-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

[EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageSujet: [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn EmptyMar 20 Oct - 0:03



Lune Rousse



Il se passe dans l’ombre des événements qui échappent à votre contrôle. Saurez-vous tirer votre épingle du jeu et déjouer les manigances qui tournoient comme des vautours autour de vos têtes ?
Le Corbeau
Œil avisé
Le Corbeau
Œil avisé
Messages : 113
Âmes : 59
Date d'inscription : 11/10/2020
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn EmptyDim 22 Nov - 16:25

Lune Rousse
 
ft. Keithan S. Kahara



A travers la fenêtre de ton bureau percent les rayons écarlates de la Lune Rousse. Tes mains tiennent une plume que tu trempes régulièrement dans de l’encre noire, pour compléter des rapports, suivant avec assiduité ce rituel désormais quotidien. Tes yeux d’ambre sont légèrement plissés tandis que tes gestes sont précis et mesurés. De temps à autres, tu portes à tes lèvres ta calebasse, savourant l’amertume de ton maté infusé à point. L’atmosphère dans ton bureau est propice au travail, et déjà plus aucun domestique n’ose hanter les couloirs du palais. Parfait. Tu te sais avoir de longues heures devant toi, qui pourront être consacrées à la gestion de ton royaume ; tu ne voudrais sous aucun prétexte être interrompu. Observant une nouvelle fois l’astre lunaire dominant le ciel, un petit pincement se loge au sein de tes entrailles. Pour une raison que tu ignores, cette phase si particulière n’est pas sans incidence sur ta vie. Depuis tout petit, ce ciel nocturne comme nimbé de flammes est lié à un souvenir, un souvenir que tu hais autant que tu le chéris, si ton cœur de pierre est encore capable de s’attacher à une chose aussi futile. Tu te souviens, des fragments de ta mémoire qui défilent comme un parchemin devant tes yeux. Tes parents, le cercle, les ombres de la nuit, les corps, le sang, l’amertume. Et le silence.

Alors que tu saisis un nouveau rapport sur la pile à ta droite, tu ressens une présence se manifester non loin de ta porte. Une âme démoniaque familière, qui immédiatement réveille Kâa de sa torpeur. Agitant sa cascabelle, il glisse jusqu’au pied de la porte pour accueillir ton invité. À peine une seconde plus tard, l’on toque à la porte. Un frappé hésitant, presque apeuré, comme si face au précipice l’on réfléchissait à deux fois avant de sauter. Tu lèves les yeux de tes papiers et les braques en direction de la porte.


Entrez.



La porte s’ouvre avec une lenteur déconcertante, révélant le visage de ton messager. Tu es surpris de le voir ainsi te rendre visite en dehors de ses heures habituelles. Il est déjà passé ce matin, et deux heures auparavant avant la fin du service de tes employés, que fait-il alors sur le pas de la pièce ? Ses traits sont tirés, ses mains tremblent, et de la sueur perle sur son front. Ton aura serpentine renifle avec curiosité ce démon, et ses yeux s’écarquillent. En effet, son aura est agitée, dissipée, elle n’arrive pas à tenir en place autour de son corps. La présence du serpent, pourtant habituelle, la déstabilise ; elle l’évite avec ferveur. Maintenant que ton attention se porte sur lui, tu constates qu’il ne te regarde pas dans les yeux.


Que fais-tu là une heure aussi tardive ?  


Ta voix est calme, vide de reproches mais se veut inquisitrice. Face à la question, le messager se tend, et après une minute qui semble durer une éternité, pose enfin ses prunelles dans les tiennes. Il soutient mécaniquement ton regard, mais son esprit est ailleurs, comme s’il ne voulait pas que tu puisses lire dans ses pensées, compétence qui échappe à tes capacités. Il déglutit bruyamment, puis referme la porte derrière lui, vérifiant que personne n’est présent. Il s’approche d’un pas tremblant et alors qu’il est devant ton bureau, il se penche vers l’avant en tendant les mains vers toi.

- Monseigneur, j’ai une lettre pour vous, de la part du Taïpan.

Kâa relève la tête, et file s’enrouler le long de ton bras pour atteindre la missive, tandis que tu t’en empares. De la bave dégouline depuis ses crocs, luisant ses écailles, tant l’excitation est grande. Décrochant le sceau de la Griffe, tu extirpes un petit bout de papier replié en deux, écrit de la main du Haut-Général.

La lettre :
Votre Excellence,
Veuillez me pardonner de vous déranger ainsi dans votre travail, mais je suis dans l’obligation de m’en remettre à vous. La Horde Draconique requiert votre jugement dans les plus brefs délais, pour une affaire qui, je le crains, dépasse ma simple condition. Je n’ai d’autres choix que de convoquer l’État-major et d’attendre votre arrivée. Les autres unités sont déjà en route pour votre palais infernal, votre seconde, Mlle. Lormys, la Vipère, ayant préparé les lieux en attendant votre retour.

J’espère que cette lettre vous parviendra au plus vite. J’ai demandé à votre messager personnel, en qui je le sais, vous placez une confiance inéluctable, de mener à bien ma demande.

Mon roi, nous vous attendons dans la salle du Conseil.
Vive la Horde, vive le Dragon.


Tu reposes sans un bruit la missive sur ton bureau, puis croises les bras en t’adossant contre ton siège. Ce n’est pas dans les habitudes de tes Haut-Généraux de te convoquer au milieu de la nuit pour régler une affaire. La plupart du temps, ils s’en emparent pour la résoudre et te conter les dénouements dans le rapport du lendemain. Cependant, la situation semble différente, et les mots choisis par le Taïpan te laisse sur l’expectative. Réunir un conseil d’État-major est une décision qui ne se prend pas à la légère, surtout pas en des temps aussi sombres que ceux que tu connais. Tu soupires, avant de te lever brusquement de ta chaise. Tu éteins le feu crépitant dans la cheminée et t’approches du messager, qui recule vers la porte. Ensemble, vous sortez, et une fois dans le hall, le messager invoque un portail, te regarde une dernière fois, et disparaît à l’intérieur. Tu soupires, puis fais de même.


Tu poses désormais le pied en Enfers, et l’air chargé de poussière des Plaines Infernales te salue. Il fait nuit, frais mais pas froid. Ta capitale est endormie, personne n’ose traîner dehors à cette heure, si ce n’est une patrouille de soldats et quelques passants discrets. Ton aura retrouve son envergure naturelle, une fois dans son élément, elle s’étire et déploie ses ailes pour t’entourer. Kâa rampe auprès de toi, sa queue sillonnant le sable et marquant son passage. Sans un mot, tu rejoins ton palais principal, et pénètres en son enceinte. Le messager s’arrête, s’incline respectueusement, avant de repartir. Tu jurerais le voir accélérer le pas pour s’échapper au plus vite. Mais tu n’as pas le temps de t’attarder sur lui, car de puissantes auras se manifestent à une centaine de mètres. Traversant l’immense hall et gravissant les marches des escaliers menant à la salle du Conseil, tu sens de plus en plus l'agitation qui émane des auras plus haut. Tu les distingues tant elles te sont familières. Très vite, les flammes d’Hannathème, ta seconde, viennent à l’encontre de Kâa, qui agite sa cascabelle de joie. Il s’était écoulé beaucoup de temps depuis vos dernières retrouvailles. Suivent ensuite d’autres auras reptiliennes, qui une à une viennent saluer leur maître. Kâa gagne en envergure tandis que tu foules l’escalier et très vite, il n’est plus le simple serpent aux yeux d’or, mais il s’est mué en une véritable créature ailée, à la fois serpentine et draconique, qui marche contre toi. Sa langue bifide lèche la rambarde et les murs de ton palais, comme pour répandre son venin de Ténèbres à nouveau dans les lieux. Très vite, des centaines d’auras lui répondent de toutes les directions. Le palais est en éveil, il retient son souffle. Le Dragon est revenu et ce n’est pas un signe de bon augure.




