Ici ton caractère mon p'tit chou.
Flora porte bien son prénom. Elle est le stéréotype même de la jeune fille en fleur, du moins, c'est la première impression qu'elle donne. Toujours souriante, calme, un peu timide, et douce. On croirait que c'est une fée. Lorsque l'on voit cette jeune fille, c'est comme un rayon de soleil, un médicament, elle donne envie d'être heureux, instantanément, rien que par ses mimiques ou sa petite bouille.
Les gens lui donnent toujours beaucoup moins que son âge, car il est vrai qu'elle agit souvent de manière enfantine, même si elle tente de prouver le contraire - puis il faut le dire, sa bouille n'aide pas.
Très curieuse, elle est toujours là, en plein milieu d'une conversation qu'elle n'a pas suivi, entrain de dire "De quoi ?" "Comment ?" "Qu'est-ce qu'il s'est passééééé ?????"
Elle n'a pas peur de tester des choses qu'elle ne connait pas, justement grâce à cette curiosité, d'ailleurs, elle est persuadée que ça pourrait renforcer sa confiance en elle.
C'est une artiste, elle dessine, elle peint, elle écrit des histoires... Elle faisait même du théâtre avant. Elle est très imaginative et toutes ces activités l'ont rendues très créative.
Pourtant, malgré les nombreux bons côtés qu'elle possède, comme le fait d'être toujours pleine de petites attentions envers ses amis, ce qui se passe dans sa tête n'a rien à voir avec l'image qu'elle renvoie d'elle-même.
Disons-le franchement, la jeune Flora souffre depuis presque trois ans de trouble de la personnalité limite, ce qui engendre de nombreux bouleversements dans son comportement. Vous voyez les montagnes russes ? Et bien dans sa tête c'est la même chose. Elle est souvent sujette à de très fortes émotions, et peut passer en quelques minutes de la joie à la tristesse, de l'euphorie à la colère... Elle a de ce fait énormément de mal à contrôler ses émotions. Il n'est pas rare qu'elle se mette à pleurer soudainement, parce qu'elle aura entendu quelque chose qui lui a fait un peu de mal.
Flora, elle a aussi des périodes où elle se sent seule. Terriblement seule. Même si elle ne l'est pas, il plane au dessus d'elle un sentiment de vide dont elle ne peut pas se débarrasser. Parfois ça ne dure que quelques heures, parfois quelques jours, puis elle se sent mieux d'autres jours, avant de sentir de nouveau le vide et la solitude.
Ce trouble psychologique l'a rendue extrêmement anxieuse, elle a sans arrêt peur de décevoir les gens qu'elle aime, elle a sans arrêt peur de son avenir, surtout qu'elle n'y arrive plus à s'y projeter, dans l'avenir. Elle vit avec la peur constante d'être abandonnée, et n'a plus du tout confiance en elle. Pourtant, elle est vraiment douée, Flora, pour le cacher à tout le monde. Mais des fois, elle explose et laisse échapper sa colère. Car parlons-en de sa colère : Celle-ci se déclenche lorsqu'elle est sujette à de fortes émotions, et dans ces cas-là, n'ayez crainte, elle ne vous fera pas de mal. Soit elle se fera du mal à elle-même, en se mutilant par exemple, soit elle aura une crise de nerfs, sera prise de spasmes et hurlera comme une folle pendant un certain temps, puis elle se calmera.
De toutes façons, la jeune fille est tellement soucieuse de l'image qu'elle revoit d'elle qu'il est fort possible que vous ne la voyez jamais comme ça, sauf si bien sûr, vous la côtoyez souvent. Dans ce cas-là, bien qu'elle ne parle jamais de ses problèmes, elle vous expliquera son état.
Sachez une dernière chose, Flora ne s'aime pas. Elle se déteste. Elle se dévalorise sans arrêt, elle a des phases où elle aura besoin de manger énormément, puis d'autres où elle ne mangera rien, car tantôt elle se trouvait trop maigre, tantôt trop grosse, elle veut punir son corps car il ne la fait pas se sentir bien, du moins, c'est ce qu'elle pense, puisque tout ça, c'est dans sa tête.
