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A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams]

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MessageSujet: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyMar 1 Sep - 19:59

Alice Green Ft. Casey Williams





A time to play, a time to rule



Comin' at you live, real, real wild
Here to light it up, set the world on fire
Gonna break the rules and hearts in twos
'Cause that's what the baddest do




Mois 4, Jour 16

Est-ce que j’ai déjà précisé quelque part que j’étais incapable de me coiffer ? Franchement, Haelyn devrait me remettre une médaille du courage pour avoir réussi à attacher ma tignasse indomptable en un chignon qui parvient tout juste à être crédible. Elle doit sûrement avoir une nana qui fait ça pour elle, j’me suis démerdée toute seule moi, comme d’habitude. Avec mes dix doigts, mon manque de patience et une putain de flaque d’eau boueuse comme miroir.

Tu déambules dans les ruelles de Damned Town d’une démarche qu’on ne t’a jamais vue, un pas chaloupé, confiant et assurément féminin. Autant qu’il est possible de l’être pour toi avec une paire d’escarpins. Tes talons se coincent dans les pavés et tu joues d’équilibre pour faire croire aux passants que tu fais honneur à tes échasses en faisant fi des obstacles. Des heures de répétition, mais tu avais oublié ces fichues pierres. Qui a mis ça là ?!

Enfin, tu avises ta destination, jetant toujours un œil méfiant autour de toi. Mais personne ne te prête attention, tu te fonds merveilleusement dans le décor, comme prévu. Tu sens plusieurs auras lumineuses te croiser et la tienne se fait toute petite pour ne pas se faire repérer. Tu as laissé la luciole prendre place sur le devant de la scène et faire son spectacle angélique à tout le monde. Par chance, tu n’as croisé aucun garde moins crédule qui aurait pu repérer les relents de ténèbres étrangement mêlés et se tenir en alerte. Bien sûr, tu avais tout prévu et tu aurais pu réagir en fonction, tu n’avais pas enfilé ce costume ridicule pour les humains. Les chiens de la reine ont sûrement eu pour ordre de traquer Alice Green et aux dernière nouvelles, la description qu’on en fait reste celle d’une rebelle à la chevelure de jais en cascade, vêtue de noir, avec un perfecto en cuir et des bottines de moto. Tu te demandes si ta propre mère serait capable de te reconnaître tout de suite si elle te croisait. Un vrai carnaval.

La nuit est déjà tombée sur la ville, amenant avec elle la fraîcheur et l’humidité de l’obscurité. Une légère brise te fait frissonner. Le Nocturne, par ce début de soirée est agréablement occupé, des voix étouffées s’élèvent de la bâtisse dans un brouhaha reconnaissable, animé de rires et de verres qui s’entrechoquent. Les fenêtres laissent échapper une lumière tamisée qui éclaire faiblement la ruelle. Placardé sur un mur près de l’entrée, une affiche avec un portrait-robot griffonné que tu reconnaitrais entre mille ; un bout de charbon au regard de braises. Mais ce soir tu joues les caméléons. Des clients sortent à ton arrivée et se déportent sur le côté pour te tenir la porte avec un grand sourire de politesse collé au visage. Tu n’es pas habituée à ce genre de civilité, un style vestimentaire peut vraiment tout changer. Tu hoches la tête en retour et entre dans le bar.

20h42. Une nouvelle future consommatrice s’avance. 1m70 environ, difficile à dire, elle porte des talons. Des escarpins rouges. Jupe crayon grise d’un motif écossais délavé assortie à un chemisier immaculé à volants en dentelle travaillée, fermé jusqu’en haut. Cheveux bruns, relevés en un chignon tiré, trait épais d’eyeliner, lèvres soulignées de rouge, le même que les chaussures. Alice Green ? Jamais de la vie, pas dans cette tenue. Une professeure de mathématiques jolie mais sévère plutôt.

Tu trouves rapidement une table non occupée au fond de la salle. Plusieurs clients sont attablés, bavardant bruyamment, un verre à la main. Tu t’installes, en croisant les jambes comme tu as vu Haelyn le faire, ajustant ta jupe remontée au-dessus de tes genoux. Un serveur s’avance et tu commandes un cosmopolitan. Le plus affligeant dans cette mission c’est bien le fait de venir dans un bar sans commander un whisky ou un rhum. Ce sera de la vodka pour ce soir.

Pendant que le jeune homme part en quête de ta boisson, tu observes les lieux d’un œil méticuleux. Tu détailles chaque client présent. Majoritairement des humains, mais il y a aussi des déchus. Tu repères également un ange mais heureusement pour toi il a l’air surtout intéressé par son verre, qui n’a d’ailleurs pas l’air d’être son premier. On t’amène ta commande rapidement et tu termines ton inspection en sirotant tranquillement le liquide rosé.

Une fois ce tour d’horizon terminé, tu t’attèles à chercher du regard la patronne à l’autre bout du bar, debout derrière le comptoir. Tu t’attardes sur sa silhouette et la fixes longuement. Tu ne t’attendais pas à un personnage si singulier. Elle est petite, menue, avec un carré court de cheveux sombres légèrement en désordre, affublée de lunettes rouges extravagantes. Malgré sa cécité, elle se déplace avec aisance, un chiffon à la main, occupée à faire briller les verres. Elle doit probablement deviner leur éclat au toucher, un récipient parfaitement lisse est signe de travail accompli. La faculté d’adaptation du corps humain à toute forme de handicap est souvent impressionnante.

Tu dois être au Nocturne depuis une demi-heure désormais, ton verre est vide et la phase d’observation est terminée. Tu réfléchis encore un peu, toujours dans le doute. Mais ta détermination l’emporte encore, comme toujours. Tu te lèves prestement, tire sur ta jupe et époussètes ton chemisier avant de traverser la salle d’un pas lent, tes yeux arrimés à ton objectif. Une fois devant le bar, tu prends le tabouret le plus proche de la tenancière et te perche à son sommet, jambes croisées sur le côté de nouveau. Tu poses ton coude sur le comptoir et te tiens droite, les mains jointes sur le bord parfaitement lustré du bar. Tu te râcles la gorge.

▬ Casey Williams ?

Tu attends une seconde que la personne concernée se reconnaisse.

▬ Vous savez pourquoi je suis là, n’est-ce pas ?

Les jeux sont ouverts.

HRPG:


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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyVen 11 Sep - 2:33

A time to play, a time to rule
Eh bien une chose était sûre, le bar était fortement animé ce soir. Nous l’avions ouvert il y a quelques jours. On avait commencé les démarches dès le départ d’Alec. Il faut dire que sa visite s’est montrée des plus…révélatrice. Il nous fallait un nouveau départ, Casey Williams devait renaître de ses cendres. Ainsi le voilà ouvert, le Nocturne, et on va l’emmener loin ce petit bébé. Des dispositions ont déjà été prises pour s’assurer la pérennité de ce petit « commerce ». Et services et marchandises n’attendent que des consommateurs avisés qui sauront s’en servir et les demander. La toile de Dame Aranea est destinée à se tisser sur l’ensemble de la ville. Pourquoi conquérir ? Lorsqu’on peut acheter. On a passé l’après midi à préparer les verres méticuleusement pour les retrouver au moindre geste, chaque tiroir et chaque bouteilles, l’organisation était régulée au millimètre près. Gare aux autres barmans lorsqu’il géreront la permanence, toute intrusion dans ton organisation parfaite sera sujet à des sanctions. Et nous nous délecterons de chaque peine, chaque souffrance. Sadique ? Peut-être, allez-vous nous juger ? Allez-y brandissez votre marteau du préjugé, et abattez-le de votre main condescendante sur nous. Nous le balaierons telle la poussière sur notre épaule. Cet endroit est notre oasis, notre domaine, nous y sommes les seuls seigneurs et maîtres, nul souverain, nulle loi autres que celle de la ville ne sauraient s’y appliquer sinon les nôtres.

Les clients avaient commencé à affluer vers la fin de l’après-midi, alors que le dur labeur du quotidien eu finit de les user un peu plus que la veille. Ils se précipitaient, rampant dans leurs têtes, déjà mort dans leurs esprits alors même qu’ils obéissaient à leur instinct de conservation, se raccrochant au moindre espoir. « Vais-je rentrer un jour si je me conduis bien ? », « Aurais-je une augmentation un jour ? », et ces espoirs les précipitaient dans nos bras, que ce soit pour un simple divertissement ou pour noyer leurs rêves dans un doux éthanol, anesthésiant pour quelques heures le brouhaha permanents de leurs doutes et de leurs regrets. Et les idées noires qui traversent les portes se dissipent bien vite au rythme de l’élévation des vapeurs alcoolisées de tes boissons. Ce soir beaucoup avaient fait le choix de se servir dans la petite oasis, nos serveurs avaient à peine le temps de souffler et tes mains aussi, les boissons s’enchainent et l’argent rentre Quelle douce mélodie que celle des pièces dans la caisse enregistreuse. Une petite piqure de rappel, ces efforts pour donner cette confiture à ces cochons ne sont pas vains et que dans la misère de leur propre fange, c’est nous qui nous engraissons. Manger ou être mangé, nous avons beau haïr les démons et leur système vicié, chassez le naturel…

Un détail avait cependant retenu notre attention, une aura particulièrement forte avait franchis notre porche, non sans avoir d’abord placardé quelque chose à l’extérieur de ton bar. Sans nous avoir consulté, voilà qui était bien cavalier, et impoli. Notons que nous devons avoir une petite discussion avec cet imprudent plus tard. Autre chose avait retenu ton attention, bien qu’il consommât au-delà de toute raison, ses pensées restaient étonnamment cohérentes, dans le mélimélo des ivrognes, le fil de ses pensait était tendu comme si les moires elle-même se préparaient à le couper. Il se tramait quelque chose. Et nous n’aimons pas ça, nos lames sont toujours à portée, pour l’instant il n’y eut nul besoin de s’en servir, mais qui sait ? Il faut bien une première fois à tout. En réponse à cette petite saute d’humeur. Arachnée qui jusque là était perché sur sa toile au plafond de l’établissement, descendit le long de son fil pour prendre position sur le mur derrière, faisant irradier l’aura dans l’intégrité du bar. Les divins sont prévenus, l’araignée est maintenant sur ses gardes. Et ses crocs s’abattront sur les impudents qui oseront s’attirer son courroux.

Une petite heure plus tard tes doutes se confirment, une autre aura franchis le parvis du domaine. Plus faible, fatiguée, si tant est qu’on peut qualifier une aura de cette manière. Mais celle-là tu la reconnaîtrais entre mille, tu as déjà ressenti sa signature, son odeur et sa couleur te sont familière. Et cela ne remonte pas plus loin d’il y a plus de quelques jours, un sourire s’étire sur nos lèvres. Cela promet d’être intéressant. Décidément playboy pour que son aura nous ait marqué à ce point c’est que ça doit compter à tes yeux. Oh comme la douleur de l’abandon dut être difficile. Bien évidemment nous le savions déjà, mais cette mélodie sentimentale ne manquera jamais de nous plaire, cette sonate du cœur brisé ravis nos marteaux et enclumes. Alice Green venait de pénétrer dans ton bar. Ceci expliquait la concentration de l’autre divin au sang pur. Il faut dire que la demoiselle avait causé un sacré remue-ménage après son passage devant la reine. Nulle boule de cristal fut nécessaire pour apprendre les exploits de l’ex-espionne. Mais certaines zones de mystère persistaient toujours, et cela était plus alléchant. La bougresse cependant fit le choix d’aller d’abord s’asseoir à une des tables. Commandant une boisson, ton garçon arriva vite avec la commande. Un Cosmopolitan, voilà qui changeait des habitudes de la demoiselle. Mais vous savez ce qu’on dit, le client est roi. Alors ainsi soit-il et que cette boisson-là lui soit servie. Cependant n’hésitons pas à charger un tout petit peu plus la dose d’alcool, après tout, il serait bon de ne pas arriver à certaines…extrémités pour délier la langue de la fougueuse demoiselle.

Enfin ! Une pause se profilait à l’horizon. Quand c’était le cas, on prenait un chiffon et on commençait à essuyer les verres. Tous étaient déjà passé au lavage que tu déléguais à une vieille machine à laver posée dans un coin en dessous du bar. Elle aurait couté une fortune au marché noir, mais maintenant que nous avons nos entrées c’est une autre histoire. Pourquoi essuyer les verres alors ? Très bonne question, simplement parce que rester les mains dans les poches derrière le bar ça ne fait pas sérieux, nous sommes une femme d’affaire après tout. Nous devons avoir une image de marque maintenant. Et puis ça occupe les mains, c’est toujours mieux que fracasser la tête d’un des déchets qui harcèle encore une énième fois les clientes alors qu’il est bourré comme un coing. On doit attendre qu’il devienne « inapproprié » pour éviter de passer pour un tyran. Quitte à s’affranchir de Dragon, autant ne pas avoir la même réputation. Même si le moment ou tu peux jeter dehors ce genre de crevure est toujours un moment de profonde satisfaction qui ne manque pas de ravir nos pulsions les plus violentes. Quant à Alice, elle semblait enfin décidée à venir nous solliciter. Ce n’était qu’une question de temps, elle a cédé plus vite que nous le pensions. Son esprit semble être sur le point de se briser. Il suinte la fatigue et la détresse comme une plaie purulente. Sans parler des effluves d’alcool qui, bien que lointains, restent perceptibles pour un nez d’aveugles. Ils forment une espèce de parfum aux arrière-notes rances, Alice sent le fruit pourri. Enfin son esprit, parce que son parfum lui se contente d’être simplement étouffant. En plus il ne s’accorde pas avec son odeur naturelle, trop féminin, comme sa tenue, non décidément rien ne va pour elle ce soir. Voilà qui peut faire nos affaires.

Casey Williams ?

Les bords de nos lèvres s’étirent à former un sourire satisfait, sans les ouvrir, il était encore trop tôt pour le sourire carnassier que nous aimons tant. Contentons-nous de tourner la tête dans sa direction.

Vous savez pourquoi je suis là, n’est-ce pas ?

