Sujet: Epreuve 6 - SNK REBIRTH Sam 12 Fév - 18:39 | |
| Epreuve 6 EnoncéSolo Mezzo – Epreuve 6 : « Quoi ! De la Neige en été ? » La routine et le quotidien sont des piliers de stabilité qui permettent à tout être sain d’esprit de chercher une cohérence dans le chaos de l’univers. Mais parfois l’imprévisible vient bousculer la monotonie d’une vie bien rangée, où rien d’étrange ne se passe. Même les esprits les plus obtus se laissent déstabiliser par les plus improbables coups du sort et en viennent peut-être même jusqu’à rêver d’un monde où le champ des possibles est illimité. Qu’en est-il de vous ? Quelle serait votre réaction face à l'inexpliqué ? Cela ne vous laisserait pas indifférent, loin de là, je me trompe ? Entre effroi et extase, le fossé est immense et les nuances nombreuses. Pourtant, vous voilà emporté dans une bulle hors du monde, où seule votre propre conscience peut vous hanter. Dans cette épreuve, un phénomène se produit (imposé) et génère une profonde réflexion chez le personnage qui le chamboule intérieurement. Dans cette parenthèse onirique, il ressent de fortes émotions et se perd dans ses pensées. Cette introspection peut le conforter dans des choix passés ou le confronter à ceux qui restent à venir. Cela peut également concerner une situation, une personne, un souvenir ou s’axer autour d’une émotion précise et puissante. Ce qui est sûr, c’est que votre personnage en sortira changé, avec son lot de certitudes… ou de doutes.
/!\ Attention, le phénomène surnaturel en question est transitoire, de l’ordre de quelques secondes, et agit comme élément déclencheur des réflexions. Lorsqu’il se termine, tout revient à la normale, laissant alors planer le doute sur la véracité de l’instant vécu.TypeÉpreuve sur 1 jour : (samedi 12 février 00h00 au dimanche 13 février 23h59) Il s’agit d’un Solo légèrement corsé, bref une variante du Forte. En effet, chaque champion devra poster un unique texte de 1500 mots maximum, pour répondre au sujet de l’épreuve. Mais ici, le joueur devra réaliser la veille un lancer de dé ici qui lui imposera 3 thématiques. Lors de la révélation de l’épreuve, le joueur comprendra avec l’énoncé la manière dont il aura à exploiter la thématique. Il aura en effet à choisir parmi l’une des trois contraintes tirées au sort, afin de l’exploiter dans son texte selon les aides de l’énoncé. Les deux autres ne serviront pas, et seront en quelques sortes des roues de secours afin que le joueur puisse choisir la thématique qui l’inspire le plus. Nous considérons en effet que l’épreuve n'est pas facile, c’est pourquoi nous te suggérons trois contraintes mais à terme tu n’as besoin de n’en garder qu’une seule, celle qui t’inspirera le plus. Énigme (VI) : Comprenez-vous cette rage qui m’anime devant leur beauté ? |
| Le Corbeau Œil avisé Messages : 113 Âmes : 59 Date d'inscription : 11/10/2020
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Sujet: Re: Epreuve 6 - SNK REBIRTH Dim 13 Fév - 23:06 | |
| - Huhu:
Henlo o/ Voici Erika, qui vit dans le charmant univers de Shingeki no Kyojin/l'Attaque des titans. L'humanité s'est retranchée derrière trois murailles de 50m de haut pour se protéger des titans : des êtres humanoïdes dénués d'intelligences qui mangent les humains. Mais récemment une autre menace, interne, surplombe les Murs : des rebelles ont lancé une attaque, semant le chaos et coupant la tête du Roi. Erika, quant à elle, fait partie des Brigades Spéciales, une branche de l'armée au service directe du Roi. Supposée être l'élite, elle a en réalité la réputation de ne compter que des panqués de part son positionnement loin du front et de la corruption de ses membres. Eri ne se mêle de ce type d'affaire mais profite tout de même bien de la vie tranquille que lui offre son statut. C'est une feignasse lunatique. Elle a été recueillie par une famille de fermiers étant plus jeune. Elle s'exprime en #993366. J'accepte les commentaires sur mon texte o/
| Quoi ! De la neige en été ?
