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Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE

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MessageSujet: Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE EmptyVen 11 Fév - 18:14



Epreuve 4




Enoncé

Duo Echo – Épreuve de Marie : Souviens-toi de cette leçon

« Ô ma fille, souviens-toi de mes enseignements.
De mes mots, du ton de ma voix,
De mes mains tendres et de mes lèvres creusées par le temps,
Un jour, cette leçon te servira »

Les conseils des anciens sont des trésors inestimables qu’il faut savoir écouter et chérir. Qu’ils soient basés sur l’expérience, l’instinct ou les présages lus à travers les lignes de la main, ils encadrent une ligne de conduite qu’il est conseillé de suivre. Transmettre une leçon est aussi offrir une partie de soi, que son élève ou enfant pourra emporter autour du monde. La leçon est un souvenir, une image à travers le ciel, une voix douce ou rocailleuse que l’âge ne saurait altérer. À ce moment précis où tu te tiens face à l’inconnu, cette leçon te revient et t’aide à te décider.

Dans cette épreuve en duo, les deux participants doivent s’axer autour d’une leçon ou d’un conseil. La manière autour de laquelle s’articulent les participations est laissée entièrement libre aux champions. En effet, un personnage peut transmettre une leçon à un autre personnage OU les deux personnages peuvent recevoir tous les deux la même leçon OU les deux personnages peuvent transmettre une même leçon ; etc...

Type

Épreuve sur 2 jours : (samedi 12 février 00h00 au dimanche 13 février 23h59)

Chaque joueur devra pour cette épreuve rédiger un unique post d’une longueur maximale de 1500 mots. Dans ce type de Duo, les textes ont la contrainte de faire écho l’un à l’autre de la façon qu’il vous plaît. Cela peut-être l’introduction dans vos textes d’un même personnage, l’exploitation d’une scène similaire, une conduite sensiblement identique. Bref, laissez libre cours à votre imagination ! Les règles sont assez souples concernant le type d’écho choisi, mais essayez au maximum de jouer le jeu. Utiliser le même code de présentation n’est par exemple pas suffisant, de même que d’utiliser la même phrase en début de post sans autre lien. Les binômes disposent de deux jours à compter de sa révélation pour finaliser cette épreuve.

Le choix du forum devant débuter le RP revient aux champions. C'est à vous ♪

Énigme (IV) : Je m’en délecte avec ardeur, oubliant faim et manières.
Marie Klinton
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MessageSujet: Re: Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE EmptyDim 13 Fév - 15:34

Skye Walker
Skye & Atlas:

«Ah, sale bâtard!» l’entendait-on dire alors qu’elle et son téléphone basculaient dans l’inconnu. Alors qu’elle flottait dans le vide, la caméra filmant les ténèbres,  une douce voix lui parvint.

«Va» entendait-on «Ceci sont tes tribulations. À toi d’en trouver le sens… et de changer le cours du temps. »

«Ouch!» entendait-on alors que la noirceur laissait place à un calme pâturage. Skye venait de tomber le cul à terre, et s’en suivit un hoquet de surprise. «Des pokémons sauvages!» murmura-t-elle, émerveillée. La caméra se voit braquée sur un troupeau de Keunotors qui n’étaient même pas apeuré de la voir. Un gémissement, faible, se fait entendre, et la caméra se retourne pour filmer le visage de Skye; en arrière-plan nous pouvons voir un autre garçon par terre, l’air inconscient.

«Donnez-moi une seconde, je-»

La vidéo coupe.



Combien de temps avaient-ils passé ainsi? Sur ses genoux, la tête aux cheveux noirs s’agite, et Skye se réveille en sursaut. «Doucement» dit-il d’une voix calme, «tu t’es cogné la tête en tombant, je crois»

Ah, oui; parce qu’au fond, il ne savait pas vraiment ce qui lui était arrivé.

«Je m’apelle Skye»


«On est le jour… 33 de notre arrivée à Joliberges. Je commence à désespérer, je vais pas mentir. Damien et moi sommes les premiers à être arrivés ici, mais pas les seuls.»