Tu poses les deux mains sur la porte d’ébène et l’ouvres. Tu rejoins une salle au plafond élevé, avec de larges fenêtres qui donnent sur le ciel de nuit et où un lustre d’argent, noirci par le travail acharné d’un artisan, illumine la pièce d’une lueur diffuse. Le long des cercles de métal, un dragon enroule son corps et dans sa gueule grande ouverte sont alignées des bougies. Au centre de la pièce, une table s’étend sur plusieurs mètres, occupée principalement par des cartes, des pions ; et en son épicentre un candélabre écailleux projette des ombres sur le bois. De l’extérieur, les voix étaient vives, puissantes, mais depuis ton arrivée elles se sont tues. Tes Haut-Généraux et ta seconde t’observent, anxieux. Leurs auras sont repliées sous leur épiderme. Ils ont le souffle court, et le regard fuyant. Tu les jauges chacun, avant de t’avancer et de contourner la table pour rejoindre ta place habituelle.

Je vous écoute.  



Ta voix est caverneuse, intimidante. Elle est adaptée à la gravité de la situation qui se profile devant tes yeux. Tes conseillers se rapprochent eux aussi de la table et se disposent sur une ligne face à toi. Ils effectuent une révérence, sauf Hannathème, évidemment, et se repositionnent. Le plus à gauche se tient l’Alligator. De son gabarit impressionnant, il dépasse les autres de bien deux têtes. Son arme est posée à l’entrée, sur le râtelier prévu à cet effet. Ses mains sont croisées dans son dos tenu bien droit, et son visage est fermé. Sur sa droite se trouve le Mamba, plus petit, au regard éclairé par une lueur indescriptible, contrastant avec la malice qui d’habitude orne ses prunelles. Ses longs cheveux noirs cacheraient presque ses traits. Plus à droite n’est autre qu’Hannathème, préférant toujours se mettre au milieu. Ses bouclettes rousses glissent le long des plis de sa tunique de combat. Ses courbes semblent s’être raffermies, son visage s’est creusé et à son ceinturon pendent des dagues et des fioles vides. Son regard est étrange, il ne te crible pas d’éclairs comme est la coutume de ta seconde. Elle t’observe et ses yeux se perdent sur tes bras et ton buste avant de revenir vers ton visage. Elle esquisse un sourire à peine visible puis se ravise pour arborer une expression grave et tourner la tête. De l’autre côté, le corps frêle du Python se balance d’une jambe à l’autre. Ses bras sont plaqués contre ses flancs et sa tête est baissée. Enfin, mais pas des moindres, le Taïpan ferme la marche. Il croise ses bras contre son torse et te toise d’un regard respectueux mais alarmiste. Il s’avance d’un pas, gagnant au passage un coup d’œil mauvais de la part de ta rouquine, et prends la parole.

Votre Excellence, si nous avons décidé de réunir l’État-Major en ce jour, c’est pour vous faire part d’une information de la plus haute importance. Il se tait, puis continue. Ce matin, des Caméléons ont intercepté des messages en provenance de la Tarentule et à destination du Boucher. Ces messages faisaient état d’un convoi, soi-disant exceptionnel, qui devait rejoindre le plateau de Feu-sans-Fin. Nous n’avions aucune idée de ce que ce convoi pouvait contenir ou ni-même de son objectif, mais l’importance qu’il semblait revêtir nous a semblé suffisante pour essayer de l’intercepter.


Tu restes concentré sur ses dires, scrutant avec attention ses mouvements et analysant avec minutie le choix de ses mots. Par moment, tu perçois dans ta vision périphérique des mouvements et constates que les autres démons sont suspendus à ses lèvres. Tu retournes ton attention sur le Taïpan, qui malgré ses années d’expérience et son professionnalisme incontestable, peine à en venir au sujet principal. Le Python pose une main sur son épaule, et continue à sa place.

Nous avons mobilisé des membres de la Griffe et de l’Aile pour cette intervention. Comme convenu, nous les avons attendu sur les hauteurs, juste avant l’embouchure du Chagrin. Le convoi était composé d’une calèche, tirée par un cheval. Il était accompagné d’une dizaine de soldats, légèrement armés. Nous leurs sommes tombés dessus et en très peu de temps, nous avions la main mise. Nous avons tué une partie des soldats et fais prisonniers le reste.


Cinq soldats, pour être exact, complète Hannathème.



Les regards se tournent désormais vers elle. Sa voix tremblante n’a échappé à l’oreille de personne. Elle hausse les épaules vivement tapote du dos de la main le buste du Mamba, comme pour l’inciter à parler. Un échange silencieux, mais lourd de sens se réalise entre leurs regards, que tu suis avec attention. Jusqu’à ce qu’il reprenne la parole.

Quelque chose ne tournait pas rond avec ce convoi, énonce-t-il. Une petite garnison pour protéger un convoi de la si haute importance ne fait aucun sens. Si ce n’est par volonté de ne pas attirer l’attention. L’intérieur de la calèche contenait principalement des objets mais, nous n’avons pas pu en savoir plus. En effet, alors qu’ils perdaient l’assaut, l’un d’entre eux s’est munis d’une torche pour mettre le feu au véhicule, qui après quelque seconde a éclaté en milles morceaux en un bruit assourdissant, jetant à terre une partie des hommes et en blessant d’autres. Je soupçonne l’utilisation de poudre explosive, elle ressemble beaucoup à celle que nous développons de notre côté.



Une main posée sur son épaule l’interrompt immédiatement. L’Alligator, qui se faisait discret depuis le début de cette entrevue, se manifeste enfin, d’une voix grave dont la raucité témoigne de sa rareté d’utilisation.

Les cinq prisonniers ont été amenés aux prisons royales, au sous-sol. Nous pensions que vous voudriez les voir de vos propres yeux. Ils sont gardés par des soldats compétents, ils ne pourront pas s’échapper. De toute manière, l’interrogatoire qu’ils ont subi les a rendu dociles. Il se racle la gorge. Le véritable problème avec ce convoi, n’est pas tellement ce qu’il transportait, mais plutôt qui l’accompagnait. Les soldats que nous avons emprisonné n’échappent pas à cette règle, ils ne sont pas comme les autres démons que nous avons pu croiser.



Tu commences à t’impatienter, et ton agacement se répercute sur ton aura, qui remplit de plus en plus la grande salle du Conseil. Kâa a déployé ses ailes et sa queue encercle la table et tes conseillers. Ses griffes rayent la pierre au sol alors que sa langue caresse les auras des démons qui t’accompagnent, s’attardant particulièrement sur les braises brûlantes de ta seconde. Les visages se sont à nouveaux tournés vers Hannathème, qui déglutit avant de poser ses mains sur le bois et de planter son regard dans le tien.

