Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageSujet: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyJeu 17 Mai - 18:25

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« On sort difficilement des enfers : les dieux souterrains savent mieux saisir que rendre leur proie. » Eschyle


La tempête bat toujours son plein, le vent semant le vrombissement du moteur alors que tu roules à toute allure à travers Damned Town. Les pneus crissent et les virages sont raides sous la pluie battante. Tu conduis dangereusement, animée par ton seul désir de continuer à t’éloigner de la ligne rouge. Tu franchis les pas les uns après les autres vers ta déchéance et la rage qui t’habite ne semble pas vouloir se tarir pour ce soir. Tu apprécies la caresse des ténèbres et son invitation à t’étreindre un peu plus fort ne t’est jamais apparue aussi délicieuse. Le chemin montagneux vers le temple se dessine à présent et tu suis son appel sinueux avec détermination, sans jamais éprouver la moindre hésitation quant à ce que tu t’apprêtes à faire.

Le tonnerre gronde toujours même s’il commence à s’atténuer, l’orage s’effaçant pour laisser l’averse se déchaîner seule. Quelques éclairs illuminent le ciel sombre du début de soirée et la ville en contrebas sombre de plus en plus dans l’obscurité. Les cieux voilés ne révèlent aucune étoile et même la lune reste invisible aux yeux des vivants.

Au bout de plusieurs longues dizaines de minutes à inonder ta veste en cuir sur la route, le temple apparaît derrière les arbres. Dans ce paysage chaotique, il te semble plus intimidant que lors de ta première visite dans la brume du petit matin. Arrivée à bon port, tu freines et mets pied à terre pour observer la bâtisse avec intensité. Un vague sourire passe sur tes lèvres alors que tu enlèves ton casque. Le vent chasse tes cheveux qui s’emmêlent dans ton dos et fouettent ton visage. Ils collent bientôt à tes joues et ton front, la pluie faisant son œuvre en quelques secondes. Tu avises plusieurs arbres touffus et y laisses ta moto en espérant la mettre à l’abri de la tempête. Tu n’as pas d’autre choix que celui de l’abandonner avec comme seule protection les immenses branches. Tu laisses ton casque sur la selle, il risquerait de t’encombrer. Tu ignores quand tu partiras d’ici ni même si tu auras le droit à un billet de retour. Alors tu laisses ta bécane derrière toi sans vraiment t’en préoccuper davantage et avances à pas lents vers le temple.

Il te domine de sa hauteur, les grands toits allant se percher à des hauteurs vertigineuses. Ce genre d’architecture est vraiment impressionnant. Perdue dans les éléments qui se déchaînent toujours autour de toi, tu longes l’enceinte pour te rendre dans les bâtiments arrière, où vivent les moines. Et où se trouve le bureau de Dragon. Ta destination. Tu cherches à te protéger des bourrasques près des murs, mais la pluie chasse dans ta direction et tu grelottes à nouveau, frigorifiée par le trajet à moto. Ta halte chez toi n’a pas suffi à réchauffer ton corps fatigué par les événements et la fuite dans les ruelles de Damned Town pour échapper à la garde du palais.

Tu te retrouves face à la même grille que quelques jours auparavant, encore une fois fermée, les moines ne désirant pas accueillir les visiteurs dans leurs quartiers privés. Tu jettes un regard embêté à cet obstacle que tu as franchi sans grandes difficultés la dernière fois. Tu te demandes si ta côte déplacée te permettra d’accomplir à nouveau autant de pirouettes. Il n’y a pas trois mille façons de le savoir. Tu empoignes le fer froid et humide avant de te propulser vers le haut. Mais une douleur fulgurante perce dans ta cage thoracique et ton pied n’a pas le temps de se caler contre le mur, tu trébuches et manques de tomber en arrière. Tu te réceptionnes tant bien que mal en grimaçant, te tenant les côtes. Résolue à entrer par tous les moyens, tu n’es pas non plus idiote. Tu voudrais éviter de faire subir plus de dégâts à ton organisme, tes muscles ayant assez été violentés pour le moment. Tu fais volte-face et retournes sur tes pas.

Tu franchis l’entrée principale du temple et tentes de distinguer un passage vers les bâtiments privés. Comme tu t’y attendais, il n’y a personne. Peu de visiteurs se rendent à la prière à l’heure du dîner, encore moins lorsqu’un orage a décidé de faire trembler la ville entière. L’espace est complètement désert. Tu feins tout de même la comédie, mimant une fidèle étrange qui arpente les alentours en faisant fi de la pluie qui s’infiltre dans les tissus de ses vêtements. Une fois derrière le temple, tu repères un passage menant vers le reste de la bâtisse, sûrement celui que les moines empruntent pour s’en retourner à leur quartier. Comme une ombre, tu suis le chemin et t’interroges sur la nécessité des acrobaties de ta première venue. Tu as toujours eu le don pour te rendre la tâche plus ardue qu’elle ne l’est en réalité. Ce simple constat te fait soupirer et tu accélères la cadence.

Tu n’as pas réfléchi à un plan pour entrer, l’idée est venue d’elle-même et ton itinéraire est déjà tout tracé. Ainsi, tu atterris devant la fenêtre que tu as brisée pour fuir Dragon. Comme tu l’espérais, les moines n’ont pas eu le temps de la réparer. Des planches de bois ont été grossièrement clouées pour obstruer l’ouverture et empêcher l’accès, l’humidité ronge déjà leurs rainures sombres. Il te suffit de puiser dans tes dernières réserves pour forcer le passage à l’aide de plusieurs coups de pieds bien placés. Deux des planches cèdent et c’est assez pour que tu puisses te faufiler à l’intérieur. Tu fais passer ton sac avant toi et fais un effort pour te glisser comme une anguille dans la chaufferie. Le rideau épais qui dissimule la vitre brisée balaye ta silhouette alors que tu te réceptionnes avec difficulté à l’aide de tes paumes, tes fesses restant coincées à l’extérieur. Tu ne t’es jamais sentie aussi minable qu’en cet instant précis. Tu forces un peu. Emportant une nouvelle planche dans ta chute, tu exécutes une roulade avant involontaire et ton dos vient heurter le sol. Allongée de tout ton long par terre, tu fixes le plafond dans un profond soupir. On est loin des compétences qu’Isabel te vantait encore quelques heures auparavant. Exténuée, tu te rends compte de tes propres limites, ton corps continuant de t’envoyer des messages urgents de cesser le feu. Tu ne cesses de l’ignorer mais force est de constater que si tu ne te décides pas à te reposer rapidement, tu finiras par y être contrainte.

Tu te redresses et vas récupérer ton sac. Le crépitement de la cheminée et le décor te rappellent immédiatement de mauvais souvenirs. Un frisson dégringole le long de ta colonne vertébrale et tu serres les poings. Sans t’attarder, tu te rues vers la sortie, refusant de rester une minute de plus dans cette atmosphère oppressante qui fait se réveiller la blessure sur ton omoplate. Dans tous les cas, ton arrivée est loin d’être discrète et le bruit risque d’alarmer les moines. Il faut que tu te dépêches. Une fois dans le couloir, tu te remémores ta course poursuite avec Dragon, tentant de te rappeler tes pas dans ce dédale infernal. Tu espères ne pas croiser de moines. Tu as assez blessé de monde pour aujourd’hui et tu voudrais éviter d’avoir à assommer un prêtre qui ferait des siennes.

Tu t’aventures dans le silence de la pierre, traversant les corridors discrètement. Tu entends des voix qui se rapprochent et te sers de l’ombre comme d’une cape dont tu te draperais pour être invisible. Tu te caches aux angles, attendant que les moines passent leur chemin pour poursuivre ton exploration. Tu finis par tomber sur un escalier et tu te souviens avoir chuté dans les marches en tentant d’échapper au démon. Tu grimpes rapidement et arrives au premier étage. Les images de ce long couloir obscur te reviennent en mémoire et tu avances à pas lent vers la porte en bois du fond. Une fois devant, tu remarques que le cadenas a été changé depuis ton effraction. Tu souris.

On protège son intimité Dragon à ce que je vois.

Tu tentes tout de même d’entrer, histoire d’être certaine que l’accès est bien impossible. De toute évidence, le roi des démons n’est pas là. Tu aurais ressenti son aura depuis les escaliers si tel avait été le cas. Son absence ne te freine pas pour autant. Avec ou sans lui, tu es décidée à entrer. Plissant les yeux dans l’obscurité, tu observes le cadenas. Il arrêtera bon nombre de visiteurs indésirables mais ne fera pas peur aux plus futés d’entre eux. Par chance, tu fais partie de la deuxième catégorie. Tu fouilles dans les poches de ta veste et en sort un petit outil métallique. Un bon espion ne se déplace jamais sans ce genre d’attirail obligatoire. Un genre de crochet qui permet de se débarrasser des serrures facilement. Il suffit d’avoir le coup de main et de s’armer d’un peu de patience. Mais tu n’en n’es pas à ton premier forçage. Une dizaine de seconde plus tard, tu sens le mécanisme céder sous tes doigts et tu esquisses un sourire satisfait. Ce genre d’instant a toujours été grisant pour toi. Quand le cadenas s’ouvre, son cliquetis résonne comme la mélodie d’un méfait accompli. Un interdit bravé de plus.

Tu ouvres la porte qui roule sur ses gonds pour dévoiler l’antre de Dragon. Un courant d’air froid s’échappe de l’intérieur et t’arrache un frisson. Dans l’obscurité, tu cherches des repères, les yeux grands ouverts et les mains prêtes à prévenir toute chute potentielle. La faible lumière du couloir, que tu trouvais déjà sombre, t’aide à distinguer les formes des meubles de la pièce. Tu avances vers le bureau et repères plusieurs bougies dans des photophores. Te cognant à plusieurs reprises contre les pieds de la chaise, tu fouilles à la recherche de quelque chose pour les allumer. Tu tentes d’ouvrir le premier tiroir mais il résiste, semblant demander un nouveau crochetage pour révéler ses secrets. Tu lâches un juron et t’attaque au deuxième compartiment que tu retournes dans tous les sens, reconnaissant la caresse du papier sous tes doigts et le son de plusieurs petits récipients qui s’entrechoquent. Tu passes au suivant qui se trouve être complètement vide. Tu lèves les yeux au ciel en ouvrant le dernier tiroir. Il semble scindé en plusieurs parties. Tu finis par reconnaître une boîte d’allumettes et la brandis avec triomphe.

Y’a pas de petite victoire, okay ?

Tu en sors une et bientôt une étincelle embrase le petit bâton, une jolie flamme venant illuminer le bout de tes doigts. Tu attrapes un des photophores à ta gauche et entreprends d’allumer la bougie à l’intérieur. Tu répètes l’opération pour les autres chandelles présentes sur le bureau jusqu’à ce la pièce soit timidement illuminée d’une lueur orangée. Tu souffles sur ton allumette et retournes à l’entrée. Tu récupères ton sac laissé à l’extérieur et en te relevant, ton regard croise celui d’un moine à l’autre bout du couloir qui semblait prêt à faire demi-tour. Il croyait sûrement voir Dragon apparaître dans l’entrebâillure et ta silhouette féminine l’a stoppé dans sa démarche de fuite. Il fronce les sourcils et te dévisage d’un air méfiant. Tu restes immobile quelques secondes, le temps de comprendre qu’il n’est pas décidé à chercher les ennuis. Tu ne t’attardes pas davantage et refermes la porte. Le silence fait bourdonner tes oreilles. Tu poses ton front contre le bois en respirant profondément.

Tu y es finalement parvenue. Tu es dans le bureau privé du roi des démons. Ici, tu es sûre que personne ne viendra t’emmerder pour quoi que ce soit. Le seul qui puisse venir perturber l’environnement de ta cachette temporaire en est le légitime propriétaire. Mais pour l’instant, Dragon n’est pas là. Tu ne renonces cependant pas à ton idée de départ et tu es prête à l’attendre autant de temps qu’il le faudra. Tu es décidée à avoir une discussion avec lui. Tu aurais pu te rendre au palais. Mais décidément, il faut croire que suivre un quelconque protocole n’a jamais été pour toi. Des règles ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu as préféré revenir ici. Dans cet univers familier où tu t’es confronté à lui pour la première et unique fois depuis ce soir de tempête.

Ton regard repère une petite table ronde vide à ta gauche, tu viens y poser ton sac. Tu enlèves ta veste en cuir trempée et viens la pendre au porte-manteau de l’autre côté de l’entrée. Tu laisses tes yeux détailler le repaire privé du roi des démons. Il n’y a pas de fenêtres et les bougies peinent à éclairer l’entièreté de la pièce, pourtant pas très grande. Tes prunelles sont attirées par un tableau accroché au mur, une peinture dont tu distingues mal les détails à la lumière dansante qui s’échappe des photophores. Tu repères tout de même la montagne enneigée sous un ciel d’orage, la foudre fendant les cieux de la même manière que lors de ton entrevue avec Isabel l’après-midi même. Tu repousses tes cheveux dans ton dos, ta tignasse trempée laissant échapper des gouttes glacées qui coulent le long de ton dos et chatouillent ton épiderme. Tu te frictionnes tant bien que mal mais ce n’est pas le bureau du démon qui pourra pallier ton manque de chaleur corporelle. Les murs de pierres semblent en effet renfermer les morsures du froid comme un trésor précieux. Le haut blanc d’Alec que tu as enfilé est complètement imbibé de pluie et colle à ta peau, laissant clairement voir ton soutien-gorge par transparence. Au concours de miss t-shirt mouillé, tu gagnerais haut la main, ça ne fait aucun doute.

Tu retournes près des bougies, seule source de chaleur potentielle. Tu t’assois sur la chaise de bois sombre dont l’assise et le dossier sont recouverts de cuir. Mis à part quelques livres rangés sur le côté et du matériel d’écriture, le bureau d’ébène est vide. Tu caresses le bord de la table d’un air distrait, imaginant Dragon installé à ta place, plume à la main, en train de rédiger divers rapports. Tu étires les muscles de ton dos et tes vertèbres émettent plusieurs craquements. Tu jures quand la douleur de ta côte point le long de ton buste. Tu te poses plus confortablement dans le siège en soupirant d’aise. Après tant de rebondissements et de jours agités, un moment de calme te fait le plus grand bien. A ta grande surprise, malgré le froid et l’obscurité, tu trouves l’endroit apaisant. Le silence est presque assourdissant. Pour sûr, Dragon doit être tranquille ici. Tu comprends sans peine qu’il puisse venir dans ce bureau reculé de tout pour travailler. Au-delà de l’odeur du bois, de la pierre et des flammes qui embrasent les bougies, un parfum discret à la fois floral et boisé vient surplomber l’atmosphère. Une fragrance subtile et légèrement sucrée qui ne te parvient que lorsque tu inspires profondément. Tu songes à ton tête à tête avec la reine des anges. Chez Dragon, on est loin du salon victorien au riche mobilier, avec tapisserie brodée de roses et effluves de thé au jasmin. Ton esprit t’affiche à nouveau l’air satisfait d’Isabel qui t’annonce que tu es désormais apatride. Tu te relèves instantanément pour penser à autre chose. Revoir son visage réveille en toi une certaine violence. Tu la chasses de tes réflexions pour l’empêcher de nuire à la sérénité qui s’était enfin fait une place dans ta soirée.

Sur l’autre mur, en face du tableau, tu y lis une phrase inscrite dans la pierre dans une langue que tu ne comprends pas. Ton regard balaye à nouveau le bureau et s’attarde sur les rayonnages de la bibliothèque qui recouvre la totalité du fond de la pièce. Tu souris en te remémorant Dragon qui t’étrangles contre les étagères. Votre rencontre toute en courtoisie s’est faite juste ici, entre les ouvrages philosophiques et les grandes œuvres classiques de l’antiquité. Son regard doré et ses traits sévères s’impriment en toi et tu te demandes si ta seconde intrusion sera traitée aussi rudement que la première. Tu ignores combien de temps tu vas rester entre ces quatre murs à attendre sa venue. Tu sais que ta patience aura ses limites mais ton entêtement t’aidera sûrement à faire face à ton empressement.

Tu te saisis d’un titre un peu au hasard et le feuillettes. Il est vraisemblablement écrit dans la même langue que les lettres qui ornent le mur de pierre. Son sens t’échappe. Tu le ranges aussitôt, prenant soin de le remettre à la bonne place. Soudain prise d’un élan de respect, comme si tu prenais conscience que tu venais briser la quiétude d’un endroit secret qui ne t’appartient pas, tu fais attention à ne pas faire s’abattre ton désordre légendaire dans le bureau. Tu fais balader tes doigts un peu plus loin sur l’étagère et déloges un nouveau livre, moins épais. Cette fois, il est parfaitement intelligible. Enfin, la langue usitée n’en reste pas moins alambiquée et encline à te donner la migraine mais ça devrait suffire à te distraire un moment. Tu observes la couverture et pouffes en découvrant que le titre constitue à lui-même une énigme. Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique. Cet Emmanuel Kant, qui qu’il soit, avait un sens du divertissement pour le moins douteux.  

Tu t’installes une nouvelle fois sur la chaise en face du bureau sur lequel tu y poses l’ouvrage. Tu remarques alors la présence au sol d’un grand tapis aux nuances orangées, orné de motifs élégants et sobres à la fois. Tu décides alors d’enlever tes bottes que tu laisses un peu plus loin. Tes chaussettes aussi sont humides. Décidément, encore quelques minutes de plus à l’extérieur et la pluie finissait par s’infiltrer sous ta peau pour venir diluer le sang de tes veines. Ta lèvre inférieure tremblote comme pour te donner raison et tu la mordilles par réflexe. Tu te frictionnes à nouveau, bras nus dans ce bureau glacé. Tu aurais bien un pull à enfiler dans ton sac mais tu ne veux pas commencer à élire domicile dans l’antre du Dragon. De toute façon, vu l’état de tes vêtements et de tes cheveux, il aurait tôt fait d’être lui aussi humide et ne t’aiderait pas vraiment à te réchauffer. D’ailleurs, tu aurais aussi besoin de changer de pantalon. Et de sous-vêtements. En bref, tu es trempée jusqu’aux os. Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas un endroit où improviser une cabine d’essayage. Le roi des démons pourrait arriver à tout moment et quelle ne serait pas sa surprise de te découvrir à moitié nue, en train de te débattre avec jean au beau milieu de son bureau. Tu n’es déjà pas censée être là, tu préfères éviter d’aggraver ton cas.

Les talons calés contre tes fesses, tu poses ton menton sur tes genoux, t’installant pour commencer à lire, un peu au hasard, sans jamais vraiment comprendre le sens des mots qui défilent sous tes yeux. Ton esprit est fatigué et divague en luttant contre le sommeil, évitant de songer à l’univers du dehors. Tu te refuses à penser à Alec. Ce n’est absolument pas le moment pour se demander comment il vit les événements et ton ramassis de mensonge de la veille. Ce n’est pas non plus l’endroit adéquat pour s’interroger sur des regrets possibles de son côté après votre nuit ensemble. Et ce n’est toujours pas un contexte approprié pour se questionner sur vos futures retrouvailles. Alors tu t’efforces d’écarter Alec de tes songes pour te focaliser sur Dragon. Tu ignores s’il sera déjà au courant des événements de l’après-midi avec Isabel. En ton for intérieur, tu l’espères, comptant là-dessus pour obtenir un minimum d’indulgence de sa part quant à ta venue intrusive au temple. Une inquiétude subsiste cependant parmi cet amas de réflexions. Et si ta partie sur l’échiquier se terminait ? Si tu n’étais pas une cavalière, ni une folle mais un pion, avançant dans une stratégie bien précise, qui ne vient pas de mettre en échec la reine sur son propre camp, mais qui s’est fait prendre volontairement pour pouvoir faire mat ? Si tu n’étais qu’un sacrifice et que ton rôle s’était achevé avec ta fuite du palais ? Alors, probablement que ce rendez-vous improvisé avec Dragon serait le dernier.

Ton esprit se brouille peu à peu, se noyant dans le fourmillement de questions qui te taraudent et les essais infructueux de compréhension de ta lecture. Les événements ont fait de toi une vraie loque qui a besoin de dormir. Ton corps s’emplit de la quiétude de la pièce pour se détendre. Et Kant agit comme un véritable somnifère. C’est ainsi que vers vingt-deux heures, le sommeil finit par t’emporter. Ton corps bascule peu à peu en avant, tes jambes se relâchent sous la chaise et ta tête s’affaisse entre tes bras sur le bois d’ébène. Tu t’endors, assise à la place du roi des démons. Attendant la venue du loup, tel un petit chaperon noir trop naïf.

HRPG:


____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyMer 2 Jan - 15:23

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


Tu soupires.
Un puissant souffle d’air chaud évacuateur, une libération minime de la consternation que tu dois appréhender. Assis, seul face à ton bureau, les mains jointes sur le sceau royal, ton regard est perdu dans le vide. Hannathème vient de quitter la pièce, en claquant comme à son habitude la porte, faisant résonner dans tout le palais un fracas assourdissant. Tes phalanges crispées tremblotent quelque peu. Tes épaules sont relevées, et ton dos arqué, amenant tes coudes sur l’ébène. Oui, tu es d’humeur morose. A l’instant, ne serait-ce qu’une minute plus tôt, ta chère seconde est venue quérir ton attention au milieu de ton travail. Elle est entrée, sans annoncer sa présence, une domestique écervelée visiblement dépassée par la situation. Là, elle t’a mis au courant de la fuite dans le toit au deuxième étage, mais aussi des besoins de rénovations que nécessitaient certains murs au rez-de-chaussée. Avertir à une heure aussi critique, alors que ton esprit cogitait avec ardeur, de défauts de ce genre. Cacher des défauts de bâtiment à son Roi. Est-elle folle cette fille ?

Tu jettes aux flammes ton premier geai de rapport martial, tu n’arriveras pas à te remettre à sa rédaction. Inutile de forcer la concentration, alors que déjà tes nerfs sont fatigués de devoir passer la soirée à préparer des devis. Tu n’as jamais l'administratif. Tu préférerais mille fois rester seul.