En somme, ce n'est absolument pas une fille méchante, ou violente, elle n'essaie pas d'être manipulatrice. Elle veut être la plus vraie possible avec les gens, mais son problème psychologique l'empêche beaucoup d'avancer dans la vie socialement parlant.
Son plus grand rêve est de redevenir la personne qu'elle était avant, celle que les gens connaissent, mais sa plus grande peur, c'est de ne pas y arriver.
[HS : Je me suis éloignée un petit peu du personnage de base, je le sais, mais je trouvais cela intéressant à développer, d'autant que je garde les caractéristiques mentales que Flora possède dans la fiche de prédéfini. J'espère que cette liberté que j'ai pris ne vous dérangera pas :c ]
C'était par une magnifique journée de printemps que naquit Flora, à Naples, et l'on avait choisit son nom spécialement pour cela. Les gens n'avaient jamais vu d'aussi beaux bébés dans leur vie. Elle était resplendissante, et faisait le bonheur de sa famille.
Flora, ses parents, et sa grande soeur vivaient tout juste en face de la plage, ils avaient les moyens, et la petite eut une enfance confortable, dans une grande maison.
Dès son plus jeune âge, la petite adorait regarder la mer, les vagues et sentir l'air marin caresser ses narines. Souvent, elle allait le soir avec son père se promener au bord de l'eau.
C'était l'un de ces moments doux, calmes, et elle l'attendait avec tellement d'impatience, tous les jours. Les gens pensent qu'elle a puisé sa douceur de ses nombreuses ballades.
Lorsqu'elle fut plus grande, elle allait seule, s'asseoir au bord de l'eau, contempler le crépuscule. C'était devenu habituel, tous les soirs, après avoir fini ses devoirs, elle partait, et restait bien jusqu'à l'heure du dîner, se décontracter et sentir la douce chaleur du soleil sur sa peau.
Il est vrai que déjà petite, elle faisait preuve d'une extrême timidité et n'avait pas beaucoup d'amis, en plus, elle était souvent rêveuse, dans la lune, c'était l'une de ces enfants que l'on qualifiait d'étrange, mais on ne la prenait pas pour une extraterrestre, et elle ne se faisait pas non plus harceler par ses camarades de classe. Elle était juste un peu seule, et ne connaissait pas d'autre compagnie que celle de sa famille, mais ça ne la dérangeait pas.
C'est ce fameux soir de juillet, ce soir-là où ses parents avaient été d'accord pour qu'elle reste plus longtemps sur la plage que sa vie changea rapidement, et pas en mal.
Elle chantait ce soir-là, où elle rencontra ce garçon. Il était plus âgé qu'elle, ça se voyait, c'était un "grand", et ça l'avait fasciné, elle s'en souvient, car elle n'avait jamais pu parler à un grand avant.
"Che bella cosa e' na giornata 'e sole
n'aria serena dopo na tempesta!
Pe' ll'aria fresca pare già na festa
Che bella cosa e' na giornata 'e sole."Cette chanson, c'était sa mère qui lui avait apprit, et elle l'adorait, car elle parlait du soleil, c'était sa chanson favorite, et elle ne se lassait jamais de la chanter, et le garçon était resté là, derrière elle, il l'écoutait, attentivement. Elle, elle ne savait même pas qu'il était là, tant elle était perdue dans ses pensées.
"Quanno fa notte e 'o sole se ne scenne,
me vene quase 'na malincunia;
sotto 'a fenesta toia restarria
quanno fa notte e 'o sole se ne scenne.""Tu aimes le soleil à ce point ?"
La petite Flora eut peur. C'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un sur cette plage, si tard. Elle s'était retournée pour voir à qui elle avait à faire. C'était le garçon. Il était grand, enfin, plus grand qu'elle, il était comme son inverse, brun, aux jolis yeux noisettes. Elle semblait gênée, car elle n'osait pas chanter devant les gens, et que lui, il l'avait entendu. Elle baissait la tête, toute rouge.
