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[EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec

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MessageSujet: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyLun 30 Nov - 9:51



Lune Rousse



Après cette escapade nocturne, tu as trouvé un endroit pour t’abriter. Un espace où tu te sens en sécurité. Tes membres sont engourdis, et tes pensées ralenties. Il fait chaud, mais froid à la fois. Il fait clair, mais sombre à la fois. Tu as peur, peut -être pour la première fois ou peut-être pas ? Le jeu a commencé. Tu es en train de rêver. Un rêve lucide, qui paraît si réel. Les sensations ne sont pas tronquées, tu es libre d’agir enfermé dans ce rêve. La vraie question cependant qui doit être posée reste cachée : n’est-ce vraiment qu’un rêve ?

Lorsque tu ouvres les yeux, tu aperçois des petites maisonnées le long d’un chemin de pavés. De ces chaumières s’échappent une fumée blanche et boisée et des rideaux rouges protègent les fenêtres des rayons puissants du soleil. Les portes ne sont pas très hautes, il te faudrait probablement baisser la tête pour entrer. Ce village semble paisible, pas un seul bruit ne vient le déranger. La route se termine en une impasse, et tu peux compter en tout cinq maisons. De l’autre côté, la lumière est si forte qu’il t’est impossible de déterminer l’origine du chemin. Au creux de tes entrailles, un sentiment de sérénité s’installe, tandis que tu observes longuement cet endroit coupé du monde. Tu es seul, mais une voix te chuchote au creux de l’esprit : « Alec, et si tu entrais dans les maisons ? ».
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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptySam 30 Jan - 14:10



Cherokee

Alors que les sens eux-même peuvent se méprendre de fourberie, l’instinct lui jamais ne faillit. Cette intuition enfouillie sous un monticule d’a priori était la clé de ce qu’Alec réussissait à interpréter. Du plus profond de son sommeil, un sursaut de lucidité l’informa qu’il s’endormait. Petit à petit, l’inconscient prenait le pas sur sa volonté. Peut-être aussi se laissait-il glisser spontanément vers cette inconnue. Elle qu’il se devait d’accueillir chaque soir, au plus près de lui. Dans cette torpeur de plus en plus prenante, il ne riposta pas lorsque les sensations se glissèrent jusqu’à lui.

En premier lieu, il éprouva cette impression de fraîcheur qui vint l’envelopper. Les alentours le couvrirent d’un édredon de survie glacée, faisant se contracter le moindre muscle horripilateur. Disproportionné dans ses réactions, l’extrémisme de son organisme riposta face à cette agression en se lançant à corps perdu dans la production d’une chaleur bienfaitrice. Peu de temps après avoir ressenti la morsure du froid, une volute de fièvre vint le faire tressaillir. De très légères myoclonies s’emparèrent de ses membres proximaux, et dans cet équilibre instable, entre observation et action, il se laissa peu à peu glisser à terre, son esprit s’échappant vers des cieux moins quadrillés. Le démon se prêtait à rêver.

Dans la gestion de l’espace et du temps, il eut tôt fait de mettre un nom sur le Pays étrange dans lequel il venait d’être propulsé. [b]L’éther[b]. Cette étendue imprévisible, d’une dichotomie immuable. En lui, le suédois reconnu une capacité à l’adaptation illimitée, un certain goût pour l’originalité, et surtout, un précieux lien avec le subconscient qu’il portait. Tout spectacle n’était bien sûr qu’un écran d’imaginaire, construit sur des relents de vérité. Pourtant, interpréter ses rêves pour mettre des mots sur ce que l’Homme pouvait traverser, voilà une discipline en laquelle le blondinet ne croyait pas. Les frontières de ce Pays avaient beau tendre vers un quotidien et des faits qu’ils connaissaient, le hasard occupait une bien trop grande part pour pouvoir s’y fier. Nul n’était à l’abri de connexions inappropriées entre deux neurones qu’à priori rien ne reliait. D’un fil d’Ariane admirablement constituéé, l’écran se brisait soudainement pour immédiatement se métamorphoser en une scène ressemblante, mais bien différente de son ascendante.