Dragon, ces soldats que nous avons fais prisonniers, ils n’ont pas d’aura.



Le mystère peu à peu se dévoile. Ta rouquine guette avec appréhension ta réaction, qui ne vient pas, et comme alarmée, elle ne peut s’empêcher de continuer à déballer la vérité.

Ils prétendent...être des anges.


Tes yeux s’écarquillent et ton poing vient frapper la table avec ferveur, faisant sursauter tous les démons de la pièce. Leurs auras s’agitent, éclatent en milles morceaux comme du verre brisés et se répandent dans toutes les directions pour se cacher sous les meubles, les tapis, derrières les tableaux ou encore dans les coins de la pièce, espérant passer inaperçu. Kâa ouvre sa gueule, révélant une rangée de crocs acérés. De la fumée s’échappe de son museau. Tu te lèves d’un bond.


Amenez-moi aux prisonniers.  




Les cachots du Palais ne sont pas réputés pour leur ambiance, mais bien pour l’horreur qu’ils abritent. Il fait humide et l’air est lourd. La descente semble interminable, mais très rapidement tu rejoins une paire de cellules, devant lesquelles stationnent quatre gardes lourdement armés. A ton approche, ils te saluent respectueusement d’une révérence et s’éloignent pour te laisser approcher. Les cinq soldats sont séparés en deux cellules.


Laissez-moi seul, dis-tu d’une voix autoritaire.  



Les gardes se hâtent de quitter les lieux et tes généraux emboîtent leurs pas. Seule Hannathème reste à tes côtés, pensive. Tu t’approches des barreaux, et aperçois leurs corps, lacérés et en piteux état. Tu imagines sans trop de difficultés les souffrances qui ont été infligées à ces bêtes avant de les enfermer ici. S’il y a une chose en laquelle ta seconde excelle, c’est dans l’art d’arracher à des bouches closes des informations précieuses. Tu te concentres en fermant les yeux et projette Kâa dans leur direction. A son contact, les hommes s’agitent, poussent même des cris de surprise et de dégoût. Lorsque tu rappelles le serpent, ton verdict est définitif. Ce sont bien des êtres sans la moindre trace d’aura. Aussi surprenant cela puisse le paraître, pas une seule particule ne parsème leur corps. Tu ne sais pas trop si les traces de lumière que tu as ressenti sont nés de ton imagination ou si elles sont bien réelles, mais il ne reste pas de place au doute.

Moi aussi, j’ai eu du mal à croire, s’exprime Hannathème, je n’arrive toujours pas à réaliser ce que cela implique, ni même comment c’est possible. Je craignais que ce soit des humains, mais ce n’est pas le cas si jamais tu en doutes. Sortez vos ailes !



Sous ses ordres, les cinq prisonniers déploient leurs ailes. Les plumes blanches qui devaient rayonner autrefois sont teintées de rouge ou d’ocre, très certainement à cause du traitement qui a été réservé à leur encontre. Observant un instant ta rouquine, tu peux lire une pointe de fierté sur son visage.


C’est ce que je te disais, je parie que ce sont des putains anges. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils faisaient là, ni même de pourquoi ils n’ont pas d’aura, mais une chose est sûre : cela ne présage rien de bon. Qu’est ce que tu comptes faire, Dragon ?


Qu’est-ce que tu comptes faire Dragon ? La question est très pertinente. Tu laisses les idées envahir ton esprit, mais très rapidement tes sens de souverain sont en alerte. Si des anges circulent en liberté en Enfers, et qu’ils n’ont pas d’aura pour les trahir, alors ils peuvent se fondre dans la masse. Les soldats devant toi ne sont certainement qu’une part du pot-aux-roses. Que le mauvais présage d’une plus grande manigance qui dépasse les portes de la Géhenne. Ta mine s’assombrit.


Envoyons un message très clair au Paradis.  



Sur ces paroles, un sourire diabolique se dessine sur les lèvres de ta seconde. Extirpant ses armes de son ceinturon, elle jette vers toi un regard provocateur, avant de s’avancer vers les cellules, sous les implorations des prisonniers.
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn EmptyLun 18 Jan - 23:11

Vous êtes allongée sous pléthore de duvets, attendant vainement un sommeil qui jamais ne s’approchera pour vous contenter. A l’instar de ces parties de cache-cache du passé, vous jouez au chat et à la souris avec l’abstrait et votre psychisme galope à bride effrénée, fuyant cet état d’inconscience apparent.

Vos rideaux sont restés ce soir, grand ouverts. Les habitudes sont indémodables, mais une raison supplémentaire alourdit votre argumentaire. Ces vêpres sont marquées d’une volumineuse lune rousse. Placée derrière les nuages l’astre n’est en lui-même ni menaçant, ni oppressant. Mais la couleur qu’il arbore, est une parade de plus pour repousser Morphée loin de vos quartiers. La rougeur de ses cratères dégoulinent d’augures instables, faisant mûrir l’idée d’un joueur ayant fait tapis d’un air incertain, prêt à tout pour obtenir ses gains. Pourvoyeuse de bonnes nouvelles, commanditaire de drames insoupçonnés, vous êtes régulièrement tendue à l’approche de ce phénomène scientifique. Ces superstitions vous agacent au plus haut point, et vous réprimez l’enfant en vous qui manifeste ses angoisses par ce comportement. Ce manque d’indulgence à votre égard entretient la boucle fermée et ainsi se poursuit votre insomnie.

Un énième soupir ébranle vos lèvres à demi-figées et vous vous forcez à fermer les yeux. Non loin de vous, bien confortablement logée dans son panier, Nanouk émet un feulement étouffée.

◘  Oui, ma fille, j’arrête mon cirque.

Votre respiration se cale sur un rythme prédéfini. 4 secondes d’inspiration, 6 d’expiration. En parallèle de ces exercices de conscience guidée, votre aura émerge lentement émerge de son  berceau ouaté. S’étirant sur la descente de lit, elle  ondule lentement, en direction des portes et des fenêtres. Curieuse, maternelle, elle se veut prendre la mesure de l’état du Palais.

Il est appesanti, léthargique.

Vous vous promenez par ce biais, sillonnant les couloirs dénués d’âme qui vive. Mais le Palais ne dort toujours que d’un oeil. Au détour d’un porte, derrière un volet non calfeutré, s’agitent encore bon nombre d’énergies, infatigables. Rappelant à vous votre halo, vous vous repliez sur vous même pour puiser un peu de chaleur dans vos tripes. Parmi les vôtres, vous avez senti quelques âmes elles aussi tourmentées. Par la proximité démoniaque, pas les soucis de logistiques qui parfois s’incisent dans le quotidien, mettant à mal l’organisation d’un.e maniaque invétéré.e. Tant de problèmes divers et variés, à considérer, sur un même pied d’égalité. Vous réitérer alors votre sophrologie éphémère avant de vous projeter à toute allure. Cette fois votre aura ne glisse plus à même le sol, elle s’envole en milliers de petits papillons incandescents. Rose poudré, bleu perçant, ils s’éparpillent pour prendre la pleine possession de l’espace. Nul obstacle ne les freine, ils fusent, battant à tire d’ailes pour aller se glisser derrière l’ensemble des petits oreillers. Diffuser paix et sérénité.

