Event n°2 : Enquête - Concertation finale

✠ La porte s'ouvre en un grand fracas. Le bruit se rebondit contre les murs, attrapant l'attention de tous les citoyens présents dans la pièce. Dehors, le vent souffle avec une puissance dévastatrice, emportant dans sa colère des tonnes de prospectus, des branches voire bien plus gros objets. Un éclair traverse le ciel dans un grondement terrifiant, et une silhouette apparaît. Une cape immense sombre mouvante, pénétrant au sein de l'hôpital. Elle referme la porte, et des mains charnues s'emparent du capuchon pour le soulever.

✠ Un homme.
Un homme d'un âge mûr, petite barbe mal entretenue sur son menton. Ses cheveux longs bruns aux reflets gris sont relâchés en arrière, descendant jusqu'à son cou. Ses yeux petits sont surplombés par une ride saillante, d'avoir si longtemps froncé les sourcils. La peau halée de l'homme est couverte de cicatrices. Très vite, il ouvre sa cape, laissant entrevoir un pull brunâtre probablement aussi âgé que son propriétaire. A sa ceinture, l'éclat d'une lame se laisse distinguer quelques secondes aux yeux avertis.

✠ Son visage est fermé. Pas un seul de ses traits ne semble détendu. Il plonge son regard froid en direction de l'exploratrice et ses lèvres gercées par le froid se déforment lentement.

☩ Veuillez excusez mon interruption impromptue. Avec cette tempête, difficile de faire parvenir des messages. J'espère ne pas être arrivé trop tard.

✠ Sa voix grave et puissante ne laisse pas insensible. Une autorité naturelle se dégage de sa personne, comme une capacité innée à faire régner l'ordre et le calme. Sa main vient titiller du bout des phalanges sa barbe fournie, tandis que ses yeux scrutent chacun des protagonistes de présents. Il émet une petite intonation de contrariété. Puis il s'avance en direction de l'exploratrice, d'un pas ferme.

☩ Nous n'avons que peu de temps. Dites moi le nom de votre coupable, et j'irais le trouver. Avec le temps dehors, je suis le seul à sortir.

✠ Un ordre, plus qu'un véritable conseil.
L'homme tend une petite carte à l'exploratrice, puis croise ses bras musclés sur son torse. Attend-il les résultats de la concertation ?

Que penser de cette scène sortie d'un film à suspense ? Je ne connaissais pas cette homme, ne l'avait jamais croisé de ma vie. Il avait bravé le froid et la tempête juste pour arriver. Fou ou inconscient, ou les deux peut-être ? Sa froideur et sa stature n'aidait pas à lui faire confiance. Il cachait trop de chose. J'avais eus le temps de voir sa dague à la ceinture, ce qui n'était pas pour me rassurer. Vraiment pas.

Je sentais en lui beaucoup de force, il ne valait mieux pas le mettre en colère. Ses bras, ses jambes, c'est un sacré monstre. Un coup suffirait à me faire rejoindre l'autre côté. Que faire ? Je ne pouvais pas risquer de mettre en danger les autres, mais je me méfiais complètement de cet homme mystérieux venu de nulle part.

Quand je reçus sa carte...

Écoutez moi tous, je pense que nous n'avons pas le choix que de faire confiance à cet homme. De toute façon, personne n'oserait sortir sous la tempête. Nous devons nous fier à ses affirmations, et coopérer avec lui. Dans le pire des cas, nous ne risquons rien. Un nom ne lui permettra pas de commettre je ne sais quelle action. Je ne lui fais pas forcément confiance. Faute de pire cependant, je ne vois pas d'autre solution. Que voulez-vous ?

✠ Ses sourcils s'arquent devant la concession de l'exploratrice. Ainsi il est présenté comme un homme étrange et potentiellement dangereux ? Il faut avouer que cette perspective ne devrait pas lui déplaire. Qui sait ce que cache cet homme d'autre au sein de sa cape. Il hoche de la tête, et se rapproche du centre du cercle tracé par les pieds des habitants. Une fois au milieu, il décroise ses bras, et les porte à ses hanches.  

☩ Mon nom est Duncan Maverick. Je suis le gardien de Damned Town.

✠ Ses chaussures de cuir encore trempées suintent au sol. Il passe une main dans ses cheveux pour chasser les gouttelettes d'eau piégées, et serre fermement ses mains. Il patiente un court instant, puis de sa voix caverneuse ose enfin donner la raison de sa venue.

☩ Décidez maintenant du coupable. Je suivrai vos hypothèses et lui rendrait une petite visite de courtoisie. Je ne peux malheureusement pas me rendre à plusieurs endroits à la fois, à cause de la tempête. Un seul coupable doit m'être désigné, et je me fierai à la majorité.

✠ Il se tait. Laissant à chacun le temps de bien comprendre les informations énoncées. Il remonte les manches de son pull, prenant soin de ne pas abîmer les coutures, puis termine sur une note tout autant sérieuse.

☩ Je laisse l'exploratrice organiser le vote, elle sait mieux que moi les tenants et les aboutissants de cette enquête.

✠ Petit frottement de la barbe, avant de passer une main longuement dans ses cheveux teintés de mèches blanches. Il hoche de la tête, et écoute patiemment l'exploratrice énoncer les résultats du vote. Maintenant que les citoyens se sont exprimés, il peut mener à bien sa mission. Il reçoit des mains de l'exploratrice le papier trouvé par une enquêtrice, qui semble selon elle indiquer le chemin jusqu'à la demeure du mystérieux Ivan. Il prend le temps de lire attentivement, et de sa voix grave interpelle les protagonistes présents dans la pièce.

