[EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alice

Messages : 113 Âmes : 59 Date d'inscription : 11/10/2020

Lune Rousse

Après cette escapade nocturne, tu as trouvé un endroit pour t’abriter. Un espace où tu te sens en sécurité. Tes membres sont engourdis, et tes pensées ralenties. Il fait chaud, mais froid à la fois. Il fait clair, mais sombre à la fois. Tu as peur, peut -être pour la première fois ou peut-être pas ? Le jeu a commencé. Tu es en train de rêver. Un rêve lucide, qui paraît si réel. Les sensations ne sont pas tronquées, tu es libre d’agir enfermé dans ce rêve. La vraie question cependant qui doit être posée reste cachée : n’est-ce vraiment qu’un rêve ?

Lorsque tu ouvres les yeux, tu fais face à une immense cité luxueuse en flammes. Un phare s’élève jusque haut dans le ciel et illumine d’un rayon rouge ce spectacle de désolation. Des corps jonchent le sol, du sang éclabousse les murs et un danger invisible et pesant sur tes épaules rôde. Tu entends des cris, des bruits de lames qui s’entrechoquent, des cors résonner à travers le ciel, mais nulle part tu ne peux voir la provenance de ces sons. La terre tremble, le ciel semble déchiré en deux, comme si un coup de griffe l’avait ouvert béant. Tu es seule, mais une voix te chuchote au creux de l’esprit : « Alice, monte ».

Messages : 242 Âmes : 58 Date d'inscription : 29/10/2015 Age : 27

Alice Green Ft. La Lune Rousse

Dream : Caught in the Fire

« La terre tremble, le ciel semble déchiré en deux, comme si un coup de griffe l’avait ouvert béant. » Le Corbeau

Tu longes la clairière, restant à l’abri des arbres sous leur ombre rassurante. Tu t’enfonces dans le sous-bois où la lumière orangée de la lune peine à filtrer entre les branchages. Tes yeux se sont habitués à l’obscurité et tu avances sans difficulté, enjambant les ronces et les souches qui te barrent le passage. Tu grimpes une légère pente, tes bottes dans la terre sèche envoyant des nuages de poussière brune sous tes talons. Rejoignant un pic rocheux, tu te dresses à son sommet où une pierre sépare les cèdres qui s’élancent vers le ciel. Juché en hauteur, l’endroit offre un joli point de vue par-delà les remparts de la ville. Tu t’assieds sur le rocher, dos contre le tronc d’un sapin. Le vent frais fouette ton visage et s’engouffre sous tes vêtements, tu ignores la morsure du froid sur ta peau et les frissons qui te parcourent. Tu observes en silence Damned Town endormie en contrebas de la colline. La forêt s’étend sous tes pieds, comme une mer d’huile sombre et mystérieuse dont l’écume viendrait lécher l’enceinte de la cité. Tout semble paisible dans la nuit mais la lune rousse éclaire le paysage de ses nuances enflammées, tout en devient plus menaçant et la ville dégage une aura étrange ce soir.

Confortablement installée en tailleur, les mains dans les poches, ainsi perchée en hauteur, tu t’autorises à fermer les yeux un instant. Des ombres dansent sous tes paupières. La faible musique nocturne qu’on entend à peine dans le silence étouffé de la forêt te berce délicieusement. Ton quotidien de proie traquée affaiblit sans cesse tes muscles que tu sens tiraillé par le froid et à la fois réchauffé par la marche et ton ascension. Une grande fatigue te guette et ne te lâche plus depuis des mois. La vie dans cette ville est plus difficile que ce que tu imaginais ; sous ses abords tranquilles, Damned Town cache mille et un pièges.

Tes pensées s’engourdissent sur ces réflexions, ton corps se fait un peu plus lourd alors que tu tombes dans un sommeil éveillé, tu as l’impression de t’assoupir une fraction de seconde et d’être transportée ailleurs.