Il vous arrive fréquemment de vous livrer à cette activité. Les échos de vos envois vous attestent de vos droits. En procédant de la sorte, vous n’êtes pas en infraction, en opposition avec le respect de l’intimité. Vous sentez bon nombre des vôtres qui réagissent à votre approche, déchargeant certaines ondes parasites qui les empêchait de se ressourcer. Le félin de votre être s’approche toujours à pas de loup de vos congénères. Ses coussinets glissent à même le sol dans un silence parfait pour aller câliner les membres de votre tribu. Derrière les contrats signés, ces longues journées de travail parsemées de courtoisie, se dissimulent bienveillance et intérêt. Vous aimez du plus profond de votre être chacune des âmes qu’il vous est donné de croiser. Bien sûr, votre mémoire ne se suffit pas en elle-même pour retenir tous les goûts, apprécier et cerner toutes les personnalités. Mais vous essayez, de ne laisser personne sur le côté. Vous estimez jusqu’à cette personne parfois contrariante, qui ne cesse de s’opposer. Son regard accusateur, son ton sec et tranchant. Ses remarques acides, et son haleine fétide. Chaque défaut est pour vous, une qualité déguisée.

Ainsi repliée, vous tournez votre tête vers l’astre rougeoyant. Ses rayons froids éclairent la blondeur de vos mèches, éparpillées sur votre oreiller. Vos yeux céruléens se perdent dans ses cratères, et vos méninges continuent à tourner. Plus lentement qu’en journée, plus ardemment également. Votre liste de chose à accomplir ne désemplit pas. Puisque vous ne dormez pas, vous vous remettez à anticiper. Ce conseil qui va arriver, dans précisément 7h33 placera sur un piédestal les relations commerciales entre la Capitale et les Terres Eloignées. Faire le tri sur les dernières révélations, considérer certaines accusations. Mais votre visite à la Tribu, dans 14h26 ne devra pas non plus mettre de côté ce rapport dont vous avez récemment pris connaissance.

Un bâillement vous coupe dans votre élan, et vous coulez un regard patient sur l’horloge mural. Son tic-tac vous renseigne sur l’heure matinale. 4h13. Le réveil ne devrait plus tarder à  résonner. Le chant des oiseaux que vous avez programmé résonne chaque matin à faible volume. Mais leur fraîcheur vous émerveille et vous motiver à chasser la fatigue d’un battement de cils. Vous chérissez le fait d’avoir pu vous allonger, au chaud et bien confortablement. Vous êtes reconnaissante de tant de luxe et vous pensez immédiatement aux âmes égarées, perdues dans le froid et le doute. Votre instinct maternel se meut peu à peu, mobilisant vos épaules pour vous tourner. Il n’est pas encore l’heure d’aller travailler, pas encore l’heure d’y penser.

Alors que vous vous tournez une dernière fois vers la Lune Rousse pour la maintenir en joue, un cri du coeur résonna dans l’enceinte Royale, vous faisant vous redresser. Assise droite dans votre lit, vous prenez une demi-seconde pour analyser. Puis, le coeur battant et les yeux plissés, vous sautez au bas de votre lit. Hâtivement, vous revêtez votre robe de chambre, glissez dans vos mocassins. Vos pas graciles se pressent et vous quittez vos appartements en courant, le front barré d’une ride soucieuse. Nanouk vous talonne de près, jusqu’à vous dépasser pour ouvrir la voix. Le hurlement provenait d’en bas, en direction des grilles de l’entrée. Vous dévalez à toute vitesse les marches de l’imposant escalier, laissant cheveux et tissu valdinguer sous la pression que vous déplacez tout autour. La puissance de l’appel est indéniable. Votre être en est touché. Chaque pas vous inflige une souffrance païenne que vous partagez. Vous l’acceptez avec bienveillance, éveillant les lanternes de votre résistance. eEponge indéchirable, vous invitez l’aura encore lointaine à vous approcher. Lentement, vascillante, elle scintille faiblement, faisant de son mieux pour ne pas tarder. Les bras de votre halo s’ouvrent et courent en sa direction pour la soulager. Lui conseillant de ne pas continuer à s’épuiser, vous hâtez le pas. Déjà, les portes s’ouvrent, mises en mouvement par d’autres âmes, plus vivaces que vous ne l’avez été. Des gardes alertés par la détresse d’un frère. Vous surgissez sur les marches extérieures, et ne prenez pas la mesure de la fraîcheur climatique. Vous êtes en revanche mordue de plein fouet par la silhouette cacochyme qui approche. Chaque pas paraît être plus ardu que le précédent, et les yeux hagards oscillent de droite à gauche, sans parvenir à se fixer sur les personnes présentes pour l’accueillir. Sur ses bras décharnés, se dessinent un carton étrange, dont les relents de pourriture incitent l’ensemble à se méfier. Les vôtres vous intiment de ne pas avancer, des fois que le colis soit piégé. Tous ont gardé en mémoire les événements tragiques du passé. D’une voix forte mais douce, vous demandez expressément :

◘ Remettez votre fardeau, mon frère. Et approchez...

A peine avez-vous formulé vos mots que les membres tremblants, se déchargent de l’ensemble. Il ne vous en faut pas plus, et vous courrez vers l’âme esseulée. Vos bras physiques succèdent à votre Aura, et vous l’empoignez avec force, tandis qu’il vous poignarde de sa douleur et de son deuil. Vous suffoquez sous la prise, et ployez sous le poids. Mais vous le tenez fermement, et dans une lithanie infinie, vous affirmez.

◘  C’est fini, c’est fini...

Votre main vient se perdre dans les cheveux poisseux de votre homme, tandis que vous attirez sa tête contre vous. Vous bombez fictivement le torse, troquant un bout de votre empathie contre une chape d’assurance. Votre voix est ferme conciliante.

◘Venez, installons nous là.

A même les graviers, vous vous asseyez, réceptionnant d’une main le lot de couvertures que les votre amènent précipitamment. L’homme est frigorifié, son âme gelée. Fissurée par un traumatisme récent, que vous ne parvenez à identifier. Au delà des plaies de son mental, vos doigts glissent contre sa peau, dénombrant un nombre incalculable de plaies. Ce constat n’éveille rien en vous. Vous ne lui laissez rien voir de vos pensées. Vous êtes là pour le rassurer, pas davantage l’inquiéter. Son souffle court vous monte aux oreilles, et vous percevez peu à peu des hoquets s’élever.

◘  Chuuuut..

Vos lèvres muettes se portent contre son vertex, et vous le laissez exprimer une partie de ce qu’il refoulait. Ses braves pas ont enfoui en lui des émotions qui ne peuvent rester ainsi comprimées. L’objectif le maintenait éveillé, désormais un vide tonitruant avait établi son nid. La torpeur était totale. Vous récupérez sous cette Lune Rousse qui vous nargue une coquille vide, saccagée. La vigueur de son désespoir se répercuta sur la dizaine d’autres anges présents. Solidaires, chacun épongea un fragment, partageant le tourment de celui qui retrouvait enfin son foyer.