On voit Skye, sans perruque ni verres de contacts. Fatigué. Il sait qu’il est dans son passé, et Damien aussi. Dans une région qui, pour lui, est disparue des centaines d’années plus tôt. Galar…

«Il y a un trou dans mes enregistrements»

Skye avait rapidement manqué de pile, et son chargeur n’était pas compatible avec les prises de courrant.

«J’ai trouvé un Mostima hier. Il vit dans mon téléphone désormais, je devrais donc pouvoir continuer à faire un journal de nos activités…»

Un soupir.

«Comme je disais, d’autres sont arrivés. Mais personne ne reste ici bien longtemps, sauf nous deux. Mais ça nous a permis de comprendre un peu ce qui se passait. Les autres aussi ont entendu cette voix quand ils sont arrivés. Ils ont changé quelque chose dans leur vie, obtenu quelque chose, et aussi vite ils sont repartis. Il y a quelque chose ici qui nous pousse à travailler qui on est, hors de notre temps, de notre quotidien. Mais nous deux… on ne sait pas. Et c’est terrifiant. Je veux retourner à la maison. À mes problèmes.»



Heureuse, collante, sans gêne aucune, Skye s’écrase juste à côté de Damien, sans se préoccuper de sa bulle et de ses besoins. Elle l’aime bien, bien sûr; Skye forme des crush comme elle change de chaussettes. Ça ne rend pas son amour moins vrai, juste parfois déroutant. Elle a allumé sa caméra en mode selfie pour prendre une photo d’eux deux, sans prévenir. Tout sourire, le bras autour du garçon. Lui n’a pas le cœur à rire, et le repousse. Avec douceur, qu’elle se dit, et pourtant elle sent ce rejet comme personne d’autre. Son sourire trésaille un peu, mais elle s’installe à meilleure distance du jeune homme.

«Tu connais la légende de la Cornèbre?» dit-elle, l’air de sortir ça de nulle part. Elle ne savait comment l’aider, mais peut-être ces mots doux pourraient aider son humeur.

«En gros, c’est l’histoire d’une Cornèbre qui a soif. Elle trouve une cruche remplie d’eau de pluie, et tente de boire l’eau; mais son bec est trop court, et la cruche trop profonde. Plus elle essai de boire, plus elle se déshydrate. À un moment elle abandonne; et puis lui vient l’idée de mettre des cailloux dans la cruche pour faire monter le niveau de l’eau.»

Elle s’arrête, lui souriant tendrement. Comprendrait-elle ce qu’elle tentait de lui dire? Elle aurait pu le lui expliquer, mais après tout c’était à lui d’en comprendre ce qu’il avait à comprendre. Elle-même, ces jours-ci, elle ne savait trop qu’en faire. Elle ne voulait pas abandonner l’idée de retourner parmi les siens, mais elle ne voulait pas non plus se tuer à la tâche. Clairement, ils n’approchaient pas le problème par le bon angle.

Peut-être que d’arrêter d’essayer, c’est ça, leur meilleur angle.


Caméra installée contre quelque chose d’invisible, Skye s’installe devant son téléphone, s’accoudant au bord de la table.

«Ça doit faire… 3 mois? Qu’on est arrivés ici» dit-il tout bas. «Je m’ennuie de tout le monde. Des encouragements de Marshall, des chicanes ridicules avec Ryuka. Mais être ici, ça me dit. Ça me prouve. Qu’enfin, il y a mieux. Il y avait mieux. Je parle pas des gens, je parle de al condition humaine. Ici on ne manque de rien. On a pas besoin de travailler de l’aurore à minuit, de se tuer à la tâche. On peut rire, on peut pleurer, sans jamais se presser. Si je retourne chez mois… j’espère que je n’oublierai pas. Mais…»

Un bruit attire son attention, le faisait détourner son pâle visage. Un doux sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’en fond, on voit Damien, l’air encore endormir. Skye retourne son attention sur la vidéo.

«Peut-être que c’est pas mon destin, de repartir. On verra»



Installée dans l’herbe, Skye s’affaire à étendre un canevas au sol, protestant alors que leurs petits pokémons s’empressait de venir piler dessus. Elle riait, grondait doucement, repoussait les petits intrucs. Puis elle installa dans des assiettes en papier une quantité astronomique de peinture. Elle s’était enfin décidée à meubler un peu la petite maison bien vide qu’on leur avait laissés, à Damien, elle, et les quelques autres déplacés. Les murs étaient vides, mais ils avait un lit et une cuisine, aussi jusque là elle ne s’était contentée.