"Je m'appelle Cameron, et toi ?"Ka-me-ronne ? La petite fille n'avait jamais entendu un nom pareil, il était rigolo, le prénom du garçon. Ça l'avait fait sourire. Elle décida finalement de relever sa mignonne petite tête pour lui répondre.
"Moi... C'est Flora... Dis... On joue ?"Il semblait plutôt emballé par l'idée, mais alors qu'ils allaient commencer à jouer, la maman de la petite fleur l'appela pour manger. Un peu déçue, elle dit à ce garçon.
"Reviens demain, là je dois partir, mais comme ça, on pourra jouer. Tu viendras hein, promis ?"C'était avec une promesse au petit doigt qu'ils se quittèrent. Ce soir-là, Flora affichait un large sourire. Elle venait d'avoir son premier ami...
Et l'enfant avait tenu sa promesse. Le lendemain il l'attentait, sur la plage, et le surlendemain, et tous les jours pendant une semaine. Les enfants s'amusaient à courir sur le sable, à faire de beaux châteaux, à ramasser des coquillages. Un soir, le petit Cameron lui annonça une nouvelle qui rendit Flora si triste.
"Je vais devoir rentrer chez moi demain matin. Je pourrais pas venir le soir... ""Mais on va rester amis hein dis dis ?"
Il lui tendit son petit doigt, affichant un petit sourire, un peu tristounet.
"Croix d'bois...""Croix d'fer !"
Ils se quittèrent alors, mais ils restèrent en contact, le jeune garçon lui avait en effet laissé son adresse postale. Ils s'échangeaient des lettres tout le temps, jusqu'à l'année suivante où ils se retrouvaient.
Les années avaient passées et Flora était à présent une "grande". Elle fêtait ses quatorze ans cette année-là, et cela faisait sept ans jour pour jour qu'elle était amie avec Cameron. Ils étaient si proches, même s'ils ne se voyaient que très peu. Leur complicité était tellement agréable à voir, à ressentir. Lorsque Cameron venait, les deux adolescents ne se lâchaient plus. Ils sortaient se balader, flâner dans les belles rues de Naples. Ils étaient grands à présent, ils ne jouaient plus de la même manière, même s'ils ne parvenaient plus à se séparer du coucher de soleil sur la plage.
Ils essayaient de se voir au maximum. Flora était même venue elle même jusque chez Cameron durant les vacances de Pâques. On en venait à se demander si ces deux là n'étaient que de simples amis. Et bien officiellement, oui, ils n'étaient qu'amis, Flora étant bien trop timide pour avouer ses sentiments au beau Cameron. Elle était tellement soucieuse des sentiments qu'il éprouvait à son égard, et s'il ne l'aimait pas ? Elle ne s'en remettrait jamais.
Ce fut un soir que l'occasion se présenta. Flora avait à ce jour une petite bande d'amis, et ils sortaient souvent ensemble, le soir. Ce soir-là, Cameron était là, et ils avaient décidés de jouer au fameux jeu de la bouteille. Ce qui devait arriver arriva, la bouteille avait choisit Cameron, et la jeune fille s'apprêtait à donner son premier baiser à la personne qu'elle aimait secrètement. Plus tard, lorsqu'ils furent seuls tous les deux, une discussion brisa ses rêves.
"Je suis désolé... Tu n'avais peut-être pas envie de m'embrasser haha.'
"Oh... T'en fais pas vas ! J'm'en remettrais ! ""T'imagine si on sortait ensemble... Haha... Trop bizarre..."
"O... Ouai... Trop..."Cela l'avait rendu si triste, mais elle n'avait rien dit. Si seulement elle avait su qu'il partageait les mêmes sentiments qu'elle à son égard... Qu'il n'avait juste pas oser le lui dire... Ça aurait été tellement plus simple.
Cet été là fut le dernier qu'ils passèrent ensemble, mais à ce moment, Flora était loin de s'en douter. Et ce que l'avenir lui réservait ne présageait rien de bon.