Mais sangloter demande impunément une énergie qu’il faut trouver, et très vite, ses larmes se tarirent d’asthénie. Il n’avait plus la force de pleurer. Les fragrances d’un bol de soupe passèrent sous votre nez, et vous agissez en conséquence. Adressant un sourire laconique au commis, vous l’aidez à nourrir vaille que vaille votre homme. L’ensemble fut long, et chaotique. Les déglutitions étaient aussi interminables que difficiles, mais tous prirent le temps adéquat, pour ne pas brusquer l’organisme à bout de l’individu.

Se matérialisant à vos côtés, Amenadiel en profita pour vous souffler.

◘ Sir Hansel, appartenant au 5e corps des forces externes.

Vous acquiescez, intégrant l’information qui soulève immédiatement d’autres questions. Mais vous fermez aussitôt le tiroir de ces pensées. Vous devez rester pilier, pour Sir Hansel qui est là, piteusement entre vos bras. En l’absence de toute perspicacité, il était évident que le soldat avait souffert de nombreuses sévices. L’heure tardive vous retint de solliciter Dame Malleby. Vous la savez fort sollicitée ici à Damned Town, seule médecin. De la même voix ferme, vous pivotez la tête à 45° en la direction d’Amenadiel. Vos regards se croisent, communiquant dans la plus grande discrétion des quelques suppositions :

◘ Amenadiel, amenez nous de quoi le transporter. Greta, aménagez un lit d’appoint au niveau des cuisines. Nous allons momentanément l’y installer et lui permettre de se reposer. Exceptionnellement demain, le service ne sera pas irréprochable. Que tous laissent à Sir Hansel la possibilité de se retrouver. Nous verrons une fois ses plaies pansées, et son sommeil trouvé, où lui trouver une chambre adéquate.

Vous vouliez ajouter quelques précisions à l’attention de votre chef, mais vous remarquez qu’il a déjà filé. Vous taisant, vous ralentissez votre respiration, pour la séréniser. Avec une extrême douceur, vous vous mettez à fredonner Coccinelle Demoiselle, comptine que vous chantait régulièrement votre Reine pour vous apaiser, les nuits de grande turbulence. Vous cherchez à créer autour de Sir Hansel une bulle de réconfort. Replié sur lui-même, vous le sentez arrêter de frissonner. Sans même le vérifier, vous attestez de la faiblesse persistante de son pouls. Mais votre voix, munie d’une comptine aussi enfantine soit-elle, était parvenue à l’apaiser, lui permettant de trouver la porte du repos qu’il méritait. Enchaînant, vous le maintenez tel qu’il est, jusqu’à ce qu’Amenadiel ne revienne muni d’une civière, et d’une coquille. La soldate venue l’aider se porta du côté des pieds de Sir Hansel tandis qu’Amenadiel se préparait à s’emparer des épaules. Avec la plus infime délicatesse, ils s’emparèrent du corps assoupi, limitant les mouvements corporels de l’Ange. L’expertise médicale permettrait de revenir sur les éventuelles fractures vertébrales. En attendant, Sir Hansel serait considéré comme un polytraumatisé, nécessitant soins, repos et attentions. Lorsque votre petit vous quitte, vous sentez le froid venir reprendre ses droits. Vous redressant, vous vous emparez de sa main, et vous les accompagnez, non sans avoir demandé à ce que la boite anorganique soit réceptionnée.

◘ Déposez là dans mon bureau, s’il vous plaît. Je vous en remercie. Que personne n’y touche jusqu’à mon retour. Je retrouverais Arwen ainsi qu’Amenadiel une fois Sir Hansel installé.

D’un sourire franc, vous remerciez les vôtres d’avoir accouru avec tant de célérité. Vous laissez d’ailleurs votre halo venir les accoler pudiquement. La nuit fut plus courte pour plusieurs d’entre vous, et les plus chanceux qui auraient pu retourner ronfler ne vous donnent pas le sentiment d’être apaisé. Fini les papillons de sérénité. L’empathie avait parlé, et il fallait digérer ce plein d’émotions qui avait explosé. Chacun portait en lui l’un des débris. Des plaies psychiques qui s’en iraient avec le temps, laissant une cicatrice appelée souvenir.

Vos pas retentissent sur le carrelage des couloirs. Très vite, Sir Hansel est installé. Vous vous joignez alors sans tarder aux petites mains qui déjà s’affairent. Alors que Greta s’occupe de chauffer de l’eau, que son commis trouve du linge propre, vous vous munissez d’un ciseau. Malgré les lambeaux qui le couvrent, tous ses guenilles ne peuvent être enlevées sans un bon coup de cisaille au préalable. Rapidement, l’homme fut entièrement dévêtu et à la lumière des lampes à huiles, vous prenez la mesure de l’ampleur des dégâts. De profondes entailles sillonnent son grain de peau, parfois entravées de caillots noîratres, ou de corps étrangers. Aucune localisation ne fut épargnée. Tous ses ongles étaient cassés et poisseux, ses lèvres rougeoyantes tant il avait du se les mordre. Sans tarder, vos doigts se portèrent en distalité, à la recherche de son pouls radial. Quasiment imperceptible aux deux extrémités. Vous le reproduisez au niveau des malléoles internes, et vous secouez la tête tristement. Les entailles avaient été à l’origine d’un saignement plus qu’important. Votre soldat avait un besoin urgent de remplissage. Il ne pourrait à lui tout seul renflouer ses stocks. Un nouveau coup d’oeil vous informa qui était bientôt 5h45. Mlle Malleby serait bientôt décemment joignable. Le temps de réaliser les premiers soins et de le préparer, il recevrait en temps et en heure l’entiéreté des traitements. Soucieuse, vous vous emparez néanmoins à nouveau de sa paume, votre pousse caressant sa peau crevassée.

Que s’était-il donc passé ? Que faisaient des forces externes en dehors du Palais à Damned Town ?

Vous patientez jusqu’au dernier moment, puis finissez par monter, à pas lent. Un effroyable sentiment vous attendait au tournant, et vous repensez à cette lune rousse et les superstitions que vous évoquiez . La perspective d’un très mauvais tapis se renforçait petit à petit. Vos pieds finissent par retrouver la rugosité du plancher de votre bureau. Sous les ombres vascillantes des torches, s’animent les visages d’Arwen et d’Amenadiel, tous deux maintenus côté à côte, non loin du fameux carton. Saluant votre second, vous le rassurez quand ses yeux s’écarquillent à la vue du sang sur votre robe de chambre.

◘ Ce n’est pas moi la blessée, ne vous en faîtes pas mon cher Arwen. Et bonjour à vous par la même occasion.

Un sourire chaleureux traverse votre minois, et vous vous approchez jusqu’à poser les deux mains sur votre bureau. L’oppression thoracique se fait plus forte et une goutte de sueur perle sur votre front.

◘ Allons. Ne nous confondons pas en discours interminables. Venons en aux faits. Qu’est-ce que Sir Hansel transportait, au prix de sa propre vie ? Au vu de son état, je n’aurais pas donné cher de sa peau s’il avait du continuer sa route dans cet état là.

D’un air entendu avec vos deux confrères, vous tendez vos mains, tremblante, en la direction de l’étrange paquetage. Avec lenteur, retardant certainement le moment, vous dévoilez le fond de son contenu, aidée par votre second. Malgré sa proximité, ce fut plus fort que vous. Vos jambes cédèrent et vous vous effondrez à même le plancher, pliée en deux. Arwen et Amenadiel ne firent pas un geste en votre direction, épouvanté de l’horreur de la pièce qu’ils observaient. La température chuta d’une vingtaine de degrés, comprimant votre coeur de pics glacés. Votre esprit se voila de déni, refusant de croire à cette éventualité et pourtant.

