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Epreuve 5 - DUSK LUMIRIS

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MessageSujet: Epreuve 5 - DUSK LUMIRIS Epreuve 5 - DUSK LUMIRIS EmptySam 12 Fév - 14:09



Epreuve 5




Enoncé

Solo Classique – Épreuve du Gardien : La clé du Savoir

« Elle était là, à cet endroit. Pourtant personne ne l’avait vue avant toi. Une clé, d’une forme étrange, abandonnée là, comme cela. Quand tu la prends, un sentiment particulier t’envahit et tu es attiré par ce qu’elle est censée ouvrir. Un mystérieux tombeau à plus de 10 000km éloigné, la porte du grenier qui refuse de s’ouvrir depuis des années, le cœur de glace d’un monstre sans pitié ou alors encore la liberté d’un peuple opprimé. Mais que peut donc bien ouvrir cette clé ? »

Dans cette épreuve, votre personnage trouve une clé atypique qu’il doit dans un premier temps décrire. Puis, votre personnage, porté par son instinct, trouve ce qu’elle doit ouvrir et interagit avec l’entité (concrète ou abstraite).


Type

Épreuve sur 1 jour : (samedi 12 février 00h00 au dimanche 13 février 23h59)

L’un des grands classiques de l’Interforum ! Il s’agit d’une épreuve où chaque champion postera un unique texte de 1500 mots maximum pour répondre au sujet de l’épreuve. Il est libre de le construire selon sa volonté propre, il n’y a pas d’autres contraintes particulières. Chaque champion dispose d’une journée à compter de sa révélation pour finaliser cette épreuve.

Énigme (V) : Je jalouse les vôtres, car ils me font de l’œil
Duncan Maverick
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MessageSujet: Re: Epreuve 5 - DUSK LUMIRIS Epreuve 5 - DUSK LUMIRIS EmptyDim 13 Fév - 21:13

Léandre H. Prescott

Spoiler:



Coming home used to be so nice

feat. Interforum XIII
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« I guess keys aren’t always lucky charms. »
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« Tout vient à point à qui sait attendre. »
C’était la conclusion de la toute dernière ligne que je me souvenais avoir lu avant de m’assoupir hier. Au même moment, j’avais posé sur ma table de chevet, la boîte de chocolats que j’avais presque engloutie en entier. J’avais eu besoin de ce calme, de ce petit moment entre moi et moi pour bien me préparer à aujourd’hui. Il y avait si longtemps que je n’étais pas venu ici. Je m’étais pourtant promis de ne jamais rentrer pour quelque évènement qui soit. Anubis aurait pu implorer mon pardon sur son lit de mort que je n’aurais pas daigner montrer mon visage. Nul n’a envie de traiter avec ses bourreaux. Il est bien aisé de se repentir devant les portes du trépas, de vouloir partir l’âme en paix, mais marcher sur son orgueil dans les derniers instants d’une vie aussi merdique que la sienne ne suffirait jamais à ce que je gratifie qui que ce soit de ma miséricorde – déjà fort peu présente chez moi, par sa faute. – Quand tu éduques tes enfants comme des monstres, ils en deviennent.

« Sergent Prescott ? On vous a laissé ceci à la réception. » C’était donc déjà du fait public que je me sois déplacé jusqu’à ma région natale. C’était maintenant su de tous que j’étais de retour. « C’est de qui ? » Avais-je commenté sans même ouvrir la porte. Il n’y avait pas eu mot pour me répondre. « C’est de qui ? » beuglais-je pour que l’on m’entende. Toujours rien. J’ouvris la porte de ma chambre d’hôtel et découvrit un couloir aussi vide qu’il l’avait été la veille quand j’y étais arrivé tard en soirée. Mon intolérance face aux plaisanteries se fit voir et j’avançai, accrochant du bout de mes orteils un objet. Je baissai les yeux et vit une Pokéball accompagnée d’une note.

