Meeting's Shop [Ft. Itsuke Daichin]

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Ah c'est bien trop dur ! Pourquoi suis-je entré dans ce magasin ? Je me fais du mal pour rien... Benjy a été très clair à mon départ. Si j'achète ne serait-ce qu'une seule sucrerie avec le coffre du trésor royal, je me ferais sévèrement sermonner à son retour ! Et qui dit dispute, dit punition. Et cette punition, il m'a mis en garde, sera des plus impitoyables.
Trois nuits. Je devrais passer trois nuits en solitaire, juste pour une petite friandise de rien du tout ! Et cela n'est littéralement pas envisageable. Je n'y survivrai jamais et deviendrai complètement fou !

Mais comment faire ? Je désire ardemment m'acheter des bonbons ! Je voudrais tout sentir, tout goûter, tout acheter. De tout façon, lorsqu'une envie me traverse l'esprit, je ne peux pas résister... Le raclement de gorge du vieux monsieur au comptoir me rappelle sa présence et m'arrache de mes pensées. Il est occupé à trier les billets et pièces de monnaies de sa caisse, afin de les ranger correctement et de faire le compte de sa matinée.
Bref, retour à mes réflexions. Vraiment aucune solution à cette énigme barbare ? Il existe bien un moyen de me procurer des bonbons sans avoir à débourser un seul centime ! Je suis prêt à tout pour me délecter de ces merveilles sucrées.



Bonne idée ! Je devrais pouvoir m'en sortir.
Coup d’œil sur la gauche. Si je dérobe juste un nougat, le gérant me surprendra-t-il ? Je m'avance à pas de loup vers la vitrine et jette un dernier regard vers le propriétaire. Il ne semble pas faire attention à moi. Parfait ! A l'action... Avec une rapidité digne d'un professionnel du crime, j’attrape une poignée de nougats et les glisse dans ma poche. Un sourire mesquin se dessine sur mes lèvres. Je sens que je vais me régaler...

Mais je n'avais pas fait attention au tintement joyeux de la clochette à l'entrée. Quelqu'un était entré dans le magasin, et s'était aperçu de mon délit...



Mince ! Me voilà surpris en flagrant délit...

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Le client s'approche de moi, visiblement très en colère, tandis que le gérant du magasin cesse de compter ses billets, pour me surveiller de ses yeux perçants.



Mais je n'ai pas même le temps de faire quoi que ce soit, qu'un jeune homme pénètre dans le magasin et accoure à ma défense. Sur un ton se voulant autoritaire, il me sermonne :



Le jeune garçon balance ensuite une salve d'excuses aux "témoins de mon crime", puis achète un paquet de ces guimauves que j'ai volé.







Le vieux commerçant esquisse un sourire et son regard récupère un peu des ses couleurs d'antan. Il doit se rappeler sa jeunesse. C'est sur que cela doit dater vu son âge...
Mon sauveur, si je peux le nommer ainsi même si je n'avais point besoin de lui, m'invite à quitter sans délais le magasin. Je le suis, le laissant dans ses pensées. Il se retourne et tend vers moi le paquet de bonbon à peine payé.



Je me penche légèrement et reste bouche bée devant la beauté des friandises. Je hume la fragrance intense du chocolat se dégageant du paquet. Je suis aux anges. Je lève les yeux timidement vers Itsuke puis me risque à glisser ma main dans le sachet. J'en ressort une guimauve, qui colle aux doigts à cause de son enrobage. Je la glisse entre mes lèvres et croque.
En perçant la coque, une bouffée de milles saveurs envahissent mes sens. Fraicheur, acidité, amertume et douceur à la fois. Je roule des prunelles de plaisir.



J'avale pour ne pas garder ma bouche pleine de guimauve, et réponds au sourire d'Isuke par un visage archangélique et une voix tremblotante, timide.



En riant, je me colle contre le jeune homme, cherchant la chaleur de ses bras, comme pour le remercier de m'avoir aidé en lui offrant un câlin. Évidemment ce n'était en vérité pas du tout dans ce but. Je colle ma joue contre sa veste.



Tout en restant contre Itsuke, je me décide enfin à lui révéler le strict minimum me concernant.

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Subitement après mes dires, Itsuke tressaille de curiosité.





