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Epreuve 6- Casey Williams

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MessageSujet: Epreuve 6- Casey Williams Epreuve 6- Casey Williams EmptySam 12 Mar - 17:24

Interforum XIII- Boîte à texte : Épreuve 6
C’est le soir et, comme à notre habitude, nous nettoyons les verres d’un air taciturne. Le Nocturne n’est pas ouvert mais nous profitons de la fermeture pour faire un peu d’intendance et de manutention. Entretenir la verrerie est devenu une habitude, un rituel pour nous, cela nous détend et nous en profitons pour réfléchir dans le silence écrasant de ce lieu d’ordinaire si animé. Soudain, quelque chose nous interpelle, une voix qui semble provenir du sous-sol. Nous ne voyons rien de particulier, peu importe à quel point nous nous concentrons. Voilà qui est étrange. Nous nous saisissons de notre canne et nous allons vers la réserve. Une fois dans l’arrière-boutique, nous ouvrons la trappe et un frisson s’empare de nous alors que des larmes nous monte aux yeux. Nous reconnaissons cette voix, mais ce n’est pas possible, cela fait des années qu’il est mort. Cela ne peut être qu’une mauvaise plaisanterie, mais qui ? Nous avons massacré tous les responsables.
 
Casey…
 
Nous sommes encore trop loin pour que nous comprenions exactement ce qui disait cette voix toute droit surgie de notre passé. Nous descendons plus en avant, suivant ce funèbre écho d’une époque révolue. Cela nous mène jusqu’à notre bureau, l’ambiance et lourde, l’air semble irrespirable, ou peut-être est-ce le linceul d’angoisse qui nous enserre la poitrine qui rend notre souffle court. Nous nous mettons au centre de la pièce cherchant toujours la provenance de la voix, en vain. Alors que nous poursuivons nos recherches, la voix retentit à nouveau, claire comme du cristal à l’intérieur de notre tête.
 
Tu m’as abandonné, Caz’
 
Nos doutes se confirment, une seule personne nous a un jour appelé comme ça. Des larmes montent jusqu’à nos yeux écarlates et de lourds sanglots commencent à perler le long de nos joues. Les mots étaient durs, même pour nous. En même temps nous ne nous le sommes jamais pardonné, ce qui s’est produit le jour-là hante encore nos nuits où de ténébreux cauchemars s’insinuent encore dans nos songes, nous privant de repos et ne nous récompensant qu’avec un réveil en sursaut pleine de sueur avec suffisamment d’adrénaline dans le sang pour réveiller un éléphant.
 
Où étais-tu ? Où étais-tu quand j’avais besoin de toi ?
 
Nous faisons volteface car la voix venait tout juste de résonner dans nos oreilles, juste derrière nous. Mais nous ne sommes toujours pas capables de la localiser pour autant. Nous cherchons une réponse, un prétexte logique pour ne pas avoir à affronter cela, la vérité nous semble bien trop dure, bien trop cruelle. Il est tellement plus simple de nous murer plutôt que d’affronter la culpabilité. Mais nulle échappatoire ne s’offre à nous, et la seule voie possible à parcourir est ce chemin nimbé de ronce que nous sommes obligée de traverser. Et n’allons pas nous en sortir indemnes. N’avons-nous donc pas assez souffert de cette tragédie ? Pourquoi le passé est-il si douloureux ? Qui avons-nous donc contrarié pour mériter un tel sort ? Peu importe les réponses en vérité, car le résultat est le même. Nous devons affronter cette partie de nous-même qui nous gangrène, cet abcès nous ronge depuis bien trop longtemps. Mais en avons-nous la force ? Le courage ? Sommes-nous capable de guérir ? Le doute nous habite, nous avons envie de fuir, nous cacher, et continuer de faire semblant.
 
Si tu avais été là, je serais toujours en vie. Tout est ta faute. Si je suis mort, c’est à cause de toi.
 
Ce fut le coup de grâce, nos jambes défaillent et nous nous écroulons à genoux, répétant ces mots dans notre tête, les gravant en lettres de feu en nous comme un châtiment, une marque au fer rouge qui nous poursuivra toute notre vie. « S’il est mort c’est à cause de moi. » Nous poussons un hurlement de douleur, cherchant un moyen d’échapper à cette souffrance qui s’empare de nous. Le sentiment de panique est si fort qu’il occulte toutes nos facultés et nous prenons notre tête entre nos mains en tirant sur nos cheveux. Notre respiration est haletante et nous sommes parcourue de frissons et de tremblement. Formuler la moindre pensée cohérente semble impossible et tel le rocher de Sisyphe, à la moindre tentative nous rechutons dans cette catatonie mentale qui nous dépossède de notre conscience. Nous chutons lourdement sur le sol alors que nous recroquevillons sur nous même, cherchant la chaleur et le réconfort, ne trouvant que le froid des pierres.
 
