Epreuve 2 - SWORD AT ONLINE RPG & UP THE ANTE

La rouquine s'était retrouvée ici, à cette fichue fête sans savoir pourquoi elle était là, comment on l'avait embarquée là-dedans, jusqu'à quand elle devrait rester. Elle détestait les soirées mondaines, même si elle en avait déjà fait beaucoup avec son ancien boulot de traductrice. Malgré tout, elle avait décidé de faire un effort surhumain en enfilant une belle robe rouge, elle s'était maquillée, avait coiffé son carré pour plaquer ses cheveux en une multitude de tresse formant un chignon complexe. Elle avait des petits talons et une jolie pochette argentée. Et elle détestait ça.

Devoir parler, sourire poliment, se montrer courtoise et aimable avec cette bande de babouin dégénéré lui donnait envie de reprendre sa masse favorite et de tout envoyer valser. Quoi que la musique qui passait dans cette soirée ne se prêtait pas vraiment à la valse. Trop hispanique, le tempo n'aurait pas collé à ce genre de danse. De toute façon, Yagi ne savait pas valser. Et elle n'aimait pas danser.

Puisqu'elle était seule, la jeune maman était aussi la cible de tous les célibataires de plus de cinquante ans. Il fallait qu'elle se trouve un groupe de filles ou un protecteur si elle voulait passer une soirée tranquille, mais qui choisir ? Elle ne reconnaissait personne et n'aimait pas s'incruster dans des conversations barbantes qui ne la concernait pas. Et il était bien peu probable que l'ont ait besoin d'une interprète japonais-anglais. Bien peu probable en effet.

Alors Yagi restait près d'une tables, son verre de pétillant à la main, sa pochette dans l'autre et elle désespérait de trouver un interlocuteur qui soit un minimum intéressant.

"Non mais tu verras, c'est juste pour les sponsors, t'aura pas besoin de danser" "Ah mais en fait j'ai eu un coup de téléphone de la marque, ça serait top si tu pouvais danser, en fait." "Il va falloir que tu danses, c'est dans ton contrat."

Trois phrases à trois jours d'intervalle, à chaque fois. Il pensait s’pointer dans sa tenue de dresseur, serrer quelques mains et hocher la tête quand on lui parlerait, mais le monde avait décidé d'être relou. Le pire, c'est que c'était à peine quelques heures avant la soirée qu'on l'avait obligé à se trémousser. Le temps de regarder deux trois tutos sur internet et v'là qu'il était (presque) expert en Rumba (pas du tout). Heureusement, ça allait pas être un truc trop compliqué.

Bon, l’truc, c’est qu’il fallait bien trouver quelqu’un avec qui danser. Fenrir, il a pas envie. Mais si c’est pour les sponsors, alors il joue le jeu. Il prend son courage à deux mains, puis il cherche dans la salle quelqu’un avec qui il aimerait bien danser. Même dans son entourage, il aurait probablement pas trouvé, en y réfléchissant bien. De toute façon, avec son mètre quatre-vingt seize, tout le monde lui arrivait au torse, alors une personne ou une autre, hein.

Puis son regard s’arrête sur une rousse, avec une coiffure impeccable. Lui-même s’était efforcé de faire un petit effort, ses cheveux attachés dans un chignon ravissant. Il s’approche avec sa discrétion inexistante et tente de communiquer.


”Eh ! Euhm. B’jour ! Jm’appelle Fenrir et euhm… v‘voulez danser ? J’garantis pas d’être le meilleur, par contre.”

C’était une approche éclatée, mais c’était une approche quand même. Une main derrière la tête, l’autre tendue vers la rousse, tout ce qu’il espère, c’est de juste pas prendre un giga vent. Parce que bon, à tous les coups, ça finira dans les tabloïds de la région le lendemain et que sa carrière a vraiment pas b’soin d’ça.

Elle ne l'avait pas entendu approcher, trop occupée qu'elle était à jeter des regards assassins à une bande de dinde en train de glousser. Elle tourna ses yeux bruns vers le jeune homme qui cligna des paupières avant de saisir sa main sans faire de chichis. Rien qu'à sa manière de parler, Yagi savait qu'il serait une compagnie plus franche et agréable que cette bande d'autruches au cou gonflé d'orgueil qui étaient dans la salle.