Lorsque tu rouvres les yeux, tu es debout, au beau milieu d’une immense ville. Les bâtisses s’élancent vers le ciel à des hauteurs impressionnantes, écrasant les alentours de leur ombre imposante. Les rues serpentent entre les pierres riches, dans un dédale qui t’es étranger. Aussi luxueuse que soit cette cité, son décor est en proie aux flammes. La chaleur de l’incendie t’étouffe, une pluie de cendres s’abat sur la ville et l’air est irrespirable. Suffocante, tu enfouis le bas de ton visage dans ton coude et cherches des yeux un passage sécurisé pour t’enfuir. C’est alors que tu découvres les monceaux de cadavres qui jonchent le sol, certains hurlent encore de douleur dans les flammes. Ton premier réflexe est de chercher à aider des survivants mais bien que des cris te parviennent distinctement, les corps sont tous carbonisés, inertes, morts. Du sang a éclaboussé les murs, son odeur ferreuse se dégage à travers la fumée. Le sol est glissant, poisseux, des marres sombres se dessinent sous les corps. Ces gens ont été massacrés, l’incendie n’est survenu qu’après.

Soudain, un craquement sourd te fait faire volte-face. Derrière toi, une gigantesque colonne qui soutient le toit d’un grand bâtiment est en train de céder sous le poids des décombres. La bâtisse menace de s’écrouler, des braises rougeoyantes s’ébouriffant en cascade le long du tympan. Tu fais un pas en arrière, jaugeant les alentours pour décider du passage le plus sûr à emprunter. Tu t’engages dans une ruelle en courant, fuyant le centre de la ville pour te mettre à l’abri. Le ciel semble livré aux flammes lui aussi, la lune a disparu pour ne laisser qu’un immense rideau pourpre où on ne distingue aucune étoile. Tu escalades des poutres écrasées sur le chemin, encore fumantes. C’est un véritable parcours du combattant. Tu te fraies un passage à travers les ruines ardentes, évitant de justesse à plusieurs reprises la chute de pierres depuis les toits.

Haletante, tu sors d’une ruelle étroite en trombe et te penches en avant pour tousser avec force. Ta gorge te brûle elle aussi, irritée par ta respiration saccadée souillée par les cendres et la fumée épaisse. Tes yeux piquent et tu as terriblement chaud. Alors que tu tentes de reprendre tes esprits, tu entends au loin de nouveau des cris. Tu cherches autour de toi mais rien ne bouge, il n’y a que le feu et les morts qui t’entourent. Pourtant, un danger rôde entre ces murs, quelque chose de meut en silence, cherchant sa prochaine proie dans ce brasier.

Tu te remets à courir, cherchant à échapper à l’incendie qui est en train de se répandre rapidement au reste de la ville. Tu dois être plus rapide si tu ne veux pas être prise au piège par les flammes. Alors que tu détales à toute vitesse, sautant avec agilité par-dessus les débris qui parsèment le sol, un brouhaha guerrier te parvient. Les éclats de l’acier, des épées qui s’entrechoquent, les lames qui tranchent, les armures qui claquent contre les boucliers. Le glas de la bataille, les cors, les cris, les appels. Le combat fait rage quelque part. Pourtant, impossible de deviner d’où vient cette clameur belliqueuse, cet appel martial reste invisible, perdu dans le lointain.

Alors que tu descends des escaliers, sautant les marches à grandes enjambées, un phare se détache au loin. Il surplombe la ville, sa lanterne tournoie à une hauteur vertigineuse dans le ciel embrasé. Son rayon rouge encercle la cité par intermittence. Le grondement de la pierre te parvient, les bâtiments sont en train de s’effondrer les uns après les autres. Le sol tremble dangereusement, comme un avertissement, tu dois te dépêcher de fuir si tu ne veux pas que le feu t’engloutisse avec ce qu’il reste de la ville. Tes yeux cherchent encore partout un signe de vie, un survivant, quelque chose ou quelqu’un. Mais tu sembles toujours seule parmi les flammes et les cadavres. Pas question de les rejoindre.

C’est alors qu’une voix aux accents mystiques serpente dans ton cou pour murmurer au creux de ton oreille.

« Alice, monte. »

Tu frissonnes. Tu avises le phare qui menace la ville de sa lumière écarlate infernale. Tu ignores pourquoi mais tu as l’impression que l’être qui te chuchote des ordres se dresse à son sommet, il t’exhorte de le rejoindre. Tu observes un dernier instant les alentours. Tu ne sais pas si tu es toujours à Damned Town, les artères de la cité te semblent inconnues. Tu ignores même si tu te trouves sur Terre, au Paradis ou en Enfer. Serait-ce donc là le paysage de désolation dépeint par les anges ? Des villes en flammes dans le chant diffus d’une guerre permanente ? Toujours est-il que tu n’as pas croisé âme qui vive, seulement des victimes déjà éteintes. Alors tu n’y tiens plus et tant pis si quelqu’un te voit, l’urgence de la situation prime sur le respect des règles.