La routine, Erika connaissait bien. Parfois, particulièrement lorsqu’elle avait de la paperasse – souvent donc – elle avait envie de graver des petits bâtons sur son bureau pour compter les jours, voir les heures. La seule chose qui la retenait de couvrir la table en bois de graffitis était l’idée de devoir en repayer une quand quelqu’un s’en rendrait compte.
Alors, pour échapper à son quotidien un poil répétitif, la cheffe d’escouade n’hésitait pas à s’éclipser du quartier général dès que l’occasion se présentait. Ses activités favorites étaient alors de faire la sieste au soleil ou de tendre une oreille moqueuse aux commérages en ville. Mais ça aussi, finalement, c’était devenu la routine. Pourtant, ces derniers temps, il y en avait eu des bouleversements. Ce qui était tout aussi chiant, en réalité. Une rébellion et l’assassinat du Roi ? Un bordel monstre à gérer aussi bien relationnellement qu’administrativement. Le meurtre d’un haut-gradé ? Une population à rassurer et des suspects à la chaine à interroger. Une pauvre petite bataille de mousse en faisant la vaisselle ? On vous envoyait faire du baby-sitting en guise de punition. Et alors là, on finissait presque par regretter la routine.
On pourrait croire de la jeune femme qu’elle n’était jamais contente, jamais satisfaite ni du calme, ni de la tempête. C’était le cas en effet, et peut-être était-ce pour lutter contre cet ennui qu’elle cherchait toujours quelque chose à redire de ce qui lui arrivait. Ou alors, elle était juste elle-même chiante.
Ce jour-là, donc, après avoir écouté un énième rapport de son supérieur, bouclé un énième dossier et grimacé à une énième blague beauf d’un de ces collègues, Erika sortit une énième fois se dégourdir les jambes. Elle déambula sans but dans les rues, soupirant à chaque croisement à l’idée de devoir prendre une décision quant à la direction à suivre. Elle traversa une esplanade pour déboucher finalement sur le fleuve. La soldate descendit quelques marches pour atteindre la rive. Les pavés laissaient place à de l’herbe verte et soigneusement entretenue, et des arbres ainsi que quelques bancs s’alignaient le long de l’eau. Parenthèse dans la ville animée ; quelques familles profitaient du beau temps.
La jeune femme s’étira les bras et le dos longuement avant de commencer à chercher une place où faire une petite sieste. Elle venait de jeter son dévolu sur un carré d’herbe juste sous un saule lorsque quelque chose attira son attention. Quelque chose de surprenant, qui n’avait clairement pas sa place ici. Elle plissa les yeux, s’approcha de quelques pas, puis finalement s’accroupie devant l’intruse. La couleur de ses feuilles ne dénotait pas du reste de la végétation ; leur taille, cependant, était bien supérieure à celle du gazon. Et quand on a passé une partie de son enfance à la campagne, plus précisément dans une ferme, il y a des choses qu’on a appris à reconnaitre en un clin d’œil. [Erika avait aussi appris à faire des crêpes à cette époque, mais ça, c’est une autre histoire.] Elle pouvait donc affirmer sans hésitation qu’il s’agissait d’une carotte. Une carotte, au beau milieu d’un district de Sina. Pourquoi. Ça n’avait aucun sens.
La cheffe d’escouade resta plusieurs minutes sans bouger, perdues dans ses pensées, les yeux dans le vague. Comment ce légume avait-il pu pousser ici ? Elle était seule et rien d’autre, mise à part l’herbe, ne semblait sortir de terre aux alentours. Quelqu’un s’était amusé à planter une graine pour sa consommation personnelle ? Dans ce cas, pourquoi ici, et pourquoi une seule ? Les questions se bousculaient dans son esprit, mais furent brutalement interrompues par un ballon qu’Eri reçut dans la tête. La soldate porta sa main à son crâne en maugréant une série de juron, avant de lever les yeux en direction des malheureux fautifs : deux garçons qui accouraient vers elle.