Restons muet à cette question. Pourquoi lui donner ce qu’elle veut sur un plateau, pour l’instant elle n’a rien à offrir. Cuisinons-la un peu avant de démarrer les hostilités. La raison de sa présence nous échappe encore, nous avons des questions et elle va nous donner les réponses, lançons les paris. Combien de temps cela va-t-il prendre ? Quoi qu’il en soit, il faut d’abord donner à cette jeune femme une boisson digne de ce nom. Tu sors une bouteille de rhum de sous le comptoir, un rhum arrangé artisanal que tu procure chez un artisan local, le fournir en canne à sucre et en fruit n’a pas été chose facile mais ça te garantis au moins un alcool de bonne qualité fait un par un réunionnais qui a échoué ici après avoir arnaqué les comptes de la distillerie familiale. Une histoire tragique vraiment mais qui ne nous intéresse pas actuellement. Tu sers donc un verre à l’ange en face de toi maintenant. Tu lui tends son verre et pose les mains, bras tendus vers ta nouvelle proie. Arachnée commence à s’agiter. La friandise devant toi semble être à son goût.

Enchantée Alice Green, enfin nous nous rencontrons, décidément, dès que l’un de vous deux passe par un endroit, l’autre ne tarde pas à le suivre. Si complices et pourtant si éloignés…Je pourrais presque m’attendrir de votre histoire d’amour tragique…Aaaah, mes jeunes années, voilà qui me rappelle moi-même des souvenirs…Mais l’heure n’est pas à la nostalgie ! Je sais effectivement pourquoi tu es là. Mais toi en es-tu bien certaines ?

Les pions sont posés, la partie peut démarrer. Et celle-ci s’annonce palpitante, le ton de ta voix est changeant et légèrement lunatique, variant entre nostalgie, interrogatif et enthousiasme, mais pas dans cet ordre vous vous en doutez.  Et le même sourire espiègle, voire légèrement provoquant, continue de saillir mes lèvres comme une parure maudite, mais maudite pour qui au juste ?

HRP:
Casey Williams & Alice Green

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Invité, je tire les ficelles de tout les pantins des cette ville, sauras-tu échapper à mes fils?

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyMar 15 Sep - 14:22

Alice Green Ft. Casey Williams





A time to play, a time to rule



I was born to run, I don't belong to anyone
I don't need to be loved by you
Fire in my lungs, can't bite the devil on my tongue
I don't hide blurry eyes like you



La barmaid sourit. Tu la détailles rapidement, examinant ce spécimen de plus près. Malgré toutes les descriptions que tu as entendues ces derniers jours, Casey Williams n’a rien à voir avec ce que tu t’étais imaginé. Est-ce que les gens sont aussi surpris lorsqu’ils te découvrent avec pour seuls indices premiers des approximations suggestives ? Si on décrit une brune décoiffée qui sent l’alcool, avec une veste en cuir au volant d’une moto, es-tu le portrait idéal de ce prototype bien cliché ? Car tu n’avais pas pensé que la voyante puisse être si petite, si mince, si terne. Une certaine réputation lui collait à la peau et tu t’étais inventé un personnage fantasque, une grande dame, à la silhouette outrageusement féminine, qui ne se laisserait pas dicter sa conduite si tant est que quelqu’un ose s’y aventurer. Un genre d’aristocrate rebelle. Tu en serais presque déçue. Casey, au premier abord, manque de piquant. La seule chose étrange et perturbante chez elle, ce sont ses lunettes rouges qui cachent ses yeux à ses interlocuteurs. Or, tu aimes à t’attarder sur les regards pour les déchiffrer. Tu sais qu’elle est aveugle, mais tu espérais tout de même pouvoir te raccrocher aux portes de son âme pour tenter de la comprendre. Tu devras faire sans.

Elle se penche et sort de sous le comptoir une bouteille d’alcool. Elle se saisit d’un des verres nouvellement astiqués alignés à sa droite et le remplit. Tu n’as pas le temps de déchiffrer l’étiquette que le parfum ambré du rhum te parvient. Tu souris ; ce geste est nettement plus en adéquation avec le portrait que tu t’étais dressé. Elle te confirme par là ses pouvoirs de voyance, elle ne te sert pas cette boisson par hasard, elle sait que tu en raffoles. Casey fait glisser le contenant vers toi, t’invitant muettement à boire. L’odeur qui se dégage du verre est particulièrement puissante, l’alcool a l’air de qualité. Même si l’envie de déguster ce qu’elle semble t’offrir est grande, tu te retiens. Tu ne cèdes pas à un jeu si bas, elle ne t’amadouera pas comme ça. Tu dois rester sous couverture et surtout tu as besoin de garder les idées claires, alors la vodka suffira. Cependant, tu ne refuses pas le verre, tu te contentes de le serrer dans ta main droite, sans pour autant y porter les lèvres.

▬ Enchantée Alice Green, enfin nous nous rencontrons, décidément, dès que l’un de vous deux passe par un endroit, l’autre ne tarde pas à le suivre. Si complices et pourtant si éloignés… Je pourrais presque m’attendrir de votre histoire d’amour tragique… Aaaah, mes jeunes années, voilà qui me rappelle moi-même des souvenirs… Mais l’heure n’est pas à la nostalgie ! Je sais effectivement pourquoi tu es là. Mais toi en es-tu bien certaines ?

D’abord, tu notes qu’elle connaît ton nom sans que tu ne lui aies donné. Elle confirme une seconde fois les rumeurs, elle possède bel et bien un don de voyance. Mais tu ignores toujours à quel point elle peut lire en toi sans que tu ne l’y invites. Tu te raidis légèrement à l’annonce de ton prénom, espérant que sa voix soit assez basse pour ne pas éveiller le peu de conscience qu’il reste à l’ange présent dans la salle.

Puis, il ne te faut pas longtemps pour comprendre de qui parle Casey. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle le mentionne aussi rapidement. Tu sais qu’Alec est venu la voir il y a quelques jours, dans l’autre bar de la ville, juste avant que mademoiselle Williams ne décide d’ouvrir son propre établissement. Interroger les quelques clients réguliers et habitués n’a pas été très difficile, encore moins de les faire parler. C’est fou ce qu’un joli sourire dans cette tenue peut faire dire à un humain qui n’en est plus à son premier verre. Tu as aussi demandé à tes élèves, en leur faisant jurer de garder le silence sur ton retour. La menace de ta vengeance était suffisante pour eux, ils savaient tous de quoi tu étais capable s’ils te désobéissaient ; on ne trahit pas son entraîneur. En recoupant les informations, tu n’avais pas eu à réfléchir longtemps pour deviner qui était le type grincheux, blond aux yeux bleus et plutôt bien fait de sa personne qui s’était présenté au Holy Fire un soir, pour se perdre dans une longue discussion avec la barmaid. Même si tu savais qu’Alec s’était entretenu avec Casey, tu ignorais le sujet de leur conversation. Mais il semblerait qu’on y ait parlé de toi. En tout cas, la démone déchue est au courant de ta relation avec lui. Il y avait de grandes chances que ce soit le cas mais tu ne pensais pas qu’elle te narguerait dès le début en le précisant. Tu as du mal à cacher ton agacement. On le sait désormais, la colère est une émotion que tu contrôles difficilement. Un jour, tu apprendras.

J’ai plus rien à cacher, on dirait.  

En réaction à cette contrariété inattendue, ton aura opère un rebond mal contenu. Comme une panthère qui rode autour de toi, l’animal feule et tu dois lui faire à un rappel à l’ordre mental pour qu’elle se couche à nouveau, ronronnant dans un coin en attendant la prochaine occasion de montrer les crocs. Tu réponds au sourire espiègle de la barmaid que tu reconnais chez tous les démons que tu croises, une déchue ne faisant pas exception, par un rictus crispé mais amusé, que tu veux tout aussi provocateur.

▬ Vous aimez donc les histoires d’amour.

Le ton est léger, volontairement moqueur mais pas méprisant, tu la taquines un peu. Tu ne veux pas la froisser, ce serait dommage de se la mettre à dos dès le début. Tu n’es pas venue pour lui déclarer la guerre, loin de là. Tu n’as plus nulle part où aller en ville sans devoir redoubler de prudence et tout le quartier des anges est en effervescence, à la recherche de la traitresse. Ton aura t’empêche encore d’arpenter sereinement la partie démoniaque de la cité. Le Nocturne et ses rêves de terrain neutre est un lieu approprié pour voir s’échouer une ange apatride traquée par les siens et encore mal aimée des démons. Être dans les bonnes grâces de la patronne t’évitera sûrement de perdre un des derniers endroits de Damned Town où tu pourrais être en sécurité. L’idéal serait donc de faire de Casey Williams si ce n’est une amie, au moins une alliée. Mais le voudra-t-elle ? Son entrée en la matière t’indique le contraire.

Tu réfléchis à sa question quelques secondes. Tu refoules les doutes en toi depuis quelques jours car tu veux éviter de céder à la panique. C’est le moment d’être sûre de toi, de te faire confiance, pour une fois dans ta putain d’existence. Alors il ne faut pas fléchir, Alice. Redresse le menton. Mais en vérité tu ignores toujours pourquoi tu t’es rendue en premier lieu au Nocturne. Tu aurais pu chercher ailleurs, alors pourquoi ici ? Sûrement parce que tu fonces toujours tête baissée sans réfléchir. Es-tu donc certaines de savoir ce que tu fais là ? Tu es venue négocier, c’est ce que tu te répètes. L’objectif est toujours de sauver ton âme du courroux angélique qu’Haelyn rêve de faire s’abattre sur toi. Alors tu fuis, tu fuis tes responsabilités, tu fuis les conséquences, tu fuis un paradis originel, courant vers un destin que tu essayes désespérément de t’approprier. Et cette tâche s’avère bien compliquée.

Tu ignores si Casey te dit la vérité. Elle semble avoir connaissance de beaucoup de choses à ton sujet. Ton nom, ta boisson préférée et tes sentiments pour Alec. Mais sait-elle vraiment pourquoi tu es venue à elle ? Rien ne te laisse présager qu’elle le sache et tu restes sur tes gardes. Si elle était au courant, tu doutes qu’elle t’accueillerait aussi sereinement, un sourire malicieux aux lèvres, prête à t’offrir un verre en guise de bienvenue. Les présentations auraient été beaucoup plus hostiles. Après tout, elle dirige cet établissement et elle n’a besoin d’aucun prétexte pour te mettre dehors. Tu t’attendais davantage à ce genre de réaction d’ailleurs. Mais tout comme son portrait présumé était erroné, son comportement peut l’être aussi.

▬ Vous avez l’air bien calme. Voilà un point qu'on a en commun, on est plus dangereuses qu’il n’y paraît.

Tu lui souris, une moue amusée collée au visage. Tu te redresses sur ton tabouret, ajustant encore ta jupe sur le sommet de tes jambes croisées. Tu joins tes mains sur le bord du comptoir à nouveau et y prends appui d’un air sérieux.

▬ Et donc, qu’avez-vous à me proposer ?

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptySam 28 Nov - 15:30

A time to play, a time to rule
L’apatride reste de marbre mais son aura elle ne trompe personne. Son petit tressaillement est quelque chose auquel nous sommes à présent habituée. La plupart des proies avec lesquelles nous jouons réagissent de manière similaire quand ils se rendent compte qu’ils n’ont rien à cacher. Que ces yeux aveugles peuvent scruter plus loin que leurs propres yeux ne verront jamais. Nietzsche disait : « Et quant à celui qui scrute le fond de l’abysse, l’abysse le scrute à son tour. », alors nous sommes déjà le monstre dans ce combat. Les flots infinis du temps et de l’espace ont déjà si détraqué notre esprit mortel. Nous sommes plus, et nous sommes mieux. Nous le savons, et nous nous y appliquons. Libre de chaines et de contraintes, cet empire que nous sommes en train de bâtir, s’épanouira et fleurira bien après que les souverains auront finis leur guerre vide de sens. Nous nous tiendrons sur les cendres de leurs combats, c’est une guerre d’usure que nous gagnerons. Arachnée semble apprécier cette nouvelle proie qui s’aventure sur son territoire. Elle provoque la panthère du bout des pattes, répond à chaque feulement par son crissement désagréable, mais ici la panthère est encerclée par la toile, elle n’a point d’échappatoire, sinon l’espoir que l’appétit de l’araignée soit déjà rassasié et qu’elle ne fera que jouer avec elle jusqu’à la fin de l’entrevue.

Vous aimez donc les histoires d’amour.

Fidèle à sa réputation, elle cache ses véritables intentions, elle sait qu’elle veut négocier, ou du moins elle pense le savoir. Mais dans tous les cas elle a besoin de nous, et cela nous arrange car nous avons quelques questions, et elle possède des réponses. Nous espérons qu’elle se montrera raisonnable, ce serai dommage de gâcher un si beau talent contre l’argent d’une prime. Mais un peu d’argent en plus ça ne fait jamais de mal, il y a toujours un moyen de l’investir. L’argent…une considération si matérielle et pourtant si stupide, il ne sert à rien dans une ville comme celle-ci, seul compte les partisans et le pouvoir de la force brute. Pourtant les humains semble se raccrocher à cette petite forme d’économie comme si leurs vies en dépendaient. Cela faisait longtemps que nous ne sommes pas allées sur terre, mais visiblement le goût du commerce des humains s’est répandu comme la peste. Nous en profiterons, l’appât du gain est devenu une arme puissante que les divins sous-estiment grandement. Pour revenir à cette chère Alice, elle se demande encore à quel jeu nous jouons, nous avons été trop prompte avec le playboy, trop abrupte, ne laissons pas cette erreur se reproduire.

Nous reposons notre chiffon, et rangeons le verre que nous étions en train d’astiquer. Un autre client au bar venait de passer commande et la demoiselle aux yeux chocolat semblait être perdue dans ses pensées, laissant surement ses prunelles sucrées se nimber de brume, fixant le fond de son verre, à la recherche de réponses qui lui font défaut. Laissons-la donc à ses errances, nous avons des clients à servir. Nous nous saisissons de notre shaker et de quelques bouteilles soigneusement disposées à notre convenance, une organisation simple, mais essentiel avec notre handicap. Nous versons soigneusement dans le verre les différents ingrédients ainsi que quelques glaçons fraichement sortis d’un congélateur installé sous le bar. Et le verre ainsi servi se retrouve assez rapidement entre les mains satisfaites d’un client contenté qui s’en va déjà retrouver ses compères pour échanger de sujets divers comme ses dernières conquêtes, ses derniers déboires, ses plans d’avenir ou ses rêves les plus fous. La volubilité des âmes enivrées par l’alcool est une aubaine pour nous, notre ouïe acérée ne laisse passer aucun détail et les rumeurs viennent se piéger dans notre toile encore plus rapidement que les petites mouches comme Alice.
Après ce léger égarement, nous décidons qu’il est temps de revenir s’intéresser au cas qui nous fait dès à présent face. Et nous avons des projets pour cette jeune âme, lancée à présent sur le chemin de la perdition. Mais elle est venue en ces lieux avec des informations cachées, qui nous sont impossible à connaître malgré notre pouvoir exceptionnel. Et cela est intolérable, l’endroit, le phénomène, nous avons besoin d’en savoir plus et tant que nous ne saurons pas ce qu’elle cache. Toute tentative de manipulation sera trop dangereuse. Nous ne pouvons nous permettre ce genre de gaffe alors que notre commerce ne fait que démarrer, notre combine est notre garantie et il est hors de question que les souverains viennent mettre leurs nez dans nos affaires, du moins pas encore. C’est dans un mouvement bref que le shaker retrouve ainsi sa place, de même que les bouteilles qui sont machinalement remises à la place qui est la leurs.

