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| Epreuve 4 - Souviens toi de cette leçon - Pandore & Saejin. | |
| Sujet: Epreuve 4 - Souviens toi de cette leçon - Pandore & Saejin. Dim 13 Fév - 23:19 | |
| Souviens toi de cette leçonFeat Pandore (Pan) 1 & Saejin (Jin)“Nae adeul*!”La voix fluette de ma mère me parvient. Retirant le casque qui habille mes oreilles, je réajuste les mèches qui me tombent dans les yeux et rejoins la cuisine, d’où on m’appelle. Elle est là, rayonnante, munie de deux tabliers. Elle m’en tend un, le sourire aux lèvres, ces lèvres creusées par le temps qui me choyent depuis 12 ans déjà.
Déjà, je suis au bord du plan de travail, où j’observe tous les ingrédients. Elle m’aide à correctement m'harnacher avant de se lancer dans les explications.
“Ce midi, nous allons préparer le plat préféré de ton grand-père, le Haemul pajeon. Pour ce faire, nous avons besoin de : farine, d’oeuf, de ciboules, de crevettes, de moules, de piment, de sauce soja, de vinaigre, de graines de sésame, entre autres.”
Dans ma tête se trace la check-liste que nous sommes en train d’évoquer et je fais le tour de ce dont nous disposons. C’est bon, tout y est !
“Souviens toi bien de ce plat, Jin, dans deux semaines, nous le referons ensemble pour hal-abeoji.”
Je la vois s’emparer d’une poële puis attraper une planche et un couteau. Je sais qu’à cette partie là, je n’ai pas encore droit. Les ustensiles qu’elle utilise sont trop aiguisés, et ma eomeoni a tendance à très vite s’inquiéter de ce qui pourrait m’arriver. D’un air adroit, et en continuant de parler, elle se met à couper les ciboules.
Tchac, tchac, tchac.
La lame vient briser les fibres végétales qui formaient un ensemble compact, pour ne laisser que de fines rondelles ciselées. La rapidité du mouvement est hypnotisante. Une fois que tout danger est écarté, je recueille les morceaux et les range sagement dans l’un des bols. Eomeoni s’est déjà attaquée aux crevettes, et devant mon air sage mais ennuyé de ne pas l’aider, elle me désigne certains contenant du regard.
“Pour la sauce, tu peux mélanger dix millilitres de sauce soja, dix millillitres d’eau, cinq millilitres de vinaigre et cinq millilitres de sésame.”
Je ne demande pas mon reste et prends vaillament l’une des cuillères en bois qui est posé là, n’attendant que moi. Une fois en main, je m’arrête déjà, essayant de me rappeler les équivalences au niveau des quantités. 5 millilitres font environ une cuillère ? Ou une cuillère fait environ dix millilitres ?
Je me tourne vers ma personne ressource et lui formule mon interrogation. Bingo ! Une cuillère fait dix millilitres.
Pendant que je me dépatouille avec ma sauce, Eomeoni est venue à bout des moules et du piment. Je comprends que nous en arrivons à la cerise sur le gâteau et que nous allons nous atteler à la réalisation de la pâte. Pour connaître et consommer régulièrement de la cuisine réalisée par ma mère, je sais que ses recettes sont assez simplistes et demandent surtout un peu de coordination et surtout beaucoup d’ingrédients. Le tout sera rapide.
Nouveau bingo, cent-trente grammes de farine, une pincée de sel, et vingt-centilitres d’eau plus tard, je me retrouve à touiller à la force de mes maigre petits bras ce qui s’apparente à une pâte à crêpe. J’y mets tout mon entrain, la mine concentrée. Eomeoni m’a spécialement missionnée pour qu’il n’y ait pas de grumeaux: il n’y en aura pas! Au bout de cinq bonnes minutes où les ciboules reviennent dans de l’huile, les fruits de mer, le piment puis la pâte sont ajoutés.
