Forum RPG optimisé pour Chrome. Avatar illustré 200x320, contexte évolutif. Mini-RP accepté.
Damned Town
The mysterious city
La divinité est une réalité, telle est la preuve qu’apporte Damned Town. Dans les ruelles de l’énigmatique cité cohabitent humains, anges, démons et déchus. Entre introspection et conflits, chacun défend âprement son camp. Et toi ? De quel groupe feras-tu parti ?
Il s’est passé quelque chose de terrible. Éveillée au milieu de la nuit par les battements affolés de mon cœur, je sens une peur immense régner en souveraine. Une chaleur inhabituelle enserre mon âme et mes mains tremblent. Mon esprit imagine déjà le pire. Cette nuit, j’ai rêvé pour la première fois depuis longtemps. J’avais oublié les tourments que peuvent inspirer les mauvais rêves. Je ne peux perdre une minute, enfilant ma cape, cachant mon visage sous une capuche, je me presse de quitter mon observatoire et me hâte, pas légers sur les pavés, en direction des voix du chaos.
Je débouche sur la Place Publique, là où sept mois plus tôt, j’énonçais les lois sacrées de la cité. Je suis accueillie par une lumière rougeoyante, projetant sur les murs des bâtiments alentours des ombres menaçantes. Des corbeaux se tiennent sur les toits, ils m’encerclent de toute part, m’observant de leurs yeux vides. Mes yeux se posent alors sur la source de cette lumière.
Lune Rousse, je t’avais fais promettre, De protéger mes enfants du Mal. Mais tu n’as pas entendu mes prières Et tu apportes sur eux la désolation.
Lune Rousse, j’ai peur, Un cœur se brise devant ton cadeau. Il est abysse dans lequel nous plongeons. Est-ce que tu apportes le pardon ?
Il est trop tard, Lune Rousse demain n’est plus un jour nouveau. La Mairie est en proie aux flammes.
Devant mes prunelles teintées par des larmes, je découvre avec horreur ce spectacle désastreux. Une immense forme toisant les nuages détruit pierre par pierre le bâtiment municipal. Ses bras de braises serpentent le long de la façade et ses phalanges déposent sur leur sillage des flammes vivantes qui redoublent d’intensité. Ses poings brisent les vitres, arrachent les tuiles et donnent naissance à des nuées de papillons noirs éphémères. Sur la place, l’odeur de soufre devient insupportable. Les craquements du monument résonnent et attirent d’autres habitants, qui bientôt se réunissent devant les marches. Certains sont surpris, d’autres effrayés. Une vague d’émotions se dégagent d’eux, je peux la ressentir.
Je me tiens un peu à l’écart, mais je suis capable de distinguer un autre détail. Là où sont inscrites dans le marbre mes lois, un immense trait rouge de peinture a rayé les écritures. En lettres capitales rouges, un message a été laissé. Il recouvre la totalité du mur et ne laisse aucun doute quant à ses intentions.
« Veritas occidit »
Je retiens mon souffle, et mes poings se serrent. Les larmes dévalent mes joues, et je ressens très fermement la peur s’emparer de mon âme. Je joins mes mains et en silence, je ferme les yeux. J’adresse une ultime prière à la Lune Rousse. Levant la tête, je l’observe désormais décliner. Je n’ai pas de temps à perdre. Je tourne les talons et file à travers la nuit.
There's no place you can hide When the truth comes to life There's no place you can hide When we open our eyes
Tu avais pourtant mis en garde les habitants de la cité. Les règles du jeu ne peuvent être modifiées. Personne ne peut se soustraire à l’obligation de les respecter. Jouant avec tes dés au creux de tes paumes, tu observes la Lune Rousse disparaître derrière des nuages, se cachant de ses admirateurs pour retourner dans les entrailles de la Terre en toute sérénité. Tes yeux de jais scrutent les flammes ravager la ville. En une soirée, deux incendies, deux symboles de la cité qui partent en cendres. Douce ironie du sort que de découvrir une cité se parer des couleurs de son astre nocturne. Tu ne sais pas trop ce qui est passé la tête du fou responsable de ces crimes, mais tu seras ravi de le découvrir.
Le jeu s’est désormais terminé mais pour combien de temps ? Quand la prochaine Lune Rousse ne pointera le bout de son nez ? Un événement si exceptionnel ne peut décemment pas rester oublié, et tu penses avec certitude que personne n’est prêt d’oublier cette soirée si particulière. La vérité commence à fissurer sa prison, et des forces qui te dépassent révèlent leurs atouts. Cet incendie marque la fin d’un monde et le début, car tel un phénix toujours renaît de ses cendres, la vérité triomphera de ses ailes étincelantes.
***
Pour la fin de l’événement, vous pouvez participer à ce RP libre dans lequel chaque personnage ayant vécu ou non les manifestations de la Lune Rousse peut interagir. Les habitants qui le souhaitent ont donc la possibilité de constater le lendemain matin (soit au Mois 7 Jour 2) l’état de la Mairie. Gardez à l’esprit que les interventions de vos personnages se déroulent le matin après l’incendie car la plupart sont encore dans le rêve au moment où se déroulent les événements. Au matin, les flammes ont cessé, et selon l’heure à laquelle vos personnages viennent constater les dégâts, des agents municipaux seront en train d’effacer les graffitis et de réparer les pertes (nettoyer les pierres, remplacer les tuiles et les vitres). Si vous souhaitez participer, il suffit de poster à la suite !
Le Corbeau
Œil avisé
Messages : 113 Âmes : 59 Date d'inscription : 11/10/2020
Mes yeux se plissent, mon front se ride. Perdue dans mon rêve, je bouge imperceptiblement bras et jambes pour faire fuir les algues qui me chatouillent. Un petit grognement de contrariété m’échappe même et je me tourne, abruptement. Mais cette fois, d’autres éléments titillement ma conscience assoupie. J’ouvre les yeux brutalement, me prends un jet de lumière qui en fait drastiquement réduire mes prunelles. Etouffant un bâillement, je me redresse, frottant mes yeux gonflés. Mes cheveux de quelques peu emmêlés retombent sur mes épaules, et je m’étire. Le bout du nez tourné vers le ciel, je profite de la chaleur qui picore mon épiderme.
