Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton]

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MessageSujet: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyDim 29 Mai - 20:26

Alice Green Ft. Alec Hamilton





Take me high, above the sky






En grimpant, tu serres le petit bout de papier dans la poche de ta veste en cuir. Tu as longuement hésité avant de venir ici. Sur la note, une écriture fine et élégante indique un rendez-vous. Le Belvédère, mercredi à 18h. Il y a quelques jours, au bal, Alec t’as invitée à le rejoindre. Dans la fougue de l’instant, tu as accepté. Tu voulais le revoir. Il y tenait visiblement également. Il avait suggéré un endroit plus tranquille, à l’abri des regards. Perchés en haut des montagnes, en effet, personne ne pourrait venir vous importuner.

Ton cœur bat au rythme de tes pas, tes bottes imprimant un bruit régulier dans les cailloux du sentier menant au sommet. De temps en temps, tu observes l’horizon, en te demandant si tu as pris la bonne décision. Il y a encore une heure de cela tu songeais à poser un lapin au démon. Tu n’avais pas envie d’y aller. En vérité, tu avais peur. Peur de ce qui pourrait se passer. Ce mec t’attirait d’une façon irrésistible et comparable à aucune autre. Jamais personne ne t’avait fait cet effet-là. Tu ne trouvais pas ça normal. C’était certainement sa nature démoniaque qui provoquait ce ressenti si singulier chez toi. Pourtant, une petite voix te criait qu’il y avait quelque chose d’autre derrière cette simple sensation. Qu’il y avait un sentiment interdit, un goût de destinée, un secret à révéler. Alors tu avais fini par te décider à partir, sans vraiment prendre le temps de te préparer, enfilant ce qui te tombait sous la main, à savoir un jean troué et un t-shirt un peu trop grand qui dégageait ton épaule gauche, d’une couleur prune chaude. En arrêtant de réfléchir, tu étais montée sur ta moto avant de t’élancer vers le pied de cette montagne en haut de laquelle Alec t’attendait certainement. Tu étais en retard, inévitablement. La ponctualité, tu ne savais pas ce que c’était.

En regardant la vallée qui, montée après montée, semble s’éloigner, se transformer en jouet pour enfants, en contrée lilliputienne, tu commences à sentir le stress grandir en toi. Il t’enserre la gorge et tu as du mal à avaler. Tu regrettes toutes les cinq minutes d’être descendue de ta bécane pour grimper. Tu aurais dû continuer ton chemin, tracer ta route vers un bar de la ville et boire jusqu’à ne plus savoir comment tu t’appelles. Au lieu de ça, tu te retrouves à faire de la randonnée, la boule au ventre, l’angoisse d’un semblant de rendez-vous galant dans le cœur. Plusieurs fois, tu stoppes ta route, prête à faire demi-tour. Tu as l’impression d’avoir à nouveau quinze ans, dans tes premiers émois, tu détestes cette sensation. Cette perte de contrôle. Ces émotions à fleur de peau. Tu finis toujours par te ressaisir, focalisant ton attention sur les nuages qui changent de couleur en accueillant le crépuscule. Le soleil chatoyant de fauve prêt à s’évanouir donne des reflets rougeâtres à tes cheveux.

Tu arrives peu à peu à ta destination finale, le cœur tambourinant de plus en plus. Arrivée à la dernière montée, tu aperçois une silhouette au loin, seule au beau milieu de cette immensité qui domine Damned Town. C’est beau à regarder, ce spectacle silencieux. Alec qui t’attend. Tu es en retard. Très en retard. Tu es presque soulagée de le savoir encore ici. Il aurait pu laisser tomber. Peut-être même que lui aussi à hésiter à venir. Tu en doutes. Cependant, il est là. Au bout du chemin. Et il n’attend plus que toi. Au fur et à mesure de tes pas, tu distingues la chevelure blonde en bataille et cette carrure caractéristique, cette posture, une façon de se tenir propre au démon. Entre l’élégance et la nonchalance, une chose improbable. Même de dos, il est beau.

Je vais me faire tuer. J’ai au moins une demi-heure de retard. Au moins. Si je veux partir, c’est ma dernière chance, il ne m’a pas encore remarquée. Nan. Ça le fait pas. Je peux pas le planter là, comme ça. J’assume.

▬ Euh… Salut, lâches-tu une fois arrivée à bonne distance.

… Ou pas. C’est quoi cette petite voix de merde ?!

Tu te racles la gorge, cherchant une contenance. Tu remets tes cheveux en place. Ou plutôt non, tu les secoues en passant tes doigts au travers pour les dégager de ton visage. Tu cherches quelque chose à dire. Mais tu n’as aucune excuse, c’est un fait.

▬ Désolée pour le retard.

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyMar 31 Mai - 19:34


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A la fin du bal, il y avait eu ce simple petit bout de papier. Celui même qui l'avait tant poussé à grimper. A la fin de la réception, le démon se rappelait clairement avoir immédiatement voulu revoir sa tendre cavalière. La valse durant laquelle ils avaient tournoyé lui avait redonné le goût de jouer. Et tant pis si elle l'avait ouvertement affronté, tant pis si elle l'avait giflée, il aurait tout le temps de se venger. En attendant, la revoir lui suffirait, l'apercevoir le rassasierait. Il avait donc, dans ce but ultime, gravé ces quelques mots dans le papier : Le Belvédère, mercredi à 18h. Pourquoi cette date ? Il n'en avait fichtre aucune idée. Il avait pris la première qui lui traversait par la tête. Ainsi le cadre en avait été fixé.  Pourquoi ce lieu ? Eloigné des regards, il n'aurait pas à craindre de vieillards, un peu trop téméraires à son goût, qui feraient fuir sa chère petite nymphe. En plus de cela, ce lieu était perché, le temps semblait s'y être arrêté. C'était un lieu particulier que le démon avait eu envie de découvrir. C'était désormais chose faîte. Il s'était aventuré au sommet, à l'heure précise qu'il avait pu indiquer. Bien que la pente fut suffisamment abrupte pour qu'il ait trouvé à l'ascension une certaine difficulté, il avait fort apprécier se frotter à la rude montée. Maintenant qu'il avait atteint son but, il ne put que constater le vide dont il se constituait. Malgré cela, la vue plongeante sur Damned Town se révélait, il est vrai, à couper le souffle. La petite brume qui englobait la cité lui conférait cet aspect mystérieux que chaque habitant lui connaissait tant. Les fins rayons du soleil perlaient au travers de la nue, lumière bienfaitrice sur la ville qui serait bientôt condamnée à jamais. A cette pensée, le démon eut un sourire malsain. A quand la victoire de son clan divin ? Depuis quelques semaines il foulait le sol de Damned Town sans jamais rien avoir affronté. L'ennui commençait à pointer. Il n'avait encore eu l'occasion d'affronter aucun ange ; il ne savait même pas qui était censé être l'officier de cette démoniaque armée. Vraiment, il fallait s’organiser.. Ce n'était pas tout seul que le suédois allait pouvoir changer quelque chose . Les anges devaient, à la fin, courber l'échine et déclarer forfait, écrasés, mais pour cela encore fallait-il entamer le combat.. Que faisaient donc ses « acolytes ».. ? Le démon avait eu l'aubaine de rencontrer deux humains, deux anges mais aucun démon. Pas un chat.  Il ne comprenait pas. S'était-il retrouvé dans la mauvaise ville ? En le mutant ici, ces abrutis de sang-pur avaient pensé pouvoir l'exploiter, le rendre plus discipliné sous les ordres de ce fameux officier. Foutaise. Existait-il seulement ? Le regard perdu sur cette petite ville encore joyeuse, encore sous la coupe de ces petits êtres blanchâtres, le démon attendait. Il attendait un signe que quelque chose allait se passer. La vie était faîte pour être vécue, par pour attendre passivement que les choses ne se fassent. Cette situation inconfortable le dérangeait au plus profond de son être. De jour en jour son excitation grandissait, ses sens s'éveillaient. Comme un chasseur, il avait envie de s'élancer, de traquer, de tuer.  Rien ne le laissait ici se défouler. Alors, pour le moment, il emmagasinait ce trop plein d'énergie. Il attendait, calmement qu'arrive le bon moment.


Un coup d’œil à sa montre lui apprit qu'Alice avait du retard. 18H10. Dix minutes qu'il poireautait là comme un abruti. Bras croisés, le regard levé, immobile, il n'avait pas bougé. Il s'autorisa à s'adosser contre le tronc, encore vaillant, d'un arbre à proximité. Tourné vers les abysses de la montagne, il reprit son observation, ne concentrant non plus ses pensées sur ses ambitions d’ascensions, mais sur la jeune femme qu'il attendait depuis un petit bout de temps maintenant. Il n'était pas fou tout de même ! S'agissait-il de la bonne date ? N'était-ce pas plutôt 18h30 qu'il lui avait précisé ? Les circonstances commencèrent à le faire douter . Soucieux, il se passa la main le long de son menton, soigneusement rasé. Devait-il y aller ? Ou persévérer ? Mais d'ailleurs, pourquoi faisait-il autant d'efforts ? Qui était-elle pour qu'il daigne l'attendre plus longtemps. Combien en avait-il plantées là, car elles avaient accourus quelques minutes après l'heure accordée.  Alice faisait partie de ces femmes là, qu'elle le veuille ou non. On ne le faisait pas attendre. Surtout si on l'avait, il y a peu, giflé. Une nouvelle fois il regarda sa montre. 18H20. De mieux en mieux eut-il envie de grommeler. Dans tous les cas, il n'avait rien à faire de sa soirée. Il avait donc autant rester là, à laisser son esprit divaguer. La ville était pour lui comme un endroit clos dont il ne semblait pouvoir s'échapper. Quel était son rôle ici ? Il n'en avait à sa connaissance aucun. Il ne comptait pas. Anonyme et inconnu de tous, la misérable existence qu'il menait ne lui plaisait guère. Ce n'est pas cela qu'il attendait ici, de cette entrée dans le monde réel. Même aux enfers sa réputation avait un peu plus de piquant. Ici, elle était comparable au néant. Je sais, on avait connu mieux. Mais sans alliés, sans moyen de se faire sa petite place, pour mieux décoller après, il n'avait pas eu les moyens de la rehausser. Il poussa un petit soupir, laissant son regard glisser jusqu'à ses pieds. Le regard mi-hagard, mi-alerte, il observa ce qui l'entourait, les brins d'herbes follement arrangés, l'écorce sinueuse et tortueuse des arbres. Et enfin, ses yeux se tournèrent à nouveau vers la ville, le flot de ses envies reprenant le dessus. Il désirait se lancer, attaquer. Mais avec qui ? Comment ? Pourquoi ?


▬ Euh… Salut


Une petite voix se fit soudainement entendre dans son dos. Ses sens se braquèrent immédiatement dessus, ayant dérogé à la surveillance accrue qu'il leur imposait continuellement. Comment se faisait-il qu'il ne l'avait pas entendue se pointer ? Il avait bien sûr reconnu cette humble voix, reconnaissable entre milles. Alice. Enfin. Avec une tranquillité apparente, il demeura les yeux braqués sur l'horizon, tandis que d'un ton calme, il lâchait.


« Tu es en retard. »


Un petit moment de blanc s'installa suite à cela, avant que la demoiselle n'émette un raclement de gorge suivit de plates excuses. Il se redressa lentement, sans lui accorder de regard, et les yeux droit devant lui, il pivota lentement des talons, s'approchant d'elle sans jamais croiser ses yeux chocolatés. Arrivé à sa hauteur, et dans sa parallèle, il murmura, sachant pertinemment que l'oreille droite de la jeune femme, celle dont ses lèvres étaient extrêmement proche, capterait tout ce qu'il dirait :


« Ne t'a t-on jamais appris que l'on ne fait jamais attendre un démon ? On ne me fait pas attendre. »


Un lent sourire vint se dessiner sur ses babines avant que ses yeux,d'une teinte étincelante, ne vienne se planter dans le regard hésitant d'Alice. Habillée de couleur prune, soit de couleur foncée, sa tenue s'accordait parfaitement à celle du démon. Tout de noir vêtu, la couleur de sa tignasse ébouriffée ainsi que de son regard effarouché n'en ressortaient que plus, comme largement mises en valeur. Désormais face à elle, leurs 17cm de différence n'en étaient que plus flagrants. D'un geste doux, il lui releva le menton et l'obligeant à plonger son regard dans le sien, il finit par lui avouer, un brin moqueur :


« Mais je ne t'en tiens pas rigueur. Je saurais bien me le faire rendre. »


Il lui adressa un petit clin d'oeil complice, le regard pleins de choses indiscrètes.




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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyMar 31 Mai - 22:40

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Des excuses de merde. Mais en même temps, que dire ? Que tu hésitais à venir ? Qu’encore maintenant tu te demandes si c’est une bonne idée ? Apparemment ça ne lui plait pas. Il n’aime peut-être pas attendre. Tu regardes le paysage. C’est grandiose. Damned Town dans les prémices de la nuit qui s’annonce, le jour qui s’évanouit, ce moment entre la clarté et les ténèbres. La ville semble comme figée dans un instant mystérieux où la nature est maîtresse. Le silence caresse tes oreilles. Ici, loin de tout, on surplombe le monde comme une planète inconnue. Sans un brouhaha, un chuchotis, un minuscule petit bruit. Rien ne nous dérange. Tout est dans la contemplation paisible et songeuse. Tu suis la ligne d’horizon rosée par les couleurs du coucher de soleil comme un trait de peinture sur un tableau. C’est vraiment très beau. En ce soir d’hiver, tu découvres un nouveau lieu qui, tu le sens, deviendra important pour toi.