Puis il me propose de l'accompagner pour aller acheter un jeu vidéo. Un jeu vidéo ? Je ne m'y connais absolument pas en jeux vidéos moi, je n'aime pas cela du tout. Je préfère de loin m'amuser avec des vrais personnes... J’acquiesce d'un sourire et d'un hochement de tête, avant de le suivre vers un magasin un peu plus loin. Je le vois s'approcher de la vitrine, et lorgner avec beaucoup d'envie les différents produits exposés.

A mon tour, je me colle à la vitrine. J'observe les objets mis en devanture.



Je plaque mon front contre la vitre en boudant. Oh j'ai une idée ! Je souffle doucement sur la vitre pour former une petite plaque de buée. Je fais glisser mes doigts fins sur le disque ainsi crée, pour dessiner des zigzags entremêlés. Je pouffe de rire.  



Il n'a pas tort. Je reprend mon sérieux et retourne m’accoler au jeune homme. Je m'accroche à ses bras, et d'une frimousse adorable, lui offre un regard insistant.

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En guise de réponse, Itsuke m'entraine à l'intérieur du magasin, puis me sermonne affectueusement, légèrement embarrassé.



A peine à l'intérieur, le jeune homme attrape un boitier en plastique, recouvert d'une couverture en papier colorée.



Itsuke se perd quelques instants dans la contemplation du boitiers, puis se décidé enfin à m'expliquer ce dont il s'agit.







Itsuke attrape un autre boitiers, aux couleurs plus claires cette fois-ci.



Itsuke achète ses nouveaux jeux et semble dépenser une grosse somme d'argent sans pour autant que son sourire ne s'efface de ses lèvres. Nous sortons du magasin.





Une fois dehors, Itsuke me vole la dernière guimauve puis se tourne vers moi.



A peine a-t-il finit sa phrase que je mette dans ses bras à nouveau.



Je me retire brusquement, comme si je venais de faire quelque chose d'interdit, puis d'une main timide, vient caresser ma joue.





J'ignore sa remarque ironique et offre à Itsuke une frimousse enfantine adorable, qui ferait fondre le cœur du plus terrible des tyrans.

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Sous mon insistance, Itsuke me propose de s'occuper de mon apprentissage. Suite à son assentiment, mes lèvres s'étirent encore plus de bonheur. Et puis, selon ses dires, le fait d'être appelé grand frère ne le dérange pas autant qu'il le laissait sous-entendre.



Je m'accroche à son bras et colle ma joue contre lui.



Je l'entraine un peu plus loin, vers la bijouterie, occupant l'ange avec une autre ruelle. Mais le jeune humain fronce les sourcils et semble... soucieux ? Il se tourne vers moi et m'interroge



Pendant une fraction de seconde, un frisson électrique me parcourt tout entier. Pourquoi faut-il qu'il vienne tout gâcher avec ses questions ? Ne passions-nous pas un moment agréable ? Sa curiosité, je la hais !



Je ne laisse rien paraitre de mon agacement, et lui répond d'une voix guillerette.



Je continue d'exposer à Itsuke le charme de la ville dans un monologue intense, auquel j'apporte toute ma sensibilité et mon talent. Je fonctionne un peu comme ces promoteurs de voyage terriens qui ne se lassent de couvrir d'éloges des villes touristiques. Mais dans mes paroles tout n'est pas que tissu de mensonges. Je me suis souvent rendu à Bergen. J'apprécie tout particulièrement le charme pittoresque, l'hospitalité des habitants, du moins leur crédulité, et les paysages merveilleux s'étendant à perte de vue.  

A la fin de mon long exposé, je souffle bruyamment, avant de resserrer mon étreinte auprès du bras d'Itsuke.



Je cours pour rejoindre la devanture, emportant dans mon élan mon grand frère adoré.
Une fois devant, je colle ma frimousse face à la vitre glacée et gémit d'extase.



Jusque là, je ne mime point mes émotions. Mon extase face à ces créations est réelle et à peine exagéré. Je suis en admiration devant de si belles créations, façonnées des mains mêmes d'humains talentueux. Seul les humains artisans méritent mon respect, après tout, eux se distinguent de par leur savoir faire intéressant...

Je retourne vers Itsuke et, à cause de sa grande taille, plaque ma tête contre ses abdominaux, dépité de ne pouvoir m'offrir tels chefs-d’œuvre...

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L'humain, dans un élan de niaiserie, caractère propre à son espèce, essaye de me réconforter.  