Nouveau long soupire s’échappe de tes lèvres. Tu lèves les yeux vers la fenêtre, comprenant que déjà la Lune dirige le ciel de son gant d’argent. Sur le bois, juste devant toi, jonchent des rapports inachevés en piles organisées. Tellement de rapports, que bientôt un seul bureau ne suffira à tous les contenir. Tu es ce que tu es, un asocial antipathique, et tu l’assumes complètement. Ce soir, ce sera sans toi.

Attrapant sous le bras tes rapports encapuchonnés sous une pochette de carton, tu t’équipes d’un manteau long noir et de quelques cartes repliées au bord de la commode en chêne, sur le côté. N’oubliant pas ton uchigatana, tu quitte l’enceinte familière de ton bureau pour rejoindre les escaliers et descendre dans le hall. Dehors, il pleut, un critère de plus à ajouter à ta morosité latente. Dissimulant sous le tissu tes papiers, tu te mets en marche. Une longue marche d’une heure et demie, pour parcourir une dizaine de kilomètres. Tu vas retrouver ton sanctuaire, où tu auras enfin la PAX DRAGONIS tant désirée. Que ne faut-il pas faire pour avoir un peu de tranquillité dans cette ville ?

Tes pas te guident à travers la voie sinueuse et escarpée menant au temple. La pluie cesse, pour reprendre son ampleur au niveau de la montagne, comme si elle attendait ta présence pour s’abattre depuis le ciel. Maudite voûte céleste, et maudits anges tant que nous y sommes. Le vent violent ne suffit pas à t’empêcher de gravir la côte escarpée, tu es déterminé à rejoindre un espace de sérénité. Si seulement jamais ta seconde n’était rentrée de mission, tu aurais eu la paix encore quelques mois. Parfois, tu te demandes vraiment pourquoi tu l’as choisi. Mais ne préférant pas à nouveau perdre une soirée, tu chasses les désirs de meurtre agitant tes papilles à l’approche du temple. Passant sous l’arche immense de l’entrée, tu suis instinctivement ta carte mentale. Personne n’est dans les parages, à cette heure les moins dorment déjà. Parfait, tu seras seul.

Avant d’entrer dans ton bureau, tu fais une escale par la salle principale, réservée à la méditation. La pièce est immense, mais peu meublée. Le sol est fraîchement nettoyé, entretenu rigoureusement par les habitants des lieux. Face au mur, une grande statue de bronze se tient. Tu supposes qu’elle représente un dieu bouddhiste, certainement Bouddha lui-même. Tu ne crois pas en ces dieux, ni en même en une quelconque entité supérieure, cependant le calme et la sobriété de ce hall sont pour toi un environnement adéquat à la concentration. Ôtant ta veste sombre, tu déposes les rapports à ta gauche, et t’assois en tailleur. Dos face à l’entrée, uchigatana sur tes cuisses. Stabilisant ta respiration, tu te prépares à canaliser ta colère. Tu dois être de la meilleure des formes possibles pour terminer les rapports. Les assauts en cours en Enfers sont d’une importance capitale, et tes choix se doivent d’être consciencieusement établis. Lorsque tu te sens plus à même, tu t’engages dans une lecture attentive des missives de guerre, et réfléchis déjà à la prochaine stratégie. Tu as plusieurs heures devant toi pour tout décider.

Trois heures plus tard, tu remballes tout. Tu es désormais au courant des dernières nouvelles, et prêt à mettre en œuvre les nouvelles stratégies. La situation en bas est sous contrôle, le moral de tes troupes est bon, grâce à la victoire contre la Tarentule. Les défenses de ton royaume ne sont pas menacées, et les ressources abondantes des pillages s’ajoutent au butin du souverain. Pour le moment, tout se passe comme prévu. Mais l’avenir est incertain, car ce qui se joue ici, à Damned Town, influence largement les réponses dans les royaumes divins. Tu sais que la reine Malronce possède des cartes en main, tu en connais même la valeur de certaines. Cependant, mieux vaut rester sur ses gardes, un incident est vite arrivé.

Tu te relèves, et te diriges désormais vers ton bureau. Après la lecture vient l’écriture, et tu seras bien dans ta réserve pour te mettre au travail. Tu quittes le bâtiment principal, traverses la petite cour, et unit la maisonnée ouest. Dans cette bâtisse, rare sont les moines à transiter. Elle ne contient que des stocks, des débarras, et la chaufferie au rez-de-chaussée. Toi, tu montes à l’étage, et empruntes le couloir dans la direction de sa longueur. Tout au fond, dernière porte, dernier mur, se loge ton espace vital. Tu t’approches d’abord rapidement, avant de ralentir le pas. Un fin filet de lumière se dégage de sous l’entrée. Quelqu’un se situe-t-il à l’intérieur ? Ton aura se déploie, recouvrant toute la zone. Kâa jaillit de ton bras pour explorer les alentours. Son ombre rampante glisse en silence et passe la porte. Sa cascabelle s’agite, et ses sifflements t’avertissent. Une aura angélique se fait ressentir. Immédiatement, ton expression se durcit, et ta paume se serre sur ta lame. Puis, un impression familière vient chatouiller ton échine. L’aura n’est pas complètement pure, de grosses tâches d’encre parsèment le tableau blanc auréique. Tu sens plus, comme un sentiment d’appartenance, quelque chose à toi, ou du moins qui t’appartient. Une chaleur reconnaissable. A sa dernière visite, son aura te semblait plus pure, plus claire. Que s’est-il passé entre temps ?

Ta main se pose sur la poignet et tu entrouvres la porte. Le spectacle qui s’offre à toi est des plus fantaisistes : mademoiselle Alice Green, endormie, tête sur ses bras et sur ton bureau. Elle dort à poings fermés. Kâa est agité, il la reconnaît lui aussi, et sentir le sceau royal contre sa peau lui donne des frissons. De sa langue scindée il lèche le corps de l’ange, comme pour en déterminer le goût. Refermant derrière toi la porte, tu soupires intérieurement. Tu vas vraiment devoir trouver un moyen de condamner cette porte, les intrusions commencent à t’agacer. Tu te souviens des menaces proférées à ton encontre, de la violence dans les yeux d’Alice lors de votre dernière rencontre, une semaine auparavant. Et la revoilà, comme tu l’avais prédis. La vie a eut raison d’elle, et tes avertissements étaient fondés. Quoi qu’il se soit déroulé depuis, la petite ne devait vraiment avoir nulle part autre ou aller. Qui serait assez fou pour venir t’attendre dans ton bureau ? Personne, pas même Hannathème.

Ton regard détaille l’ange affalée sur l’ébène. Un simple haut blanc, un pantalon troué, des vêtements de fortune et peu adaptés au froid extérieur. Sur le porte manteau, sèche une veste en cuir sale et abîmée et sur la table basse, traîne un sac trempé. De l’eau, partout. Non seulement elle s’invite, mais en plus elle salit ton bureau. Pour qui se prend-elle ? Kâa montre les crocs, guettant ton ordre sanguinaire. Attaquer, empoisonner, juste observer. Il frétille et pétille à l’idée d’agir, comme au bon vieux temps. Tu tournes autour de ta chaise, vérifiant que rien n’a été dérangé. Seules les bougies ont été allumées, et un ouvrage est disposé juste à côté du crâne de la jeune femme.

Tu hésites. Les intentions de l’ange te sont encore inconnues, mais quelque chose cloche dans ce paysage. Oui, il te manque un élément d’information. Une information capitale, un événement important s’est joué en ton absence. Un incident au palais, au sein de la cité ? Car pour amener un individu censé te haïr au plus point au centre de tes quartiers, au beau milieu de la nuit, il doit exister une raison. Tu as besoin de savoir, de comprendre. Pour cela, tu as besoin d’éveiller Alice. Avant, tu voudrais t’assurer d’une chose.

Tu déplaces les photophores de verre des côtés, et en éteint la majorité, ne laissant qu’une bougie allumée. Tu la déposes juste devant le visage de l’ange, afin de disparaître dans les ombres. Kâa passe à l’action, et plante ses crochets à la jambe de sa proie, injectant son venin en elle. Ton aura se renferme sur la pièce, exerçant une pression immense dans son atmosphère. Au bout de quelques minutes, tu te munis de l’ouvrage pour en lire un extrait à voix haute.

Toutes les dispositions naturelles d’une créature sont destinées à se déployer un jour de façon exhaustive et finale.


Kant, très bon choix. Tu saisis de tes mains chaque couverture, puis referme brutalement l’essai philosophique, en un claquement bruyant. Debout Alice, il est l'heure.

HRP:
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyVen 4 Jan - 19:55

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« Le bonheur forcé est un cauchemar. » Amélie Nothomb

Tu dors à poings fermés depuis plusieurs longues heures. Ta respiration bat une lente mesure, faisant gonfler ta cage thoracique qui à son tour fait se dresser ta colonne vertébrale. Un cycle simple qui se répète sans fin. Respirer est si facile. Et tu te contentes de ne plus en avoir conscience, dans la noirceur de la nuit. Tes cils frétillent parfois sur le coup d'un soubresaut. La danse des flammes dans les photophores projette sur ton visage endormi des silhouettes mouvantes, elles jouent à tracer des tâches d'ombres éphémères sur tes joues et ton front. Ton sommeil est profond, trop pour être relaxant. Ce genre d'assoupissement qui ressemble à une anesthésie. Lourde. Dénuée de songes et de couleurs. Une torpeur assommante qui n'a jamais reposé personne. Un coma dont on se réveille avec difficulté, la bouche pâteuse, le crâne bourdonnant et la vue trouble. Mais c'est ce qui arrive quand on refuse de dormir trop longtemps, quand on repousse sans cesse le moment fatidique où l'on devra retrouver la compagnie d'un oreiller. On a le sommeil que l'on mérite.

La nuit, bien que calme et déjà entamée, promet de ne pas être réparatrice pour toi, Alice. Ton inconscience ne te permet pas de le savoir mais Dragon est là, il est arrivé. Dans l'autre bâtiment, son travail le retient de venir à toi et le temps que la tâche lui prendra déterminera le poids de ton sablier. Ce qu'il lui reste de rapports à lire et à remplir ne suffira probablement pas à te faire passer plusieurs cycles de sommeil. Profite encore de ton escapade dans les bras de Morphée, tant que tu le peux. L'heure de ton rendez-vous improvisé avec le roi des démons approche à grands pas. Le temps s'égraine dans le sablier. La lecture se fait. Les mots se tracent, les lignes se forment, les pages se noircissent. Et bientôt, l'homme a terminé son œuvre pour la soirée.

Déjà ne la sens-tu pas approcher ? L'aura obscure à laquelle tu t'es confrontée ici-même, il y a de cela un temps flou, à la fois proche mais qui te semble une éternité. Tu la perçois ? Alice. Le grand méchant loup arpente les couloirs et tu restes la tête entre les bras. Réveille-toi malheureuse que tu es. Ce n'est plus le moment de dormir. Il t'a repérée. Ce nuage opaque de ténèbres recouvre déjà le bâtiment, ses racines rampent rapidement vers la porte, passent entre ses rainures, s'infiltrent dans le bureau. Et bientôt c'est à la créature serpentine de se joindre au tableau. Pourtant, tu ne détectes pas sa présence, perdue dans ta léthargie, naïve. Les enfers s’agitent autour de toi, leurs particules vibrant à ton contact comme un courant électrique cherchant un conducteur dans des étincelles aveuglantes. Alice. Réveille-toi avant qu'il n'arrive à destination. Dragon s'avance. Il est devant la porte. Ses doigts sont sur la poignée. Alice. Alice ! Trop tard.

La porte s'ouvre. Elle se referme. Le roi des démons reprend ses droits sur la pièce, son regard posé sur ton corps avachi sur le bureau, en proie au même cycle de respiration ininterrompu. Son monstre d'écailles est au-dessus de toi, il t'examine, te touche, te goûte. Pourtant ton être ne réagit pas. Pas encore. Ton aura s'est repliée sur elle-même, apaisée. Exténuée. Seule une petit lueur vient de s'éveiller. Elle subsiste. Dragon tourne autour de toi comme un prédateur joue avec sa proie. Heureusement, tu as eu la brillante idée de respecter le lieu, et cette fois, tu n'as rien dérangé. Puis, la lumière orangée des bougies s'amenuise. L'obscurité prend un peu plus possession des lieux, en communion avec l'aura sauvage de sa majesté.

Et soudain, le serpent encore enroulé à tes côtés s'attaque à ta jambe. Ses crocs percent ta peau et instillent leur venin en toi. Instantanément, comme une réaction chimique en chaîne, l’évanescente lumière qui persiste à exister dans ta chaire déploie tout ce qui lui reste de potentiel. Elle profite de l'absence temporaire de sa consœur antithétique pour prendre les pleins pouvoirs l'espace d'une minute. Elle tente de briller de tous ses rayons de clarté déployés pour chasser cette ombre ténébreuse qui s'infiltre dans ton âme et risque fort d'y trouver un écho. C'est alors que ton sommeil s'agite. Tes songes de néant se brouillent et font peu à peu se construire un rêve, traduction de la défense désespérée de l'ange qui ne veut pas mourir en toi. Comme une tâche d'encre claire, une aquarelle mal diluée qui fuit de son pinceau, un scénario s'établit. Tu te retrouves projetée dans un décor paradisiaque, lumineux et tu crois être en train de te réveiller.

Je vois mon reflet dans un miroir. Je porte une robe. C'est quoi ce bordel ? C'est quoi cette horreur ? Des froufrous, des noeuds-noeuds et de la dentelle qui vomit ses délicatesses en guimauve. Ce jupon. Et cette couleur, on en parle ? On dirait une robe de mariée. Attendez. C'est la voix de ma mère. Qu'est-ce qu'elle fout ici ? Maman ? Non, me rajoute pas des fleurs dans les cheveux. Tu crois pas qu'y en a assez ? Putain on voit à peine mon crâne. Puis c'est quoi ce chignon tiré ? T'as cru que j'devenais prof de maths ? Après, j'avoue j'ai jamais été aussi « coiffée » de toute ma vie. Même à la réception de Damned Town j'avais pas un truc aussi recherché. Damned Town. Et oui, au fait, tu peux m'expliquer pourquoi j'suis ici ? La reine m'a bannie j'te signale. Maman tu m'écoutes ? Hey. J'te parle. Tu m'entends ? D'accord, alors en plus je suis transparente. C'est quoi ce putain de bordel ? Et on va où là ? Qui est-ce qui m'a mis des talons de trois kilomètres ? J'ai déjà dit que je savais pas marcher avec ces merdes ! Je vais me prendre les pieds dans votre machin et me casser la gueule. Stop. Je veux enlever ces échasses. J'arrive même pas à les retirer. Vous les avez collés à mes orteils ou comment ça se passe ? Papa ?! Au fait, pourquoi vous êtes sur votre trente-et-un tous les deux ? Y s'passe quelque chose ? Est-ce que quelqu'un aurait l'amabilité de m'expliquer c'qui s'passe ? Nieu nieu nieu, t'es magnifique ma chérie. Je ressemble surtout à une putain d'meringue. Wahou. Oh. Eh, doucement merde ! On est où maintenant ? Le palais ? Arrêtez de me traîner comme si j'étais un gosse. Si c'est une blague sérieux c'est pas drôle. Foutez-moi la paix ! Je vais m'énerver. Lâchez-moi ! Quoi ?! Tu peux répéter ? Mon... mariage ? Putain de bordel de merde.

Dans une robe de mariée soignée, un chignon orné de roses blanches au sommet de ton crâne, longue traîne et tulle par milliers, tu t'avances vers l'assemblée au bras de ton père. Tu viens soudainement de te dédoubler. Tu as perdu le contrôle de ce moi emprisonné dans un corps qui ne parle pas, qui sourit bêtement, affichant tous les signaux du bonheur parfait. Tu surplombes la scène, comme spectatrice d'une cérémonie qui t'échappe et qui pourtant semble te concerner. Les gens applaudissent. Ta mère sort un mouchoir pour essuyer ses larmes. Et alors que tu jettes des regards désespérés aux alentours sans comprendre, espérant que quelque chose va fendre la foule pour t'empêcher d'avancer, la reine Haelyn fait son entrée. Dans tout son apparat officiel, paillettes comprises. Elle éclaire l'assemblée de son aura lumineuse et on entendrait presque des soupirs niais émaner de l’assistance à son arrivée. Elle semble bénir tout le monde d'un simple regard, visiblement ravie d'être là. Elle offre un sourire resplendissant à ton toi qui parvient à ses pieds. Elle te surplombe de plusieurs marches. Elle chuchote à cette Alice enrubannée mais pourtant ses mots te parviennent, comme s'ils étaient prononcés au creux de ton oreille. La voix de la reine est soulignée d'une étrange réverbération qui lui confère une inhumanité partielle. « Je suis extrêmement heureuse d'être présente aujourd'hui Alice. Ce n'est pas tous les jours que l'on marie son plus fidèle soldat. Je suis tellement fière de toi. » Tu ne comprends pas. Comme par enchantement, une médaille dorée apparaît sur ta poitrine, contrastant avec l'immaculé de la soie. Tu as envie de vomir. Tu voudrais hurler à cette Alice de fuir. Mais quand tu ouvres la bouche, pas même un ridicule souffle n'en sort. Pas un son, un postillon, rien du tout. Tu t'égosilles, les mains enroulées autour de ta gorge, mais rien y fait. La Alice future mariée ne t'entend pas.

Et c'est qui l'mec que vous m'avez refourgué ? Juste pour savoir. Lui ?! C'est qui ce guignol ? Où est Alec ? Non mais j'vais pas épouser ça. Jamais d'la vie. Il est trop. Trop. Angélique déjà pour commencer. On dirait le stéréotype du gendre parfait. Oh pitié. Je suis sûre qu'il a gardé son peigne dans sa veste pour bien remettre sa raie sur le côté pendant la cérémonie. Juste avant le « je le veux » en scred, il va refaire ses cheveux et espérer que personne ne l'ait remarqué. Ce sera son méfait de la journée et il se dira qu'il est un vilain garçon. Vous êtes sérieux ? Gardez-le. Rendez-moi Alec. Tout de suite. Oh et Papa je t'ai déjà demandé de me lâcher. Alors t'es gentil et tu me lâches !

La cérémonie se poursuit sans que tu ne puisses rien y faire, la reine hochant la tête en signe de contentement chaque fois que l'homme qui préside la scène termine une phrase. Tu commences à paniquer. Est-ce que c'est réel ? On t'aurait ramené au Paradis pour te marier de force ? Ce serait ça finalement, la sentence de Malronce ? Tout paraît si vrai. Et en même temps tu espères encore pouvoir t'échapper. Quand tu entends cette Alice ouvrir pour la première et unique fois la bouche pour dire oui, tu commences à perdre espoir. Mais toujours impossible de hurler. Tu ne peux rien faire d'autre que d'assister à ton propre mariage, impuissante. Quand l'inconnu se tourne vers toi pour t'embrasser, tu es soudain replongée dans ton corps. Une vague de dégoût te parcourt lorsque tu ouvres les yeux sur ce visage masculin d'ange parfait, dont l'eau de toilettes te picote le nez, les paupières fermées, les lèvres en avant, prêt à clore la cérémonie et faire de toi sa femme. Tu résistes. Réussis à faire basculer ton corps en arrière, légèrement. Ses bras s'enroulent autour de toi, t'emprisonnent, sa main derrière ton crâne, perdue dans la masse de dentelle, de tulles et de fleurs, te ramène à lui. Tu paniques. Tu trembles. Et dans ton champ de vision, tu aperçois ces figures du paradis, attendries par la scène, qui t'encouragent à consommer ce mariage en un baiser en public. Des anciens collègues. Tes parents. La reine. Mais tu refuses, résistes, continuant de défier les lois de la souplesse en braquant ton dos en arrière. C'est hors de questions.

Non. Non. Non.
NON.


Clap. Le dragon ferme le livre. Bruit de pieds de chaise contre le tapis. Mais ton cri reste coincé dans ta gorge, une fois de plus.

Tu te réveilles brusquement. Cette fois pour de bon. Un sursaut a couronné ta sortie de ce cauchemar. Ton aura s'est déployée dans la pièce en réaction. Les tâches sombres ont repris leurs droits, ils ont bâillonné la petite lueur et l'ont enfermée dans un coin. Qu'elle y reste pour longtemps. Les ténèbres reprennent le contrôle dans un rugissement félin et les pétales violines de ta malédiction arborent de nouveau leur obscures intentions, se jurant de ne plus jamais laisser cet espoir de lumière vain les renvoyer au stade de bouton replié. Ta respiration est saccadée, ton rythme cardiaque affolé. Tu t'es levé par réflexe, les muscles de tes jambes se tendant douloureusement sous le coup de la surprise. Ton souffle rauque est entrecoupé de déglutitions difficiles. Tu poses une main sur le bureau, l'autre se perdant sur ton visage. Tu essayes de te calmer, ce n'était qu'un cauchemar.

Tu pousses un profond soupir pour tenter de recouvrer des expirations plus longues. Tes mains tremblent. Tu te frottes les paupières de tes doigts et de ton pouce, avant de les ramener au centre pour pincer le haut de ton nez. Tu ouvres les yeux. Tes pupilles dilatées cherchent des repères dans l'obscurité, perdues dans l'ébène du bureau, elles remontent vers les photophores et remarquent qu'une seule bougie est encore allumée. Tu fixes la petite flamme d'un air intrigué. Qu'est-il advenu de ses sœurs ? Tu fronces les sourcils. Tu as la tête qui tourne et beaucoup de mal à revenir à la réalité. Tu émerges. Peu à peu. Et te rends finalement compte que ton aura s'est glissée aux côtés d'une autre, l'imitant dans des courbes plus sinueuses, glissant sur ses branches en tentant de se fondre dans un feuillage trop profond. Tu n'es pas seule.

A cette constatation, tu clignes des paupières. Puis plisse les yeux en relevant la tête, cherchant quelqu'un dans les ombres. Et alors tes sens te reviennent, des contours nets se dessinent et tu reconnais presque immédiatement la stature du roi des démons qui s'imprime face à toi. Mais si ton esprit se souvient, tes réflexes embrumés, encore endoloris par ce sommeil trop profond et cet idylle cauchemardesque, eux, ils agissent avant même que tu puisses comprendre que le fait que Dragon se tienne devant toi soit tout à fait normal. Tu pousses un cri de surprise et dans le mouvement de recul qui l'accompagne, tu cognes ton talon dans le pied de la chaise, ce qui t'arrache un second cri, de douleur cette fois. Tu portes une main à ta poitrine comme pour t'aider de nouveau à reprendre ton souffle.