L’absence d’association entre rêve et vérité, ne signifiait pas pour autant qu’il était interdit d’explorer, de constater. Ouvrant grand ses yeux myosotys, le flot d’énergie psychique qu’il constituait pivota à 360°C. En un immense et lent tour sur lui-même, l’hôte de Morphée, ouvrit la bouche de surprise face à ce qu’il découvrait. Ce soir ne dépeignait pas l’habituel tableau d’une forêt ou d’une prairie à l’odeur musquée. Bien au contraire, point de chênes ou de conifères à approcher, devant lui avaient éclot cinq petites habitations. Loin d’avoir choisi la manière centrifuge qu’ont les champignons de pousser, les maisonnées paraissaient suivre le cour d’un chemin de pavés. Les habitats, baignés dans une clarté dont les yeux du démon avaient du mal à s’habituer, se révélaient bien plus petits que ce que le blondinet aurait pu imaginer. Aux murs arrondis, la porte ne dépassait pas l’équivalent d’un bon mètre cinquante. Plissant les yeux en plaçant sa main en visière au niveau de son front, il se pencha de lui-même vers l’avant, s’approchant à grandes enjambées discrètes, la première maisonnée. Les rideaux d’un rouge pétant se distinguaient derrière le cadre de la fenêtre, mais plus encore, une large arabesque de fumée s’échappait de leur cheminée. D’un gris opalin, l’ensemble s’échappait vers le haut, en direction du ciel mauve qui supplantait le paysage désolé. Autour, rien ne pouvait être distingué.

L’absence de visibilité n’éveilla pas la moindre once d’agacement en son esprit. Bien au contraire, adouci par le sommeil et la sérénité qu’il apportait, Alec se laissa porter par ce rêve qu’il avait consciemment choisi d’accepter. La manipulation de son subconscient par sa personnalité et son environnement ne pouvaient le heurter. Tout au plus ils risquait de réveiller quelques souvenirs douloureux. Mais si ces souvenirs étaient déjà étiquetés, à quoi bon y réfléchir pour s’y perdre à nouveau? Cet exercice involontaire qu'était le fait de rêver ne pouvait qu’apporter un lâcher prise dont le démon avait plus que besoin. Ainsi allongé à même le bois du parc, les fréquences respiratoires et cardiaques du démon finirent par se stabiliser. Il n’exista rapidement plus la moindre tension interne, pas la moindre sensation d’agitation. Dans cette forme de repos, le suédois lâcha un petit bâillement et se retourna, replongeant immédiatement dans ce monde qu’il venait de débusquer. Petit à petit, les frontières du lieu se précisaient. Et après avoir minutieusement épluché du regard les environs, il finit par attester du hameau dans lequel il se trouvait. Cinq maisons, c’était le nombre qui composait ce curieux lieu de vie.

Sous ce soleil de plomb, la sueur vint bientôt dégouliner le long de ses tempes, jusqu’à dévaler son cou avec appétit. L’essuyant d’un revers de main, le suédois eut l’envie de partir en quête des habitants. L’envie de les croiser ne représentait qu’une infime partie de sa motivation. Non, lui s’y était uniquement lancé pour sécuriser le périmètre. Par habitude : s’assurer d’être seul avant de seulement penser à réduire, ne serait-ce qu’un dixième, sa garde. Bien que la ville miniature soit assez réduite en superficie, cela n’empêcha pas au démon de marcher ce qui lui parut être une éternité. Au fil de sa balade, l’astre qui le réchauffait, et le faisait transpirer, n’évolua pas. Fixé haut dans le ciel, ses rayons orangés, continuèrent de chatouiller la vision de notre suédois, qui lui persévéra jusqu’à se résigner. Il était bien seul dans cet endroit d’une paisibilité inédite. Le silence environnant, rythmé par les quelques bruits d’échappement de fumée, et par le claquement de cadres de fenêtres était loin d’être pesant. Bien au contraire, l’absence d’autre être était immensément relaxant. Nulle aura pour venir pressuriser la sienne, nulle conscience pour se porter à la hauteur de la sienne. Rien. Seulement ses prunelles et le paysage alentours.

