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De la maison du chat n'est jamais saoul le rat [ft. Riley Payne]

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MessageSujet: De la maison du chat n'est jamais saoul le rat [ft. Riley Payne] De la maison du chat n'est jamais saoul le rat    [ft. Riley Payne] EmptyLun 28 Mai - 20:48

De la maison du chat n'est jamais saoul le rat
Je vous promets que j’essaie de tout cœur de me montrer serviable et attentionnée mais quand même, quelle truie ! Moi qui pensais qu’après avoir obtenu mon logement, tout s’arrangerait et qu’une nouvelle vie je pourrais entamer.. Bon, il n’est pas encore trop tard, mais avant, je vais devoir apprivoiser cette sauvageonne de colocataire et croyez moi, c’est pas gagné !

Couchée sur mon lit, au passage bien plus confortable que la verdure du parc, je fixais le plafond de mes yeux fraîchement éveillés. J’avais pris possession de mon nouveau chez-moi depuis peu. Compte tenu de mon instabilité financière, je n’avais eu d’autres choix que de me présenter à de petites annonces d’appartement en colocation. Toutefois contente de pouvoir rencontrer du monde, j’avais attendu impatiemment le moment de découvrir la personne qui allait partager mon logement. Je n’avais malheureusement rien pu obtenir à son sujet. Etait-ce un homme ? Une femme ? Vieux ? Jeune. Enjoué ? Déprimé ? Déchu ou bien humain ? Lors de mes nombreux rendez vous administratifs, l'on avait refusé de me donner ce genre d'informations, pour peu qu'ils en sachent quelque chose. J'avais donc abandonné tout espoir de rencontrer précocément la ou le colocataure. Une fois ma précieuse clé obtenue, les papiers signés, je m’étais rendue le coeur battant dans le quartier où je résiderais. Comme j’avais hâte d’y entrer ! Si pressée que j’étais, j’avais laissé tomber la visite des environs, reportant ce devoir à plus tard. Au lieu de quoi, j’avais pénétré directement dans le hall de l’immeuble.

4ème étage. Heureusement que je ne portais que mon petit sac à dos et que je n’avais pas de meubles à gogo, car l’ascenseur m’aurait alors cruellement manqué. Quand j’eus atteins le pallier, je m’étais rendue devant la porte de l’appartement que j’avais déjà eu l’occasion de visiter. Du couloir, j’avais pu sentir vibrer les murs des basses qui venaient les chatouiller et entendre les airs agressifs de solo de guitare électrique. Quel était donc tout ce souc ? Avait-on la chance extrême d’avoir un groupe de métal juste en dessous ? Bon, au moins, je ne me trouvais pas dans une résidence fantôme, un tantinet trop calme, c’était déjà ça.

Insérant mon outil mécanique, j’avais tenté de déverrouiller mais rien n’y fit. Une clé avait été laissée de l’autre côté. Sans m’être départie de mon sourire, j’avais sonné. Puis re-sonné, et re-re-sonné les notes ayant dû masquer le bruit que je lui avais opposé ;. Au bout d’une dizaine de minutes acharnées, la porte s’était ouverte, violemment, sur une brune aux yeux ravageurs. Ouhla.. rip l’humain bien gentil. Son aura s’était retenue de me sauter dessus, frémissant à peine de dégoût. J’avais bien évidemment été jaugée de la tête aux pieds et j’eus rapidement compris que je l’avais grandement dérangée :

« C’est pour ?!

- Je suis Ly’, la coloc.. »

Elle ne m’avait pas laissé finir, me tournant ostensiblement le dos pour repartir de là où elle en était venue. Un peu sonnée par sa froideur, j’avais haussé les épaules, refusant de me laisser abattre pour si peu. Entrant à mon tour dans l’appartement, j’avais refermé la porte derrière moi, prenant soin de retirer la clé de l’intérieur pour ne pas gêner la future entrée. Avant d’émettre le moindre geste pour me déchausser, j’avais pris le recul nécessaire pour observer ce début de couloir qui allait être mon couloir. Mes lèvres ne pouvaient alors cesser de venir conter balades à mes oreilles tant je souriais. Malgré ce petit inconvénient, j’étais heureuse.