▬ Waw bordel, vous m'avez fait peur !

Le silence s'installe. Tu te rends compte que tu viens de parler. Que Dragon est là, face à toi ; seul le bureau vous sépare. Tu fixes le tapis. Reportes ton regard sur le roi. Tu as du mal à distinguer les traits de son visage. Est-ce qu'il est en colère ? Probablement. Tes yeux replongent dans les poils de la carpette, fuyants. Tu te mords la lèvre sans broncher. Tu ne sais pas quoi faire. Machinalement, tu te décales pour remettre la chaise sous le bureau, en prenant soin de la soulever pour ne pas faire de bruit ou abîmer quoi que ce soit. Tu poses tes mains sur le dossier, tu t'en saisis comme s'il pouvait te donner une contenance. Tes doigts pianotent sur la doublure de cuir.

J'ai la tête dans le cul. Sûrement pour ça que je l'ai vouvoyé.

Tu toussotes. Tes prunelles se plantent sur l'ombre du roi, cherchant à le regarder droit dans les yeux si toutefois cela t'es encore possible, dans cette noirceur infernale. Puis tes iris de chocolat se défilent à nouveau.

▬ Je euh... Désolée de débarquer sans prévenir. Mais, comment dire. J'ai pas vraiment eu le choix. Ni le temps de réfléchir.

Tu hésites à faire le tour du bureau pour t'approcher. Tu ne sais pas encore s'il y a danger. Mais à en juger par la situation et l'aura puissante étendue aux moindres recoins de la pièce, on a connu des moments plus sereins en terme de sécurité. Alors tu restes derrière le bureau où même l'assise te sert de bouclier inconsciemment. Tu puises dans tes ressources pour paraître pas trop fatiguée, pas trop faible, pas trop coupable.

J'espère que j'ai pas de la bave séchée sur le menton.

▬ Je vous dérange pas, votre euh... ? Je vous dérange pas ?

Tes oreilles bourdonnent. Pourquoi Dragon a-t-il décidé de débarquer en plein milieu de la nuit ? Et pourquoi tu n'as pas été fichue de rester éveillée ? Tu as du mal à rassembler tes idées. Voilà que tu t'apprêtais à l’appeler votre quelque chose. Votre majesté ? Votre excellence ? Votre grâce ? Comment est-on censé l'appeler ? C'est compliqué Alice, d'essayer de se mettre à respecter quelqu'un qui, il y a de cela quelques jours, t'as marqué au fer rouge pour te punir. Et quand on sait que la bêtise pour laquelle tu as été châtiée, tu viens de la refaire. N'essaye pas de nouvelles tournures de phrase, Alice. C'est mieux. Le vouvoyer, c'est déjà un grand pas en avant. La suite, on verra ça plus tard.

Tu fixes Dragon, une moue contradictoire collée au visage. Tu ne sais pas si tu dois être satisfaite de pouvoir lui parler ou craindre d'abord les représailles qui risquent à tout moment de s'abattre sur toi. Mais comme ce n'est pas ton genre de te faire toute petite et de tendre la joue pour te faire frapper, tu essaies de hisser le drapeau blanc. Aujourd'hui, tu ne viens pas pour te battre. Autant qu'il le sache, si ça peut avoir une quelconque importance et changer la donne. Alors tu fais un effort.  Car le chaperon noir a au moins la lucidité de craindre le loup.

HRPG:


____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptySam 11 Mai - 14:40

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


Le lapin est tombé au milieu du terrier. Sa robe immaculée de clarté s’est tâchée de boue, de terre, et des pierres minuscules se sont accrochées à sa peau, ont déchiré le tissus protecteur de son cocon angélique. Mètre après mètre dans ce puits de Ténèbres menant quelque part dont on ne revient jamais, la petite fille incomprise s’est effritée. Une à une sont tombées ses enveloppes de lumière pour ne laisser plus qu’une fragile couche de chaire prête à croiser le sol avec fracas. La chute ne cesse jamais, disait un grand philosophe chinois de l’Antiquité. Lorsqu’elle se termine, c’est que la chaire n’est plus plus et que le temps pour une âme a sonné. Difficile à vu d’œil de juger cette brebis égarée du troupeau. Combien de mètres lui reste-t-il à parcourir avant d’attendre le fond ? Ou bien vraie question, est-ce une chute ou une remontée ? Car la brebis qui quitte son berger peut faire face à montagne ou vallée. Selon l’obstacle qu’elle choisit de franchir, elle peut rejoindre deux extrémités antithétiques. Rien n’est joué, tout est joué, et pourtant tout semble encore à déterminer. Les actions humaines sont déterminées selon des lois universelles de la Nature comme tout autre événement naturel, Kant, tu avais tort. Face à un être reniant sa nature, les véritables règles du jeu peuvent enfin s’appliquer. Et devant l’immensité des lois imposées, on ne peut que perdre ou esquiver.

Le claquement du livre a tiré de sa torpeur l’ange au temple dormant. Alice s’est levée soudainement, surprise par ta présence inopinée, a manqué de dégringoler depuis ta chaise vers ton tapis. Ses pupilles ont été agressées par l’ombre implacable des lieux. Tu peux sentir son aura pulsatile perdre pied. Cette toute petite lueur, fragile et affaiblie, qui continue de battre pour ne pas être consumée, tu la ressens lancer des appels à l’aide en vain. Kâa lui aussi la ressent, et sa langue bifide rêverait d’en faire son en-cas. Il continue de rôder autour d’elle, comme attendant des miettes de tomber au sol pour s’en emparer. Toi, tu es toujours au milieu de l’ombre, observant silencieusement l’intruse de nouveau venue. Tu ressens tout le désespoir qui peut émaner de cet être désormais aux portes des Enfers. Et cela ne t’affectes pas. La douleur et la détresse des autres n’a jamais pu tirer à ton cœur de pierre la moindre considération. C’est peut-être pour cette raison que le poste de souverain te convient bien. Peu importe la décision douloureuse que tu pourras prendre, les conséquences émotionnelles qui pourraient en résulter te passeront au-dessus, toi le grand insensible que tu es. Pour autant, cette faculté te rend inébranlable et toujours au plus à même de choisir la meilleure des décisions pour ton royaume. Alors au diable ceux qui critiquent ta façon de procéder. Le trône n’est pas entre leurs mains.

Waw bordel, vous m'avez fait peur ! Je euh... Désolée de débarquer sans prévenir. Mais, comment dire. J'ai pas vraiment eu le choix. Ni le temps de réfléchir.Je vous dérange pas, votre euh... ? Je vous dérange pas ?


A force de tousser et de crier, elle risque de se décoller les poumons. Le ton et le langage employés par Alice te déplaisent au plus haut point. Ce n’est pas de cette manière qu’elle devrait s’adresser à toi, elle qui ose revenir sur cet espace duquel elle a été bannie. A vrai dire, tu ne t’attendais pas à non plus à tout le code de noblesse à te faire vomir. Tu espérais au moins une forme de respect. T’imposer sa présence, sous prétexte qu’elle n’avait pas d’autres choix, voilà une drôle de façon de justifier son intrusion dans ton bureau « secret », plus si secret par ailleurs. Serrant les dents, tu reposes le livre à sa place dans la bibliothèque. Malgré l’obscurité écrasante, tu connais cette pièce peu meublée sur le bout de tes doigts, te permettant d’y déambuler sans risque. Tu tires un autre livre de la bibliothèque, un recueil assez original d’œuvre d’un de tes romanciers latins préférés, Sénèque. Tu l’ouvres à la cent-trente troisième page, avant d’en lire une ligne.

Omni fine initium novum.


Tu jettes le livre sur la table, à la page que tu viens de réciter.  Si d’autrui tu refuses la présence au sein de ton intimité, tu ne vas pas t’amuser à faire des exceptions. En venant directement rejoindre ton bureau, Alice a de nouveau dépassé les bornes. Peu importe les excuses qui l’ont poussé à désobéir, ou bien même à mettre sa vie en danger, entre tes mains, tu ne veux pas l’entendre. Inexcusable est le crime de désobéir à tes avertissements. Ta voix s’entremêle d’une noirceur incongrue et tes yeux d’or luisent à travers l’obscurité.

Tu as du cran de revenir en ces lieux. Et je te conseille de rapidement en sortir, où je devrais prendre les mesures nécessaires pour m’assurer qu’il n’y aura pas de troisième fois. Il me semblait pourtant avoir été distinct la fois dernière.


Faire preuve de plus de clarté dans mes paroles, et diriger les Ténèbres. Un imbroglio des plus inadéquats n'est-ce pas ?
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptySam 11 Mai - 19:36

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« Si tu vois une chèvre dans le repaire d'un lion, aie peur d'elle. » Proverbe Africain

Dragon fait quelques pas vers toi. Il contourne le bureau pour venir se poster devant la bibliothèque où il prend soin de ranger le livre sur lequel tu t’étais endormie. Tu suis son mouvement du regard, épiant les ombres qui accompagnent ses pas. Ton corps amorce de lui-même un réflexe de recul. Ton pied gauche vient tâtonner aux abords de la chaise, où ton orteil cogne l’ébène. Tu crispes les mâchoires en retenant un juron. Ta chaussette glisse sur le tapis mais tu freines pour t’empêcher de tressaillir. Un frisson hérisse ton épiderme, comme si l’aura du souverain venait à la rencontre du moindre pore de ta peau. Ta main droite vient se perdre sur ton avant-bras encore appuyé sur le dossier de la chaise où tes ongles s’enfoncent dans le cuir. Tu te retiens de te frictionner pour faire disparaître cette sensation désagréable d’appréhension. Malgré toi, tu as peur. Tes doigts s’accrochent autour de ton biceps, ton buste pivotant vers le démon, en alerte. Ton souffle s’accélère. Tu te mords la lèvre nerveusement. La fatigue ne t’aide pas à avoir le contrôle de tes émotions.

Mais le roi stoppe son avancée devant les rayonnages et reste encore à un gros mètre de toi pour le moment. Ses doigts viennent s’attarder sur la tranche d’un autre livre qu’il déloge de l’étagère. Tu observes son action minutieusement, les yeux écarquillés dans l’obscurité de la pièce. Un bruit de pages froisse le silence quand l’ouvrage est mis à nu entre ses mains. La voix de Dragon résonne soudainement et tu tressautes.

Omni fine initium novum.

Euuuuh. Ouais. Okay.

Tu fronces les sourcils sans comprendre, te demandant l’espace d’une seconde s’il est en train de te lancer un ancien sortilège vaudou dont tu ignores le rituel. Mais le souverain jette le livre sur la table, le bruit produit vient à nouveau briser le silence assourdissant de l’enceinte du bureau. Tu sursautes une nouvelle fois et fais un pas en arrière. Quelque part, tu attends que la sanction tombe et tu es prête à accueillir la gifle qui se prépare. Histoire de la recevoir avec moins de surprise que la fois précédente. Tu fixes le livre éventré qui gît sur l’ébène à la faible lueur de la dernière bougie, comme si c’était une ogive nucléaire qu’il venait de balancer à tes pieds. Ta main glisse sur le dossier de la chaise puis descend sur la table. Tu sens les rainures du bois caresser la pulpe de tes doigts. Tes sens sont en alerte maximale. Mais encore engourdis par le sommeil dont tu émerges. L’adrénaline excitée par la peur ne t’aide pas à y voir plus clair. Ton cerveau fourmille d’informations désordonnées, comme un brouhaha de voix et de murmures incessants. L’envie de hurler pour réclamer le calme est bien présente. Mais tu te retiens. Tes yeux oscillent entre le bas de la silhouette du démon, que tu n’oses plus regarder dans les yeux, comme un chien qui baisserait soudainement le museau, ta main ancrée dans l’ébène et l’autre agrippée à ton bras.

▬ Tu as du cran de revenir en ces lieux. Et je te conseille de rapidement en sortir, ou je devrais prendre les mesures nécessaires pour m’assurer qu’il n’y aura pas de troisième fois. Il me semblait pourtant avoir été distinct la fois dernière.

Sa voix ne laisse pas de place au doute. Le ton employé est sévère. Dragon est en colère. Tu es en train de jouer avec sa patience. Tu ne réponds pas tout de suite, laissant le temps à ses mots d’être analysés par ce qui te reste de conscience disponible. Tu fermes les yeux une seconde. La dernière fois. Des images se succèdent derrière tes paupières closes. Tu t’en rappelles très bien. Un autre frisson dégringole le long de ta colonne vertébrale et tu dois retenir tes cervicales de suivre le mouvement et de se courber dans un craquement. Tu baisses les épaules et déglutit difficilement. Jouer une seconde fois avec ta propre vie en moins de vingt-quatre heures est assez éprouvant.

▬ Je…

Tu lèves les yeux vers Dragon, croyant le courage s’est fait une place dans ton petit cœur qui bat la chamade mais l’engrenage se bloque. Tes prunelles s’arriment aux siennes, dont les dorures chatoient dangereusement dans les ténèbres environnantes. Tu ouvres la bouche mais aucun son n’en sort. A quoi bon continuer sur la voie de l’impertinence Alice ? Ça n’a strictement aucun intérêt. Tu le sais. Et tu n’es pas venue pour te chamailler dans le sang et les larmes comme la dernière fois. Tu te ravises. Un soupire t’échappe. Il a un goût de défaite, d’abandon. Tu n’aimes pas ça.

▬ Je suis désolée.

Ton regard se déconnecte du sien. Tu t’égares à observer tes pieds qui se cramponnent entre eux, te faisant légèrement chanceler. Tu aurais presque pitié de toi. On dirait une fillette qui cherche à se faire pardonner une bêtise. Qui s’avoue vaincue face à la menace de l’autorité. Tu continues tes excuses dans un murmure, la gorge nouée.

▬ Vraiment je… J’aurais préféré ne pas avoir à venir. Je savais que ça allait t’énerver.

Tu pouffes nerveusement. Comme si le verbe énerver était le plus adéquat. Mais les mots n’ont jamais été ton fort.

▬ Et c’est vrai. C’était parfaitement clair. (après un temps) Je suis désolée.

Que tu répètes. Tu lèves les yeux vers lui. Vos pupilles s’interposent encore. Nouveau tressaillement. Puis tu fuis. Tu n’arrives plus vraiment à le défier et ça te rend malade.

Comme si y’avait une solution. T’as merdé Alice, point barre.  

Quelque part au fond de toi, tu enrages d’avoir exécuté cette foutue mission. A cause d’elle, voilà à quoi tu en es réduite, à courber l’échine devant le roi des démons pour ne pas te faire frapper. Cette simple constatation rallume en toi la détermination et tu te rappelles ce pour quoi tu es entrée par effraction chez Dragon quelques heures plus tôt. C’est hors de question. Tu ne ploies le genou devant personne et si tu ne l’as pas fait cet après-midi avec l’autre bouffonne couronnée, ce n’est pas pour l’accepter si facilement la nuit venue. Même pour Dragon. Une courbette ça se mérite. Le temps des excuses est terminé. Tu es un tord et tu le sais, tu ne le nies pas. Si le roi n’accepte pas l’insolence, au moins peut-il tolérer l’honnêteté.

Tu fais un pas en avant. Ta main suit ton mouvement sur le bureau et tes doigts se recroquevillent dans ton poing. Tu t’approches du démon, son visage se découvrant peu à peu, balayé par les variations de lumière orangée de la bougie. Tu as peur de lui. Mais dans la vie, tes peurs, tu les affrontes. Tu les apprivoises. Rarement, tu les laisses te dévorer.  

▬ Je suis pas venue ici juste pour te déranger. C’est même pas l’objectif en fait.

Tu cherches tes mots, tes doigts s’entortillent sur ton bras. Ton regard retombe encore une fois mais tu retrouves toujours la force de replonger tes prunelles dans celles du roi.

▬ Je suis allée voir Malronce. Je lui ai demandé de me déchoir. Elle a refusé.

On sent la colère dans ta voix. Tes émotions éclosent rapidement en toi, tu ne fais plus le tri. Elles s’expriment librement. Peur, courage, colère. Fascination.

▬ Alors je suis venue ici. Je voulais venir te… vous voir. C’est la première idée que j’ai eue.

Tu hausses les épaules fébrilement. Ton cœur bat trop fort et fait mal. Tu es trop près de lui. La peur t’envahit et la faire taire est un exercice excessivement difficile dans ton état.

▬ C’est peut-être pas la meilleure. Mais je me suis dit que ça v-t’intéresserait de savoir.

Tu commences à reculer tout doucement, dans un mouvement presque imperceptible, comme si tu te contentais de tanguer vers l’arrière.

▬ Maintenant si je dérange… bah tant pis. Je vais retourner dehors et espérer que des anges vont pas s’en prendre à l’apatride qui a agressé violemment deux de leurs collègues.

Tu aimerais être en train de plaisanter. Mais ce n’est pas le cas. L’ironie dans tout ça, c’est bien que le temple soit ton seul sanctuaire et Dragon, ton unique sauveur. C’est dire avec quel soin tu entreprends de foutre le bordel dans ta vie.

HRPG:


____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptySam 11 Mai - 23:40

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


Tes yeux reptiliens fixent les agissements de l’ange au sein de ton bureau. Tu restes attentifs à ses paroles, à ses mouvements, guettant la moindre trace de volte-face. Tu la sais battante, courageuse mais désespérée. L’homme, lorsqu’il est en proie à l’anxiété la plus profonde, et lorsque plus rien ne semble pouvoir être perdu, alors il devient bête, instable créature capable de tous les sacrifices pour retrouver sa liberté. C’est un trait des anges qui t’a toujours fasciné. Loin de toi l’idée d’apprécier chez eux quelque chose, non c’est plus une sorte de fascination morbide. Lorsqu’un ange est privé de ses repaires et de sa dignité, il devient pire encore que certains de tes congénères. Il devient dingue, incapable de raisonner, et commet les pires vices voire crimes pour se débarrasser de son état. Oui, tu t’improvises psychologue à tes heures perdues, et puis encore ? Un vil démon sommeil en tout ange, voilà la leçon qu’il faudrait enseigner aux plus jeunes d’entre vous. Une leçon que visiblement Haelyn ne semble pas avoir comprise.

C’est alors que la jeune demoiselle ange plonge ses yeux dans les tiens. Tu peux lire à travers son regard noir comme la nuit, une multitude de sentiments se déchaînant, si bien que n’en citer qu’un seul se révèle compliqué. Tu peux choisir celui que tu préférerais lire, comme un rat de bibliothèque dans sa tanière improvisée. Toi, tu choisis sa colère sourde. Un sentiment que tu connais bien, et qui te fais écho. Un sentiment mêlant injustice et obstination. Une forme de refus, d’abord discret, puis de plus en plus éponyme. L’alchimiste ayant donné la vie à cette créature s’est bien amusé : il a mélangé toutes les fioles pour en faire un être complexe et insatiable de liberté. Et plus on aime la liberté, plus on est amené à la tenir en péril.

En entrant sur ton territoire, en venant briser ta tranquillité, c’est exactement ce que mademoiselle Green a fait. Elle s’est mise des chaînes pour s’octroyer la liberté. Qu’espérait-elle à s’enquérir de ton aide ? Tu l’apprends au moment même que ta pensée file sans s’arrêter. Tu écoutes attentivement ses dires, n’émettant pas un seul signe d’acquiescement ou de refus le long de ses explications. Tu restes immobiles, bras croisés, visage fermé, dans l’expectative d’un mobile suffisant pour se donner la mort en te rendant visite. Puis Alice prend de l’assurance, elle s’approche de toi tout en défiant tes prunelles autoritaires. Tu ne fléchis point, ne dévie pas du regard, cligne à peine des yeux, si ce n’est physiologiquement. En entrant dans la lumière proche de toi, son corps creusé par l’épuisement te paraît. Sa peau grisâtre semble plus sombre encore que ton bureau. Depuis la dernière fois, elle est encore plus ravagée par la vie. Si ton corps n’était pas de marbre, tu ressentirais de la peine pour ce pauvre enfant malmené par l’existence.

La proximité entre toi et cet ange frise l’intolérable. Tes gènes de tueurs démoniaques  s’affolent doucement, envoyant dans tes bras des signaux meurtriers. Attaque ! Hurlent-ils tous. Tes papilles sont prêtes à saliver, car le sang de l’ennemi pulsant dans ses veines t’appelle. Tu soupires, canalisant une bonne fois pour toute ces instincts de tueur primaires qui animent ta race depuis une éternité. Maintenant, tu sais mieux les maîtriser. Tu tolères alors la présence d’Alice à tes côtés, du moment qu’elle ne fasse un pas de plus. Et tu la laisses finir de parler.

Je suis pas venue ici juste pour te déranger. C’est même pas l’objectif en fait.Je suis allée voir Haelyn. Je lui ai demandé de me déchoir. Elle a refusé.


Sa diction est lente, saccadée, mais sa voix gagne en intensité. Elle essaie d’argumenter. Pour te convaincre ? Non, pour être comprise. Elle souhaite être entendue. La brebis égarée cherche un nouveau berger. Tu n’as pas choisis ce livre au hasard, ni même cette citation sans une idée derrière la tête. Toute chose commence lorsqu’une autre se termine. Inverser l’ordre des mots mène à une simple conclusion : pour que quelque chose puisse commencer, une autre chose doit se terminer. Alice est la preuve vivante que cette affirmation est terriblement vraie. Parce que Haelyn l’a rejeté, elle espère en toi trouver un sanctuaire.

Elle fait fausse route. Tu n’es pas un second choix de fortune, une sorte de plan B inespéré pour venir en aide à une gamine désespérée. C’est amusant dans le fond, tu es son dernier espoir de survivre. Jamais si la reine ne l’avait rejeté, elle ne serait venu te supplier de l’aider. Mais d’un autre côté, son insolence est agréable, si tant est que tu puisses ressentir une forme de plaisir. Pour sa condition, demander sa déchéance à la reine des anges en personne est un acte de culot point nommé. Sur ce point, elle ne peut être blâmée.