Perdu dans mes pensées, je ne sens pas la force s'exercer sur mon bras, et m'attirer à l'intérieur du magasin. La porte se referme derrière nous en un grincement moyenâgeux et l'artisan lève son visage vers nous. Il sourit pour nous accueillir et continue son travail.

Encouragé par notre présence, il fait de son mieux pour produire une pièce de qualité. Il frappe avec vigueur et détermination, tout en faisant preuve d'une précision hors du commun des mortels, une minuscule pierre brute de grenat. Une fois modelée selon ses gouts, il l'approche d'une polisseuse pour la rendre étincelante. Il donne de violent coup de pied à sa pédale pour enclencher le mouvement circulaire du morceau de pierre. Si bien que la pierre devient aussi luisante à la lumière du soleil qu'une goutte d'eau. Elle contemple son travail puis retourne chercher dans sa réserve quelque chose. Il revient, sous un vacarme de carton s'écroulant au sol, avec dans la main, une création fine incarnate. Muni d'une pince de précision, il applique une sorte de liquide, certainement de la colle forte, et vient déposer la pierre dans un orifice ridiculement petit en comparaison de la grosseur de ses doigts. Il se releva d'un bond et frappa dans ses mains de victoire. Puis il s'approcha de nous. Du moins, il s'approcha de moi.



Il lève ses mains et vient déposer autour de ma nuque un collier fin en argent. En effet, il est magnifique. Mais soudainement, le regard du vendeur se teint d'un éclat étrange, songeur.





Immédiatement, une idée me traverse l'esprit. Je porte mes mains à mon ventre, feintant une douleur foudroyante et insupportable.

 

Le vendeur, visiblement inquiet, ne cherche plus à comprendre ni à savoir qui je suis, mais préfère m'aider à sortir. Une fois dehors, je prends une grande inspiration, et vient m'asseoir contre la devanture du magasin, glissant jusqu'au sol. Au bout de quelques instants je rassure Itsuke et le vieil homme. Ce dernier décide alors de retourner dans sa boutique et de nous laisser seuls.

HRP:

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Je tourne la tête vers l'humain, et cligne de l’œil de façon appuyée.



Itsuke scrute les alentours et s'interroge sur la suite des évènements. Puis son regard tombe sur un banc en bois usé par le temps, non loin de notre position. Il le pointe de son index.





Je me relève d'un bond, sous ses rires incessant, oubliant ma soi-disant douleur à l'abdomen, puis l'accompagne. Je m’assoie à ses côtés, le collant de très près, et lui prend le bras. Je commence à balancer mes jambes joyeusement et dodeline de la tête.



Je force le rougissement de mes lèvres et le bégaiement de ma voix, pour rendre mes sentiments plus authentiques. Une telle comédie mérite récompense. Depuis son intervention dans le magasin de sucreries, je m'amuse à incarner un autre moi, qui s'éloigne de milliers de kilomètres de mon moi réel, bien évidemment.



Tout en restant contre mon "grand-frère" d'une après-midi, j'énonce ma question d'une intonation dénue de toute suspicion ou intérêt. Une question qui semble dite comme cela, pour meubler la conversation, pour faire preuve de politesse, et non pour donner des informations à un souverain particulièrement machiavélique...



J'enfonce un peu plus ma tête contre l'épaule de l'humain, et replie mes genoux, afin de m'allonger sur le banc. J'ai tout mon temps Itsuke, et j'espère que ton péché sera à la hauteur de mes attentes !

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Aux légers tremblements qui parcourent les épaules d'Itsuke, je peux comprendre qu'il est...embarrassé. Je ris intérieurement de cette situation. Un grand gaillard tel que toi est désarmé face à un jeune enfant innocent et sans défense ? Laisse moi rire...
Mais déjà, le jeune homme me raconte son péché.



Mes pupilles s'écarquillent de surprise. Il a "tabassé" un de homme et en plus, sans le vouloir, i la envoyé un homme à l'hôpital ? Intérieurement, je jubile de joie. Cette rencontre se révèle mille fois mieux qu'attendue.





Voilà qu'Itsuke me pose en question, comme cherchant à dévier du sujet. Mais je ne compte pas le laisser s'en tirer si facilement. En m'offrant son plus beau sourire, il peut percevoir mes yeux grands ouverts d'admiration et mes lèvres étirées jusque derrière mes oreilles.