Ayant enfin pris le parti de me montrer un tant soit peu polie, mon talon droit était venu bloquer le bout de ma chaussure gauche, pendant que je relevai la cheville, extirpant ainsi mon pied de cette étroite basket. J’avais réitéré du bout de ma chaussette avec l’autre côté jusqu’à m’être à nouveau sentie légère comme une plume. Déjà ça de moins à penser. Je m’étais ensuite aventurée à pas de loups dans l’appartement, lançant de furtifs regards partout où mes yeux pouvaient se poser. J’avais eu envie de graver chaque détail dans les tréfonds de ma mémoire, mais une part de moi avait également espéré croiser ma colocataire. D’ailleurs, ma curiosité en avait été assouvie. Il s’agissait d’une femme. Du moins si elle était bien celle avec qui j’allais devoir partager les lieux. Il aurait en effet tout aussi bien pu s’agir de sa sœur, de sa femme de ménage privée, ou que sais-je.

Pendant mon examen du coin, je ne l’avais croisée qu’une unique fois, ses yeux se plantant sans vergogne dans les miens. Elle campait fermement contre l’encadrement d’une porte close. Intriguée, je n’avais pu m’empêcher de me demander ce qu’il pouvait bien se cacher derrière la grande pièce de bois. Mes méninges mirent un petit moment avant d’en conclure à l’hypothèse qu’il s’agissait peut-être de son territoire. Okay, j’ai compris, ça c’est ta chambre, j’irais pas. Première chose à son sujet, elle était directe et très compréhensive, même sans parler. . Pour être honnête, la vision de ses yeux ne me lâchait pas. J’avais l’impression qu’à chacun de nos échanges, ses prunelles me trouaient sur place, me paralysant entièrement. Que j’étais une piètre jeune femme sociable dis donc. Pas même foutue d’entamer la conversation avec elle. Soupirant, je me dégottai rapidement une excuse de derrière les fagots, jugeant qu’effectivement, j’avais bien trop la frousse de me faire trucider pour me risquer à parler.

Bref. Après avoir de nouveau intégré la disposition des salles, je m’étais rendue dans ce qui était destiné à être ma chambre. Douillette à souhait. Nous ne mentirons pas en la prétextant immense et grande. Mais à mes yeux, cela avait fort peu d’importance. Déjà, j’allais pouvoir dormir sous un toit, avec un lit. Un lit ! Riant aux éclats comme une folle, je m’étais jetée à plat ventre sur ce dernier, savourant la douceur de la couette. Sous ma peau, le matelas s’adaptait brièvement aux mouvements de mon corps, m’ayant rapidement donné l’envie de m’assoupir. Pas maintenant, m’étais-je sottement dit.. Me lovant bien confortablement, j’avais gardé une jambe hors de la couette tandis que de l’autre côté mon corps tout entier s’y été terré. Quel mal y avait-il à tester la qualité ?

Vous vous en doutez, je m’étais endormie. Et maintenant, je fixai le plafond, deux heures plus tard explorant le fond de ma pensée. Rien de mieux pour réfléchir et faire le point que d’être bien installée. Il allait falloir que je fasse connaissance avec la jeune femme. Rien que pour parler des détails de comment nous allions gérer les courses, les tâches ménagères, etc, etc.. Mon petit doigt me disait que j’allais me faire envoyer balader illico presto mais si je ne testais pas, je ne risquais pas d’obtenir grand-chose. Et pourquoi avais-je tant d’apprioris d’ailleurs ? M’avait-elle vraiment jaugée dès mon arrivée où avais-je projeté ma propre peur de me faire juger ? Je me faisais sûrement des films. Parce qu’elle se vêtissait différement, parce qu’elle regardait le monde d’un autre œil que le mien, j’avais le droit de la reléguer au simple rang d’une de mes catégorie ? Ma brave petite Ly.. j’avais encore bien du chemin à parcourir avant de pouvoir pousser les portes du Paradis.