Mais aujourd’hui, ça changeait. Ils allaient faire une toile commémorative de leurs 99ème jour d’arrivée à Joliberges, aidés de leur pokémon.

La journée se termina dans le chaos, les rires, et de la peinture partout. Heureusement qu’elle avait prit de la gouache lavable, quand même; son toudoudou s’était complètement roulé dans la peinture rose et avait bondit sur la toile (et l’herbe) pour laisser ses traces un peu partout. Damien était bien concentré, ses sourcils se rejoignant presque pour former une seule ligne; et Skye, elle, n’avait pu s’empêcher de venir l’embêter. Son index s’était plongé dans un restant de peinture mauve, pour se poser ensuite tel un papillon sur le bout du nez de Damien.


Des lèvres se pressent sur les siennes, douces, chaudes. Prise au dépourvu, elle passe ses bras pleins de peinture autour de son cou, ses mains se posent dans ses cheveux, pour l’attirer à elle, pour lui dire que ce baiser avait été tant désiré., elle qui avait failli abandonner. Elle qui n’avait pas l’habitude de la réciprocité, elle ne comprenait pas ce qu’elle avait bien pu faire pour le mériter, ce baiser. De larmes de bonheur, grosses et lourdes, quittèrent le coin de ses yeux pour glisser contre sa joue. Entre deux inspirations, elle laisse les lèvres se décoller des siennes, juste pour mieux les retrouver.

Et voilà qu’elle l’attirait vers elle, pour se rouler dans l’herbe un peu avec lui. Batifoler au milieu des pissenlits.

Mais alors qu’elle aurait dû sentir l’herbe folle sous elle, elle se retrouva en chute libre. Ses bras tentèrent de s’accrocher à Damien, mais elle ne pouvait déjà plus sentir sa chaleur, comme s’il n’avait jamais été là. Elle allait vite, trop vite, comme si elle allait s’écraser mais sans jamais toucher le sol, son cœur au bord des lèvres, les larmes aux yeux. Une lumière éblouissante, en d’autres temps, peut-être, apaisante lui vient, et lui répéta;

«Va» entendit-elle «Ceci sont tes tribulations. À toi d’en trouver le sens… et de changer le cours du temps.»


Un homme d’âge moyen, en sarrau blanc, s’installe devant une arche. Le vrombissement familier d’une génératrice emplit l’air, et pourtant on l'entend très bien.

«Le 13 février 2103, 7ème jour de test. Hier, nous avons envoyé un cobaye à Kanto. Le sujet s’est bien implanté dans la région, comme prévu, changeant le cours de l’histoire.»

L’homme s’arrête, manifestement très excité.

«Aujourd’hui c’est le jour J. L’attente a assez durée, Damien. Je viens te rejoindre.»

Un large sourire s’installe sur ses lèvres alors qu’il active l’arche derrière lui, un film scintillant prenant place derrière l’homme.

«Je connais la suite. Quel genre de futur attend ceux qui passeront après moi. Et pourtant… tant pis pour les autres. Moi, je te retrouverai. À vous, je laisse mes recherches. Changez le cours du temps. Comme moi je le fait.»


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Skye Walker
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MessageSujet: Re: Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE EmptyDim 13 Fév - 16:03

Damien Delaunay
Dusk Lumiris:
Damien:

souviens-toi de cette leçon. ❞
skye [uta] & damien [dl]
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Je trébuche.
Le jour s'éteint, les bruits s'étouffent - j'ai plongé dans l'obscurité. Je flotte dans un océan sans couleurs - une clarté étrange se dessine dans la noirceur où je vogue sans but.
Mon cœur s'emballe.
Où suis-je ?

Mes muscles sont engourdis, mes idées enlisées. C'est comme ces sensations de chute qui nous arrachent quelquefois au sommeil, le myocarde battant et des sueurs froides sur l'échine.
Je tombe.

On me murmure à l'oreille des mots qui m'échappent - d'une voix grave et chaleureuse mais qui ne m'apaise pas.
Qu'est-ce que ça veut dire ?
Mes lèvres restent closes.
« Va… Et souviens-toi de mes conseils. »

La lumière pourfend la nuit - j'aperçois un bord de ciel et puis, dans un heurt, plus rien.