Vous avez l’air bien calme. Voilà un point qu'on a en commun, on est plus dangereuses qu’il n’y paraît.

Nous sourions, flattée, mais détrompe toi petite mouche, nous sommes plus dangereuse que tu ne sembles vouloir le croire. Nous faisons à présent face à cette enfant aux paroles de miel. C’est pourtant le serpent que l’on essaie de charmer, que pense-t-elle obtenir auprès de l’Araignée ?

Et donc, qu’avez-vous à me proposer ?

Arachnée frémit à sa demande, elle laisse à présent de côté les taquineries enfantines qui l’amusait tant pour venir se positionner au centre de sa toile juste à côté de nous. Elle est en chasse, prend garde petite mouche, nous sommes la seule chose qui se tient entre ses crocs venimeux et ton petit corps fragile. Il est dans l’intérêt de tous, que nous n’ayons pas à nous énerver. Quant à nous, nous ne faisons que sourire plus en avant mais cette fois avec ce léger appétit carnassier, nos yeux luisent d’une aura malsaine, nous sommes prêtes à nous jeter sur elle, maintenant qu’elle nous y invite. Voyons voir à quel type de pion nous avons affaire, et jaugeons l’intérêt de ce que nous allons pouvoir en faire. Nous nous penchons légèrement pour que l’échange qui va suivre puisse se dérouler dans l’intimité entre moi et la récente apatride.

Ce que j'ai à te proposer? Nous marquons une légère pause. Un échange, ou un marché si tu préfères. Tu cherches à fuir la reine et ses sujets en colère, ainsi soit-il, je peux te venir en aide. Et nous pourrons même en discuter dans un endroit plus…privé. Mais avant cela, tu t’en doutes je l’espère, j’ai besoin d’une garantie, d’un gage de bonne foi. Si tu me révèles ici et maintenant ce que tu as trouvé au temple, je suis disposée à te fournir tout ce dont tu as besoin sans le moindre cout, ainsi qu’un contrôle régulier d’un de mes hommes pour te prévenir en cas de fouille des anges.

Nous nous écartons ensuite d’Alice pour reprendre le service. Cette fois nous préparons plusieurs boissons pour une table un peu plus loin. En effet elle vient de commander, et même avec le brouhaha ambiant et notre entrevue, cela ne nous a pas échappée. C’est incroyable ce que la cécité peut faire comme miracle à vos autres sens. Une fois ceci fait, nous mettons le tout sur un plateau et nous partons nous occuper du service en salle. En passant de l’autre côté du bar, nous glissons discrètement à Alice.

Tu as un peu de temps pour réfléchir ma chère, cependant je te conseille fortement de rester avisée, ta prime est certes sous-évaluée, mais je saurais quand même lui trouver une utilité si le besoin s’en fait sentir.

Nous pesons mots à l’attention de l’apatride. Mais nous nous réilluminons rapidement en lui adressant un grand sourire sympathique ainsi qu’une petite tape sur l’épaule.

Mais je suis persuadée que nous ne sommes pas obligées d’en arriver à de telles extrémités.

Et sur ces mots, nous nous en allons gaiement servir les boissons aux poivrots qui ont élus ton bar comme lieu de perdition pour la soirée.


HRP:
Casey Williams & Alice Green

____________________________________________________________

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyLun 28 Fév - 16:59

Alice Green Ft. Casey Williams





A time to play, a time to rule




Fighting with the dark side
Running but you can't hide
Talking all that shit
All that trash it's got you tongue tied

Tu sens l’aura de la déchue tressaillir d’intérêt à l’annonce de ta question. Tu retiens un sourire, satisfaite de retenir son attention. Au contraire de Casey dont le rictus carnassier, aux travers cruels et manipulateurs, ne t’échappe pas. Sa moue dérangeante te confirme qu’il faut vraiment que tu te méfies d’elle.

▬ Ce que j'ai à te proposer ? (après une pause) Un échange, ou un marché si tu préfères. Tu cherches à fuir la reine et ses sujets en colère, ainsi soit-il, je peux te venir en aide. Et nous pourrons même en discuter dans un endroit plus…privé. Mais avant cela, tu t’en doutes je l’espère, j’ai besoin d’une garantie, d’un gage de bonne foi. Si tu me révèles ici et maintenant ce que tu as trouvé au temple, je suis disposée à te fournir tout ce dont tu as besoin sans le moindre coût, ainsi qu’un contrôle régulier d’un de mes hommes pour te prévenir en cas de fouille des anges.

Tu analyses sa proposition, perplexe, mais affiche un masque crispé, une expression vide d’émotions. Silencieuse, équanime, tu réfléchis déjà à ta réponse alors que la patronne s’éloigne avec un plateau pour servir une tablée de clients assoiffés. Elle fait le tour du bar et passe près de toi pour te parler plus discrètement, la voix basse, sur le ton de la menace.

▬ Tu as un peu de temps pour réfléchir ma chère, cependant je te conseille fortement de rester avisée, ta prime est certes sous-évaluée, mais je saurais quand même lui trouver une utilité si le besoin s’en fait sentir.

L’intimidation dissuasive fait place à un sourire tout à fait faux et elle te tape l’épaule dans un geste dénué d’animosité, qui se veut amical sans parvenir à l’être. Sa main qui se pose sur le tissu de ton chemisier est un toucher désagréable, mais tu acceptes de le subir pour le moment. Tu te raidis un instant bien que tu retienne tout autre réflexe de rejet. Sa présence glaçante te laisse alors un moment de répit. Avec entrain, elle slalome entre les tables pour distribuer les diverses boissons accumulées sur son plateau et tu la suis du regard filer dans la salle pour vaquer à ses occupations comme si de rien était.

Tu avises l’ange encore présent en question. Il est seul à sa table mais rit à gorge déployée avec les autres ivrognes humains échoués sur les chaises d’à côté. Un tel manque de distinction de la part d’un être céleste, qui plus est dans l’exercice de son métier, est presque navrant. Haelyn serait outrée. Tu l’observes encore quelques secondes à tel point que si tes yeux étaient des lasers, ils lui auraient déjà sectionné la nuque. Cet homme ne tient pas l’alcool. Si Casey décide de sonner l’alerte, il lui faudra plusieurs secondes pour comprendre, plusieurs autres pour réagir et quand le moment sera venu de dégainer son épée, il risquerait de louper son pommeau, se tordre une cheville en se levant et s’écrouler sur la table voisine. Bref, quoi qu’il puisse tenter, tu seras déjà loin, cet ange ne représente pas une menace. Rien que tu ne parviennes pas à neutraliser au besoin. Le plus ennuyant serait de te faire repérer, ça pourrait alimenter les discussions à ton sujet et remettre ta traque sur le devant de la scène. Le propre de la discrétion c’est de savoir se faire oublier.  

Tu souris en opérant un demi-tour sur ton tabouret, t’accoudant de nouveau au comptoir. Tu portes ton verre à tes lèvres et cèdes à la tentation pour boire quelques gorgées. Le goût ambré du rhum se mêle à son parfum suave et une douce chaleur glisse sur ton palais.

Elle est pas barmaid pour rien. Il est excellent.

Si un sourire insolent décore le coin de tes lèvres c’est que tu viens de faire une découverte. Les pouvoirs de la voyante ont leurs limites. Elle a pu lire en toi quelques informations mais elle ignore vraisemblablement pourquoi tu es venue la trouver. Ce qui te donne un avantage bienvenu dans cette négociation cependant tu n’as pas l’intention d’abattre toutes tes cartes d’un seul coup. Prudence est mère de sûreté. Tu t’es promis que pour ce soir tu te mettais à réfléchir avant d’agir, grand bien t’en fasse. Le problème restant que lorsque tu te mets à cogiter, tu ne t’arrêtes plus, tu te perds, tu t’agaces. Puis tu envoies tout valser. Et tu finis par entrer dans le vif, prise dans le feu de l’action, sans être au final passée par ce moment d’introspection si précieux.

Tu attends sagement que Casey revienne derrière son bar. Tu suis son chemin du regard, retrouvant un visage impassible et énigmatique, rangeant tes émotions au placard. Encore bien même elle pourrait lire en toi toute l’agitation qui t’habite, tu préfères t'entêter à la lui cacher, on ne sait jamais, tu pourrais devenir douée à ce jeu de dupe. Une fois la déchue postée devant toi, tu attaques de manière frontale, occupée à fixer tes doigts qui glissent sur le rebord de ton verre dans des cercles lents.

▬ Je vous déconseille d’alarmer mon collègue. Si je parvenais à m’échapper, ce serait toute la garde du palais qui viendrait ici en quête du moindre indice qui fasse avancer ma traque. Vous ne voudriez pas avoir à gérer un défilé d'enquêteurs dans un établissement comme celui-là, n’est-ce pas ? Surtout aussi vite après son ouverture, ça serait fâcheux.

Quand bien même il lui viendrait l’idée de mettre sa menace à exécution, tu ne doutes pas de ta capacité à sentir le danger quand il s’approche de toi. Si tu dois fuir à nouveau, tu le feras. Tu commences à avoir l’habitude de briser des fenêtres pour décamper avant de t’évanouir dans la nature, le Nocturne ne fera pas exception si tu y es obligée. Mais pour le moment, tu es toujours assise au bar, la discussion se poursuit, l’heure est au marchandage, on pensera à foncer vers la sortie plus tard, tu l’espères.

▬ Le temple ? J’y ai trouvé des moines. Ils ont dit que je ne pouvais pas rester mais qu’ils allaient prier pour moi. Vous savez, je ne cherche pas tellement à fuir qu’à me cacher. Et en fait, à ce propos, je n’ai pas besoin d’aide.

Ta voix est monocorde, adopte un ton purement informatif. Tu marques une pause avant de redresser la tête pour venir chercher son regard, bien que dissimulé derrière ses affreuses lunettes. Elle est peut-être aveugle mais tu sais qu’elle percevra ton mouvement et ton changement d’attitude.

▬ Vous vous êtes donc trompée.

Tu hausses les épaules en retournant à la contemplation de ton verre. Tu mimes la déception, à la fois sur ton visage et dans la mélodie de tes mots.

▬ Vous ne savez pas pourquoi je suis ici.

Ce n’est plus une question mais une affirmation, la déclamation tranchante comme la lame aiguisée d’un poignard. Tu retournes dans un silence lourd de soupçons, déjà occupée à organiser ton jeu pour décider de quelle carte sortir ensuite, selon sa réponse.

Alors madame la voyante, on est aveugle tout à coup ?

HRP:


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~ I've learned to be good and it was boring ~

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyVen 1 Avr - 3:55

A time to play, a time to rule
Le service est, comme d’habitude, long, ennuyeux et fatigant, les clients commencent à être saoul et certains devront être évacué des lieux par la manière forte. Et comme nous sommes seule ce soir, ce sera à nous de nous y coller. Certes ce n’est pas la meilleure soirée pour avoir Alec dans les parages mais où sont les idiots comme lui lorsqu’on a besoin de faire du sale boulot… Nous recadrons quelques clients aux mœurs indélicates, nous vidons notre plateau. En le remplissant avec les verres vides, nous en profitons pour sonder la salle. En dehors des habituels poivrots, nous avons tout de même des invités de marques. Quelques clients qui ont commandé des marchandises exclusives, mais ce n’est pas ce qui nous occupe l’esprit il fallait bien le reconnaitre.
 
Nous avons deux anges qui se partagent notre bar, pris dans la toile et chacun se focalisant sur les actions de l’autre. L’une se débat et cherche à s’en dépêtrer, à franchir le miroir qui mettra derrière elle son ancienne vie, mais le prix à payer se fait couteux et elle pèse encore le pour et le contre, hésitante comme une enfant timide. L’autre, un déchet, prêt à tout pour briller sauf se salir les mains, s’il fournissait autant d’effort dans sa vie qu’à commander des verres qu’il ne pourra pas payer, il serait déjà haut-gradé. Le paradis se rempli vraiment d’incapable de nos jours et les rares personnes dignes d’intérêt semble vouloir s’en échapper. Votre majesté je crains que vos mœurs vous desservent car l’envie de liberté s’empare de vos brebis et confondant témérité et inconscience voilà qu’elles se jettent dans la gueule du loup.
 
Voilà un échiquier intéressant qui se joue devant nous, un roi sceptique face à une reine acculée, l’un se fige et tourne dans sa cage, prisonnier des lois, l’autre au contraire va se voir forcée d’agir en dehors des sentiers battus si elle ne veut pas être dépassée. Nous allons avoir du travail s’il faut fournir tout le monde en marchandises. Un joli jeu de funambule entre les balles de chacun des camps. Nous divaguons à présents, perdu dans l’habitude machinale de nos rondes. Nous venons d’ailleurs d’achever cette dernière et il est temps de retourner à notre petite apatride. Qui a d’ailleurs repris du poil de la bête, armée de nouvelles certitudes. Nous avons hâte.
 
Je vous déconseille d’alarmer mon collègue. Si je parvenais à m’échapper, ce serait toute la garde du palais qui viendrait ici en quête du moindre indice qui fasse avancer ma traque. Vous ne voudriez pas avoir à gérer un défilé d’enquêteurs dans un établissement comme celui-là, n’est-ce-pas ? Surtout aussi vite après son ouverture ça serait fâcheux.
 
