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[EVENT] Lune Rousse - Alice Green

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MessageSujet: [EVENT] Lune Rousse - Alice Green [EVENT] Lune Rousse - Alice Green EmptyMar 20 Oct - 0:00



Lune Rousse



Il n’est pas encore minuit, les ombres de la nuit enveloppent ta silhouette fragile. Tu es éveillée et pour une raison que tu ignores tu as décidé de te rendre en ce lieu, comme si quelque chose à cet endroit t’avait attiré. Tes vêtements sont trop légers, tu as froid. Là où tu es ne règnent que le silence et le souffle du vent nocturne. Ce lieu remue en toi des émotions et des souvenirs qui te sont familiers. Tu te sens perceptif, sensible aux signaux invisibles et aux mystères de cette cité. Comme si des doutes brûlaient ton esprit et que tu te devais d’y répondre, peu importe la douleur. Étrange idée que de rester dehors en cette Lune Rousse, la vérité triomphera n’est ce pas ?

La Forêt semble inquiétante, bercée par les teintes roussies de la Lune. Pas un animal ne croise ton chemin, et les arbres tremblent quand tu les approches. Parfois, tu jurerais entendre des bruissements de feuillage, mais ce n’est que le vent de la nuit. Tu t’es perdue, mais retrouveras-tu ton chemin ?
Le Corbeau
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MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse - Alice Green [EVENT] Lune Rousse - Alice Green EmptyVen 23 Oct - 1:41

Alice Green Ft. La Lune Rousse





I can see your halo fall





« Here we are again […]
I've let go and it never felt so good
I've sold out my friends
And ruined my life over again
My energy and my money's spent

I can see your halo fall […]
Cause I had it, then I lost it all

Cold sweats in the morning
Real life's become boring
I've tripped and I'm falling
But I'll stop tomorrow
Can you catch the feeling ?
A small wet cloth to stem the bleeding
The scars on my arms are barely healing »

     
Halo – Boston Manor

Je passe ma vie à briser toutes leurs règles,
Je vais troquer mon âme contre le chaos,
Ils liront dans un dernier regard espiègle,
La formule de mes adieux pour là-haut.

Dans un grand cri ils réclameront tous ma tête,
Que j’ai orné de cornes contre l’auréole,
La fin de leur prophétie était désuète,
Dans les ténèbres je me noie je m’immole.

La lumière qui a été en mon sein,
Qui a éclairé l’abîme de mon cœur d’ange,
Sera l’offrande promise en échange.

L’obscurité vient à moi comme un feu malsain,
Et me consume sous leurs regards affolés,
Bientôt ma transformation sera terminée.


Comme souvent il est minuit et tu ne dors pas. Impossible de trouver le sommeil. Alors tu sors, dans le froid nocturne, ton éternelle veste noire peine à te protéger du vent. Particulièrement fort en ce soir de pleine lune, il s’engouffre entre les pans de cuir, traversant le tissu léger de ton haut trop large pour venir mordre ta peau qui s’hérisse de frissons.

Tu t’éloignes du centre de la ville, comme l’ombre mouvante du fantôme de Damned Town, glissant dans le brouillard et l’obscurité, dans une discrétion féline qu’on te connait bien. Invisible aux yeux de tous, tu longes les remparts avant de rejoindre la forêt.

Aussi menaçant qu’intriguant, l’éclat roussâtre de la lune nimbe le sentier d’une lueur étrange, donnant à la terre des airs de désert sablonneux, rougit par le soleil. Comme une terre brûlée. Les feuilles prennent des teintes automnales, pourtant elles renaissent de leurs cendres de l’hiver, le printemps ayant déjà bien entamé sa course, éveillant la nature depuis plusieurs mois maintenant. Une odeur puissante d’humus et de sous-bois emplit tes narines une fois les premiers arbres passés.

Mains dans les poches, tu suis le chemin en silence.

Comme une mer sombre autour de toi, la végétation s’étend à perte de vue dans l’opacité de l’horizon. Tu ne distingues que très difficilement les contours des troncs les plus éloignés, le bois se faisant de plus en plus dense à mesure que tu avances. La lune rousse illumine le ciel d’une couleur rougeoyante qui pourrait faire penser que la forêt est en feu. Les branches s’envolent vers les nuages dans un contraste marqué, d’un noir profond, courant en travers de l’astre de minuit. Dressés de part et d’autre du sentier, les arbres ressemblent à des soldats en haie d’honneur, accueillant ton âme perdue avec une solennité silencieuse. C’est à peine si l’on perçoit le hululement plaintif d’une chouette, tout semble figé dans le temps, tu parais être la seule à arpenter le fil de la vie.