☩ J'espère pour vous que vos réflexions sont sages et perspicaces.

✠ Sans un mot de plus, il replie la note et la glisse dans sa poche interne. Il enfile sa cape, dissimulant sous le tissu sa stature impressionnante, puis rabat sa capuche. Il tourne les talons, et s'approche de la porte. Les preuves qui à coup sûr corroboreront la version majoritaire doivent apparaitre au domicile du suspect numéro un. S'il les trouve, il pourra arrêter l'homme voire même dans le meilleur des cas, retrouver la statue.

☩ Je suis de retour dans deux heures. D'ici là, personne ne sort sans raison majeure.

✠ Sur ce ton formel et autoritaire, il saisit la poignet et ouvre la porte. Une bourrasque spectaculaire s'engouffre dans la pièce, remuant les papiers administratifs des infirmières et les vêtements des citoyens. Il pose un pied dehors, puis un autre. Il referme bien correctement sa cape, puis claque la porte sur son départ. Il est dehors, le temps presse.


✠ Il marche rapidement dans la tempête, bravant la morsure du vent et la violence de la pluie s'abattant sur sa pauvre carcasse. Il ressent la résistance du froid, comme si l'élément se refusait à son avancée vers la vérité. Le tonnerre est à son paroxysme. En levant la tête, il remarque les nuages noirs partout dans le ciel, qui masquent la lune. Il fait nuit, il est tard, et les ombres de la nuit s'allient à la nature pour préparer un désastre. Il ne doit pas traîner.

✠ Se remémorant la note, il poursuit le chemin dans la forêt jusqu'à tomber sur l'arbre en question. Il reconnaît une petite croix tracée à la peinture blanche. Il se retourne, pivotant son corps dans la direction opposée, et s'applique à suivre le chemin prédit par le papier.

✠ Très vite, il rejoint la clairière. Il remarque sa position, il est au niveau du temple. Il poursuit sa piste, tournant scrupuleusement là où il le faut et parvient devant un lotissement isolé. Il est perdu en bordure de route, au bout d'une chemin presque vide d'habitations, proche de la forêt. La bâtisse est silencieuse. Du moins, sans compter le hurlement du vent et le battement de la pluie. Il se tient droit, observant les points d'entrée quand des voix le surprennent. Il s'approche, d'un pas discret, longeant le mur en pierre de la maison. Éveillant ses sens, il écoute, mais il ne parvient pas à intercepter la conversation. Il va devoir entrer. Au vu des voix, les hommes sont dans le salon, il doit trouver une autre voie. Faisant le tour de l'immeuble, il découvre un garage à l'arrière mal fermé. Dissimulé par une rafale d'éclair, il soulève la porte du garage et se glisse à l'intérieur. Allumant sa lampe de poche, il tombe nez à nez à une bâche immense. Il la soulève, dessous se cache une grosse bécane. Parfait, il est au bon endroit.

✠ La suite, inutile de la décrire. Le gardien n'a pas fais dans la délicatesse. Il est entré dans la pièce principale, profitant de la dispute pour faire effet de surprise. Rapidement, les hommes ont essayé de riposter, mais ils n'ont pas pu faire grand chose face à lui. Tout deux ont été immobilisé, puis interrogé dans le respect des règles d'interrogatoire.

✠ Deux heures plus tard, le gardien retourne à l'hôpital. Ôtant sa cape trempée, il entre devant les yeux inquiets des citoyens. Son visage est froid. Il croise ses bras, puis regarde un à un les protagonistes, puis enfin les enquêteurs.

☩ Vous aviez raison. Ivan est celui qui a commis le forfait. J'ai retrouvé chez lui la moto, des tissus ensanglantés, et la statuette. Je l'ai arrêté et guidé jusque la mairie. Il est entre de bonne main le temps que la tempête cesse.  J'ai préféré remettre la statuette à sa place. Quoi qu'il en soit, je vous remercie d'avoir résolu cette enquête. Il reste des zones d'ombres, mais plus pour longtemps. Je vais aller rendre visite au témoins maintenant si vous me le permettez.

✠ Il salue les enquêteurs, avant de serrer la main de l'exploratrice en plantant son regard dans le sien. Puis il la dépasse, montant les marches de l'escalier jusque la chambre de l'alité.

Je suis rassurée, merci à vous tous du plus profond du cœur. Le tonnerre déjà dehors s'est apaisé. Et j'ai le sentiment que la pluie tombe de moins en moins violemment. Le pire a été évité de justesse, grâce à votre travail d'équipe et de déduction. Tout n'est pas résolu, il faudra certainement que je continue mes recherches personnelles, mais je promets de vous tenir au courant de l'avancée de l'enquête à postériori et de rester informée des dernières nouvelles de la cité.

Nous pouvons souffler un peu désormais. D'ici une heure ou deux, le temps se calmera, et chacun pourra rentrer chez soi. Je pense avoir besoin d'un bon café pour décompresser, les dernières heures n'ont pas été de tout repos.

Encore une fois, merci aux enquêteurs d'avoir donné de leur personne, et aux citoyens pour avoir participé aux débats et aux votes. Je n'oublierais pas de sitôt votre main forte précieuse.

Bravo !