 

J'ignore sa question et l’ensevelis, comme à mon habitude, sous une pluie d'interrogation puérile, dont seule une est réellement ce que je cherche à savoir. Tu m'intéresses de plus en plus Itsuke...

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Itsuke ne devait pas s'attendre à une telle masse d'interrogations. Il présente un léger sursaut, marquant sa surprise puis les yeux verticalement. Il soupira doucement, non sans laissant les commissures de ses lèvres finement s'étirer sur les côtés.



Immédiatement, mes lèvres s'inclinent de déception. Connaître la botte secrète de son adversaire vous assure l'avantage au combat. C'est donc bien dommage en effet que de rester sur un refus.



Je dois retenir un rictus diabolique tellement ses propos sont hilarants. Mais déjà, Itsuke resserre ses gros poings et son regard d'ordinaire vif, devient vide comme le cervelet humain.



Un deuxième rictus essaye de se faufiler jusqu'à ma bouche, mais un simple contrôle mental, et le voilà partit. Cet Itsuke est légèrement... paradoxal.





Je lui fais comprendre que c'est une tâche fort compliquée et me reconcentre sur mon rôle. Masque réajusté, il temps de continuer mon plan. Quand soudainement, mon grand frère préféré se tourne dans ma direction, contemple mon regard parfaitement simulé et relance un sujet que je venais de clore. Maudite obstination ! En moins d'une seconde, le mensonge est tissé. Je replace avec grâce une mèche blonde au creux de mon oreille et pose le doigt sur ma joue, mimant une recherche mnémonique intense. Puis je m'élance.

 

J'enserre la taille du grand humain en souriant puérilement et imite une moue rassurée et détendue. Mes prunelles expriment toujours cette admiration complète.

 

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Dit le jeune humain en remuant son doigt grossièrement, prenant cet air de faux tuteur sévère qui ne correspond pas à sa personnalité calme. Il se relève et jette vers moi un regard complice. Naturellement, mes pommettes se rougissent d'une joie enfantine et je pousse un doux cri d'euphorie. En bondissant sur mes petits pieds, je pose mes mains sur les épaules d'Itsuke, le regard embelli d'un éclat d'adoration.

 

L'humain acquiesce docilement et s'agenouille pour me laisser champ libre. En un petit bond de lapin, je me positionne sur ses épaules, mes jambes glissant de part et d'autre de son cou. Mes doigts fins s’entremêlent entre les fines mèches rouges de sa chevelure. Je joue doucement avec, faisant rouler les fines bandelettes rouges entre mes phalanges. Le paysage, quelques mètres au dessus du sol est bien différent. J'apprécie ce sentiment de grandeur, de puissance. Itsuke me transporte, suivant mes directives et les mouvements de mes bras. De temps en temps, je sautille sur place, animé d'une insouciance communicative. Parfois même, mes doigts glissent sur sa joue furtivement, pour y déposer une caresse amicale.

 

Nous sommes arrivés à destination. Je ne quitte pas pour autant les épaules de mon pseudo grand frère, jouissant une dernière fois de cette place si particulière. Puis mon doigt s'élance pour désigner le bâtiment dont l'ombre nous surplombe. Une immense arche s'élève haut dans les cieux, semblant presque percer les nuages. Cette pierre si étrange, qui constitue chacun des bâtiments érigés dans la ville, reluit ici à la lumière du Soleil. Nous voici enfin devant le but final de notre rencontre, là où mon plan va pouvoir être mis à exécution. Nous sommes face à la cathédrale de Damned Town.

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Itsuke prend la nouvelle avec beaucoup d'enthousiasme. Il accède à ma proposition, ne me forçant pas à descendre. Je trépigne sur place, sautillant toujours comme un bambin sur les épaules de son père, face à la parade de Noël. Mes mains se perdent dans les cheveux du jeune homme, et sa mèche rouge se loge entre mes lèvres. En bougeant la tête, je tire légèrement dessus, en veillant à ne pas faire mal à mon "grand frère". Je me penche en arrière pour m'étirer et me remets en place.





Je tapote sur l'épaule d'Itsuke et lui pointe du doigt l'entrée de la cathédrale.



 

Je propose à l'humain de contourner la façade du bâtiment, pour arriver dans une ruelle très sombre malgré la puissance du soleil. La porte en bois, plutôt de petite taille, se tient dans un coin. J'indique à Itsuke de la pousser : elle n'oppose aucune résistance.