Alec se retourne et vient se poster à tes côtés, à ta droite, il est dos au soleil qi s’évanouit, des rayons orangés filtrant dans sa chevelure blonde. Tu le regardes. Son profil. L’arcade de ses sourcils, la courbure de son nez, le rebondis de ses lèvres, la ligne de son cou. Tu le fixes comme une œuvre d’art sentant ton cœur se serrer et ton ventre se tordre. Tu remarques qu’il est habillé à peu près de la même façon que toi : du noir et du cuir. Tu souris. En fin de compte, tu n’as vraiment rien d’un ange. Tu fais une piètre servante du bien. Tu es tellement perdu dans tes pensées que tu ne captes pas tout de suite qu’il te parle.

Alec, crois-moi, tu ne veux pas savoir toutes les idées pas très catholiques qui me passent par la tête…

▬ Ne t'a t-on jamais appris que l'on ne fait jamais attendre un démon ? On ne me fait pas attendre.

Ce murmure met un petit moment avant que sa signification ne soit analysée dans ton cerveau. Si bien que tu ne réponds pas sur le moment. Tu continues de le dévorer du regard, mains dans les poches, d’une indiscrétion à toute épreuve. Cet homme qui se tient devant toi t’as donné rendez-vous car il avait envie de te voir, toi et aucune autre. Même si tu sais pertinemment que tu n’es pas la seule qu’il invite à le rejoindre, quelque chose te dit que ce qui vous lie est particulier. Cette attirance, cette tension, ce désir, tout ce ramassis de sensations est beaucoup trop profond pour que ce soit banal et anodin. Ce n’est pas rien, ce n’est pas normal, ce n’est pas comme ça à chaque fois. Toi-même tu n’as jamais ressenti ça pour quelqu’un. Ce besoin viscéral de toucher l’autre, de lui appartenir, de le faire sien. Cette possession en apnée a du mal à être contenue. Des petits gestes te trahissent. Ta respiration forte et lente, tes lèvres entrouvertes, tes mains moites. La grosse caisse en concert à la place du palpitant. Tes sens en alerte. S’il te touche, tu meurs. Mais paradoxalement, tu le détestes. Tu n’aimes pas te sentir si vulnérable, à la merci de tes sentiments, en dehors de tout contrôle. Et son aura de démon est de retour, elle t’envoute autant qu’elle te rebute.

Il a tourné la tête. Il te regarde aussi désormais. Quand ses yeux de glaces se posent sur toi, une tempête éclate dans ton bas ventre. Pourtant, tu ne bouges pas d’un cil. Ses prunelles ont un effet dévastateur. Tu le sais. Des flashs de votre rencontre, de votre danse, de vos corps si proches l’un de l’autre te reviennent en esprit, comme un diaporama incessant, en stroboscope d’instants partagés, polaroid d’émotions. Tu te mords la lèvre inférieure en l’humidifiant légèrement, seul mouvement perceptible.

Il s’approche. Il attrape ton menton dans un geste lent et amène ton visage vers le haut. Tu ne le quittes pas des yeux, la tête légèrement penchée en arrière.

▬ Mais je ne t'en tiens pas rigueur. Je saurais bien me le faire rendre.

Sur ces mots, il te fait un clien d’œil terriblement aguicheur. Ses intentions sont claires dans ses yeux, une petite étincelle épouvantablement sexy y danse, d’une manière tentatrice. Tu essayes de ne pas te laisser perturber. Il faut que tu résistes à ce démon. Tu ne dois pas succomber la première. Tu ne peux pas. Non. Il ne gagnera pas. Toi aussi tu peux le tenter. Toi aussi tu as des ressources en séduction. Toi aussi tu sais être suggestive à souhait.

Prise dans ton élan, tu te hisses délicatement sur la pointe des pieds, enroulant tes bras autour de son cou, ondulant pour te rapprocher de lui avec une lenteur enchanteresse. Tu souris. Un sourire légèrement en coin, une de ces moues qui en dit long, qui esquissée de cette manière ne peut signifier qu’une seule chose. Quelque chose qu’il vaut mieux taire si on veut rester dans la limite du décent. En t’approchant de lui de cette manière, tu te mets en danger mais tu espères lui renvoyer la balle. Tu montres que tu ne te laisses pas faire. Toi aussi tu sais jouer. Toi aussi tu peux le faire aller au bord du gouffre, tenter de le faire basculer.

▬ Certes. Mais, si on te fait pas attendre, alors pourquoi t’es encore là ?

Ta voix est plus grave qu’à l’ordinaire, d’un ton suave, chaud, intense. Tu te saisis du col de sa veste, l’obligeant à se pencher davantage. Le visage à quelques centimètres du sien, tu parles en fixant ses lèvres.

▬ Avoue simplement que tu mourais d’envie de me revoir…

Il pourra te faire toutes les répliques du monde, tu n’es pas dupe. Un démon qu’on ne fait pas attendre ne se fait pas prier, jamais il ne poireaute pendant plus d’une demi-heure au beau milieu d’une montagne juste pour les beaux yeux d’une femme. Encore moins pour ceux d'un ange. Et il aura beau dire qu’il s’ennuie, qu’il fait passer le temps, que tu te fais des idées : un démon a toujours mieux à faire que ça. A trop vouloir se dissimuler, il se dévoile. Pour le plus grand plaisir de tes yeux qui sont prêts à le déshabiller.

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyJeu 2 Juin - 15:06


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A la manière du démon, Alice laissa s'écouler quelques précieuses secondes. Le temps s'égrena, lentement, la nymphe prenant peu à peu conscience de la magie du lieu dans lequel ils se retrouvaient. L'ambiance, le silence.. Son regard balayait poussivement l'étendue qui s'étalait à ses pieds. Ainsi, il en était certain, ses doux yeux avaient immédiatement été attirés par la beauté de la cité qui se dressait là, droite, et fière dans son habit brumeux. Il laissa son propre regard contempler les pupilles fascinée de la nymphe figée. Et puis, ostensiblement, la frimousse angélique pivota de quelques degrés, et il détourna les yeux avant qu'elle puisse lui reprocher de s'être montré bien curieux. Il se sentit, suite à cela, observé. Son visage, il le sentit, passa sous une scrupuleuse observation et chaque partie épiée lui donnait ensuite le sentiment d'avoir été brûlé. Qu'un ange le contemple ainsi n'avait rien de si désagréable si l'on passait outre le fait qu'il possédait une aura épouvantable qu'il aurait mieux fait de laisser au placard. Mais, se concentrant sur la seule force de l'intensité du regard de la nymphe, il tenta de passer par delà ce petit détail. De toute façon, le statut d'ange n'était qu'une étiquette après tout. Si attentive, si concentrée sur sa propre personne, elle ne répondit pourtant pas quand il lui parla. Le démon eut un froncement de sourcil, surpris. Lui mettait-elle ostensiblement un vent ? Cette femelle était incontestablement la plus incompréhensible qu'il avait eu l'occasion de croiser dans cette ville. Si proche et si distante à la fois, il ne savait pas par quelle partie la prendre. Il attendit encore quelques instants, se penchant à son tour sur un examen méticuleux. Et là, cela lui sauta aux yeux. Sa respiration qui s'était faîte plus ample et plus sourde, ses voluptueuses et si douces lèvres qui venaient de s'entrouvrir.. Elle le désirait autant que lui devait se l'avouer. Et bien ma cocotte, moins rebelle et inaccessible qu'on ne me l'affirmait, n'est-ce pas ? Un regain de confiance le gagna, et il reprit possession de son assurance à toute épreuve, conservant avec soin cette indéchiffrable moue qui ne laissait passer que les émotions qu'il avait choisi de partager.


Un mouvement lent gagna son cou, faisant frissonner sa peau blanche. Les bras d'Alice venaient de se poser sur ses épaules. Avec une lenteur exagérée, il la vit se rapprocher, séductrice à souhait. Le regard pétillant, le sourire en coin qui demande à aller plus loin, la frimousse angélique avait cédé sa place à une impitoyable tentatrice. Toute de noir vêtue, il aurait très bien pu la prendre pour l'un de ses acolytes. Démoniaque à souhait. Du moins dans ce domaine. Le sang pulsa un tantinet plus fort au sein de ses veines, de sa peau émana une chaleur nouvellement née. Un grondement sourd s'échappa alors de son ventre affamé. A la manière d'Alice, il se pourlécha les babines, se délectant pour l'instant de son simple contact. Comme un réflexe, comme une habitude que l'on avait pris avec le temps, sa main vint se placer le long de la courbure de ses reins. Sous le tissu léger, il eut tôt fait de sentir la douceur de la peau, seulement suggérée. Il ferma durant un petit temps les yeux, abaissant ses paupières, s'isolant dans une sorte de semi-obscurité. Lentement, il calma sa respiration, laissant sa cage thoracique s'ouvrir et se refermer petit à petit, chassant peu à peu tous les acoups dont elle avait pu se constituer. En plus d'être délicieusement imprudente, de toujours plus s'approcher du vide, mettre sa vie en danger, elle savait lui parler.


▬ Certes. Mais, si on te fait pas attendre, alors pourquoi t’es encore là ?


Ployant sous la volonté, il se sentit se rapprocher. Ses lèvres entamèrent alors une chute indécente vers celles de la jeune femme et il dut lutter pour freiner. Son regard ne s'en fit que plus prononcé, plus perçant. Quelle déesse exerçait donc une si puissante influence ? Il oublia la magie, l'ambiance particulière du lieu. Seule la peau d'Alice, son regard, ses sourires le captivaient. Comme chaque créature féminine, il eut envie de la faire sienne. Si belle dans cet accoutrement, si enjôleuse.. pourquoi avoir choisi le mauvais côté ? Et cette voix ensorceleuse.. Seule les enchanteresses l'avaient, la possédaient. Qui était donc cette fille aux dons si développés ? Il se fit violence pour mouvoir ses lèvres, pour simuler ne serait-ce qu'un semblant de paroles histoire de tout de même lui répondre un petit quelque chose. Après quelques hésitations où il ne sut pas par où commencer, le flot finit par se manifester :


« Pourquoi suis-je encore là ? Tu as déjà vu un loup affamé laisser fuir sa proie, toi ? »


La douceur bienveillante du sourire qui accompagna ses paroles contrasta radicalement avec les paroles prononcées. Bipolaire, lunaire, il enchaînait les différents états d'esprits, se perdant lui-même dans ce qu'il ressentait. Avait-il juste cette envie particulière de la dévorer, comme un plat de résistance sans importance ? Ou désirait-il la cueillir à sa juste valeur ? Centrer ses efforts sur la chasse qu'il entamerait et non plus sur les petits jeux d'à côté ? Avait-il envie de se lancer à ses trousses alors que sans cesse elle s'enfuyait et se planquait dans la brousse ? Avait-il seulement le choix ? La raison a toujours eu cette influence néfaste sur les sentiments. Mais pour le moment, isolé de tous, ange contre démon, il ne l'écouta pas. Il préféra se laisser aller, et commencer à déguster.


« Peut être, qui sait.. ? Je te laisse deviner.»


Ses mains enserrèrent sa taille, l'emprisonnant tendrement. Sa poigne n'en était pas pour le moins suffisamment ferme. Cette fois-ci, elle ne lui échapperait pas. Elle ne le giflerait pas. Il rompit cette distance trop éloignée, et s'empara soudainement de ses lèvres, effleurant les siennes d'une manière aussi délicate que la caresse des ailes d'un papillon. Aussi sucrées qu'un fruit en été, il apprécia fort ce contact. Il le lui fit d’ailleurs bien savoir au travers d'un sourire sublimement esquissé, à la fois ravageur et enjôleur. Il desserra suite à cela l'étau que formaient ses bras, et laissant sa main se lever au ralentit, il vint déposer son pouce le long de la joue de l'ange, lui concédant la liberté de se balader. Celui-ci en vint donc à suivre les traits de la femme convoitée, en une lenteur exagérée. Avant qu'elle ne prenne le temps de riposter, il lui glissa :


« Tu me dois bien ça, toi.. après la gifle que je me suis injustement prise.. »


Espiègle, il plongea son regard dans le sien, et silencieusement, vint juste poser la tête sur son front, comme pour tenter de la dissuader de s'éloigner.


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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyJeu 2 Juin - 20:25

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Il enroule également ses bras autour de toi et tu sens une de ses mains se poser dans le bas de ton dos. Le creux de sa paume chaude contre toi te fait frissonner, même s'il y a encore une couche de tissu qui vous sépare. Lui aussi te fixe à présent, le regard vissé à tes lèvres, il semble un peu perdu, songeur comme hésitant sur la marche à suivre. Tu te demandes pourquoi prend-il autant de précautions à ton égard. Peut-être a-t-il peur que tu t'enfuies comme la dernière fois au parc. Il ne veut pas que tu joues les vierges effarouchées alors il choisit judicieusement ses mots. Ou alors il ne sait simplement pas quoi répondre du tac au tac car il est, lui aussi, emporté par ses émotions.

▬ Pourquoi suis-je encore là ? Tu as déjà vu un loup affamé laisser fuir sa proie, toi ?

Tu as envie de rire. Le paradoxe est complet entre le ton cynique de sa voix, son regard empli de désir et la douceur de son sourire. Il adoptes trois attitudes différentes à la fois, tu as du mal à cerner ce qu'il ressent vraiment.

▬ Peut être, qui sait.. ? Je te laisse deviner.  

Il te serre contre lui. Tu es littéralement emprisonnée dans son étreinte, il t'est impossible de lui échapper. Mais tu t'en fiches, tu te sens vivante et c'est tout ce qui compte pour le moment. Tu sens ton corps vibrer de toutes ces émotions qui l'assaillissent et pourtant tu as l'impression d'atteindre un certain équilibre. Comme si, dans ses bras, tu étais à ta juste place. Cependant, aucun autre ange n'aurait été d'accord avec cette pensée saugrenue. Tu ne peux pas ressentir ça en étant face à un démon. Mais alors comment expliquer cette sensation ? Ce tabou qui réside en toi depuis des années est en train d'éclore et de s'installer, sans cesse encouragé par la démarche séductrice d'Alec. Au fond, tu ne sais pas encore exactement si tu comptes te laisser faire, s'il va finir par t'avoir. C'est quand même dangereux. Très dangereux. Tu risques de perdre ton statut, tes ailes et tout ce que tu as connu en faisant ce choix. Tu te dois de rester correcte.

