[EVENT] Lune Rousse - Casey Williams

Que faisons-nous en ce lieu glacial, et à cette heure de la nuit ? Et pourquoi diable nous sommes nous aussi peu habillée ? Nous sommes donc maintenant étendue sur ce rocher dont la froide morsure agresse nos nerf et hérisse nos poils. Nous poussons un profond soupir…Même si nous ne la voyons pas, cette Lune Rousse dont tout le monde parle, nous pouvons sentir son aura qui irradie sur la cité. La recouvrant d’un voile pesant, en mal ou en bien, nous ne pourrions le déterminer pour l’instant. Mais beaucoup de forces sont à l’œuvres, peut être les mêmes que celles qui nous ont maudit, ou béni. Voilà qui nous laisse songeuse, nous reportons notre attention vers l’eau. De l’index et du majeur, nous tapotons la surface, cela doit créer des vagues, distordre notre reflet, à l’image d’un miroir brisée, d’un être cassé. Nous sommes une entité dysfonctionnelle qui se prend pour une singularité, qui se raccroche à son arrogance pour ne pas simplement devenir une simple paria.

Pas de charisme, pas de force, pas de sympathie, pas de familles, pas d’amis, nous sommes ce que nous avons été créée, un monstre. Ulrich s’en était toujours bien assuré, l’entraînement, la désensibilisation, le conditionnement. Il nous a fallu l’omniscience et un millier d’atrocité pour m’affranchir des chaînes de l’esclavage. Mais sommes-nous libre ? Sommes-nous moi ? Qui sommes-nous ? Absolument rien, ni personne, une sorte de fantôme. Une illusion de grandeur et un simulacre de puissance. Nos artifices ne dureront pas éternellement, comme tout les empires celui de l’araignée sombrera un jour. Nos actions sont futiles, vides de toutes passions, de toutes émotions, nous connaissons déjà l’avenir, et il n’y a que cendres et désolations, et nous n’allons rien y faire. Pourquoi donc ? Nous avons pourtant le pouvoir, et l’influence, mais les souverains sont plus puissants, plus butés, ils ne nous ont pas écoutés, et ils ne nous écouteront pas. Alors à quoi bon se battre ?

Nous sommes un monstre, déformée et distordu par les vagues du lacs, comme prise dans les flots incessants de la vie. La vie ne nous a fait aucuns cadeaux. Nous sommes le produit d’un monde pourri dont nous sommes la lie, nous sommes le meilleur et le pire de ce que ce monde peut offrir. Nous sommes forte, indépendante, nous nous sommes affranchis des chaînes du système et même de l’humanité. Nos yeux aveugles voient plus loin que tout ces imbéciles. Mais nous en avons seulement crée d’autres, et dans cette prison nous sommes seuls. Nous inspirons que peur ou dégoût, une singularité, certes, c’est ce que nous voulions, et nous l’avons. Diable que la victoire est amère. Devons-nous rejeter la faute ? Accuser un concept supérieur, un être ou une entité ? Pourquoi faire ? Nous sommes seule responsable. Nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous même.

Nous entendons un léger battement d’ailes s’agiter plus loin dans les fourrés, sûrement un oiseau qui s’envole. Cela nous évoque de la nostalgie nous pouvons sentir que nous sommes seules alors pour la première fois depuis longtemps, nous déployons nos ailes. Notre cécité nous à privé de la liberté de voler pour toujours, c’est avec une énorme appréhension que nous passons notre main l’une d’elle. Elle est beaucoup plus petite que dans nos souvenir, et ce pour une bonne raison que nous réalisons avec horreur. Nos ailes se sont atrophiées, elles sont maintenant inutilisables. Sommes-nous encore réellement une démone ? Des larmes se mettent à couler sur nos joues. Que nous reste-t-il ? Rien, nous ne sommes rien, un grain de poussière, négligeable et dispensable. Nous sommes à l’image de notre reflet, une illusion, une copie grossière de ce que nous furent. Elle est loin l’époque où l’araignée faisait trembler les plus hautes strates du Tartare lui-même.

Alors au diable l’espoir, au diable le combat, nous avions tout et nous nous battons maintenant pour des miettes et tout ce que nous construirons finira détruit et sans importance. Nous sommes sans importance. Nous ne valons rien et sommes négligeable. Nous nous battons pour une illusion stupide au même titre que tout le monde dans la vie. Finalement nous ne serons tous que poussière. Casey Williams est une illusion à l’image de notre reflet, un simple coup et nous nous déformons, nous devenons le monstre que nous nous sommes toujours caché d’être. Agressive et antipathique nous mettons un mur entre nous et le monde qui nous entoure. Nous refusons la proximité, nous refusons la perte. Nous sommes une mauvaise joueuse, nous ne pouvons pas perdre, nous ne pouvons plus perdre. Nous qui avons déjà du tant sacrifier. Notre vue n’était il donc pas un prix déjà si élevé pour un don si néfaste ? Si contraignant ?

Le monde nous a pris tout ce que nous avions, notre amour, nos yeux, notre pitié, nos scrupules et notre morale. Tuer ou être tué, mange ou être manger, ainsi le monde fonctionne, si c’est le pouvoir que les gens veulent, alors nous détiendrons les secrets capable de faire trembler des royaumes et de faire sombrer les empires. Nous ne jouons plus pour le pouvoir, Nous jouons pour le manipuler, dans l’équilibre des pouvoirs qui se jouent dans le monde, nous serons la balance, nous transformerons ce monde à notre guise. Si le monde tient tant à ce point à nous mettre à l’épreuve. Alors nous relevons le défi et nous en sortirons victorieuse. Nos armes sont Notre passion et Notre ambition.


Nous redéployons nos ailes difformes, symbole de ce que nous avons perdues, de ce que nous avons été, le symbole de notre divinité perdue et de ce qu’il reste de la petite démone esclave qui s’est lamentée pour obtenir sa liberté. Mais nous voilà ici, au bord de ce lac en pleine nuit, alors que tous les coups sont permis, alors que la lune rousse nous gratifie de sa clarté, le froid glacial continue de nous mordre la peau, mais nous ne le redoutons plus. Nous nous levons pour faire face à ce nouvel obstacle qui semble avoir altérer l’aster lunaire. Et nous sommes prêtes à participer au chaos qui va s’ensuivre. Et tout ceux encore à venir, nous serons un jour au sommet. Et le Créateur nous en soit témoins, si ces mises à l’épreuves sont faites pour nous rendre plus forte. Alors nous nous tiendrons un jour à sa place.