- Pardon M’dame, c’est lui il a tiré trop fort.
- T’abuses, c’est toi qui sait pas rattraper ! Un regard noir et il se tut en se pinçant les lèvres. Mais son visage se détendit un peu trop rapidement au goût d’Erika. Pourquoi vous regardez un pissenlit ?
- C’est pas un pissenlit, abruti, c’est une carotte !
C’était sorti tout seul. Les deux gamins échangèrent un regard sceptique. L’un d’eux prit une inspiration en ouvrant la bouche, puis la referma. Sans un mot supplémentaire, ils partirent récupérer leur ballon, non sans adresser à la soldate quelques regards interrogateurs. Celle-ci laissa échapper un grognement d’agacement et de redressa. Pour constater qu’à ses pieds, il n’y avait effectivement qu’une vulgaire touffe de feuilles de pissenlit. Ou plutôt, qu’il n’y avait plus de carotte. Ce qui était encore plus incompréhensible. Elle était certaine d’avoir vu des feuilles de carottes. Même après plusieurs années de vie urbaine, on ne trompait pas son regard de campagnarde de cœur. Et quoiqu’on en dise, Erika était sûre d’elle : elle avait vu une carotte pousser à Sina. Elle n’en démordrait et elle allait trouver un sens à cela. Sur ce, elle décida qu’il était l’heure de rentrer chez elle.
Aussitôt que la jeune femme poussa la porte de son petit immeuble, on lui informa que de la marchandise avait été déposée pour elle plus tôt dans la journée. Elle salua l’information et récupéra son bien : un panier de légumes accompagné d’un petit mot de sa famille d’adoption :
« Nous sommes descendus en ville pour vendre nos légumes au marché. Nous avions quelques invendus sur les bras, j’espère que ça te feras plaisir.
Bises. » Erika sourit. Elle posa le panier sur sa table et en examina le contenu : quelques pommes de terre, une salade et… Une botte entière de carottes.
C’en était trop. C’était un signe. Aussi absurde que cela pouvait paraitre, quelqu’un ou quelque chose essayait de lui faire passer un message. Et elle ne serait pas tranquille avant d’avoir trouvé le sens de celui-ci, et qui en était l’auteur.
Des carottes, quel pouvait être la signification derrière des carottes ? Voyons voir, pour l’encourager à en manger, quand elle était petite, son père lui disait souvent que ça donnait bonne mine. Erika se précipita devant son miroir. Il était vrai qu’elle toute pâle. Enfin, c’était son teint plutôt habituel, rehaussé par des jolis cernes témoignant du peu d’heures de sommeil cumulées ces dernières nuits. Certes, elle savait qu’il fallait qu’elle dorme un peu plus. Mais ce n’était pas de sa faute si on l’interrompait sans cesse quand elle faisait la sieste. Qu’avait-elle entendu d’autre, déjà ? Ah oui, les carottes rendent aimable. Elle était aimable, elle ? La cheffe d’escouade réfléchit quelques instants. Bon, elle était un peu moqueuse, parfois. Souvent. Un peu susceptible, aussi. Mais manquer d’amabilité ? Elle disait bonjour et merci. Et c’était déjà bien, vu les soldats qu’elle fréquentait à longueur de journée ! Elle leur demanderait demain, tiens, si elle était aimable.
Non, en fait, c’était une mauvaise idée.
Erika retourna se planter devant la table. Elle fixa de nouveau les carottes et peu à peu, il lui sembla saisir le sens de tout ceci. L’autrice, c’était elle. Et le message, et bien c’est qu’elle devait franchement se faire chier, pour en arriver là.
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