Mais comment résister à cet homme ?

Comme pour répondre à tes préoccupations, Alec se penche et dépose un très léger et minuscule baiser sur tes lèvres. Au début tu ne réagis pas. C'est si délicat, si inattendu et tellement chaste, que tu ressens presque comme une pointe de déception. Tu en veux plus. Tu clignes des paupières lentement, comme pour enregistrer cet acte délibéré. Le sourire qui s'en suit n'a quant à lui rien de platonique mais laisse clairement apparaître les intentions du démon. Apparemment, c'est loin d'être terminé, ce ne sont que les prémices du flirt véritable.

Il relâche son emprise et vient déposer une main sur ta joue. Son pouce caresse ta peau, retraçant les lignes de ton visage avec lenteur.

▬ Tu me dois bien ça, toi.. après la gifle que je me suis injustement prise..

Sans te quitter du regard, il pose son front contre le tien. Tu lui souris. D'une manière naturelle, comme détendue. Tu te mords la lèvre et sans réfléchir tu lui dis avec aplomb :

▬ C'était tout de même assez mérité, Alec.

Tu ne penses qu'à moitié ce que tu dis mais tu t'en fiches. Tu te sens soudainement bien. Légère. Pas heureuse. Ni joyeuse. Mais quelque chose qui se rapproche de la sérénité. Alors que tu ne devrais pas. En présence d'un démon. En présence d'un démon qui te vole des baisers. En présence d'un démon qui compromet totalement ta loyauté envers les anges – bien que cette dernière soit déjà bien entachée.

Tu soupires. Ta main se glisse dans celle du démon, l'arrachant à ses caresses sur ton visage, même si cela te plaît beaucoup, tu trouves ce geste trop intime, trop gentil, trop romantique. Tu baisses les yeux, soudain songeuse, en avançant vers le bord de la montagne. Arrivée devant la descente abrupte et rocheuse du ravin, recouverte d'une mousse végétale qui s'étend sur plusieurs mètres, tu t'assois. Tu as entraîné le démon avec toi et l'invites à te rejoindre en tapotant sur la place à tes côtés. Tu observes tes pieds dans le vide, l'horizon et la ville en contre bas.

▬ Je suis venue ici pour surveiller les démons. Au Paradis, je suis en charge de la sécurité et je repousse les intrus. Je suis envoyée comme un genre d'espion. C'est une mission spéciale, confidentielle.

Tu ne sais pas pourquoi tu lui déballes tout ça. Tu te tais. Tu voudrais bien lui dire que si tu t'es proposée à ce poste débile c'est uniquement dans le but de rencontrer des démons. Mais il te prendrait pour une folle. Que pourrait signifier d'autre pour lui cette curiosité maladive et malsaine ?

▬ Et toi ? Mis à part pour coucher avec tout ce qui bouge, t'es là pour quoi ?

Sans le regarder, tu ris en repensant au petit bisou qu'il a osé te voler quelques secondes auparavant.

▬ En passant, je pensais que t'étais plus redoutable que ça.

Tu ne sais pas s'il comprendra que tu fais allusion au baiser. Tu mordilles ta lèvre inférieure. Il a été trop gentil. Bizarrement, tu préfères qu'il te brutalise un peu plus, qu'il rentre directement dans le vif du sujet. Tu sens qu'il se retient et ça te frustre. Tu te demandes pourquoi il t'a donné rendez-vous. Pensait-il seulement te mettre dans son lit à la fin de la soirée ? Ou avait-il d'autres intentions ? Comptait-il s'intéresser à toi et faire connaissance ou n'étais-tu qu'un bout de viande à transformer en objet sexuel ? Finalement, il n'avait pas clairement expliqué ce qu'il attendait de cette entrevue secrète.

Toi, tu as envie de le connaître. D'en apprendre plus sur lui, sur son passé, sur ses valeurs. Alec te fascines réellement et au delà du jeu du désir dans lequel vous vous êtes lancés corps et âmes, tu voudrais tisser quelque chose avec lui. Apprendre, comprendre, pour pouvoir mieux surprendre. Tu voudrais appréhender cette personnalité sous un autre angle que celui du jeu du chat et de la souris. A vrai dire, tu te demandes si tu as encore assez de volonté pour jouer. Quelque chose te dit que tu finiras par te laisser aller. Cette sensation de bien être intérieur en cet instant, tu ne veux pas la perdre. Si tu as besoin de braver les interdits et de risquer ta vie pour pouvoir accéder à ces moments de plaisir simple avec un homme, alors tu le feras.

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyMar 7 Juin - 10:30


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Ce goût exquisement léger qu'il venait de lui voler, elle ne le lui avait pas fait regretter. Au contraire, comme pour lui démontrer qu'elle l'avait accepté, sa petite main gracile glissa jusqu'à la sienne et vint naturellement se placer au creux de sa paume. Il esquissa un petit sourire en sentant la peau chaude de la jeune femme. Avec cette malice qui lui était propre, la demoiselle vint se mordiller la lèvre comme une enfant, et il se plut à imaginer sa propre mâchoire venir enserrer ce petit bout de chair. Même sa bouche il avait envie de la dévorer. Son regard s'arrêta un instant sur cette peau doucereuse et si voluptueuse et il se fit violence pour venir le replanter là où l'âme de la jeune femme était percevable. Un jour, un grand sage lui avait bien fait voir que les yeux étaient le reflet de l'âme. Depuis, il y attachait une grande importance. Ceux d'Alice ne le confortaient que dans son choix. Tout comme elle, ils étaient à croquer. Ce fut avec un peu plus de violence qu'il eut envie de la regarder lorsqu'elle lâcha de son ton pince-sans-rire :


▬ C'était tout de même assez mérité, Alec.


Il protesta d'un petit grognement incompréhensible avant de la serrer davantage dans ses bras. Mais elle eut envie de bouger. Il desserra alors de quelque peu son étreinte, de quoi la laisser s'approcher de ce qu'elle convoitait tant : la place au bord du vide. Avec amusement, il lui lança joyeusement :


  « Je vois que Madame a le goût du risque.. »


Toujours lié à elle de par leurs mains enserrées, il s'assit plutôt docilement à ses côtés, fuyant son regard. Il préféra à cela venir balayer les horizons, avant de lâcher complètement la jeune femme. Il resta néanmoins à ses côtés, se rapprochant même légèrement d'elle pour combler un peu plus cette distance jugée trop importante. Au début, aucun des deux n'osa parler. Tout comme si le temps s'était arrêté, ils avaient la tête fièrement dressée, le regard braqué droit devant eux, nobles créatures dans la brume printanière . Il ne la regardait pas, ne lui parlait pas, mais il la sentait là. Là, toute proche, si accessible. Ses cheveux de jais cascadaient le long de son dos finement tracé. Du coin de l’œil, il put noter que son pull la mettait grandement en valeur et il put de ce fait pleinement en profiter.


▬ Je suis venue ici pour surveiller les démons. Au Paradis, je suis en charge de la sécurité et je repousse les intrus. Je suis envoyée comme un genre d'espion. C'est une mission spéciale, confidentielle.


Elle démarra soudainement au quart de tour, lui déballant une partie de sa fonction. Plissant les yeux, il se demanda si elle ne le menait pas en bateau. Conservant un instant son mutisme qui lui tenait tant à cœur, il se recula légèrement jusqu'à ce que son dos rencontre un appui suffisamment solide. Adossé à un rocher culminant au sommet de la Montagne, il réfléchit quelques instants, choisissant de prêter attention aux paroles qu'elle pourrait lui faire boire tout en s'en méfiant. Il ne les prit pas au mot près.


▬ Et toi ? Mis à part pour coucher avec tout ce qui bouge, t'es là pour quoi ?


Aussitôt que ces paroles blessantes furent balancées, il eut une moue offusquée et manifesta fortement son indignation :


« Je trouve déplorable que tu me perçoives de cette façon.. »


A nouveau, il laissa fuir son regard jusqu'à ses pieds tout en attendant quelques secondes. Puis, naturellement, il reprit les quelques infos qu'elle avait pu précédemment lui laisser entendre et repartit de là :


« Alors déjà, ta mission va à l'encontre même de ce que nous sommes en train de faire. Si ça se trouve, tu me dragues pour mieux me cuisiner »


Ne rigolant plus du tout, il lui lança un regard impassible, la jaugeant de haut en bas. Qui était-elle, elle, toute droite débarquée du Paradis. Quelle était sa réelle mission ? Prudent, il continua à la mépriser, ne lui accordant nullement cette douceur qu'il lui avait tantôt cédée A la manière d'un touriste contemplant une œuvre d'art de son air expert, il croisa les bras sur sa poitrine et se mit à l'interroger du regard, cherchant à analyser le moindre de ses faits et gestes. Son attention toute entière se retrouvait là, braquée sur la jeune femme qui avait étrangement décidé de se livrer. Il ne prit pas mal sa dernière petite pique. Évidemment, elle faisait référence à sa petite tentative d'approche. Il eut un rire moqueur et laissa ses yeux couler en direction du gouffre à ses pieds :


« C'est sûr qu'à ce niveau tu peux te permettre de m'aider.. Toi qui te livres à un inconnu, toi qui te livres à un démon. Ne crois-tu pas que tu devrais te montrer un peu plus prudente, jeune damoiselle ? »


Agile comme un chat, il revint courbé jusqu'à elle, approchant son visage de quelques centimètres. Son regard glacé parcourut son visage, revint jusqu'à ses lèvres, et avec gourmandise se permit de détailler entièrement ces dernières. Ses mains vinrent se placer de part et d'autres de ses épaules tandis que d'un geste habile il l'incitait fortement à s'exécuter, jusqu'à ce que son dos ne vienne toucher le sol mousseux. Tel le chasseur qu'il était, il vint dominer sa proie, penchée au dessus d'elle comme s'il hésitait encore à la croquer. Les cheveux ébouriffés du jeune homme voletaient autour de son visage fermé. Avec confiance, il vint positionner ses mains de part et d'autres du visage d'Alice, à plat. Plongeant son regard dans le sien, il se pencha davantage jusqu'à inverser les rôles. Désormais c'était lui qui venait la chatouiller. De son souffle chaud, il vint parcourir sa lèvre inférieure, jouant avec ses frémissements. Penché ainsi, on aurait pu penser qu'il tentait de la réanimer, mais en réalité, il cherchait à la faire flancher. Finalement, il se pencha jusqu’à venir s'emparer de cette lèvre inférieure qu'il convoitait, et brusquement la lui mordit jusqu'à ce qu'un filet écarlate ne fasse son apparition.



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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyLun 20 Juin - 22:07

Alice Green Ft. Alec Hamilton





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▬ Je trouve déplorable que tu me perçoives de cette façon…

Tu l’as vexé. Il fait une petite grimace et fixe le sol pendant quelques longues secondes. Tu tournes la tête vers lui, un sourire mesquin aux lèvres.

Nan mais genre. Lui il me traite de sainte nitouche je dois la fermer et quand on dit à monsieur que c’est un coureur de jupons – la stricte vérité – monsieur est pas content, monsieur boude. Je rêve.

▬ Je ne crois pas être la seule à le penser, lâches-tu dans un demi-murmure.

La faute à qui si on a l’impression que tu réfléchis avec autre chose que ton cerveau. J’y suis pour rien moi.

▬ Alors déjà, ta mission va à l'encontre même de ce que nous sommes en train de faire. Si ça se trouve, tu me dragues pour mieux me cuisiner.

Il a répondu. Ça ne te plait pas franchement. Il te regarde alors froidement, avec presque une once de mépris. Ses yeux glacés te jugent. Tu sens à travers ses prunelles toute la haine qu’il éprouve envers les anges. Tu l’accueilles comme une grande claque en plein visage. Il ferait presque peur. Il passe du rire à la colère. Ça t’agace. C’est l’hôpital qui se fout de la charité, chère Alice. Cependant, tu soutiens son regard, ne te laissant pas impressionner.

▬ Quoi ? Je te drague ? Alors ça c’est la meilleure ! Tu te fous de ma gueule ou quoi ? C’est toi qui m’a adressé la parole au parc, c’est toi qui est venu demander mon bras pendant le bal et c’est encore et toujours toi qui m’a donné rendez-vous aujourd’hui. L’un de nous deux court après l’autre comme un chien après sa balle. Et crois-moi, tu ferais un très bon labrador.

Tu es énervée. Il te gonfle avec ses considérations à la con. Bien sûr que tu bafoues les règles de ta mission en étant avec lui, en lui révélant ton identité au sein du Paradis. Rien que le fait même de lui adresser la parole ne t’est pas autorisé. Il ne comprend vraiment rien. Il n’a pas l’air de saisir que tu risques presque ta vie à te montrer si frivole. Lui il s’en fout, lui c’est un démon, lui il a tout à y gagner. Tu ravales ta colère rageusement, brisant le lien entre vous en détournant le regard. Tu soupires.

Il se fout vraiment de ma gueule. Bordel de merde. Il me saoule. Pige rien. Marre. C’est pour ça qu’il m’a fait venir ?

Les bras croisés, Alec te scrute, comme s’il essayait de décrypter une énigme écrite sur ton front. Visiblement, tu le passionnes. Dans le bon, comme dans le mauvais sens. Enfin, la passion, c’est rarement bénéfique. La passion violente et insolente. Celle qui s’immisce lentement, enserrant l’esprit comme un serpent s’enroule autour de sa proie pour l’étouffer. La passion asphyxie toute trace de raison, l’anéantit et prend le contrôle, entraînant un délire entre euphorie et dépression dont on ne sort jamais sans blessures. La passion, c’est dangereux. Alec est dangereux.