Dragon s’était encore attaqué aux votres. IL était à la tête de ces méfaits.

Vous vous repliez sur votre être, alors que vous vous relevez. Portant un air attendri aux restes bafoués d’un de vos frères, vous détaillez son regard atterré, les muscles peauciers pétrifiés. La lame qui lui a broyé l’échine fut impitoyable. Vous émettez une prière muette à l’encontre du défunt, et relevez les yeux pour les planter tour à tour dans ceux de vos deux hommes. Pupilles plissées, vos jambes s’animent encore sous le joug de l’émotion, mais votre regard lui est stable. Si votre bas du corps relève du stress de la souris, votre névraxe lui a déjà enchaîné. Le félin en vous reprend déjà le dessus.

◘Tout est dit.

Vous enregistrez le regard belliqueux d’Arwen, celui soucieux mais résolu d’Amenadiel. Inutile de s’appesantir, vous demeurez sur la même longueur d’onde. Quel que soit le motif de cet échange, Sir Hansel et l’ange dont vous détaillez la tête détachée, ont croisé le chemin du lézard. Le même qui des années plus tôt, vous avait fait parvenir la tête d’Andromède, votre précepteur. Ce jour avait été l’un des plus terrible de votre vie, et la cicatrice dont nous parlions un peu plus tôt, ne s’était jamais totalement refermée. Aujourd’hui, les points de sutures avaient en partie sauté, remettant à vif une chair déjà bien ravivée. Le même scénario se produisait à nouveau. Pour avoir marché sur son territoire, l’un de vos protégés avait perdu la vie. Le second revenait dans un piteux état, et ne devant son salut qu’à la nécessité de ramener à bon port le colis morbide que l’expéditeur avait voulu faire parvenir. Mission réussie, mon cher Dragon. Vos cellules internes et particulièrement votre bouche ressentent l’incroyable tentation que de laisser s’envoler leur haine. Laisser tout exploser pour envoyer ces mots bien futiles, en comparaison de l’hostilité qu’ils véhiculent. Que cette ordure aille pourrir en Enfers.

Vous serrez les dents mais anticipez, froide, sans vous livrer aux injures que vous pensez:

◘ N’évinçons pas le reste des possibilités, mais je pense que le message nous est à tous très clair. Il nous reste à déterminer ce que ces deux Anges faisaient en Enfers. Etaient-ils seuls ? Pourquoi se trouvaient-ils là ? Et pourquoi Dragon a t-il voulu nous avertir ? La dernière fois que ce crime a été commis, j’avais ordonné la destruction de son Palais. Cet animal n’avait ni plus ni moins qu’exprimé son manque d’humanité, s’octroyant le loisir de manier  à sa guise l’indomptable pouvoir de mort.

Dans vos yeux déterminés, s’alluma une étincelle de discernement.

◘ Tant que nous n’en savons pas plus, nous devons rester les seuls au courant du contenu de ce colis. Il nous manque des informations que d’autres possèdent forcément. D’après les documents que vous m’avez apporté, Amenadiel, Sir Hansel n’était pas de ceux à déserter ou à s’insurger. S’il était présent aux Enfers, nous devons découvrir qui l’a envoyé. Car nous sommes bien clairs, ni vous, ni moi ne l’avions mandaté pour se rendre là bas ?

Vos yeux inquisiteurs passèrent du visage concentré d’Amenadiel, à celui assombri d’Arwen. Avec solennité, Arwen, il prit la parole.

◘Depuis la mort d’Andromedes et de son escouade, nous surveillons chacun des nôtres qui est envoyé au sein des Plaines Infernales. Récemment, rien ne justifiait une descente aux Enfers. J’ignore pourquoi ces deux Anges ont été trouvés là.

Amenadiel renchérit aussitôt.

◘ Il en est de même de mon côté. Je n’ai eu aucune remontée de forces externes mobilisées pour rejoindre les Enfers. Ce qui m’étonne également, c’est que Sir Hansel n’est pas l’un de nos pires soldats. Bien au contraire, il s’agit d’un homme émérite, reconnu par bon nombre de ses paires et estimés de beaucoup. Pourquoi l’avoir envoyé lui, si ce n’est pour s’assurer qu’une mission était bien accomplie ?

◘ J’ose espérer que le Conseil nous le dira Amenadiel. Retournez vous coucher si jamais vous le pouvez. Nous parlerons de l’arrivée d’Hansel toute à l’heure, à la première heure. Que toutes les Bayith soient présentes en salle de Conseil. Je vais de ce pas alerter la Tribu de ces faits troublants. Je les lance sur l’enquête. Nous cuisinerons en parallèle nos politiques. Inutile de s’échiner sur un même front.

Vous resserez les pans de votre robe de chambre, et rappelez d’une voix douce et lasse.

◘ Pas un mot de cette entrevue.

Sur un air entendu, vous vous dispersez. Alors qu’Amenadiel quitte les lieux, vous refermez les pans du colis, et avec Arwen, vous emprunter votre passage pour rejoindre la Meute en toute précautions.

Le compte à rebours venait de débuter. Bientôt les réponses pleuvraient, mais jamais le sang qui avait coulé ne pourrait être épongé. Le mal venait de faire crever l’abcès engloutissant d’uniques lumières.

Il ne pouvait pas continuer. Il fallait l’arrêter.
» by Sherlock (www.)


Haelyn Sohane
Mila
Haelyn Sohane
Mila
Messages : 102
Âmes : 112
Date d'inscription : 27/07/2019
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn EmptyMer 27 Jan - 21:11

Lune Rousse
 
ft. Keithan S. Kahara

Le silence règne en maître incontesté au sein de la salle d’État-Major. Tes conseillers viennent de quitter la pièce, éreintés, à l’issu de cet ultime débriefing après ton retour des cellules. Dans l’air pèse toujours une tension lourde et palpable, laissant une sensation inconfortable planer et se déposer pour alourdir tes épaules. En moins de quelques heures, ces nouvelles révélations chamboulent ton monde intérieur et tu dois dès à présent revoir nombre de tes plans. Si des anges peuvent fouler les terres des démons sans être aperçus, alors de nouveaux dangers et de nouveaux obstacles rôdent dans les ténèbres des plaines. Il te faut prendre des décisions et envisager de nouvelles mesures de sécurité, pour protéger ton territoire et tes sujets. C’est une nouvelle responsabilité qui s’ajoute aux tonnes qui incombent déjà à ton statut. Raturant une énième fois ton brouillon à l’aide de ta plume d’or, c’est d’un soupir agacé que tu froisses le papier et le jettes dans la poubelle, rejoignant ses compagnons cadavériques. Tu tournes la tête vers les grandes fenêtres qui ornent le mur postérieur de la salle. La Lune Rousse te nargue de ses rayons. La soirée est définitivement loin d’être terminée. Alors que tu t’apprêtes à reporter ton attention sur ton travail, tu croises dans ton mouvement de nuque le regard d’Hannathème. Il est perçant, et tu ne parviens pas complètement à le déchiffrer. Il transmet en filigrane des messages que ton cœur de glace ne décode pas, oscillant sur une fréquence bien différente depuis des années. Il semble perdu ou pensif peut-être, en tout cas, il est partiellement absent. Surprise, elle détourne les yeux et feigne de se concentrer sur un tableau, comme si jamais auparavant elle ne l’avait observée. Tu décides de l’ignorer, trempant la pointe de ta plume dans l’encrier et te remettant à l’écriture.