Tu t’élances sur plusieurs mètres, prends appui sur une poutre éventrée au sol et te propulses dans les airs. Tu déploies tes ailes, heureuse de les libérer à nouveau. Elles te portent à plusieurs mètres au-dessus de l’incendie, tu y sondes les rues, toujours à la recherche d’un indice quelconque. Mais ce n’est qu’un brasier géant et tu ne repères personne, hormis ta propre ombre qui se détache dans les flammes et ondule en silence. D’un battement d’ailes, tu prends encore de la hauteur et cherches à l’horizon les traces d’un combat. Le feu brouille ta vision, troublant le paysage nocturne déchiré par le brasier.

Tu reportes ton attention sur le phare, décidée à trouver celui qui est venu t’intimer de l’y retrouver. Sa voix résonne encore dans ta tête. Tu t’envoles vers l’immense lanterne dans un tourbillon rapide de plumes brunes. Tu arrives au sommet, repliant tes ailes dans ton dos pour te laisser tomber sur le sol du dernier étage du phare, agile comme un chat. Tu sens une présence mais ne repère personne pour le moment. Tu t’engages dans le couloir encerclant la grande lumière rouge qui trône un peu plus haut.

▬ Montrez-vous.

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Messages : 32 Âmes : 43 Date d'inscription : 07/12/2015 Localisation : ?

Le Rêve

Le haut du phare est d'une beauté splendide, et la vue qu'il offre sur le monde qui t'entoure pourrait presque te paraître magnifique s'il n'était pas empli de désolation. Au centre, se tient une immense cabine en verre opaque, sans entrée. Les flammes brûlantes et les cris déchirants plus bas s'harmonisent en une symphonie agréable là-haut. Les lueurs des incendies se reflètent sur les vitres de la cabine du phare en de multiples rayons multicolores. Ces lumières dansent autour de toi, t'entourent comme des millions de lucioles. Le spot rouge du phare maintenant ne bouge plus, il semble t'indiquer un endroit dans la cité, une sorte de vieille cathédrale complètement épargnée par le désastre.

Puis il s'éteint, et c'est toutes les lumières qui disparaissent pour briser l'illusion presque magique. Un rire perce la cacophonie ambiante et résonne à travers toute la cité en proie à la destruction. Les combats ont cessés, mais les hurlements continuent de hanter tes tympans. Une ombre se matérialise derrière toi, et à peine as-tu le temps de discerner les plis de ce qui s'apparente à une cape que déjà elle se meut, traversant l'espace à une vitesse ahurissante. Un instant, elle est devant toi, puis sur la rembarde, puis contre la vitre, puis au sommet du phare, avant de s'élancer dans le vide et de foncer à toute vitesse en direction de la cathédrale.

La voix dans ta tête, silencieuse jusqu'ici, te parle à nouveau : « Alice, tu n'es pas en mesure de le poursuivre, abandonne-toi à la lumière. ».

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Alice Green Ft. La Lune Rousse

Dream : Darkness and Light

I look inside myself
And see my heart is black
I see my red door
I must have it painted black
Maybe then, I'll fade away
And not have to face the facts
It's not easy facing up
When your whole world is black »