Soupirant à nouveau pour cet élan de pêché, je me passais la main sur le front, dégageant les deux trois mèches brunes qui s’y collaient. Si ça se trouvait, elle était vachement plus sympa qu’il n’y paraissait, et je me faisais une montagne de ce qui n’étais en réalité qu’un dos d’âne. Je pris donc le parti de me redresser, décidant qu’il était temps d’aller lui parler. Pour peu qu’elle soit libre, bien sûr. Je n’allais pas arriver comme un cheveux sur la soupe. D’ailleurs, je ne savais pas depuis combien de temps elle avait emménagé là. N’ayant pas pu la joindre, je n’avais pu me renseigner sur ce genre de points. Ce n’était pas plus mal, cela m’empêchait de violer un peu plus son intimité. Déjà qu’elle avait à vivre avec moi.. Si en plus je la fliquais, je pense que je passerai rapidement par la fenêtre. Enfin. Ce doit être cool de pouvoir voler, éjectée par les siens.

Un petit rire vint ponctuer ma pensée. Un jour, un jour je ferais mes adieux à ma caste, pour embrasser la lumière céleste. Pour le moment, retour à la réalité, je devais m’adapter. Je quittai ma chambre toujours sur la pointe des pieds, gagnant la cuisine d’un pas pressé. Je n’avais rien à faire, mais rien que le simple fait de partir à la quête de ma colocataire, j’en avais le coeur qui tambourinait. Quelle assurance dis donc !

Pourquoi la cuisine me direz vous ? Et bien.. Aucune idée. Mais c’est le lieu qui sur le moment me parût le plus adéquat. En y entrant, je constatai que l’évier était déjà bien rempli de vaisselle. Elle avait mangé avec des amis ? C’est l’hypothèse que je privilégiai, préférant ne pas envisager la possibilité qu’elle soit bordélique. Bon, cuisine, c’est pas bon. Suite au salon. Entrant dans ce dernier, je n’eus besoin que d’un coup d’oeil circulaire pour évincer la pièce là également. En fond, la musique ne vrillait plus dans mes oreilles, seul le calme régnait désormais. Ah ? La répétition était finie ?

Je fis de même avec les autres pièces de l’appart’, finissant par constater qu’il n’y avait plus qu’une zone où je n’étais pas allée : les quartiers de la jeune femme. Jetant un regard vers la dîte porte close, je m’arrêtai, me demandant si je faisais bien d’y aller. Ça n’allait pas faire trop intrusif ? Plus je me questionnai, et plus je m’en approchais, mue par mon envie inconsciente de discuter. Quand je me trouvai devant la porte de ce lieu bien gardé, je me sentis très bête. Devais-je toquer ? Ou la laisser en paix et tenter de l’approcher à l’heure du dîner ? Oh si seulement j’avais pu penser à ces questions avant d’arriver. Ne sachant me décider, je poireautai pendant cinq bonnes minutes, pesant le pour et le contre. Finalement, je fis mon choix, levant la main pour toquer. Les doigts pliés, comme il se doit, je fus surprise de voir la porte s’ouvrir sur la jeune femme avant même que mes phalanges n’aient pu faire résonner le bois. Son regard interrogateur m’interpella et je ne pus qu’ouvrir et ferme la bouche d’une voix hésitante.

« Oh.. euh… désolée, je.. »

Linnéa Krämer
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MessageSujet: Re: De la maison du chat n'est jamais saoul le rat [ft. Riley Payne] De la maison du chat n'est jamais saoul le rat    [ft. Riley Payne] EmptyLun 15 Juil - 9:17

De la maison du chat n'est jamais saoul le rat


Vu comme j’étais lancée dans ma tirade sensationnelle, elle finit par me couper de son ton pressé.

« Bon écoute la nouvelle, j’ai mes cartons à faire. Donc tu es bien gentille, je n’ai rien contre toi mais j’aimerais bien ne pas avoir à papoter des heures et des heures durant et me concentrer sur l’important. J’me tire. Et là, actuellement, tu ferais bien de dégager le plancher de ma porte où je risque de m’énerver. »

Sans plus de courtoisie, elle me referma la porte au nez, faisant fi de mon regard estomaqué . J’étais restée bloquer sur la dernière nouvelle qu’elle venait de m’annoncer. Quoi ? Elle partait ? Mais.. je croyais qu’elle venait à peine d’emménager ? Du moins si j’en croyais les agents. Curieuse maladive que j’étais, je me demandai – et à juste titre – les raisons de son départ. Le logement était-il insalubre ? Etait-elle à ce point dégoûtée d’avoir de la compagnie qu’elle en débarassait le plancher ? Indécise, je ne pus que rester sur le fait qui me blessait : son départ tout proche et une solitude nouvellement retrouvée pour la personne que j’étais.