« suis-le ».
C’était tout. En minuscule, sans ponctuation, d’une calligraphique maladroite. Je grommelai. Je détestais les énigmes, j’exécrais absolument tout des mystères et des surprises, je pestais à l’idée que l’on sache que j’étais ici alors que je n’avais avisé personne. Je répugnais cet instant du plus profond de mon être. Qu’à cela ne tienne, j’étais, à mon grand dam, celui que j’étais. Je n’avais même pas eu le temps de m’en rendre compte que j’avais appuyé sur le bouton de la balle. Un Trousselin se matérialisa devant moi. Vraiment ? C’est ça que l’on voulait que je reçoive ? Qui qu’eut été mon admirateur, il semblait bien connaître quel genre de Pokémon m’insupportait. Je pestai une seconde et cela suffit à ce que le petit porte-clef se tourne vers moi et prenne peur. Voilà qu’il voletait gauchement, s’accrochant dans le moindre obstacle, vers le bout du corridor. Suis-le. Oh j’y comptais bien, je comptais bien engueuler la personne qui avait osé m’envoyer ce cadeau pourri.

Sans chaussures aux pieds, sans prendre le moindre effet personnel, je le poursuivis, allant jusqu’à laisser la porte de ma chambre ouverte. De tous les mots que j’aurais pu choisir pour interpeller le Pokémon, je n’utilisai que des jurons. Salaud. Fils de putain. Connard. Et bientôt, tous les enfants du quartier répèteraient ces mots qu’ils m’avaient entendus dire. « Le môssieur cinglé a dit quoi, maman ? » N’eût été du fourbe Pokémon que je poursuivais, j’aurais pris le temps de leur enseigner le respect, mais j’avais une mission : étrangler quiconque m’avait joué ce sale tour. Si tant était que ce quelqu’un serait à l’endroit vers lequel on me guidait.
Un café. Un café que je ne connaissais que trop bien.

Pendant un instant, je m’immobilisai, rattrapé par des chimères du passé qui n’avaient pas encore trouvé le moyen de s’effacer avec le temps. C’est ici qu’elle vient. C’est ce qu’ils m’ont dit. C’est ici qu’ils ont pu la revoir quand ils ont été majeurs. Ils ne m’ont jamais raconté comme les choses s’étaient passées, mais ils m’avaient parlé de cet endroit. J’étais souvent venu l’y attendre, sans que jamais je ne puisse voir ne serait-ce que l’ombre de sa chevelure. Puis j’avais renoncé. Un jour comme celui-ci, l’espérance m’avait quitté et je m’étais convaincu que je n’avais aucune importance pour elle, que contrairement à mes aînés, je ne méritais pas son support. Anubis avait dû lui dire pourquoi j’étais parti et elle en avait honte. J’en étais venu à croire fermement que nul ne pouvait vouloir de moi. Mais voilà que mon tour venait. Bien des années après que l’espoir eut été mort en me faisant regretter la dernière larme que j’eus daigné pleurer.
Depuis, j’étais parti au bout du monde.
Mais un cœur n’oublie jamais.

Le Trousselin me dévisageait. Il avait cessé de me fuir. Il faisait clinquer ses clefs dans un tintement qui me semblait assourdissant. Pris d’un accès de colère, je m’élançais vers lui au pas de course. « Ta gueule ! » Il parvint à m’esquiver et je piquai du nez dans l’entrée. Il savait que je ne serais pas entré s’il n’avait pas joué cette cacophonique symphonie. Je parvins à retrouver mon équilibre avant d’atteindre le sol et je le maudis. Je maudis quiconque eut été à l’origine de ce moment. Évidemment, ce fût suffisant pour m’attirer le regard de chacun des clients. À mon tour, je les dévisageai, trop orgueilleux pour m’excuser. Je soutins chacun de leur regard pendant de longues secondes. Je me craquai les doigts, nerveux, cherchant un prétexte à cette irruption spontanée. « Je suis policier. On cherche le dresseur de ce truc. » dis-je simplement en désignant le Pokémon qui m’avait guidé ici. J’agissais comme si je ne lui avais pas hurlé dessus l’instant précédent; il était pourtant clair qu’on m’avait entendu, que le voisinage entier avait pu m’entendre.