Je me colle au crâne du jeune homme, et enserre son cou de mes bras fins, pour m'accrocher à lui. Ma frimousse se colle à sa chevelure, tandis que je mâchouille toujours sa mèche écarlate. Une mèche suffit à m'occuper des heures, c'est assez hilarant.
Nous passons sans encombres à travers l'entrée, puis nous faufilons à l'intérieur. Je veille à refermer la porte derrière nous. Le couloir est étroit, mais grâce à mes nombreuses indications, Itsuke se glisse jusqu'à la salle principale. Le plafond s'élève brusquement à une douzaine de mètre au-dessus de nous. Seule la lueur des bougies éclaire l'espace immense qui nous accueille. J'ai l'impression d'être minuscule. Je descend des épaules de mon adorable marionnette et sautille jusqu'à l'autel en riant. J'observe les yeux emplis d'étoiles les calices en or et les instruments de cérémonies richement décorés. Tiens, une bague, certainement oubliée par un croyant, traine sur le marbre. Furtivement, je la glisse dans ma poche. Elle ne manquera à personne de toute façon. Je m’assois sur l'autel et ouvre grand les bras, imitant le sermon d'un prêtre.

 

J'éclate de rire à la fin de mes dires, et fixe Itsuke de mon regard adorablement innocent.

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Itsuke suit ma lancée et entre dans mon jeu. Après la reformulation de mes ordres, l'humain vient s'agenouiller devant l'autel, soit à mes pieds. Cette scène me semble familière, en effet nombres démons concurrents se sont déjà attelé à effectuer ce même geste devant moi, priant de les épargner d'une mort douloureuse et sans pitié. Cet humain qui s'abaisse face à moi, m'emplit d'une excitation étrange. La sensation de retrouver ses marques majestueuses, de reprendre cette autorité qui m'était propre en Enfers.  

 



L’humain s'arme d'une voix innocente, semblable à celle d'un jeune enfant de chœur encore vide de toute corruption.

   

Puis le jeune homme, tout en riant, pointe son regard vers ma frimousse adorable. Je me lève d'un bond et file jusqu'à l'entrée, en veillant à attraper un calice de cérémonie en chemin. Je le rempli d'eau bénite, qui croupit derrière les portes imposantes de la cathédrale puis retourne sur mes pas. Une fois de retour face à Itsuke, qui malgré son air interrogateur, n'avait pas bougé d'un pouce. Je lui verse lentement cette eau apparemment sacrée sur le visage, tout en jouant doucement avec sa mèche rouge, et en la couvrant de ma paume, pour ne pas la mouiller.



Je pouffe de rire et racle ma gorge, imitant un petit chanteur réalisant son numéro improvisé.
La coupe vidée, l'index de ma paume, non occupée à caresser la mèche sanglante de l'humain, se pose sur le front du jeune homme. Mon visage s'illumine d'une douceur archangélique, et mes joues se teignent d'une fine pointe rosâtre. A cet instant précis, les vitraux filtrent une lumière colorée, qui bénit mon visage d'une finesse divine. Ma voix se fait léger chuchotement.  

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Itsuke s'ébroue et m'éclabousse de quelques gouttelettes d'eau pure.Il se relève doucement, scrutant de ses yeux océan l'intérieur de l'immense cathédrale qui l'entourait. Ses prunelles se posent sur chaque dorure, chaque gravure, chaque vitrail qui composent la décoration de ce lieu de culte sacré. Soudain, comme animé d'une énergie nouvelle, il se tourne vers moi pour me proposer...un jeu ? Un cache-cache ?

 



Je m'approche lentement d'Itsuke, les mains cachées derrière mon dos. Ce qu'il ne sait pas, c'est que mes phalanges ont dérobé l'étole rougeâtre d'un diacre qui officie ici. D'un air innocent, sautillant d'un pied sur l'autre, mon corps se colle au sien. Je feins de vouloir l'enlacer mais... En un mouvement sec et légèrement maladroit, je lui enroule l'étole autour du visage, pour lui bloquer la vue, et enlève à pleine vitesse mes chaussures. Puis je file, glissant sur le sol à cause de mes chaussettes, sans émettre aucun bruit. Il comptera pendant que je me cacherai quelque part...