En parallèle, je bats l’unique oeuf de la recette et l’y dépose pour couvrir le tout. Puis, ensemble, nous regardons notre création cuire à petit feu. Le craquement des ingrédients sous l’impulsion de la chaleur est reposant, et les effluves chatouillent mes narines à m’en donner faim. Hal-abeoji sera content ! Je suis très impatient de le revoir. Il m’ébourrifie toujours les cheveux pour me saluer, et possède un rire tonitruant qui sait amuser. Mon grand-père sait beaucoup de choses. J’aime quand il me raconte ses histoires, certaines sont atypiques et me plongent dans une réflexion qui me tient plusieurs jours. Voilà déjà que je repars, même s’il n’est pas encore là. Trop fort, papy !
La cuisson de notre crêpe s’achève, nous la retournons puis l’enlevons du feu. Gardant mon tablier, je cours mettre la table avant qu’ils n’arrivent. Je me refais mentalement le déroulé des étapes que nous avons effectué. Promis Eomeoni, j’ai tout retenu! ................................................................................................ J’enserre les fils de mon tablier pour les nouer habillement derrière ma taille. Je me tourne vers mon - fraîchement nouveau - colocataire et lui sourit, les yeux plissés d’enjouement.
“Prêt pour cette leçon de couisine, Pan ?”
Je suis ravi par l’activité pour laquelle je viens de le convaincre. Je repense à cette visite première de l’appartement où j’avais constaté avec grand désarroi que l’équipement de cuisine se composait d’un unique micro-onde. Je ris en repensant à ce souvenir et mon sourire s’accentue. Je sais que Pandore fait un gros effort pour me faire plaisir. J’imagine qu’il s’est laissé persuader par mon entrain, Et pour cause, il est débordant!
“Alours, nous allons commencer par couper finement les ciboules…”
Appréciant moi-même de pouvoir apprendre de mes mains, je lui tends le couteau et les White Lisbon et me tourne vers l’ilôt central pour m’attaquer à la suite. Moins de dix secondes plus tard, je l’entends triompher et pivote en sa direction. Je masque mal ma surprise et constate l’étendue des dégâts. Les ciboules, au lieu d’être ciselées, s’avèrent être coupées en dés de cinq centimètres de long. Je me gratte la tempe, l’air indécis, ne sachant s’il me faut lui demander de recouper ou l’encourager. Il a l’air si enthousiaste… Je choisis donc de ne rien dire et enchaîne aussitôt, pris par l’envie de voir le résultat final.
“Ensouite ! Il nous faut faaire la sauce. Alours pour ça, il va nous falloir dix millilitres de sauce soja, dix millilitres d’eau, cinq millilitres de vinaaigre, et cinq millilitres environ de sésame.”
Quant à moi, je m’empare de la poêle pour déjà y répartir les matières grasses. Je prends le parti de m’atteler à la préparation des fruits de mer et du piment. Lorsque je m’efface pour lui céder ma place devant notre plaque électrique nomade, j’observe avec attention la manière dont il met en pratique la suite de la recette que je lui dicte. J’ai déjà conscience que la recette est démolie, je vois que la sauce a trois fois le volume qu’elle devrait avoir, et que la pâte à crête est en train de brûler sur les côtés. Mais je suis ravi de pouvoir partager ce moment avec Pan et c’est le plus important.
En moins d’une trentaine de minutes, le haemul pajeon la crêpe fut prête. Elle n’était pas très belle, mais j’étais convaincu que gustativement, l’objectif y serait. Me défaisant de mon tablier, je dresse la table et tente tant bien que mal de servir en faisant honneur à notre plat. Malheureusement, nous sommes tous les deux rapidement face à notre calzone. Me munissant de mes couverts, je laisse parler ma faim.
“Bon appétit !”
J’en prends une bouchée, et ne peut m’empêcher de m’extasier.
“C’est très bon! Bravo, défi réussi.”
Je n’ai pas besoin d’en dire plus, et nous dérivons sur d’autres sujets. Pandore est résolu à me parler du dernier jeu acquis par la Tanière et je plonge avec intérêt dans la mécanique du jeu. Plus le temps passe et plus je m’éprends de ce loisir que je n’ai jamais tant apprivoisé. Les jeux de société sont encore un concept très abstrait!