Paint it Black – The Rolling Stones

Plus rien ne semble bouger. Le monde se fige autour de toi, le rayon rougeoyant du phare s’immobilise sur un point en contrebas. Légèrement surélevée, dressée au centre d’une grande place, une cathédrale a été épargnée par les flammes, chef d’œuvre architectural, telle une citadelle sainte d’où le diable pourrait admirer l’incendie. Tu t’approches de la rambarde pour observer la ville s’étendre dans un tableau dangereux et magnifique. Du haut de ton perchoir, tu surplombes ce décor et un sentiment de puissance t’envahit. Reine du feu et de la désolation, tu écoutes le chant des cris et des hurlements, les plaintes et les appels à l’aide, la rage du combat, les cors et les tambours de guerre. Tes ailes frémissent dans ton dos, se tiennent droites, dépliées de toute leur envergure. Tes doigts se crispent sur la balustrade. Tu sens ta voix se bloquer dans ta gorge, elle voudrait éructer dans un rugissement sauvage, mais quelque chose l’en empêche. Tu restes muette, dans un hoquet de surprise. Comme une nymphe maléfique virevoltant au-dessus du malheur, tu te portes à quelques centimètres du sol, tu lévites à peine, tes ailes battent lentement. Quelque chose t’appelle. Ton cœur bat fort dans ta poitrine, il te fait mal. Tout semble tourner au ralenti. Le feu se reflète sur ton corps, tâches rousses parsemant ta peau claire, dans ses ombres menaçantes et ses étincelles aux couleurs vives, il s’étend vers le ciel. Le rayon du phare pointe la cathédrale à l’horizon au-dessus de ta tête comme un long bras, une invitation.

Tu t’apprêtes à y succomber lorsque soudain, la lumière s’éteint. Le phare sombre dans l’obscurité, l’incendie semble perdre en intensité, s’essouffler légèrement. Un rire strident résonne tout à coup, il te percute et tu sursautes. Par réflexe, tu plaques tes mains sur tes oreilles. Lorsque tu te redresses, tu n’entends plus que le silence et le crépitement calme des flammes qui continuent de ravager la cité. Tu crois percevoir encore des cris, mais ils ne sont que des échos éphémères de l’ambiance précédente qui hantent ton esprit.

Puis, tu ressens une présence dans ton dos. Un nouveau frisson coule dans ton dos. Tu fais volte-face mais tu n’as pas le temps de discerner celui qui vient de s’inviter près de toi. Il tourne autour de la cabine centrale et tu distingues à peine sa silhouette se refléter dans une difformité dérangeante. Tu le poursuis mais il t’échappe sans cesse, se déplaçant avec une célérité étonnante. L’ombre joue avec toi avant de plonger dans le vide pour s’envoler vers la cathédrale. Tu te retrouves à nouveau contre la rambarde, l’empoignant avec force pour te retenir de passer par-dessus, ce que ton instinct te hurle de faire. Ta raison, plus forte en cet instant, te défend de céder à cette pulsion. Elle se cramponne à la balustrade comme à sa dernière bouée de sauvetage, un cordage jeté près d’une falaise. Le vent balaye tes cheveux, hérissant la peau de ta nuque. Ta chevelure de jais s’agite comme un drapeau devant ton visage, le balafre de ses mèches folles qui passent devant ton regard fixé sur la citadelle interdite.

« Alice, tu n'es pas en mesure de le poursuivre, abandonne-toi à la lumière. »

Une faible lueur répond à la voix qui s’adresse de nouveau à toi : la luciole résistante, la rebelle dissidente, infernale survivante de ton aura angélique. Tu la sens dans ta poitrine tenter de réchauffer le froid qui s’est emparé de ton cœur, vouloir purifier le champ de ronces qui l’empêche de l’atteindre, rêver de reprendre sa place sur le trône de tes décisions. Mais la fleur empoisonnée est plus forte. Elle déploie ses pétales violines pour t’abriter de cet éclat aveuglant, ses grandes feuilles repoussent l’insecte parasite étincelant et ses épines répandent leur poison de défense contre l’intrus qui essaye de se frayer un chemin dans cette calamité. La plante vénéneuse est bien ancrée jusqu’à ton âme, ses racines puisent loin dans ton cœur et l’encerclent. Comme un château à l’abandon où dormirait une princesse, une forêt de ronces s’érige en son seuil pour condamner le domaine. Il ne manquerait plus qu’un dragon pour en protéger l’entrée. Telle est ta malédiction, que nulle source de lumière ne pourra conjurer. Dans ton conte, jamais la belle au bois dormant ne rouvrira les yeux. Elle a sombré pour l’éternité.