Des menaces, c’est bien ennuyeux, et nous qui étions si courtoise auparavant, apparemment elle n’a pas apprécié que nous énoncions nos conditions précédemment. Nous devrions nous montrer plus claire pour des esprits si simples. Cependant il fallait reconnaitre que sa foi en ses capacités méritait reconnaissance, les rues de cette ville sont fréquentées par bien des arrogants mais tous n’auraient pas le culot de l’assumer devant moi. Voilà une erreur qui lui sera bien cher payée si elle ne prend pas garde à la personne qui est en face d’elle, ainsi que de ce dont elle est réellement capable. L’impulsivité est un feu d’une grande valeur qui peut nous pousser à agir quand tout semble perdu et nous en sortir. Le seul souci du feu c’est que mal maîtrisé, nous ne faisons que nous bruler. Et cet oiseau là ne renaîtra pas de ses cendres en cas de chute. Attention Icare, tes ailes sont moins solides que tu ne le croies.
 
Le temple ? J’y ai trouvé des moines. Ils ont dit que je ne pouvais pas rester mais qu’ils allaient prier pour moi. Vous savez, je ne cherche pas tellement à fuir qu’à me cacher. Et en fait, à ce propos, je n’ai pas besoin d’aide.

Quelle remarquable insolence, cela pourrait presque nous porter atteinte si tout cela n'était pas teinté d'une vaine arrogance. Nous nous fichons de sa vulgaire esbrouffe pour tenter de nous intimider. Encore heureux qu’une ex-espionne d’Haelyn n’éprouve aucuns soucis pour se cacher et fuir sinon cela soulèverait d’énormes questions sur les compétences de ses services secret. Mais après avoir réentendu le rire embrumé de l’autre ange, nous nous disons que ces questions restent en suspens malgré tout. Cela ne l’empêche pas un sursaut d’orgueil si typique des démons habituellement.
 
Vous vous êtes donc trompée.
 
Nous nous retenons de rire, nous sentons que son jeu n’est pas encore terminé, attendons avant de lui décerner le prix du sarcasme. A moins que nous décidions plus tard à notre tour de concourir.
 
Vous ne savez pas pourquoi je suis ici.
 
Que de certitudes Mme Green, que de certitudes. Ne pas vous tromper ne veut pas dire que vous menez le jeu, bien au contraire. Il semblerait que vous oubliez l’endroit dans lequel vous vous trouvez et qui vous avez en face de vous. Nous vous le rappellerons, en temps voulu, pour l’instant il est encore l’heure de jouer. Arachnée s’ébroue, se détournant de cette proie, reculant son aura. Ce n’est pas une fuite mais purement un manque d’intérêt, elle se rétracte par ennui, ce n’est pas un défi à sa hauteur. Quant à nous, nous jouons le rôle de notre vie, et il est temps de sortir un air dramatique digne de la Commedia Dell’arte. Nous gardons le ton à un volume raisonnable tout en faisant partir notre voix dans des aigus ridicules.
 
Oh non ! La redoutable espionne semble s’être déjouée de moi, la pauvre aveugle qui ne cherche qu’à tenir un bar. Comment pourrais-je me remettre d’une telle déconfiture, je me suis trompée. Je ne sais seulement que je ne sais rien. Bla bla bla…
 
Notre voix reprend sa tonalité habituelle vers la fin. Avant de faire tomber ce masque bouffonesque. Et d’enchaîner sur un ton amusé.
 
Ouhlala mais c’est qu’il a des griffes ce chatons. Assise ici pour nous faire une proposition et elle se permet de nous menacer, puis de se vanter et enfin de nous acculer. Eh bien ma chère permettez-moi de répondre.
 
Et cette fois notre ton se mue de manière à s’articuler mécaniquement autour d’un mépris non camouflé. Mais nulle colère ne teinte notre voix, mais une simple froideur pragmatique. Lorsqu’on veut faire du business, on n’insulte pas le parti d’en face.
 
Je n’ai pas besoin d’anges, pour te ramener au palais, nombreux sont les déchus qui rêveraient d’une opportunité pareille pour se faire un peu d’argent et s’attirer les bonnes faveurs d’Haelyn. Tout ce que j’ai à faire c’est de te livrer à eux, et prendre un pourcentage. Et même si tu parvenais à fuir jeune apatride, tu peux échapper aux anges, mais m’échapper à moi c’est une autre histoire. Tu es déjà sur la liste noire de tellement de personnes. Pourquoi vouloir m’ajouter à cette liste ? Moi qui suis, pour l’instant, toujours à l’écoute. Pardonne-moi si mon avertissement de tout à l’heure t’a semblé être une menace, je ne fais que clarifier mes positions dans cette négociation et bien que je ne veuille pas arriver à cette extrémité je te notifie simplement qu’en cas de danger c’est un recours auquel je songe. Après tout tu n’es pas n’importe qui, tes états de services passés, présents et futurs parlent pour toi. Sens-toi fière, car tes talents m’imposent de me méfier. Mais si tu préfères te comporter comme une enfant capricieuse que je dois ramener chez sa maman parce qu’elle a fait une bêtise je te traiterai comme tel. Le choix reste tien.
 
Nous faisons une petite moue entendue, plaçant dès lors la balle dans son camp. En gage de bonne foi, puisqu’elle souhaite garder les esprits clairs, nous lui servons simplement un verre d’eau. Et une fois servie, nous reprenons d’un ton un peu plus léger.
 
Pour le reste, je ferais l’impasse et puisque je me suis trompée. Grand bien m’en fasse. Je te pose donc la question :
 
Nous retirons nos lunettes et plongeons nos prunelles calcinées dans ses yeux chocolat pendant qu’Arachnée se retourne à nouveau vers elle, enserrant l’aura de la jeune femme entre ses pattes. Et nous abattons sur elle ces mots comme la voute céleste sur les épaules d'Atlas.
 
Pourquoi es-tu assise devant moi, Alice Green ?


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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyJeu 21 Avr - 23:57

Alice Green Ft. Casey Williams





A time to play, a time to rule




I will break into your thoughts
With what's written on my heart

I'm so sick ~ Flyleaf

▬ Oh non ! La redoutable espionne semble s’être déjouée de moi, la pauvre aveugle qui ne cherche qu’à tenir un bar. Comment pourrais-je me remettre d’une telle déconfiture, je me suis trompée. Je ne sais seulement que je ne sais rien. Bla bla bla…

Le visage de la barmaid se tord en une grimace forcée digne d’un masque de tragédie, le ton est théâtral, moqueur, agaçant. Tu fronces les sourcils malgré toi.

▬ Ouhlala mais c’est qu’il a des griffes ce chaton. Assise ici pour nous faire une proposition et elle se permet de nous menacer, puis de se vanter et enfin de nous acculer. Eh bien ma chère, permettez-moi de répondre.

Tes doigts se serrent dans ton poing sur le bar. Tu n’apprécies pas sa façon de te traiter comme une enfant inoffensive et naïve. Tu réponds à la menace par l’intimidation. Il est normal de se défendre, surtout en terrain inconnu. En tant qu’ancienne démone, aveugle de surcroît, elle devrait le savoir : œil pour œil. Tu cherches encore à savoir à quel moment l’arrogance s’est emparé de tes traits car elle n’a pas un seul instant ébranlé ton cœur. Casey semble confondre la vantardise avec l’assurance et la détermination. Quant au piège que tu lui as tendu et dans lequel elle regrette avec une amertume palpable d’être tombée, tu ne vas pas t’en excuser. Il est de bon ton dans une négociation d’amener son interlocuteur là où on on préfère qu’il soit. C’est une partie de poker que vous avez entamée, la mise reste à connaître, le jeu de dupes a lui déjà bien débuté. Pourquoi reprocher à son adversaire de l’avoir trompé ? Si elle se sent coincée par tes manigances c’est que les cartes sont dans ton camp. Elle enrage déjà à l’idée de perdre la partie et te reproche de réussir ton coup. Tu te rends compte que la déchéance n’a pas fait perdre à cette femme son égo. Mais accuser le gagnant de nous avoir fait perdre, c’est de la mauvaise foi.

▬ Je n’ai pas besoin d’anges, pour te ramener au palais, nombreux sont les déchus qui rêveraient d’une opportunité pareille pour se faire un peu d’argent et s’attirer les bonnes faveurs d’Haelyn. Tout ce que j’ai à faire c’est de te livrer à eux, et prendre un pourcentage. Et même si tu parvenais à fuir jeune apatride, tu peux échapper aux anges, mais m’échapper à moi c’est une autre histoire. Tu es déjà sur la liste noire de tellement de personnes. Pourquoi vouloir m’ajouter à cette liste ? Moi qui suis, pour l’instant, toujours à l’écoute. Pardonne-moi si mon avertissement de tout à l’heure t’a semblé être une menace, je ne fais que clarifier mes positions dans cette négociation et bien que je ne veuille pas arriver à cette extrémité je te notifie simplement qu’en cas de danger c’est un recours auquel je songe. Après tout tu n’es pas n’importe qui, tes états de services passés, présents et futurs parlent pour toi. Sens-toi fière, car tes talents m’imposent de me méfier. Mais si tu préfères te comporter comme une enfant capricieuse que je dois ramener chez sa maman parce qu’elle a fait une bêtise je te traiterai comme tel. Le choix reste tien.

Sa voix sarcastique s’est muée en un mépris assumé, franc et froid. Elle parle de toi comme d’un vulgaire paquet à trimbaler d’un négociant à l’autre pour t’expédier tel un colis surprise dans les geôles du palais des anges, entre les ongles polis d’Haelyn. Elle a beau changer de fusil d’épaule et appeler des menaces des mesures de sécurité, si ces mesures concernent une atteinte à ta liberté et à ton intégrité, alors ce ne sont rien de moins que ce qu’elles sont : des menaces. Dent pour dent.

La flatterie ne prend pas car sa méfiance l’autorise à te rabaisser avec dédain et c’est bien étrange. Elle te sous estime. Encore une femme qui te considère comme une gamine irréfléchie et insolente, seulement guidée par ses lubies. Tu en connais d’autres qui ont fait cette erreur une fois avant de revoir leur jugement. Tes doigts restés autour de ton verre se crispent, ta poigne se resserre avec violence et tu te reprends juste à temps avant que le cristal n’explose en morceaux dans ta paume. Tu fermes les yeux juste quelques secondes pour canaliser la colère qui se déverse en toi comme un torrent à flanc de montagne. Ton aura frémit avant d’émettre une pulsation dans un nuage sombre et opaque, les ronces en panache bondissent, veulent déployer leur épines mais tu tiens les rênes de cette fleur empoisonnée qui déchaîne ton âme. Tu trouves dans ton esprit des espaces où tu te sens en sécurité, où tu pourrais retrouver ton calme. D’abord la forêt en dehors de la cité se dessine, l’horizon d’un sentier dans l’ombre vacillante des branchages, puis une odeur d’encens et de cire qui te surprend, enfin la chaleur des bras d’un démon à la tignasse blonde en bataille. Tu laisses ces sensations t’envahir à toute vitesse et la seconde qui suit tes paupières s’ouvrent sur ta main relâchée autour de ton verre, la colère n’a pas disparu mais tu la tiens en respect. L’objectif est important, tes émotions passent après. Tu te l’es juré.

Casey te sert un peu d’eau, tu observes son geste d’un air dubitatif. Elle semble encore une fois changer d’attitude, sa tirade condescendante terminée, elle reprend un comportement plus courtois.

▬ Pour le reste, je ferais l’impasse et puisque je me suis trompée. Grand bien m’en fasse. Je te pose donc la question.

Elle retire ses lunettes et t’offre ses prunelles voilées d’aveugle qui te perturbent. Tu te retiens de détourner le regard. Tu sens son aura dérangeante qui t’enlace de ses pattes velues et le dégoût t’envahit.

▬ Pourquoi es-tu assise devant moi, Alice Green ?

Vous voilà revenues au point de départ, à ce qui t’amène ici. Les racines envahissantes de ton aura enveloppent ta silhouette comme pour te protéger des assauts de la toile de l’araignée repoussante. Les broussailles se complexifient à mesure que l’insecte tisse son territoire, elle essaye en vain de faire sien un élément sauvage en croissance constante.

D’abord tu lui souris. Avec sincérité car tu es heureuse d’en revenir à l’essentiel et tu espères qu’elle laissera désormais la pression des mauvais présages de côté pour te considérer avec encore davantage de clairvoyance. Il devient fatigant d’être rabaissée, c’est encore plus lassant quand ceux qui n’ont ni position ni réputation qui les précèdent se le permettent aussi. Bien que le nom de Casey soit connu en ville, on ne le retient que pour de l’ambition, pour ce qu’il pourrait promettre mais les rumeurs de la cité semblent se méfier, de la personne comme de ses promesses. Tu n’as pas accepté le mépris des souverains, la preuve que tu ne te soumets pas à la condescendance ni à la pitié par ailleurs ; bien que la voyante ne semble en éprouver aucune, son dédain ne fera pas exception, tu t’éléveras pour lui prouver qu’elle a tort.

Enfin est venu le moment de marchander un peu et de proposer ce que tu as à vendre. La barmaid a parlé de déchus et elle te conforte dans l’idée qu’elle portera intérêt à ta proposition, son projet en profitera. D’après tes recherches, les informations tendent à faire de cette femme, une fauteuse de troubles. Elle n’a pas l’air de vouloir retrouver le camp qui l’a chassée, pour autant elle ne cherche pas à rentrer dans les bonnes grâces de ses anciens ennemis. Casey prône la neutralité dans un monde en proie au conflit. Ni avec les démons, ni avec les anges, pas contre eux non plus et tu l’imagines facilement placer ses intérêts là où il y a le plus à gagner pour elle. Opportuniste, égoïste et réaliste. Elle t’en a fait la démonstration en ne rejetant pas l’idée de s’impliquer dans ta capture, non par dévouement mais par appât du gain. Tu pourrais partager cet état d’esprit que tu apprécies particulièrement, tout envoyer valser et s’établir en rebelle, des magouilles avec tout le monde et dans le dos de tous. Mais la vengeance s’est emparée de ton cœur et tu n’as pas envie de lui échapper. Tu as des rêves à accomplir, des choses à découvrir et à apprendre, trop pour te retirer du combat universel qui régit la ville et ses complots.

▬ J’ai à t’offrir des informations que les amis de Sohane qualifieraient de confidentielles. En tant qu’espionne royale, avant d’arriver ici, j’étais spécialisée dans les missions sur Terre et dans le démantèlement de réseaux de déchus. Anges et démons, peu importe. Ils menaçaient la sécurité du Paradis. Ils cherchaient des moyens d’y entrer, ce qui aurait été un retour pour certains, une nouvelle vie pour d’autres. Et puis il y a ceux qui voulaient nuire aux anges pour faire plaisir aux Enfers et s’acheter - ou se racheter - un billet d’entrée.