N-Non…C’est faux ! C’est faux ! C’est faux ! J’ai voulu être là, j’ai averti Ulrich que ses paroles allaient avoir de lourdes conséquences. Mais il ne m’a pas écouté, il n’écoutait jamais. Et tu en as payé le prix…Je ne l’ai juste pas anticipé… Je pensais qu’ils s’en prendraient directement à lui, pas à toi. Surtout pas à toi…
 
Nous commençons à nous calmer, mais cela n’empêche pas nos larmes de couler le long de nos joue. Et nous sommes là, renfermée sur nous même aussi bien physiquement que mentalement. Incapable de nous relever ou de bouger, les sanglots font émerger des sursauts sporadiques aux schéma aléatoires de notre enveloppe charnelle, animant faiblement la lamentable charogne que nous incarnons. Nous n’avons même pas la force de nous mutiler comme cela a pu nous arriver car nous ne nous souhaitons plus la mort ou la fin dans la souffrance. Mais ceci, c’était trop pour ce deuil que nous n’avons jamais pu faire. Valérian était tout pour nous, sa perte nous a absolument tout couté, jusqu’à un de nos sens. Nous n’avons reculé devant aucun sacrifice pour le venger. Mais passé la colère que reste-t-il ? Que nous reste-t-il en ce monde que nous n’avons pas brisé au nom de notre fureur ?
 
Cela ne nous apporte finalement aucune consolation face à cette culpabilité. La vengeance fut douce et méritée, mais elle n’avait en rien apaisé notre douleur. Cette perte innommable qui avait changé notre destin à jamais était toujours gravée en lettre de glace dans notre cœur, l’empêchant de battre, de s’exprimer. Nous ne sommes pas mortes, et notre rôle en ce monde est loin d’être achevé. Cependant, sommes-nous encore en vie pour autant ? Nos sanglots ne s’arrêtent pas mais notre visage se fige dans une profonde apathie qui nous est si caractéristiques. Comme si les émotions étaient trop fortes pour que nous soyons capables de les exprimer. Cette tornade de regret, de souffrance et de remords qui nous agite comme une poupée désarticulée. Elle nous possède comme une marionnette, nous malmenant et nous maltraitant à loisir sans que nous ne puissions répliquer.
 
Combien de temps s’est écoulé depuis que nous sommes descendues ? Des minutes ? Des heures ? Nous n’en avons aucune idée, la plaie est béante dans notre âme et la douleur est toujours assourdissante, mais le sol est froid et nos muscles sont endoloris. Les sanglots se sont taris, le chagrin lui s’écoule abondamment. Nous sommes vidée de toutes nos émotions, sans force ni volonté pour nous animer. Nos émotions nous ravagent de l’intérieur sans que nous ne puissions les extérioriser, elles sont trop puissantes pour un simple être de chair et de sang. Nous allons nous asseoir à notre bureau. La seule chose qui nous restait de Valérian est une lettre, que lui seule avait écrite et lue. Que nous avons reçue pendant notre convalescence à l’hôpital et que par conséquente, nous ne pourrons jamais lire, car personnes ne la verra jamais. De toute façon toute cette histoire était derrière nous, un énième rappel de l’absurdité de notre survie. Nous remontons à l’étage, essayant d’oublier ce qui venait de se passer, laissant la note sur le bureau.
 
            Chère Casey,
 
Je n’ai plus beaucoup de temps, ils sont à mes trousses et ils vont bientôt m’attraper et je vais payer le prix de l’incompétence de mon père au prix. Je sais déjà que la douleur causée par ma mort va t’assaillir et te bouleverser. Cependant elle ne doit pas t’arrêter. Tu es celle qui a toujours su faire ressortir le meilleur de moi-même, à me pousser au meilleur et au pire pour m’envoler toujours plus haut dans les enfers. Je ne regrette rien dans ma vie et ma rencontre avec toi fut une bénédiction. Alors trouve la force de vivre après mon départ, ne te laisse pas mourir car tu as tant à offrir au monde, même si tu es incapable de le voir. Tu as toujours douté de toi quand bien même tu es la meilleure d’entre nous. Vit Caz, je t’en conjure à en faire mes dernières paroles.
 
VIT !
 
Je t’aime, maintenant et à jamais,
Valérian.
Solo

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Invité, je tire les ficelles de tout les pantins des cette ville, sauras-tu échapper à mes fils?

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