Qu’est-ce que je suis bien installée... Je ne reconnais pas la texture duveteuse de mon matelas. Baissant les yeux, je découvre le coton sur lequel j’ai dormi cette nuit et tout me revient. L’insomnie, ma sortie, le vol, le rêve... Cette fois, mes neurones sont bien dégourdis. Je me penche sur ma gauche, estime la hauteur à laquelle je me situe. Ce simple geste me flanque un vertige dont je n’avais plus eu l’habitude depuis un bon moment. Vivement, je me replace droite, déglutis pour étouffer ces relents de nausées qui commencent à percer. Et le regard droit devant, j’entame une réunion de concertation avec moi-même. Situation de crise.
Bon. Individu de sexe biologique féminin, assise dans les nuages, en chemise de nuit. Soleil levé à 2/3 de son zénith, laissant approximativement penser à un début de fin de matinée. Ailes mal repliées, humains éveillés et actif dans la zone d’atterrissage ciblée. Que faire ?
Mes épaules s’abaissent et je souffle. Situation bien critique... Quelle idée d’aller faire son nid tout là haut sans réveil pour quitter les lieux au plus tôt. Mes lèvres vibrent, mes joues se gonflent dans une mimique enfantine, et je me perds dans mes considérations. Je pense qu’à cet instant, je ne réfléchis pas vraiment, préférant laisser mon corps se dorer un peu la pilule. Petite démone déchue, je ne me méfie malheureusement pas assez de la dangerosité des ultraviolets.
Et puis, de là où je suis perchée, autant profiter de la vue plongeante que je peux avoir sur la cité. Inspirant, je tourne mon cerveau en mode « Control », pour ne pas se laisser submerger par une nouvelle vague de vertige. Par-dessus mes genoux, je projette mon regards en contre-bas, et admire les lacis de ruelles, les vagues au loin qui s’échouent sur la plage, le sommet des arbres qui se concurrencent à quelques kilomètres. Mais ce qui attire plus particulièrement mon attention, ce sont ces petits points sombres qui grouillent sur un territoire dépouillé de bâtiment. Je fronce les sourcils, plisse à nouveau mes petits yeux marrons. Je me penche un peu plus et finit par reconnaître la Place Publique, en proie à une agitation inhabituelle. Je suis trop loin pour entendre quoi que cela soit, mais la persistance de la présence de ces petits points m’oriente vers des travaux architecturaux. Sûrement des ouvriers venus réparer les bâtiments alentours ? Mais quel bâtiment ?
A force de forcer, je suis obligée de mettre mon observation en pause pour cligner plusieurs fois des yeux. Lorsque j’y retourne, je précise mon analyse. Le tout paraît être en piteux état. Par rapport aux autres bâtiments, l’édifice d’intérêt paraît délabré et surtout, de là où je me trouve, j’ai l’étrange impression qu’une énorme bâche noire recouvre l’ensemble. Rationnellement, je cherche à discréditer cette hypothèse. Quel intérêt à mettre une bâche sur des murs solidement ancrés ? Aucun. Je n’ai pas besoin de plus y penser, je vois deux petits points s’avancer et se fondre dans la masse. Forcée d’émettre une autre possibilité, je m’interroge. Est-il possible qu’il y ait eu un feu ? Que l’ensemble soit couvert de cendres ?
Mon rythme cardiaque s’accélère. Cette fois, je ne pense plus à mon moment cocooning de bronzette. Je sens qu’il s’est passé quelque chose. Et si... ? Non, Ly. Tes cauchemars sont habituels, tout ça n’a rien à voir. Plus alerte, je jette un nouveau regard vers le bas. Personne en vue. Je ne réfléchis pas plus longtemps et me laisse basculer, happée par le vide. Je sens cette singulière impression de de choc perceptuel. Mon coeur bondit, perdu dans cette transition de gravité. Je me retourne – et me détourne ces si beaux cieux – et peu avant la cîme des arbres, je déploie mes ailes pour atterrir en douceur. Retour les pieds sur terre. Je suis en tenue de nuit. Et je suis inquiète. Ces deux faits me motivent à prendre la fuite. Je ne suis pas en balade. Je cours à en perdre haleine en direction de la ville. Par moment, je m’arrête pour m’orienter, mais globalement, je ne perds pas mon temps et vais droit au but. Le seul instant où je m’autorise à ralentir, c’est à l’approche de la Place Publique. Je doit ralentir et cette impression s’impose violemment à moi. Timidement, j’avance en direction de la place, effacée par l’ombre des bâtiments qui constituent la ruelle. Au moment de retrouver la lumière du soleil qui surplombe la place, j’étouffe un hoquet d’effroi. Oui, un bâtiment a souffert récemment. Et ce bâtiment n’est autre que la mairie. Une ridule barre mon front et j’entaille ma lèvre inférieure. La tension intérieure monte. Est-ce stupide ? Pas tellement. Ce n’était pas mon appartement qui venait d’être saccagé. Mais le rôle administratif de l’édifice orchestrait cette vie que je faisais, là bas dans mon petit appartement. Je perçus tout de suite que cet incident allait quelques temps entraver le bon fonctionnement de la cité. Semer le trouble. Spontanément alors, je me crispais. Pour être en attente de mon humain, je ne pus m’empêcher de me questionner. Qui allait les accueillir ? Je ne poursuivis pas sur cette lancée. Au contraire, instinctivement, je m’approchai des personnes affairées.
« Vous avez besoin d’aide ? »
Peu importe la raison pour laquelle la mairie en avait pâti – maintenant que je peux constater les dégâts, je raffermis mon hypothèse d’incendie, le lieu devait avoir été sécurisé si tous s’agitaient à son abord. Déblayer, précisément constater, puis argumenter. Pas un seul instant, mon accoutrement ne me dérangea. Nature, peinture. Face aux catastrophes « naturelles », finalement il n’y avait pas mieux.
Putain j’arrive pas à y croire. Alors que le sentiment de culpabilité s’abat sur moi. Je fais face à un spectacle encore pire que mon propre méfait. La mairie à été réduite en cendre…Ce spectacle carbonisé me fait prendre conscience de la propre stupidité de mon acte de la veille. Quelle mouche a bien pu me piquer pour que j’en arrive à cramer la bibliothèque. Et surtout pourquoi quelqu’un aurait fait de même avec la mairie au même moment. Un vertige me prend et je suis obligé de m’asseoir dans un coin de la place, bouleversé par ce qui est en train de passer et le nid de guêpe dans lequel je viens de me fourrer. En effet, si on remonte jusqu’à moi, on cherchera pas à savoir le pourquoi du comment, on m’accusera des deux, donc d’un acte que je n’ai pas commis. Je suis certes un criminel mais je ne suis pas responsable de cela. Et je refuse que l’on me condamne pour cela.