▬ C'est sûr qu'à ce niveau tu peux te permettre de m'aider.. Toi qui te livres à un inconnu, toi qui te livres à un démon. Ne crois-tu pas que tu devrais te montrer un peu plus prudente, jeune damoiselle ?

Il a tellement l’air de se payer ta tête que tu le fusille du regard, d’un air offusqué. Tu hausses un sourcil. D’un ton froid et sérieux, tu lui sors tout rond :

▬ Très bien. J’essayais de faire connaissance mais visiblement il n’y a que mon cul qui t’intéresse. Je ne dirai plus rien dans ce cas.

Il bondit près de toi, son visage à quelques centimètres du tien. Tu le fuis du regard, faisant mine de bouder, de ne pas réagir à ses faits et gestes. Il s’empare de tes épaules et te force à t’allonger dans la mousse verte qui orne les rochers. Tu ignores toujours son regard dévastateur, déterminée à ne plus lui prêter attention. Il finit par se saisir de ton visage à pleines mains, t’obligeant à tourner tes yeux vers lui, histoire d’être certaine qu’il ne va pas tenter un truc stupide. Il plonge ses prunelles de glace dans les tiennes et descend doucement jusqu’à ce que son souffle vienne chatouiller ta peau. Tes lèvres appellent les siennes et tu fais ton possible pour résister. Ton cœur a quelques ralentis. Tu sais que le démon n’attend qu’une seule chose : que tu craques.

Soudain tu sens ses dents enserrer ta lèvre inférieure. Il te mord furtivement mais assez fort pour qu’un petit filet de sang perle sur ton menton. Tous tes sens sont en alerte et ton instinct de combattante prend le dessus, exécutant un réflexe de défense d’une dextérité peu commune. Tu le fais basculer en donnant un coup à son avant-bras qui soutenait son poids à ta droite, et avant qu’il ne s’écroule sur toi, tu le pousses sur le côté, passant par-dessus son corps pour inverser les rôles. Une de tes mains lui tient fermement le poignet au-dessus de la tête, tandis que ton autre poing fermé sert d’appui à ton bras plaqué contre sa gorge. Tes cuisses enserrent sa taille, au cas où il gigoterait. Sans fléchir, n’ayant pas peur de lui faire mal s’il le faut, tu maintiens ta prise, le visage penché vers lui, à quelques centimètres, le regard noir.

▬ Ne joue pas à ça avec moi. Tu risquerais d’être surpris.

Tu n’oublies pas que tu as déjà tué de nombreux démons déchus qui s’en prenaient au Paradis. Même si tu n’y trouvais jamais du plaisir, considérant toute cette mascarade comme une injustice mais appliquant les ordres de tes supérieurs, tu avais déjà brisé des os et tranché des têtes. Une violence que tu ne montrais jamais au quotidien étant une fille pétillante et plutôt gentille. Mais les ténèbres sont en moi. La vue du sang résonne également comme une délivrance pour toi, un démon avide de barbarie sommeille en toi. Alec ne s’attend certainement pas à ce que tu saches te défendre, te battre et tuer. Lui qui te voit comme une créature fragile serait bien étonné de te voir à l’œuvre.

A la seconde où tu as finis de prononcer ces menaces, tu n’y tiens soudainement plus. Tu lâches ton emprise sur son corps pour la remplacer par une seconde d’une toute autre nature. Tes mains se frayent un chemin le long de son cou pour se saisir de son visage. Tes lèvres s’emparent des siennes comme affamées. Tu l’embrasses. Et tu ne fais pas les choses à moitié. Tu ne te contentes pas d’un baiser chaste et pudique comme celui qu’il a pu te prendre tout à l’heure. Tes lèvres s’acharnent sur les siennes comme si elles étaient les dernières dans l’univers qu’elles pourraient embrasser. Tu l’embrasses à pleine bouche, langoureusement, tes ongles enfoncés dans la chaire de ses joues. Ton souffle est rapide et saccadé, tu gémirais presque.

Mais tu ne fais pas tant durer le plaisir et met fin à cette échange aussi brutal qu’intense après une vingtaine de secondes. Tu te redresses, toujours à califourchon au-dessus du démon. La manche de ton haut a glissé plus bas, le long de ton épaule, la grande échancrure dévoile tes sous-vêtements sombres. Du revers de la main tu essuies le sang qui perle encore sur tes lèvres et qui a donné à ce baiser, un petit goût métallique.

▬ Alec, est-ce que tu as seulement conscience de ce que tout ça signifie ? Pourquoi tu m’as demandé de venir ?

Tu as un petit air désespéré. La passion te ronge. Tu es perdue. Tes émotions sont comme entraînées dans un grand huit. Au bout du dixième looping, tu commences à avoir le tournis. Et ton cœur a explosé.

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyVen 8 Juil - 15:29


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Si le démon avait ainsi bondi c’était avant tout pour la faire taire. Elle parlait trop, beaucoup trop. Ses premières paroles avaient été allusion à ses petites habitudes d’aventures. Provocateur, il lui avait alors immédiatement relancé:

« C’est sûr que tu ne pourrais pas en dire autant ? Rencontrer tant de succès ne doit pas t’être très familier après tout. Je ne peux pas t’en vouloir alors de me le reprocher. »

Son sourire compatissant n’en avait été que plus perfide. Il lui avait alors jeté un petit coup d’œil comme navré pour elle. Il voulait la faire exulter, la rendre enragée. Là au moins son cerveau ne contrôlerait plus rien. Il aurait face à lui ses émotions brutes, le fruit de ce qu’il voulait exploiter au maximum. Le seul souci c’est qu’elle attaquait bien, verbalement s’entend. Il avait ainsi pu entendre la suite, plus qu'acide :

▬ Quoi ? Je te drague ? Alors ça c’est la meilleure ! Tu te fous de ma gueule ou quoi ? C’est toi qui m’a adressé la parole au parc, c’est toi qui est venu demander mon bras pendant le bal et c’est encore et toujours toi qui m’a donné rendez-vous aujourd’hui. L’un de nous deux court après l’autre comme un chien après sa balle. Et crois-moi, tu ferais un très bon labrador.

Ce n’est qu’une fois l’avoir mordue qu’il avait voulu lui répondre, ayant bien enregistré les propos qu’elle avait pu prononcer.. Elle avait d'ailleurs littéralement explosé, le rouge lui était légèrement monté, lui apportant quelques très jolies couleurs au niveau de ses petites joues nacrées. Il avait adoré ainsi la voir, à seulement commencer à s’énerver. Il aurait voulu sourire, vainqueur, mais la comparaison du chien lui déplut en revanche fortement. Ses yeux lancèrent soudainement quelques éclairs mais il ne put répliquer que déjà elle agissait. En une fraction de seconde à peine, il se retrouva sous elle, dominé par une folle furieuse qui s’adonnait à quelques techniques de combat. Il arqua les sourcils sous l’effet de la surprise. Il se sentait immobilisé, comme pris au piège tel un animal traqué. Cette sensation, il la détestait tout bonnement. Qui était-elle, elle, pauvre ange condamnée à vivre parmi les siens pour vouloir s’en prendre à lui ? Si Itsuke avait été à la place de la jeune femme, il se serait réveillé. Comment expliquer que certaines de ses pulsions n’étaient pas totalement siennes ? Il se fit violence pour ne pas encore lui montrer cette phase de sa personnalité. Il laissa alors retomber sa tête au sol, ferma les yeux et les plissa sous l’effet de la concentration. Son corps fut parcouru d’un très léger tremblement tandis qu’il se forçait à se tranquilliser, lui transmettant tant bien que mal une vague d’apaisement. Quand il rouvrit les yeux, son regard était plus serein, mais pas plus doux pour un sou. Il n’allait pas riposter et lui sauter à la gorge, mais hors de question de la laisser partir comme ça, celle là. Elle n’avait aucun droits. Comme toutes d’ailleurs. Elle ne semblait pas l’avoir encore pigé. Tant pis, il s’y prendrait autrement. Pour l’instant, il était contraint de rester bloqué. S’il ne voulait pas encore la blesser, il ne pouvait rien faire, ce serait vain. L’étau que formaient les jambes d’Alice était bien trop efficace pour qu’une vaine tentative ne puisse être mise sur pieds. Il gronda et lâcha d’un ton froid :

« Attention à ce que tu dis et à ce que tu fais, je pourrais te le faire regretter. »

Que des mots lui répliquerait-elle à coup sûr. N’en sois pas persuadée ma douce. Si tu savais à quel point de ton sang je voudrais me délecter. Si tu avais, ne serait-ce qu’une idée de l’envie que mes ongles ont de vouloir s’enfoncer dans ta peau pour te l’arracher. Mes dents n’attendent que de se planter au niveau de ce cou blanc que tu me présentes là. Je veux te voir morte à mes pieds, je veux sentir ton sang sur mes doigts, je veux sentir ton sang enivrer mes sens, je veux que ton sang me rende fou. J’ai soif de toi. Et paradoxalement, j’ai soif de ton amour, soif de ta tendresse. Je te veux et la mort est la seule façon qui s’offre à toi. Quelle victoire cela serait que d’arracher au Paradis un de leur ange, en mission qui plus est. Quelle goût exquis de te savoir mienne pour l’éternité. Mais te tuer maintenant ne me servirait à rien. Je perdrais mon jouet favori, le « labrador » comme tu me désignes à tort se retrouverait alors bien ennuyé. Et en plus je n’aurais pas gagné. Tu serais morte sans m’aimer. Tu serais morte en me délaissant, indifférente. Non, moi je veux te voir craquer, je veux te voir m’idolâtrer. Pas comme ces bécasses, ces blondes justes bonnes à coucher. Non, elles, elles se ressemblent toutes. Trop facile. Elles tombent dans mes bras sans le moindre effort, des marionnettes tout au plus. Ce jeu là ne m’amuse pas. Il est divertissant un moment, ennuyant le reste du temps. Toi tu es beaucoup plus subtile, beaucoup plus agile et nettement plus intéressante. Tu évolues. Tu avances vers moi. Tu recules aussi. Un peu trop à mon goût, je me dois de te l’accorder. Je le regrette, mais bon.. J’imagine que la gazelle ne se jette pas immédiatement dans la gueule du lion, ce roi de la savane. Il va me falloir te travailler. Je crois que tu me feras aimer mon métier, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer. Tu es mon défi ô grande Alice. Ma venue à Damned Town prend enfin tout son sens. Tu deviens ma priorité. Tu ne pourras m’échapper.

Interrompant ces pensées romanesques, la belle nymphe se lança et franchit tout un fossé. Elle se mit à l’embrasser, s’empara de lui avec passion, comme si ce baiser devait être le dernier. Sa sauvagerie, sa peur, tout un mélange d’émotions et de sentiments s’en retrouva bloqué là, entre leurs lèvres qui sans cesse se recherchaient. Il eut le temps d’y répondre, profitant de tout ce qu’elle y mettait, se revigorant de ce qu’elle lui offrait. Quand elle le quitta, il ne protesta pas. Il lui adressa au contraire un petit sourire en coin, restant sagement sous elle bien qu’elle ait très fortement desserré son étreinte. Se redressant sur les coudes, il lui avoua à demi-mot, ne cachant pas son petit air victorieux :

« Cela aurait du être notre premier baiser, miss. Je savais bien que derrière cette sainte-nitouche se cachait tout un potentiel prometteur. »

Il lâcha un petit rire bref, avant de reprendre une once de sérieux. La provoquer ne devait pas prendre les directives de chacun de leurs échanges. Il ne devait pas seulement la titiller, bien qu’il adorait cela. La faire enrager était si facile, ses réactions si surprenantes et pourtant si amusantes. Il l’observa, sa mine trahissant son égarement. Elle ne savait vraisemblablement pas se situer. Et sa question ajouta aux soupçons du démon :

▬ Alec, est-ce que tu as seulement conscience de ce que tout ça signifie ? Pourquoi tu m’as demandé de venir ?