En refusant de déchoir une combattante de sa garde, Haelyn a commis une erreur - comme à son habitude. Elle t’a donné une carte, un joker dont tu es le seul à pouvoir posséder. Souhaites-tu l’obtenir ? La carte vaut-elle le risque de modifier son jeu ? L’aura angélique regagne en puissance, battant de son plein comme cherchant à te transmettre un message. Un signal d’alarme répétant la même maudite mélodie.

Alors je suis venue ici. Je voulais venir te… vous voir. C’est la première idée que j’ai eue. C’est peut-être pas la meilleure. Mais je me suis dit que ça v-t’intéresserait de savoir. Maintenant si je dérange… bah tant pis. Je vais retourner dehors et espérer que des anges vont pas s’en prendre à l’apatride qui a agressé violemment deux de leurs collègues.


Elle est en train de se vendre, comme sur un marché. Elle essaye par tous les moyens de se rendre utile pour t’intéresser. C’est ce qui s’appelle corrompre non ? Et c’est bien ce que tu hais le plus chez tes vils congénères. Mais tu mentirais de dire que ta curiosité n’a pas été piquée. Désormais, l’ange s’éloigne de toi, craignant  un assaut éventuel, tu imagines. Je vais retourner dehors et espérer que des anges vont pas s’en prendre à l’apatride qui a agressé violemment deux de leurs collègues. Tu notes l’ironie dans ces paroles maladroites. Ce qu’elles révèlent font nettement moins rire. Elle s’est attaquée à des gardes, impériaux certainement, ou du moins siégeant dans le palais. Et dire qu’elle est désormais recherchée, et qui irait venir la retrouver chez toi ? Tu comprends mieux son raisonnement. C’est culotté, désespéré pour te répéter, mais intelligent. En effet, le meilleur moyen pour fuir des anges est de rejoindre les démons.

Dans un premier temps, si tu veux t’adresser à moi, il te faut me vouvoyer.


Le ton est donné.
Serait-ce pas si facile de changer de camp ? Un claquement de doigt ne suffit pas à porter d’autres couleurs. Qui ne te dit pas qu’elle ment ou bien qu’elle cherche à t’amadouer ? Le Dragon ne croit que ce qu’il voit, et n’ayant aucun espion compétent au sein de la ville, tu dois te conforter d’un unique témoignage. La présence seule d’Alice est l’argument suprême employé par la jeune femme pour te convaincre. Elle souhaite soit disant te révéler des informations capitales, mais cela suffira-t-il ? Tu soupires à nouveau.

Qu’espères-tu véritablement en venant ici ? Si tu ne cherches qu’à fuir les anges, alors ta présence en ces lieux ne m’est d’aucun intérêt. Nombre sont ceux qui souhaitent fuir le Paradis, lorsqu’ils en voient sa vraie nature.  


Oui, si nombreux que tu te demandes combien de temps encore la mascarade royale continuera de jouer sa petite comédie. Il serait temps que les anges ouvrent les yeux : la lumière est une malédiction.
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyDim 12 Mai - 3:21

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« Well at least like animals unleash » Fear on Fire – Ruelle ♪

Le roi des démons est inflexible. Aucune émotion ne semble vouloir apparaître sur son visage, comme s’il en était tout bonnement dénué. Tu sens pourtant que sa colère, bien que temporairement plus calme, est toujours présente. Après tout, lui aussi a peut-être passé une mauvaise journée. Et toi tu arrives comme une fleur pour l’importuner dans son moment de tranquillité tant attendu. Si tu avais eu le choix et si ta vie n’était pas en jeu, tu aurais presque un regret profond, tu culpabiliserais. Mais l’agacement se fait encore discret sur les traits de Dragon. Il reste imperturbable, impassible, impossible à déchiffrer. L’énigme de ses iris d’or demeure indéchiffrée. Tu voudrais y lire un indice quelconque qui te permettrait de le comprendre ne serait-ce que l’espace d’un instant, d’une seconde éphémère. Mais c’est impossible. Tu ignores comment il parvient à autant de retenue. C’est impressionnant. Tu admires ce que tu es incapable de faire. Tu sais taire l’émotion, mais elle reste bouillonnante et visible aux regards aiguisés. Dragon réussit par tu ne sais quel miracle à la faire disparaître, à la canaliser avec une ardeur suffisante pour qu’elle soit illisible. Pour un peu, tu voudrais lui demander comment il fait ça.

Il est immobile, droit, les bras croisés sur son torse, te surplombant de deux têtes. Il t’écoute. Tu ne saurais dire ce qu’il pense sur le moment de ce que tu as à lui dire. Mais au moins il ne t’a pas interrompue et tu sais que le message est passé. Flegmatique peut-être, toujours attentif cependant. C’est ce que tu souhaitais, que l’on t’entende. Chose faite. Mais tu n’exprimes pas une grande satisfaction. Tu n’es pas folle, rien n’est joué et tu peux très bien te retrouver dehors avec une jambe en moins dans la minute si le roi en a décidé ainsi.

▬ Dans un premier temps, si tu veux t’adresser à moi, il te faut me vouvoyer.

Tu te mords la lèvre en baissant les yeux. Décidément, il va falloir que tu apprennes à assimiler les codes de civilité. Si tu veux que le roi t’accorde un minimum d’attention, arrêter de parler comme un charretier semble être impératif. Tu acquiesces discrètement, ne souhaitant pas t’étaler sur le sujet. T’excuser de ne pas en avoir l’habitude ne rimerait à rien. Les prétextes en bois, on les garde pour la reine des anges et le commun des mortels. Il s’agirait de ne pas te ridiculiser davantage. Et de ne pas irriter Dragon, dont les limites de la patience peuvent s’avérer avoir des conséquences brûlantes. Cette idée est marquée au fer rouge dans ton esprit. Et dans ta chaire, littéralement.

Il soupire. Tu lèves le menton vers lui, envieuse de lire une réponse sur son visage. Mais c’est toujours le même tableau. Te confronter à son regard d’ambre a cet éternel effet sur ton corps et tu t’en voudrais bientôt d’être si sensible à si peu de choses. Ses grandes iris d’or te terrifient. Elles sont magnifiques. Mais inlassablement, elles semblent te mettre en garde. Comme la flamme que le papillon curieux vient frôler de ses ailes avant de se consumer. La voix grave du souverain se fait de nouveau entendre.  
     
▬ Qu’espères-tu véritablement en venant ici ? Si tu ne cherches qu’à fuir les anges, alors ta présence en ces lieux ne m’est d’aucun intérêt. Nombre sont ceux qui souhaitent fuir le Paradis, lorsqu’ils en voient sa vraie nature.

Tu ouvres la bouche, comme si tu t’apprêtais à lui répondre naturellement une réplique évidente. Tu te ravises. Tes lèvres se closent lentement. C’est déstabilisant comme tu perds tous tes repères face à lui. Les vérités s’envolent et tu sembles ne plus rien savoir. Tu dois sans cesse remobiliser tes convictions pour qu’elles redeviennent limpides. Elles s’estompent en dissidence, t’obligeant à réfléchir pour aller retrouver la racine même des problèmes et les expliquer sous une nouvelle forme. Il remet tout en question. Tu n’es plus sûre de rien. Et en même temps, tu restes déterminée.

▬ Je suis pas là que pour sauver ma peau. Echanger la pendaison pour la guillotine, quelle différence ? Vous auriez tout aussi bien pu décider de me faire payer mon intrusion sans me laisser m’expliquer. J’ai juste saisi ma dernière chance. En espérant que vous accepteriez de m’écouter. Pour le reste, j’ai pas réfléchi. Mais ça, je l’ai déjà dit.

Tu te tais. Tu fais volte-face, les épaules basses, le regard ancré sur la bougie dans son photophore. Tu fais quelques pas. Sans la quitter du regard. T’éloigner de Dragon te permet de reprendre ton souffle et te défaire de son influence. Tu as besoin de remettre de l’ordre dans tes idées. Qu’es-tu censée lui répondre ? La vérité, certainement. L’acceptera-t-il ? Quelle sera sa réaction ? Est-ce que tu es vraiment prête à tout ? Encore et toujours une multitude de questions qui parasitent ton esprit et ta réflexion. Des doutes. Des incertitudes. Des parts d’ombre qui jamais ne veulent s’éclaircir. Tu espères que le roi des démons aura une réponse mais s’il ne la détient pas ? Ou s’il n’accepte pas de te la donner ? Qu’est-ce que tu feras ? Improviser, comme d’habitude. En as-tu encore la force ? N’es-tu pas épuisée de ne jamais pouvoir concrétiser tes désirs ? Ta place dans l’armée, Alec, ta déchéance. Ce que tu souhaites t’est donné à moitié, parfois retiré, d’autres refusé. Combien de temps supporteras-tu la frustration Alice ? Penses-tu vraiment que Dragon détient la clé de tous tes problèmes ? Non, sûrement pas. Alors pourquoi continuer de croire qu’il peut te venir en aide ? Pourquoi te l’accorderait-il ? Que pourrait-il y gagner ? La liberté d’être toi-même aura-t-elle un prix ? Seras-tu prête à le payer ? Et ce, qu’importe les conséquences ? Qu’est-ce que tu en penses, Alice ? Qu’espères-tu véritablement en venant ici ?

▬ Je ne veux plus être un ange.

Ta voix est sourde, caverneuse, d’un susurrement affirmé et bancal à la fois. Elle déraille sur le dernier mot, comme si le prononcer était une épreuve. Non, tu ne veux plus qu’on t’identifie aux créatures de lumière. Qu’on te confonde avec ceux que désormais tu méprises. Être assimilée à cette femme, devoir quelque part, lui être toujours redevable de loyauté.
Ton aura vibre autour de toi en réponse à ta colère, tu la sens te caresser telle une amie rassurante, qui te donnerait la puissance nécessaire pour poursuivre tes explications. Résiliente, tu inspires, toujours appuyée sur le bureau, dans un équilibre précaire.

▬ J’ai la bêtise de croire que si quelqu’un dans cette foutue ville peut m’aider à ne plus en être un c’est vous. Vous êtes le seul à avoir au moins autant de pouvoir que Malronce. Elle m’a refusé ma déchéance. Alors se tourner vers l’autre souverain de Damned Town, c’est la solution logique non ?

Tu soupires. Tu tentes de contrôler ton aura de peur qu’elle n’excite les pulsions démoniaques de la forme serpentine ténébreuse qui n’a pas cessé de t’épier depuis ton réveil. Elle a tendance à trop vouloir répondre en écho à ses consœurs obscures, si tu ne la brides pas un minimum, elle tente d’exprimer sa noirceur, en dépit des regards et des résultats. Calquée sur tes émotions, elle veut se libérer de ton joug, comme si tu étais encore trop sage et que seul son audace pouvait te libérer. Mais ce soir, elle refuse de se calmer.

Tu retournes lentement à ta place de départ, face au démon. Tes prunelles cherchent les siennes, mais abandonnent. Ton attention se porte à nouveau sur la flamme dansante de la bougie, ton regard comme aspiré par sa lueur. Les souvenirs de l’après-midi te reviennent, mélangés aux événements des jours précédents. Ta nuit avec Alec, votre dispute, tes mensonges. Ton altercation avec Dragon. Tu ravives ta mémoire, la consulte à la manière d’un livre que tu feuillèterais pour y trouver une réponse écrite distinctement.

Tu cesses de t’appuyer sur le bureau, grimaçant sous la douleur. Ta côte de fait mal et il t’est de plus en plus pénible de rester debout. En croisant les bras sur ta poitrine, tu remarques que le bandage autour de ta main est noirci par du sang séché, il tient maladroitement. Tes yeux se plantent dans ceux de Dragon. Ils vont et viennent en fonction de ton cheminement de pensées, attendant que tu retrouves des bribes de courage et d’aplomb pour pouvoir le regarder en face. Et fuyant dès que possible pour crier leur peur viscérale de tout ce qu’il pourrait bien décider de te faire subir.

▬ Je veux qu’elle disparaisse. Malronce. Peu importe comment.

Ta voix est claire, le ton violent. Sec. Tes yeux sombrent dans la haine qui te consume. Cet affront qu’elle t’a fait, le dégoût qu’elle t’inspire depuis longtemps, ce qu’elle symbolise, tout cela entre en collision. Pour créer un objectif précis qui te ferait appartenir à une cause qui te dépasse.

▬ J’imagine que c’est votre idée en venant ici. Dans cette ville. Vous n’êtes pas là pour prendre des vacances. Si votre objectif c’est que cette femme cesse d’exister, alors je veux en être.

Tu le fixes pendant plusieurs longues secondes. Aussi longtemps que possible. Avant d’être trop perturbée par son visage et de battre en retraite en rageant toujours plus d’être contrainte à ce renoncement perpétuel. Soutenir son regard t’es devenu interdit, comme si tu allais t’évaporer sous sa puissance. Alors pour contrebalancer cette agaçant constat, tu t’avances un peu plus, dans un frémissement. Il est à quelques centimètres de toi et tu peux sentir émaner de lui les effluves discrets que tu avais pu humer dans son bureau avant qu’il n’arrive. Un parfum discret que tu ne percevais que lorsque tu respirais profondément. Tu déglutis en clignant des paupières plusieurs fois, refusant de te laisser déstabiliser par des stimuli supplémentaires.  

▬ Votre aide sera pas gratuite. Je le sais. Si vous acceptez, alors je me plierai à votre contrepartie.

Tu toussotes. Il est venu cet instant où tout va se jouer. Quel marché vas-tu passer avec le diable ? La funambule arrive en bout de courses, elle chancèle, tente un demi-tour. Mais elle risque encore de tomber. Et de s’écraser au sol. Alice, dans son terrier, fait une chute interminable. Elle espère qu’on sera là pour la rattraper. Pour lui indiquer quelle porte mène au pays des merveilles. Ou écraser son petit corps meurtri du bout du pied.

Tu ravales ta peur.

▬ Sinon… On peut descendre là où on s’est quittés. Pour terminer ce que vous aviez commencé.

Ta cicatrice serpentine dans ton dos se met soudainement à te démanger, comme une écaille blessée. Te voilà en train de celer ton destin, remettant ta vie entre les mains de Dragon. Toi qui quelques jours encore auparavant, jurais devant tous les dieux du ciel que tu te vengerais de lui et de ce qu’il avait osé te faire, tu le laisses désormais décider de ton droit de survie. Ses paroles te reviennent en tête. Désormais tu doutes qu’il t’ait infligé ça par pur plaisir sadique, comme une simple punition. Il avait d’autres plans à l’esprit, tu en es persuadée. Ses mots qui n’ont pas tout de suite trouvé une réponse en toi, ont vite germé. Tu as succombé à un appel muet. Aux ténèbres qui insufflent dans tes veines un poison nommé rébellion. Une malédiction à laquelle tu t’es résignée.

Quitte à finir torturée, autant que ce soit entre ses mains.

HRPG:


____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyVen 17 Mai - 15:46

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


Un si petit corps d’ange, fragile comme le maïs que le fermier vient faucher à l’été, qui regorge d’une noirceur plus grande encore que certains de tes congénères ne peuvent pas manifester. En cet instant étrange où ton aura serpentine se délecte des miettes de ténèbres s’échappant d’Alice, tu ne peux t’empêcher de repenser aux autres démons foulant la cité dont tu deviendras le maître. Ces démons qui pour la plupart, refusent de t’obéir et préfèrent chercher bonheur dans des idoles toutes pré-construites. Le monde marche sur la tête. Ce n’est ni la pirate, ni le chasseur, qui accepteraient de rejoindre tes forces dans le combat t’opposant aux forces de la « bien », si tant est que les anges et leur foutue lumière incarne pour toi l’image d’une créature maternelle bienveillante tenant dans ses bras le destin des humains. Non, certainement pas. Ce serait accorder trop de crédit. La véritable image devrait être une pieuvre, dont les tentacules s’infiltrent au sein des interstices pour toujours plus transmettre la « bonne parole », en privant les sujets de leur esprit pour mieux les gouverner. Et c’est ironique, n’est-ce pas, que de constater au sein de cette ville une ange munie de plus de liberté malgré ses entraves, que deux démons sans responsabilités. Ironiquement stupide et inacceptable, si tu veux ton avis. La dégénérescence des troupes infernales fait pitié à voir, mais l’idée même de repenser à ce détail te donne la nausée, tu préfères revenir à des choses essentielles, et concentrer ton attention sur ta proie.

Je suis pas là que pour sauver ma peau. Échanger la pendaison pour la guillotine, quelle différence ? Vous auriez tout aussi bien pu décider de me faire payer mon intrusion sans me laisser m’expliquer. J’ai juste saisi ma dernière chance. En espérant que vous accepteriez de m’écouter. Pour le reste, j’ai pas réfléchi. Mais ça, je l’ai déjà dit.  


D’ailleurs, la petite Alice perdue au sein du mauvais terrier, semble tiraillée entre des sentiments contradictoires. Tu croirais même l’avoir remarqué trembler, à moins que ce ne soit que la vibration de ombre sous les vacillements de la bougie ?  Elle s’éloigne du bureau, ses yeux paniqués scrutant dans toutes les directions et fuyant ton regard équanime. Cependant, en elle continue de battre le tambour de la révolte, et sa causticité presque touchante si tu pouvais ressentir une émotion, traduit sa volonté inébranlable d’en finir avec ses problèmes. Toi, devenir la solution d’un problème, alors que tu as toujours été considéré comme un fauteur de troubles depuis tout petit. Le vent tourne.

Cette fois, les formules usitées pour s’exprimer chatouillent ton égo. La petite ange rebelle commence déjà à parler d’une meilleure manière. Elle troque son vocabulaire de charretier contre une langue plus noble, sans être trop condescendante. Bien qu’une pointe de sarcasme puisse trahir la colère qui la ronge. Maîtriser sa colère, pour la transformer en une âme impitoyable, un apprentissage qui pourrait être très bénéfique à cette petite, tu en es persuadé.  

J’ai la bêtise de croire que si quelqu’un dans cette foutue ville peut m’aider à ne plus en être un c’est vous. Vous êtes le seul à avoir au moins autant de pouvoir que Malronce. Elle m’a refusé ma déchéance. Alors se tourner vers l’autre souverain de Damned Town, c’est la solution logique non ?  


Un long soupir résonne, comme pour répondre au tiens précédent. Kâa continue son festin, patientant tranquillement de pouvoir passer au plat de résistance. Il s’est lové entre les jambes de la créature céleste, et la suit silencieusement sur ses déplacements. Alice revient sur ses pas, et se positionne face à ta personne. Ses prunelles divaguent jusqu’à se planter dans les tiennes. Acte pour se donner du courage, pour te défier, ou bien juste pour s’écraser, tu ne saurais le dire. En revanche, les mots prononcés solennellement quelques secondes plus tard te plaisent au plus haut point, du moins si le plaisir peut t’atteindre. Je veux qu’elle disparaisse. Malronce. Peu importe comment. Et elle n’est pas la seule, toi aussi tu aimerais railler Malronce de l’existence. Faire disparaître son nom des livres et détruire son cadavre en milliards de pièces détachées. Que ne donnerais-tu pas pour avoir sa peau, et faire de son crâne un trophée où faire couleur le sang de tes victimes. Tu as entendu un jour que la peau des anges est si douce, que même la soie peut paraître fade à ses côtés. Dicton erroné pour les soldats du Paradis, aussi abîmés et rugueux que la roche. Mais qu’en est-il de la reine ? Transformer en tapis pour ton bureau sa peau opaline serait un moyen de continuellement lui faire subir ta haine et ta vengeance. Délicieuse idée.

J’imagine que c’est votre idée en venant ici. Dans cette ville. Vous n’êtes pas là pour prendre des vacances. Si votre objectif c’est que cette femme cesse d’exister, alors je veux en être.


Désormais, le ton devient interrogateur, plus tourné vers toi. Des présomptions intéressantes, et assez audacieuses pour une créature de sa race. Alice ne craint vraiment plus de se retourner contre les siens, et de devenir une paria. Les portes du Paradis se refermeront derrière elle, et elle sera condamnée à rester errante, loin de lui. C’est peut-être la raison qui la pousse à rejoindre l’autre camp, pour trouver refuge. Enfin, inutile de revenir sur ce sujet, tu as déjà pris le temps de le décortiquer.

Une odeur de chien mouillé commence à piquer tes narines, se mêlant au parfum de la cire chaude pour former une senteur étrange. L’eau camoufle les autres odeurs, et tu es étonné de ne pas respirer d’autres émanation d’alcool. Au moins, tu comprendrais mieux la folie qui s’empare de cette femme. Elle est sobre, et sa colère se nourrit de sa sobriété. Être sous aucune emprise permet de constater le monde tel qu’il est vraiment, et de venir à s’en dégoûter, ou bien comme toi à vouloir en détruire une partie pour la refaçonner.

Votre aide sera pas gratuite. Je le sais. Si vous acceptez, alors je me plierai à votre contrepartie. Sinon... On peut descendre là où on s’est quittés. Pour terminer ce que vous aviez commencé.


Alice ouvre les yeux pour la première fois, juste avant de chuter, et c’est à toi de décider de son sort. Elle se soumet à ton jugement, à ta juridiction suprême. Elle t’accorde par ses mots le pouvoir d’un dieu, tu peux décider de sa vie ou de sa mort. Incapable de se sauver elle-même d’une situation dont elle ne tire pas les rênes, elle remet sa vie entre tes mains, se débarrassant du fardeau qu’est celui de vivre et de prendre des décisions. En un sens, tu estimes cette façon de procéder un brin égoïste, mais une part de toi ne peut se détacher de ses affirmations. Jamais un ange ne mentirai sur un point tel que celui-ci. Alice et toi partagez donc un objectif primaire commun : éliminer la souverain angélique de la surface de la cité.

Un choix cornélien, qui te fais douter. Une seconde à n’en pas douter. Tu t’approches désormais de l’intruse, et saisis ton uchigatana. Tu dégaines la lame, et prend le temps d’observer le métal réverbérer sous les rayons diffus de la bougie. Tes yeux d’or se dardent le visage de la demoiselle, tandis que ton visage n’a pas bougé d’un pouce, conservant sur lui un tableau froid et austère. Tandis que tes pas écourtent la distance vous séparant, tu l’esquives à la dernière seconde, pour rejoindre la porte et la sceller depuis l’intérieur, via une planche déposée contre le bois. Tu te retournes, et glisses ta lame contre le porte-manteau, avant de revenir vers l’ange, et de la saisir sans douceur par les épaules.