Je continuai de dévisager chaque client jusqu’à ce que l’une se lève. Il ne me fallut même pas une seconde pour que je marche vers elle. Je voulais croire que c’était elle. Je voulais croire qu’elle était celle que j’étais venu attendre jour après jour pendant si longtemps. Je m’assieds à sa table. « Quoi ? » Était-ce là le seul mot qui me venait aux lèvres alors que j’avais espéré cet instant si longtemps ? Oui. « Je… pardon Léandre. Je me suis permis d’utiliser mes contacts pour savoir si un jour tu revenais. J’ai mis du temps à avoir le courage nécessaire à te parler après ce que Jason m’a dit… je m’en ex… » Elle ne parvint pas à finir. Je lançai vers elle, pour l’interrompre, la balle du Trousselin avec le peu de tendresse qui me caractérisait. Elle tremblait. Ses yeux étaient trempés. Je la regardais, impassible. « C’est tout ? C’est vraiment tout ce que tu as à dire après m’avoir laissé avec lui ? »

Le temps aurait pu effacer tout cela, mais il ne l’avait pas fait. Il y avait des blessures qui jamais ne guérissait. « Laisse-moi une chance d’ex… » Cette fois elle se tut d’elle-même quand mon regard tourna au noir. Je connaissais l’histoire. Je connaissais l’existence de l’injonction, mais toujours était-il que dès qu’ils eurent été majeurs, mes frères avaient entendu parler d’elle. Moi pas. J’avais devant moi la mère qui avait renoncé à me voir exister.

J’aurais aimé que cette rencontre soit douce. J’aurais aimé lui sauter dans les bras comme je l’avais imaginé maintes et maintes fois. J’aurais aimé que notre lien de sang efface le passé, mais au contraire, ça le rendait encore plus abstrait. Comme le Léandre de la mythologie, j’avais fini par me noyer parce que la lampe qui devait me guider s’était éteinte. Comme lui, ma passion s’était ensuite suicidée. « C’est trop tard maintenant. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Quand j’avais besoin de toi, tu n’es pas venue. Maintenant que tu as besoin de moi, c’est moi qui ne viendrai pas. » crachais-je avec véhémence en me relevant et en lui tournant le dos. Le Mirage qu’elle avait toujours représenté, la chose que j’avais toujours convoitée sans qu’elle n’existe, n’avait plus lieu d’être. Maintenant que je l’avais vue, j’étais froid et cruel.

Je détestais les surprises. Encore plus quand elles provenaient des responsables d’évènements qui évoquaient des blessures ayant mis des lustres à cicatriser. Nombre de gens se seraient affalés sur leur chaise en se réjouissant d’enfin trouver une réponse à des questions qui longtemps les avaient hantés. Je n’étais plus de ces âmes errantes du Styx qui cherchaient des réponses. J’avais fait mon chemin, j’avais navigué sur bien des fleuves et sur chacun d’eux, j’avais dû me défaire des enclumes que représentaient mes géniteurs. Lui comme elle m’avaient laissé derrière les mains vides. Lui comme elle m’avaient offert sur un plateau d’argent une mélancolie qui ne me quittait plus.

En marchant vers la sortie, je baissai la mine. Une part de moi aurait aimé s’enquérir des surprises avec joie. Une part de moi aurait voulu que mon orgueil ne triomphe pas… pour une fois, j’aurais aimé être magnanime.
Tout vient à point à qui sait attendre… si tant est que l’on attend toujours ce « tout ».

1494 mots
(c) TakeItEzy

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Gelos
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