Je prends ma tête entre mes mains. Carbure Logan, carbure, trouve une solution, quelque chose mais on va pas se laisser mettre en cage pour quelques chose qu’on a pas fait. Je passe quelques minutes comme ça devant les ruines de l’ancien bâtiment administratif de cette satanée citée. A la recherche d’une solution, d’une échappatoire. Quand une certitude s’imposa d’elle-même à ma vision du problème. Je suis en train de chercher à fuir, comme j’ai fui les enfers. Si je pars d’ici, ou irai-je ? Sur Terre ? Hors de question, non j’ai déjà renoncé à un foyer et il est hors de question que je doive renoncer ici aussi. Je suis ici chez moi ! J’ai un bureau, des clients, et une vie dans cette cité et je n’ai pas envie d’y renoncer. Cependant je ne peux effacer mon crime et ma responsabilité dans cette affaire.
Alors que puis-je faire ? Je ne vois plus qu’une seule solution, elle ne me plait pas mais c’est la seule qui puisse me permettre de ne pas devoir fuir cette cité. J’observe la place et les âmes attristées qui la composent. Mais ce n’est pas une âme éplorée qui m’intéressent. Jusqu’à ce que je trouve ce que je cherchais, devant les braises encore fumantes se tient un homme, à la barbe fournie, aux yeux dur et sévères, aussi inflexibles que l’acier. Duncan Maverick, le gardien de la ville, qui est plongé dans ses réflexions, nul besoin d’être la patronne du Nocturne pour lire dans ses pensées. Je m’approche de lui, mes pas sont hésitants, et ce que je m’apprête à faire me demande d’avaler ma fierté et mon orgueil, et cela me coute de l’admettre et de m’y résoudre. La vérité aussi, c’est que j’ai peur, peur qu’on refuse de me croire, de m’écouter, et de devoir à nouveau tout quitter, sans avoir nulle part ou aller, nul endroit ou me rendre. J’arrive à hauteur du garde, qui toise alors sur moi une œillade mauvaise, pleine de méfiance et de ressentiment.
Reflexe nerveux, j’allume une cigarette, mes mains sont sales et mes yeux fatigués, je rends à son regard une simple détresse muette qui ne trouvera probablement aucune pitié. Mais tant mieux, je n’en demande pas. Tout ce que je demande c’est qu’on me laisse une chance.
Moi, Logan Tancarville, me rend coupable d’avoir incendié la bibliothèque. Je reconnais avoir mis le feu au bâtiment pendant la nuit de la lune rousse. Ça constitue un crime impardonnable que je souhaite expier de la manière que vous jugerez comme étant la meilleure. Cependant j’aimerai vous suggérer ceci. Je suis un limier, parmi les meilleurs dans le métier, et je ne suis pas coupable du crime qui a été commis en ces lieux. Je souhaite mettre mes talents et ma personne à votre service afin de retrouver le véritable coupable. Je comprendrais que vous ne me fassiez pas confiance et si je dois me plier à un châtiment alors je m’y plierai, quel qu’il soit. Mais je souhaite sincèrement faire amende honorable de mes crimes et je peux retrouver ce criminel pour vous, j’en fait le serment.
Au fil des mots, mon manque d’assurance et mes peurs s’évanouirent, mué par une droiture et un aplomb sans pareil. C’était la bonne décision, car même si on me juge indigne de cette tache et que l’on me chasse juste, j’aurais essayé de réparer mes torts, et s’ils acceptent alors mes talents auront servis à quelque chose d’utile. Peu importe la punition, peu importe la sentence. Moi, Logan Tancarville, compte bien assumer la responsabilité de mes actes.
Logan Tancarville
Démon
Messages : 66 Âmes : 30 Date d'inscription : 19/03/2017
Sujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | L'incendie Sam 8 Jan - 22:31
Lune Rousse
Ou : Contemplation nocturne et cendres ardentes
LUKE est assis sur le rebord d’un toit, les pieds pendus dans le vide, comme quelques heures plus tôt sur la rambarde du Belvédère. Il fait encore nuit, mais déjà la Place s’est vidée de ses spectateurs, seuls des derniers curieux observent encore avec intérêt les cendres fumantes d’une majestueuse bâtisse. La tête tournée vers la Mairie, LUKE arbore un sourire étrange.
LUKE : « Une satisfaction conflictuelle enserre mon cœur noirci par la corruption des temps anciens. Une excitation fébrile et grisante hérisse ma peau et palpite la pulpe de mes doigts. Quelque chose vient de changer, mais mon esprit limités par les enceintes de cette cité ne peuvent encore percevoir le drame s’étant déroulé sur cette même place vers laquelle penche mon corps frêle. Si je tombais là tout de suite, une autre catastrophe s’ajouterait à la liste et on blâmerait la Lune Rousse pour ses sortilèges diaboliques. Pour autant, bien que le monde soit empli de mystères que jamais je ne pourrais comprendre, je peux reconnaître la main de l’homme lorsqu’elle appose sa marque destructrice.
Au creux de la Place règne désormais un épais brouillard, dont l’odeur soufrée agresse mes narines. Elle me rappelle avec amertume à des souvenirs lointains. Je m’imagine avec aisance encore les bûches fondre dans la cheminée, illuminant une pièce veloutée de richesse et une chambre où l’amour et la passion se déchaînent lorsque l’on les libèrent de leurs chaînes. Je me dessine des fragments de mémoire, de temps oubliés où je pouvais prétendre être heureux, et l’amertume se libère dans mes veines. Si j’avais un couteau et que je les ouvrais là sous le ciel de minuit, quitterait-elle enfin mon corps ? Je ravale ma salive, et avec elle la douce animosité qui bouillonne en moi, pour me concentrer sur le bâtiment brûlé, chassant ses pensées parasites ridicules.
