri son corps de mort-vivant. Il ne reste rien de sa fière Allemagne, ni du reste du monde d’ailleurs. Le poème a raison, tout va sous terre…et y reste.

Seuls les vampires survivent à ce temps, et portent des deuils infinis, encore et encore.

~~~


Maigre immortalité noire et dorée,


Consolatrice affreusement laurée,


Qui de la mort fais un sein maternel,


Le beau mensonge et la pieuse ruse !


~~~


La Mort, celle qui se refuse à lui. Celle qui l’évite depuis que son cœur a cessé de battre. Celle qui a maintes fois manqué de la prendre par surprise, par un lever de soleil impromptu, ou la lame d’un chasseur zélé. Mais aujourd’hui, dans ce monde d’après-Apocalypse où même le soleil ne peut plus le blesser, comment la Mort va-t-elle le surprendre ?

Une image lui vient à l'esprit. Un visage d’ange, des cheveux blonds comme les blés, des yeux d’or…et des crocs couverts de sang.

Oui. Probablement que la Mort viendra par lui. Sindri, son  me-Liée, son grand amour. Celui pour qui il tuerait de nouveau. Celui pour qui il avait déjà failli mourir.

Celui qui, aujourd'hui, le rejetait, car son sang le rendait fou. Ils se parlaient peu, si peu, se voyaient encore moins. Et Nikolaus avait l’impression que son cœur mort en était devenu d’autant plus flétri.

~~~


Le vrai rongeur, le ver irréfutable,


N’est point pour vous qui dormez sous la table,


Il vit de vie, il ne me quitte pas !


~~~


Mais Nikolaus l’a compris, avec ce nouveau Monde que le Créateur leur a offert, l’heure de son dernier souffle n’est pas arrivée.

Il se souvient, de cette nuit en enfer, où sang, cadavres et pleurs se mêlaient…et de l’espoir au matin, porté par ce vent frais sur son visage, qui avait soufflé comme la caresse d’une mère sur la joue d’un enfant blessé.

Ce matin-là, ce premier vrai matin, Nikolaus avait ri aux éclats, portant la fille de Sindri -sa fille- dans ses bras, lui montrant le ciel, les nuages, le soleil… Tout ce qui le faisait avancer depuis sa naissance. Car s’il y a bien une chose que l’allemand aime plus que Sindri, c’est le Ciel et le Vent.

C’est pour ce Ciel qu’il a volé toute sa vie, toute son après-vie, qu’il tente de voler de nouveau. Pour ce Ciel qu’il a tué, qu’il a pleuré, qu’il a collectionné les cicatrices.

Pourquoi prier ce Ciel égoïste, qui l’a fait chuter tant de fois, qui a brisé tant de ses appareils, de ses os ? Combien de tempête a t’il bravé, de tornade, de tonnerre ?

Pas autant que de soleil levant, de soleil couchant, de lune radieuse et de mer d’étoiles. Pas autant que de calme paisible d’hiver, de chaleur d’été, de danse avec les nuages.

Le Ciel a toujours été dangereux, mais fascinant, le moteur d’une vie d’un vampire cloué au sol qui rêve de se voir pousser des ailes. C’est le Ciel, qui lui a tout enseigné, tout appris, qui lui a fait endurer les pires épreuves, et offert les plus belles récompenses. C’est de ce Ciel, qu’il a appris chaque Leçon de vie qu’il suit désormais comme des prières.

~~~


Amour, peut-être, ou de moi-même haine ?


Qu’importe ! Il voit, il veut, il songe, il touche !


Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,


À ce vivant je vis d’appartenir !


~~~


Amour et Haine, les deux sentiments qui canalisent le monde, le font bouger, avancer.

Haine, comme celle de ses compatriotes, qui ont tués pour une soi-disant “race pure”.

Amour, comme celui qu’il porte à son meilleur ami, son amant, sa fille adoptive, son calice, son fils…

Soupir.

Son fils.