Soupirant, je tournai les talons et allai m’assoir sur le canapé. Au début convenablement installée, je finis le dos collée à l’assise, mes jambes levées contre le dossier. Derrière mon occipit cliquetait le doux bruit d’une horloge dont les secondes s’égrenaient. De là où je me trouvai, je pouvai sans peine entendre la demoiselle qui rangeait, fermait, claquait. Passée la surprise des révélations, je me pris à trouver la situation agréable. Après tout, elle n’avait au premier abord pas eu l’air commode du tout. Dès lors, je préférais supporter un brin de solitude que son tempérament de feu grégeois. Je ne me voyais absolument pas me lever le matin de mon sourire traditionnel et me heurter à son pessimisme et à sa fermeture d’esprit. Non, les choses étaient finalement mieux ainsi.

En revanche, cela soulevait le problème du loyer. Il allait soit me falloir trouver rapidement une nouvelle colocataire, soit sérieusement me trouver un emploi sous peine de quoi je pourrais me sentir expulsée. Les aides que je recevais de la mairie de DT n’aurait été suffisantes pour couvrir deux loyers à la fois et la gérante de la colocation avait été claire. Une fois ses deux clés données, c’était aux locataires de se débrouiller. Encore une démone qui se foutait royalement de la situation dans laquelle autrui pouvait se trouver !Soupirant, je décidai de ne pas me laiser abattre. Dans une ville où je venais de retrouver ma liberté ainsi qu’un endroit où me loger, j’étais loin d’être une âme à plaindre. Il ne tenait qu’à moi de me battre pour conserver ces droits nouvellement gagnés. Laissant Riley à ses cartons, je quittai donc l’appartement et me rendit en ville à la recherche de l’institution qui me permettrait de trouver chaussure à mon pieds. Aux Enfers, dans la ville d’où je provenais, beaucoup avaient recours à ce procédé qui permettait de ne pas trop se fouler et de rapidement trouver. Si davantage il n’y avait pas de système équivalent à Damned Town, grand bien m’en fasse, faire le tour des quartiers pour déposer mes demandes serait pour moi l’occasion de visiter.

Munie de ma veste un brin élimée, je descendis de nouveau les 4 étages de l’immeuble pour me retrouver à nouveau dans la tiédeur du matin. Mon ventre émit à ce moment quelques gargouillis et je lui promis de le contenter sitôt ma mission de recherche effectuée. Devant moi s’étalaient une allée pavée qui constituait l’artère principale pour regagner le centre ville. Je décidai aussitôt de l’emprunter, préférant éviter les détours douteux. Bien que le soleil soit fraîchement levé, nous ne pouvions être assurés de la sainteté d’esprit des gens rencontrés. Je n’avais que très peu envie de me retrouver face à un démon belliqueux en si bon matin. D’autant plus que l’entièreté de mes affaires étaient demeurées en haut, bien au chaud. Ma dague ne se trouvait donc à mes côtés, et ce n’était pas mon côté maigrichon qui me sauverait.

De là où notre logement était situé, il n’y avait pas beaucoup de rue à parcourir pour atteindre le centre de Damned Town. Rapidement, je pus constater les enseignes qui étaient établies là. A ma droite se situait une coquette parfumerie jalonnée par un fleuriste dont les spécimens attirèrent irrémédiablement mon attention. Automatiquement, mes pieds se dirigèrent vers ces beautés que je vins humer et contempler. Qu’elles étaient belles… Dans une autre vie, j’aurais aimé pouvoir ainsi composer. Mais déjà une autre idée me trottait dans la tête. Les fleurs attendraient, les livres étaient en train de m’appeler.