Mais que vois-je ? Sur le parvis, là où normalement sont inscrites en grandes pompes les lois suprêmes de la cité, une immense bande de couleur rouge recouvre l’espace, comme si un petit malin armé de bombe de peinture avait barré du haut de son échelle tout le mur de la bâtisse. Visiblement, il existe en ces lieux des amateurs de sensations fortes, qui n’apprécient guère les cadres que l’on essaie de leur imposer. Des farceurs qui probablement ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes et agissent sous le joug d’une pulsion créatrice. Typiquement le genre d’individu que je peux comprendre et qui m’intéresse. Un esprit libre guidé par la main du chaos et dont les grands projets peuvent autant bouleverser le monde que le détruire. Ceux dont la trempe novatrice va jusque bousculer les cieux à la recherche d’une liberté nouvelle, quitte à jamais déchirer le voile qui sépare les mondes. Voilà ceux que j’admire, les idoles qui hantent mes pensées, ceux pour lesquels je serais prêt à tout rien que pour les embrasser. Il pose sa tête entre ses mains un instant, puis la relève. Je suis si naïf.
LUKE se relève, marchant sur le toit, les bras tendus pour chercher un équilibre. De temps à autres, ils penchent dangereusement vers le vide, mais se rattrape in-extremis. Il rejoint rapidement l’autre côté, et tourne le dos vers la Mairie, pour contempler la Montagne.
LUKE : « Je crois percevoir le Belvédère depuis ma position, où bien la nuit ne le dépeint-il à ma place car j’espère le détailler là-haut dans les Montagnes ? Est-ce que les couleurs braisées que je percevais plus tôt étaient les présages des flammes qui ravageraient la place une fois la nuit tombée ? Que suis-je moi perdu au milieu de cette ville, que tout semble avoir abandonné ? Ce rêve, ces pensées, ces flammes, devraient purger mes doutes et raviver mon âme, mais ils ne font que réveiller en moi la plus profonde agonie, et les milles et une questions qui se bousculent dans ma tête me donnent la nausée. Cette nuit, des secrets inavoués ont été révélés, et je crois ne plus jamais pouvoir me regarder dans le miroir sans repenser à ces scènes oniriques, et à ce sang qui coule sur mon corps. Subsiste dans ce flot spirituel une fondamentale interrogation : de qui est le sang qui coulent de mes lèvres ?
LUKE reste un moment le regard plongé dans le vide, se retournant par moment pour vérifier que la place est toujours vide. Avant que le soleil ne se lève à nouveau sur la ville, il est déjà parti, retournant dans les Montagnes pour rejoindre la froideur de l’Observatoire. Le sommeil cependant se refusera à le trouver, un rêve suffit à le maintenir éveillé.
Messages : 92 Âmes : 59 Date d'inscription : 27/07/2018
Sujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | L'incendie Dim 16 Jan - 11:34
It's Time
Ses bras s’étendirent vers la droite pour enserrer Attila qui devait dormir là. Le mouvement ne brassa malheureusement que du vent et les membres du démon retombèrent dans le vide. En sursaut, il se réveilla, groggy. Dans son dos, il se sentit immédiatement être bridé. Et dès lors qu’il bougea ses cuisses, il put sentir l’impitoyable morsure des courbatures. De la tête aux pieds, l’impression qu’un poids lourd l’avait repassé se fit bien deviner.
Se redressant, il constata qu’il n’était pas chez lui. De mieux en mieux.... Haussant un sourcil méfiant, il stoppa tout mouvement inutile pour se figer en un silence glaçant. Où était-il ? Qui se trouvait potentiellement dans les parages ? Cinq longues minutes s’écoulèrent durant lesquelles il observa les environs, immobile. La pénombre qui se dégageait des lieux ne lui permit pas d’en capter tous les détails, mais il sut qu’il se trouvait être sur les hauteurs de la ville. En effet, une odeur d’herbe fraîche li chatouilla les narines, se différenciant de l’odeur musquée de la forêt. Il n’était plus en ville...
Transit, il finit par se redresser d’un bond, le t-shirt auparavant immaculé recouvert de larges tâches brunâtres. Aucune d’entre-elle n’avait fait l’effort de s’apprêter pour s’accorder à ses concubines. Le mélange souillé le rebuta et il s’en débarrassa. Passant à autre chose, il enleva son t-shirt, le roula en boule avant de le balancer dans l’un des coins de l’étrange pièce. Suivant les caresses du vent, il regagna la sortie et se retrouva bien vite aveuglé par luminosité extérieure. Bon dieu mais il faisait déjà jour ! Inspirant à pleines goulées, il serra sa sangle abdominale et remonta de quelque centimètres le haut de son pantalon. Inutile d’exposer sans but honorable son bas ventre au froid.
Puis en sifflotant, il redescendit la côte, main dans les poches. Enfin.. ses doigts de gauche ne purent s’empêcher de venir se perdre dans sa tignasse couleur miel. Les dérangeant autant qu’ils les arrangeaient, ils vinrent à bout de quelques nœuds à peine formé. Puis il laissa sa paume glisser le long de son visage jusqu’à entourer son menton et revenir à sa poche. Il se savait fatigué, les traits tirés. Du peu qu’il s’en souvenait, il venait de passer une nuit dont le fil d’Ariane avait été l’agitation. Au petit matin, il se sentait aussi frais que la veille, au moment où il avait du aller se coucher. Qu’à cela ne tienne, cela faisait partie du métier.
Naïf, il regagna sa ville, telle qu’elle était. Une cité figée dans un temps qu’elle ne voulait quitter. Des rues ennuyantes, sans le moindre stimulus à se mettre sous la dent. Les gens ne se battaient que rarement, se rencontraient poliment. Tout le monde prétendait entretenir ses petites relations, en tout bien tout honneur. Quel profond ennui. Fermé à tout ce qu’elle pouvait dégager, il avançait, le terrain passant de bétonné à paver. Il ralentit alors le pas, ne désirant pas terminer sa nuit sur une entorse non désirée.
°J’espère qu’Attila est toujours bien là....°
Il songea avec amertume aux erreurs qu’il aurait pu commettre lors de sa promenade nocturne. Laisser la porte entrouverte, emmener son chiot et l’oublier... Pourtant peu inquiet, il garda en tête ces possibilités. Prêt à faire demi-tour. Etrangement, il se sentit d’une sérénité qu’il n’avait plus cultivé depuis un long moment. Un sentiment de plénitude lui entourait les entrailles et lui berçait le coeur sans qu’il ne puisse en expliquer les raisons. Ce matin, malgré le manque de sommeil, malgré l’absence de réponse, le suédois était bien. C’est tout sourire qu’il prit soudainement à sa gauche, se décidant à raccourcir son trajet en plaçant par la place publique. Les éclats de voix lui parvinrent à cet instant, et surpris de tant de décibels, il redressa la tête.