Cette disposition peu habituelle inquiéta de manière fugace le démon, qui n’avait que peu l’habitude de ce genre d’isolement. Habituellement, les rares moments où il cherchait à s’isoler, il fallait au préalable pouvoir réaliser bon nombres d’efforts pour réussir à ne croiser personne. Ici, nul effort, nul plan à devoir élaborer pour traverser la ville dans le plus strict anonyma. Déliant le bout de ses bras, il ne ralentit pas le pas, refaisant le tour une énième fois, avant de se diriger vers ce qui lui apparaissait être la voie tracée par le chemin de pavé. Jusque là il ne s’y était pas intéressé, préférant rester dans les alentours des habitations. Mais compte tenue de sa rapide accommodation, le blondinet se sentait prêt à aller plus loin que le porche et les alentours de ces curieuses résidences d’allure abandonnées. D’un air on ne peut plus intéressé, il choisit de se rapprocher vers ce lumineux, que dis-je, cet éblouissant mur de blanc.

Oui, le chemin ne menait qu’à un monobloc lactescent sans être transparent. D’une opacité impénétrable, le jeune homme ne pût rien en tirer. Se dandinant rapidement de gauche à droite, sautant sur place pour essayer de se grandir, ses efforts demeurèrent vain. Il ne parvint pas à voir au-delà. Pris dans une impasse. Mais l’impasse ne caractérise l’immobilité que dans le cadre d’une volonté de mobilité. Hors, dans cet environnement paisible, le suédois n’était pas sûr de vouloir continuer. Lui qui fourmillait régulièrement de l’envie de s’agiter, d’extérioriser une tension qui grondait sourdement jusqu’à exploser, là, il se sentait libéré. Débarassé de cette force interne qui l’épuisait. Le repos, le vrai, avait accepté de l’approcher. Du fond de ses entrailles, il sentit que ses cellules, tout autant qu’elles étaient, avaient momentanément trouvé la paix. Plus aucune tension abdominale, plus aucun muscle contracturé.

Ses yeux cérulées, et patients, détaillèrent une dernière fois la barrière invisible. Puis d’un demi-tour, il repartit en direction des maisons. L’envie de les explorer, pas à pas, le traversa. Peut-être pourrait-il là trouver de quoi poursuivre cette retraite phsychique. Mais au vu des rideaux tirés, mettre un pied dans ces maisonnées ne constituerait-il pas la fin de sa sérénité ? Si le soleil de l’extérieur le réchauffait désormais agréablement, après l’avoir brûlé, qu’en serait-il une fois caché derrière ces rideaux d’un rouge épais. Un instant, le démon rapprocha la viscosité et la colorimétrie d’un tissu fort alléchant. Mais l’idée était à peine formée qu’elle disparut, chassée par la pureté du village qu’il explorait. Sans faire de choix précis, Alec s’avança vers l’une des entité, et toqua, d’un geste franc mais conciliant. Qui qu’étaient les habitants, suite à cet accueil chaleureux, ils ne méritaient que peu d’être brusqué. Sans surprise, le silence fut la seule réponse qu’il put obtenir, et après quelques minutes, le blondinet se permit de lentement tourner la poignée. Sans le moindre grincement, la porte d’entrée pivota sur ses gongs, et en s’abaissant, le jeune homme fut à même de pénétrer dans l’endroit. L’intérieur paraissait bien plus grand que ce que l’extérieur ne le laissait envisager. Les murs étant constitué de granit pur, admirablement façonné, le ton brut se mélangeait avec les nombreuses plantes qui se partageaient les lieux. Le mobilier, ou du moins ce qui s’en rapprochait, n’était qu’une continuité d’éléments au camouflage appréciable. Sous d’immenses fougères, allant jusqu’à rappeler la grandeur des feuilles de palmier, se trouvait un lit d’herbe à l’apparence séchée. Pourtant, au moment de la toucher, l’onctuosité du matériau surprit le suédois qui haussa les sourcils, fort surpris. Après un demi-tour sur lui-même, il s’approcha de la petite fenêtre, tira ces affreux rideaux rouges qui masquaient les fruits de l’astre, et fit demi-tour. Retirant ses chaussures, il vint se lover en boule sur ce sofa improvisé, et de ses yeux, il contempla l’extérieur d’un air effacé. Chacun de ses sens, biaisé ou non, savourait l’instant présent. Le moment s’avérait clair et limpide, dénué de doutes et d’anxieté. Bien évidemment, le futur répondait à la définition de l’inconnu. Mais jusqu’ici, l’inconnu n’avait pas montré la moindre hostilité. En l’absence de danger, les instincts du suédois s’étaient émoussés. Gardant les yeux grands ouverts, le jeune homme prit cette opportunité pour revenir ne faire qu’un avec son corps. Savourant la lenteur de sa respiration, il joua à observer le trajet du flux d’air qu’il inspirait. Au dessus de lui, des craquements retentirent nonchalamment. Puis le silence du vent revint, et l’habitation se mit à tanguer précautionneusement. De droite, à gauche, elle initia son petit déhanché, berçant de sa fragilité et intégrité, notre suédois qui déjà replongeait.