Comment pouvait-il lui répondre alors que lui-même n’en avait aucune idée ? Non il n’avait pas conscience de ce que cela signifiait, mais lui s’amusait comme un petit fou. La sensation de danger permanent l’enivrait. Reste à côté de cette créature et de son aura détestable était une épreuve de chaque seconde. Mais quelle épreuve ! Chaque rencontre lui en faisait voir de toute les couleurs. Il avait l’impression de revivre ses premières montagnes russes, enfant. Elle le faisait passer par tant de hauts et de bas, et il pressentait que cela n’était pas près de s’arrêter. Comment alors stopper cela ? Peu à peu il devenait dépendant de ce danger. Il voulait sa proximité, il voulait la toucher, échanger. C’est pour cela qu’il lui demandait de venir. L’odeur du sang orienta son attention sur le mince filet qui s’écoulait de sa lèvre. Elle le balaya rapidement de la main mais il intercepta cette main détentrice de ce qu’il convoitait et déposa un chaste baiser, donnant ainsi à ses lèvres le goût âpre de l’essence vermeille de sa vie. Suivant des yeux le chemin de sa peau, il remonta lentement son regard jusqu’à son épaule, dont le haut prune avait glissé. Il eut comme petit aperçu un tissu bien sombre et délicat. La peau de l’ange prenait une couleur un tantinet plus blanche, comme plus fragile à mesure qu’elle se rapprochait de ses sous-vêtements. Décidément, elle lui en donnait bien trop. Désirait-elle seulement qu’il lui fasse mal à ainsi l’affamer ? D’abord ce sang, bon d’accord il l’avait voulu, mais maintenant, en plus, le goût de la chair semblait refaire surface, tout aussi violent que celui du sang. Son regard se ferma, tandis que de la même main, il remonta légèrement son haut afin de la dissimuler un peu plus. Il n’était pas l’heure du festin Alec. Tiens toi sagement encore. Ce n’est pas le moment. Quand l’écoulement carmin se stoppa et qu’elle était à nouveau convenablement vêtue, il se détendit de quelque peu, reportant son attention sur ses yeux indécis, attendant toujours sa réponse. Il se racla légèrement la gorge avant de lui répondre, narquois :

« Je n’en ai aucune idée. Je crois seulement que j’avais besoin de te prévenir. »
Détournant les yeux, il observa les nuages derrière Alice avant de doucement se mettre à fredonner :

« Baby I'm preying on you tonight
Hunt you down eat you alive
Just like animals
Animals
Like animals


Maybe you think that you can hide
I can smell your scent for miles
Just like animals
Animals
Like animals »


Son observation du ciel grisé se termina et il en revint à elle, plongeant son regard empli d’envie dans le sien avant de continuer à chantonner, comme s’il s’adressait à elle, sa voix grave résonnant dans le silence environnant:

« So what you trying to do to me
It's like we can't stop we're enemies
But we get along when I'm inside you
You're like a drug that's killing me
I cut you out entirely
But I get so high when I'm inside you

Yeah you can start over you can run free
You can find other fish in the sea
You can pretend it's meant to be
But you can't stay away from me
I can still hear you making that sound
Taking me down rolling on the ground
You can pretend that it was me
But no

Baby I'm preying on you tonight
Hunt you down eat you alive
Just like animals
Animals
Like animals »




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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptySam 9 Juil - 20:18

Alice Green Ft. Alec Hamilton





Take me high, above the sky




Il te fait un petit sourire en coin avec son air de tombeur. Mais tu as juste envie de lui casser la gueule. Tu es perdue mais la colère que tu as ressenti quelques instants auparavant ne s'est pas effacée et continue de battre dans tes tempes. Tes mains tremblent légèrement. Alec en saisit une au vol après que tu aies essuyé la goutte de sang. Il dépose un baiser sur le dessus de ta main, effleurant doucement ta peau fine. Tu le regardes faire, les sourcils froncés. Il remonte ensuite la manche de ton t-shirt pour couvrir à nouveau ta peau. Tu l'observes arranger ta tenue, incrédule.

Il ne te répond toujours pas. Plus il prend du temps à ouvrir la bouche et plus la rage grandit en toi, ton incertitude faisant place à un sentiment sombre et violent. Il a eu beau proférer des menaces, quand il se met à chantonner pour te prévenir tu as définitivement envie de l'étrangler. Il regarde d'abord les nuages du soir au-dessus de toi avant de finalement te regarder droit dans les yeux. Tu as tellement envie de te jeter sur sa belle gueule pour lui faire du mal que tu préfères détourner le regard, énervée.

Toute sa petite chanson a deux effets sur ton être, à la fois opposés et pourtant si proches. Une haine puissante t'envahit. Tu le détestes. Il ne comprend rien, n'a strictement aucune compassion, passe son temps à te dénigrer et à te provoquer. Tu n'en peux plus d'être sous l'emprise de ce démon qui se croit supérieur, qui pense que tu lui appartiens, qui te menaces sans même te connaître.

Tu as cru qu'il te donnait rendez-vous pour pouvoir passer du temps avec toi, parce qu'il en avait envie, que ta compagnie lui plaisait, qu'il voulait apprendre à te découvrir. Finalement, il te prévient de ses tendances malsaines de chasseur qui pense que la proie s'est déjà laissée avoir. Comme si tu n'étais pas au courant qu'il n'était qu'un vulgaire collectionneur et toi, son futur trophée.

Tu ne supportes plus de ses airs arrogants, son ton suffisant, cette façon qu'il a de se mesurer à toi. Tu as envie de lui arracher ces satanés yeux qui te perturbent tant. Les lui enlever et les piétiner. Tu veux qu'il souffre, qu'il agonise, que dans son dernier soupir il comprenne enfin qu'il ne faut pas sous-estimer les anges. Qu'il ne faut pas te sous-estimer. Il n'a aucune idée de tout ce que tu serais capable de lui faire subir. Tu en as maté des plus forts et plus intelligents que lui. Tu le hais, tu le détestes, tu veux qu'il crève. Tu le regardes sous toi, en train de chanter. Ce serait si facile de lui briser une côte, la mâchoire ou de lui crever un œil. Tu as tout le champ libre pour agir. Il ne se méfie de rien, il est à ta merci, tu pourrais le tuer. Là, ici, maintenant, tu pourrais le tuer si le tu le voulais. Et tout serait terminé. Tu serais tranquille. Plus d’Alec. Fini.

Mais à quoi bon l'éliminer. Tu ne t'es jamais sentie aussi vivante que depuis que tu l'as rencontré. Et sa petite chanson a ce second impact sur toi : elle t'envoute et t'excite. Tu es perdue dans ces deux grands courants tout aussi violent l'un que l'autre. La puissance de tes émotions t'effraie. Tu as un désir de meurtre, de le détruire mais tu as aussi tout simplement envie de lui, de t'offrir à ce démon et de ne faire qu'un avec lui l'espace d'un seul instant.

Ces deux grandes tendances ne t'appartiennent pas, elles relèvent de la noirceur. Un ange n'est pas censé ressentir ça. Et pendant quelques secondes, cette part de ténèbres en toi prend possession de ton âme et se mélange à ta pureté originelle. Durant quelques instants fugaces, tu n'es plus une créature céleste mais tu n'es pas tout à fait un démon non plus. Quelque chose entre les deux. Ton aura s'en ressent, elle se transforme, c'est presque indétectable, à moins d'être proche de toi, et c'est le cas d'Alec. Tu n'as pas conscience de ce bouleversement, du moins pas vraiment. Le temps semble ralentir, tu entends ton cœur battre plus fort et la tête te tourne. Mais tu crois à une absence. Tu reviens à toi aussi vite que tu t'es perdue.

Tu clignes des yeux et les laissent admirer le visage parfait de ton démon. Le voir ainsi alangui sous toi te ravit. Tu ne comprends toujours pas pourquoi cette attirance est si forte. Le souvenir de votre dernière entrevue, de vos baisers te hantent depuis plusieurs jours. Tu sais que malgré ce besoin insistant d’en finir, tuer Alec ne fera pas partir ce sentiment indéfinissable qui t'habite. Tant que tu n'auras pas réussi à faire admettre à ce démon qu'il tient à toi, tu ne le lâcheras pas. Tu iras jusqu'au bout. Et il finira par avouer qu'il est tout aussi troublé que toi.

Tu te laisses tomber sur lui et roules sur le côté pour t'allonger près de son corps. Il termine sa sérénade. Une fois qu'il s’est tu, tu patientes un peu, permettant au silence de s'installer.
Au bout d'un moment, tu te décides enfin à parler.

▬ Me prévenir de quoi ? Que tu es un affreux connard en chasse persuadé de m'avoir ? Laisse-moi rire.

Comme pour illustrer tes propos, tu ricanes. Allongée ainsi tu ne vois pas son visage et cela te permet d'avoir un peu plus d'assurance, son regard n'étant pas là pour te déconcentrer.
Tu poursuis, agressive.

▬ Je me rappelle de quelqu'un me disant : si je te veux je te prends où je veux et n'importe où.

Tu laisses ta phrase en suspens et conclus d'un ton moqueur.

▬ Et qui vient s'excuser platement juste après.

Cette scène te revient en mémoire, en vérité tu as apprécié cette preuve de sensibilité qu'il a fait transparaître et ce n'était en rien une marque de faiblesse, contrairement à ce que tu sous entends. Mais tu continues ton petit numéro, souhaitant le faire plier.

▬ Arrête de jouer les durs Alec, t'es pas crédible. Tu me prends vraiment pour une conne. Je les connais les mecs comme toi. J'ai couché avec des dizaines d'entre eux.

Oh oui, je les connais par cœur. Ils me prennent pour une abrutie mais c'est moi qui aie le dernier mot. Et j'ai cru qu'Alec n'était pas comme eux. Il me plaisait vraiment, je me sentais bien, j'étais libre. Mais il le mène en bateau. Alors c'est à mon tour de le manipuler.

▬ Je pensais que tu serais différent. Je sais pas ce qui m'a pris. Au fond, t'as peut-être raison, je suis conne.

Sur ces mots, tu te redresses et à sa manière, dépose un baiser léger et chaste sur ses lèvres. Tu lui fais un petit sourire.

▬ Tu sais quoi ? Je crois que j'ai assez perdu de temps avec toi.

D'un bon tu te lèves et commences à partir.  

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyVen 26 Aoû - 17:17


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Ouh.. mon vieux si tu ne calme pas le jeu maintenant, ta belle gueule de démon risque de prendre un coup sur la caboche. Alice donnait vraiment le sentiment de vouloir te refaire le portrait. Elle sentait la colère, que dis-je, transpirait l’agressivité et l’envie de le défigurer. Un instant il songea à la provoquer, à se passer une main le long de ses traits histoire de jouer un tantinet la comédie mais il préféra ne pas gesticuler, attendant que la crise passe. Oui oui, le démon ne bougea pas d’un poil, laissant à la jeune femme toute la marge de manœuvre dont elle désirait s’emparer. Quel gentleman.. Mais elle n’en fit rien. Au contraire, elle partit loin derrière ses réflexions et ses yeux plissés n’inauguraient vraiment rien de bon. Le Suédois eut envie de se redresser, de la secouer et de la réveiller. Il n’aimait guère ce qu’il commençait à apercevoir. La rage déformait les courbes magnifiques de la sainte-nitouche qu’il apprivoisait. Elle s’insinuait dans chaque parcelle de son épiderme et la rendait méconnaissable. A travers elle il sentait le sang pulser le long de ses veines, son cœur battre de plus en plus fort, de plus en plus vite. Ses yeux glacés scrutèrent sa nymphe qui sombrait. Il ne comprenait rien à ce qui se passait, absolument rien. Le désarroi s’empara de lui mais il ne bougea pas. Ses membres s’engourdirent, il s’immobilisa, prenant peu à peu la stature d’un personnage de cire. Paralysé, il ne savait pas dans quel sens bouger, comment la calmer.


Seuls ses yeux s’agitaient encore, ne cessant d’observer la personne qui lui faisait face. Grand Dieu, cette personne n’était pas Alice. Son aura aussi n’était plus la même. Elle apparaissait plus agréable, plus attirante, plus noire aussi. Elle l’entourait dangereusement, ployant sous le vent et s’agitant, comme se libérant peu à peu. A cette vue insolite, il arqua un sourcil fort abasourdi. Quelle créature lui faisait-elle face maintenant ? Il ne sentait plus en sa belle la pureté parfaite dont il avait pu se moquer dès leur première rencontre. Ses rougeurs donnaient l’impression de ne plus jamais pouvoir repointer. La femme à qui il avait affaire n’avait rien de la douce personne qu’il titillait, qu’il perdait et retrouvait sans cesse pour jouer. Elle tirait doucement vers quelque chose de tout à fait démoniaque, quelque chose d’effrayant et de déroutant. Sa propre aura en pâtit et se fit plus forte, comme attirée par la seconde. Un peu de noirceur y avait percé, elle voulait désormais la noyer dans un flot d’opacité qui aurait tué l’ange qu’Alice était. D’ailleurs l’hominidé penché sur lui cligna légèrement des yeux, détaillant son visage. Il croisa à plusieurs reprises les yeux particuliers d’Alice mais habité d’une résignation nouvelle, d’une volonté qu’il ne lui reconnaissait pas. Pour un peu il aurait pu apercevoir en prime un sourire carnassier. Mais c’était quoi ce bordel ? Cela faisait quelques minutes qu’il avait fini de chantonner et son sourire s’en était allé. Il faisait actuellement face à une situation qu’il n’avait jamais vécu avant. Sur ses gardes, il sauta sur ses pieds sitôt que la jeune femme glissa à ses côtés. Se plaçant le plus loin possible d’elle, il garda son silence, entendant pertinemment que ce ne serait pas le même cas de l’autre côté. Déjà la voix mélodieuse d’Alice résonnait :


▬ Me prévenir de quoi ? Que tu es un affreux connard en chasse persuadé de m'avoir ? Laisse-moi rire.
Je me rappelle de quelqu'un me disant : si je te veux je te prends où je veux et n'importe où. Et qui vient s'excuser platement juste après. Arrête de jouer les durs Alec, t'es pas crédible. Tu me prends vraiment pour une conne. Je les connais les mecs comme toi. J'ai couché avec des dizaines d'entre eux.  Je pensais que tu serais différent. Je sais pas ce qui m'a pris. Au fond, t'as peut-être raison, je suis conne. Tu sais quoi ? Je crois que j'ai assez perdu de temps avec toi.



Le bellicisme découlait de ces paroles pourtant prononcées par une bouche avant encore si adorable et tendre. Chacun de ces mots claquait dans l’air alentour, s’enfonçait un peu plus dans la chair du démon. A chaque vilenie formulée, il se renfermait, serrant plus violemment la mâchoire, transcendant un peu plus la jeune femme du regard. Elle l’attaquait personnellement, le dénigrait et le descendait. Son premier faux pas. Il sauta sur l’occasion, tout aussi cinglant et froid qu’elle.