Ce qu’il aperçut le cloua sur place mais accentua un sourire qu’il affichait déjà. Devant lui, une multitude de petites fourmis se succédait autour de la carcasse déformée de leur reine, la Sainte Mairie. Cette dernière impassible, laissait ses petits venir panser ses plaies, et le long de ses piliers, de longues lampées noirâtres la maculaient. La Mairie avait cramé. Le démon sentit immédiatement un petit shot d’adrénaline venir lui resserrer les vaisseaux. Son cœur entama une mélodie plus saccadée. Cette cité, barbante à crever venait de se faire percer un abcès. Et quoi de mieux qu’un lieu aussi emblématique que cette bonne vieille administration ?
Et mieux encore, ces futiles règles gravées dans le marbre ont été mutilées. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Pourquoi les événements avaient pu se produire maintenant, alors même que tout paraissait trop contrôlé?
Il ne s’appesantit pas. Il allait indéniablement devoir en parler avec Asen. Un frisson d’excitation lui parcourut l’échine. Était-ce la brèche qu’il attendait ? Celle qui allait tout lancer ? L’étincelle qui manquait pour faire s’écrouler le château de carte jusque-là inébranlable ? Filant sans demander son reste, il regagna son habitation. Attila était bien là. Après quelques papouilles bien méritées, le blondinet alla se remettre d’aplomb. Douche, eau de Cologne, pantalon noir et chemise blanche semi-ouverte. Classique, discret.
Messages : 568 Âmes : 307 Date d'inscription : 15/05/2015 Age : 28
Sujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | L'incendie Dim 16 Jan - 18:42
7h12
La brosse glisse le long de vos cheveux ondulés. Tressés pour la nuit, vous venez de les libérer et domptez patiemment les mèches serpentines qui retombent sur vos épaules. Vos gestes sont lents et précis. Vous êtes déjà perdue dans vos songes. La nuit fut très mauvaise, mais vous avez l’habitude de ces désagréments nocturnes. Votre charge mentale n’aide pas vos méninges à se mettre au repos une fois l’heure venue. Vous cogitez une longue partie de la nuit, et dormez sur le court temps qu’il vous est ensuite accordé.
Mais cette nuit fut bien différente de ce que vous connaissez. Alors que vous ne saviez trouver le repos, vous vous êtes brusquement levée, à 4h du matin. La personnalisation de l’Effroi vous attendait. Pareil à un squelette en mouvement, l’un des votre, Sir Hansel, est arrivé muni d’un macabre paquet. Une livraison du Lézard, ce lugubre personnage dont vous rêvez secrètement d’avoir la peau. Ce souvenir d’épouvante vous hante. Depuis 4h, il s’agit à vrai dire du premier moment que vous vous accordez. Reculer pour mieux sauter est pourtant si primordial ; Mère et Andromède vous l’ont si longuement répété. Voilà pourquoi 3h seulement après avoir découvert ces restes angéliques, vous êtes là, à vous coiffer. Vous vous concentrez sur des gestes, et mettez en pause le galop de vos idées.
Vos doigts graciles finissent par se faufiler entre vos mèches pour vous permettre de les assembler. Vos élaborations, bien que toujours nuancées, s’avèrent similaires sur bon nombre d’aspects. Aujourd’hui ne dérogera pas à la règle. Des copies florales ponctueront la surface, les boucles s’entremêlent pour créer un lacis ordonné. Vous prenez le temps d’être satisfaite. Vous êtes moins rapide que vos collègues qui parfois sont à vos côtés pour vous aider, et enseignez à votre esprit de nouvelles techniques, de nouveaux rendus. Heureuse du résultats, vous délaissez votre coiffure pour passer dans la pièce d’à côté.
Votre couette est encore à demi-renversée sur le côté, débordant élégamment sur vos chaussons molletonnés. Les fenêtres sont grandes ouvertes et laissent filtrer la fraîcheur matinale. Celle qui apporte la rosée, celle qui hydrate et revigore. Vous enjambez le corps de votre douce amie, dont la tête retombe entre les pattes avant, et vous dirigez vers votre armoire. Vous en sortez un ensemble discret que vous enfilez et que vous complétez avec une paire d’escarpins. Au fond de vous, une intuition vous intime à vous parer de couleurs plus apaisantes. Vous ne savez pas encore quel sera la suite de la journée, mais vous vous gardez de laisser tomber votre garde. Après tout, elle fut très mal entamée.
Les pieds soudain plus imposants, vous martelez le sol en direction de la sortie de vos appartements. Sur votre commode, repose l’une des chemises où contiennent les derniers dossiers en date, dont celui brûlant de ce matin. Vous la prenez sous le bras, et prenez le large. Vous avez besoin d’un bon matcha. Alors que vous descendez les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, vous êtes prise d’un doute. Et l’envie furieuse d’aller vous promener vous frôle. Coulant un regard vers la porte principale, devant laquelle se trouvent deux de vos hommes, vous hésitez. Et puis, vous vous laissez tenter. Une promenade à la fraîche ne saurez vous perdre dans vos projets. Mieux encore, elle peut vous oxygéne. Se laisser revigorer par la rosée.... En outre, vous n’oubliez pas que quelques jours déjà séparent votre précédente sortie. Il vous est primordial de garder en tête et de ressentir les ambiances qui s’entremêlent dans les rues de la Cité. Vous remettez donc le cap sur le premier étage, pour apposer la chemise sur votre bureau. Elle vous y attendra jusqu’à votre retour. Puis, munie d’un bout de parchemin et de votre veste, vous allez vous poster devant la chambre de votre Second. Vous lui glissez un petit mot.
« Arwen, Je suis sortie en ville. Amenadiel est à mes côtés. »
Une fois de retour en bas, vous allez saluer vos deux frères, toujours en poste.
◘Bonjour Messieurs. L’un de vous saurait-il où il me serait possible de trouver Amenadiel ?