La dernière lettre que Flora avait reçu de son grand amour était en mai. C'était une lettre d'anniversaire. Elle n'en avait plus reçu par la suite. Elle ne comprenait pas, mais se disait qu'il avait eut des soucis, et qu'il n'avait plus pu lui répondre. Elle ne s'était toujours pas remise de cette discussion, pourtant, presque un an avait passé.
Elle avait alors espéré qu'il serait là, cet été-là, pour la huitième année. Elle l'avait attendu sur la plage, tous les soirs de tous l'été. Il n'était pas venu. Elle ne comprenait pas. Elle continuait à lui envoyer des lettres. Pas de réponses. Elle se disait qu'il s'était lassé d'elle, qu'il avait peut être comprit qu'elle l'aimait, alors il avait décidé de couper les ponts. Peut-être avait-il trouvé quelqu'un de plus intéressant, une belle petite amie, plus belle qu'elle, et petit à petit, Flora perdit confiance en elle. Elle était nulle, sans intérêt. Elle ne cessa pas pour autant de lui envoyer des lettres, espérant tant bien que mal un signe de vie. Mais au plus elle envoyait des lettres, au plus elle se détruisait. Finalement, elle perdit son sourire, se renferma sur elle-même, et au fur et à mesure, ses amis se détachèrent d'elle. C'était cette solitude, qu'elle n'avait pas connu depuis huit ans, qui l'a fit sombrer. Elle pensait que sa vie ne valait plus rien, puisque plus personne ne désirait de sa compagnie. Elle n'allait plus en cours, car elle entendait les gens rire, et qu'elle était persuadée que s'ils riaient, c'était pour se moquer d'elle.
Les parents ne comprenaient vraiment pas le comportement de leur fille. Ils pensaient que ça allait passer, qu'il fallait qu'elle se repose un peu, et elle, elle n'allait pas mieux, jusqu'au jour où...
Jusqu'au jour où elle rencontra cet autre garçon, Alessandro. Il n'avait rien à voir avec Cameron. C'était un jeune blond, le teint légèrement hâlé, les yeux noirs, il faisait fondre la plupart des filles. Pas Flora. Et pourtant, elle avait réussit à se laisser convaincre, elle apprit à le connaître, et tomba amoureuse.
Ils ne restèrent pas bien longtemps ensemble, mais durant ce petit temps, elle semblait aller mieux, retournait à l'école. Elle apprit qu'il l'a trompait, et cela l'avait rendu si malheureuse...
Ce fut réellement à partir de ce moment là qu'elle fit n'importe quoi. Elle voulait mourir. Elle était tellement en colère, et en même temps, elle avait tellement honte d'être minable au point qu'on la trompe. Elle développa son trouble de la personnalité à partir de ce moment. Personne ne l'avait remarqué. Pas même sa propre famille. Ce ne fut que lorsqu'elle fit sa première tentative de suicide que ses parents décidèrent de réagir. Elle fut diagnostiquée "Borderline" et contrainte à suivre une thérapie.
Les parents voyant une amélioration dans l'état de la jeune fille décidèrent de stopper son traitement, mais même s'ils ne l'avaient pas fait, cela n'aurait rien changé car Flora n'écoutait pas, Flora ne voulait pas aller mieux...
Ses émotions faisaient n'importe quoi, elle ne contrôlait plus rien. Elle perdait du poids à vue d'oeil, ses bras étaient couverts de cicatrices. Un soir, elle alla se coucher. Les derniers mots qu'elle dit à ses parents fut "adieu". Elle comptait en finir le lendemain. Mais le lendemain, elle n'était plus chez elle. Elle pensait d'abord qu'elle était morte dans son sommeil, elle comprit très vite que ses ennuis n'étaient pas prêts de se terminer, qu'elle n'était pas décédée, et qu'elle risquait de passer beaucoup de temps dans cette ville nommée "Damned Town", la ville des damnés. Elle l'avait finalement eut, sa punition.