Mes paupières cillent. Une grimace s'arrache à mes traits, et je lève une main tremblante en barrage entre mes yeux et le ciel trop clair. Une ombre se dessine en contre-jour, penchée sur moi. Secoué par la stupeur, je me redresse - une douleur aiguë dans mon crâne me jette à terre. À terre ? Sous ma nuque, sensation douce de tissus moelleux…

« Que…? »

Je m'assieds, à force de gestes cette fois lents et précautionneux.

« … Damien. Je m'appelle Damien. »

Mes yeux formulent les mots que mes idées n'alignent pas - à mesure que je réalise comme ces horizons ne ressemblent en rien à ceux que je connais.
Où suis-je ?

Une bousculade tendre contre mon bras jette mes prunelles en direction de la silhouette qui m'accompagne.
Qu'importe où nous sommes - Rhapsodie est avec moi.



Il ne m'a pas quitté.
Skye non plus.

Les jours ont filé, défilé - tous semblables les uns aux autres et différents. Nous sommes nombreux à être tombés du ciel - et ils sont nombreux à partir. Cinquante-sept jours se sont écoulés, et aucun ne passe sans qu'un de nos semblables ne disparaisse. Des failles s'ouvrent pour engloutir les autres. Ceux qui tentent de les franchir sans y être invités se heurtent à des murs invisibles. Pour une raison que j'ignore, les brèches les rappellent. Peut-être à leur monde.
Aucune ne nous rappelle au nôtre.

Mon monde me manque.
Qu'advient-il de papa, de maman, de Vickie, de Lauriane ? Ai-je disparu de là-bas ? Existe-t-il un autre Damien, qui vit indépendamment de la solitude dévorante qui me ronge ici ?
Mon téléphone s'est éteint il y a bien longtemps. Ici, ça ressemble aux livres d'histoire - mais on frôle les images de nos propres mains désemparées.
Je me noie dans ce passé qui n'est pas le mien.
(C'est drôle, comme mise en abîme, pour un mec qui vit depuis ses quatorze ans en apnée, poursuivi par ce même passé qui le hante comme il l'a forgé).

Un picotement fait frémir mes doigts.

Je soupire, me lève, et rejoins Skye à l'intérieur, dans cette baraque d'infortune - ce toit sur la tête qu'on ne doit qu'à la générosité stupéfaite de nos hôtes d'autrefois. Je m'installe à côté de lui, et lui ouvre les bras. Rhapsodie s'allonge à mes côtés.
Cinquante-sept jours écoulés, et il ne me reste qu'eux.



Mes idées grondent d'orages épuisés. Le roulement des tambours du tonnerre se taisent, enfouis loin dans le tumulte de mes inquiétudes. Mes prunelles esquivent celle qui s'installe à mes côtés, envahissante - sa présence est aussi douce qu'elle est amère.
Point de repère dans cette infinité de tourments, elle représente aussi tout ce que je maudis : cet espace-temps qui ne nous appartient pas. Je viens d'un futur où le monde existe en paix sommaire, et où les accrocs dramatiques n'entachent pas la face de nos jours lascifs - elle vient d'un avenir sombre où nos citadelles se sont écroulées sur elles-mêmes et où il ne reste de nous plus que des histoires oubliées.
Nous n'aurions jamais dû nous rencontrer - ce n'est pas l'ordre des choses. Qu'importe combien son sourire compte, qu'importe combien je cherche sa présence quand elle s'efface - nous ne sommes pas du même monde. Que nous existions dans ce même passé insensé me le rappelle à chaque instant.
Qu'importe combien elle pourrait m'être tendre - il est dangereux de toucher à ce qui doit être immuable.

Je la frôle de mes prunelles fatiguées - sa fable ne m'atteint pas. J'ai cessé de m'extasier des morales des contes pour enfants depuis longtemps.
« On a déjà tout essayé, Skye. J'en peux plus. »
Je renverse ma tête contre le mur dans mon dos.
« Peut-être qu'on devrait juste laisser tomber, et se contenter de ce qu'on a, là, maintenant, tout de suite. »
Toi et moi, qu'importe ce que ça peut bien vouloir dire.



