"Non, je vous jure que c’est une histoire de fou. En gros, l'école, c’était pas mon truc. Bon, déjà parce que je suis pas un des gosses de riche de Zeus, le quartier bourgeois d’Olympus. Du coup, dès que ça a été possible, on m’a envoyé bosser dans des restaurants. Pourquoi les restaurants ? Parce que j’étais pas trop mauvais quand il s’agissait de faire à manger pour mon père qui rentrait tard de l’usine.
Du coup, j’ai bossé dans les petits snacks d’Hadès. Tu vois celui qui est entre la grande rue et Thanatos ? Voilà, celui-là. Au début, c’était rien de bien fou. “Bonjour monsieur, oui monsieur, frites Soda cool avec ça monsieur ?” Autant dire que c’était pas l’éclate, mais que ça ramenait de quoi payer les factures.
Enfin, on est pas là pour me plaindre. L’idée, c’est que les recettes que j’ai pu étudier, elles sont sympa, hein, mais ça tourne un peu en rond. Au bout d’un moment, quand c’est la quinzième fois que tu manges du Verpom en sauce, bon, hein. Alors j’ai mélangé des trucs. De la tarte au Verpom avec des cuisses de Galifeu, de la queue de Ramoloss sauce Baie Nanab, du sucré salé un peu bizarre. Parfois, ça marchait. Parfois, c’était complètement raté.
Enfin bref, un jour, j’ai l’illumination. Truc de fou, je mélange le Tacos et le Burrito. Et ça, ça devient… le Tacitos. Enfin, c’est un peu spécifique et je peux pas trop te révéler la recette secrète, mais c’est trop bon. En plus, c’est suuuuper simple à faire. Mais j’ai pas le droit d’en parler. Mais tu peux me faire confiance, hein. C’est trop cool.
C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Cadenza. On avait le même genre d’état d’esprit super créatif, donc ça a matché super vite, tu vois. Elle, son truc, c’est la robotique. Parfois, elle me propose des supers idées pour des restaurants. Mais je suis plus dans le business, alors je peux pas en faire grand chose.
Enfin, l’idée c’est que j’ai ouvert une échoppe. Puis un stand. Puis un restaurant, puis deux, puis trois. A ce moment-là, j’ai 22 ans et j’ai pas la moindre idée de ce que j’fais. Heureusement, j’ai mes deux anciens boss derrière ! Ils me coûtent un peu cher, mais ça m’évite de couler, quoi.
Et voilà, le moment phare de l’histoire. En gros, un jour, y’a le cousin de Cadenza qui vient dans un de mes restaurants alors que je suis en train de discuter. Il a l’air super cool, son cousin. Et un peu effrayant, aussi. Donc il arrive alors que je suis avec les deux chefs et en deux temps trois mouvements, il me tend sa carte pro. Tu sais qu’il bosse pour Odyssey ? Il me dit qu’il veut goûter le Tacitos parce qu’il représente l'entreprise, tout ça.
Bref, je lui fait le plat, il mange ça avec une fourchette et un couteau ALLÔ ? Clairement pas habitué à manger des snacks, lui. Bref, il aime beaucoup et il commence à parler de racheter les restaurants. Mon ancien boss est pas d’accord, il dit que tout marche très bien comme ça.
Le cousin me demande un dessert alors je pars en cuisine lui faire et quand je reviens, ils sont en train de parler contrat. Je sais pas ce qu’il leur a dit, mais à priori c’était super convaincant, parce qu’ils se sont vite retirés de la conversation. C’est marrant, je les ai pas vus depuis, d'ailleurs.
Enfin bref, Odyssey me rachète les restaurants. Histoire de fou, non ? Ils rachètent les droits du Tacitos pour être les seuls à avoir le droit d’en vendre, ils rachètent les restaurants qu’ils gardent sous le même nom et moi, je repars avec une belle somme en poche.
Au début, je savais pas trop quoi faire avec toute cette oseille. Je pensais sponsoriser une écurie de dresseurs, parce que c’est ce que font les gars riches dans cette ville, mais c’est le cousin de Cadenza qui m’a glissé à l’oreille que je ferais un très bon manager et que plutôt que de juste donner de l’argent, je pourrais plutôt la gérer du début à la fin. Comme ça, je terminerais pas dans la rue direct, quoi.
Et bah tu sais quoi ? J’ai jamais été aussi heureux de ma vie. Les arènes, les médias, les dresseurs, c’est mon truc. Pousser les gens à être les meilleurs, aussi. Franchement, je le remercierais jamais assez."