Ta voix est basse, dans la confidence et l’information, tu retrouves les habitudes protocolaires et sérieuses que tu as toujours détestées. De tout temps, il a été difficile de te faire rentrer dans ce moule de conventions sociales professionnelles et cérémonieuses. Aujourd’hui, tu as la sensation que tu pourrais les mettre à profit, elles t’apparaissent plus utiles que lorsqu’elles s’imposaient à toi. Quand c’est toi qui décides, tu ne t'opposes pas d’esprit de contradiction. Quoique.

▬ Bref, j’ai cru comprendre que ton entreprise a pour vocation d’être un terrain neutre. Qui de mieux pour peupler un tel endroit que des déchus ? Et qui de mieux pour les convaincre qu’une déchue elle-même ? Comme tu l’as dit, ils sont nombreux à être prêts à tout pour leur avenir, ici ou ailleurs. Je les comprends très bien. Mais ils sont encore peu à se laisser tenter en ville. Pourquoi ne pas rallier des troupes en dehors des frontières ? Ils sont des centaines à vivre sur Terre, à errer sans but. Et si tu débarquais pour en faire des alliés, des clients, des pions, appelle-ça comme tu veux, ce serait bon pour ton business.

Tu marques une pause quand un client arrive au comptoir pour payer l’addition. Il dépose quelques pièces d’un air goguenard et s’en va en trébuchant jusqu’à la sortie. Une fois que vous êtes de nouveau en tête à tête, tu reprends.

▬ Voilà ce que j’ai à te proposer. Une fois cette liste de lieux et de noms en ta possession, libre à toi de t’en servir comme guide de voyage pour rallier les troupes, d’y envoyer quelqu’un à ta place ou de la revendre au plus offrant. Je suis pas regardante sur tes méthodes, ça me concerne pas. Ma seule condition, c’est que je fixe mon prix. Je suis ouverte aux négociations mais tu verras, je demande pas grand chose, vraiment.

En guise de bonne volonté, tu avales d’une traite le verre d’eau servi. Tu lui offres une moue entendue. Tu te méfies toujours de sa réaction mais tu te réjouis d’avoir pu exposer ta proposition comme tu le souhaitais. Tu espères seulement que le marché pourra être conclu sans esclandres, tu voudrais garder une bonne dernière impression de Casey histoire que votre prochaine rencontre puisse être moins tendue.

▬ Alors, intéressée ?

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyLun 30 Mai - 17:05

A time to play, a time to rule
L’aura d’Alice s’ébroue et se défend contre nos assauts, une défense bien futile mais appropriée. Cela attise l’attention d’Arachnée, qui tourne et piège chaque ramifications qui s’étendent. Ce sont des liens très chère, plus tu te débattras plus les filament se resserreront autour de toi. Cependant, nous prenons doucement conscience de quelque chose. Si nous voulons que le Nocturne soit un succès, nous ne pouvons pas être aussi violente, et les prises de conscience récente nous font nous rendre compte que nous devons changer d’attitude si nous voulons avancer dans cette nouvelle vie. La vie après, après Valérian, après la souffrance. Voyons si notre interlocutrice se montrera digne de cet accès de clémence qui nous frappe. Nous intimons à Arachnée de se retirer, nous relâchons les liens dans lesquels nous avions commencée à l’empêtrer. Si nous voulons nous détacher des souverains, ce que nous devons avoir ce sont des collaborateurs, pas des subordonnés. Ainsi nous ramenons notre aura à nos côté, laissant celle de l’ange croître à sa guise.


Bon, très bien Mlle Green, voyons ce que vous avez à proposer. Peut être saurez vous piquer mon intérêt au final.


J’ai à t’offrir des informations que les amis de Sohane qualifieraient de confidentielles. En tant qu’espionne royale, avant d’arriver ici, j’étais spécialisée dans les missions sur Terre et dans le démantèlement de réseaux de déchus. Anges et démons, peu importe. Ils menaçaient la sécurité du Paradis. Ils cherchaient des moyens d’y entrer, ce qui aurait été un retour pour certains, une nouvelle vie pour d’autres. Et puis il y a ceux qui voulaient nuire aux anges pour faire plaisir aux Enfers et s’acheter, ou se racheter, un billet d’entrée.


Rien de bien surprenant jusqu’ici. Après la mise à prix nous nous sommes quelques peu renseignée sur le passé d’Alice dans l’éventualité où celle-ci viendrait s’adresser à nous. Encore une fois nous sommes tombée juste. Son passé d’espionne a effectivement pu lui donner accès à certaines informations qui pourraient nous êtres utiles. L’usage de nos pouvoirs est particulièrement éprouvant et ne pas avoir à y recourir dans une certaine mesure est toujours un avantage notable. De plus, le statut des déchus sur Terre n’est pas un mystère pour nous étant donnée que nous l’avons nous même été avant d’atterrir ici. Cependant ce n’était que l’entrée, un état des lieux. Aucune proposition n’a encore été faites, nous croisons alors les bras, l’air intéressée, et nous restons à l’écoute. D’ordinaire il aurait été difficile dans le chaos du bar d’entendre la voix angélique qui fleurissait dans nos oreilles mais être aveugle présentait tout de même quelques avantages. Nous entendons mieux, et cela nous permet de saisir les paroles d’Alice dans le brouhaha.


Bref, j’ai cru comprendre que ton entreprise a pour vocation d’être un terrain neutre. Qui de mieux pour peupler un tel endroit que des déchus ? Et qui de mieux pour les convaincre qu’une déchue elle-même ? Comme tu l’as dit, ils sont nombreux à être prêts à tout pour leur avenir, ici ou ailleurs. Je les comprends très bien. Mais ils sont encore peu à se laisser tenter en ville. Pourquoi ne pas rallier des troupes en dehors des frontières ? Ils sont des centaines à vivre sur Terre, à errer sans but. Et si tu débarquais pour en faire des alliés, des clients, des pions, appelle-ça comme tu veux, ce serait bon pour ton business.


La situation étant beaucoup plus complexe que ce qu’Alice nous présentait, nous affichons une mine perplexe. L’idée était bonne sur le papier, mais elle était inapplicable. Nous décroisons les bras pour poser les mains sur nos hanches. Il nous semblait voir dans quelle direction elle se dirigeait, mais nous n’étions pas sûre que cela nous conviendrait. Nous fronçons le nez de mécontentement en faisant une légère moue contrariée. Mais nous attendons la fin de sa proposition et nous allons nous abstenir de l’interrompre. Nous encaissons l’argent d’un client tout en gardant à l’esprit les paroles de l’ange.


Voilà ce que j’ai à te proposer. Une fois cette liste de lieux et de noms en ta possession, libre à toi de t’en servir comme guide de voyage pour rallier les troupes, d’y envoyer quelqu’un à ta place ou de la revendre au plus offrant. Je suis pas regardante sur tes méthodes, ça me concerne pas. Ma seule condition, c’est que je fixe mon prix. Je suis ouverte aux négociations mais tu verras, je demande pas grand chose, vraiment.


C’était bien ce que nous pensions. Cependant ce n’était pas la direction qui nous intéressait. Nous ne cherchons plus le conflit et cette ville s’y prête à merveille. Et pourtant voilà qu’elle nous propose de rassembler des partisans, ne serait-ce que la moitié de cette liste pourrait ressembler à une déclaration de guerre envers Dragon ou Haelyn et il était hors de question de vexer ni l’un, ni l’autre. Hors de question d’attirer la moitié des dendrobates entre nos murs. Le bruit sec du verre qui se repose nous tire de notre réflexion. Alice souhaitait une réponse, et nous y avons déjà mûrement réfléchis. Il était temps de lui donner une réponse. Le scepticisme teinte notre voix, de même qu’une certaine contrariété.


Ta proposition est proposition est intéressante, mais moins que tu ne l’entends et encore moins de la manière dont tu le suggère. Je ne ramènerai personne ici, je suis une barmaid, pas un souverain, je peux proposer des services, des biens, voire même du travail à ceux qui en cherchent, mais je ne suis pas assez bête pour rassembler des troupes de déchus et espérer l’inaction des deux dirigeants. Ils sont peut être comme chien et chat, mais ils ne sont pas stupides. Cependant, tu as piquée ma curiosité et des contacts sur Terre sauraient prouver leur utilité. Alors fixe ton prix, mais garde à l’esprit que cette liste m’intéresse moins que ce que tu ne le crois. Je n’ai pas fuis les souverains pour devenir tyran à mon tour, je ne souhaite ni rallier, ni diriger. Tu as raison lorsque tu parles de terrain neutre, mais je ne suis pas un troisième camp. Un jour quelqu’un viendra avec cet objectif, je l’ai vu. Mais ce jour n’est pas arrivé, et cela ne me concerne pas. Mon objectif à moi est de créer une porte de sortie, que chacun sera libre d’emprunter pour échapper à la violence des deux autres. Afin que personne ne soit enfermée entre deux camps et en subir les conséquences comme je l’ai fait.


Pour prouver nos dires, nous relevons notre T-shirt jusqu’à hauteur du nombril. Sur notre hanche gauche figure une marque similaire à celle d’Alice, cependant bien différente puisqu’il s’agissait du sigil d’Ulrich. Et différentes cicatrices ornait le reste de notre abdomen, brûlures, entailles et même de minuscules traces de morsures et de griffures autour du ventre.


Ma coopération dépendra de ton prix jeune apatride. Ne te méprend pas sur mes motivations, ma haine envers les souverains est bien réelle, mais je ne suis pas assez bête pour les provoquer sans raisons. C’est une erreur que j’ai déjà faite et je ne me vois pas recommencer.


Nous campons sur nos positions, Arachnée toujours derrière nous. Notre ton était grave et sérieux.


Avise toi bien de ne pas nous demander quelques chose qui nous coûteras plus que ce que nous avons déjà donné si tu veux que l'on conclue un marché.

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyMer 20 Sep - 15:10

Alice Green Ft. Casey Williams





A time to play, a time to rule




My dear, sweet child. That's what I do. It's what I live for.
To help unfortunate merfolk like yourself.
Poor souls with no one else to turn to.

▬ Ta proposition est intéressante, mais moins que tu ne l’entends et encore moins de la manière dont tu le suggère. Je ne ramènerai personne ici, je suis une barmaid, pas un souverain, je peux proposer des services, des biens, voire même du travail à ceux qui en cherchent, mais je ne suis pas assez bête pour rassembler des troupes de déchus et espérer l’inaction des deux dirigeants. Ils sont peut-être comme chien et chat, mais ils ne sont pas stupides. Cependant, tu as piqué ma curiosité et des contacts sur Terre sauraient prouver leur utilité. Alors fixe ton prix, mais garde à l’esprit que cette liste m’intéresse moins que ce que tu ne le crois. Je n’ai pas fui les souverains pour devenir tyran à mon tour, je ne souhaite ni rallier, ni diriger. Tu as raison lorsque tu parles de terrain neutre, mais je ne suis pas un troisième camp. Un jour quelqu’un viendra avec cet objectif, je l’ai vu. Mais ce jour n’est pas arrivé, et cela ne me concerne pas. Mon objectif à moi est de créer une porte de sortie, que chacun sera libre d’emprunter pour échapper à la violence des deux autres. Afin que personne ne soit enfermée entre deux camps et en subir les conséquences comme je l’ai fait.

Elle relève son haut, dévoile la peau de son ventre abîmée comme une vieille toile à l’abandon. Marquée d’une cicatrice, vestige d’une brûlure au fer rouge semblable à la tienne mais qui représente le sceau de quelqu’un d’autre, un sigil que tu ne reconnais pas. Sa chaire est parsemée de stigmates témoins de tortures diverses qui ont laissé leur trace sur son épiderme à tout jamais. Tu dois retenir un sursaut de surprise devant ce sinistre spectacle. Tu ignores les troubles vécus par la barmaid au temps jadis, il est difficile de recueillir des informations sur sa vie avant la cité. D’où vient-elle pour arborer pareils tourments ? Qu’a-t-elle bien pu traverser ? De quel crime s’est-elle rendue coupable et qui sont ses ennemis ? Tu fronces les sourcils, tes yeux continuent de fixer ce que tu viens de voir alors qu’e les dessins barbares disparaissent à nouveau derrière le tissu qu’elle rabat.

▬ Ma coopération dépendra de ton prix jeune apatride. Ne te méprend pas sur mes motivations, ma haine envers les souverains est bien réelle, mais je ne suis pas assez bête pour les provoquer sans raisons. C’est une erreur que j’ai déjà faite et je ne me vois pas recommencer.

Ainsi, Casey s’est dressée face à plus fort qu’elle auparavant. Elle s’est confrontée au courroux des puissants de ce monde, ange ou démon, cela reste un mystère. Tu imagines l’espace d’un instant les supplices qui pourraient t’attendre si tu échouais dans ton entreprise, si on t’enfermait dans la cage dorée qui t’a vu naître, les tourments psychologiques que seraient prêts à faire pleuvoir les anges pour te punir. D’autre part, les griffes des démons ont tout à loisir de s’agripper à toi pour te meurtrir avant que tu n’aies pu te faire l’une des leurs. Tu prends à nouveau conscience de la position précaire qui est la tienne, une funambule chancelante qui avance à l’aveugle sur un mince fil. Un agneau égaré devant des pâtures de loups blancs et noirs, à l’appétit féroce. Il peut être si dangereux de ne plus appartenir à un camp dans cette cité, on se retrouve à la merci du plus grand nombre, livré à soi-même et au bon vouloir d’un destin qui sait se montrer cruel.

▬ Avise-toi bien de ne pas nous demander quelque chose qui nous coûteras plus que ce que nous avons déjà donné si tu veux que l'on conclue un marché.

Tes yeux se plantent une nouvelle fois dans les verres rougeâtres des lunettes de ton interlocutrice. Le ton de sa voix est posé, elle te prend désormais au sérieux. Les marques de mépris se sont subitement envolées pour laisser place à des négociations plus mesurées, tu la sens attentive, prête à t’écouter, pour un peu, tu pourrais la dire très intéressée bien qu’elle rechigne – à raison – d’en faire montre davantage.

▬ Qu'on soit bien claires, je te demande pas de monter une armée et de partir en croisade contre qui que ce soit. Encore que, tes plans te regardent. Mais une population de déchus aux abois pourrait te servir de bien des façons. Ton établissement vient d’ouvrir et j’ai peine à croire, au vu de ta réputation, que tu rêves de te contenter de servir des bières jusqu’à la fin de tes jours. Je suis pas dupe, je me doute que tu attends plus de ce projet que rafraîchir le gosier de la populace. Tu as besoin d’hommes de main, de contacts, d’informations, de moyens financiers et de proies faciles pour parvenir à tes fins. On n’a rien sans rien n’est-ce pas ? Je pense que ce que j’ai à t’offrir te sera bénéfique, libre à toi de l’utiliser de la manière que tu jugeras la plus judicieuse.