Attentive aux moindres bruits portés par la caresse vorace du vent, tu respires l’air chargé d’humidité. Tu n’entends que ta respiration, saccadée par la marche, rythmée par des volutes qui se forment sous ton nez à chaque expiration. Les bourrasques balayent violemment tes cheveux, des mèches d’ébène s’emmêlent contre ton visage, se coinçant entre tes lèvres et devant tes yeux. Alors qu'elle forme par intermittence un rideau troué obstruant ta vue, tu laisses ta chevelure se mouvoir à son aise, ne cherchant que très peu à la remettre en place.

Ta silhouette s’enfonce toujours plus profondément dans la forêt. Tu cherches un peu de sérénité mais tu ne la trouves pas. Tes sens restent en alerte, gardant ton corps entier paré à réagir en cas de danger. C’est ce que ces longs mois en tant que fugitive t’ont appris, toujours être prête à se défendre, suspecter les silences et se méfier des instants de paix. Ne jamais relâcher sa vigilance car c’est lorsqu’on s’y attend le moins que l’ennemi frappe. De traqueuse tu es devenue proie, tu passes ton temps à fuir et à te cacher. Et parfois, comme ce soir, tu te demandes malgré toi si tu as fait le bon choix.

Tout a basculé si vite. Ta vie s’est transformée radicalement du jour au lendemain. Tu t’es réveillée un matin, décidée à ne plus laisser le Paradis te dicter ton avenir. Depuis, c’est le bordel. Tu n’avais pas imaginé que ce serait si compliqué de reprendre son destin en main.

La cage dorée dans laquelle tu étais restée enfermée pendant près d’un siècle avait ses bons côtés. Elle avait été sécurisante, comme un cocon cotonneux chaud et confortable. Il suffisait de faire semblant. De sourire poliment et de servir aux anges les mensonges qu’ils voulaient avaler. Tu avais vite compris qu’être toi-même était dangereux et interdit. Tu t’étais conformée à la mise en scène de ta destinée, orchestrée par tes parents et par les lois du jardin d’éden. Il n’y a pas de place dans la cité d’argent pour les dissidents. Tu te l’étais répétée comme un mantra pendant des années. Réfrénant tes pulsions, laissant la frustration te ronger, comme un lion qui tourne en rond dans sa cage, emporté de lui-même dans un manège qu’il ne comprend pas, pour occuper l’espace en attendant l’échappée sauvage.

Mais ce n’était pas suffisant pour te contenir et dans des coups d’éclat soudains, ton tempérament de feu rugissait hors de ton contrôle et te soumettait aux jugements de tes pairs. Ainsi tu es devenue cette fille indisciplinée, impulsive et intrépide que les espions de la reine ont connu. L’enclot commençait à être trop petit. On t’avait placé là, en dessinant un avenir dans lequel on te sommait de te reconnaître. Il fallait que tu prennes cette place qu’on avait créée spécialement pour toi. Modelée sur leurs esquisses, tu t’étais fondue dans ce décor pour eux. Pas par soumission mais par dépit. Par peur de décevoir. Par absence de tout autre choix qui saurait les convaincre qu’ils avaient tort. Dans ce schéma, il était important que tu restes ce qu’on avait imaginé te correspondre.

Tu as cru t’épanouir. La supercherie a duré un temps. Mais chaque fois, ces essais de combler le vide en toi se révélaient infructueux. Leur mirage durait de manière aléatoire, parfois il se prolongeait vainement, pourtant les illusions finissaient toujours par s’estomper, effaçant tes espoirs pour te remplir à nouveau de ce néant intérieur. Un abysse insoutenable où tu te noyais. Ton âme réclamait la sève de l’existence, trouvant la tienne morne et terne. Un brouillard asphyxiant d’où tu ressortais bredouille, la mine basse et l’esprit flou. Tu cherchais ce qui pourrait pimenter ton quotidien, avide d’adrénaline et de cette sensation grisante de te sentir en vie.

Plus tu te languissais d’un ailleurs, d’une autre vie où tu aurais ta place, plus tes rêves d’enfant te hantaient. Les ténèbres venaient chuchoter des blasphèmes au creux de tes oreilles, t’appelant au loin, leurs voix cherchant ta lumière pour se l’accaparer. Et tu les as écoutées.

Tu es venue à Damned Town poussée par cette envie folle, ce besoin viscéral de te laisser dévorer par la noirceur. Tu étais guidée par le chant de la déchéance, dans une mélodie démoniaque enivrante qui a fait de ta vie un enfer. Le chaos s’est installé dans ta routine, mettant à l’épreuve ta capacité d’adaptation.

