Epreuve 2 - SHINGEKI NO KYOJIN REBIRTH & DUSK LUMIRIS

Le pauvre, tu savais pertinemment qu’il n’est pas très à l’aise, le pauvre. Son corps le hurle, et il n’y a pas besoin d’être un pokémon psy pour deviner que toutes ses pensées doivent être focalisées sur "je ne devrais pas être ici laissez moi partir" (un peu comme les tiennes, c’est vrai). Alors pourquoi es-tu allé le voir ? Pour asseoir une sorte de supériorité ? Par plaisir sadique ? Non, non, c’était par simple ennui... et également parce que tu es un peu égoïste, donc tant pis pour les autres. Aussi, tu penses bien faire, maintenant lui aussi s’ennuie un peu moins.

"Ils en font tout un plat quand tu n’as même pas cinq secondes de retard, et pourtant ils ne peuvent pas arriver quelques minutes en avance pour s’assurer que tout est en place."  

Tu fais tremper tes lèvres dans le liquide sucré et alcoolisé. Voilà que tu recommences avec tes critiques de la "haute société". Maintenant que tu y penses... qu’est ce qu’il fout ici ? Tu vois bien qu’il n’a pas ce petit... quelque chose. Tu ne saurais pas dire quoi précisément. L’instinct, certainement.

"Non seulement ils forcent, mais en plus ils ne proposent même pas de la bonne qualité."  

Tu grommelles. Le pauvre, il n’a vraiment pas de chance. À croire qu’on l’a invité pour le torturer.

"Je suis venue seule, oui."  

Intérieurement, tu hausse un sourcil. La plupart du temps, quand un gars te pose la question, c’est que tu l’intéresses d’une manière ou d’une autre.

Ho, tu as aussi la réponse à ta précédente interrogation.

"J’ai l’habitude de ce type d'événement, même si je ne les aime pas forcément."

Au moins, tu as vu juste. Par contre, sans que tu le remarques, ton verre est maintenant vide. Toi qui ne bois jamais, c’est une véritable surprise. Surtout que tu sais très bien que tu ne tiens pas vraiment à l'alcool.zzz

"J’ai une petite question : sais-tu danser ?"  

Tu as décidé de prendre les choses en main et de t’amuser. Mais il faut d’abord le convaincre lui... puis les musiciens. Tu trouveras une solution.

Tu vois bien qu’il manque désespérément de confiance en lui. Quel dommage. Il faut savoir s’assumer, être fier de ce que l’on est. Mais non, pas lui. Dommage. Mais tu allais changer ça, pas vrai ?

"Tu esquive un peu la question, j’aimerai avoir une réponse plus précise."

Non pas que sa réponse changera quelque chose. Quand tu as quelque chose en tête, peu de chose peut t’en détourner. Tu es déterminée, pour le meilleur et pour le pire, et également très têtue (surtout pour le pire, donc).

"Je vois, il n’y a pas de problème, ça n’est pas toujours une activité simple."

Pas du tout, en fait.

"Dans une autre vie, il parait que je suis danseuse."

Après tout, tu es aussi Melody, la fameuse idole ! Donc tu dois un peu montrer l’exemple... ou pas.

"Ca n’est pas grave, je peux t’apprendre. Viens avec moi."

Et par "venir", il faut entendre que tu lui attrapes le poignet, et que tu le tires plus ou moins de force vers le groupe de musicien qui finit de s’installer.

"Bonsoir messieurs ! Est-ce que vous pouvez être gentil et jouer quelques choses d’entrainant pour les deux jeunes que nous sommes ?"

Tu les regardes. Ils doivent imaginer que tu serais capable de faire un caprice pour avoir ce que tu veux (ce qui est faux). Ils s’exécutent sans râler.

"Parfait, c’est facile, laisse-toi faire."

On dit qu’en musique, c’est l’homme qui doit diriger la femme. Tu aimes bien renverser les rôles.

"Ton but, c’est de t’amuser, et si possible, d’éviter de m’écraser les pieds."

Tu lui souris. Puis tu commences à le guider. D’abord des pas lents, histoire qu’il comprenne la base puis tu accélères, doucement, mais sûrement. Pour toi, la danse est autant une passion qu’une libération. Tu espères qu’il va ressentir ceci, lui aussi.

"Je suis certaine."  

Tu hoches de la tête. Tu n’as pas toujours raison, loin de là, mais dans ce domaine, on peut te faire confiance.

"Écoute, moi aussi je n’y connaissais rien avant. Et maintenant, c’est mon métier. On est tous passé par là."  

Il faut apprendre, tout simplement. Ça va être une cour très express, voilà tout.

"Et ceux qui jugerons seront des lâches, car ils n’osent même pas nous rejoindre. Au contraire, ça veut dire qu’ils sont jaloux."  

C’est ta manière de penser. Il faut agir, pas critiquer.


"Oublie tes pieds, ils ne vont pas s’envoler."  

Oui, il écrase maladroitement les tiens, de pieds, mais est-ce que c’est grave ? Pas vraiment. Tu es très sérieuse dans la danse. Tu le corriges, sans rien dire. Tout est dans les gestes, dans les mouvements, dans cette fluidité que lui et son corps apprennent par mimétisme. Un déséquilibre ? Tu peux le contre-balancer, jouer avec, apporter de la confiance et de la sûreté dans sa maladresse. Tout ce qui compte, et il l’a bien compris, c’est de ne pas être immobile. Il faut aller de l’avant.

"Tu vois que tu t’en sors bien."  

Tu lui souris en retour. Un sourire franc, vous deux qui êtes dans votre bulle, alors que de plus en plus de personnes arrivent, vous observe. En tendant l’oreille, vous pouvez entendre des murmures. Comment osez-vous décider de vous-même ? S’amuser ? C’est bien honteux. Les jeunes comme vous sont des décadents.

"Ignore-les, oublie le reste, concentre-toi sur la musique."  

Ce qui était tremblant et lent devient ferme et rapide. Qu’importe si votre danse ne suit pas toutes les règles et les conventions, qu’importe s’il trébuche un peu dans le rythme frénétique que tu lui imposes : vous vous amusez, et c’est le plus important.

"Il parait que je fais des miracles."

Tu n’es pas la déesse de la danse, mais ça pourrait être le cas. C’est un peu ta vie, en quelque sorte.

"Et je suis certaine que tu pourrais te débrouiller sans problème pour tout ce que tu mentionnes."

Bon, le tango, avec toi, pas tout de suite. Peut-être la prochaine danse, quand tu seras un peu plus en confiance, qui sait ? C’est bien connu, tu es une fille qui déteste les garçons, mais tu es la première à les inviter pour danser. Comme quoi...

"Tu t’en sors bien je te dis, arrête de t’inquiéter."

Il ne le remarque peut-être pas, mais tu lui laisses parfois la possibilité de diriger tes pas, vos mouvements. Et toi, fidèle partenaire, tu restes éternellement présente pour le corriger subtilement.

"Qu’est ce que ça change que tu sois d’ici ou non ? Ce qui compte, c’est l’instant présent."

Il a tout compris, il n’y a que toi et lui. La foule pourrait disparaître, la musique se stopper brutalement, le bâtiment s’effondrer et l’univers imploser que rien ne pourrait vous arrêter. Dans votre monde, il y a une mélodie éternelle, un mouvement perpétuel, et vous êtes les décideurs de cette bulle.

Et rien, absolument rien, ne pourra la faire éclater.