Tu sors de l’intérieur de la manche de ton chemisier un morceau de parchemin enroulé sur lui-même, scellé négligemment par ce qui ressemble à un lacet de chaussure. Tu le poses sur le comptoir, entre vous, mais tu gardes ta main posée dessus, prudente.

▬ Je voudrais ajouter que, si tu acceptes de passer ce marché avec moi, de prendre ces informations secrètes en échange de mon prix, je saurai me montrer reconnaissante. Je n’oublierai pas notre arrangement. Attention, je ne dis pas que je te devrai quoi que ce soit de bien concret ou que tu pourras exiger quelque chose de moi. Mais, disons que je saurai m’en souvenir et si un jour tu as besoin d’aide, tu pourras compter sur moi.

Tu lui souris d’un air entendu, ce genre de rictus complice de circonstances, comme si vous parliez le même langage et qu’elle pouvait comprendre au-delà des mots, tout ce que cela pouvait sous-entendre.

▬ Je sais que je ne suis pas un exemple de loyauté. J’ai quelques soucis avec l’autorité. Mais je n’oublie pas de remercier ceux qui ont bien voulu m’aider. Je n’ai d’allégeance qu’envers moi-même et il est normal que j’honore toutes les personnes qui m’aident à atteindre mes objectifs. Je préférerais que tu fasses partie de ceux-là.

Tes doigts font glisser le parchemin sur le bar pour l’approcher de l’aveugle. Tu te penches par-dessus le comptoir pour être certaine qu’elle puisse t’entendre malgré le ton bas de ta voix et les brouhahas de la salle. Ton autre main s’agrippe au bois pour maintenir ton appui et tu notes à quel point cette jupe est désagréable à porter, tu as tellement hâte de rentrer pour pouvoir l’enlever.

▬ Je voudrais une de tes plumes. Voilà mon prix.

Sur tes traits se dessine un sourire fugace que tu ne peux retenir, un sentiment de satisfaction et d’impatience mêlé s’empare de toi, l’excitation de toucher au but.

▬ Une plume, ni plus ni moins.

En guise de bonne foi, tu lâches le parchemin, la laissant interpréter ce geste comme un gage de confiance. Elle ne te la fera pas à l’envers en l’emportant comme un voleur novice pris la main dans le sac, littéralement. Tu lui présentes ta paume, tu l’invites à la serrer comme pour vous mettre d’accord.

▬ Alors, Casey ? Marché conclu ?

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyMer 20 Sep - 20:47

A time to play, a time to rule
Les clients vont et viennent au rythme de la soirée. Le bar tourne bien et nous sommes satisfaite. A cet instant précis cependant, toute notre attention est dirigée sur l’ange, assise à notre comptoir. Elle a déjà refusée une de nos offres, et à présent nous nous interrogeons sur ses motivations. Ce petit épervier s’est tout juste échappé de sa cage. Il n’a plus nulle part où aller, et aucune sécurité pour le rattraper s’il chute. Du moins, à notre connaissance. Où va-t-il donc s’envoler ? Quels horizons l’attendent ? Cela nous est encore caché. Et cela nous amuse, nous intrigue et nous captive. Il n’est meilleur divertissement qu’une histoire qui n’est pas écrite à l’avance. Elles sont si rares, et si précieuses. Sommes nous antagoniste ou alliées ? Nous ne le savons pas encore. Nos anciennes pulsions nous dictent un besoin d’opposition si cher à notre esprit de contradiction. Cependant un nouvel amusement nous habite dernièrement. Nous voulons jouer. Pouvons nous alimenter la boucle du chaos jusqu’à un résultat imprévisible ? Tant de questions auxquelles nous pourrions chercher une réponse. En avons nous besoin cependant ? Nous pourrions simplement  nous contenter de laisser la ville en paix, ou bien la faire faire brûler et voir qui serons les âmes intrépides qui s’extirperont des flammes. Après tout, il est si bon d’être le méchant d’une histoire qui veut juste arriver au mot « FIN ». Nous sentons quotidiennement les relents des émotions qui se dégagent de nos clients. Un doux mélange d’anxiété, d’incertitude et de crainte. Personne ne sait de quoi sera fait demain. La guerre qui guette entre les divins et beaucoup craignent d’être pris dans les abîmes hurlants qui nimbent les flammes du conflit. Quant aux humains, ils ont tant de choses à apprendre. Mais ils n’essaient même pas. Or celui qui ne sait rien, ne peut rien comprendre. Tout le monde cherche à fuir. Sauf Alice, elle veut se battre, créer son lendemain, à la force de ses poings s’il le faut. Elle a déjà renoncé à ses première allégeances. Son chemin sera pavé de difficultés, d’obstacles, et créera des remous qui se montrerons des plus divertissants. Nous sommes charmées à l’idée saugrenue d’en profiter, de nous repaître de ce spectacle. Nous pourrions même alimenter le tsunami qui suivra ce tremblement de terre. Ce serait des plus amusant d’exploiter ces failles, prouver une fois de plus l’absurdité des systèmes en place. Laissons-la s’exprimer, et voyons jusqu’où cet oiseau espère s’envoler.

Qu'on soit bien claires, je te demande pas de monter une armée et de partir en croisade contre qui que ce soit. Encore que, tes plans te regardent. Mais une population de déchus aux abois pourrait te servir de bien des façons. Ton établissement vient d’ouvrir et j’ai peine à croire, au vu de ta réputation, que tu rêves de te contenter de servir des bières jusqu’à la fin de tes jours. Je suis pas dupe, je me doute que tu attends plus de ce projet que rafraîchir le gosier de la populace. Tu as besoin d’hommes de main, de contacts, d’informations, de moyens financiers et de proies faciles pour parvenir à tes fins. On n’a rien sans rien n’est-ce pas ? Je pense que ce que j’ai à t’offrir te sera bénéfique, libre à toi de l’utiliser de la manière que tu jugeras la plus judicieuse.
                       
Curieux, c’est pourtant bien elle qui parlait de « lever des troupes ». Le langage militaire est encore fortement ancré en elle. En revanche, nous devions admettre que son propos est loin d’être absurde. En effet, c’est exactement l’usage que nous ferions de sa liste en cas de marché conclu. Par contre, la pauvre enfant sous estime à quel point « servir des bières » octroie du pouvoir. Ici les gens parlent, partagent, s’amusent, relâchent leurs gardes. Nous entendons plus que nous le devrions. Et pour les plus solitaires, il suffit de les écouter en leur faisant croire qu’ils sont compris et leur donner l’illusion qu’ils ne sont pas seuls. Les laissés pour comptes sont si aisément manipulable une fois que le désespoir s’est emparé de leur être comme une virus débilitant. Donc si, nous comptons bien servir des bières jusqu’à la fin de nos jours. En revanche, pour ce qui est de notre commerce parallèle, elle marque un point. Il sera difficile de créer un réseau pour monter des raids sur Terre sans une équipe solide et fiable. Et pour ça, il faut de l’argent, de quoi arroser la cupidité des plus égoïstes. Pour l’instant nous manquons de ressources et nous comptons beaucoup sur notre pouvoir pour arriver à nos fins. Nous entendons alors le bruissement du papier sur le comptoir. L’ange avançait déjà ses arguments, à la vue de tous, au milieu du bar. Nous devons avouer que nous sommes déçues. Un tel manque de précaution n’est pas digne de sa formation. Nous sommes en train de finir de négocier certes, mais nous comptions au moins finir le marché dans notre office, et non à la vue du premier quidam venu. Mais ainsi soit-il, après tout l’Ange avait déjà refusé notre offre liée à sa sécurité. Si elle veut s’afficher en notre présence à la vue de ses détracteurs, nous n’allons pas l’en empêcher. Au contraire, cela pimentera quelque peu la partie que je dois mener avec la Reine en personne.

Je voudrais ajouter que, si tu acceptes de passer ce marché avec moi, de prendre ces informations secrètes en échange de mon prix, je saurai me montrer reconnaissante. Je n’oublierai pas notre arrangement. Attention, je ne dis pas que je te devrai quoi que ce soit de bien concret ou que tu pourras exiger quelque chose de moi. Mais, disons que je saurai m’en souvenir et si un jour tu as besoin d’aide, tu pourras compter sur moi.

Ce genre de reconnaissance est à la fois précieuse et fébrile. Quand bien même elle me l’affirme, nous n’avons aucune confiance en sa parole. D’un autre côté, avoir les deux tourtereaux dans la poche pourrait être intéressant. Nous pensons déjà à la manière dont nous pourrions les exploiter au mieux. Arachné s’étire, ses mandibules frémissent à l’idée de pouvoir se repaître de ce couple au terrible potentiel. Nous avons déjà quelques idées, mais ne mettons pas de charrue avant les bœufs. Rien n’était encore signé et nous attendons encore que la dame fixe son prix. Jusque là elle s’acharne à rendre son offre la plus intéressante possible, quitte à l’enrichir et à l’embellir avec des suppléments. Ce qu’elle va nous demander doit prendre une grande importance pour elle. Nous n’arrivons cependant pas à cerner de quoi il s’agit. Nous sommes curieuse, tu te débats avec force et vigueur petite mouche, mais tu sembles chercher à t’empêtrer dans la toile au lieu de t’échapper. Tiens tu donc tant que ça à finir par être notre dîner ? Ou sous-estimes-tu la portée actuelle d’un tel engagement ? Peut être te penses-tu au dessus de ces considération au point de sous estimer notre intelligence ? Ferais-tu cette erreur aussi impunément ? Nous serions presque tentée de te punir ici et maintenant pour une telle insulte. Nous attendrons, pour l’instant, que tu fixes tes conditions. L’araignée te dévorera de toute manière. La vitesse et la pénibilité dépendra de l’insulte commise à notre égard.

Je sais que je ne suis pas un exemple de loyauté. J’ai quelques soucis avec l’autorité. Mais je n’oublie pas de remercier ceux qui ont bien voulu m’aider. Je n’ai d’allégeance qu’envers moi-même et il est normal que j’honore toutes les personnes qui m’aident à atteindre mes objectifs. Je préférerais que tu fasses partie de ceux-là.

Des mots, toujours des mots, qui ne valent rien de plus que la parole de ceux qu’ils engagent. Tu as une haute opinion de toi-même, de ta valeur, et de ce qui va te lier à nous. Tu penses que ta parole suffit, que nous allons nous laisser berner car tu est une personne honorable et intègre. Oh petite ange partie trop tôt, tu sous estimes bien trop la cruauté du monde dans lequel tu vas mettre les pieds. Nous n’aurions pas besoin de nous venger et juste d’attendre de te voir dépérir et te faire déchiqueter par une horde démoniaque prête à en découdre à la seconde où tu poseras le pieds du mauvais côté de la ville. Tu ne sais rien de la haine de la rancœur et de la cruauté. Tu te penses adulte alors que tu viens tout juste de sortir du nid. Nous te souhaiterions presque que ta hargne te donne la force de t’en sortir, mais ce serait mentir. Nous n’en avons cure, nous nous amuserons juste de l’ampleur de ta déconfiture alors que tu croupiras dans les geôles du palais du Dragon. Le bruissement du papier se faire encore une fois entendre au milieu des rires et du tintement des verres qui trinquent. Et c’est une voix beaucoup plus basse, et beaucoup plus proche qui parvient jusqu’à nos oreilles attentives.

Je voudrais une de tes plumes. Voilà mon prix.

Dit-elle avec tant d’aplomb, inconsciente même de ce qu’elle nous demande. Nous sommes partagées, en colère, prête à lui  bondir dessus et à l’étriper juste pour avoir osée émettre l’idée. Un rictus de dégoût passe sur notre visage rien qu’à l’idée de redéplier ces appendices difformes, vestiges d’une époque passée où nous pouvions encore voler. Une vague d’excitation arrive jusqu’à nous. Alice semble certaine de notre acceptation. Nous sommes furieuse que son prix lui paraisse si dérisoire. Aucune réflexion, aucune prudence, une négligence qui coûterait la vie de n’importe quel agent infiltré aux enfers. Nous avons mené des troupes, nous avons œuvré pour une quantité importante de missions diverses et variées. La puérilité de l’ange nous laisse écœurée d’incompétence. Nous essayons cependant de retenir l’envie de faire sauter ses globes oculaires afin de réparer l’insulte à notre égard.

Une plume, ni plus ni moins.

Elle fait passer cela pour quelque chose de si simple et insignifiant. Ce qui nous donne le plus envie de vomir, c’est qu’Alice est plus vieille que nous. Elle est censée avoir vécue plus longtemps et elle fait preuve d’une telle inconscience que cela nous insupporte. Nous avons tant souffert par le passé et elle se permet ce genre d’incivilité. La rage consume notre être et le bois du bar en prend un coup sous les assauts incisif de nos ongle contre sa surface, écorchant d’un stigmate blanc la surface polie. Heureusement, nous sommes cachées par la surface du bar au dessus du plan de travail, où nos mains sont posées. Nous nous efforçons d’afficher un sourire faussement passif alors que nous luttons avec l’envie d’arracher les ailes de l’ange pour qu’elle s’étouffe avec.

Alors, Casey ? Marché conclu ?

Il en est assez, Arachné se déploie comme une diablesse, prête à saisir l’ange entre ses griffes. Elle ne passe pas encore à l’attaque. Nous prenons le temps de retrouver un semblant de civilité. Nous tâtonnons quelque peu avant de trouver la main de l’ange. Heureusement que c’est le genre de phrase où nous savons quelle est la posture que prendront naturellement les gens, au mépris de notre cécité. Après ces quelques secondes passées à trouver sa main, nous la replions des deux mains avant de la reposer sur la surface du bar. Et, après un claquement de langue, c’est d’un ton sec que nous la rappelons à l’ordre.

Tu es bien impatiente. Trop à mon goût. Des affaires telles que celles ci ne se concluent pas avec un public aussi large. Nombreux sont les yeux braqués sur toi, comme sur moi. Et pendues sont les langues avides de reconnaissance et emplies d’avarice. Ainsi dans de telles conditions je refuse ton offre. De plus, tu fais passer ton prix pour une simple fioriture, un détail. Pourtant, tu es bien excitée pour un prix aussi bas.