L’un deux vous apporta la réponse à vos interrogations et se porta volontaire pour aller le solliciter. Le remerciant, vous restez avec son collègue, et entamez la discussion. Il vous apprend alors qu’il y a une heure à peine, de volumineuses flammes auraient illuminé le ciel. D’imposants nuages noirs auraient déchargé leur cargaison de cendre, et une ambiance suffocante les aurait même forcés à maintenir fermées les portes du Palais.
Soudain encore plus alarmée, vous tournez la tête en la direction qu’à pris son collègue, au moment d’aller chercher Amenadiel. Cette fois, vous vous sentez à nouveau oppressée. Que s’est-il passé pendant que vous vous prélassiez ? A peine apercevez vous le visage de votre confrère, vous vous détournez vers la sortie, et entreprenez la descente des marches, vous couvrant de votre manteau. Amenadiel se matérialise à vos côtés, et vous hâtez tous les deux le pas.
◘ On vous a informé.
Les yeux plissés, vous acquiescez. Une question vous brûle les lèvres, et vous la posez sans le moindre enrobage.
◘ Pourquoi n’est-on pas venu me chercher? Qu’avez vous appris sur le sujet ?
Votre homme fit une moue gênée et prit le temps de poser des mots réfléchis. Vous savez pertinemment que ce procédé fut le fruit d’une décision avisée. Et pour cause.
◘ Nous savions que vous aviez l’esprit déjà bien occupé. Nos hommes disponibles se sont portés volontaires pour se glisser à la foule et participer à la constatation et la reprise des dégâts. Ma Reine.. il se peut que ce qui s’est passé de plus dans la nuit soit de très mauvaise augure..
Vous le coupez poliment, et lui indiquez d’en venir droit au but.
◘ La Mairie a brûlé.
Vous inspirez profondément et ne faîtes aucun commentaire. Vous n’avez pas besoin de voir la scène de vos yeux pour embrasser toute la gravité de la situation. Mais vous ignorez encore que les circonstances sont bien pire... Arrivant sur la place publique, vous pouvez tous deux constater la foule agitée autour de l’amas de débris. Les vitres ont volé en éclat, les pièces de bois ont été réduites en cendre. Au travers des encadrement de fenêtre mortifiés, vous apercevez les restes calcinant du matériel des employés.
Votre sang est glacé. Votre présence sur cette place vous projette dans le passé et vous rappelle cette altercation avec ce gringuenaude de Reptile. Vous vous rappelez chaque instant, et surtout, vous vous en rappelez l’issue. Chaque vers prononcé par Marie Klinton est resté gravé dans votre mémoire depuis ce jour Maudit où vous auriez pu avoir votre chance de le tuer. De vos lèvres, s’échappe un murmure indicible alors que vous vous approchez du parvis :
Citation :
◘ Ⅰ - Il est interdit à quiconque de quitter l'enceinte de la cité ◘ Ⅱ - Il est interdit à quiconque de profaner les vestiges de la cité ◘ Ⅲ - Il est interdit à quiconque enfant de naître au sein de la cité ◘ Ⅳ - Il est interdit à quiconque d'user de son identité à des fins blasphématoires ◘ Ⅴ - Il est interdit à quiconque de porter atteinte à la paisibilité et la pérennité de la cité ◘ Ⅵ - Il est interdit à quiconque de se livrer publiquement bataille au sein de la cité ◘ Ⅶ - Il est interdit à quiconque de mourir au sein de la cité
Les lois sacrées, jusqu’ici rutilantes, sont peinturlurées d’une couleur vermeille. L’horreur est sans appel. Vous déglutissez et esquivez un mouvement de recul, opérant un demi-tour franc. Si vous n’étiez que peu convaincue par le bien fondé de certains des principes, vous savez que le viol de leur intégrité n’a rien d’une banalité. Deux lois à minima ont été enfreinte cette nuit. Et pour souligner le méfait, le texte l’accompagnant vous scotche sur place : « Veritas occidit ».
La vérité tue. Que devez-vous tirer de ce message ? Vous revenez vers Amenadiel resté en retrait. D’un commun accord, vous rebroussez chemin, sans dire mot. Ce n’est qu’une fois de retour au Palais que vous vous exprimez.
◘ S’il te plaît Amenadiel, pourrais-tu envoyer l’un de tes frères ou de tes sœurs immortaliser la scène ? J’aimerais pouvoir garder en mémoire le moindre des éléments dont nous avons pu constater l’existence, avant que ce ne soit effacé. Ils ont déjà bien commencé...
Retirant votre veste, vous apposez une main sur son épaule pour le saluer. Puis vous montez, regagnez votre bureau. Laissant la porte grande ouverte, vous vous délestez de vos escarpins, et les glissez sous votre bureau. Vos pieds graciles retrouvent la tiédeur du parquet, et vous vous asseyez. Une plume à la main, vous entamez une ébauche de réflexion.
« Veritas occidit ».
Vous savez que vous reviendrez sur le sujet, ô combien philosophique. Vous avez l’ardente conviction qu’ébaucher les conjectures structurera votre pensée. Mais d’abord, vous avez des tâches à accomplir, qui ne saurait attendre plus longuement. Votre pause future sera l’occasion de vous y pencher sans culpabiliser. Vous remettez à plus tard, une réflexion que vous percevez urgente. Ces deux mots présagent une tournure décisive dans l’ère de la cité. Il s’agirait de bien les interpréter, ou de tendre à en comprendre les augures, pour pouvoir prétendre maintenir la protection des vôtres. Mlle KLINTON a aujourd’hui failli à la défense de la Ville et ce qui l’a confondue ne vous inspire rien de bon. Vous craignez une attaque soudaine des Démons, vous craignez une déferlante de variables inconnues sur lesquelles il faudra immédiatement savoir travailler.
Deux lois... Deux lois ont été enfreintes ! Qu’est-ce qui vous assure que nulle autre ne pourra être bafouée ? Devez-vous prendre au premier degré ce qui est marqué ; La mort peut-elle s’insinuer à Damned Town ? Vous n’avez en fait pas une minute à perdre. Vous vous relevez d’un bond et empruntez votre dédale secret pour rejoindre à nouveau la Meute. Vous allez également les lancer, immédiatement, sur le sujet. Que s’est-il entendu cette nuit-là ? existe-t-il des témoins ? Une aura a t-elle été ressentie ? Existe t-il des victimes ? Existe t-il d’autres dégâts matériels ? Qu’en sait-on des réactions des démons ? Vous avez bien trop de questions, vous ne pouvez aborder le problème de front, et seule.