Emotions, émotions, quand vous êtes contrôlées, qu’est-ce que vous pouvez bercer.

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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptySam 30 Jan - 14:10

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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyMer 31 Mar - 19:01



Le Rêve



Es-tu endormi ou éveillé ? Le temps se dilate comme une pelote de laine glisserait le long d'un drap et les fils et coutures des secondes se croisent et se décroisent à foison. Tu ne peux vraiment dire si ton attention est à son paroxysme ou si tes sens sont anesthésiés, mais une forte sensation agréable occure en ton sein, irradiant de chaleur ce corps qui est le tiens. Les bruits de la nature deviennent assourdissants et tu peux jurer que le chant d'un oiseau est aussi puissant qu'un solo de violon. La chaleur envahit l'espace, et très vite, tu es pris d'assaut par la température et son fardeau. Il fait si chaud, une atmosphère à la fois agréable et éreintante.

C'est alors que le contraste te frappe. Il ne devrait pas faire chaud non ? Ne devrait-il pas faire froid ? Tu ne sais d'où cette idée te provient mais tu as l'étrange intuition que le climat n'est pas normal, qu'une chose cloche au delà du réel. Car la chaleur désormais est étouffante, te faisant transpirer à grosses gouttes. Puis, en levant la tête, tu remarques que la maison n'a plus de toit, et qu'au dessus de toi s'étend un ciel dont la couleur a changé drastiquement. Les rideaux rouges sont fermés, ne les avais-tu pas ouverts ?

Maintenant que ton esprit se reconcentre, tu constates que les meubles dans la pièce eux aussi ont changé et qu'hormis le lit sur lequel tu es allongé, c'est comme si tu n'étais pas dans la même maison. Dans celle-ci, tu peux observer des tapis de toutes les formes et de toutes les couleurs recouvrir le sol. Les murs sont tapissés de photographies usagées et à peine visible, si ce n'est certaines d'entre elles qui dépeignent avec précision des souvenirs. Des souvenirs, qui t'appartiennent.
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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyDim 4 Avr - 18:25



Cherokee

Les ridules se creusent, l’élasticité de ta peau est impuissante face au cambriolage du temps. Les secondes, impitoyables projettent leur arme destructrice en ta direction. Tu sens leur griffure, leur signature, et tu les sens s’infiltrer en toi. Elles savent exactement où aller se loger. D’abord le long de tes articulations, promesses d’instabilités futures dans les escaliers. Puis plus ostensiblement, elles glisseront leur influence sordide au travers même de ton champ de blé. Tes cheveux blonds terniront, ton regard perdra de sa vivacité. Et ton esprit, qu’aura t-il gagné ? Là, roulé en boule à fermer les yeux ? Qu’as-tu pris au temps en échange de l’âge qu’il t’impose volontairement ?