Nous prenons le temps de faire une pause, de respirer, de calmer le feu qui hurle en nous. Nous réfrénons l’envie de faire payer son insolence à cette ange capricieuse si déterminée à se comporter imprudemment. Nous ne devons pas perdre de vue la finalité. Cette liste nous intéresse, et son prix n’est pas exorbitant, juste modérément insultant. Il nous faut tempérer cette colère et ne pas laisser la rage nous faire passer cette occasions. Nous prenons quelques secondes pour chercher le parchemin du bout des doigts. Une fois trouvé, nous le repoussons vers elle avant de reprendre sur un ton plus calme, mais toujours aussi froid.

Dis-moi, sais tu ce qui arrives à des ailes lorsqu’on ne peut plus voler pendant plusieurs années ? Tu fais une pause. Elles s’atrophient. Elles se décharnent sur elles-mêmes, se déforment jusqu’à ne plus être utilisable. Cela fait maintenant longtemps que je ne les ai plus utilisées. Impossible, lorsque l’on est aveugle, de voler sans mettre stupidement sa vie en danger. Ces ailes ne sont plus qu’un symbole d’une époque révolue où je pouvais vivre autrement, librement. Tu connais encore la joie de pouvoir voler, te sentir libre, de pouvoir voyager rapidement d’un bout à l’autre de la mer du nuages sans aucunes attaches ni contraintes. Ce sentiment de liberté qui t’es si précieux m’a été en grande partie arraché. Ta demande est bien plus élevée que tu ne peut le penser. J’ajouterai d’ailleurs que, en l’état, ton parchemin est d’autant plus insultant que je ne peux en avoir l’usage. La lecture est aussi un luxe dont l’accès m’est particulièrement compliquée. Surtout avec des informations aussi sensibles.

Tu soulignes ton propos en baissant tes lunettes, en passant ta main devant ton visage. Tes yeux ne suivent pas le mouvement et comme d’habitude seul un abysse écarlate se déploie devant ce qui compose ta vision. Tu remontes ensuite rapidement tes lunettes, cachant les deux billes rutilantes qui te servent de globes oculaires.

Cependant, je suis prête à faire une exception. Je suis prête à te pardonner cet écart de conduite et de professionnalisme. Il y a des jours où je peux moi aussi me montrer généreuse.

Nous laissons un sourire plus pervers s’étirer sur notre visage. Laissant Arachné tourner autour de l’ange et s’éloigner de sa proie. Tu lui fais abandonner cette posture agressive pour laisser place à de la curiosité.

Même pour moi, c’est une demande bien singulière que tu formules. Je ne peux m’empêcher de voir ma curiosité être titillée par cette rémunération aussi « dérisoire ». Je serai prête à répondre à ta demande sous certaines conditions. La première c’est que nous fassions l’échange sous des auspices plus...discrets. Reviens dans deux jours, une heure avant l’ouverture et nous pourrons discuter des derniers arrangements. Cela me laissera également le temps de rédiger un contrat en bonnes et dues formes. Et ce, pour la simple et bonne raison que je n’ai aucune confiance en ta parole. Cela n’a rien de personnel. Juste je n’engagerai jamais un marché sur un simple serrage de main, question de précaution. Si tu souhaite vraiment t’engager à me rembourser mon « geste » par une reconnaissance de service, alors il va falloir le signer ma chère. Enfin et le plus important : je veux savoir ce qui te motive à me faire une telle demande.

Un client vient alors au bar commander un bière et nous prenons le temps de la servir. Nous nous saisissons du godet, nous le mettons sous la pompe et nous laissons le liquide blond remplir le verre du bonhomme. Une fois le récipient remplit, nous le rendons au soûlard qui repart s’asseoir auprès de son assemblée. Cela nous rappelle que cela fait maintenant un certain temps que nous laissons l’ensemble de la salle sans attention ni service. Il serait temps d’y remédier, après tout, il faut bien que nous fassions tourner notre commerce.

Mes excuses, reprenons. Je ne te demande pas de me donner tous les détails qui te poussent à choisir cette rémunération. Nous avons tous nos petits secrets que nous cherchons à protéger. Je veux savoir ce qui te pousse à demander la plume d’une démone déchue et surtout l’usage que tu pourrais bien en faire. Si tu acceptes, je m’engage même à me l’arracher devant tes yeux. Garantissant que je ne trafiquerai pas l’échange et que je ne te fournirai pas une plume factice ou provenant d’une autre entité.

Cela nous donne envie de vomir. L’idée même de dévoiler nos ailes à quelqu’un d’autre nous donne envie de nous arracher la peau. C’était cependant un sacrifice nécessaire. Le jeu en vaut la chandelle et cela pimente l’échiquier. Cependant, à la moindre remarque désobligeante, nous nous assurerons de faire taire les langues les plus bavardes.

Je ne te demande pas de me répondre maintenant. Tu as matière à réfléchir, et j’ai un bar à faire tourner. Je te laisse à ton verre et à ta soirée. Si les conditions te semblent raisonnables, rendez vous ici, dans deux jours, une heure avant l’ouverture. A ce moment là, nous pourrons discuter des derniers arrangements plus sensibles. Sinon… Eh bien je suppose que tu trouveras d’autres usages à cette liste si précieuse et une autre déchue qui sera prête à répondre à ta demande, ce n’est pas ce qui manque dans cette ville de dégénérés.

Nous lui faisons un sourire amical qui laisse juste apparaître nos dents pointues une dernière fois. Nous prenons un plateau et nous nous retournons en salle. Nous débarrassons les verres vides en commençant par le sien. Nous prenons également les commandes des clients présents qui ont déjà été suffisamment négligés. Nous laissons Alice à ses pensées. Qu’elle accepte ou qu’elle refuse nous importe peu à présent. Je ne transigerai plus sur l’essentiel de ces conditions. Nous savons déjà la forme que prendra le contrat. Si elle veut nous alpaguer, elle le peut encore cependant il y a peu d’éléments sur lesquels nous reviendront. De plus, à en juger par ses réactions, nous pensons qu’elle a plus à y perdre que nous. La seule chose qu’elle nous fera gagner au final, c’est du temps. Quant au chaos qu’elle pourrait générer, cela pourrait être amusant certes, mais il ne suffit pas de nous amuser pour laisser berner au point d’accepter bêtement toutes les offres prétendument intéressantes qui s’offrent à nous. Nous sommes un business, et nous ne comptons pas offrir la charité au premiers venus. Elle a notre offre, libre à elle de la refuser si elle ne lui convient pas.
Casey Williams & Alice Green

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyMer 11 Oct - 0:42

Alice Green Ft. Casey Williams





A time to play, a time to rule




Now I lay me down to sleep
I pray the Lord my soul to keep
If I shall die before I 'wake
I pray the Lord my soul to take


Nightmare, a song by Halsey ♪

Tu sens l’aura de Casey frémir avec une vigueur nouvelle qui t’arrache un frisson, comme si une araignée était en train de tisser une toile géante autour de toi. Une sensation étrange et désagréable te parcourt l’échine et tu t’efforces de l’ignorer avec témérité. Tu crois apercevoir une moue fugace de dégoût passer sur ses traits, mais elle s’efface aussi vite qu’elle est apparue pour laisser place à cette rigueur de circonstance qui montre qu’elle contient ses émotions, peu importe leur nature.

Ses mains cherchent la tienne et tu n’as pas le temps de comprendre la bêtise de ton geste réflexe que ses doigts fins et osseux replient les tiens contre ta paume. Elle imprime un mouvement de recul et force ton poignet à se reposer sur le comptoir. Ce contact te terrifie autant qu’il te répugne. Tu comprends qu’elle risque de refuser et un sentiment de déception s’empare de toi. Un claquement de langue sec se fait entendre et la barmaid te répond d’un ton sévère, presque autoritaire, qui ne te plait pas du tout.

▬ Tu es bien impatiente. Trop à mon goût. Des affaires telles que celles-ci ne se concluent pas avec un public aussi large. Nombreux sont les yeux braqués sur toi, comme sur moi. Et pendues sont les langues avides de reconnaissance et emplies d’avarice. Ainsi dans de telles conditions je refuse ton offre. De plus, tu fais passer ton prix pour une simple fioriture, un détail. Pourtant, tu es bien excitée pour un prix aussi bas.

Tu songes au jour où les gens cesseront de te considérer comme une gamine écervelée, capricieuse et incapable. Où tu seras prise au sérieux. Quel jour béni ! Mais il n’est pas arrivé. Tu es agacée et ça, tu as du mal à le cacher. Tes doigts pianotent sur le bar dans un signe apparent de nervosité et tes mâchoires se serrent, le goût de l’échec est amer.

I keep a record of the wreckage of my life
I gotta recognize the weapon in my mind
They talk shit, but I love it every time
And I realize
I'm no sweet dream, but I'm a hell of a night

Casey repousse le parchemin vers toi et tu le reprends avec vivacité pour le ranger à sa place initiale dans un soupir à peine contenu. Tu allais t’apprêter à laisser tomber et à quitter l’établissement lorsque la déchue reprend la parole, d’une voix plus tranquille, mais toujours aussi froide. Tu préfères son flegme aux reproches moralisateurs.

▬ Dis-moi, sais-tu ce qui arrives à des ailes lorsqu’on ne peut plus voler pendant plusieurs années ?

Ta curiosité prend le dessus et tu la dévisages comme si son expression pouvait d’elle-même te renseigner sur le sujet.

▬ Elles s’atrophient. Elles se décharnent sur elles-mêmes, se déforment jusqu’à ne plus être utilisable. Cela fait maintenant longtemps que je ne les ai plus utilisées. Impossible, lorsque l’on est aveugle, de voler sans mettre stupidement sa vie en danger. Ces ailes ne sont plus qu’un symbole d’une époque révolue où je pouvais vivre autrement, librement. Tu connais encore la joie de pouvoir voler, te sentir libre, de pouvoir voyager rapidement d’un bout à l’autre de la mer de nuages sans aucunes attaches ni contraintes. Ce sentiment de liberté qui t’est si précieux m’a été en grande partie arraché. Ta demande est bien plus élevée que tu ne peux le penser. J’ajouterai d’ailleurs que, en l’état, ton parchemin est d’autant plus insultant que je ne peux en avoir l’usage. La lecture est aussi un luxe dont l’accès m’est particulièrement compliquée. Surtout avec des informations aussi sensibles.

I've tasted blood and it is sweet
I've had the rug pulled beneath my feet
I've trusted lies and trusted men
Broke down and put myself back together again
Stared in the mirror and punched it to shatters
Collected the pieces and picked out a dagger
I've pinched my skin in between my two fingers
And wished I could cut some parts off with some scissors

Une grimace t’échappe en l’écoutant et une douleur lancinante point dans tes omoplates pour te rappeler tes propres membres divins cachés. Tu te demandes si leur couleur s’est déjà altérée bien que tu ne sois pas encore déchue. Tu te surprends à éprouver de la compassion pour le deuil qu’évoque Casey. Le sentiment de liberté que procure la possibilité de déployer ses ailes pour laisser le vent s’y engouffrer est grisant. Cette ville permet très peu leur utilisation et l’ivresse d’un vol au crépuscule te manque. Tu te demandes si tu pourrais l’aider à retrouver un ersatz de ces sensations perdues. Elle risquerait de se moquer de ta pitié. Est-ce qu’une ancienne démone peut apprécier une marque sincère d’empathie ?

[…] 'Cause kindness is weakness, or worse, you're complacent […]

Quand elle joint le geste à la parole et qu’elle abaisse ses lunettes sur son nez pour te montrer ses yeux de non voyante, tu te recules sur ton tabouret en croisant les bras. Elle a l’art et la manière de se foutre gentiment de ta gueule et tu regretterais presque d’avoir eu un pincement au cœur pour elle.

▬ Cependant, je suis prête à faire une exception. Je suis prête à te pardonner cet écart de conduite et de professionnalisme. Il y a des jours où je peux moi aussi me montrer généreuse.

Tu te retiens de lever les yeux au ciel devant cette réplique théâtrale, bien qu’elle ne pourrait pas s’en apercevoir, elle pourrait déceler dans ton attitude l’insolence de cette réponse que tu te dois de contenir. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui manque. S’attendrait-elle à ce que tu la remercies à genoux ? Tu es loin d’être désespérée. Casey n’est qu’un chemin possible, si tu rencontres une impasse, tu feras simplement demi-tour, une fois passés la contrariété et la désillusion. Elle doit avoir une haute opinion d’elle-même pour croire que tu as besoin de sa miséricorde. Tu n’as pas de raisons de craindre son courroux, la sortie la plus proche étant à environ trois mètres. Mais bref, tu lui passes ce nouvel éclat d’esbroufe éhonté.

Un sourire vicieux orne ses lèvres et tu fronces les sourcils, méfiante. Tu sens son aura tournoyer autour de toi puis s’éloigner comme pour relâcher sa prise. En écho, la tienne rôde en sentinelle, une nappe de ténèbres bâtardes émane de toi, elles tapissent le sol et s’enroulent autour des pieds du tabouret.  

▬ Même pour moi, c’est une demande bien singulière que tu formules. Je ne peux m’empêcher de voir ma curiosité être titillée par cette rémunération aussi « dérisoire ». Je serai prête à répondre à ta demande sous certaines conditions. La première c’est que nous fassions l’échange sous des auspices plus... discrets. Reviens dans deux jours, une heure avant l’ouverture et nous pourrons discuter des derniers arrangements. Cela me laissera également le temps de rédiger un contrat en bonnes et dues formes. Et ce, pour la simple et bonne raison que je n’ai aucune confiance en ta parole. Cela n’a rien de personnel. Juste je n’engagerai jamais un marché sur un simple serrage de main, question de précaution. Si tu souhaites vraiment t’engager à me rembourser mon « geste » par une reconnaissance de service, alors il va falloir le signer ma chère. Enfin et le plus important : je veux savoir ce qui te motive à me faire une telle demande.

Casey et Haelyn. Deux femmes si différentes et pourtant même tableau. Qu’est-ce que c’est que cette manie de la putain de paperasse ? J’ai pas le temps. Des délais, toujours des délais. Comme si j’avais que ça à foutre d’attendre. Je m’abaisse déjà à mendier à droite à gauche et je dois sans cesse me plier aux conditions des autres. Je suis un pion dans l’échiquier de tout le monde. Alors que je suis seule sur mon propre plateau. J’en ai ras le cul.