Lorsque vous arrivez, vos sœurs et frères sont déjà en train de débattre des événements. Vous avez à peine à ouvrir la bouche pour qu’ils se sentent immédiatement concernés. La plupart de leurs fronts sont soucieux, et ont encore au travers de la gorge la nouvelle de la misérable arrivée de Sir Hansel. Ils travaillent d’arrache-pied sur le sujet. Et déjà... une seconde mauvaise annonce se rajoute.
Prévenir plutôt que guérir.... La journée sera longue, vous y êtes tous préparés, et vous ferez front. Pour vous, pour les humains, pour la Cité.
Bonsoir o/, J'ai vu que le sujet avait pas mal bougé ces derniers jours. Je refais donc surface pour moi aussi me joindre aux sublimes festivités... Je ne sais comment interpréter ces derniers événements et j'ignore si nous en saurons plus dans les mois à venir. J'ai déjà été pas mal retournée par la tournure de ma Lune Rousse mais avec la nouvelle de l'incendie je dois avouer être aussi inquiète que mon personnage. Quid de l'équilibre de la Ville ? J'en profite pour vous remercier pour les très beaux rêves que vous avez fournis lors des premières parties de l'Event, je me suis régalée à les lire.[/color]
Haelyn Sohane
Mila
Messages : 102 Âmes : 112 Date d'inscription : 27/07/2019
Le retour à la cité au petit matin te paraît plus long que tu l’avais envisagé. Les bras chargés de dossiers lourds comme le diable, tu marches d’un pas décidé en direction du temple, mais une désagréable sensation se manifeste par un tiraillement dans ta nuque. L’air empeste la cendre, et les ruelles sont étrangement calmes. La Lune Rousse qui ornait le ciel s’est effondrée, et le soleil doucement pointe le bout de son nez. Tu soupires, tu espérais pouvoir profiter de la sérénité du temple pour méditer, mais le temps te presse. Un vent chaud siffle entre les bâtisses et son parfum soufré te pique les narines. La sensation étrange ne te quitte pas, pire elle essaie désespérément de resserrer cette pierre qui te serre de cœur, en vain. Alors que tes pas bientôt s’apprêtent à bifurquer pour emprunter les petits passages vers les montagnes, une impression te fait maintenir le cap. Il commence à faire jour, mais le ciel n’a jamais été aussi sombre. Comme si un nuage noir planait au-dessus de la ville, la maintenant dans une stase cauchemardesque. Que s’est-il passé cette nuit ?
Tu arpentes les rues principales, suivant les pavés avec assiduité. Tu dois en avoir le cœur net, avant de retourner à ton travail. Tu débouches sans tarder sur la place, là où des mois plus tôt tu avais affronté cette misérable reine des anges dans un combat sans merci. Là, tu constates les dégâts. La mairie, symbole du pouvoir de cette sorcière t’ayant empêché de commettre ton acte de bonté en assassinant ta rivale, est défigurée. Des tâches noires nécrosent son épiderme, les vitres brisées laissent entrevoir des salles noircies par des flammes. Tu n’étais pas là pour le voir, mais cet incendie devait être spectaculaire. Les badauds sont retournées se terrer dans leur tanière, te laissant seul face à la bâtisse vandalisée. T’approchant des marches, tu constates rapidement les graffitis recouvrant le parvis, dont une partie a déjà été effacée.
Tes yeux d’ambre scrutent ce décor de désolation, et c’est un flash de souvenir qui défile dans ton esprit. L’incendie de ton palais, une centaine d’année auparavant, une image que nul ne pourra jamais effacer de ta mémoire. L’odeur de suie est décuplée en contre-bas, et tu te surprends à prendre une grande inspiration. Les cendres, les flammes, un acte de rédemption que les inquisiteurs d’un ancien temps utilisaient pour purger les âmes. Le feu est lié à la destruction, à la renaissance et au purgatoire. Effacer les pêchés, rétablir la vérité, faire éclater la lumière rédemptrice. Des concepts qui te dépassent et te donnent envie de rire. Certains petits malins ont le don de vouloir attirer l’attention, et le coupable n’est certainement qu’un vandale en manque d’adrénaline. Pourtant, au fond de toi subsiste un doute ; il en faut du cran pour oser directement signer son arrêt de mort de la sorte. Si tant est que la mort puisse faire des exceptions aux lois qui l’encadrent.
Tu soupires. Que se dénonce l’idiot de la cité sur le champ, il ne risque pas grand chose. Ce pourrait être cette maudite diseuse de bonne aventure, qui se complaît dans sa médiocrité et ses tours de passe passe ridicule. Ce pourrait être un humain inconscient, qui souhaite braver les règles comme les adolescents. Ce pourrait être un des tiens, qui devra répondre de ses actes pour l’attention non-nécessaire attirée sur ta communauté. Pire, un déchu aux ailes coupés voulant se venger de ses pairs, comme cet agaçant blondinet masochiste, qui aurait découvert l’utilité d’un briquet. Quelque chose te perturbe dans ce décor atypique, presque chaotique. Il t’est familier et l’espace d’un instant, ces murs pourraient étrangement s’apparenter à des champs et ces ruelles à des catacombes. Loin, perdu dans ton esprit, tu revois cette traînée de poudres, marquant la fin d’une traque, la promesse d’une réussite. Oui, les flammes se tiennent souvent à la fin ou au début de quelque chose de bouleversant. L’histoire te l’a souvent prouvé.
Soupirant une fois de plus, tu rassembles tes pensées et tournes les talons pour rejoindre la montage. Tu as quelque chose à vérifier avant de retourner à tes rapports. Mais une bonne séance de méditation ne serait pas de trop pour compenser les restes de ta soirée. Repensant un instant à ta seconde, tu te demandes si elle s’est déjà réveillée, et si son corps certainement courbaturé est encore ardent comme la veille. Ce n’est pas pour rien que tu choisis de rarement rentrer. Cette garce sait comment s’y prendre pour t’empêcher de travailler. La prochaine fois, tu n’hésiteras pas à l’assommer. En attendant, tu attends son rapport de pied ferme, car l’interrogatoire de ces anges prisonniers ne fait que commencer.