Ton aura se déploie soudainement, tempête violette qui danse en volutes autour de toi dans son ronronnement félin habituel. Tu sens une vigueur incommensurable s’emparer de toi. Ton besoin de liberté est trop puissant. Tu ne veux plus écouter ce qu’on exige de toi. Tu lutteras aussi longtemps qu’il le faudra. Tu ne céderas pas tant que tu n’auras pas satisfait ce désir immortel. La tentation est maîtresse, l’envie est souveraine, la satisfaction est déesse. Nul précepte ne saura te garder de ce que tu as gravé dans ton esprit tourmenté. Tu peux choisir. Tu en as le pouvoir. Et tu as décidé de ne pas être une gentille fille.

D’un mouvement agile, tu sautes par-dessus la rambarde et tombes dans le vide. Tu te laisses avaler par la descente pendant quelques secondes, paupières closes, les oreilles sifflantes, ton corps offert aux vents. Quelques mètres avant de toucher le sol, tes ailes s’ouvrent. Tu planes en rouvrant les yeux, survolant la ville en flammes. Tu slalomes entres les tours, tourbillonnes pour éviter les édifices en ruines en train de s’effondrer, véritable furie, oiseau rapide jouant dans les airs.

Tu arrives vite à la cathédrale et te poses en douceur sur les marches de son perron. Tu replies tes ailes dans ton dos pour retrouver une forme parfaitement humaine. Les statues qui ornent l’entrée semblent te dévisager d’un œil avisé. Tu grimpes jusqu’à l’immense porte en bois et agites le loquet vieilli. L’écho résonne avec force dans le bâtiment puis tu ouvres le battant. Tu t’engouffres à l’intérieur de l’église en silence, le bruit de tes bas ricochant contre les murs. L’enceinte est calme, silencieuse, on n’y distingue plus la musique extérieure, pas même la chaleur du brasier. La cathédrale a été sauvée pour le moment. Tu cherches des yeux l’ombre qui s’est échappée du phare mais tu ne la trouves pas. Tu t’avances entre les rangées de bancs, le regard vif. L’intérieur est superbe et impressionnant. Tu lèves le menton pour observer les colonnes rejoindre le plafond et les voutes. A pas lents, muette et admiratrice du lieu, tu rejoins peu à peu l’autel.

▬ Il y a quelqu’un ?

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'Lune rousse - 2020' :
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Le Rêve

La cathédrale est immense. Plus tes pas s'approchent de son centre plus ses extrémités semblent s'éloigner de toi à toute allure. Lorsque tu poses le pied sur les marches te séparant de l'autel, un grand coup de tonnerre retentit et les vitraux s'alignant sur toute la hauteur du mur de la nef s'illuminent. Ils dépeignent un paysage mystérieux, mais étrangement familier. Des corbeaux de toutes les tailles et de toutes les couleurs volent autour d'une silhouette, sans visage, occupant la hauteur du tableau. Ses quatre bras sont tendus en direction des quatre points cardinaux, et ses neufs ailes sont déployées dans l'espace. Plus tu observes les vitraux, plus tu peux les constater se mouvoir et très vite la scène inanimée prends vie : les oiseaux continuent leur ronde sans jamais battre des ailes et le personnage central reste immobile. Ses mains et son visage resplendissent d'une lumière pure, dorée.

Sur l'autel repose un corbeau, noir, mort. Son cadavre empeste, et ses yeux rouges globuleux sont écarquillés de terreur. Ses pattes sont secoués de spasmes, mais la vie a bien quitté ce petit corps fragile. Son bec est ouvert et déjà des insectes y accourent pour entamer leur festin. Autour du corps sans vie a été tracé un cercle mauve, aux contours parfaitement lisses. Il te donne une impression étrange, désagréable. Si tu tends la main, tu pourras ressentir une révulsion intense, et tu manqueras d'air.

L'ombre réapparait, riant à gorge déployée et parcourant la cathédrale à toute vitesse. Partout où elle passe, les murs se noircissent et les pierres pourrissent. L'ombre file à une vitesse incroyable et fonce en direction du vitrail. A son contact, la figure réagit et une de ses mains pointe un doigt accusateur dans sa direction. Un arc électrique en jaillit et transcende la forme ténébreuse qui est propulsée sur le cadavre du corbeau et disparaît en entrant par son bec. Les insectes à l'intérieur se précipitent au dehors et très vite, plus rien ne grouille. Le corbeau mort ne bouge pas plus, le rire a cessé.

Sujet: Re: [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Alice

Damned Town

The mysterious city

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