No, I won't smile, but I'll show you my teeth
And I'ma let you speak if you just let me breathe
I've been polite, but won't be caught dead
Lettin' a man tell me what I should do in my bed
[…]
I could play nice or I could be a bully
I'm tired and angry, but somebody should be

Tu t’apprêtes à lui répondre mais un client vous interrompt. Un signe du destin que tu saisis pour prendre une profonde respiration et faire redescendre la colère qui s’instille avec violence dans tes veines. Tu sens la rage faire fourmiller le bout de tes doigts, gronder à l’arrière de ta nuque et crisper les muscles de ton visage. L’émotion qui te submerge est brute et te rappelle de mauvais souvenirs. Tu en viens à te demander quelle maladie insolite a pu prendre possession de toi pour te faire ressentir la brûlure de la fureur avec autant d’animalité primitive. Une malédiction qui peut te transformer en furie, faire se déchaîner en toi une passion impatiente, avide de représailles, une bile hargneuse faite de haine et du feu originel. Tu as parfois l’impression que tu pourrais succomber à cet appel. T’embraser, cracher des flammes et te faire consumer par ce même besoin viscéral de vengeance. L’ire à son paroxysme.

Une fois le client servi et reparti à sa place, Casey se tourne à nouveau vers toi et tu ranges tes états d’âme au placard pour afficher un masque impassible, toujours frustrée mais à l’écoute.

▬ Mes excuses, reprenons. Je ne te demande pas de me donner tous les détails qui te poussent à choisir cette rémunération. Nous avons tous nos petits secrets que nous cherchons à protéger. Je veux savoir ce qui te pousse à demander la plume d’une démone déchue et surtout l’usage que tu pourrais bien en faire. Si tu acceptes, je m’engage même à me l’arracher devant tes yeux. Garantissant que je ne trafiquerai pas l’échange et que je ne te fournirai pas une plume factice ou provenant d’une autre entité.

Tu songes à cette condition. Elle te paraît légitime mais te donne le sentiment désagréable de devoir te justifier.

▬ Je ne te demande pas de me répondre maintenant. Tu as matière à réfléchir et j’ai un bar à faire tourner. Je te laisse à ton verre et à ta soirée. Si les conditions te semblent raisonnables, rendez-vous ici, dans deux jours, une heure avant l’ouverture. A ce moment-là, nous pourrons discuter des derniers arrangements plus sensibles. Sinon… Eh bien je suppose que tu trouveras d’autres usages à cette liste si précieuse et une autre déchue qui sera prête à répondre à ta demande, ce n’est pas ce qui manque dans cette ville de dégénérés.

Elle te délivre un rictus amical qui sonne faux avant de partir avec un plateau pour débarrasser les verres vides, le tiens y compris. Tu la suis du regard qui s'éloigne entre les tables et les clients éméchés et bruyants. Les odeurs et le brouhaha ambiants commencent à te donner la migraine. Tu soupires.

Est-ce que j’ai vraiment le temps et l’envie de m’acharner ? Deux jours. La ville pourrait avoir explosé d’ici là que je ne serais même pas étonnée. Des délais, toujours des délais. Je veux vivre maintenant.

Tu hésites à patienter jusqu’à la fin de son service, déterminée à ne pas repartir les mains vides. Mais pour sa nuit d’ouverture, le Nocturne ne se contentera sûrement pas de fermer boutique à peine la nuit débutée. As-tu vraiment la force de rester sagement sur ce tabouret dans cet accoutrement jusqu’au lueur de l’aube pour espérer qu’elle daigne t’accorder son attention ? La réponse est non. Tu évalues en effet les chances de réussite et elles sont minces.

Ce serait tellement plus simple de l’assommer bordel.

Lorsqu’elle repasse près de toi, tu l’attrapes par le coude pour la stopper dans son élan et tu la sens se raidir instantanément. Tu lâches ta prise pour ne pas empiéter davantage sur son espace personnel et la rassurer sur tes intentions. Ce n’est pas l’envie qui manque mais tu ne comptes pas céder à la manière forte.

▬ J’espère que tu sauras te contenter de réponses énigmatiques, je sais que c’est pas l’impression première que les gens ont de moi mais je suis pas la dernière des connes. Tu n’auras aucune information qui pourrait me nuire ou me compromettre. Ma présence ici est déjà un atout que tu pourrais utiliser contre moi, j’en ai conscience.  

Comme pour le lui rappeler, tu jettes un œil à l’ange dont l’aura elle-même semble à son tour pénétrée par un taux d’alcoolémie trop élevée et soubresaute par intermittence. Elle est belle la garde de sa majesté.

▬ Aussi, tu oublieras pas de préciser dans ton contrat que je me réserve le droit de refuser toute demande de ta part si j’estime qu’elle va à l’encontre de mes propres objectifs. Sans autre justification. Et ce jusqu’à ce que ma part du marché soit remplie, bien entendu, tu auras le paiement que tu réclames.  

Tu sors de la poche de ta jupe quelques pièces qui suffiront à couvrir ta consommation et quittes ton assise. Une fois debout à côté d’elle, tu te rends compte à quel point elle est petite et frêle face à toi, ta silhouette athlétique perchée sur tes escarpins. Tu la salues d’un hochement de tête entendu et te dépêtres de ton cocon imaginaire tricoté par l’arachnide venimeuse qui semble galoper auprès de la déchue.

"Come on, little lady, give us a smile"
No, I ain't got nothin' to smile about
I got no one to smile for, I waited a while for
A moment to say I don't owe you a goddamn thing

Tu t’extirpes au dehors, loin de sa présence malsaine et une fois de retour dans la rumeur sourde de l’obscurité, le trottoir te paraît plus accueillant que jamais. Tu observes ton reflet dans une flaque qui inonde le caniveau et pousse une longue expiration presque plaintive. On dirait que tu viens de t’échapper d’une maison hantée. Un frisson coule dans ton dos et il n’est pas dû au froid mordant qui balaye les quelques mèches rebelles qui ont réussi à se libérer de ton chignon serré. Quelque chose chez cette femme te fascine autant qu’elle te repousse. Tu as rencontré des déchus avant elle et ce n’est pas son aura brouillée qui te perturbe, ni sa cécité ou son ton grinçant. Tu sens qu’il te faut te méfier d’elle, surveiller tes arrières et avancer avec prudence. C’est ton instinct qui t’alerte et tu as pris l’habitude de l’écouter - mais pas de reculer devant le danger.

Tu fais quelques pas à la faveur de la nuit, veillant à ce que personne ne te suive. Tu t’engouffres dans les artères de la ville. Il te faut un brin de toilettes et une cigarette pour réfléchir et faire redescendre la pression de la soirée. Tu as hâte d’être rentrée.

Dans deux jours, tu reviendras avec force de proposition. Tu seras intransigeante. Il te faut cette plume au plus vite. Pourquoi ? Parce que tu détestes attendre. Tu fais un effort pour cette fois. Tu espères que le jeu en vaut la chandelle. Sinon ta colère prendra le pas sur ta déception et il serait grand temps d’arrêter de se faire des ennemis dans cette foutue ville.

Someone like me can be a real nightmare, completely aware
But I'd rather be a real nightmare than die unaware
But I'm glad to be a real nightmare, so save me your prayers

HRP:


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~ I've learned to be good and it was boring ~

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MessageSujet: Re: A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] A time to play, a time to rule [Alice Green ft. Casey Williams] EmptyVen 13 Oct - 17:01

A time to play, a time to rule
Les clients sont déchaînés ce soir. Cela nous semble normal pour un établissement qui a ouvert aussi récemment que le notre. En revanche, nous ne serions pas contre le fait qu’ils fassent preuve d’un peu de retenue et de savoir-vivre. Cependant pour les cloportes insignifiants qu’ils sont, cela est déjà leur demander un effort considérable. Après-tout, autant demander à un macaque de peindre la Joconde. Nous débarrassons les ivrognes de leurs verres vides et remplissons ceux des rares épaves encore capables d’aligner deux neurones pour formuler une commande cohérente. Nous éclatons au passage la tête d’un client qui a osé faire cette remarque : «  Et le numéro de la serveuse, il est sur la carte ? ». Nous ne tolérons pas ce genre de comportement au sein de notre établissement. Nous arrivons à faire abstraction du brouhaha ambiant et nous nous sentons chanceuses que nos pouvoirs ne se manifestent pas de manière impromptus. Nous sentons les filins ténus des pensées qui s’échappent. Nous sentons l’appel des passés révolus et des futurs à venir. Notre boule de cristal est en bas, dans notre office,  il suffirait d’y aller et les secrets de toutes cette masse grouillantes se révéleraient à nous. Si ce n’était pas si éreintant nous pourrions y passer des heures. Nous avons développé un plaisir malsain à nous immiscer dans la vie des autres. Nous sommes d’ailleurs effarés de voir à quel point toutes les vies se ressemblent, nous pourrions deviner les tourments de tous les clients et clientes de ce soir sans sourciller. Nous n’aurions pas même besoin d’utiliser nos occultes talents. Une seule inconnue se trouve actuellement sur notre toile. Elle n’est pas encore piégée, et cela n’aurait pas grand intérêt. Nul besoin de la posséder, elle créera les remous d’elle-même. La question qui reste à poser est « Comment ? ».

Nous sommes brusquement tirée de notre rêverie alors qu’une main extérieure se saisit de notre bras. Cela nous décontenance autant que cela nous irrite. Nous rétablissons prestement notre équilibre avant qu’un drame ne se produise. Le plateau était chargé comme un mulet et voir le tout s’éclater lamentablement sur le sol aurait été aussi humiliant que pathétique. Il n’aurait suffit que d’un instant pour nous dégager, nous saisir d’un verre, et l’éclater au visage de l’illustre bon à rien qui vient d’oser nous interpeler ainsi. Au contact, avec la surprise, une partie des émotions et pensées de la personne s’insinue en nous et trouve chemin jusqu’à notre cerveau. Nous nous rétablissons et au moment de sévir nous constatons qu’il s’agit ni plus, ni moins d’Alice en personne.

J’espère que tu sauras te contenter de réponses énigmatiques, je sais que c’est pas l’impression première que les gens ont de moi mais je suis pas la dernière des connes. Tu n’auras aucune information qui pourrait me nuire ou me compromettre. Ma présence ici est déjà un atout que tu pourrais utiliser contre moi, j’en ai conscience.

Nous nous retenons de glousser face à ses affirmation. Pour ne pas être la dernière des connes encore faudrait-il ne pas être dans une situation désespérée. Alice se débattait certes avec vigueur, mais elle se battait contre du vent face à des problèmes qu’elle n’arrive même pas à cerner et à régler. Elle fuit comme une adolescente qui vient de fuguer. Et elle espère que nous ne la considérons pas comme tel ? Ce serait presque attendrissant de voir tant de naïveté, de désir d’émancipation. Les germes de la rebellions sont plantés si forts dans son être. Elle nous rappelle nous il y a une vingtaine d’année. Et pourtant elle est plus vieille que nous. Nous sentons sa prise se relâcher de notre bras, un geste avisé. Nous sentons son attention se reporter ailleurs mais cela ne nous empêche nullement de répondre.

Me prendrais-tu pour une amatrice ? Je n’ai pas pour habitude de jeter mes clients aux ordures à moins d’une très, très bonne raison. Il en va de ma réputation. Je suis une femme d’affaire, pas une vulgaire traîtresse de bas étage prête à tout pour un peu d’attention et de reconnaissance. J’obtiendrai des réponses qui me sembleront satisfaisantes, et je m’assurerai que ce marché reste entre nous. Le secret sera aussi bénéfique pour toi que pour moi. Tu t’es déjà compromise avec ta demande, ta liste, et ta présence. Si tu veux faire marche arrière, libre à toi, mais ne reporte pas la faute de ton imprudence sur moi.

Nous nous saisissons du torchon accroché à notre ceinture pour passer un coup de chiffon sur le bar et nettoyer un peu. Nous restons à l’écoute de l’ange capricieuse qui commence cependant à clairement abuser de notre patience.

Aussi, tu oublieras pas de préciser dans ton contrat que je me réserve le droit de refuser toute demande de ta part si j’estime qu’elle va à l’encontre de mes propres objectifs. Sans autre justification. Et ce jusqu’à ce que ma part du marché soit remplie, bien entendu, tu auras le paiement que tu réclames.

La pauvre enfant ne semble même pas saisir les rudiments de la politesse dans ce genre de tractations. Votre majesté, il semble que la formation de vos espionnes laisse à désirer. Nous répondons froidement à la provocation de l’ange.

J’espère bien madame Green. Autrement cet arrangement n’aurait pas lieu d’être. Tu es ici pour demander un service, un service duquel j’exige un paiement. Tu peux refuser de payer si le prix te semble trop élevé, et soit nous trouverons un autre arrangement, soit nous mettrons fin aux négociations. Mais ne m’apprend pas mon métier. Je n’essaie pas de t'apprendre le votre quand bien même tu te montres aussi négligente dans nos échanges. Je tolère ton manque de professionnalisme car tu te trouve dans une situation critique, et que j’ai un faible pour les cas désespérée. Avant d’exiger en ton fort intérieur qu’on te considère comme une adulte, veilles à ne pas te comporter comme une enfant capricieuse.

Elle règle ensuite sa note, non sans exprimer sa frustration. Au moins nous avons déjà retiré un pourboire de cette histoire. Ce qui est plus que ce que nous pourrons espérer de cet électron libre. Nous prendrons plaisir à jouer avec elle, et lorsqu’elle se retournera contre nous, nous suivrons le chemin de destruction qu’elle laissera dans son sillage. Nous nous demandons jusqu’où cela la mènera. La colère et une émotion puissante à laquelle elle semble sensible. Nous aimerions voir ce qu’il se passerait en la plongeant dans un état de rage sans pareil.

La nuit est encore jeune, et un long service nous attends encore. Cependant notre curiosité a été piquée et nous allons dérouler ce fil jusqu’à l’épuiser, le drainer et voir au fond de toute cette prétention et tout cet orgueil ce qui se cache réellement au fond de cette carapace. Qui sait ? Peut être même allons nous pouvoir lui inculquer une leçon ou deux. Pour l’instant, laissons la à sa frustration et son impatience. Elle reviendra dans deux jour avec plus d’aplomb et de certitudes. Laissons la croire qu’elle peut être maîtresse de sa main avant de la jouer. C’est avec une certaine satisfaction que nous poursuivons le reste de notre service, contente de voir l’opportunité de créer un peu de chaos et de le laisser ensuite se déchaîner sur la ville.

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