« So keep talking, keep laughing One day you'll wish you hadn't All the people want fire Maybe it's time they meet their dragon »
Burn it all Down – League of Legends ft. PVRIS
Quand l’ombre, dans sa chape de ténèbres vibrantes, s’infiltre par le bec du cadavre du corbeau qui semble l’avaler d’un coup, tu te réveilles brusquement. Tu n’as pas le temps d’analyser cette sensation étrange de sortir d’un rêve en conscience, où les symboles imitaient à la perfection la réalité, que tes sens sont déjà en alerte. Une odeur de fumée te pique le nez. Un frisson dégringole le long de ton dos. L’air est lourd, chargé de cendres, et il te rappelle tes suffocations dans le songe qui vient de te secouer à l’instant. Comme un sombre présage. Tes yeux trouvent bien vite le responsable : en contrebas, un incendie.
Tu te redresses pour observer la cité, toujours endormie. Le matin est à la pointe de l’horizon, ses doigts d’or commencent à poindre dans une aube bien trop douce pour la violence de la nuit. Un panache de fumée s’élève vers le ciel, il provient du centre de la ville. Un bâtiment est en proie aux flammes dont le rougeoiement se distingue par intermittence, dans des braises incandescentes qui tressaillent. Des flashs se succèdent dans ton esprit. Le feu, le sang, les cadavres, les cris, les combats, le phare, l’ombre, la cathédrale, le corbeau. Tu tressailles.
D’un bond, tu descends de ton rocher et détale dans la forêt. Tu poursuis le sentier, rebroussant chemin, dans le sens inverse de ta promenade nocturne qui aura duré plus longtemps que prévu. Tu t’es assoupie et le temps a défilé à toute vitesse, les lois ancestrales de la cité semblent avoir été bouleversées plus d’une fois ce soir. Quelque chose se trame dans l’ombre, ton instinct te le hurle dans ton sang. Tu cours à toute allure, dévalant la colline, coupant à travers les arbres pour rejoindre le chemin plus loin. Ton cœur est lourd, ton souffle profond et saccadé t’arrache la gorge.
Tu atteins les remparts de la ville dans un dérapage mal assuré, des traînées de poussière sur tes talons. Tu diriges ta course effrénée entre les ruelles, veillant à ne croiser personne. Il est tôt. Mais on n’est jamais trop prudent. Aucun cadavre ne jonche les rues comme dans tes rêves, tout est calme. Pour le moment. Tu ne ralentis pas la cadence, suivant le nuage de fumée qui surplombe les habitations. Tu approches. Et bientôt, tu comprends. Seulement, ton esprit refuse encore de te l’assurer.
Quand tu arrives dans l’avenue, la bâtisse sur laquelle la grande rue débouche te confirme ce que tu avais cru comprendre. La mairie est en feu. Tes foulées se font moins grandes, moins puissantes, jusqu’à ce que tu ralentisses et finisses par te stopper à l'orée de la place principale. Le bâtiment phare de Damned Town, le point d’arrivée des humains, le symbole des lois inviolables de la cité, son cœur de vie, est en train de brûler. Tout flambe dans les premières lueurs balbutiantes du matin.
Devant ce spectacle, ton âme s’émeut. Tes battements de cœur sont puissants, encore agités par ta course, le sang pulse avec force dans tes veines. Tu as l’impression que tu vas exploser. Tes yeux brillants se perdent sur la danse des flammes orangées qui rongent les briques, en dévorent l’essence avec un appétit vorace pour ne laisser que cendres et ténèbres. La plaque sur laquelle ont été érigées les lois a été vandalisée, peinturlurée de rouge dans une croix au message simple et direct. Quelques mots ont aussi été laissés à la vue de tous. “Veritas occidit”. Ce langage étrange te rappelle une lubie de Dragon, aurait-il quelque chose à voir là-dedans ?
Veritas… Vérité ? Occidit, occir. Tuer. La vérité tue. Ou tuer la vérité. Les mensonges ont du soucis à se faire, quoi qu’il en soit.
Un acte anarchiste et libérateur qui résonne en toi avec ferveur. Pleine d'admiration, tu contemples les flammes de la rébellion, elles rougeoient toujours plus intensément que les autres. Quelqu’un s’est libéré de sa prison cette nuit et a voulu le faire savoir. La lune rousse décline avec lenteur, tombant à nouveau vers le néant alors que le jour se lève. Tu remarques une nuée de corbeaux trancher le ciel de leur vol menaçant, des croassements qui ressemblent à des rires se font entendre. Tu les suis d’un œil interloqué, les images de ton rêve continuant de défiler dans ton esprit.
Tu finis alors par remarquer que des gens se pressent sur la place publique, spectateurs de l’incendie, impuissants face à sa rage dévorante et destructrice. Ils se tiennent devant leur mairie qui part en fumée, la mine inquiète, apeurés. Qui viendra aider ces humains coincés dans un jeu dangereux qui les dépasse tous ? Tu poses sur eux un regard nouveau, presque intrigué et compatissant. Ils mériteraient tous la vérité.
Le feu bientôt se tarit et les esprits s'échauffent. Les quelques curieux commencent à se transformer en foule et la clarté du matin te rappelle à l’ordre. Sept heures sonnent avec difficulté, dans une dissonance étrange, étouffées par les craquements de l’incendie. Tu rejoins à nouveau les ombres, avec discrétion, tu slalomes entre les groupes de spectateurs, l'œil toujours tourné vers la bâtisse noircie par les braises, dont les lambeaux resteront un stigmate de cette nuit de lune rousse. Tu finis par baisser la tête, pressant le pas pour quitter la place et fuir dans les artères de la ville, personne heureusement ne semble t’avoir reconnue.
Tu longes les murs des ruelles, quittant le lieu du crime pour rejoindre la cachette qui abrite tes journées, des questions plein la tête. Qui a bien pu attenter aux principes mêmes de la cité ? Qui se dresserait en étendard de la liberté ? Qui aurait l’audace et le courage nécessaire ? Un démon excédé ? Un ange rebelle ? Un humain perdu ? Ou alors un déchu vengeur. Le responsable aura sûrement toutes les voix de la ville à ses trousses et tu espères que comme toi, il est bien caché.
Alice Green
Ange
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