Nikolaus avait appris l’existence d’un fils biologique, déjà vieux de 80 ans, il y a seulement quelques jours. Un fils conçu par une nuit sans importance, avec une humaine, qu’il n’avait pas revu ensuite. Un fils qu’il avait découvert uniquement parce que sa mère lui avait offert le nom de son père en héritage.

Dorian Schiffer. Fils de Nikolaus Schiffer. Leur première rencontre fut difficile, froide. Si Nikolaus avait été bouleversé par cette découverte, Dorian était rongé par la rancœur d’un père absent malgré lui… 80 longues années de perdues, qu’il allait falloir compenser, même s’il ne savait pas encore comment.

~~~


Non, non !… Debout ! Dans l’ère successive !


Brisez, mon corps, cette forme pensive !


Buvez, mon sein, la naissance du vent !


Courons à l’onde en rejaillir vivant !


~~~


En relisant ces mots, Nikolaus repense à la mer. A tout les océans qu’il avait survolé, de jour, de nuit, à observer les reflets du Ciel dans le bleu de la mer, à apercevoir les courants, les bancs de poissons, et parfois, quand la chance lui souriait, la nage majestueuse d’une baleine.

Il n’y a rien qui lui manque plus que le Vent marin, celui au goût de sel, qui ne s’apaise jamais ou si peu. Le Vent qui était source de vie dans cet océan infini, mais aussi qui pouvait la reprendre quand il le jugeait nécessaire. Maintenant qu’il est de retour, Nikolaus a très envie de voir la mer, ce qu’elle est devenue. Est-elle toujours bleue ? Les poissons nagent-ils toujours dedans ? Peut-on toujours s’y baigner, a t’elle toujours le goût de l’iode ?

~~~


Oui ! Grande mer de délires douée,


De mille et mille idoles du soleil,


Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,


Qui te remords l’étincelante queue


Dans un tumulte au silence pareil,


~~~


Maintenant que le Vent est revenu, un souffle de liberté s’est emparé des êtres humains qui parcourent ce qui a survécu de cette Terre. Ici et là, on murmure le désir de sortir de la Dernière Ville. Nikolaus l’entend: l’appel de l’aventure, la curiosité du scientifique, le désir de découverte. Toutes ces voix s’élèvent, de plus en plus fortes, encore murmures mais bientôt cris.

Pour toutes ces voix, il veut offrir son aide, encourager ces souffles emportés par ce Vent nouveau. C’est pourquoi il continue de travailler sur son avion, le premier depuis plusieurs siècles. Il espère attiser les braises de ce feu d’espoir en montrant les possibilités que le Ciel a à offrir. De montrer à toutes ces âmes qui n’ont même pas conscience de ce possible qu’ils peuvent aussi faire comme les oiseaux.

Nikolaus veut transmettre cette Leçon au monde. La Leçon de toute une vie d’errance, de joie et de peine: qu’il y a toujours de l’espoir, qu’il faut avancer, coûte que coûte. Chaque épreuve est un carburant qu’il faut mettre dans le moteur de son âme, pour continuer de courir vers la Lumière.

Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’il lit les dernières lignes. Les plus importantes.

~~~


Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !


Envolez-vous, pages tout éblouies !


Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies


Ce toit tranquille où picoraient des focs !


~~~


Doucement, comme si le petit recueil risquait de se briser au moindre geste brusque, Nikolaus referme le livre et le range avec précaution à sa place sur l’étagère. Il fouille ensuite sa poche et en sort un vieil étui à cigarette en métal, légèrement rouillé. Il l’ouvre et observe avec tendresse la ligne de ce poème gravé dans le reflet que lui renvoie la boîte.

Cette Leçon qui a gouverné sa vie depuis qu’un ingénieur japonais la lui a soufflée, un jour de Guerre.

Cette Leçon qui fut synonyme de vie, d’espoir, de victoire, d’abondance, de larmes, de souffrance, d’envie, de peine, de joie.

Cette Leçon qui résonne aujourd’hui plus que jamais, non seulement pour lui, mais pour l’Humanité entière.

Cette Leçon qu’il relit dans un français au fort accent germanique.

“Le vent se lève, il faut tenter de vivre.”
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Nikolaus Schiffer
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