- "Pourquoi pas ! Vous vous y connaissez en Rumba ou en ChaChaCha ? J'avais espéré des valses parce qu'il suffit de compter, mais la sensualité est de mise ce soir apparemment."

Elle lui avait offert un sourire ravageur pour adoucir son propos, mais elle n'en pensait pas moins. Ils étaient là pour faire des ronds de jambes, se faire bien voir, obtenir des contacts, des contrats (et peut-être d'autres choses quand on voyait les dindes glousser autour d'un vieux monsieur).

Yagi se félicita d'avoir pris une robe, certes très jolie, mais suffisamment évasée pour pouvoir bouger comme elle le souhaitait. Arrivant à mi-mollet et portant un jupon par dessous, elle aurait été plus indiquée pour un twist ou un rock, mais les danses sensuelles feraient largement l'affaire. Elle jeta un oeil curieux vers son cavalier. Plutôt beau garçon, il n'avait pas l'air d'être habitué à ce monde de raffinement, ce qui convenait parfaitement à la jeune maman qui était plutôt du genre à traîner dans la boue que dans les strass et les paillettes. Posant une main sur l'épaule du jeune homme elle l'interrogea :

- "Premier bal ? Vous n'avez pas l'air à votre aise"

Si elle devait se mettre à conduire, ils auraient l'air plus ridicule qu'autre chose, mais après tout, ce la mettrait peut-être un peu de piment dans leur soirée. Cette dernière risquait de la faire mourir d'ennui alors qu'elle avait survécu à maintes batailles.

Bon, elle l’envoie pas chier, ce qui est quand même un plus non négligeable. Et puis elle a l’air un peu plus fun que les glousseuses qu’il a vu un peu plus tôt en entrant dans la salle. Il hoche simplement la tête alors qu’il tente maladroitement de se mettre en position, chemise ouverte sur quelques boutons, comme dans la vidéo, pour pouvoir un peu respirer.

”Vu que j’y connais absolument rien en ChaChaCha, ça va être la Rumba, hein ! En plus, mon boss m’a glissé de m’entraîner, alors bon.”

Avec une franchise qui détruit un peu toute sensualité naissante, Fenrir tente de guider le couple dans cette danse. Dans ses mouvements qui sont peut être un peu trop brusques et un peu trop rapides, il vient prendre la main de la rousse pour la faire tourner. Dans un moment un peu plus doux, il répond à son oreille.

”Premier et dernier, j’crois. Un d’nos sponsors est fana de danse, il voulait absolument m’voir à l'œuvre."

Mais son truc, c’est plus le combat et la survie que la danse sensuelle, alors il fait comme il le sent.

”J’suis surpris d’voir que vous étiez pas d’jà en train de danser. Vous assurez carrément.”

A vrai dire, il se laisse même presque guider. Tout devient plus facile, de son point de vue, alors que de l’extérieur, il est probablement un peu ridicule, comme un Rocabot surexcité qui bouge dans tous les sens.

”Et vous, qu’est-ce qui vous force à rester ici et à v’nir ?”

Parce que lui avait déjà donné dans les restaurants chics en étant mal à l’aise, alors c’était qu’la suite logique. Bientôt, les sponsors le déguiseraient en Pingoléon pour aller faire du patinage artistique, si ça continuait. La musique est lente et douce, et elle commence à s’installer dans le crâne du dresseur de pokémons dont l’équipe doit bien rigoler, dans les gradins un peu plus haut.

”J’suis pas à l’aise, mais c’pas désagréable !”

Elle ne put s'empêcher de ricaner quand il parla du sponsor fan de danse. Cela expliquait sans doute pourquoi autant de gens importants s'étaient retrouvés ici et se mettait à danser pour tout, rien et avec n'importe qui. Mais au moins, son cavalier n'était pas mauvais, ses mouvements manquaient un peu de rondeur et de la souplesse caractéristique, mais il connaissait au moins les pas de base. Arrière droit, avant droit, ouverture, arrêt. Il l'avait même fait tourner sur elle-même, il n'était pas exclu qu'il impressionne sa cible ce soir.

- "Le problème de la Rumba, c'est que c'est une danse particulièrement sensuelle et tendre. L'idée est de séduire par... les mouvements autre que ceux des pieds. "

Elle avait dit ça en reculant son pied gauche pour se pencher légèrement en arrière et s'était redressée en laissant le bout de ses doigts frôler le torse de son partenaire. Elle lui expliqua un ou deux mouvements, censé marquer la possessivité. Il y avait aussi la possibilité de danser en "ombre", l'un derrière l'autre avec des mouvements synchronisés, mais à faire en improvisation, ça risquait d'être particulièrement compliqué. Elle s'éloigna d'un mouvement, tenant toujours fermement la main du jeune homme et revient en tournant pour plaquer son dos contre son torse et enrouler sa jambe derrière lui pour se retourner et lui faire face. Finalement, toutes ces soirées et ces réceptions passées à danser avaient payés.

- "Disons que je suis une interprète et une commerçante influente. Je tiens l'une des plus grande auberge du coin. Et j'ai été habituée à ce genre de réception, ça explique la danse. Je trouve que vous vous en sortez très bien pour quelqu'un qui n'est pas à l'aise ! "

Complimenter son partenaire n'était, pour une fois, par le flatterie, mais une simple constatation faite sans la moindre malice. Elle ne se serait pas attendue à rencontrer quelqu'un capable de la divertir vraiment ce soir. Au mieux, elle avait pensé qu'elle trouverait bien quelques naïfs à qui elle parlerait dans une autre langue pour leur faire croire qu'elle ne les comprenait pas tout en les faisant tourner en bourrique à un autre moment. Mais dans l'aura de son partenaire, il y avait quelque chose d'autre, de plus franc, de plus dur. Comme quelqu'un qui sait vraiment ce qu'est la vie contrairement aux autres personnes présentes ce soir. Bousculée par une pimbêche, Yagi grimaça et, cassée dans son élan, elle chuta.

- "Aouch. Pas terrible pour votre sponsor ça... Je ne vous fait pas honneur."

Sensuelle et tendre. Ouais ouais ouais. Vraiment que des adjectifs qui correspondent à Fenrir, ça c’est clair. Il écoute, apprend, s’entraîne. Ses pas sont plus assurés et il y trouve presque une forme de contentement. La danse, c’est presque comme un sport de combat, non ? Alors il n’y a aucune raison qu’il n’y arrive pas.

”J’ai d’la chance d’tomber sur quelqu’un d’compétent, alors !”

Et puis voilà qu’ils se permettent d’être plus proches. Elle vient contre lui, caresse son torse, tandis qu’il prend confiance en ses mouvements. Il vient glisser une main sur sa joue, mais elle s’enfuit et se fait bousculer par une autre danseuse. Il est trop loin pour la rattraper et même avec le réflexe, il ne peut glisser sa main dans son dos pour l’empêcher de tomber.

”On s’en fout d’mon sponsor. Vous allez bien ? Rien d’cassé ? 'pouvez vous r’dresser ?”

Il l’aide quand même à se relever, tenant fermement sa main et glissant la sienne dans son dos. Un regard un peu énervé lancé aux responsables et les voilà repartis sur la piste.

"Franch’ment, ils pourraient faire attention, ceux-là ! Comme si la piste était à eux. Ils sont jaloux d’votre talent, c’est tout.”

Petit sourire en coin vers sa partenaire et il applique méthodiquement les pas appris quelques instants plus tôt. Ses mouvements sont plus fluides, moins bruts. Encore une fois, il vient frôler sa partenaire de danse du dos de sa main.

”Allez, on va leur montrer d’quoi on est capables !”

Et qu’ils étaient clairement les meilleurs danseurs du coin. Même si c’était surtout elle qui portait le duo. Tiens, est-ce que c’était très rumba de porter l’autre ? Probablement pas. Mais il pouvait le faire et si il le pouvait, il le ferait.

Son regard plongé dans celui de la rousse, il mimique les pas, comme une ombre presque bien synchronisée.

Il l'avait aidée à se relever sans s'inquiéter qu'elle ait pu lui causer du tort. Ce type était vraiment pas banal, les circonstances auraient voulu qu'en bonne société, il l'ai aidée à se relever, l'ai raccompagnée à sa chaise pour l'abandonner poliment le reste de la soirée. Hors là, il proposait carrément un concours avec l'autre idiote qui lui avait fait se retrouver le cul à terre. Pour parler vulgairement. Car au fond, sous un verni de bienséance, Yagi était vulgaire.

Avec un sourire carnassier, elle hocha vivement la tête :

- "Avec plaisir, je lui casserais bien le nez à cette pét... pimbêche. Cette pimbêche."

Elle regarda ailleurs, le temps de rougir après s'être laissée emportée. Mais son cavalier l'entraînait déjà dans une dance lascive et délicate. Elle fut agréablement surprise et laissa la musique couler le long de son corps, synchronisant ses mouvements à ceux de son partenaire. Elle n'avait même plus besoin de regarder ce qu'il faisait, ils étaient tellement proche qu'elle sentait les muscles jouer et son souffle approcher et s'éloigner, lui indiquant quel mouvement faire pour l'accompagner. Il y eu un ou deux ratés, des frôlements qui atteignait le cou plutôt que la joue, mais la jeune maman ne s'était jamais autant amusée à une soirée dansante.

- "Ne me dis plus jamais que tu ne sais pas danser je ne te croirais pas !"

Elle riait et continuait de le suivre, puis un grain de folie traversa son esprit et elle changea du tout au tout. Suivant toujours la musique, elle reprit sa main fermement pour danser, tourner et quand elle s'éloigna, son postérieur vint buter contre la pimbêche qui se cogna contre son partenaire de danse. Mais cette vengeance n'apparut même pas à la guerrière qui se contentait de court rond de jambe pour se rapprocher de son danseur. La musique changea pour devenir plus douce et les mouvements de la rouquine suivirent. La femme qui l'avait bousculée et qu'elle avait bousculée en retour se disputait à voix basse avec son compagnon et quitta la piste, furieuse.

- "Je pense que la pauvre demoiselle n'a pas apprécié ce qu'il s'est passé. J'espère que ce n'était personne d'important." Dit-elle pensivement.

Il pouffe de rire, parce qu’il l’aurait probablement soutenue, au cas où elle aurait soudainement eu envie de lui casser le nez. Mais les sponsors n’auraient pas apprécié, ça, non. Alors ils dansent, dansent, et la vengeance ne se fait pas attendre. Un coup de fesses, mérité, qui avait envoyé au tapis la fameuse pimbêche.

”Eh, au pire, c’est juste une question d’maladresse. On a vraiment pas fait exprès, on est qu’des pauvres danseurs !”

A vrai dire, la danse, c’était presque un sport de combat. On apprend des mouvements, puis il suffit d’appliquer le bon au bon moment. Et ça, Fenrir est plutôt bon là d’dans. Le seul problème, c’est que y’a pas trop de place pour l’instinct, dans c’genre de moments.

”J’sais bouger mon corps, c’est l’principal ! ‘puis j’ai eu une excellente prof’ , alors ça aide.”

La musique s’excite à nouveau pour une dernière session de danse et voilà que le dresseur se sent pousser des ailes. Il tire la demoiselle vers lui, la fait tourner dans ses bras, puis la penche en arrière, se penchant ensuite vers elle en la redressant. Il lui semblait avoir vu c’pas la quelque part, que ça soit dans la vidéo ou à la télé. Il la relève ensuite en la soulevant, la portant dans ses bras et la reposant dans un mouvement fluide et aérien.

”Ouah ! z’êtes grave légère ! Un peu plus et on s’envolait tous les deux.”

Il pouffe de rire alors que derrière eux, la musique s’arrête tout doucement. Fenrir reprend sa respiration, la rousse presque dans ses bras.


”J’reviens sur c’que j’ai dis. Si vous êtes encore là la prochaine fois, ça s’ra clairement pas mon dernier bal !”

Parce qu’il a passé un bon moment, dans c’t’histoire.

Yagi venait de voltiger, tourner, danser et elle avait le souffle court, le joue rosie de plaisir et un sourire collé sur le visage, comme si plus aucun problème du monde n'existait à cet instant précis. Il l'avait même qualifiée de bonne prof ce qui, quand on connaissait l'impatience légendaire de la japonaise, était un miracle. Quand il évoqua le prochain bal, elle cessa de sourire un instant pour réfléchir. Y serait-elle présente ? Elle en avait bien envie, mais les moments d'échappatoire n'étaient pas nombreux là où elle vivait.

Pourtant.. Pourtant si c'était pour s'amuser comme ça de nouveau, en apprenant à danser à quelqu'un qui était déjà doué, en faisant tomber des pimbêches et en râlant à deux sur les mondanités... Cela lui aurait plu, ça c'était certain. Elle sourit à son inconnu et hocha la tête :

- "Au pire, quand le prochain bal s'annonce, on s'appelle et on voit si on peut se soutenir mutuellement ! Puis pour votre sponsor... Je pense que vous devriez jouer franc jeu avec lui. Vous m'avez l'air d'être un gars bien, je pense que si vous lui montrer que vous êtes bon dans ce que vous faites... Non... pas bon... Montrez-lui que vous êtes le meilleur. C'est souvent ce qui marche bien sur les patrons. J'en ai côtoyé beaucoup quand j'étais interprète."

Plus elle y pensait, moins elle avait envie de partir maintenant qu'elle avait trouvé quelqu'un avec qui passer une bonne soirée, mais, comme quand minuit sonne pour Cendrillon, Yagi allait sans doute devoir bientôt partir et remplir ses obligations. Elle allait devoir retourner à sa vie, son auberge, sa petite famille, son travail, ses chasses et ses combats. Elle allait devoir reprendre le cours de sa vie après cette brève incartade et elle ne reverrait peut-être pas ce type étrange et son parlé franc.

Cependant, elle ne put s'empêcher de sourire à l'idée qu'elle était ressortie plus riche de cette soirée qu'en y entrant. Et ça lui plaisait que, pour une fois, ce ne soit pas une richesse matérielle.

- "Au fait, je m'appelle Yuzu. Yuzu Himeka. Mes amis m'appellent Yagi !"

Elle s'inclina respectueusement après s'être présentée, comme le voulait les coutumes de chez elle. Puis, avec un sourire mutin, alors que le tempo reprenait elle lança :

- "Ces musiciens ne s'arrêtent jamais ! T'as le temps pour une dernière danse ?"

Il écoute, hoche la tête, impatient. Il veut danser à nouveau. Il veut danser avec elle, à nouveau. Parce qu’ils ont cette alchimie qu’il n’avait ressenti qu’avec un pokémon, jusqu’alors. La confiance ultime, la prise de risque qui paie, l’adrénaline… ouais, c’est tout ce qu’il retrouvait dans les arènes. Qui aurait pu croire qu’il pouvait vivre ça dans ce bal rempli d’imbéciles trop riches à la botte d’Odyssey ?

”Ouais, j’frais ça. Mais bon, j’peux pas non plus leur dire d’aller s’faire voir, c’est eux qui amènent l’argent pour qu’on puisse vivre, y’a pas qu’moi dans l’histoire. Franch’ment, mon manager serait pas très heureux si on perdait c’sponsor.”

Mais il prend le conseil avec plaisir. P’tet qu’il devrait un peu plus écouter son coeur et tant pis pour tout cette histoire de sponsors ? C’est l’amour du combat qui l’a mené ici, pas l’envie d’être un homme sandwich à la solde d’un type riche qui aura probablement hérité de son père.


” ‘chanté, Yagi ! Fenrir… mais ça tu l’sais déjà. Fenrir Richards !”

Elle s’incline, il lui fait un signe de mains. Deux univers, deux coutumes. Il aurait pu lui faire la bise, mais il s’était dit qu’après la danse folle qu’ils v’naient de partager, c’était pas le bon ordre. On lui en voudrait pas s' il s’en tenait pas aux traditions.

Puis la musique reprend.

Puis son envie aussi.

Il n’attend qu’une chose, qu’elle lui propose. Elle doit penser la même chose, parce qu’elle le guide vers la piste une nouvelle fois.

”J’ai t’jours le temps pour une danse avec toi !”