« Rien qu’en t’embrassant le connard t’as quand même déjà sacrément fait plaisir. Et je m’en contrefous d’être crédible ou quoi à tes yeux. Tu as cru que ton avis m’importait ? Oui t’es rien qu’une conne. Et si tu connais les gars comme moi, ça prouve que tu ne vaux pas mieux que moi. Si tu es là c’est que tu la voulais ta partie de jambes en l’air, que tu savais ce que je voulais. Alors si moi je suis un connard, t’es qu’une salope. Alors ne fais pas ta sainte tout d’un coup. Et ne me sors pas les salades du « je pensais que tout serait autrement », c’est des conneries tout ça. La vérité c’est que les choses ne vont pas dans ton sens. Elles ne partent pas comme tu l’aurais souhaité et ça, tu ne peux pas le supporter. »


La créature vint l’embrasser avec un petit sourire, comme pour le narguer avant de commencer à s’éloigner. Furieux, il bondit et lui attrapa violemment le poignet, la griffant allègrement. Un doigt accusateur pointé sur sa poitrine, il laissa libre cours à sa furie et cracha à ses pieds, les yeux brûlants de rancœur :


« Je ne sais pas à quoi tu joues, ni qui tu es. Tu n’es pas un ange Alice, ça se sent. Tu as cru qu’ils allaient t’ouvrir les bras là bas en te voyant revenir, souillée comme ça. La vérité c’est qu’ils vont te flanquer dehors. Oui, tu es conne. Oui tu as perdu ton temps avec moi mais crois moi, toi et moi on aura encore l’occasion de se revoir, chérie. Ton Paradis, tu peux lui dire adieu. Je vais te montrer ce que c’est un vrai connard. »


Désormais rassuré sur ce qui l’attendait, il cessa de hurler, il parla au contraire d’une voix avide et excitée, enserrant toujours plus le poignet de la jeune femme. Il se fichait de se prendre un coup en retour, il se foutait de lui faire peur, de la blesser ou de ne rien lui faire du tout. Il continua sur ta lancée.


« Je vais te faire tomber, Alice. Je comptais me montrer courtois avec toi. Ne pas te considérer comme toutes les autres. M’appliquer un peu plus pour te combler, te faire rêver. Mais en faîte t’en vaux pas la peine. T’es qu’une aguicheuse comme les autres qui non seulement se ment à elle-même sur ce qu’elle veut, mais ment aussi aux autres. En tout cas merci pour ce que tu viens de me révéler, l’espion. Je suis ravi de désormais savoir où te ranger. Et au passage. Tu en connais beaucoup des espions qui grillent leur couverture en quelques jours ? Moi pas. Sauf les mauvais. »


Il eut un rictus avant de prononcer lentement mais avec un sourire digne des plus grands, ravi de le constater.


 « Je vais faire de ta vie un enfer, ma biche. Bienvenue dans mon enfer »


Il se mit à rire d’une manière déroutante, comme s’il se rendait compte d’une vérité évidente. Mais bien sûr. Il n’allait pas la lâcher pour autant. Il ne la traquerait que plus, ne la blesserait que plus. Adieu les bonnes volontés de se contrôler. Avec un rictus, il dégagea l’épaule d’Alice d’un geste brusque de la main. Ce tissu même qu’il avait redressé quelques secondes  auparavant pour la dissimuler, il le rabaissa encore plus bas, la griffant à nouveau au niveau du buste. Son regard vira follement à un mélange de colère, de désir de vengeance et d’envie de la faire souffrir. Sa main s’électrisa en entrant en contact avec la peau blanche de la jeune femme. Il caressa les reliefs de  ses formes et la repoussa soudain brutalement  vers l’arrière pour la faire trébucher et l’éloigner le plus possible de sa propre personne.


« Tu dégages maintenant. Et que je ne te revois plus. Ou je te fais regretter. »


Le regard obstrué par l’envie de la cogner, il recula et vint s’adosser tranquillement à un arbre voisin, ses prunelles abritant une danse de flammèches, témoin de son envie meurtrière. Son calme provenait seulement de sa méfiance à l’égard des gestes de la jeune femme. Elle n’était pas à sous-estimer. Mais il savait que s’il se lâchait, elle prendrait très cher. Il n’était pas aussi expérimenté qu’elle au niveau des combats mais la rage et la folie peuvent faire bien des miracles quand on leur lâche la bride.




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Spoiler:

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyMar 30 Aoû - 17:12

Alice Green Ft. Alec Hamilton





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Il est devant toi. Debout, face à face, vous vous affrontez. Il n’a pas perdu de temps pour te répondre. Tu lui as fait mal. Oh que oui. Il souffre et ça se voit sur son visage. Ses traits tendus, ses poings serrés, ses mâchoires crispées. Tout en lui respire la rancœur. La blessure est béante, elle suinte encore de peine et de surprise. Il ne s’attendait pas à tant d’agressivité. Toi non plus d’ailleurs. D’où pensais-tu qu’il allait accepter que tu lui parles sur ce ton ? Que tu lui déballes tout ça avec la bouche en cœur. Tu savais qu’il allait répliquer. Que jamais il ne te laisserait partir. Pas après que tu lui aies fait comprendre d’un regard que tu avais envie de le tuer. C’était tellement inattendu que tu ressentes cette haine. Après tant de bons sentiments, comment pouvais-tu te transformer en monstre sanguinaire ? Mais pourquoi le laisser penser une chose pareille ? Tu n’es pas une créature fragile, tu te tues à le lui répéter depuis la première seconde. Mais il ne veut pas t’écouter. Au moins, tu as son attention. Cependant… A quel prix ?

▬ Rien qu’en t’embrassant le connard t’as quand même déjà sacrément fait plaisir. Et je m’en contrefous d’être crédible ou quoi à tes yeux. Tu as cru que ton avis m’importait ? Oui t’es rien qu’une conne. Et si tu connais les gars comme moi, ça prouve que tu ne vaux pas mieux que moi. Si tu es là c’est que tu la voulais ta partie de jambes en l’air, que tu savais ce que je voulais. Alors si moi je suis un connard, t’es qu’une salope. Alors ne fais pas ta sainte tout d’un coup. Et ne me sors pas les salades du « je pensais que tout serait autrement », c’est des conneries tout ça. La vérité c’est que les choses ne vont pas dans ton sens. Elles ne partent pas comme tu l’aurais souhaité et ça, tu ne peux pas le supporter.

Chaque mot qu’il prononce te fait l’effet d’un coup de poignard. Ses propos te blessent au plus profond de toi. Car le pire dans ce ramassis de mépris, c’est qu’il a raison. Tu es conne. Complètement imbécile. Tu es idiote si tu as cru qu’il ne verrait jamais clair dans ton petit jeu. Au final, toi aussi tu t’es jouée de lui, toi aussi tu l’a pris pour un con, alors toi aussi tu payes pour tes mensonges. Il a découvert le pot au rose et le masque tombe. Oui tu la voulais ta partie de jambes en l’air, tu voulais voir si tu pouvais aller jusque-là, si tu pouvais pousser le vice jusqu’à coucher avec un démon. Quelle ironie ! Tu t’es testée en te servant de lui. Après tout, qui le plus horrible des deux ? Qui est le plus à blâmer dans votre duo improbable ?

Et même si tu essayes encore de partir, il te rattrape, t’agrippant le poignet. Tu tentes de le faire lâcher prise mais ses doigts t’enserrent avec force. Ses ongles s’enfoncent dans ta peau. La colère vibre en lui et tu as du mal à le reconnaître. Tu as été beaucoup trop loin. Tu as perdu. Il te pointe du doigt, t’accusant explicitement. Et tu plaides coupable. Ça se voit dans ton regard suppliant, empli de regrets, perdu dans l’océan déchaîné qu’est celui d’Alec.

▬ Je ne sais pas à quoi tu joues, ni qui tu es. Tu n’es pas un ange Alice, ça se sent. Tu as cru qu’ils allaient t’ouvrir les bras là bas en te voyant revenir, souillée comme ça. La vérité c’est qu’ils vont te flanquer dehors. Oui, tu es conne. Oui tu as perdu ton temps avec moi mais crois moi, toi et moi on aura encore l’occasion de se revoir, chérie. Ton Paradis, tu peux lui dire adieu. Je vais te montrer ce que c’est un vrai connard.

Il n’a plus aucune retenue. Il pourrait te mettre des gifles, ça serait la même chose. Quoique, tu préférerais. Il fait preuve d’une telle violence verbale que tu as les jambes flageolantes. Pourtant tu ne dis rien, tu n’essayes même pas de stopper sa tirade, laissant libre cours à sa fureur. Il s’embrase devant toi, crachant ses mots et tu sais qu’il les pense. Tu as mal, terriblement mal.

Mais au fond, n’a-t-il pas raison ? Qui es-tu ? Es-tu encore un ange ? Tu es déjà allée trop loin. Tu es souillée comme il le dit si bien. As-tu seulement déjà été un être céleste ? N’est-ce qu’un costume pesant que tu portes depuis ta naissance dont tu délestes ? Tu ne penses pas avoir été pure un jour, ou alors tu ne t’en souviens pas. Quand il te parle de ta future déchéance, du moment où les portes du jardin d’Éden se fermeront à jamais pour toi, quelque chose se casse à l’intérieur. Tu ne saurais dire s’il s’agit de ta conscience, de ta mémoire ou de ton cœur. Mais tu te fissures, petit à petit, les yeux rivés sur ce démon qui te violente.

Il change de ton. Sa colère et ses hurlements deviennent des sarcasmes, teintés d’excitation, comme s’il se délectait de te voir dans cette détresse sans pareil. A ce moment-là, précisément, tu lui en veux vraiment de te traiter de la sorte. Tu éprouves un sentiment de rancœur, vengeresse, une colère implicite. Bien vite balayée par les claques qu’il t’assène avec son petit discours. Il a beau se contenter de serrer ton poignet dans son poing, tu as la réelle impression qu’il te blesse physiquement. Et que tu baignes dans ton propre sang.

▬ Je vais te faire tomber, Alice. Je comptais me montrer courtois avec toi. Ne pas te considérer comme toutes les autres. M’appliquer un peu plus pour te combler, te faire rêver. Mais en faîte t’en vaux pas la peine. T’es qu’une aguicheuse comme les autres qui non seulement se ment à elle-même sur ce qu’elle veut, mais ment aussi aux autres. En tout cas merci pour ce que tu viens de me révéler, l’espion. Je suis ravi de désormais savoir où te ranger. Et au passage. Tu en connais beaucoup des espions qui grillent leur couverture en quelques jours ? Moi pas. Sauf les mauvais.

Tes yeux sont un mélange de peur, de souffrance et de tristesse. Tu ne peux pas croire qu’il aille aussi loin, qu’il soit aussi cruel avec toi, alors que quelques instants encore auparavant il était presque tendre. Tu te rappelles ses caresses sur ton visage et elles ne t’apparaissent plus si romantiques. Tu as envie de vomir. Ton estomac se tord. Le voir ainsi te rappelle qu’il est un démon, une créature maléfique, censé être ton ennemi naturel. Tu sais que ce n’est que le début, qu’il continuera de te faire mal et cette douleur que tu ressens en le comprenant n’est égale à aucune autre. Tu préférerais encore que l’on t’arrache le cœur. Tes sentiments naissants envers lui sont si fragiles... Il les piétine. Avec violence. Ton armure se brise, tout ce qui, en toi, résistait encore, qui se perdait dans le jeu de séduction que vous meniez, explose. Tu apparais telle que tu es vraiment : parfaitement imparfaite.

▬ Je vais faire de ta vie un enfer, ma biche. Bienvenue dans mon enfer.

Le sourire carnassier qu’il t’offre en t’adressant ces paroles te heurte de plein fouet. Tu as un mouvement de recul, prise par la peur. Il se met à rire. Tu le regardes, perdue. Le château de cartes fragiles que tu formais vient de s’écrouler et lui s’époumone dans des ricanements. Tu ne sais pas si tu as envie de le frapper parce qu’il est véritablement malveillant envers toi ou si tu dois rire avec lui pour se foutre de ta propre gueule.

Soudain, il te pousse. Il se saisit de ton haut, au niveau de cette échancrure qu’il avait relevée quelques minutes avant que tout ne dérape. D’un geste brusque, il l’arrache à moitié, ses ongles griffes le haut de ta poitrine. Tu essayes enfin de te dégager de sa poigne, les réflexes de survie se mettant en marche malgré toi. De ta main libre, tu dissimules ta peau et remet en place tant bien que mal ton t-shirt. Il t’attire alors à lui avec une violence sans pareil. Trop chamboulée par sa colère et par ses mots, tu n’as pas le temps de réagir. Ses mains viennent chercher tes formes, à travers le tissu ou à même ta peau, tu ne sais pas trop. Toujours est-il qu’il te touche avec cet air malsain et que tu sens véritablement violée. Et puis aussi vite qu’il t’a fait venir, il te rejette. Tu trébuches, manque de tomber en arrière et le regardes avec cette terreur dans les yeux.

▬ Tu dégages maintenant. Et que je ne te revois plus. Ou je te fais regretter.

Et après ces menaces, la tempête Alec – que dis-je, l’ouragan – s’en va enfin. Il recule doucement, partant s’adosser à un arbre un peu plus loin, sans doute pour apaiser sa rage. Alors son regard quitte le tien. Tu reprends enfin une bouffée d’air. Tu suffoques, ne bougeant plus pendant plusieurs longues secondes. Tu as l’air de reprendre tes esprits, comme quittant une salle de cinéma, après cette scène pleine de passion qui a fait frémir tes membres.

La colère s’empare de toi et tu as envie de hurler. Comme une bête sauvage. Tu as envie de le frapper. Des pulsions violentes te secouent et tu dois serrer les poings pour les atténuer. Et cette aigreur est si forte qu’elle se propage dans tout ton corps, empoisonnant ta part angélique. Contre toute attente, cette dernière se réveille alors, se souvenant brusquement de son existence, noyée dans le flot néfaste de tes émotions. Et alors, telle une poupée de porcelaine, tu te brises en un millier d’éclats qui s’éparpillent dans une pluie tranchante sur votre champ de bataille.