Les jours ont continué de s'écouler. Mentir serait de dire que j'ai tout à fait cessé de chercher une façon de rentrer. Mais, doucement, je me sens m'abandonner au fil des jours qui s'alignent, paisibles, ensoleillés - on vit de services rendus à nos voisins, et d'escapades sauvages dans des terres encore inhabitées, où vivent en paix des Pokémon que les mains humaines n'ont pas encore apprivoisés.

Je me laisse entraîner dans les tournoiements de Skye - elle qui s'est toujours acharnée à sourire quand moi je n'en trouvais pas la force. Même si je n'ai pas tout à fait le cœur à célébrer les mois qui s'étirent, il y a trop d'entrain dans ses yeux pour que j'ai l'audace de me défiler. Alors, je me prends au jeu - les mains dans la peinture, les fringues souillées d'arc-en-ciel de gouache, je fais mine que rien d'autre ne compte que ça. Je peins avec soin, malgré la curiosité du Noctali et le désordre du Toudoudou, et malgré le…

« Eh ! »

Je louche sur mon nez, un instant. Une seconde de trop. Celle d'après, mon pinceau, enduit de peinture bleue, jette dans sa direction une kyrielle d'éclaboussures, qui dessinent sur elle de petits morceaux de ciel. À la guerre comme à la guerre - dans la bataille imbécile que nos hostilités ont engendrée, mon rire éclate, si fort qu'il surprend Rhapsodie que j'entends gronder quelque part sur ma gauche. Notre coin d'herbe n'a plus rien de verdure - nos vêtements plus rien de sobriété. Le souffle me manque, j'ai laissé tomber mon pinceau depuis longtemps. Mes doigts se sont refermés sur l'un de ses poignets, et les siens sur le mien.

« Echec et mat, je murmure, les intonations rieuses. »

Mes prunelles s'égarent. Son souffle m'effleure. Elle a de la peinture rose jusque sur la pommette. Et même un peu de bleu sur les lèvres. Je me penche vers elle, à la fois si sûr et si incertain.
C'est juste un frôler, bouche contre bouche - l'ultime baiser d'un condamné.

À la chaleur se succède un froid glacial ; aux jeux de lumière du soleil sur sa peau, l'obscurité d'une noirceur où je me sens flotter. La sensation de chute, soudaine, me donne le vertige - mon cœur me donne la sensation d'étouffer. Son image s'efface - le portail se referme et, moi, j'ai basculé. La main tendue dans le vide, une supplique qui s'en va mourir sur mes lèvres sans un bruit. La stupeur m'étrangle. Je ne comprends pas.

J'entends le murmure près de moi, comme la première fois. Cette litanie lancinante qui fait brûler les relents d'une injustice amère dans le brasier de mes veines.

« Va… Là où les hommes sont tous hantés ; va, là où les peurs retiennent prisonnier. Le passé t'attend - cesse de le fuir, accepte-le. Ceux qui l'oublient sont condamnés à le revivre. Le cœur nourrit des mémoires qui dévorent, tu sais… Va. Va, vis, et aime. Apprends des passés qui t'enchaînent, libère-t'en et reviens-moi… Va, et souviens-toi de mes conseils. »

Non.
Non.
Je ne veux pas que ce soit ça, pas comme ça - je ne veux pas.
La perdre elle aussi - que se répète encore l'histoire dont les dieux prétendent me sauver.
Pas elle, pas encore, pas comme Arya, pas comme Mana'arii - ma main se referme sur le vide.

« Va… Et souviens-toi de cette leçon. »

Je me heurte au macadam d'une ruelle oubliée. Ne rugit, au lointain, qu'un vrombissement diffus. Mes yeux, hagards, agressés par le jour soudain, s'attardent sur les contours d'une immense bâtisse tandis que je me redresse, tremblant. La centrale désaffectée. Rhapsodie est à mes côtés.
Mes mains fourragent, pressées - mon téléphone s'allume.
13 janvier 2022.

Un soubresaut me secoue.

Là, sur ma main.

Un coin de ciel d'été, tâche de peinture bleue…
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Damien Delaunay
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MessageSujet: Re: Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE Epreuve 4 - DUSK LUMIRIS & UP THE ANTE Empty

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