Ne trouvant pas la signalisation adéquate, je profitai d’un commerçant qui ouvrait boutique pour l’interpeller gentiment et lui demander de m’indiquer le chemin. Avec une extrême gentillesse, ce privé d’aura m’indiqua une ruelle à prendre, me précisa de prendre la première à gauche puis de continuer tout droit jusqu’au bâtiment le plus imposant.
Le remerciant d’un sourire chaleureux, ce fut presque en sautillant que je me lançai sur les traces de cette envie du moment. Et je constatai avec un immense soulagement que je ne me trompai pas d’itinéraire au moment où la volumineuse enseigne de la Bibliothèque entra dans mon champs de vision. Lors de ma rencontre avec Jake, je ne savais encore si la ville possédait tel atout dans sa main. Désormais j’étais fixée et mon souhait fou que d’y entrer ne fit qu’augmenter. Eu égard à Radja, je ne pouvais me permettre de ne pas tenter. Quoi de mieux en effet que de me préparer à nos échanges quand nous nous retrouverions ? Qu’il serait surpris de voir que j’avais tant pu lire et me divertir. Je l’aurais plus vu lui que moi endosser ce rôle là, mais bon. N’étant pas là, j’allais essayer de le représenter. De prendre soin de ces bébés reliés comme il les aurait soignés. Je ne pensais nullement que le rôle principal au sein de l’entité était avant tout de conseiller et de veiller au respect des règles, mais à dire vrai, ce n’était pas le métier en lui-même qui m’attirait, mais le lieu de travail qui me tentait.

Au moment de mettre les pieds dans la salle principal, mes pupilles se dilatèrent de bonheur à la vue de ces étagères qui grimpaient vers le ciel pour nous surplomber. Dans leurs étagères se dressaient hauts et fiers bon nombre d’ouvrages qui incitaient à venir les saisir pour les lire. Emerveillée, je pris quelques dizaines de minutes pour parcourir les rayons avant de me décider à approcher la bibliothécaire. Seule à son bureau, d’étranges lunettes portées sur le bout de son nez, elle paraissait concentrée sur d’interminables listes sur lesquels ses coudes étaient appuyés. Sans même lever les yeux, elle me demanda d’une voix posée la manière dont-elle pouvait m’aider.

« Bonjour ! A vrai dire je viens d’emménager et du fait de mon amour pour la littérature, je me demandais si vous embauchiez ? »

Un petit silence s’écoula, seulement bafoué par le grattement de son stylo sur le papier. Lorsqu’elle se décida à me répondre, ses mots enterrèrent de quelque peu mon entrain.

« Désolée ma biche, mais nous venons d’embaucher une nouvelle recrue qui ne devrait pas tarder à arriver. La bibliothèque est certes grande, mais 3 bibliothécaires sauraient rapidement s’ennuyer et se marcher sur les pieds. »

Une pointe de déception perça dans ma voix, mais je n’insistai pas. La décision était sans appel.

« Oh.. je vois. Et y’a-t-il des conditions particulières pour devenir membre et pouvoir emprunter ? »

L’employée finit par comprendre qu’elle ne pourrait finir son paragraphe en paix. Relevant la tête, elle m’adressa un sourire florissant.

« Regarde déjà si certains bouquins t’intéressent. Et pour info, je déménage moi-même bientôt. Si le cœur t’en dis, profite de ce laps de temps pour découvrir de nouveaux auteurs, te faire plaisir en tant que public. Profite de nos installations, découvre par toi-même le fonctionnement. Et une fois que je serais partie, tente ta chance. »

Cette nouvelle m’arracha une petite expression joyeuse qui sut faire rire la bibliothécaire.

« Super ! »

Me raclant la gorge, je justifiai toutefois mon départ avec de brèves explications, qui bien évidemment, n’auraient naturellement pas à être prononcées. Je faisais de ma vie ce que j’en voulais. Mais mon honnêteté me poussait.

« Je reviendrais très certainement dans la journée. Il me faut absolument trouver un emploi. Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je vous souhaite une excellente journée ! »

Ponctuant mes paroles d’un nouveau sourire – vraiment, quelle avare j’étais !-, je m’apprêtai à partir alors qu’elle me confiait.

« Sans problèmes ma biche. Et pour information, il n’y a pas d’abonnements à payer, seulement des règles et des limitations à respecter. Pour le reste tu peux emprunter comme tu veux. Bonne journée, mon poussin ! »

Encore mieux ! Décidément, Damned Town paraissait être à elle seule un petit bout de Paradis. Ressortant de la bâtisse d’un pas pressé par le stress qui commençait à m’envahir, je réfléchissai à toute volée à mes envies du moment. Où me voyais-je ? Où étais-je la plus épanouie ? Entourée d’êtres, à n’en pas douter. Quelle était ce que j’appréciais le plus à leur côté ? En prendre soin, bien évidemment. J’avais sur le chemin vu un cabinet médical. Malheureusement, je n’avais nulle formation pour ce genre de responsabilités. Je pouvais donc oublier. Un petit croassement me fit lever les yeux. Tiens ? Des animaux à DT ?