Ta sérénité vole en éclat et la douce chaleur qui avait élu domicile au creux de ton sein émet une flambée qui te brûle platement. Tu te redresses, les mains repliées le long de ton torse blessé, et tu laisses couler quelques vaines larmes salutrices, elles qui espèrent vainement pouvoir éteindre le feu que tu as laissé prendre, à partir de quelques braises à peine formées.

Tu inspires lentement, te faisant violence pour ne pas te tortiller sous la panique. Le soleil de plomb n’arrange rien à ton sentiment. Et cette sensation que tu es en train de te décharner.

« NON. »

Tes yeux accrochent cette peau que tu imagines vieillir et moisir. Tu forces tes prunelles à façonner ce à quoi tu veux croire. Et au prix d’efforts constants, tu retrouves cette peau ferme et ces veines fonctionnelles, qui te permettent de congestionner. Dans ta rage, et ta peur d’étouffer, tu attrapes le haut de ton t-shirt et le tire vers le bas, cisaillant le haut de tes omoplates. Le tissu plicaturé frotte désagréablement contre ta peau mais ton objectif est presque atteint. Le t-shirt craquelé est prêt à céder et tu te retrouves enfin torse nu.

Tu étouffes. Ta peau exulte et transpire à grosse gouttes. Tes mains parcourent ton abdomen, appréciant la douceur de ta peau, couvrant la dureté de tes abdos. Ta peur, inconsolable continue de te faire pleurer. Tes larmes ruissellent sur ton âme enragée, qui se contemple silencieusement. Sous tes doigts, tu façonnes ce corps que tu connais par cœur. Tu y as laissé de l’énergie, tu y as laissé du temps, des espoirs. Tu sais de quelle brique tu es fait, quelle charpente tu as dû travailler pour le consolider.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. »

Un cri d’amertume fend l’air et abîme ta gorge desséchée. Tu ressens en ce moment même une souffrance dont tu veux te débarrasser. Tu ne laisseras pas cette partie de toi te manipuler. Elle en a assez fait. A force d’écouter ce qui se disait, de suivre des avis qui n’étaient pas le tien.

« Damned it.»

Ta voix est froide. Tu brûles extérieurement mais ta température centrale elle a chuté de vingt bons degrés. Redressant le front, tu imagines la caresse de ce marbre froid, celui qui façonne ton être. Et les yeux pointés droit devant toi, tu t’aperçois.

Tu vois cet homme blond, debout, à curieusement t’observer. Ses cheveux s’emmêlent sous un vent imparfait, qui se prend encore dans les pierres d’un mur incomplet, débarrassé du toit qui le recouvrait. Ses yeux d’un bleu gris attrayant se perdent dans les tiens. Sous l’ombre que projette le soleil sur ses traits, tu devines une petite barbe naissante. Tu jettes un regard attendri à cette manifestation de ton esprit. Tu t’approches vers cette chimère et tend la main pour l’enlacer. Mais les illusions n’ont aucune réalité. Déjà le vent dissous les pièces de ce puzzle que tu as élaboré. Mais la pièce manquante a arrêté de tanguer. Tu continues de regarder l’horizon droit devant toi. Puis tu passes une main conciliante sur ton torse. Tu laisses ta paume le long de ton coeur. Et tu te concentres pour y donner un bon coup de balai. Du plus profond de ton être, tu ravives la flamme bienveillante qui mobilise ton âme. Timide, elle reprend sa place, et te remercie en te permettant de marcher dignement.

Tu t’étires lentement, de bas en haut, appréciant toute la longueur de ton être. Ta main droite ne peut s’empêcher de laisser glisser cette langoureuse caresse le long de ta joue. Tes yeux se ferment à nouveau. Le souvenir d’Amel se fond à ton présent, et tu lâche un petit soupir de quiétude. Debout, face au lit sur lequel tu te trouvais, tu sens la chaleur de son corps contre tes genoux. Tu sens ses mains échapper à ton contrôle, remonter, te faire frissonner. Tu perçois son souffle contre ton cou, ses cheveux qui choient sur tes épaules, narguent ton nez, et qui te font un instant oublier cette envie qui se manifeste au niveau de ton entre-jambe. Tes mains répondent au ballet qu’elle a initié, et tu remontes ses reins pour venir tendrement enserrer son cou. Vos lèvres se rejoignent spontanément, et son bassin s’anime pour venir te chercher. Tu y réponds avec une envie non feinte, et ton esprit s’abandonne à sa présence. Tu lui offres de ton temps, de ton attention, sans savoir toute la préciosité qui se dégagent de ces échanges francs.