Tu t’effondres. Littéralement. Tes genoux ploient sous ton poids et tu tombes sur le sol. Tes membres ne te supportent plus, épuisés. Tu fixes l’horizon. Qui se voile. Tu crois à des nuages, de la pluie, une tempête. Mais ce sont des larmes qui viennent troubler ta vue. Tu les retiens dans un dernier effort, en vain. Elles se mettent à ruisseler sur tes joues et c’est un véritable supplice. Depuis combien de temps n’as-tu pas pleuré ? Tes larmes sont chaudes et te brûlent les yeux. Le contact de ces gouttelettes roulant sur ton visage te fait frissonner. Tu ne veux pas te montrer si faible. C’est pourtant plus fort que toi. La souffrance l’emporte sur ton self control inébranlable habituel. Au coin de tes lèvres, tes pleurs ont un goût salé. Tu avais oublié cette saveur, tu pensais ne plus jamais la retrouver.

Tout à coup, tu n’y tiens plus. Tu éclates en sanglots, ramenant tes bras autour de ton corps pour te recroqueviller. Tu oublies totalement la présence d’Alec et pleure. Laissant éclater tes émotions au grand jour. Lui qui se plaignait de tes mensonges à en retour cet excès de sincérité. Tu ne pouvais pas te mettre plus à nue qu’en pleurant, ce qui, pour toi, est une preuve de ta faiblesse, une marque de ta sensibilité, la traduction de tes émotions véritables que tu t’évertues tant à dissimuler. Pour toi, pleurer devant quelqu’un est très difficile, c’est se livrer, se montrer sans carapace, lui faire une confiance aveugle. C'est dangereux. Mais tu ne peux pas contrôler ces larmes qui se déversent sur ton visage rougi.

Il t’a fait tellement mal. Il a quitté le jeu aussi brusquement qu’il y est entré. Il est si brute, si cruel, et la colère s’affole dans ses yeux avec une beauté indéniable. Chaque émotion qui traverse ses iris bleutées t’excite, te fait vivre un peu plus fort, sans que tu ne saches pourquoi.

Si. Je sais pourquoi. Sinon ça ne ferait pas aussi mal, putain. Je sais pourquoi je souffre autant. Je devrais pas. Je devrais pas m’attacher à ce type. A ce monstre. Il va faire de moi une malédiction. Mais je peux pas lutter. Bordel. Contre lui j’arrive à rien.

Tu te redresses, éponges ton visage avec tes manches, renifles bruyamment en essayant de te calmer. Les yeux toujours plein de larmes, tu te relèves en titubant. Cette marre au bord de tes paupières t’empêche d’y voir clair. Tu te diriges vers Alec d’un pas mi-assuré, mi-apeuré, ce qui donne quelque chose de totalement absurde. On dirait que tu vas faire demi-tour chaque fois que tu poses un pied devant l’autre, mais pourtant tu avances. Avec une détermination qu’on ne reconnaît qu’aux fous.

Tu arrives à sa hauteur et ton front se plante sur son torse. Tu fixes le bout de tes bottes près des siennes. Vos jambes en contre bas qui se frôlent presque. Il va peut-être te repousser. Tu vas certainement t’en prendre une. Ça serait mérité. Mais tu t’en contrefiches. Ton visage, rougi, trempé et peut-être même bouffi se lève vers lui. Tes bras s’enroulent autour de sa nuque et tu viens reposer ta tête contre lui. Tes battements de cœur s’apaisent pendant quelques secondes. Tu déposes des baisers dans son cou. Tu ne t’es jamais sentie aussi minable.

▬ T’as raison sur toute la ligne Alec. Je vaux pas mieux que toi. Je suis peut-être même pire dans le genre hypocrite. Mais c’est compliqué. Je vais pas te demander de te mettre à ma place, t’y arriveras pas, puis je m’en fous.

Tu resserres ta prises sur lui, tes bras retombant dans son dos pour se saisir fermement de son t-shirt. Tes yeux ne quittent pas les siens. Même furieux, même si durs avec toi, ils ne cessent de t’attirer.

▬ Maintenant que tu sais que je suis une menteuse, une conne, une salope, un mauvais ange, une mauvaise espionne, et j’en passe… Maintenant que je l’admets… Est-ce que tu veux encore de moi ?

Tu soupires tristement, un petit sourire en coin se dessinant sur tes lèvres. Tu n’as jamais été aussi sincère avec quelqu’un et ça te fait trembler que ce soit pour un démon. Le début de la fin comme on dit. Mais pour Alec, tu es prête à aller défier Satan en personne.

Oh bon sang ce que c’est niais.

▬ Parce que faut que tu saches que t’es qu’un gros connard. Je confirme. T’as la médaille d’or du mec le plus horrible en vingt phrases. Tu viens de me faire mal, à un point, t’imagines même pas. Mais je suis pas la seule à souffrir, et je le sais. Pas la peine de le nier. Pas la peine de le dire non plus. Je le sais.

Tu as envie de l’embrasser. Ça te prend aux tripes. Il pourrait te passer à tabac, ça n’aurait aucune importance. Il peut s’il en a envie. De toute façon, tu as déjà eu bien assez mal, ça ne pourra jamais surpasser la douleur que tu as ressentie. Et tu n’as ni le désir, ni la force de te défendre. Alors qu’il fasse comme bon lui semble, ce qui lui chante. Après tout, tu lui dois bien ça.

Putain Alec, qu’est-ce que je t’aime…

Est-ce qu’il vaut la peine de le dire tout haut ?

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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyDim 18 Sep - 12:28


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Take me high, above the sky

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Au fur et à mesure que ses mots s'écoulaient, que son crachat fielleux évacuait, il ne pouvait que constater les dégâts qu'il engendrait. A chaque injure qu'il lui lançait, il la sentait se recroqueviller. Chaque mot balancé, aussi abstrait qu'il était, semblait la frapper de plein fouet. Ses yeux mordorés perdait peu à peu de leur intensité. La détermination qu'il avait sans cesse put y déceler apparaissait comme étant en train de s'évaporer. Il sut au moment où elle se crispa qu'il était allé trop loin. Il venait de poser le pied sur la ligne à ne pas dépasser. D'un bond, il l'avait franchi, avec une aisance déconcertante, qui le bouleversait lui-même. Enfin non, ce n'est pas tant soit peu le fait de débiter tout ce qu'il jugeait comme des vérités, mais de la voir gagner en fragilité. Gonflé à bloc par sa propre blessure, il s'était renfermé, se cachait derrière son agressivité, histoire d'affaiblir son adversaire le temps de se panser. Car oui, il avait eu mal, plus que mal. Il n'avait pas compris cet accès de méchanceté. Comment aurait-il pu anticiper ces paroles et gestes si peu bien intentionnés ? Mais le mal avait été fait, elle avait touché sa corde sensible, elle avait actionné ce auquel il ne fallait pas toucher. Et le voilà qui malgré lui se retrouvait à la blesser, à l'achever. Derrière sa colère incontrôlée, il voulut fuir, partir le plus loin possible de cette situation dans laquelle ils s'enfonçaient, ensemble. La dispute avait été inévitable, indiscutable. Leur ego propre n'avaient pas eu à se concerter, ils s'étaient enflammés, des deux côtés, et la riposte s'était automatiquement organisée.


Le démon affrontait le regard hasardeux de la magnifique ange qu'il brisait. Il aurait voulu se baffer en se voyant la casser, l'attaquer encore et encore alors que sa défense était de loin déjà tombée. Mais il ne contrôlait plus rien. Il subissait sa propre violence et ne pouvait freiner. La commande était rouillée. L'être sombre qui sommeillait en lui, sa part démoniaque s'était levée. D'abord petit à petit, comme on ouvre les yeux au petit matin, bercé par la chaude lumière du soleil levant. Et puis, attisée par les rayons incandescents, par les flammes de ce qu'elle lançait, elle s'était excitée. Il avait accéléré la cadence du mauvais côté. Avoir dépassé la limite était loin de lui avoir suffit, il voulait braver son propre interdit. Lui qui avait tant voulu ne pas lui faire de mal, la préserver le plus possible de cette part là de sa personnalité, ne pas lui faire peur avant de l'avoir gagnée, voilà qui était complètement loupé. Ses tremblements sous ses mains avides le traduisaient. Il l'effrayait, l'apeurait. Mais comment expliquer la vague de satisfaction que sa fierté engendrait en voyant qu'il la dominait totalement ? Elle était à genoux, face à lui et son intenable courroux. Il aurait voulu la relever, réveiller cette étincelle de fierté qui la faisait habituellement vibrer. Au lieu de cela il continuait et persistait à la terrifier. Le démon hésita à aller plus loin, à profiter de sa faiblesse et à revenir sur ses choix. Bel et bien la souiller pour ne plus jamais avoir à la revoir. Pour ne plus jamais frôler le danger. Accomplir ce dont il avait tant rêvé et ainsi se détacher de cette drogue qui le bouffait. Mais le suédois s'en empêcha et, avant qu'il ne soit trop tard, reprit le dessus, reculant sous l'ombre bienfaitrice d'un chêne et non de celle maléfique qui était sienne. Il fit un pas en arrière, fuyant l'arme destructrice qui venait de le saigner. Son cœur se déchira au moment où il se rendit compte qu'il n'avait pas le choix. Pour elle, pour lui, pour eux, il fallait que les choses n'aillent pas plus loin. Qu'ils ne se revoient pas, qu'ils acceptent de faire cavalier seul pour l'après. Les mots tombèrent, froids et dénués de toute humanité, mais il en était écœuré. Outré d'avoir autant couru pour en arriver là, pour au final heurter un mur de glace et ne pouvoir l'escalader. Mais il ne pouvait continuer. S'il acceptait de poursuivre sur sa lancée, elle le détruirait, broierait son cœur et disséminerait ses cendres peu après. Elle était sa faiblesse, elle était sa déesse.


Alors que ses sentiments s'entremêlaient, bataillaient aussi farouchement qu'eux deux avaient lutté, il se focalisa sur les réactions de la frêle jeune femme qui n'avait plus bronché, encore trop hébétée pour riposter. Un instant il se crispa, s'attendant à quelques nouvelles attaques, à quelques nouvelles blessures. Les joues d’Alice reprirent des couleurs, sa mâchoire se serra et ses yeux reprirent de leur belle lueur teintée. Pleine de rancune et de colère, mais à croquer. Il s'attendit à une tempête, à ce qu'elle lui marche dessus et finisse ce qu'elle avait commencé. Qu'elle inverse les rôles et le fasse trébucher. Qu'elle l'immobilise et finisse par le dominer. Mais rien de tout cela n'eut lieu. C'est elle qui chuta. Tout commença par quelques spasmes indicibles. Puis, peut être soumis à la violence alentours, ils prirent en intensité. Ses jambes ne purent plus la porter. Elle s'effondra, littéralement, sous ses yeux surpris. Il dut se faire violence pour ne pas se jeter à ses pieds, lui demander pardon et l'embrasser. Mais la nuit n'était pas encore tombée, la blessure encore trop peu cicatrisée. Il pourrait retomber et se laisser aller. Et il fallait à tout prix l'éviter. Avec une impassibilité mêlée d'envie de la réconforter, il la regarda sangloter, piteusement recroquevillée au sol. De longues traînées noires ne tardèrent pas à sillonner ses joues rougies. Elle n'en finissait plus de vider son chagrin à grand coups de larmes versées. Il dut rester ainsi deux ou trois minutes, à la regarder, les bras croisées, la scrutant de ses yeux clairsemés. Ainsi il ne put que constater son regard absent, le voile qui le recouvrait, les tremblements qui la secouaient. Elle semblait si fragile, si frêle et si chétive. Où était donc passée la motarde joueuse et pleine de confiance qui l'avait tant aguichée ? En quelques instants, elle avait cédé sa place à un bout de jeune femme transpirant le besoin d'être aimé, que l'on venait de tromper. Ses yeux se détournèrent de cette scène bien trop insolite et il se força à fixer un point hors de l'endroit où se tenait Alice, histoire de ne pas la conserver dans son champs de visions. Qui sait encore quelle pulsion elle lui donnerait. Il se mura dans un silence éloquent, sensible à chaque reniflement, à chaque hoquet qu'elle laissait échapper. Pour un peu il aurait senti la douleur qu'elle ressentait, aurait partagé sa peine et se serait imaginé à sa place. Car sa douleur était sienne. Leur cœur venait d'être ouvert et était désormais exposé. Instinctivement, elle s'était recroquevillée, sûrement pour le protéger. Lui avait eu un semblant de pareil. Ses bras demeuraient fermement croisés, cachant l'organe qui l'animait, celui qu'elle avait touché. Celui qu'elle avait blessé comme lui l'avait fait juste après.


Son attention retourna bien vite à Alice. Non par besoin assouvi, mais en réaction à quelques actions. Alice se levait. Mécaniquement, en proie à une énorme volonté, elle se releva. D'un geste à la fois hésitant mais forcé, elle essuya ses larmes du bout de la manche, la trempant, la tâchant, qu'importe. Elle se redressa, retrouva de quelques peu sa prestance perdue. Pas à pas, pieds après pieds, elle s'avança, rivant son regard à celui du démon qui la regardait arriver, ne sachant trop s'il devait voir cela comme mauvais signe ou comme merveilleux présage. Il choisit de ne rien montrer, au contraire, son regard se ferma, ses bras se resserrèrent un peu plus mais il ne recula pas, sur la défensive. Sa détermination effrayait autant qu'elle fascinait. Comment pouvait-elle ainsi venir à lui alors qu'il l'avait clairement repoussée ? Bien que sa démarche demeure plus que mal assurée, il ne lui en tint pas rigueur, ses yeux étant vrillés aux siens. Il y lut à la fois de la peur, de l'amour, de l'envie, du regret. Un ballet somptueux et effréné s'empara de ce regard encore morne quelques secondes auparavant. Il retrouva toute sa vigueur au moment où elle le toucha et son regard se revigora de chaleur au moment où elle le retrouva. Il sentit son front contre son torse, imagina ses cils battant légèrement contre son t-shirt, sentit les larmes égarées tâcher et imprégner le tissu immaculé. Des bras envahirent les côtés de son champs de vision, mais qu'importe. Il ne voyait qu'elle, ne sentait qu'elle, ne voulait qu'elle. Son cœur partit dans un battement plus assidu, moins réservé. Un pic de chaleur vint envahir chaque parcelle de sa peau en même temps qu'elle l'embrassait. Son cou prit cher, son cœur eut tout à y gagner. Il frémit, se rapprocha inconsciemment un peu d'elle mais ne dit toujours rien, la demoiselle ayant déjà pris les devants.