Renier sa race est le pire des crimes pour un divin, j’espère que tu en es consciente. Ton intrusion, malgré mes avertissements, ne peut pas être exempte de punition, aussi dure soit-elle.


Ta voix est autoritaire, impitoyable. Tu la plaques contre le mur, sans aucune once d’émotion. Ton aura serpentine s’agite, et déjà Kâa s’enroule autour de ta proie pour en détailler les contours. Sa langue bifide lèche les gouttes de pluie sur le corps, comme si des particules d’aura se solubilisaient en leur sein. Tes mains sont des griffes qui contraignent l’intruse, et bientôt tu soulèves sa frêle carcasse, pour avoir son visage en face du tiens.

Faire preuve d’un tel irrespect de tes consignes est digne d’un aller sans retour vers les confins. De finir rapiécé sans aucun remerciement, et de disparaître à jamais sous les pierres du temples. Personne ne peut pénétrer sans impunité dans ton bureau. Cependant, il existe une exception, comme à toute règle. Car au-delà du respect et de la loyauté, qui sont pour toi des valeurs essentielles, tu peux voir en la détermination d’Alice et en sa conviction une force, une insoumission (paradoxale en cette situation, tu lui accordes), qui te ressemble bien. Comme toi tu as refusé les lois pour revenir en ton monde et récupérer ton titre, elle s’affranchit des codes pour venir te chercher. Son incroyable ténacité ne peut pas être soulignée, malgré sa condition d’ange, et de femme qui plus est.

Cependant, je dois t’accorder ta ténacité. Tu crains la mort, mais tu as choisi de l’affronter pour te délivrer des tiens. Plus rien ne sera jamais comme avant une fois que tu ne seras plus une ange. Alors laisse moi te poser une question : te sens-tu capable de tuer la reine, Alice ?


Quitte à finir en chaire à canon, autant que ce soit entre tes mains.
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptySam 18 Mai - 23:31

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« Tell me which one is worse, living or dying first, sleeping inside a hearse » a song by Billie Eilish ♪

Une seconde peut s’égrainer à une lenteur vertigineuse. Tu en prends conscience en cet instant. Dragon face à toi, main à la garde de son arme s’avance vers sa proie. Tu as l’impression de vivre le moment au ralenti, en décomposition de mouvements. Ses doigts qui se serrent autour du manche de son uchigatana, la lame qui coulisse dans son fourreau et qui vient faire se refléter les faisceaux lumineux de la bougie. L’épée brille dans l’obscurité et tes yeux son rivés sur son tranchant, ton souffle retenu dans ta gorge comme si tu le sentais déjà effleurer la peau fine de ton cou. Tu tangues dangereusement, tremblante, te forçant à ne pas rechercher des repères dans le noir pour te maintenir debout. S’il faut faire face à la mort, autant le faire dignement.

L'expression du démon est imperméable, c’est à peine si tu l’as vu ciller. Tu ancres ton regard au sien, quittant son arme pour soutenir ses prunelles d’or une dernière fois. Finalement, ces deux ambres étincelantes formeront ton ultime vision du monde des vivants. Puis la distance entre vos corps se réduit, il est presque contre toi. Tu serres les poings. Tu as l’impression de peser une tonne et qu’en même temps la moindre brise pourrait te faire chanceler. Ton crâne bascule en arrière alors que ton cœur loupe un battement, ton menton frôle le torse de Dragon. Tu te prépares à entendre ton sang gicler dans la pièce comme une musique finale, dernier son audible de ta courte vie.

Mais le souverain t’esquive au dernier millième de seconde. Son corps contourne le tiens dans un pivotement rapide et il te dépasse pour faire le tour du bureau et retourner à la porte. Tu sens ton corps se relâcher violemment et tu chavires en avant, prenant finalement appui sur le bureau pour reprendre ton souffle. Tu inspires profondément, comme si tu venais de nager dans des abysses insondables, prête à te noyer et que l’on venait subitement de te propulser à la surface. Ton poing vient rejoindre ta cage thoracique et tes doigts s’ouvrent sur ta poitrine où tu sens ton cœur pulser avec une sauvagerie rare. Tu as soudainement froid, comme si tu te vidais de toute substance et que tes membres s’engourdissaient d’un commun accord. La sensation est perturbante et très désagréable. Mais tu n’as pas le temps de te remettre de tes émotions et de ce sentiment de mort imminente qui t’a envahi.

Dragon ferme la porte, la scellant à l’aide d’une planche de bois. Tu le regardes faire, incrédule. Est-il en train de vous enfermer dans le bureau et de te priver de ton seul espoir de repli ? Il l’est. Tu observes la sortie condamnée comme on suivrait du regard la chute d'une clef qui viendrait de tomber entre les barreaux d’une bouche d’égout. Le démon fait volte-face, tu le scrutes depuis l’autre extrémité de la pièce, détaillant ses contours dans la pénombre. Il dépose son uchigatana contre le porte-manteau. Tu portes ton attention sur l’arme l’espace d’un instant fugace. Serait-ce un avertissement ? Une menace en cas de tentative d’évasion ? Une mise à l’épreuve ? Comment ne pas penser à l’éventualité de se ruer dessus pour s’en servir ? Il te faut résister à la tentation de t’en emparer. Même pour te défendre.

Il revient vers toi et tu te redresses à son approche, abandonnant ta posture souffrante pour recouvrer ton aplomb et ta ténacité. Mais tu déchantes bien vite. Le souverain t’attrape par les épaules sans te ménager. Tu te sens secouée par ce simple geste ampli de vigueur. Tu frémis, ton aura se déployant tout à coup avec plus de bestialité autour de toi pour venir t’envelopper et t’éviter de flancher. Tes yeux cherchent les siens.

▬ Renier sa race est le pire des crimes pour un divin, j’espère que tu en es consciente. Ton intrusion, malgré mes avertissements, ne peut pas être exempte de punition, aussi dure soit-elle.

Ta respiration se bloque lorsque ton dos rencontre brutalement le mur. Tu as parcouru les quelques mètres en un éclair, propulsée par la force du démon qui t’a poussée jusque-là. Il te retranche entre ses bras qui forme un étau étroit. Tu te sens prise au piège. La peur s’agite à nouveau en toi, tes pupilles se dilatent un peu plus et tes doigts viennent crocheter le tissu recouvrant ses biceps comme pour y trouver une prise désespérée. Tu sens son aura t’assaillir sans ménagement. Elle s’enroule autour de ton corps dans une contorsion infernale qui te ferait presque recracher ton âme. Elle fait se dresser ton épiderme, attentif aux moindres fluctuations, alors que la tienne tente de se mêler à elle, dans un espoir vain de réfréner l’étreinte, comme un dernier rempart qui te protégerait de son intrusion. Les ténèbres qui entourent le souverain liées aux tâches obscures qui te sont désormais propres t’étouffent, emprisonnent ton esprit dans un flux de sensations envahissantes qui te préviennent d'établir une bribe de réflexion.

Ton souffle s’accélère alors que tu sens ses ongles contre la peau gelée de tes bras. Il se saisit de ton corps comme d’un meuble encombrant, venant faire se percher ton visage à hauteur du sien. Tes yeux se plantent dans ses deux fanaux dorés. La terreur t’envahit encore une fois. Tu te pensais sauvée mais Dragon semble finalement avoir choisi de te châtier. Tes paroles n’auront pas suffi. Il a fait son choix. Tes iris chevrotantes tentent toujours de lire quelque chose au fond des perles ambrées qui se dressent en face d’elles, mais rien ne transparaît, si ce n’est un feu calme pourtant ravageur. Qui ronge un bois tranquillement, sûrement, comme si sa pérennité était assurée par une cheminée bien remplie.

Tu commences à paniquer. Ton corps pendu au-dessus du vide de quelques dangereux centimètres est lourd à porter. Tes muscles sont tendus, tes abdos travaillent pour te soutenir, arrachant des vagues de douleurs horribles dans ta cage thoracique. Ta côte fêlée te fait terriblement souffrir. Tu ne parviens pas à respirer correctement et tu halètes avec difficulté.  

▬ Cependant, je dois t’accorder ta ténacité. Tu crains la mort, mais tu as choisi de l’affronter pour te délivrer des tiens. Plus rien ne sera jamais comme avant une fois que tu ne seras plus une ange. Alors laisse-moi te poser une question : te sens-tu capable de tuer la reine, Alice ?

Tu cesses lentement de gigoter. Tu prends conscience de ses mots peu à peu, les analyses un par un puis dans leur globalité. Tes mâchoires se serrent.

Est-ce que j’en suis capable ? Oui. J’en ai envie. Je m’en donnerai les moyens. Et rien ni personne ne m’arrêtera. Mentalement j'suis prête. J’ai rien à perdre, si ce n’est ma propre vie. Même ça, j’suis prête à le sacrifier. Maintenant est-ce que je peux le faire ? Non. Je n’ai ni la force ni les ressources nécessaires pour y parvenir. Tu m’aiderais Dragon ? Mais est-ce que je veux détruire la reine pour toi ? Ou pour moi ? Et puis pourquoi moi ? Pourquoi envoyer une ange venue se perdre dans ton bureau couper la tête de la reine pour te la ramener ? Pourquoi pas un démon ? Pourquoi pas toi ? Après tout, n’importe qui d’autre ferait l’affaire. Suis-je la mieux placée pour ça ? Je peux. Je veux. Et est-ce bien raisonnable au fond ?

Tu te demandes quel est le but d’une telle question. Est-ce que c’est une demande sérieuse cachée ? Un simple test ? N’as-tu pas été suffisamment claire dans tes propos ? Bordel, tu réfléchis beaucoup trop Alice. Et pendant ces secondes de songes, ton corps continue d’endurer la douleur lancinante qui pointe entre tes côtés et irradie dans ton ventre en plus de se ramifier dans les muscles de ton cou.

Puis, tu prends une soudaine inspiration. Tes doigts s’agrippent aux bras de Dragon avec fermeté. Dans un effort colossal, à la manière d’une traction, tu soulèves tes jambes et vient enserrer le corps du démon. Tes chevilles se croisent derrière lui et ton dos adhère aux pierres pour soulager la pression subie par tes côtes. Tu te portes à la force de tes cuisses, assise sur les hanches du souverain. La douleur se fait moins ressentir et tu papillonnes frénétiquement des paupières en retrouvant un souffle plus régulier, comme si quelque part, tu étais soulagée. Tu attires Dragon à toi pour raffermir ta prise.

Tu n’as pas réfléchi, cherchant uniquement une position plus confortable, si cet adjectif peut convenir à la situation actuelle. Tu sais bien que ton objectif n’est en rien agressif. De toute façon, si ton but avait été l’attaque, agir ainsi aurait été totalement stupide. L’impression de rétablissement d’équilibre des forces en présence n’est qu’illusoire. Dragon a toujours le contrôle de la situation. Il te tient. Tu ne peux rien faire contre ça. Tu viens même de lui offrir l’opportunité de te maintenir plus fermement encore. Ce serait une vaine tentative d’avoir le dessus. C’est peine perdue. Qu'il prenne ce geste comme il le souhaite.

Tu laisses échapper un long soupir qui se transforme en rire léger, ta tête penchée en arrière, sentant la pierre venir décoiffer ta crinière de charbon. Ton corps collé contre celui du démon te permet de discerner sa respiration et tu percevrais presque ses battements de cœur. Ça le rendrait à peu près normal. Un divin parmi tant d’autres. Il est bien vivant, ce n’est pas un être supérieur.

Non. Plus rien ne sera jamais comme avant.

Ton visage se crispe en une moue déterminée. Tes yeux sont noirs de haine, noyés dans cette volonté résolue d’en finir une bonne fois pour toute. De régler cette affaire pour passer à la suite des hostilités. Le marché avec Dragon devra se négocier, les conditions s’établir et enfin tu pourras envisager une ombre d’avenir. Ton âme vibre en écho à ta colère, à cette force qui n’a pas fini de t’inonder et que tu espères ne pas voir te submerger.

Tes émotions sont chamboulées. Mises en cage dans ton petit corps, elles sont secouées dans tous les sens. Le démon les a agitées. Les menaces, les propositions, les questions. Tu ne sais plus démêler le vrai du faux. Tu es fatiguée de ces montagnes russes incessantes. Mais n’est-ce pas ce qui te fait te sentir si vivante Alice ? Les hauts, les bas. Et ce vrombissement sourd dans tes entrailles à chaque fois que ton corps se prend le tsunami de pleine face. La proximité du souverain t’interdit de mettre de l’ordre dans tes idées. Pour le moment tu n’es que hardiesse. Yeux dans les yeux.

▬ Je suis capable de le faire, seulement si vous me montrez le chemin.

Tu serres un peu plus ta prise, tes muscles commençant à s’endolorir. Ta cheville droite glisse sur le tibia opposé et le mouvement rapproche encore davantage Dragon de toi. Ton souffle saccadé doit lui caresser le visage.

▬ Je tuerai la reine, si vous me dites comment faire.

Tu laisses une nouvelle seconde s’étaler dans le silence, seulement briser par une profonde respiration et tes dents qui viennent mordre fermement ta lèvre inférieure pour te rappeler l'effort continue que tu exerces.

▬ Satisfait ?

D’autres questions, Dragon ?

HRPG:


____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyMar 13 Aoû - 22:27

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


« Dis-moi Père, je ne comprends pas très bien ce que signifie ce passage dans le livre que tu m’as prêté : Les passions sont aussi mauvais instruments que mauvais guides. Que dois-je en comprendre ? » Les passions sont des moteurs, des essences aux propriétés extraordinaires, capables de donner à un homme le pouvoir de soulever des montagnes et déplacer des océans. Les passions avivent les flammes intérieures, et offrent à qui veut s’y plier des capacités sans limites à s’affranchir des obstacles naturels se dressant sur sa route. Cependant, une passion ne peut être un objectif, car ancrer en ses espoirs les sentiments fébriles qui animent les corps visent à visser à ses pieds des chaînes d’acier trempé. C’est une erreur, qui peut coûter la vie. Il faut se battre pour une idée, une vision du monde, un principe, et non simplement pour une énergie tirée d’un coup de blues momentané. Un puissant ressenti n’est pas suffisant pour changer le monde. Car un sentiment est par nature fragile, et un rien peut venir ébranler la conviction d’un être insufflé par ses tourments. Pour faire naître en quelqu’un une conviction, il faut transformer ses émotions galvanisantes en un projet, une idée à laquelle se raccrocher chaque soir. Une obsession indisciplinée, envers laquelle développer un attachement charnel si puissant que bientôt l’idée et le corps ne sont qu’un. Lorsque la fusion opère entre les deux matières, alors l’individu est prêt. A se battre, à tout donner, pour défendre son idée. Là, il peut foncer et changer le monde. Avant, ce serait l’offrir en pâté à des lions affamés.

Aujourd’hui, tu ne saurais expliquer comment, mais cette bribe de mémoire te revient à l’esprit. Elle s’impose comme une évidence, une affirmation raisonnée. Tu as longuement réfléchis à cette phrase, n’ayant jamais obtenu de réponse, car n’ayant jamais posé la question dans les faits. Et le fil de ta réflexion refait surface en cet instant. Surpris par cet intense mais succin moment d’introspection, Kâa relève la tête vers toi, l’air inquisiteur. Ce n’est pas ton genre de te perdre en réflexions dans des moments actifs. Au contraire, tu es du genre à agir instinctivement, à prendre avec l’expérience les décisions qu’il faut dans le feu de l’action. Les années passées sur le terrain, où chaque erreur peut faire s’échouer le navire de tes projets sur une île déserte, tu as appris. Appris de tes erreurs, de tes instincts, de tes croyances. De la raison est né l’affirmation, s’est meut en une force indicible ancrée au plus profond de toi, et capable de s’éveiller lorsque le temps n’est plus à la patiente construction mentale. Cependant, en cette nuit étrange placée sous le signe du basculement, tu te questionnes. Quel chemin suivre ?

Maintenant toujours contre le mur de ton bureau secret le corps épuisé de l’apatride, tu remarques que son comportement est drastiquement différent. Quelque chose de puissant est mort en elle. Tu ne saurais dire si c’est de l’empathie, de l’amour ou de l’espoir, mais l’une des trois faiblesses que les humains et les anges s’affairent à estimer comme pilier d’un individu s’est effondré. L’aura de l’ancienne ange s’est diabolisée. Elle n’est pas encore recouverte d’une pellicule de ténèbres, mais elle ne brille pas d’une clarté rayonnante. Elle peine à éclairer la pièce, comme une luciole prête à battre de l’aile pour la dernière fois. Un insecte qu’il suffirait de toucher du bout des doigts pour le faire sombre dans les hautes herbes. Les gens changent Dragon, pour le meilleur et pour le pire. Pour le moment, tu es maître de la luciole, jouant avec elle en s’en approchant les mains chargées d’un bocal. Feignant l’enfermer, puis l’ignorer. Comme un chat prédateur laisse espérer et prier une souris avant d’en faire un repas sanguinaire. Dire de toi que tu n’es qu’un monstre de pierre, jouissant de la torture et du pouvoir pour influencer les esprits fragiles serait bien trop accorder de crédit à une image pré-construite par des idiots. Il ne s’agit que d’une expérience, une simple mesure banale d’un signal, comme les scientifiques sont si capable de réaliser. Brille petite luciole, laisse voir de ta brillance au monde entier, et mieux ton silence saura convaincre les anges que plus jamais ils ne doivent faire confiance à l’un des leurs.

C’est alors que se produit une série de pitreries inadéquates, visant à stabiliser un corps déjà à la merci d’un autre. Les doigts abîmés de l’ange s’agrippe contre tes bras porteurs, et ses jambes s’enroulent autour de tes hanches. Tu es désormais à quelque centimètres de cette petite luciole, capable de plus facilement écraser sa carapace de chitine entre la pierre et toi. Un jeu dangereux s’il n’est pas des mieux accomplis. Tu es cependant toujours en pleine possession de tes moyens, et capable de défaire ton emprise pour l’ajuster sur la nuque de cette pauvre brebis égarée, pour lui ôter la vie. Cette position, provocatrice au possible, est signée en général des jambes de ta chère et tendre seconde. C’est l’un des nombreux signes qu’elle se plaît à abuser pour éveiller en ton être le besoin irrépressible de calmer ses ardeurs. Revivre ce moment non pas intime, mais colérique et irritable au possible, hors de son contexte et en compagnie d’une autre femme te pique le ventre. C’est une sensation étrange qui ne te plaît guère. Décidément, les femmes semblent user de leurs cuisses pour s’extraire des situations inespérées. Les anges sont-ils à ce point entraînés ? Prêt à offrir leur pseudo-virginité au premier démon venu pour l’apaiser ? Ridicule. Mais c’est à l’expression déterminée et scrutatrice d’Alice que tu interprètes d’une autre manière ce geste déplacé. Lorqu’enfin sa voix résonne.

Je suis capable de le faire, seulement si vous me montrez le chemin.Je tuerai la reine, si vous me dites comment faire.Satisfait ?


Son haleine empeste l’alcool. Le sommeil qui assèche les joues renforce les relents. Alice, en cet instant où tu te confesses à moi, tu n’es pas prête. Malgré les sentiments antithétiques qui bouillissent en toi et ta détermination spiralesque pouvant dépasser ta condition, tu n’es pas encore en mesure de commettre un tel crime. Tu te sens pousser des ailes car tu n’as pas encore pris le temps de reculer, d’observer d’un œil extérieur l’embarras dans lequel tu t’es placée. Comme un enfant égocentrique perdu dans l’euphorie du moment, ne se rendant pas compte qu’il marche sur la route pavée de loups prêts à lui bondir dessus pour le dévorer. L’intrigue débutée par cet ange aux allures de justicière la dépasse complètement. Elle n’est désormais plus maîtresse de son destin, encore moins en plaçant entre tes mains le poids d’une responsabilité énorme. Tu n’es point effrayé, car il est dans tes cordes de faucher les rangs de ton ennemie naturelle, mais le combat qui se menait plus bas vient de s’élever de plusieurs rangs. Du bas vers le haut, c’est un autre bras de fer que tu entames contre Haelyn la reine des faquins.

Es-tu « satisfait » Dragon ? La question doit être reformulé en une problématique plus attentionnée : le Dragon, son Excellence, peut-il éprouver de la satisfaction en la présente capacité d’un agneau du paradis à servir les Enfers et à se détourner de sa reine pour rejoindre les ombres, et si oui, est-il en position d’en percevoir les détours astucieux, en admettant que les paroles d’Alice soient gravées dans le marbre, et prononcées dans la plus grande des assurances et des croyances ? Pas de réponse. Ce n’est pas parce qu’un enfant venant voir son Père lui dit se sentir prêt à prendre son envol, qu’il en possède véritablement les capacités. Être capable de tuer n’est pas inné, c’est une capacité qui se développe, pour apprendre à ne plus hésiter devant la lame et le sang, à ne plus fermer les yeux sur un corps sanguinolent. Du conditionnement, il faut du conditionnement. Douces sont les ténèbres lorsque leur caresse parcourt l’échine pour mieux la faire courber.

Dans la pièce, l'air commence à se faire rare, et tes poumons t'alertent déjà. Dans une vieille bâtisse, en une salle où normalement seul un être peut rester, rien n'est adapté. Tes mains s’emparent des flancs de la jeune créature angélique et tu la repousses sans douceur dans le fond de ton bureau, te libérant de cette position douteuse et inconfortable. Tu as fais un effort de civilité, tu aurais pu la lâcher sans prévenir et la laisser rencontrer le sol. La satisfaction n’est pas une corde capable de vibrer à ton arc, tu n’es qu’éternelle insatisfaction. Une enveloppe charnelle vide de tout espoir et confiance envers un autre. Mais en toi réside encore le puissant désir de te battre pour ta cause. Le serpent du Mal et son influence nauséabonde infectant les esprits pour mieux les éveiller. Faire sortir de la torpeur les endormis, pour enfin renverser cette dictature immonde et inhumaine qui fait rage dans les cieux.