Quand tu rouvres les yeux, Amel n’a pas disparue. Elle est là, ancrée dans tes pensées, et il te tarde de te réveiller pour pouvoir croiser ses yeux rieurs, imaginer ces longues promenades où vous allez pouvoir chanter et jouer. Tu émets un sourire niais, qui te fait encore plus sourire.

Devant toi, le décor a encore changé. La température est insoutenable, tu es à l’étroit dans ton pantalon. Les meubles ont changé, mais le matériel ne t’a jamais intéressé. En revanche, la palette qui s’offre à toi accapare ce nouveau regain d’attention. Tu t’approches de clichés pour la plupart élimés. Blanchâtres, écarlates, tu aperçois tantôt des visages fermés, tantôt de rayonnants aspects.

Là, se cache Dorothée. Tu étouffes un rire en reconnaissant ses fossettes asymétriques. Son oeil droit à demi fermé, et tu cajoles brièvement sa joue de papier. Puisse ta soeur vivre en paix, là-bas quelque part sur votre belle Terre. Entourée de chèvres, de poules à soigner, qu’en sais-tu. D’un harem de femmes à valoriser et aimer. Tu te perds en conjectures, mais jamais tu ne sauras la vérité tant que tu n’auras pu toi même aller la vérifier. Celle à laquelle tu te raccroches est pour l’instant maintenue par le biais de cette photo. Que tu délaisses pour poursuivre ton chemin de croix.

Aym... Tes yeux papillonnent et tu passes directement aux images d’après. L’autruche ne peut éternellement se priver des rayons du soleil, ainsi fermement camouflée sous son sac de sable. Mais elle peut à loisir y retourner, ignorant certains prédateurs encore trop forts pour être défiés. Tu revois tour à tour tes torts, jalonnés de tes succès. Tu revois la fierté de tes proches, à chaque fois que la victoire te souriait. Ce sont ces souvenirs, cet immense honneur qui te permettent de te projeter. Tu as vécu pour eux. Tu as aimé donner corps et âme pour sentir cette puissance, à chaque regard que l’on te portait. Aujourd’hui tu en as encore parfois besoin. Mais cette dépendance insoutenable est terminée. Car tu as le plus beau soutien que tu aies pu imaginer. Le tien.

Ta main glisse jusqu’à ta poche droite, tu avales ta salive asséchée, puis tu passes une main sur cette tapisserie qui parcourt ce lieu infini. Tu fermes les yeux pour ne pas te laisser influencer. Tu sais ce que tu es, tu sais quand retourner consulter ton passé. Relevant la tête, tes prunelles aveugles défient l’immense clarté de ce big astre incandescent.

Black out total.

Les yeux n’ont pas besoin de voir lorsque le coeur est le plus à même de nous guider.

Tiger, Tiger.

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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyDim 4 Avr - 18:26

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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyMer 14 Avr - 15:55



Le Rêve



Le noir enveloppe ton champ de vision, et très bientôt, tu es plongé dans une obscurité froide et inhumaine qui te ferait presque regretter la brûlante chaleur de la chaumière dans laquelle tu dormais. Tu es conscient, tu peux bouger, avancer à tâtons dans cet environnement hostile où voir ses propres mains est impossible. L'air dans tes poumons est revenu, mais la raison semble encore fragile. Les voix se sont tues, pour le moment. Tu parviens à sentir sous tes paumes des objets amorphes, variés, que tu ne saurais reconnaître si ce n'est en supposant leur identité. Par moment, tes doigts effleurent des surfaces solides, immenses, comme des murs invisibles qui s'étendent durant des minutes.