Croisant une bâtisse, elle aussi, agencée dans un curieux matériel, je m’arrêtai alors que l’illumination se faisait. L’animalerie, bien sûr !
Je n’étais pas non plus formée à prendre soin des animaux. Mais qu’avais-à perdre à demander ? Peut-être recherchaient-ils de petites mains. Et à leurs côtés, je pourrais apprendre et me perfectionner jusqu’à atteindre mon objectif : celui de prendre soin de ces beautés. Avant toute chose, découverte du terrain !

Grimpant les marches du perron, je fis teinter le carillon d’entrée alors que la boutique venait à peine d’ouvrir. Face à moi se tenait un jeune homme à l’air encore endormi. Il me salua poliment en tentant vainement d’étouffer un baîllement avant de se ressaisir. M’adressant un air convivial de toute beauté, il me demanda la manière dont il pouvait m’aider.

« Je crains que je ne sois pas là pour vous faire travailler. Je voulais avoir quelques renseignements sur les qualités requises pour être embauchées. Ce que je vais dire peut paraître un brin stupide mais je n’ai aucune qualification concernant les animaux et pourtant je rêve de pouvoir travailler avec eux. Est-ce possible où est-ce qu’une place ici nécessite de grandes compétences qu’il me faudrait acquérir avant de postuler ? »

Sûrement peu préparé à entendre telle requête, le vendeur ne mit pas très longtemps à rebondir, argumentant le fond de sa pensée.

« Alors, dans l’état actuel des choses, nous recherchons un vendeur et un vétérinaire. Sans qualifications, le dernier poste ne peut effectivement pas être pourvu. En revanche, le second est plus accessible. Toutefois, pour le bien être des animaux, il serait préférable d’avoir un minimum d’expérience avec eux, rien que pour pouvoir conseiller des clients qui eux-mêmes ne savent pas comment se comporter. Dans tes yeux brille l’envie d’aider et d’aimer. Je peux la comprendre. Du coup, je ne peux que te recommander de suivre tes envies.

Le fait est qu’à l’animalerie, la difficulté principale constitue la diversité des profils des animaux. Il y a un peu de toutes els espèces, des NAC, des animaux de compagnie, etc… Comme tu pars apparemment de 0, je te recommanderais de d’abord commencer avec une espèce, pour appréhender les communications non verbales, pour te poser et apprendre à comprendre sans être surchargée d’informations. Et ensuite de progressivement élargir ton champ de professionnalisation. Je sais que nous nous occupons parfois de mettre en vente quelques chevaux de l’écurie. C’est assez rare vu qu’elle a ouvert récemment, mais je sais qu’ils recherchent de ce fait des écuyers. Peut-être pourrais-tu tenter ta chance là bas ? »


Là encore, ma demande ne trouva nulle solution à son problème actuel : trouver un emploi. Néanmoins, dans sa générosité, le garçon venait de me livrer de précieuses informations, m’offrant une piste d’or pour continuer à chercher. Dans ce qu’il disait, il n’avait pas totalement tort, je le concèdai sans problèmes. Effectivement, il était un peu inconscient de ma part d’égoïstement vouloir prendre en charge de petits êtres fragiles sans les connaître. Son conseil demeura dans un coin de ma tête et je me jurai d’aller exploiter cette possibilité. Après l’avoir chaleureusement remercié, je lui promis de revenir pour lui montrer mes progrès et quittai les lieux pour me rendre aux Ecuries. Il m’avait fort sympathiquement indiqué le chemin et c’est donc tout naturellement que je m’y dirigeai, convaincue que cette fois-ci, je pourrais trouver chaussure à mon pieds.

Au dessus de moi, les nuages s’étaient bien amoncelés, couvrant Damned Town de leur grisaille sans pareille. Mon instinct me dicta de hâter le pas avant que je ne ruisselle d’eau de pluie dans le moindre de mes replis. Quittant le centre ville, je fis une nouvelle fois taire les gargouillis de mon ventre.

Linnéa Krämer
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