Des mots ne suffisent pas à convaincre un roi, Alice. J’attends de toi plus que des paroles prononcées sous une influence. J’attends de toi que tu me prouves ta valeur. Tuer de sang froid n’est pas une compétence qu’il est facile d’acquérir. Là d’où tu viens, ton apprentissage ne consiste pas à donner la mort, mais à sauver la vie. Je te montrerai la voie, si tu me prouves que je peux avoir confiance en toi.


HRP:
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyMer 14 Aoû - 19:01

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet



« La voie des méchants est pleine de ténèbres, ils ne savent où ils tombent.  » Proverbe de Salomon ; IVe s. av. J.-C

« Dit maman, à l’école aujourd’hui, la maîtresse a parlé des enfers. Tout le monde avait peur. C’est quoi maman, les enfers ?
- C’est… un autre lieu, Alice. Dangereux.
- Dangereux ? Pourquoi c’est dangereux, maman ?
- Parce que c’est là que les démons vivent, ma chérie.
- C’est quoi des démons, maman ?
- Des monstres.
- C’est quoi des monstres ?
- Quelque chose qui est moche, méchant, qui fait peur. Et qui tue les anges comme toi.
- Ah bon ? Et pourquoi ?
- Oh, Alice ! Parce que c’est comme ça, c’est tout. Ça suffit les questions maintenant. »


Ce soir-là, après cette discussion avec ta mère qui ne t’avait apporté aucune réponse à tes interrogations, dans l’obscurité tranquille de ta chambre d’enfant, à la lumière d’une bougie, tu avais dessiné un démon. Un monstre avec des cornes, des dents pointues et des yeux rouges. Tu avais tracé de ton crayon maladroit une grande épée fine dans ses mains et à ses côtés des animaux légendaires se devinaient dans des traits confus, entre quelques gribouillages. Des créatures magiques de conte de fées. Un centaure. Un hippogriffe. Et un dragon. Le lendemain matin, tu avais retrouvé ton œuvre gisant en mille morceaux dans la poubelle. Maman n’avait pas aimé. Elle t’a fait juré de ne pas recommencer. Mais dans tes rêves, les monstres démoniaques continuaient de te hanter. Et chaque nuit, tapis dans l’ombre de ton lit, ils te fascinaient un peu plus, toi, la jeune ange impure.

Tu te rappelles à ces souvenirs. Ton enfance bercée d’incompréhension. De ces tentatives infructueuses de te détourner des chemins sombres que tu réclamais tant à emprunter. Cette envie incessante de faire de toi quelqu’un que tu n’étais pas. Ces défouloirs que l’on plaçait sous tes doigts, ces longs entraînements éreintants pour te calmer, ces pulsions que l’on voulait à tout prix cacher, canaliser, brider. Cette hargne grandissante que l’on employait à vouloir détruire ce que ton cœur désirait. Tes élans de curiosité, dans l’innocence du jeune âge, la fascination brillant dans tes yeux noirs dès que l’on évoquait l’autre côté. Là-bas, derrière l’abîme, bien au-delà de l’horizon, l'insondable, cet endroit secret qui attisait toutes les craintes, ce lieu interdit de corps et d’esprit, tu te l’imaginais. Tes pensées intimes, tes songes fantasmés, tes désirs inassouvis, étaient tes seules échappatoires dans cette cage dorée. Tu devais te contenter du Paradis. De ce bleu fade, de ces nuages flous et de cette lumière aveuglante. Qu’importe si ton âme ne trouvait pas un écho dans cette mascarade, sa pureté ne devait jamais être souillée par la marque des ténèbres. Tu devais rester à l’abri, dans ce cocon étouffant que l’on voulait rassurant, dans cet univers familier qui te semblait inconnu, dans ce monde où tu étais née mais que tu reniais. Pourtant, tu nourrissais encore ce dessein d’aller fouler ces terres défendues. Même en grandissant, avec les années, tandis que la maturité t’aidait à te conformer en apparence à ce qu’on te demandait d’être, ton cœur n’avait de cesse de poursuivre un objectif. Cet idéal blasphématoire qui n’avait été un jour qu’un caprice d’enfant s’était ancré en toi pour devenir un rêve, une idée, un but. Et encore aujourd’hui, en cet instant, dans les bras du roi des démons, ton identité reste forgée autour de cette seule aspiration. Aller en Enfer.

Quand je serai grande, je deviendrai un monstre.

Tu essayes de lire quelque chose dans les yeux dorés du Dragon, tu n’as pas abandonné l’espoir de réussir à y décrypter quelque chose. Mais c’est encore un échec. Une mèche de tes cheveux te chatouille le nez, elle te balafre le visage et obstrue ton champ de vision. Tu jettes plusieurs fois ta tête sur le côté pour l’en faire partir mais en vain.

Le silence grandit dans la pièce, s’étire le temps de quelques secondes. Vos prunelles se fixent, les siennes dominant encore un peu de hauteur tes grands iris sombres. L’odeur du démon, si proche de toi, accapare ton attention, ton odorat sensible aux fluctuations concentré à en déchiffrer les nuances. Tout ton corps est en tension, pourtant dans l’obscurité du bureau, la chaleur qui émane du roi contre toi et son parfum apaisant te bercerait presque et tu pourrais t’endormir là, ton front basculant pour s’appuyer sur sa clavicule, comme une enfant qui se blottirait contre son père avant la nuit.

Mais tes quelques instants de vacillement sont vite stoppés par son mouvement, il t’attrape par les flancs pour se défaire de tes jambes et te repousse plus loin. Tu trébuches en arrière sous sa force que tu n’avais pas anticipée et ta main glisse contre le mur pour te servir d’appui. Tu soupire en grimaçant. Si on pouvait te ramener un lit, là, tout de suite, dans la seconde, ce serait le meilleur cadeau de l’univers. Et tu y dormirais volontiers pendant une semaine entière. Tu te demandes si le roi a des quartiers quelque part hormis ce bureau. Avec un bon matelas et quelque chose comme une salle de bain. Tu tuerais pour une baignoire remplie d’eau chaude.

Tu reprends tes esprits quand la voix de Dragon résonne dans la pièce, alors qu’il se tourne à nouveau vers toi, dissimulé dans les ombres, la bougie étant trop éloignée pour l’éclairer correctement.

▬ Des mots ne suffisent pas à convaincre un roi, Alice. J’attends de toi plus que des paroles prononcées sous une influence. J’attends de toi que tu me prouves ta valeur. Tuer de sang-froid n’est pas une compétence qu’il est facile d’acquérir. Là d’où tu viens, ton apprentissage ne consiste pas à donner la mort, mais à sauver la vie. Je te montrerai la voie, si tu me prouves que je peux avoir confiance en toi.

Tu le détailles un moment, comme si tu sondais ses intentions, soudain presque méfiante. Puis, un léger sourire en coin vient décorer tes lèvres abîmées. Un petit soupir t’échappe, signifiant ta fatigue. Tu espères qu’il ne l’interprètera pas comme de l’ennui. Tu as simplement du mal à respirer convenablement. Tu t’adosses contre la pierre, sentant la fraîcheur et l’humidité de la roche s’infiltrer dans ton buste, jusqu’à inonder ta nuque et tes bras de frissons. Tu te laisses glisser d’une seule impulsion verticale, grimaçant quand tes muscles fessiers amortissent le choc lorsque tu rencontres le sol. Tu étends une jambe devant toi et viens replier l’autre, pressant ton menton sur ton genou ainsi relevé. Tu entoures ta cuisse de tes membres et tes doigts se crochètent sur ton jean. Ton visage se tourne vers le roi des démons.

▬ Vous êtes un homme difficile, vous l’savez ça ?

Tu pouffes légèrement en marquant une pause, laissant tes yeux s’aventurer cette fois sur la bibliothèque dont les tranches de livres sont éclairées par intermittence en fonction des oscillations de la bougie.

▬ Mais ça vaut mieux. Vous seriez pas un bon roi si vous accordiez votre confiance à la première aventurière qui découvre votre bureau. Encore moins à une ange.

Tu marques encore un arrêt et te tournes à nouveau vers lui.

▬ A ce propos, j’ai pas fait de rapport. J’avais pas eu le temps de trouver grand-chose de toute façon. Mais au cas où, je vous le dis : le bureau, c’est toujours un secret. Par contre…

Tu te mords la lèvre en riant à cette pensée.

▬ Haelyn est au courant pour la marque. Disons qu’au cours de notre hurm… conversation, j’ai été amenée à lui montrer. Faites ce que vous voulez de cette information.

Tu ramènes ton autre genou à toi et observes dans le noir, les yeux écarquillés, ta main blessée. Ton bandage fait dans la précipitation chez toi part de moitié. Tu le déroules rapidement, fronçant les sourcils sous la douleur. Tu examines la plaie tant bien que mal, le stigmate noir laissé par le verre est bien visible. La plaie est profonde. Du sang a séché sur son pourtour mais la blessure est encore humide. Tu passes doucement le pouce de ton autre main sur l’entaille, sentant des picotements poindre sur ta peau enflammée. Tu as mal jusque dans ton coude, une souffrance lancinante ravivée par cette simple caresse. Tu fixes ta main et ce trait sombre, vestige de ton évasion du salon privée de la reine plusieurs heures auparavant.

Et sans crier gare, alors que tes pensées sont toutes tournées vers ton altercation avec Haelyn, tu songes soudain à Alec. Tu appuies plus fortement sur ta coupure et du sang perle le long de ton pouce. Tu le portes à tes lèvres par réflexe pour le nettoyer, ta langue goûtant à l'arôme ferreuse. Tu réprimes un sursaut, surprise toi-même de rêvasser de nouveau à son propos en cet instant, assise dans le bureau de celui qu’il doit sûrement considérer encore comme un ennemi à l’heure qu’il est. Tu doutes que sa jalousie basée sur des déductions étranges se soit totalement évanouie. Il semblait si pressé de te faire tienne ce soir-là, comme s’il avait voulu s’assurer de marquer son territoire à tout jamais, il doit d’ailleurs te rester plusieurs marques de sa fouge sur ton décolleté. A cette idée, tu presses un peu plus tes genoux contre ta poitrine, te recroquevillant davantage, comme si Dragon pouvait les deviner dans le noir et à travers le tissu du vêtement.

Tu te demandes si tu dois lui en parler. Clamer haut et fort avoir couché avec un démon comme tu l’as fait devant Haelyn l’après-midi. Le roi des démons en aurait-il quelque chose à faire ? Est-ce que cette information changerait la donne ? Ne risquerait-il pas de te voir comme une sotte amoureuse ? Il pourrait entrevoir cette faille en toi, la bêtise de s’attacher à un être dont tu ignores encore bien des choses, de faire reposer ta confiance sur les épaules d’un homme qui a su se faire une place jusque dans ton lit après avoir conquis ton cœur. Il te verrait comme une adolescente rebelle qui pense avoir rencontré le prince charmant. Chose que tu n’es absolument pas, ton histoire avec Alec, tu es capable de la placer au second plan pour poursuivre ton objectif originel. Être déchue et rejoindre les démons. Devenir un monstre. Et puis, Dragon pourrait chercher à obtenir un nom, en gage de ta loyauté. Il pourrait se servir d’Alec contre toi. Bien que tu puisses le mettre de côté pour le moment, tu ne l’oublies pas pour autant et tu souhaites le protéger au maximum de tout ce qui est en train de se tramer. Ce qui concerne tes sentiments pour lui ne doit en aucun cas interférer avec tes plans. Tu te dois donc de le tenir éloigné de tout ceci et offrir son nom au souverain serait lui donner l’opportunité de s’en servir. Alec ferait de nouveau partie de l’équation et tous tes efforts pour le préserver n’auraient rimé à rien. Alors tu choisis de te taire. Pour le moment, tu ne fais pas assez confiance au roi des démons pour lui révéler ce qui peut bien faire battre ton cœur un peu plus fort d’un point de vue amoureux. Pareil pour les chanceux qui peuvent avoir l’occasion de partager ta couche. A l’heure actuelle, ça ne le concerne pas. Tu attendras le moment adéquat pour en venir à de telles confidences. Après tout, Dragon n’est pas ton meilleur ami.

Que dire alors ? Tu ne participes pas à un concours, pourtant tu dois bien te démarquer des autres. Tu dois prouver ton utilité au souverain. Il y a une lueur d’espoir. Il aurait déjà pu te tuer. Ou pire, te secouer dans tous les sens pour te punir avant de te mettre dehors en espérant que tu y souffres encore plus. Pour l’instant, tu es en vie et il te laisse parler sans t’y inviter à grands coups de gifles. Il faut que tu saisisses l’occasion de discuter comme des gens civilisés avant que la situation ne dérape et qu’il se décide à faire de toi l’objet de son désir, pour assouvir son besoin de représailles, se servant de ta présence comme d’une excuse toute trouvée pour apaiser sa colère. Tu n’oublies pas que tu es une intruse. C’est à toi de montrer que tu vaux la peine d’être gardée en vie et non l’inverse, celui qui décide ici, c’est Dragon. Toi tu as juste à trouver les bons mots et prier pour avoir réussi à le faire changer d’avis.  

Je te montrerai la voie, si tu me prouves que je peux avoir confiance en toi. Confiance en moi ? Comment tu pourrais me faire confiance, Dragon ? Tant que j’aurais cette putain d’auréole autour de la tête, le monde entier saura rien voir d’autre que ça. Je me fais même pas confiance à moi-même. La reine me faisait confiance et j’ai pas hésité à la trahir. Mais tu vois, la différence c’est que moi, je lui ai jamais fait confiance. La question est la même. Et moi, Dragon, est-ce que je peux te faire confiance ?

▬ Si je vous dis vraiment la vérité, je suis pas sûre que vous voudrez bien me croire.

Petite introduction. Tu arrêtes de regarder ta main et ton doigt cesse de triturer ta blessure. Tu redresses ton visage vers lui. Tu ne l’aperçois que dans les contours et son expression t’est de nouveau à moitié invisible. C’est drôle comment tu continues de croire que tu pourras y comprendre quelque chose.

▬ Je me suis jamais sentie à ma place chez les anges. Aussi loin que je me souvienne, j’ai jamais rien fait comme les autres. C’est juste qu’avec le temps… j’ai appris à faire semblant. A rentrer dans le moule pour qu’on arrête de me prendre pour une bête de foire. Je suis pas rentrée au service de la reine par conviction. J’étais juste douée. J’aimais me battre. J’avais besoin d’action. Apparemment j’avais des « prédispositions » pour l’espionnage. A croire que jouer la comédie au quotidien ça développe des compétences utiles au grade d’agent secret de sa majesté. Franchement, j’ai pas réfléchi. J’ai fait ce qu’on m’a dit qui était mieux pour moi. J’aimais ça, au début. L’adrénaline, le danger. Être seule. Je vais pas vous mentir, j’étais très indisciplinée. Les règles, les protocoles, les limites… ça c’était pas ma partie préférée. Mais j’étais efficace. J’imagine que c’est pour ça qu’on m’a gardée aussi longtemps. Enfin…

Tu souris en fuyant Dragon du regard. Tu te demandes s’il y a réellement une utilité à lui déballer tout ça. Tu pourrais très bien être en train de tout inventer. Comme avec Alec, tu es obligée de compter sur sa bonne volonté à te croire sur paroles. Tu replonges finalement tes yeux dans la lueur ambrée que tu aperçois un peu mieux.

▬ J’ai commencé à m’ennuyer. J’avais dit oui pour rejoindre les espions d’Haelyn parce que… Parce que je croyais que j’allais pouvoir aller en Enfer. Que j’allais rencontrer des démons. C’est ça que je voulais vraiment. Mais j’en ai jamais eu l’occasion. Toutes les missions sur le terrain, c’est à d’autres qu’on les a données. Alors je me suis démenée pour être remarquée et qu’on m’envoie ici.

Te confier ainsi fait vibrer ton aura autour de toi, elle se matérialise en un tigre puissant, dont les rayures noires entachent la clarté du pelage. Tu observes ses zébrures avec admiration, tendant la main comme si tu pouvais les caresser. Tu fixes à nouveau ton entaille et refermes doucement tes doigts. Tu ne parviens pas à serrer ton poing.

Tu te lèves lentement et contournes le bureau en longeant la bibliothèque pour arriver près du dernier photophore encore allumé. Tu approches ton doigt de la flamme, jusqu’à sentir la brûlure du feu venir lécher la pulpe de ton index. Tu tiens le plus longtemps possible. Quand la douleur point dans l’articulation de ta phalange, tu stoppes ton geste.

▬ Et me voilà. Dans votre bureau. Poursuivie par cette fascination morbide pour les ténèbres. Ça m’a poussée vers vous.

Tout en parlant, tu t’approches à nouveau de Dragon, te postant à un petit mètre de lui. Assez proche pour être à sa portée, suffisamment loin pour ne pas déranger son périmètre d’intimité que tu as assez violé comme ça.

▬ Vous attendez pas à ce que je vous prête allégeance ce soir. Je suis pas du genre à me mettre à genoux sur commande. Moi non plus je vous fais pas confiance. Faut dire que vous y êtes pas allée de main morte la dernière fois…

Un sourire ironique traverse ton visage alors que tes yeux se voilent d’un sentiment étrange. Un regret ? Qui sait ? Les choses auraient été tellement différentes si tu n’avais pas accepté cette mission au temple. Es-tu « nostalgique » Alice ? Cette énigme doit être reformulée en une interrogation plus complexe : Alice, l’apatride, la fleur empoisonnée, peut-elle éprouver un sentiment positif en songeant au souvenir d’une minute de torture entre les mains d’un dragon bourreau s’appliquant à imprimer sa marque sur une omoplate dont la peau jadis blanche et vierge cicatrise encore, et si oui, est-elle considérée comme atteinte de toute forme de masochisme, en admettant que la torture puisse faire naître chez elle, avec un peu de recul, un sentiment étrange de satisfaction voire même de plaisir ? Pas de réponse.

▬ Je veux me venger. Pas seulement de Sohane et de son refus de me déchoir. De tous les anges. De la lumière elle-même. Pour avoir renié ma vraie nature depuis toujours. Pour avoir considéré que ce que je voulais était impossible. Pour m’avoir enfermée dans une cage sous prétexte que c’était pour mon bien. Pour m’avoir enchaînée à des principes dont je ne veux pas. Pour avoir tenté d’étouffer mes désirs. Pour avoir fait de ma vie au Paradis, un enfer.

Ton aura danse autour de toi, elle-même entraînée dans une ronde dont le point central est la petite luciole et dont la lumière se noie dans les tâches d’encre indélébiles, mimant les ondulations du serpent de ténèbres appartenant au roi des démons.

▬ Je veux faire partie des vôtres.

Je veux être un monstre.

▬ Mais ça change quoi ? C’est que des mots et je peux pas vous forcer à me croire. Si vous avez besoin d’une preuve concrète, quoi que ce soit, dites-moi et je m’exécuterai.  

Tu fais un pas en avant, te confrontant à son regard non pas pour tenter de le dominer mais pour le convaincre encore une fois de ta détermination.

▬ Ce que vous voulez. Demandez-moi.

A chaque pas que vous faites ici,
Ma cité d’Or est souillée.
Admirez la perfection, car elle est fugace.
Vous avez porté le pêché aux cieux
Et les ténèbres au monde.

Psaume des Oraisons, 8 :13 (Dragon Age Inquisition, Codex)


HRPG:


____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyVen 28 Fév - 1:16

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


Plaquée contre le mur, Alice est arrachée de ses songes. Il ne faut jamais rêver et se perdre en illusions. C’est le meilleur moyen de récolter une lame entre ses omoplates. Le combat pour le pouvoir est un défi journalier, qu’il faut renouvelle de l’aube à l’aurore sans jamais rechigner. Elle soupire, et tu soupires. Elle recrache le poison de Kâa et toi, tu l’excrète, pour étouffer, pour emprisonner chaque particule d’air de cette pièce au sein d’une cage auréique opaque. L’aura est une arme. L’ange se laisse tomber au sol, c’est parfait. Tu n’auras pas besoin de l’y amener de force.

Vous êtes un homme difficile, vous l’savez ça ? Mais ça vaut mieux. Vous seriez pas un bon roi si vous accordiez votre confiance à la première aventurière qui découvre votre bureau. Encore moins à une ange.


Tu restes impassible, notant la précision apportée par la jeune proie. Il valait mieux pour elle ne jamais révéler l’existence de cet endroit à la reine, où tu aurais encore du en changer. Et tu ne penses pas pouvoir tirer partie d’un autre sanctuaire dans la ville pour échapper à ton bureau et son atmosphère bureaucratique. Le calme du temple te rappelle pourquoi tu as jeté bien vite ton dévolu sur ce lieu chargé d’histoire. Du frais, du calme, de la sérénité, et sans oublier de la solitude. Les ingrédients parfaits pour un être antipathique comme toi.

Haelyn est au courant pour la marque. Disons qu’au cours de notre hurm… conversation, j’ai été amenée à lui montrer. Faites ce que vous voulez de cette information.


Et parfait pour elle. Un lieu où personne ne viendrait la chercher, où tu pourrais la tuer sans que l’on ne s’inquiète jamais pour elle. Rejetée des siens, apatride, qui tiendrait à prendre des nouvelles, à parcourir de fond en comble la cité pour retrouver une trace d’elle ? Personne. Tu pourrais éclabousser son corps de ta rage, de son sang, juste pour te défouler, pour faire ressortir certains instincts qui te démangent et que tu tentes tant bien que mal de refréner. Années après année, ton contrôle s’amenuise. Qui sait combien de temps tu pourras encore te retenir ? La marque est un exemple parfait d’un dérapage. Maîtrisé, mais d’un dérapage, un simple petit avant goût des malheurs et des désolations que ton passage peut apporter lorsque les étoiles sont alignées. Si la Reine des anges a reçu ton message c’est tant mieux, et tu ne te doutes pas que son interprétation soit erronée. Tu la sais tout de même au moins dotée d’un minimum de capacités pour établir une logique simpliste de cause à effet. C’était un avertissement, en bonne et due forme. Qu’elle ne s’avise plus de se dandiner sur tes plantes bandes où tu rouleras sur ses pieds, et son royaume dans la foulée.