Puis soudain, au milieu de ce noir, jaillit du blanc, qui envahit l'espace, tournoie autour de toi en un brouhaha désagréable avant de se dissoudre dans l'ombre et de former par endroit des négatifs. Ces photographies représentent des scènes de ton enfance, de ton adolescence, puis plus tardivement de tes débuts d'âge adulte. Les images sont représentées selon un angle externe, comme si une personne t'avait suivi depuis tes balbutiements pour immortaliser ces instants. Cependant, ces négatifs semblent retouchés, car il manque une personne dessus. C'est toi qu'il manque.
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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyDim 21 Nov - 13:02



Cherokee

Je n’ai pas vraiment suivi... depuis quand suis-je endormi ?

Mes yeux aveugles balayent l’espace à la recherche de contraste. J’ignore si je me trouve être dans une pièce calfeutrée, ou sous un ciel de jais et plus étrange encore, le silence est complet. Mille sabords, alors ! J’étouffe un grognement avant de rouler sur ma gauche. Je sens mes courbes mises à nue qui effleurent la poussière au sol. Les particules me font toussoter, et je me redresse tant bien que mal.

L’air s’avère être glacial et me fait regretter l’absence de ma compagne. Dans le flou total, j’esquisse quelques pas maladroits. Calibrer un équilibre privé de son outil favori, la vision, est un exercice qui mérite un échauffement digne de ce nom. Mais la curiosité est un moteur dont la voix est plus imposante : Elle finit par trancher et j’avance, à pas comptés.

Funambule, je trace une ligne droite sans savoir si je m’en vais vers le Nord, ou l’Est, si je trouverais réponse à mes interrogations. Je me laisse porter par mon instinct, et surtout, je prends le temps qui m’est imposé.

Clang

Je m’arrête immédiatement, pris d’un sursaut. Qu’est-ce donc ? Par réflexe, ma tête bascule vers le bas à la recherche d’une identification. Blind... L’Azur que je suis (qui a la ref ?) est contraint de s’agenouiller, la main tendue. La pulpe de mes doigts entre en contact avec le parterre, et tâtonne jusqu’à trouver sa cible. Un cylindre semi-rigide que je peux sans peine défigurer sous le joug de la pression. Je balance sur le côté ce déchet dans un geste dépité. Une vieille cannette vide, et sûrement rouillée, tu parles d’un pactole.

Je reste quelques instants à terre, sans trop savoir si j’ai l’énergie de continuer. Je sens un léger brouillard obscurcir mes pensées, et je suppose qu’un peu de sommeil ne pourra que m’être bénéfique. J’en ai très envie. Mais tel que précisé, il fait bien trop frais. Et mon t-shirt est déchiré. La chair de poule ne m’a pas quitté alors que je chercher à la virer. Alors je me redresse, et émet un pas de côté. Cap vers le Sud hypothétique !

C’est étrange, j’ai l’impression d’avoir dernièrement repris les entraînements et m’être centré sur les jambes. Pourtant, je ne sens aucune courbature et suis aussi léger qu’un moineau. Qu’importe.... Rapidement, je suis attiré par un petit flash qui attise mon intérêt.

Je ne suis pas aveugle !

Timide, la petite flamme danse au loin dans l’obscurité, de gauche, à droite, aux prise d’une brise invisible. Et puis d’un coup, l’étincelle rencontre son filet de combustible et tout s’embrase. Le flash lumineux n’est plus qu’éblouissement total qui m’encercle à l’instar d’une aurore boréale.

Je lève mon coude pour protéger mes prunelles fragiles, et laisse l’orage visuel passer. Quand je sens que tout est stabilisé, je me déleste de mon cache-œil organique, garde les paupières fermées. Puis, petit à petit, j’ouvre les yeux, laissant à mon corps tout le temps nécessaire pour bien accommoder. Quand j’y suis enfin, je constate que ce qui m’était caché est désormais révélé. En dehors de la canette que j’ai « malencontreusement » renvoyé, j’aperçois des tables réparties aléatoirement dans ce qui s’apparente à un grand hangar. Sur les murs, beaucoup de blanc. Sur lesquels des petits pois vacillent très légèrement.