Au bout d’une heure, tu as enfin terminé. Signant ta missive, tu la ranges dans une enveloppe que tu scelles par la suite. Tu cales ton dos endolori contre le dossier de ton siège et tes yeux retombent naturellement sur ta seconde. Elle est assise en face de toi, directement sur la table d’opération. Ses pieds pendent dans le vide. Elle porte toujours sa tenue de complaisance, dans laquelle tu la sais à l’aise. Le cuir galbe ses formes, exalte ses courbes et contraste avec ses cheveux ardents qui retombent plus bas que dans tes souvenirs. Sentant sur elle ton jugement, elle se retourne. Elle ne cherche plus à fuir ton regard, au contraire, elle est suspendue à tes lèvres. Elle attend, avec impatience, elle trépigne, en témoigne ses jambes battant le rythme et ses doigts pianotant silencieusement sur le bois. Tu ne dis mot. Son regard s’intensifie, tu découvre de la sueur perler à son frond, ses dents mordiller ses lèvres abîmées et sa langue repousser ses joues. Tu soupires.

Qu’est ce que tu as, Hannathème ?


Ta seconde est prise de court, elle sursaute en entendant ta voix grave résonner à travers la pièce. Ses cils papillonnent de nervosité et pendant un long instant elle semble hésiter à s’exprimer.

Tu as terminé. Tu vas repartir n’est-ce pas ?


Sa voix est mesurée, trop mesurée. Les non-dits grouillent dans l’atmosphère et l’air déjà chargé de pesanteur ne s’allège pas. Ce n’est pourtant qu’une simple question, mais tu comprends très vite où elle peut vous mener. Tu ne bouges pas, continuant de la scruter de tes yeux ambre. Ses joues sont creusées, ses yeux sont rougis par la fatigue. Ses cheveux d’ordinaire parfaitement ajustés laissent transparaître des épis et des mèches rebelles que tu jurerais par moment blanches comme la neige. Tu ne réponds pas, indiquant avec précision le sens de ta réponse.

Tu recules ton siège et te relève. Ta silhouette dessine un spectre sur le sol, qui s’étend jusqu’à l’entrée. Hannathème suit ton mouvement d’un œil attentif, mais reste immobile. Cependant, son aura s’échauffe, ses flammes encerclant le bureau dans un cocon qui se veut chaleureux et accueillant. Kâa s’éveille d’un long sommeil, dépliant son corps longiligne entourant tes jambes et agitant sa cascabelle pour s’étirer. Sa langue bifide siffle deux fois, puis elle vient lécher le petit cercle de feu. Le serpent glisse, suivant le mouvement des flammes et s’amusant à pourchasser des étincelles. Tu fais un pas sur le côté, puis contourne le bureau. Tu t’apprêtes à dépasser le cercle quand une main empoigne la tienne.

Tu pourrais rester cette nuit.


La suggestion est simple, prononcée d’une voix claire et maîtrisée, si ce n’est au travers d’elle l’expression aussi infime soit-elle d’un désespoir impuissant. Ses yeux sont fiers mais suppliants. Ce n’est pas une bête suggestion, c’est une demande, ou même plus, une supplication maquillée. La trajectoire de tes prunelles glisse le long du coup de ta seconde, rebondit sur sa poitrine et dévale la pente de son ventre jusqu’au sol. Puis il s’axe sur son visage.

Je pourrais.


Un frisson parcourt le corps d’Hannathème et ses paupières se ferment une seconde. Son souffle s’accélère, son sang pulse en elle de façon incontrôlée. Kâa s’est arrêté et il rampe jusqu’à elle, posant sa tête sur ses cuisses et patientant le moment où une main daignera caresser ses écailles réverbérant les lueurs des flammes. Une déglutition retentit, les poings de la démone se serrent et dans ses yeux brillent un éclat familier, prophétique.

S’il te plaît, reste avec moi, pour une nuit. Juste une nuit.


Désormais, c’est ton corps qui réagit sans ton contrôle. Une sensation chaude se manifeste dans ton ventre puis un frisson secoue tes membres. Tu considères la porte qui te sépare du couloir pendant de longues minutes, puis la table d’opération n’arborant plus que la lettre scellée et les pions rangés. Après sept mois passé en ermite dans ton palais à Damned Town ou dans ton bureau secret au temple, il est vrai que tu n’as presque jamais passé un moment seul avec ta seconde. Tu soupires. Ta main remonte le long du bras de la rouquine, qui retient son souffle et vient se loger au creux de son cou. Il n’en faut plus pour déchaîner les passions.


Au lendemain matin, tu pars avant l’Aurore, laissant Hannathème, nue, assoupie dans des draps de soie. Sa respiration est calme, un fin sourire décore ses lèvres. Sans te retourner, tu quittes les Enfers, les bras chargés de dossiers et l’esprit empreint d’une étrange impression que cette nuit n’était que le début de quelque chose de plus grand.
:copyright:️ 2981 12289 0

____________________________________________________________

Dragon reigns over the city


Boîte à rubans:
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Keithan S. Kahara
Dragon Souverain
Messages : 913
Âmes : 252
Date d'inscription : 10/05/2015
Age : 25

Localisation : Palais des démons
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn EmptyDim 16 Mai - 16:28




Désormais habillée, coiffée, vous faîtes face au reste de la Meute. Tous les membres sont présents. Certains étaient en poste au moment de l’énonce du rassemblement. Rien d’étonnant à cela puisque la Meute ne dort jamais, animée par le roulement des postes. Par jour, il existe trois rotations, ce qui signifie que deux équipes ont dû émerger afin de rejoindre le Pont. Certains visages paraissent mal encaisser la fatigue mais malgré tout, tous sont là, l’œil vif et brillant. Les éclats de voix percutent vos tympans, le brouhaha alentours est assourdissant et pour l’instant, vous ne faîtes rien pour le tarir. A votre droite, se tient Arwen, fier et droit, aussi tendu que vous l’êtes. Votre pied bat la mesure contre le sol, votre genou vibre sous cette énergie qui vous traverse. Vous transpirez l’appréhension. La Peur vous tient au ventre. La Rage vous murmure de fielleuses idées. Mais pire, la Rancune fait pulser le sang dans vos artères. Le carton est sagement posé devant vous.

Vous avez débarqué, votre second et vous, à 6h20 dans l’office. Cela fait dix minutes à peine que la nouvelle est tombée, et vos collègues ont besoin de temps pour accuser le coup. Alors, vous prenez votre mal en patience. Vos pensées sont elles-mêmes ankylosées par une couche d’inquiétude. Votre esprit est encore déboussolé lorsque vous vous levez. Lentement, sans un mot, vous apposez vos paumes sur le rebord de la large table ovale. Tous se taisent, et portent vers vous leurs regards translucides. Vous évitez de trop vous attarder pour ne pas vous gorgez de leurs émotions. En quelques mots concis, vous résumez.