Alors qu’Alice s’apprête à parler, tu extirpes de ton tiroir une boîte d’allumettes. Frictionnant l’extrémité soufrée, tu allumes les bougies que tu avais éteintes. Assez joué les méchants démons, les menaces ont été entendues désormais. De toute manière, il ne faut pas croire qu’une simple lueur pourrait te rendre moins menaçant. Tu restes un monstre, une odieuse créature répugnante que l’on préfère savoir enfermée que libre dans la nature.

Si je vous dis vraiment la vérité, je suis pas sûre que vous voudrez bien me croire.


On dit de la Lumière qu’elle accueille à bras ouvert les êtres en son sein. Mère maternelle et protectrice, elle couve ses enfants de  de couvertures pour garder au chaud les petits pieds. Mais jour après jours, sa douceur se ternit, sa bonté s’obscurcit, son allégresse et sa gentillesse deviennent revers d’un masque finement modelé. La vérité vient toujours éclater. Et le pire ennemi de la Lumière est la vérité. Une reine aussi peu honnête, qui sur les paupières de ses sujets appliquent un peu de miel pour les sceller. Des messes-basses lorsque les regards se détournent, des agrafes lorsque les visions s’entrouvrent, des menottes lorsque les mains s’égarent. Le moindre faux-pas, le moindre échec, la moindre petite erreur ridicule suffit à faire tomber la sentence. La recherche toujours plus insensée du raisonné, de la bienséance, une chasse aux sorcières à peine voilée à laquelle on essaie de donner des allures de croisades. Les couvertures se resserrent, elles étouffent, les discours s’aiguisent et les mots transpercent. Déjà les mensonges se reflètent dans les âmes pures et les noircissent de leurs échos. Hors des frontières s’étend la pourriture, qu’il faut tuer, qu’il faut détruire, regardez ces badauds qui se roulent dans la boue comme des porcs, alors que nous, civilisés, nous sommes l’Avenir. Savez-vous pourquoi l’on dit que briser un miroir cause sept ans de malheur ? Chaque année représente un péché capital qui empoisonne la société angélique.

L’Orgueil de se croire supérieur, au-dessus des mondes. De s’imaginer maîtres d’un espace infini sur lequel répandre ses coutumes et ses traditions suprématistes. L’Avarice de chercher à faire sien ce qui ne nous appartient pas, de vouloir transformer et façonner à son image pour collecter, accumuler, contrôler les êtres vivants comme des objets de richesse à collectionner. La Paresse de refuser de déchirer le voile opaque qui recouvre sa vue, de se mentir à soi-même pour cacher ses failles plutôt que d’affronter ses vices peu convenables. La Luxure de jouir de ses péchés, de s’extasier de ses exactions en public, tels des exhibitionnistes indélicats. De déverser sur les Moindres tout le faux bonheur qui dégouline comme de la sueur graisseuse. De se vautrer dans le plaisir de ses biens. Et la Gourmandise de ne jamais se satisfaire du plaisir déjà ressenti, d’éprouver au plus profond de soi la faim inextinguible de toujours plus dévorer, engloutir, s’obésifier de ces sensations enivrantes.  Où sont passées l’Envie et la Colère ? Ce sont encore ces maudits démons qu’ils l’ont volé, et il nous faudra bien des années pour les leur arracher. Nous les ferons saigner à blanc comme du bétails pour les enrager, pour les faire envier notre sort supérieur et mieux arrangé. Ils éprouveront pour nous ces deux spéciosités que nous nous refusons d’arborer. Nous ferons alors preuve de Justice et de Clémence, comme des bonnes créatures du paradis que nous sommes.

Présentez un miroir à un ange, et il ne supportera pas son propre reflet. Cette Lumière aveuglante, qui brûle et consume, cherche à dissiper le mensonge en écartant les tissus organiques. Les anges brisent les miroirs, pour éclater la vérité, et saupoudrent leur face gonflée de poudre de plomb pour mieux paraître blancs. Ridicule. Les paroles d’Alice font sens, et pour une fois tu ne peux que lui accorder. Ce qu’elle ressent, ce qu’elle exprime, ce qu’elle hait matérialisent une Lumière indéfectible qui agresse ses congénères. Elle rayonne de vérité et pour cette raison elle est une menace qui plane au-dessus du coup de ta rivale. Parce que la vérité tue. Et en les paroles d’Alice et ses idées particulières, c’est désormais une part de toi que tu retrouves, mais tu te refuses à le voir.

Pour le moment, ton scepticisme palpable est à l’honneur. Ses paroles pourraient n’être qu’un tissus de mensonges habilement ficelés, que des bobards accrochés les uns aux autres pour former un ensemble plausible à laisser gober à des poissons. Mais tu restes toujours sur tes gardes, après tout quelle bassesse ne serait pas prêts à commettre tes ennemis pour te nuire ? L’observation et la quarantaine, mesures de prévention. Tandis que la créature apatride se rapproche de toi, tu la détailles un peu plus à la lueur des bougies. Son état s’est définitivement empiré. Attirée par les Ténèbres probablement, mais pour le moment plus des limbes intérieures que la véritable ombre infernale. Pour un ange, avant les Enfers des démons il faut braver l’enfer personnel, celui du Renoncement. Les tendances masochistes de ta petite visiteuse se manifestent à nouveau auprès des flammes, préparant l’avenir étrange se dessinant dans les entrailles de la Terre pour elle. Brûler ses ailes n’est jamais un bon moment à passer.

Elle te fait face désormais.

Vous attendez pas à ce que je vous prête allégeance ce soir. Je suis pas du genre à me mettre à genoux sur commande. Moi non plus je vous fais pas confiance. Faut dire que vous y êtes pas allée de main morte la dernière fois…


Il ne faut pas s’attendre à de grands bras ouverts la première fois du côté du Dragon. Ou jamais d’ailleurs, ce n’est pas la politique de la maison que de faire dans la paternalité. Éducation à la dure, au sable, à la discipline, pour formater des esprits libres et ouverts et construire les générations de demain. Des générations vertueuses, tout au contraire de ces anges cloîtrés dans le péché. Oui, des méthodes par moment discutables, peut être même éthiquement inacceptables pour des petits anges habitués à la candeur d’une reine-mère venimeuse. Changer de camp, c’est changer de vie.

Je veux me venger. Pas seulement de Sohane et de son refus de me déchoir. De tous les anges. De la lumière elle-même. Pour avoir renié ma vraie nature depuis toujours. Pour avoir considéré que ce que je voulais était impossible. Pour m’avoir enfermée dans une cage sous prétexte que c’était pour mon bien. Pour m’avoir enchaînée à des principes dont je ne veux pas. Pour avoir tenté d’étouffer mes désirs. Pour avoir fait de ma vie au Paradis, un enfer.


L’aura d’Alice éclate en pétards colorés, agitant Kâa et ses sens reptiliens. Ses capteurs thermiques sont en émois, toute cette chaleur le rend particulièrement joueur. Il rôde en silence depuis tout à l’heure, quémandant des caresses chaque fois que son crâne frôle ta jambe. Mais tu ne lui donnes rien à cette pauvre bête, tu la laisses s’affamer d’attention. Par moment il serpente proche de l’ange, espérant que son aura lui réponde, espérant pouvoir goûter un peu plus de cette sucrerie angélique comme il aime tant déguster.

Je veux faire partie des vôtres.Mais ça change quoi ? C’est que des mots et je peux pas vous forcer à me croire. Si vous avez besoin d’une preuve concrète, quoi que ce soit, dites-moi et je m’exécuterai. Ce que vous voulez. Demandez-moi.


Ce sont que des mots, c’est à tout le principe, et avec toi des mots ne suffiront pas à te convaincre. Car il est facile d’user de sa rhétorique pour établir des arguments alléchants et hypnotisants. Mais sur le terrain, dans le feu de l’action, c’est bien plus que des promesses et des grandes idées que tu attends. Tu te souviens de toute la détestation que tu pouvais éprouver à l’égard de ces vieux magistrats qui te toisaient de haut depuis leur siège. Le temps passe mais la mémoire reste intacte. Tu te souviens de leurs paroles, de leur arrogance, et de leur ignorance. L’on peut blesser avec des mots, mais l’on ne peut tuer comme l’on tue avec le fer d’une lame. Le meilleur des orateurs, aussi bon ses discours et ses louanges peuvent elles être, ne saurait éviter un coup porté à ses entrailles. Alors oui Alice, il va falloir me prouver ce que tu vaux, ce que tu peux m’apporter, et à quel point une confiance peut s’établir. Car le moindre de tes écarts t’enverra directement là où reposent tes prédécesseurs.

Ducunt volentem fata, nolentem trahunt. Tu es mise à l’épreuve et ne prends pas cette décision à la légère. La moindre erreur, le moindre soupçon de trahison te coûtera ta tête. Et crois-moi, tu préférerais mille fois la sanction de tes pairs à mes châtiments.


Un double cadeau à la fois maudit et merveilleux. Une pomme juteuse et mûre, mais croquée et pourrie sur son versant, une pièce brillante sur la face, mais rouillée sur le pile, des ailes éclatantes sur l’avant, mais lacérées et sanglantes sur l’arrière. La proposition est à prendre ou à laisser, mais vaudrait-il mieux pour l’ange d’accepter pour ne pas devoir quitter le temple en lambeaux. Après un certain temps, tu te rapproches de la porte pour ôter la cale, et débloquée l’entrée. Tu la laisses croire qu’elle peut partir, bien que cette solution soit la pire envisageable, car la fuite et la lâcheté sont à tes yeux des faiblesses intolérables.

Si tu souhaites faire tes preuves, j’ai quelque chose pour toi. Ramène moi une plume que tu auras arrachée aux ailes d’un démon déchu. Ce n’est pas négociable. Une plume, et j’accepterai peut être de réfléchir à ton cas.


Une mission insensée, complètement inimaginable. Cependant, rien de mieux pour tester la détermination d’un cas perdu que de lui offrir la pire des demandes sur un plateau d’argent. Ingénieux n’est-ce pas ? Oui, je sais ce que vous vous dites. Mais croyez-moi, c’est bien plus complexe qu’il ne puisse sembler l’être.

Mais pas tout de suite. Dans cet état c’est à peine si tu pourrais tendre le bras sans t’évanouir.


Toi, Roi des démons, tu sors de ton bureau un petit encas. Rien de bien rassasiant, juste de vieilles rations pas encore dépassées qui traînent dans ton bureau depuis des lustres. Mais c'est mieux que rien. Tu n'es pas non plus un restaurant de luxe.

Il est opposition en toute chose :
Pour le ciel, la terre
Pour l'hiver, l’été
Pour la lumière, les Ténèbres
Seule une volonté peut rompre l'équilibre
Et c’est celle d’une race toute entière unie.

• [Adapté du] Psaume des Oraisons, 8 :13 (Dragon Age Inquisition, Codex)


HRP:
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyMar 17 Mar - 16:52

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« Frêle, affaiblie dans la pénombre, bien qu'imparfaite, sa voix si douce. Sang et chair déchirée, mais une mère connaît son enfant. Une flamme attisée, un cœur impatient, elle resta pourtant de marbre. »
Une épitaphe pour les défunts, DAI - Tombes émeraude


Seul existait le silence.
Alors la Voix du Créateur retentit,
Le premier Verbe,
Et son Verbe devint tout ce qui serait jamais :
Rêve et idée, espoir et peur,
Possibilités infinies.
[…]Que votre volonté
Préside à toute chose.


Le roi des démons a rallumé les bougies sur son bureau. Tu pourrais y voir la métaphore d’un espoir qui renait, les prémices de cette chance qu’il pourrait t’offrir de trouver un passeport pour l’Enfer. Ou bien de la lumière qui ne cesse de vouloir reprendre racines en toi, contre laquelle tu luttes inlassablement, comme d’un poison dont tu chercherais à tout prix l’antidote. Tu as longtemps cru que ton cœur était pur et qu’il se parait de marbrures sombres disgracieuses avec le temps, rongé par la maladie de la noirceur tentatrice. Mais l’évidence est de plus en plus cuisante. Ton esprit n’est qu’obscurité et la clarté angélique essayait depuis tout ce temps de t’aveugler, elle déployait ses rayons assez largement pour en cacher la couleur, l’éclaircir, la purifier. C’est bien un éclat céleste qui te fait souffrir, qui tente de t’asservir et de te corrompre. Pourtant, en ton cœur brûle une flamme inextinguible, dévorante et jamais satisfaite que les ténèbres appellent inlassablement.

Si on voit souvent le feu comme un élément ravageur, vecteur de chaos, de misère et de mort, on oublie souvent alors qu’il traîne dans sa grande cape de lave, dans son sillage, la résurrection. Après avoir nettoyé la terre de sa morsure, quand tout a été consumé dans la touffeur des flammes, que la fumée s’est imprégnée dans les tissus, que les étincelles ont brûlé en confettis cuivrées, que les braises rougeoyantes se mettent à reposer en paix, alors l’incendie se ternit en cendres charbonneuses. Bientôt le brasier se mue en terreaux fertile d’où renaissent milles et une vies. Le feu est un dragon destructeur mais c’est aussi un phénix rédempteur. Dans la passion de ses étendards dansants aux nuances de soleils couchants, se cachent la colère et l’envie. L'envie de laisser sa colère noyer en son sein un monde imparfait, duquel un souffle fera jaillir les bâtisseurs de demain.

Ce feu irradie en toi, coule dans tes veines, glissant sur ta peau avec désormais plus de volupté que jamais encore auparavant. Et tu le sens, ce même brasier incendiaire dont on ne peut pas taire les cris dévore Dragon depuis bien longtemps. Ce n’est pas pour rien s’il a choisi de se faire nommer ainsi. L’espace d’une seconde, tu te demandes si, en marchant ensemble, vous pourriez faire jaillir un volcan depuis les enfers qui ira embraser directement le Paradis, calciner les anges et flamber leur reine. Ce feu qui crépite et rêve de voir l’univers se carboniser pour que sous sa carapace se libère enfin ses chagrins, c’est ce que tu lis désormais dans les prunelles d’ambre dorées du démon qui te fait face.

Ducunt volentem fata, nolentem trahunt. Tu es mise à l’épreuve et ne prends pas cette décision à la légère. La moindre erreur, le moindre soupçon de trahison te coûtera ta tête. Et crois-moi, tu préférerais mille fois la sanction de tes pairs à mes châtiments.

Encore cette langue étrange. Mais c'est quoi au juste ?

Tu ne dis rien. Tu restes droite, immobile, tes membres fatigués encore en alerte. Tu attends la suite, soutenant son regard alors que le silence se prolonge. Vous vous fixez pendant plusieurs longues secondes qui s’étalent comme si un pacte secret, un accord tacite se jouait entre vous à ce moment précis. Comme si ces premiers balbutiements signaient un regain de confiance l’un envers l’autre. Tu t’es confié, tu lui as ouvert ton cœur et avoué tes motivations les plus profondes, les plus intimes. En retour, il accepte de te laisser une chance. Il prend ce que tu as à lui donner et tu comptes bien saisir l’opportunité. Qu’importe le défi qu’il compte te donner, tu te feras un devoir de le relever.

Dragon s’avance vers toi, te contourne pour aller retirer la cale qui bloquait l’accès à la sortie. Tu le suis du regard, pivotant vers l’arrière pour le regarder faire sans rien dire. Tu ne fais pas de commentaires, tes yeux s’arnachant à ce bout de bois désormais de nouveau en appui contre le mur. Tu observes la porte, t’amusant de constater que bien qu’elle te soit maintenant tout à fait accessible et que tu pourrais la franchir si l’envie t’en prenait, elle demeure pourtant scellée. C’est comme si le démon venait de la fermer à double tour, ajoutant un second cadenas. Tu n’es pas dupe, tu sais que si le message premier pourrait laisser entendre que tu as la possibilité de refuser et de partir, la vérité est toute autre. Le roi ne te laissera jamais t’en sortir indemne. Décliner son offre et s’enfuir serait d’une lâcheté digne du plus couard des anges et tu n’es pas de cette trempe. Tu ne comptes pas t’en aller. Tu as un dragon à convaincre.

▬ Si tu souhaites faire tes preuves, j’ai quelque chose pour toi. Ramène-moi une plume que tu auras arrachée aux ailes d’un démon déchu. Ce n’est pas négociable. Une plume, et j’accepterai peut-être de réfléchir à ton cas.

Une fois de plus, tu restes muette, jaugeant de tes prunelles l’expression du démon. Il est tout à fait sérieux. Tu te questionnes sur l’utilité de cette plume, ce qu’il compte bien en faire. Tu doutes que cette mission soit à des fins matérielles. Ce n’est qu’un test, histoire de voir de quoi tu es capable. Plus tu y réfléchis et plus ce choix t’apparait judicieux. Il pourra juger de tes talents d’un seul trait. Tu devras mettre à disposition toutes tes compétences physiques et intellectuelles pour lui ramener ce qu’il a demandé. La méthode est tienne et tu te sais capable de réussir. Une moue intéressée se dessine sur ton visage et tu as du mal à la dissimuler. Un sourire en coin se cache à la commissure de tes lèvres. Ton imagination s’emporte déjà, considérant plusieurs options, elle dresse une liste des proies potentielles connues, prend la mesure des risques et des conséquences, cherche à échafauder un plan pour mener à bien cette mission.

▬ Mais pas tout de suite. Dans cet état c’est à peine si tu pourrais tendre le bras sans t’évanouir.

Tu ne caches pas ta surprise. Tu pensais partir sur le champ, croyant même qu’il allait exiger de toi un délai et menacer de te le faire payer si tu échouais mais contre toute attente, Dragon n’est pas un tortionnaire. Les souvenirs de ta marque te rient au nez mais tu les ignores. Le démon sort d’un tiroir de son bureau ce qui ressemblent à des rations militaires. Pour en avoir déjà mangé, c’est ce que tu crois reconnaître, bien qu’elles soient de nature démoniaque. Une part de toi, curieuse, se demande quel goût peut avoir cette nourriture approximative venue des enfers. Et si elle est toute aussi infâme que celle distribuée dans les rangs angéliques.

Tu t’approches, perplexe, hésitant à te servir. Prudente, tu en viens à te demander si ce n’est pas aussi un test. Mais Dragon semble réellement t’inviter à manger, il ne se sert pas et paraît attendre que tu te décides. Ne souhaitant pas l’agacer tu tends la main vers une des portions recouvertes d’un papier sombre et épais. Tu déballes rapidement ce qui ressemble à une grosse barre de céréales brune et en croques un morceau. Tu as l’impression de mastiquer un bout de carton. C’est sec et pâteux à la fois, fade et acide en même temps. Tu retiens l’habituelle grimace qui te viens chaque fois que tu as eu à avaler ce genre de choses. Finalement, elles ne sont pas bien différentes de celles du paradis. La texture n’est pas la même mais le goût reste fortement similaire. Tu déglutis avec difficulté.

▬ Merci. C’est… Merci.

Tu t’apprêtais à lui dire que son geste était gentil. Mais tu doutes soudainement que le compliment lui fasse plaisir. Est-ce qu’on a le droit de souligner l’amabilité du roi des démons ? Tu fuis son regard en reprenant une bouchée, frottant une miette échouée sur tes lèvres d’un revers de main. Tu mâches en silence, fixant une nouvelle fois les bougies sur le bureau. Une envie de rire te prend et tu la retiens de toutes tes forces, la faisant passer pour une toux nerveuse à cause de la nourriture. L’atmosphère pesante s’est légèrement détendue. Si on t’avait dit il y a une semaine que tu allais te rendre chez Dragon et qu’il allait te donner à manger, tu ne l’aurais pas cru.

Tu termines rapidement la ration, mâchant à peine pour avaler tout rond ce qu’il en reste. Tu n’es pas sûre que ce soit ce qu’il y a de plus adapté pour la digestion mais au moins tu n’as pas à supporter le goût trop longtemps.

C’est franchement dégueulasse.

▬ Vous avez vu ? J’ai tendu le bras et je suis encore là. J’veux pas dire, mais je me croyais pas si solide.

Tu toussotes. Tu ne sais pas ce qui t’as pris, cette phrase est sortie toute seule. Tu écarquilles les yeux en les plantant dans le sol, te mettant trois claques mentales. Il va vraiment falloir que tu apprennes à la fermer si tu veux rejoindre les rangs des démons et rester en vie. Cependant, tu ne vas pas jusqu’à t’excuser, ce serait pitoyable. Tu te contentes de te taire un moment, ignorant quoi faire de tes bras que tu places dans ton dos, ta main gauche agrippant ton coude. La situation est assez embarrassante, tu ne sais pas comment te comporter en présence de Dragon. Tu sais que rester naturelle n’est pas la solution, qu’il faut que tu brides un minimum ton impulsivité mais jouer les serviteurs t’exaspère et tu doutes qu’il voit cela d’un très bon œil. Vous n’êtes pas là pour que tu lui lustres les bottes, ce n’est d'ailleurs certainement pas à toi de les cirer. Alors quoi ? Es-tu censé le considérer comme un ami ? Trop familier. Tu te refuses à le voir d’ores et déjà comme un supérieur hiérarchique, tu n’es pas sous ses ordres. Pas encore. Tu n’as pas quitté une dictature pour en retrouver une autre. Alors comment considérer cet homme qui se tient face à toi et qui t'intrigue tant ?

C’est un point que tu comptes souligner à l’avenir. Si un contrat devait être passé entre vous, hors de questions que tu passes ton temps à l’appeler "Votre Majesté", à lui faire des courbettes et à subir ses moindres caprices. Si la loyauté et le sens du devoir ne te quitteront pas et seront tes priorités, ce n’est pas la peine qu’il te considère comme un parfait petit soldat dont il peut disposer à sa guise. Tu n’es pas un pion qu’il peut placer comme bon lui semble sur son échiquier. Si au moins tu avais un rôle important à jouer chez les anges, tu espères bien ne pas redescendre en bas de l’échelle après tout le mal que tu t’es donné pour en arriver là. Tu n’es pas de la chair à canon. Tu es un esprit libre et farouche, dans le corps d’une jeune divine qui ne demande qu’à être utile. Vraiment utile. Tu espères que Dragon n’a pas l’intention de faire de toi une pièce rapportée. Mais tu verras cela en temps et en heure, pour le moment tu as d’autres préoccupations.