Tu as joué avec le feu en rencontrant Alec. Si tu avais écouté ta raison, jamais tu n’aurais succombé à la tentation. Il n’aurait même pas eu le temps de t’aborder dans ce parc, tu aurais fui, loin de lui, loin de ses ténèbres, loin de ce piège qu’il représentait. C’est probablement ce que toute ange sage aurait fait. Elle aurait laissé la sainte lumière la mener sur le chemin de la clairvoyance et de la pureté. Qu’as-tu fait Alice ? Tu t’es jetée corps et âmes dans la noirceur, tu n’as même pas cherché à résister. Alec était déjà tiens quand tu as posé les yeux sur lui, tu as croisé son regard d’azur et tu as plongé dans l’océan de son âme, acceptant par là même de naviguer avec lui sur des eaux hasardeuses. Tu t’es faite capitaine de son navire en un battement de cils. Tu as joué avec lui, comme un démon jouerait avec un ange. Tu as profité de l’attraction que tu exerçais sur lui, de ce pouvoir de séduction nouveau et excitant que tu possédais soudain. Tu te sentais enfin vivante entre ses bras. Parce que tu déjouais les règles, tu ne faisais plus que frôler leurs limites, tu les piétinais carrément. Tu as adoré ça.

Avec un appétit féroce, tu es allée toujours plus loin jusqu’à commettre l’irréparable. Tu t’es offerte à lui sans un regret, abandonnant les préceptes du Paradis. Depuis cette nuit, tu allumes les flammes de l’incendie qui consume ta vie, l’alimentant pour en faire un brasier géant.

Chaque fois que tu y songes, ton esprit s’ancre à ce même point de non-retour. Ce matin brumeux où tu t’es introduite dans le bureau de Dragon. Ta rencontre avec le roi des démons a été un tournant de ton histoire. La peau de ton omoplate meurtrie s’hérisse à cette pensée. Le souvenir de la marque reste gravé dans ton esprit, il t’arrive encore d’en trembler. Mais tu n’aurais pas imaginé combien cet instant de souffrance pourrait alors te libérer. Comme si tu avais poussé la porte de la cage et que Dragon était venu te défaire des chaînes qui te reliaient encore à elle. Mais tes entraves étaient contre ta chaire depuis si longtemps qu’il lui avait fallu te blesser pour parvenir à t’en extirper. Sa marque démoniaque était le stigmate de ton évasion. Tu l’avais acceptée comme une part de toi, comme un tatouage dont tu serais désormais ornée à jamais. L’attraction que le souverain exerçait sur toi depuis ce jour te faisait peur.

Avais-tu eu raison de succomber à l’appel des ténèbres ? Pourrais-tu un jour faire entièrement partie du clan des démons ? Y trouverais-tu ta place ?

Ce terrible besoin de te sentir en phase avec toi-même continuait de te ronger jour après jour. Tu te débattais dans cette cité pour faire entendre ta voix mais parfois tu avais l’impression que tes cris résonnaient dans un espace dépeuplé, un vide infini. Qui écoutait ta complainte ? Qui pouvait la comprendre ? Qui s’en souciait ?

Les larmes avaient arrêté de tracer des sillons sur tes joues ces derniers temps, mais l’orée de tes cils menaçait souvent de céder au futur torrent. Tu ravalais tes sanglots et encaissais les épreuves. Tu t’étais saisi du court de ton destin et il n’était plus question de reculer. Tu ne retournerais pas voir Haelyn. Tu n’irais pas lui demander pardon. Tu ne serais plus jamais un ange. Mais cette nouvelle voie que tu suivais était-elle la bonne ? Pouvais-tu faire confiance à Dragon ? Il t’attirait comme un aimant et tu luttais contre sa puissance magnétique. Il te fascinait et une petite luciole nichée dans tes entrailles continuait de te mettre en garde contre lui et ses ténèbres. Tu la faisais taire, fatiguée d’être éternellement tiraillée entre ta passion et ta raison. Combien de temps cela allait-il encore durer ?

Le chemin te porte au cœur de la forêt, où une clairière entourée de cèdres est baignée par la lumière de la lune rousse. Comme une tâche au milieu de la masse sombre et difforme des arbres, l’herbe haute aux teintes orangées semble prête à prendre feu. Tu restes à la lisière du champ de fougères, à l’ombre d’un énorme sapin qui te dissimule de son immense ramure. Car depuis toujours, c’est le noir qui te sied.

Je fais de ma vie un bordel. Et alors je ne suis plus qu'une femme qui se demande si elle est sur le bon chemin. Qui a tout perdu mais ne regrette rien. Qui n'espère rien mais voudrait tout.


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~ I've learned to be good and it was boring ~

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