▬ T’as raison sur toute la ligne Alec. Je vaux pas mieux que toi. Je suis peut-être même pire dans le genre hypocrite. Mais c’est compliqué. Je vais pas te demander de te mettre à ma place, t’y arriveras pas, puis je m’en fous. Maintenant que tu sais que je suis une menteuse, une conne, une salope, un mauvais ange, une mauvaise espionne, et j’en passe… Maintenant que je l’admets… Est-ce que tu veux encore de moi ? Parce que faut que tu saches que t’es qu’un gros connard. Je confirme. T’as la médaille d’or du mec le plus horrible en vingt phrases. Tu viens de me faire mal, à un point, t’imagines même pas. Mais je suis pas la seule à souffrir, et je le sais. Pas la peine de le nier. Pas la peine de le dire non plus. Je le sais.


Sa langue se déliait, elle tentait de rétablir la paix. Il l'écouta, attentif aux moindres de ses mots, au minimes gestes de son corps contre le sien. Ses bras trempés raffermirent leur prises, comme apeurés qu'il puisse à nouveau la repousser, sa douleur fut exprimée, la sienne évoquée. Il ne dit rien, ne voulait rien dire. Il n'y avait rien à dire. La tempête était passée, la mer s'était calmée. La houle reprenait paisiblement sa route, délaissant les vagues ayant retrouvé de leur tranquillité. Le feu s'était éteint, il ne les rongeait plus comme il les avait brûlés. C'était désormais son regard qui le trouait, qui l'accrochait. Elle lui balança quelques vérités, qui bien que blessantes apparaissaient dans toute leur vérité, il n'aurait pu le nier.


Est-ce que tu veux encore de moi ?


Quelques mots qui suffirent à le faire chavirer dans une réflexion sans nom. Qu'en était-il. Que voulait-il ? Que désirait-il ? Elle, à n'en pas douter. Mais était-il prêt à payer autant rien que pour la savourer ? Il hésitait. Une semaine qu'ils s'étaient rencontrés, tout avait déjà chaviré. La chaloupe inébranlable qu'était le démon avait déjà bien failli se renverser. Il ne voulait pas couler. Luttait déjà contre les flots pour y échapper. Devait-il continuer ? Se battre pour mieux s'échapper ? Ou quitte à se battre avait-il une chance de persévérer ? Dompter la mer déchaînée pour atteindre son jardin d'Eden ?


Alice parlait, sans se cacher. Elle mettait des mots sur ce qu'elle ressentait, n'avait pas peur de les avouer. Elle fit un énorme pas en avant, il eut envie d'en faire autant. Sa main droite vint s'entremêler dans sa chevelure si douce et chocolatée. Il apprécia le contact des mèches rassemblées, l'attira un peu plus à lui. Il inspira et expira de nombreuses fois, s'imprégnant du délicieux fumet qu'elle dégageait. Il ne la regardait déjà plus, la tête posée contre son cuir chevelu, mais déjà son cerveau repeignait ses traits. Il se força à les mémoriser, à se les imprimer. Il grava le son de sa voix, les frissons que son toucher lui procurait. Mais voilà, il fit son choix. Redressant légèrement son buste, il laissa ses yeux glisser jusqu'à ses lèvres. D'un geste tendre, il releva le menton tremblotant de sa nymphe des bois. Avec un sourire délicat, il l'embrassa, s'appliquant à la choyer. Avant que ses paroles ne viennent la heurter. Ses mains enlevèrent doucement celles d'Alice agrippées à son cou. Il les laissa retomber, la força à le lâcher, à rompre l'emprise qu'elle exerçait. Il mit fin à toute proximité, seuls leurs deux regards communiquaient. Finalement, il expliqua :


« Je sais que tu as mal. J'ai mal. On a mal. Es-tu maso' au point de vouloir insister ? Continuer à te blesser? Sentir ton cœur se déchirer à chaque fois que l'autre te tournera le dos, aussi minime le mouvement soit-il ? Es-tu prête à perdre ce pourquoi tu es ici ? Ta dignité autant que tes qualités ? Non tu ne l'es pas. Regarde toi. On dirait que tu as perdu tout ce à quoi tu tenais. Je suis néfaste pour toi. Tu es un monstre pour moi. L'un comme l'autre nous aurions tout à y perdre. Rien à gagner si ce n'est les difficultés. J'ai cru que je pourrais jouer sans me blesser. Mais voilà, mes muscles ont claqués, je me sens tout courbaturé. Je ne suis pas prêt à continuer à te courir après. Je ne suis pas assez bien entraîné, mon cœur me le fait déjà regretter. Alors oui, tu vas me prendre pour un abruti, pour un bien piètre démon. Mais j'en ai rien à foutre de ce que tu penses, de ce que les imbéciles qui peuvent nous observer en ont à cirer. Moi je sais ce que je dois penser. Et en l’occurrence je crois que c'est mieux si on ne se fréquente pas. Trace ta route comme je tracerai la mienne, je m'arrangerai pour ne plus en faire partie. Ne crois pas que c'est pour te protéger. Tu te tromperai. Je veux avant tout me préserver. Et je n'ai pas honte de l'avouer. Ici on ne peut compter sur personne, que sur soi-même. Alors ne compte plus sur moi. »


Le dernier mot prononcé, il fit volte-face et se mit à dévaler la pente qu'il avait des heures auparavant déjà grimpée. Il ne se retourna pas, ne changea pas d'avis. Se mordant la lèvre pour ne pas succomber, il s'en alla, droit et fier comme à son arrivée. Il ne voulait pas savoir comment elle allait le prendre, ne pas être conscient de la réaction que ses actes allaient entraîner. Ce n'était plus son problème désormais. Elle serait seule à même d'y remédier.




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MessageSujet: Re: Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] Take me high, above the sky [ft. Alec Hamilton] EmptyMer 28 Sep - 23:41

Alice Green Ft. Alec Hamilton





Take me high, above the sky




Et voilà comment se termine ton rendez-vous galant. Oh, ça déborde de guimauve, c’est clair. Sortez les mouchoirs. On y croirait presque à votre tableau du Roméo et de sa Juliette. Tu vas faire quoi maintenant ? Sans lui ? Ce type, tu le connais depuis une semaine environ, il te met dans cet état en seulement sept petits jours et toi, comme une débile, tu t’accroches. Et quand tu as une chance de t’échapper, quand enfin le chat se lasse de la petite souris, toi, tu insistes. Tu arrives à ravaler ta fierté. Tu es un extraterrestre Alice. Aucune fille ne fait ça, personne n’est assez bête pour agir comme tu le fais. Alec te brisera.

Il est sur la défensive, il se raidit, ne veut clairement pas de toi. Pourtant tu sens au contact de sa peau que son corps réagit. Alec ne peut pas nier ce qu’il ressent quand tu le touches, même infimes et minimes, tu arrives à percevoir ces minuscules réactions, qu’il ne peut contrôler, retenir ; les battements de son cœur, son petit balancement vers toi, sa chaleur, ses frissons, des indices semés un peu partout.

Alec ne dit rien, il semble réfléchir et tu attends patiemment que ses pensées tracent leur chemin. Puis, tu sens sa main venir s’entremêler dans tes cheveux. A son contact, tu fermes légèrement les yeux, te détendant un peu. Mais restant toujours sur tes gardes. Il t’attire un peu plus à lui, fendant les dernières parcelles de ton armure, et tu fonds contre lui comme épuisée. Il pose sa tête contre la tienne. Dans ses bras, tu pourrais mourir. En cet instant, tu ne sais plus quoi ressentir, c’est un fouillis invraisemblable, un amas de sensations indéchiffrables qui s’accumulent en toi. Tu pourrais t’endormir pour ne jamais plus avoir à te réveiller.

Enfin, il se redresse. Il n’a pas encore amorcé son mouvement que tu comprends à ses yeux obnubilés par tes lèvres qu’il va t’embrasser. Il attrape ton menton et lorsque sa bouche s’imprime sur la tienne, tu crois avoir gagné. Tu es persuadée qu’Alec vient de baisser la garde, qu’il va avouer t’aimer et que vous allez enfin pouvoir être ensemble sans vous faire souffrir. T’es mignonne, Alice.

Il enlève tes bras d'autour de son cou. Te décroche, t’éloigne de lui, te repousse presque. Il le fait avec une tendresse étrange. Il rompt tout contact entre vous. Seuls ses yeux, ces deux océans insondables et pourtant si transparents vous lient encore, arrimés à tes prunelles encore voilées par les larmes.

▬ Je sais que tu as mal. J'ai mal. On a mal. Es-tu maso' au point de vouloir insister ? Continuer à te blesser ? Sentir ton cœur se déchirer à chaque fois que l'autre te tournera le dos, aussi minime le mouvement soit-il ? Es-tu prête à perdre ce pourquoi tu es ici ? Ta dignité autant que tes qualités ? Non tu ne l'es pas. Regarde-toi. On dirait que tu as perdu tout ce à quoi tu tenais. Je suis néfaste pour toi. Tu es un monstre pour moi. L'un comme l'autre nous aurions tout à y perdre. Rien à gagner si ce n'est les difficultés. J'ai cru que je pourrais jouer sans me blesser. Mais voilà, mes muscles ont claqués, je me sens tout courbaturé. Je ne suis pas prêt à continuer à te courir après. Je ne suis pas assez bien entraîné, mon cœur me le fait déjà regretter. Alors oui, tu vas me prendre pour un abruti, pour un bien piètre démon. Mais j'en ai rien à foutre de ce que tu penses, de ce que les imbéciles qui peuvent nous observer en ont à cirer. Moi je sais ce que je dois penser. Et en l’occurrence je crois que c'est mieux si on ne se fréquente pas. Trace ta route comme je tracerai la mienne, je m'arrangerai pour ne plus en faire partie. Ne crois pas que c'est pour te protéger. Tu te tromperais. Je veux avant tout me préserver. Et je n'ai pas honte de l'avouer. Ici on ne peut compter sur personne, que sur soi-même. Alors ne compte plus sur moi.

Il vient à peine de terminer sa tirade qu’il s’en va. Tu ouvres la bouche, prête à répliquer, à crier et à courir après lui pour le retenir, te remettre dans des états impossibles et l’obliger à rester. Mais tu te ravises. Encore une fois, Alec a raison. Il n’y a rien de plus douloureux pour toi que de l’admettre mais dans toute cette histoire, il est le plus raisonnable des deux. Vous êtes toxiques l’un pour l’autre. Vous n’avez rien à faire ensemble. Votre relation ne vous apportera que des ennuis, des malheurs et des emportements dans le même genre que ce soir. Pourquoi vouloir à tout prix vous faire du mal, vous entretuer à coup de sentiments et de passion ?

Il est un démon. Tu es un ange. Et personne ne peut changer ça. Vous n’êtes pas fait pour vous aimer, c’est écrit, c’est la vie, c’est comme ça et puis c’est tout. Que voudrais-tu faire ? T’acharner contre le destin qui se joue de toi ? Un combat perdu d’avance. Il faut que tu abandonnes. Il faut que tu laisses Alec tomber, que tu l’oublies, même si c’est difficile et que tu as mal, ça sera toujours mieux que de continuer sur cette voie. Votre couple est voué à l’échec. Vous êtes naturellement faits pour vous haïr. Et toi, tu crois que tu pourrais l’aimer ? Pire, tu penses sincèrement que lui pourrait avoir des sentiments pour toi ? Alors que tu es une ange ? Si différente, si pure et si inaccessible. Tu dois redescendre sur Terre et comprendre que ce n’est pas possible. Qu’importe ce que tu as pu croire, Alec n’est pas fait pour toi. Il est parti, laisse-le s’en aller, tu ne dois plus recroiser sa route. Jamais plus tu ne lui adresseras la parole, d’accord ? Jamais. Tu ne dois plus le revoir. Il est nocif. Tu comprends ?

Non. Tu ne veux pas comprendre. Tu ne veux pas. Alec et toi, vous devez vous retrouver. Tu le sens dans ton cœur, c’est inscrit. Et même si vous n’êtes pas du même monde, même si vous devez souffrir, même s’il refuse de l’admettre : vous êtes liés. Le piège s’est déjà refermé sur vous, il est trop tard, l’amour a décoché sa flèche et vous vous videz de votre sang. Ce n'est qu’une question de temps. Il faut que tu sois patiente. Tout vient à point à qui sait attendre. Au plus profond de toi, une voix te murmure qu’Alec reviendra. Tu feins l’abandon pour faire plaisir à la Raison, mais le Désir bourdonne une dernière fois dans les coulisses, il sait qu’il va pouvoir aller faire une sieste avant votre prochaine altercation. Ton cœur bat la chamade alors que tes yeux regardent la silhouette de cet homme se confondre dans le paysage. Bientôt, il disparaît et tu restes seule dans le silence du Belvédère.

D’accord. J’abandonne. J’arrête. Je t’oublie. Va je ne te hais point.

Et voilà comment se termine ton rendez-vous galant. Tu vas faire quoi maintenant ? Sans lui ? T'accrocher. Alors que tu as une chance de t’échapper. Tu t’accroches. Alice, tu te briseras.

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