▬ Comptez sur moi. Pour la plume. Je vous la ramènerai.  

Tu te redresses légèrement, tes prunelles où luisent une force de détermination incalculable se plantent dans les siennes, que tu ne déchiffres à nouveau plus. Tu aimerais tant pouvoir y lire davantage. Cette envie saugrenue d’apprendre à connaître Dragon ne te quitte plus. Il ne peut pas être aussi monstrueux que tout ce qu’on a bien pu te raconter et ce que tu as pu entendre. Les souvenirs de ta marque te rient encore une fois au nez et tu les ignores toujours. Tu te demandes quel homme il peut être derrière ce masque austère et équanime, quand il est seul et que, pour une minute, il se permet de ne plus être le souverain le plus influent et puissant des enfers. Tu te rends compte que tu sais peu de choses à son sujet, la moitié d’entre elles doivent être fausses et l’autre moitié empreintes d’une subjectivité angélique problématique. Qui est-il au fond ?

Un vertige te prend soudainement, tu clignes des yeux avec force et t’appuies sur le bureau pour ne pas perdre l’équilibre. Tu prends une grande respiration, fronçant les sourcils et portant ta main à tes tempes. Ce n’est pas le moment de flancher. Tu retrouves un peu de consistance, mais continues de te servir de l’ébène comme d’une béquille solide sur laquelle tu te maintiendrais debout. Ta main glisse sur le bois à mesure que tu te rapproches de Dragon, le scrutant d’un air attentif.

▬ Si je ne suis pas autorisée à partir en mission tout de suite, qu’attendez-vous de moi pour le moment ? Que je me repose ? J’aimerais bien mais, sans vouloir jouer les drama queen, je n’ai nulle part où aller.  

Tu perds une seconde fois pied, chancelant jusqu’au roi des démons et manquant de le bousculer en arrivant face à lui. Tu te rattrapes tant bien que mal et masques ta souffrance du mieux possible en serrant les mâchoires. La douleur dans ta cage thoracique est insupportable. Elle te demande des efforts constants pour respirer, les picotis qui parcourent la paume de ta main sont aussi particulièrement désagréables. Tu as perdu du sang, tu te sens faible et tu fais front depuis un moment, dans une pièce étroite, sans fenêtres, avec une porte close où vous êtes deux à pomper l’oxygène. Mais tu ne te laisses pas abattre et caches au maximum ces préoccupations physiques pour le moment.

▬ Je sais que je vous en demande beaucoup. Mais est-ce qu’il y aurait un endroit sûr où je pourrais dormir et me préparer pendant juste deux ou trois jours ?

Ta voix s’égare dans le silence. La décision de Dragon continuera de forger ta propre opinion à son sujet, du moins, si tu ne perds pas connaissance avant qu’il ne te donne sa réponse.

Alors le Créateur dit :
A toi, mon deuxième enfant, Je lègue ce don :
En ton coeur brûlera
Une flamme inextinguible
Dévorante et jamais satisfaite.
Je t'ai façonné de l'Immatériel,
Et à l'Immatériel tu reviendras
Chaque nuit en songe
Pour te souvenir à jamais de Moi.
Psaume des Oraisons, 5: 1-8 (Dragon Age Inquisition, Codex)


HRPG:



____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyVen 17 Avr - 15:49

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


Le visage d’Alice désormais regagne en vigueur. Comme si tes paroles et ta demande avait réveillé en elle des émotions enfouies et un courage surgissant des bas-fonds de ses entrailles. Une petite mèche fine et fragile à laquelle tu envoies des gerbes d’étincelles, et qui n’attend que de pouvoir à nouveau entrer en incandescence pour surgir des limbes et déplorer le monde. On ne peut garder en cage trop longtemps une créature sauvage, aussi puissants sont les barreaux de sa cage et féroces sont les gardiens de son enclos. Toujours la violence primitive finit par refaire surface, pour colorer de ses brasiers la terre des Anciens. Ce n’est qu’un sourire, mais c’est aussi un signe de renouveau, le début d’une grande aventure pour ta petite proie qui de victime va devenir bourreau. Qui de chassée va devenir chasseuse, une inversion des rôles audacieuses alors que pour le moment toute la garde angélique est à ses trousses. Après tout, qui ne dit pas qu’à peine sortie d’ici, un soldat ne la trouvera et l’emprisonnera à nouveau pour son jugement.

Très vite, la petite bête dévore les rations que tu lui proposes, non sans une moue étrange arborée sur son visage. Il ne fallait pas s’attendre à de la grande cuisine, ni à des petits plats exquis. Elle n’est pas chez les anges qui accueillent les visiteurs par des banquets flamboyants et de la nourriture à outrance. Chez toi, c’est le minimalisme qui l’emporte.  L’éducation à la dure, pour boucler la boucle de tes pensées filant à milles allures.  Alors que son estomac engouffre la nourriture comme un petit animal effrayé, tu te dis que très vite, c’est elle qui viendra à dévorer les anges. Il faudra du temps, mais rien n’est impossible pour qui sait cultiver la haine et la colère. Question d’expérience.

Merci. C’est… Merci.Vous avez vu ? J’ai tendu le bras et je suis encore là. J’veux pas dire, mais je me croyais pas si solide.


Ce n’est ni drôle, ni amusant. C’est presque une remarque insultante, qui aurait offert à l’un de tes subordonnés un blâme pour manque de respect. Tu te racles la gorge de manière menaçante, indiquant clairement à l’ange que ce genre de remarque n’est pas appréciée. Pour continuer à servir tes rangs et se battre de ton côté, il faudrait lui inculquer la discipline et aussi une maîtrise d langage un brin plus soutenue. Tu ne veux pas formater la créature pour en faire une machine de combat, mais tu souhaites revenir sur certains points pour enfin donner un cadre à cette petite, et sublimer ses capacités. Sous réserve qu’elle réussisse sa mission, et parvienne à te convaincre. Échafauder des plans en oubliant les fondations n’est pas dans tes habitudes, c’est pourquoi tu gardes une part de scepticisme et contient tes projections. Il serait dommage qu’à peine libre, les erreurs s’enchaînent.

La missive est acceptée. Les choses sérieuses commencent. Son regard désormais oscille vers le tiens, cherchant peut être à lire au-delà de tes prunelles ce à quoi tu penses, ou alors simplement dans l’expectative d’une réaction quelconque de ta part. Ce n’est pas vraiment ton genre, tu restes silencieux, scrutant toujours Alice de haut en bas. Tu observes ces réactions, car tes examinations débutent sur le champ. L’observation est une méthode scientifique que tu sais appliquer par cœur, tu n’oserais pas t’en priver.

Quand soudain, elle vacille, se rattrapant à ton bureau. Ses yeux batifolent, ses mains se crispent sur l’ébène. Elle doit être épuisée. Ce qui n’est pas étonnant, si l’on s’attarde sur la condition dans laquelle l’ange se traîne depuis des jours probablement. Entre les odeurs d’alcool, les cernes béantes et menaçantes sous ses yeux, et les plaies entachant sa peau lisse, il n’est qu’une question de temps avant que son corps ne lâche. Qui sait combien de jours pourrait-elle tenir encore dans cet état ?

Si je ne suis pas autorisée à partir en mission tout de suite, qu’attendez-vous de moi pour le moment ? Que je me repose ? J’aimerais bien mais, sans vouloir jouer les drama queen, je n’ai nulle part où aller. Je sais que je vous en demande beaucoup. Mais est-ce qu’il y aurait un endroit sûr où je pourrais dormir et me préparer pendant juste deux ou trois jours ?


La voix d’Alice est telle une plainte abandonnée au vent, un chuchotis égaré peinant à rejoindre tes tympans. Elle semble vaciller une seconde fois, alors qu’elle s’approche de toi lentement. Elle est trop proche à ton goût, cela ne te convient guère, mais si tu la repoussait d’un coup de main, tu penses certainement qu’elle se laisserait tomber au vu de son état. Ce n’est pas le moment de tuer celle que tu viens de missionner n’est-ce pas Dragon ? Ton visage se ferme un peu plus, tu réfléchis. Impossible de laisser Alice dans cet endroit. C’est ton espace personnel, et tu ne choisis pas volontairement de quitter ton palais pour venir encombrer ce sanctuaire d’un ange qui plus est. On ne souille pas ton bureau, mais tu commences à croire que quelque chose s’acharne à t’envoyer des âmes perdues dans ce lieu. Alice, Alec et Alizée. Tous trois chassés de ton bureau lors d’une première rencontre. Mais voilà que lors de la deuxième, les choses changent. Tu te demandes un instant ce qu’il pourrait advenir des deux autres démons si tu les revoyais, mais tu ne préfères pas t’attarder sur cela trop longtemps, tu sens bien qu’Alice ne tiendrait pas jusque là sans réponse. Ta main se pose sur ton bureau, et ta voix se porte, plus faible dans sa tonalité, mais gardant toute les nuances et les avertissements qu’elle pourrait exprimer.

Tu en demandes effectivement beaucoup. Ne comptes pas sur moi pour te laisser loger ici.


Le ton est donné, car avant d’apporter quoi que ce soit à cet ange, tu te dois dès maintenant de recadrer ses agissements. Puis tu continues.

J'ai un endroit pour toi. Nous trouverons un moyen de régler nos comptes lorsque la situation en sera plus adéquate. Tu as deux jours, pas plus. Au matin du troisième jour je veux te savoir partie. C'est compris ?


:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyLun 17 Aoû - 14:38

Alice Green Ft. Keithan S.Kahara





Too bad but it’s too sweet




« Have we gone too far ?
Can we return ?
When we're torn apart
In the darkness of night
In the ashes, I see
The fading light »

     Caught in the Fire- Klergy


In these last days
We prayed for light
Prayed for a way out
Hear the thunder from God
In the eye of the storm
Everything is gone


Dragon et sa propension à rester stoïque en toutes circonstances t’impressionnent encore. Tu tangues dangereusement face à lui mais il ne semble pas s’en soucier. Il l’a évidemment remarqué car ses yeux d’or sont plantés sur toi, son regard appuyé ne te lâche pas d’une semelle, comme une statue figée de manoir fantôme. Tu sais qu’il t’observe sans scrupules et tu imagines bien la teneur de ses pensées à ton égard. Quelque part, ta fierté en prend un coup car tu aurais bien voulu lui revenir en meilleure posture. Loin de toi l’idée qu’il puisse te prendre en pitié, ce n’est absolument pas son genre, mais te mépriser légèrement, tu estimes qu’il pourrait s’en donner à cœur joie. Tu serais forcément vexée mais ce n’est pourtant pas ce qui transparait sur son visage. Il semble simplement réfléchir à ton sujet, comme s’il te fixait pour se persuader qu’il fait le bon choix en te donnant ta chance. Tu te sens jugée malgré toi mais tu ne peux pas lui en vouloir, on n’évalue pas les jeunes recrues avec des sourires et des accolades. En tout cas pas chez les démons, encore moins chez Dragon, c’est évident. Tu ne te sens pas tout à fait digne en cet instant. Une guerrière en carton, c’est ce que tu lui présentes et ta détermination n’y change rien. Tu fais peine à voir et il doit sûrement penser que tu échoueras. Cependant, tu es prête à lui prouver le contraire.

Même si ton esprit combattif s’acharne à tenir debout et à puiser dans ses limites de dignité, ton corps lui est en train de perdre la bataille petit à petit. La fatigue te gagne et ce n’est pas tes quelques heures de sieste sur le bureau du roi qui t’auront reposée. Une nuit complète en position allongée, voilà qui pourrait commencer à te remettre sur pieds. Tes multiples excès d’alcool des dernières semaines, tes combats parfois violents et tes émotions en montagnes russes n’ont pas aidé. Tu as beau déborder d’énergie en temps normal, cette nuit force est de constater que tu as bien épuisé ton stock. L’adrénaline t’aura fait tenir encore quelques temps au retour de Dragon mais elle aussi arrive à court de carburant. Désormais, on s’attèle surtout à te faire digérer les maigres rations ingérer et c’est une épreuve. Ton corps manque d’idée pour te maintenir consciente, en témoigne ta difficulté soudaine à te maintenir en position debout, droite et immobile. Pourtant tu luttes encore, appuyée contre le bureau d’ébène, le remerciant d’exister.

Dragon vient lui aussi poser sa main sur la table de bois, perdu dans des réflexions te concernant, cherchant ce qu’il va bien pouvoir faire de toi avant que tu ne partes en mission. Tu as l’impression fugace d’être un enfant malade qui contraint ses parents à redoubler d’ingéniosité pour le faire garder sous bonne surveillance pendant qu’eux seront occupés à travailler. Soumise et impuissante, à te laisser protéger faute de mieux. Tu n’aimes pas du tout cette position mais tu l’as choisie malgré toi. Il va falloir que tu acceptes que le roi des démons s’occupe de toi à ta place puisque tu n’es pas capable de le faire pour le moment. Tu serais bien idiote de laisser ton égo gagner la partie et d’affirmer à Dragon pouvoir partir sur le champ, de quitter le bureau dans l’instant comme une fanfaronne pour finalement t’écrouler à peine sortie du temple. De quoi aurais-tu l’air ? Non, il n’est pas question d’aggraver ton cas. Alors tu laisses cet homme décider pour toi, il est temps de grandir et de te faire à cette idée, on ne peut pas toujours avoir le contrôle sur tout. Haelyn serait certainement ravie de te voir apprendre cette leçon, bien qu’il serait peu tard à son goût, mais qu’elle aille se faire voir, tu es encore libre de choisir pour qui tu es prête à faire cet effort. C’est délibérément que tu as placé ta vie entre les mains de Dragon, personne ne t’y a contrainte. Tu n’es certes pas très enthousiaste à cette idée, mais tu es prête à l’assumer.

▬ Tu en demandes effectivement beaucoup. Ne compte pas sur moi pour te laisser loger ici.

Il fallait s’en douter. Ce bureau est censé être secret et privé. Dragon ne risque pas de le transformer en appartement de location pour tes beaux yeux. Pour un peu, tu serais presque déçue, même si tu comprends sa décision. Bien qu’austère, le lieu avait réussi à t’apaiser, assez pour que tu t’endormes et sans mentir, il y avait longtemps que tu ne t’étais pas sentie autant en sécurité quelque part. Mais le ton employé par le démon est suffisamment clair, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il te déroule le tapis rouge.

▬ J'ai un endroit pour toi. Nous trouverons un moyen de régler nos comptes lorsque la situation en sera plus adéquate. Tu as deux jours, pas plus. Au matin du troisième jour je veux te savoir partie. C'est compris ?

Je sais que c’est compliqué mais tu peux compter sur moi, Dragon.

Dans un ultime effort, tu te dresses fièrement, le dos droit et acquiesces d’un air sérieux. Deux jours seront entièrement suffisants et c’est plus que ce que tu espérais. Tu pensais vraiment que c’était peine perdue et que Dragon allait t’envoyer paitre sèchement. On ne le répétera jamais assez mais il ne faut pas toujours se fier à son premier jugement. Visiblement, tu t’es trompée à son sujet, il n’est peut-être pas aussi insensible et égoïste qu’il n’y parait. Il a l’air de se plaire à laisser croire ça à ses ennemis et il a bien raison. Mais il ne semble pas totalement dénué de cœur, quand bien même l'on pourrait affirmer qu’il ne fait ça que par intérêt, tu en doutes. Après tout, tes états d’âmes et tes blessures ne sont pas son problème, il aurait très bien pu te dire de te débrouiller, corsant par là même son épreuve de la plume en t’enjoignant à survivre en milieu hostile par-dessus le marché. Alors où est passé le monstre cruel ?

Tu as hâte de lui montrer qu’il a eu raison de miser sur toi, que son élan de clémence et de générosité n’aura pas été vain. Tu acceptes sans rechigner tout ce que Dragon est prêt à te donner pour le moment et tu commences à espérer que votre arrangement pourra aller plus loin, porter des fruits que vous récolterez avec plaisir ensemble. Tout vient à point à qui sait attendre et pour Alice, reine de l’impatience, c’est un exploit que de l’admettre.

Tu es prête à le suivre et attends le reste de ses instructions, mais soudain ta vue se brouille. Des points de lumière apparaissent dans ton champ de vision désormais totalement flou. Tu portes une main à tes tempes en grimaçant de douleur, tu as l'impression que la pièce tourne et que le roi s'est dédoublé. Tu te sens faible, tes jambes semblent ne plus pouvoir supporter ton poids, ton esprit divague dans une lourde tempête. Tu vacilles en glissant sur le bureau mais tu prends pourtant garde à ne pas renverser les photophores. Un premier pas te déporte sur le côté et tu lâches l'ébène. Mauvaise idée, car privée de ton seul appui, tu sens tes genoux ployer sous l’effort. Tu projettes tes mains en avant pour prévenir toute chute potentielle et imminente.

▬ Oh non…

Ce sont les seuls murmures qui ont le temps de s’échapper de tes lèvres avant qu’une grande torpeur ne t’emporte. Dans un dernier élan de conscience, tu essaies d’éviter le démon face à toi mais c’est peine perdue, ton corps ne t’obéit plus. Tu tombes vers l’avant, un voile sombre se refermant sur ta dernière vision, le visage de Dragon qui s’apprête à se faire écraser s’il ne réagit pas très vite, avant que le noir complet ne s’abatte.

Tu t’évanouis et pourtant tu jurerais que dans ton égarement, deux prunelles ambrées continuent inlassablement de te hanter, ne cessant de te juger de leur lueur dangereuse, attendant ton réveil pour définitivement sceller ton destin. Repose-toi Alice, tu en as besoin, l’aventure est loin d’être terminée, ma petite fleur empoisonnée.


Flames rise and war has begun
Where do we go when there's nowhere to hide?
Caught in the fire
Dark skies, what have we done?


HRPG:



____________________________________________________________


~ I've learned to be good and it was boring ~

 Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] 620503tumblrnf94i2YgAH1qhpmvmo3500
Sex-symbol de la téci ♥:
Vous êtes adorables ♥:
Alice's Starter Pack:
Alice Green
Ange
Alice Green
Ange
Messages : 242
Âmes : 58
Date d'inscription : 29/10/2015
Age : 27

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] EmptyDim 23 Aoû - 18:29

Too bad, but it's too sweet
   
ft. Feat Alice Green & Keithan S. Kahara


The sky breaks
Darkness reaches for me
The future wakes
Oh, it's calling

Impossible de dire combien de temps se sont écoulés depuis ton retour au sein du bureau. Une heure, peut-être plus, tu ne saurais décrire avec précision. Tandis que tes yeux détaillent ses épaules larges, ses bras trop fins, ses jambes à peine solides pour soulever ses propres appuis, tu réfléchis déjà à un protocole pour la reconstruire. Reformater ou réparer pour être plus exact, afin de rendre justice à un organisme privé de ses libertés depuis toujours. Ton idéologie draconique s’exerce dans ton esprit, à la recherche des attributs à façonner et des leçons à inculquer pour faire d’un soldat le parfait combattant. Cependant, tu constates sur le corps d’Alice des tremblements qui trahissent ses émotions. Ses prunelles sont rapides, fugitives, ses doigts crispés sur le rebord du bureau comme une ancre au milieu d’une mer déchaînée. Tu sens son aura faiblir, devenir si petite et impuissante qu’il suffirait d’une morsure de Kâa pour réduire à néant sa présence. Comme si les forces de l’ange quittaient leur tanière et s’échappaient de toutes parts. Comme si les dernières volontés angéliques s’arrachaient à cette enveloppe charnelle pour rejoindre la poussière, incapable de résister à l’emprise des Ténèbres. Ton bureau en est recouvert, du sol au plafond, tapissé d’une aura machiavélique et sombre comme la nuit. Ton aura, ton odeur, ton pouvoir. Cette pièce dégage un parfum reptilien musqué et subtile. Et tu sens que ce parfum venimeux aussi puissant soit-il, pousse ta visiteur dans l’inconfort, et très vite, dans un sommeil profond.

Le corps de la jeune femme vacille, son ancre se détache et elle plonge vers l’avant, vers toi, ne prononçant qu’un murmure inaudible. Tu pourrais jurer voir de ses lèvres une dernière lueur claire s’enfuir en te regardant et en versant des larmes luminescentes. Tu as tué un ange, symboliquement. La masse corporelle s’approche de toi, mais tu ne l’attrape pas directement. Tu pourrais laisser l’être s’effondrer au sol et se fracasser le crâne contre les pierres. Son sang rougeoyant colorerait ton tapis d’une teinte exquise. Or, ce n’est pas le cas. Tu t’écartes légèrement, et tends ton bras pour amortir sa chute. Puis, alors qu’elle commence à se dérober sous ton emprise, tu t’empares sans douceur de ses jambes pour la faire basculer dans ton étreinte. Silencieux, tu observes son visage serré, ses yeux profondément fermés. A chacune de ses expirations, des effluves d’alcool te parviennent, et tu résistes au besoin de tout lâcher. Le long de ses joues semblent couler des larmes, sans un bruit. Ses cheveux noirs sales lui collent au visage et ses vêtements crasseux sont en piteux état. Tu soupires. Une impression de déjà-vu parcoure ton échine, et tu comprendras quelques jours plus tard son origine lorsqu’une autre vagabonde succombera à la torpeur devant tes yeux.

Alice, tu ne me rends pas la tâche plus facile.


Il est fort à parier que cette ville emplie de mystères n'ait pas terminé de t'envoyer des signaux. Peu-être ne les perçois-tu pas encore, mais il font déjà sens. Il ne manque encore qu'un peu d'obscurité pour éclairer ta lanterne.
:copyright:️ 2981 12289 0


HRP:

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara] Empty

Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Too bad but it's too sweet [Alice Green ft. Keithan S.Kahara]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» They've got to catch me if they want me to hang [Ft. Keithan S.Kahara]
» BAIGNADE ET AMOUR INTERDIT (feat Keithan S. Kahara et Casey Williams)
» Rain falls from the clouds, lightning from the stars [Ft. Keithan S.KAHARA & Alizée BLUECHELE]
» Eye of Tiger. [ft. Alice GREEN]
» I had a one-way ticket to a place where all the demons go [ft. Alice GREEN]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Damned Town :: Rp terminés-
Sauter vers: