Epreuve 4 - ESQUISSE/VALORAN'S BATTLEFRONT & SWORD ART ONLINE RPG

Droite, gauche, droite, droite... Je tourne, tourne, et tourne encore dans les rues, tentant désespérément de trouver mon chemin. Mais je dois me rendre à l'évidence, me voilà encore perdu. Pourtant, cette fois, je m'étais concentrée, ne perdant pas Sal' de vue. Si seulement elle ne s'était pas arrêtée devant un spectacle ambulant, sans me prévenir... Car moi, comme d'habitude, j'avais continué à avancer dans les grandes rues de Démacia, le nez en l'air pour admirer les hauts bâtiments blancs et gris qui s'étendaient à perte de vue. Du marbre, du marbre partout... Ce fut un rayon de soleil se reflétant sur du marbre blanc et m'arrivant droit dans les yeux qui me réveilla de mes rêveries. J'avais regardé autour de moi quelques instants, tentant de comprendre ou j'étais, mais aucun bâtiment ne pouvait m'aider, dans la position ou je me trouvais. C'était pour cela que j'étais donc partie en tentant de me souvenir de mon chemin, et que je m'étais retrouvé... Encore plus perdu.




Ce bâtiment... Je l'ai déjà vu... Je geins en m'asseyant, m'apprêtant ai abandonner. Je reviens sur mon point de départ, toujours... Quelle plaie d'avoir créé une ville aussi grande... Deux enfants passent devant moi en courant et riant, et je relève la tête, la tentation de me changer en elles se faisant plus fortes. Mais les humains n'aiment pas que je connaisse leurs pensées... Un souvenir lointain me revient, et je souris doucement. Je m'étais retrouvé dans une situation similaire, il y a bien longtemps...
Je regarde autour de moi, tentant de retrouver ou je suis. Mais la forêt est immense, et ma maman a disparu alors que l'on jouait ensemble. Je suis toute seule... La panique me gagne et je me mets à courir dans tous les sens, les larmes aux yeux. Et si personne ne me retrouvait ? Et si je restais là pour toujours ?! Des inquiétudes se forment dans mon esprit sans que je ne puisse les contrôler, et je me mets à pleurer, me mettant en boule au sol. Je veux ma maman... Un papillon de la forêt vient se poser sur mon nez et mon sho'ma l'enveloppe doucement, me faisant ressentir son calme. Il a raison... Je dois me calmer... Maman ne me laisserait pas seule dans la forêt... Bien sûr que non... Je souris doucement, louchant pour continuer à le regarder. Il est magnifique... Mon inquiétude s'envole, toute mon attention se concentrant sur cet être aux ailes colorées. J'ai envie d'être lui... De découvrir la joie de voler... Je suis à deux doigts de me transformer, mais je secoue la tête, le faisant fuir sans le vouloir. Non, je ne dois pas, maman me dit toujours de ne pas me changer en animal trop petit, car sinon elle ne me retrouverait plus... Et si elle me cherche, je ne dois pas disparaître... Je tente de trouver son sho'ma dans les environs, mais la forêt est trop dense d'émotions, de pensées, de vie, je n'arrive pas à la repérer. Les inquiétudes reprennent et je me relève, prête à repartir à sa recherche. Mais alors que je me remets à marcher, une grande ombre se place soudain sur moi et je m'arrête, levant la tête vers le ciel. Un énorme oiseau arrive sur moi... Mon instinct de défense s'active et je saute sur le côté, prenant l'apparence d'un lézard à côté, et me cache sous une racine. Lui aussi a peur... Je me recroqueville sur moi-même, mais l'oiseau se pose simplement au sol avant de prendre une forme... Oovi-Kat ? Je déploie mon sho'ma un instant avant de courir hors du trou, reprenant ma forme, et saute dans les bras de ma mère, lui exprimant silencieusement toute ma peur. Elle me serre contre elle, m'envoyant des ondes de douceur et de calme. Ma maman m'a retrouvé... Je me calme doucement tandis qu'elle s'assoit, et comprend qu'elle a eu très peur. Un dialogue silencieux s'installe alors, des images et des pensées se mêlant tandis qu'elle me donnait des conseils.




Je ferme les yeux, profitant de ces souvenirs anciens. Sur mon île, j'étais déjà trop curieuse pour qu'on me retienne... Après cet épisode, plus rien n'avait arrêté ce que ma mère appelait affectueusement des "bêtises", prenant le sens de "découverte" pour les humains. Doucement, je me relève, profitant encore de ce souvenir qui m'avait permis, pendant quelques instants, de retrouver cette connexion magique avec mon île et ses habitants. Cette connexion, je la retrouverais, je le sais, lorsque j'aurais fondé ma Tribu... Elle comportait déjà trois membres après tout ! Sal', moi, et Nidalee... Bon, cette dernière n'était pas encore au courant, mais ce n'était qu'un détail... Je me concentre, tentant de retranscrire en mot ce que ma mère m'avait fait ressentir ce jour-là. C'était difficile, car la langue était si restreinte...

- Souviens-toi de cette leçon, ma chérie, car dans le futur, je sais qu'elle te servira : lorsque tu es perdue, ton esprit voudra te faire baisser les bras, abandonner, mais toi, tu relèveras les yeux, car tu trouveras toujours une solution... Il faut juste savoir où regarder...

Relever les yeux... J'obéis, et le ciel bleu, soudain, me fait comprendre la solution. Lorsque j'étais petite, maman m'avait retrouvé grâce au ciel... Je prends une grande inspiration et mon sho'ma enveloppe un oiseau non loin, me faisant prendre sa forme. La liberté de voler, la joie de planer et de se laisser aller aux vents... Son esprit est doux, comme une plume... Je bats des ailes et m'envole pour prendre de la hauteur, profitant de cette sensation.

- Cui cui, cui cui cui ?

Bon, demander à l'oiseau si il voulait être mon ami ne faisait pas partie du plan, mais je m'en moque, je suis sûr qu'il aurait pu être un ami formidable. Lui n'est pas de cet avis, puisqu'il s'envole au loin, m'ignorant. Bon, d'accord... Je plane au-dessus de la ville, me reconscentrant. Sal'... Elle ne devait pas être compliquée à repérer, colorée comme elle est... Ses émotions me parviennent soudain et je les suis, touchée que son inquiétude soit si grande. Là... Elle est là... Je descends en pique et reprends ma forme pour lui sauter dessus, lui exprimant mon soulagement sans mots. Neeko est devenue grande...

Gauche, droite, gauche... Yagi n'avait pas la moindre idée d'où elle allait. Elle avait une après-midi entière de libre, dans une ville qu'elle ne connaissait pas et elle avait décidé de se laisser porter par ses pas et de se perdre avec délectation dans les rues de la ville. Elle avait vu passer un petit spectacle de rue et elle s'était arrêtée une seconde ou deux pour en profiter, mais avait bien vite repris sa route. Au bout d'un moment, elle ne se retrouvait dans une toute petite ruelle qui finissait en cul-de-sac. Pas de bol. Énervée de se retrouver coincée, elle voulu retourner sur la place où se trouvait normalement le spectacle, mais elle n'avait pas la moindre idée de comment y aller. Elle fit quand même demi-tour et repartit jusqu'au croisement suivant où elle vit un enfant, par terre en train de pleurer et un autre inquiet qui le regardait pour voir comment il allait. Il s'était probablement casser la tronche en tombant. Yagi regarda ce gamin pleurer et ça lui rappela un vieux souvenir qu'elle ne put retenir.

Yagi était dans la petite forêt près de la maison, elle avait suivi son grand frère qui avait décidé de rejoindre ses copains à vélo et la rouquine qui était à pied n'avait pas réussi à suivre. Elle était maintenant assise sur une vieille souche en train de pleurer, ne pouvant pas rentrer à la maison, ni partir à la recherche de son frère. Rien ne pouvait fonctionner, elle allait rester là perdue à jamais et mourir de faim et de soif. Elle commençait déjà à avoir soif, alors elle se mit à pleurer encore plus fort. Sa mère lui avait toujours dit pourtant de ne pas s'éloigner de la maison pour ne pas se perdre et elle ne l'avait pas écoutée, elle n'en avait fait qu'à sa tête.

Elle était bien punie maintenant qu'elle était là, seule sur sa souche. En plus, les bruits de cette forêt était effrayants, il y avait des grenouilles dans une mare plus loin, des oiseaux qui avait l'air de grincer et de croasser plutôt que de piailler. Yagi pleura de plus belle quand elle vit une araignée remonter le long de la racine de sa souche et courut se réfugier près d'un autre arbre. Ici il y avait des bêtes, des petites bêtes, pas des grosses bêtes comme à la ferme. Yagi s'essuya le visage en continuant de pleurer, alors que les mots de son frère lui revenaient en mémoire. Elle renifla un gros coup et grimpa à un arbre pour prendre de la hauteur et regarder aux alentours pour voir si elle voyait la maison. Elle s'écorcha les genoux, elle avait mal mais elle devait continuer.

Elle grimpa le plus haut possible et tourna le regard pour scanner les environs, la main en visière pour se protéger du soleil. Elle mit ses mains en porte-voix, la maison n'était pas si loin et elle se mit à crier : "Maaamaaaaaaan". Elle le cria plusieurs fois et redescendit de son arbre pour courir dans la direction de la maison. Elle finit par retrouver le chemin qui menait hors de la forêt et elle le redescendit en souriant et sautillant. Quand elle arriva en bas du chemin, son frère était là avec sa bande de copains sur leurs beaux vélos. Il fronça les sourcils en la voyant descendre de la forêt et leva les yeux au ciel pour l'accueillir.

- "J't'ai déjà dit de pas partir dans la forêt toute seule. T'as utilisé ma technique pour rentrer ?"

- "Oui ! J'ai retrouvé le chemin !"

Son frère lui ébouriffa les cheveux et la serra dans ses bras. Il avait sortit le petit vélo de sa soeur et l'avait posé contre le muret de la maison, pour qu'elle puisse les accompagner dans leur balade. Yagi sauta sur place et enfourcha son vélo, oubliant totalement ses écorchures et ses genoux qui l'avait fait souffrir quand elle avait grimpé à l'arbre. Elle était prête à partir sur son vélo pour vivre de nouvelles aventures avec son frère et ses amis.

Yagi rouvrit les yeux, le petit garçon qui était tombé était toujours en train de pleurer et la jeune maman s'approcha de lui pour lui ébouriffer les cheveux et le consoler de sa chute. Elle lui expliqua que ça allait aller, qu'il fallait rentrer à la maison et désinfecter la plaie, puis qu'il pourrait retourner jouer sans problème. Le gamin se releva en reniflant et partit.

La jeune maman sentit le vent s'agiter et elle vit un arbre s'agiter. Le conseil de son frère résonna dans le vent et revint à ses oreilles : Souviens-toi toujours. Quand tu tu seras perdue, au lieu de rester figée, il faut que tu prennes de la hauteur, que tu relèves la tête et les yeux pour voir plus loin. Ensuite, si tu ne vois rien ou que tu ne peux pas bouger, tu cries de toute tes forces pour qu'on te retrouve. Avec un sourire, elle secoua doucement la tête et s'approcha de l'arbre pour y grimper. Elle n'était plus aussi souple que dans sa prime jeunesse, mais elle s'en sortait très bien et atteignit le sommet en un rien de temps. Elle mit sa main en visière afin de scruter les environs et repéra assez facilement la place centrale grâce aux nombreux fanions qui la décorait. Sa famille se trouvait forcément là-bas et Yagi redescendit pour courir dans la direction de la fête.

Arrivée sur la place, Yagi sentit un petit corps s'écraser contre elle et la serrer de toutes ses forces. La jeune maman serra son fils dans ses bras et embrassa son mari avant de lui donner un coup de poing dans l'épaule. Après tout cet imbécile l'avait laissée se perdre sans la suivre comme à leur habitude. Pourtant, elle avait retrouvé des couleurs dans la silhouette sombre et habillée tout de noir de son époux. Elle avait grandit... Et elle était de retour à la maison.