*Pur produit français que je suis, je ne parle pas le coréen. Mes excuses à ceux qui trouveraient en ma formule une abjection. J’essaye avec les moyens du bord. - Infos en plus:
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| | | | Sujet: Re: Epreuve 4 - Souviens toi de cette leçon - Pandore & Saejin. Mar 15 Fév - 14:03 | |
| Souviens toi de cette leçonFeat Pandore (Pan) & Saejin (Jin)“Mon petit Pan !”La voix douce de ta maman te sort le nez de tes livres. Encore immergé dans cet affrontement dantesque entre un roi démon et sa rivale angélique, tu soupires de devoir ainsi t’interrompre. Te levant avec reluctance, tu traînes des pieds jusqu’à la cuisine où ta maman, mains sur les hanches, t’observe d’un sourcil accusateur. “Tu pourrais montrer plus d’entrain à l’idée de passer du temps avec ta vieille mère…”Elle te jette un tablier bientôt trop petit pour toi, que tu traînes depuis des années déjà maintenant. Tu as treize ans, il serait temps que tu puisses un peu sortir le samedi pour continuer ta session de jeu de rôle au lieu d’être bloqué entre quatre murs dans le domicile familial pour un cours de potiologie barbant. Enfin, c’est dans ta nature sylphique de savoir réaliser ces potions, dont les recettes jalousement gardées se transmettent de génération en génération. Attachant ton tablier, elle pose une main sur ton épaule. “Nous allons nous atteler à la recette de la potion de chance aujourd’hui. J’ai déjà préparé les ingrédients, prends ton stylo et note : cent grammes de sommités fleuries de mélilot, quatre graines de psyllium, quarante grammes de gomme de sterculia, dix baies d’argousier, et l’ingrédient le plus important, vingt gramme de pousses de bambou. Concernant maintenant les excipients…”Sa voix se perd dans l’air, alors que tu peines à noter à toute vitesse les ingrédients énoncés. Lorsqu’elle t’interpelle pour te demander si tu as tout retenu, tu hoches la tête avec vigueur, même si c’est un mensonge éhonté, pour ne pas devoir passer le prochain quart d’heure à l’entendre te sermonner sur ta capacité d’attention. Tu sais à quel point ces moments de partage mère-fils sont importants pour elle, tu ne voudrais pas la décevoir une fois de plus. Tu essaies de suivre la cadence diabolique imposée par sa rigueur et sa maîtrise, et tourne autour de l’ilôt central pour trouver de quoi occuper tes mains tremblantes. Très vite, tu es assigné à la décoction des plantes, dans un mélange hydroalcoolique préalablement préparé pour favoriser l’extraction des principes actifs. De l’autre côté, tu vois ta maman préparer les alambics et la colonne à vapeur pour finaliser l’opération. Surveillant avec attention que l’eau ne bouille pas, tu te permets d’observer la grâce et l’agilité avec laquelle ta maternelle effectue les gestes techniques, comme un automate habitué à la tâche. Tu espères aussi pouvoir un jour en être capable, sans devoir toutes les deux minutes relire tes gribouillis ou perdre des heures sur potionfacilepoursylphe.com (une mine d’information pour les nuls comme toi). “On a presque terminé, tu veux bien descendre à la cave chercher une fiole en verre brun s’il te plaît ?”Descendant de ce pas dans les méandres de la cave, qui plus petit t’effrayait au point de ne pouvoir dormir sans savoir la porte fermée à clé, tu te diriges vers les étagères s’étendant du sol au plafond. Tu hésites plusieurs longues minutes sur la forme de la fiole à prendre, plutôt ballonnet, plutôt élancée ou encore en double arrondis ? C’est finalement sur un modèle classique que se porte ton choix et tu le ramène triomphant, en manquant de trébucher dans les escaliers, pour le déposer sur le comptoir en marbre. Ta maman s’en empare et y dépose le liquide encore fumant. “La dernière chose, la touche de notre famille”Ses lèvres s’approchent de la fiole et d’un souffle léger, des paillettes s’en extirpent avant de rejoindre le liquide et de s’y mélanger habilement. La grande simplicité du geste mais la profondeur de son symbolisme te donne des frissons. Les sylphes, une des plus anciennes ethnies de ce monde, sont les seuls à posséder en eux cette magie créatrice unique en son genre. Elle t’offre un sourire complice, et ébouriffe tes cheveux bleus. “Tu seras capable toi aussi d’insuffler la magie dans tes potions, à tes seize ans” Tu souris, et alors qu’elle dépose entre tes mains la potion désormais terminée, un sentiment de complétion s’empare de toi. Tu espères que son commanditaire pourra trouver chance avec elle, et qu’une fois de plus la réputation de ta famille en prendra quelques échelons. Car au-delà des samedis bloqués à la maison, le plaisir de rendre service est la marque de votre réputation. ................................................................................................ Tu observes Jin pendant quelques minutes, alors qu’il enfile son tablier et prépare les plantes nécessaires en essayant tant bien que mal de déchiffrer tes notes illisibles. Avec ces traits plissés, marquant sa concentration sans faille, et ses mains tremblantes trahissant son anxiété de bien s’appliquer, tu le trouves attendrissant. Passant une main contre son épaule, tu le rassures. “Jin, t’en fais pas c’est pas une évaluation, on va juste faire une potion de chance, c’est super facile comme recette”.Ses yeux grands ouverts cherche en les tiens le calme, il te sourit nerveusement. Tu lui déposes les plantes séchées, et lui indique de les réduire au mortier et pilon. Déjà il s’empare des ustensiles, manquant de renverser une partie de la verrerie puis s’attelle à la tâche d’écraser les parties entre elles. Tirant la langue, s’effectuant avec lenteur mais précision, tu le supervises un sourire aux lèvres, une partie de toi en extase devant ce spectacle apaisant, une autre un brin agacée du temps tué pour une simple tâche. Tu lui laisses faire sa propre cuisine, préférant préparer le reste de la recette de ton côté et avançant à ton rythme. Alors que la préparation est presque terminée, ton colocataire te montre fièrement le contenu du mortier, les plantes fraîchement écrasées et tu le félicites avant de récupérer le tout et d’entamer la décoction. Tu en extrais les principes actifs, et donnes la casserole chaude à Jin, pour qu’il dépose le liquide dans l’alambic. Très vite, son regard suit le trajet liquidien, tandis que le feu doux fait s’évaporer la partie aqueuse en condensation dans la pièce. “Alors Jin, dis-moi, tu te souviens de l’utilité de chaque plante ?”Tu lui adresses d’une voix malicieuse, espérant le piéger par des questions difficiles. Cependant, le jeune homme ne démord pas de son répondant, ne laissant aucune question le déstabiliser et récitant soigneusement ses apprentissages. L’espace d’un instant, tu te demandes même s’il ne connaît pas mieux que toi tes propres leçons de potiologie. ................................................................................................ Tu continues jusqu’à la fin de l’extraction, puis laisse Jin embouteiller le résultat final. Puis, tu approches de tes lèvres la fiole et souffle à l’intérieur. Un fin filet d’étoiles bleues s’échappent de très lèvres pour se diluer dans la mixture. “La potion est prête ! Il ne reste plus qu’à la consommer. En espérant que ce soit suffisant pour que tu réussisses ton entretien…”Hésitant, il jauge le contenu d’un œil méfiant, puis sous ton assurance chaleureuse, en boit une gorgée. Sa bouille se déforme en grimace, tu lui avais pourtant prévenu que c’était amer ! Encouragé par ta bienveillance, il continue sa dégustation, puis cesse, ne laissant qu’un petit fond. Puis il te tend la boisson, que tu ne peux refuser. Après tout, la chance est toujours meilleure lorsqu’elle est partagée. Tu termines le contenu d’un trait, habitué à ces saveurs particulières, et proposes à ton colocataire une partie de jeu de société en attendant son départ. L’occasion parfaite de tester si la chance est de son côté. |
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