Je constate en me rapprochant qu’il s’agit de pellicules. Et je remarque tout autant qu’il s’agit de photographies que j’ai déjà admiré. Une aspiration brutale me tire vers l’arrière, et je ne peux résister au tourbillon nostalgique qui me projette sur l’une des chaises en fer. Attablé, je tourne la tête vers ma gauche où je constate l’une de mes chefs de tribu.

Son sourire me cloue sur place. Ses yeux malicieux me transpercent de leur bonté. Je déglutis, et me retiens de tendre une main timide.

« Reste avec moi.. » m’entends-je dire dans un murmure étranglé.

Je détourne mes yeux humides, et me concentre sur ce que nous pouvons à nouveau partager. La lumière est soudain plus tamisée, et j’entends le ronron régulier d’une chaîne d’information. La chaise en fer est désormais devenue chaise de bois, et nous sommes tous deux penchés sur la table, là où sont étalés pléthores d’albums photos.

J’y reconnais l’arbre de la Liberté, planté il y a un siècle par mon arrière-grand-mère. Et j’écoute ma Oma parler. Je suis redevenu le petit garçon en pyjama que j’étais, apaisé par ce petit village où je passais tous mes étés. J’ai de nouveau du mal à suivre, beaucoup de nom, beaucoup trop de prénom. La famille est bien trop grande ! Dans ma tête, je bougonne face à tant de complexité, mais je n’ose rien formuler. Je me régale de l’air illuminé de ma guide. Qui ravive ses souvenirs, et a à cœur de me les partager.

J’ingurgite ce plein de connaissances, et regarde avec tendresse les sourires que je vois défiler. Les photos en noir et blanc, précèdent les couleurs et bientôt c’est à mon tour d’entrer en scène. Je m’apprête à regarder à nouveau des photos qui m’ont toujours attendri.

Les pages se tournent, et l’impatience me gagne. Mais où suis-je donc ? J’étais persuadé d’être dans les bras d’Aym sur cette photo dans le hamac là. Et là, à Pâcques, c’est moi entre Dorothée et ce cousin dont je ne me rappelle plus ni le nom, ni la profession ! Mais il n’y a qu’un vide qui les sépare, et mon adorable bouille n’y est pas représenté.

Les yeux pleins de détresse, je regarde celle qui anime ma soirée. Imperturbable, elle continue sur sa lancée, et contraint, je retourne moi aussi à ce spectacle impersonnel. Dépossédé, je regarde mon enfance puis mon adolescence défiler, sans pouvoir prouver que j’y étais. Quel sortilège a donc effacé le presque Moldu que je suis ? Je ravale ma déception.

Malgré tout, le souvenir lui perdure, et même sans me visualiser, je sais que j’y ai participé. Ces réminiscences me coulent d’ailleurs dans un bain de nostalgie qui me fait frémir d’envie. Je me revois rieur, je m’imagine songeur, capricieux, colérique. J’ingurgite quantité d’émotions passées, autant de briques qui façonnent mon tempérament.

Accoudé, je finis par fermer les yeux, bercé par ce scénario chaleureux.

Ohanna signifie famille, et la mienne m’a donné la vie. Illustrée par ces photos, début d’un chemin à demi-parcouru.
En étouffant un baîllement, je sens Morphée revenir m’enlacer. Tant de nouveaux souvenirs à créer.... il me tarde déjà de me réveiller pour pouvoir les provoquer.


Petite Dédicace à la Beste Oma der Welt. Heart ♥

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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyDim 21 Nov - 13:02

Le membre 'Alec Hamilton' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alec EmptyDim 9 Jan - 11:02

FIN DU RÊVE

Je vais finalement choisir de me rétracter et de ne pas poursuivre le rêve. Je m'excuse donc du dérangement occasion pour Duncan qui peut-être s'était déjà préparé à intervenir. Je vais me concentrer sur le post en ville !

Très bonne journée (:
Vous pourrez retrouver mon post de la 3ème partie - L'Incendie, une fois écrit, dans le post dédié (>ici<).

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