◘ A 4h15 ce matin est arrivé Sir Hansel, appartenant à la 5e force des troupes extérieures. A bout de force, transit d’effroi, brisé. Avec lui, ce carton que vous voyez présentement, contient les restes massacrés de l’un des nôtres. Nous ignorons tout des faits à l’heure actuelle et c’est pourquoi nous sommes tous réunis si tôt ce matin.

Nous soupçonnons très fortement une altercation entre nos forces extérieures, et la Horde Draconique. Je ne vous apprends rien si je vous rappelle que nous avons déjà eu par le passé affaire à ce genre de livraison macabre. Le mode opératoire correspond au Lézard. Toutefois, je tiens à insister sur le fait que toutes les pistes soient à explorer.

Sir Hansel se repose à présent et nous ignorons le moment où il sera le plus opportun de l’interroger. Je compte sur votre savoir-faire pour récolter auprès de lui toute information qui puisse nous être utile.


Vous laissez quelques secondes aux vôtres pour s’accorder tacitement. Une fois les deux anges en charge de cette mission désignée, vous reprenez.

◘ Si la piste du Lézard s’avère fructueuse, nous n’avons pas une minute à perdre. Nous devons décoder ce message. Est-ce une déclaration de guerre ? Est-ce une représailles ? Si oui, pourquoi ? Tant de questions générales qu’il serait infructueux de vouloir résoudre maintenant. Nous allons devoir avancer pas à pas.

Premièrement, que tous les rapports quant aux missions actuelles des forces extérieures soient épluchés. Inspectez en particulier toutes celles concernant la 5e force et intéressez vous de très près à l’emploi du temps et à la vie de Sir Hansel. Interrogez ses proches quant à ses déplacements récents, dénichez le moindre comportement inhabituel. Nous devons savoir pour qui il agissait, ou en cas d’échec, pour quoi il le faisait.

Secondairement – enfin simultanément - que la tête, le carton, les plaies et les vêtements de Sir Hansel soient scrupuleusement analysés. Il nous faut conserver une trace minutieuse de nos relevés. Je doute que l’ensemble ne soit exploitable pour l’instant mais les rapports seront essentiels pour la suite de notre enquête. »


Vous vous rasseyez, sentant votre second prêt à prendre la suite. Croisant les jambes, vous vous enfoncez dans le dossier de votre siège et lui laissez le loisir de reprendre:

× Il est primordial d’établir plus généralement la liste scrupuleuse des nôtres actuellement en mission en dehors du Paradis. Sur Terre, ici à Damned Town, et surtout aux Enfers, nous devons avoir une vue d’ensemble des mouvements de nos troupes. Si une escouade s’est faîte attaquée, il est à parier que d’autres peuvent être en danger.

Nous allons devoir être sur plusieurs fronts. Sûrement bien plus qu’il n’est raisonnable de l’être. Nous comptons sur le professionnalisme et la discrétion de la Meute. Nous nous retrouverons matin et soir pour assister aux transmissions concernant les avancées. La modification éventuelle des roulements de poste est à votre bon vouloir. Nous devons avancer vite, certes, mais nous devons avancer bien. Ne négligez pas votre repos, l’efficacité doit primer sur la rapidité. Merci à tous.


Se rasseyant, il appose une main apaisante sur la votre qui pianote frénétiquement. Votre regard est droit, porté sur le mur face à vous. Vous stoppez vos mouvements répétitifs, calmez vos doigts effervescents. Vous expirez lentement, puis tournez un regard vers lui. La Meute était lancée. Mais la plus pénible restait à venir. Vos deux regards se croisent. Le sien contient mal l’adrénaline qui l’anime et le votre paraît éteint. Vous redoutez ce conseil à venir et savez d’avance que vous aurez du mal à calmer les Bayith. Quant à discuter et progresser…. Vous retenez un soupir, vous accrochant au sourire de votre second. Alors lentement, vous pivotez votre paume pour lui enserrer la main. Quoi qu’il arrive, vous êtes ensemble, et sa présence à vos côtés est une plus-value professionnelle et sentimentale non négligeable.

Le conseil étant dans une heure, vous étouffez discrètement un petit bâillement avant de vous lever. Le carton a été emporté depuis un petit moment, mais vous demeurez mitigée concernant la démarche à suivre. Au vu des lacunes informatives dont votre juridiction souffre, vous ne pouvez ouvertement vous mettre en lien avec la famille du défunt. Le vent de panique qui pourrait potentiellement se lever serait ingérable. Et si les Bayith apprenaient indirectement que vous leur avez caché l’existence d’un élément aussi important, les conseils à venir passeraient de supportable à infernaux. Vous ne voyez donc qu’une solution : attendre avant d’informer la famille. Mais cette solution aussi raisonnée vous paraît monstrueuse. Vous chassez ces relents de culpabilité et avancez vers l’un des bureaux encore disponibles. Vous vous emparez de l’un des lourds manuscrits, l’ouvrez, et à l’instar de tous, vous commencez à fouiller. Quelle était la répartition de la 5e forces externes ? Où était qui ? Quand ? La tâche prendra plusieurs heures, sûrement quelques jours.  Et il serait bien futile de penser que votre aide, alors que vous avez un conseil à animer, puisse permettre une incroyable avancée. Non. Vous vous renseignez dans l’optique précise de trouver un peu d’informations, de quoi parer les questions intrusives, les défiances dont vos conseillers vont vous affabuler.

Un instant, vous songez à toute l’efficience que le matériel humain pourrait représenter. Vous vous rappelez avoir observé, émerveillée, les innombrables ordinateurs dont ils connaissent le secret de fabrication. Un système informatisé serait on ne peut plus utile dans de telles situations. Centraliser pour mieux retrouver. Malheureusement... Impossible de vous fournir pareille technologie. Faute de mieux, il faudra interroger les manuscrits, programmer les emplois du temps pour tous aller les chercher dans les archives, les éplucher, enregistrer, puis tout ranger. De temps à autre, une voix s’élève parmi la foule concentrée, pour extraire une information éminente. Un point clé, un élément permettant de consolider ou d’infirmer une part de l’hypothèse. Ce soir déjà, faute d’avoir connaissance de l’entièreté du scénario, les réponses commenceront à tomber. En attendant, tous se lancent à corps perdu dans cette tâche ardue. Croisant les jambes, vous vous emparez d’un parchemin, d’une plume, puis entamez la rédaction de votre discours. Vous ne lésinez pas sur les ratures, encore moins sur les bavures. Vous devez mesurer chaque mot, vendre à votre conseil un équilibre parfait entre transparence et dissimulation de vérité. Vous ne pouvez pas tout révéler, mais vous ne pouvez pas tout cacher.

Démons, vous nous placez encore une fois dans un sacré bourbier.

» by Sherlock (www.)


Haelyn Sohane
Mila
Haelyn Sohane
Mila
Messages : 102
Âmes : 112
Date d'inscription : 27/07/2019
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn [EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn Empty

Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
[EVENT] Lune Rousse - Dragon / Haelyn
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [EVENT] Lune Rousse | L'incendie
» [EVENT] Lune Rousse - Alec Hamilton
» [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Maximilien
» [EVENT] Lune Rousse - Alice Green
» [EVENT] Lune Rousse | Le rêve - Logan

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Damned Town :: Avant toute chose :: Histoire :: Histoire-
Sauter vers: