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La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette)

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MessageSujet: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyMar 11 Déc - 4:15



 


La médium prise en défaut (avec Ismaël H. Sylwette)


Tout était sombre aussi bien autour de moi que ma propre tête, je pouvais sentir à la froideur ambiance qu'il faisait nuit, une nuit glaciale même à en juger par la température du mur contre lequel je m'appuyait difficilement. Et malgré cela, malgré ce caveau qui me servait de chambre, j'étais en sueur, de grosses gouttes perlaient sur mon front, comme prise d'une fièvre incontrôlable, je me sentais si vivante et pourtant si fébrile. J'avais l'impression de brûler tel un phœnix et de me consumer à vitesse grand V, étais je simplement encore vivante? Je n'arrivais pas à me faire de certitude, la réalité? Le rêve ou bien le cauchemar? Tout tournait dans ma tête si vite, si fort, était ce bien moi? Est ce que j'étais aux manettes ou bien encore à vivre à travers quelqu'un autre tel un parasites. Mon premier réflexes fut de saisir ma canne à côté de mon lit et de dégainer, sans l'ombre d'un hésitation je barrais le haut de mon bras d'un estafilade, la douleur et la sensation du sang chaud qui s'écoulait sur mon coude calmait doucement la tempêtes qui sévissait dans ma tête, j'étais bien Casey Williams, j'avais 20 ans, et je n'étais pas dans la tête d'un autre. Lentement,  mon souffle redevint régulier, la réalité me revenait enfin, le froid me donnait la chair de poule et je sentais mes poils se dresser sur les épaules et sur mes bras, seul le sang tranchait avec la température ambiante. Mais j'étais incapable de réagir, ce cours apaisement ne me permis que de me rappeler ce rêves, celui qui m'a mis dans cet état, les larmes vinrent remplacer la sueur sur mon visage. Ce n'était pas un simple rêve je ne sais ni pourquoi ni comment mais ce qui venait de se produire était une réalité et cela signifie que j'étais en danger, sans que je sache comment ni pourquoi mais pour ce don. On voulait ma mort. Ce qui furent des larmes de peurs devinrent des larmes de rages.

MAIS JE L'AI JAMAIS VOULU CETTE SALOPERIE DE VISION, je voulais juste mourir...je voulais juste arrêter de souffrir...

Une nouvelle fois tout me revint en tête, Valérian, sa mort, la torture, le mépris, la solitude, la seule chose qui me maintenait en vie c'est de savoir que ma mort rendrait tout ceci vide de sens, cette espèce de redevance et de rancune que je portais en moi était la seule barrière qui protégeait ma gorge d'une corde. Et cela m'insupportait, je ne vivais même plus pour moi mais pour un sentiment de culpabilité, la seule que je faisais c'était montrer au gens à quels point ils sont stupide pour les pousser dans la bonne direction comme des enfants perdus. Je pouvais sentir mon propre reflet me juger. Pourquoi j'avais mis ce miroir juste en face de moi déjà? Cela n'avait aucune importance, je pouvais le sentir me narguer et se moquer sans même le voir. Parce qu'il se croyait mieux? Parce qu'il pouvait être ce qu'il voulait dans un monde déformé? Je ne voulais pas la réponse, je ne voulais pas l'écouter, ni elle, ni personne, je ne voulais plus entendre personne, dans ma tête, dans la vie, partout. Je ne voulais plus sentir et ressentir, le sang qui s'écoulait et tachait mon lit, le froid sur ma peau, le sifflement dans mes oreilles, la douleur qui empoignait mon cœur et mes tripes. Et pour seule récompense de ses moqueries, je raffermissais ma prise sur ma lame encore souillée de mon hémoglobine et la projeta dans la plaque de verre et d'argent en face de moi, le bruit du verre qui se brise empli la pièce et m'assourdit au point d'en être douloureux mais comme celle qui suintait de mon bras je choisis de l'ignorer, mes oreilles se calmèrent rapidement mais mon bras se rappela à mon bon souvenir par un vif picotement qui tressauta au fond de ma plaie. Ceci m'arrachait un rictus douloureux, quelle idiote je pouvais être,  c'est encore emplie de colère que je me dirigeais douloureusement vers la salle de bain ou je me saisissais de la trousse de secours et en sortait une bouteille d'alcool et des bandages ainsi que du coton, hors de question d'aller chez le médecin pour si peu, après on va me poser des question et j'ai horreur de ça, tout ceci ne regarde que moi et moi seule. A l'aide d'une pince je trempais le coton dans le désinfectant et je tamponnais délicatement la plaie, ce geste machinal devenu si banal pour moi, cela en disait long...

Comment j'ai pu tomber aussi bas, regarde toi tu es pitoyable. Enfin regarde...Comme si je le pouvais...

Je finissais de nettoyer la plaie et je la bandais doucement pour ne pas la rouvrir. Un instinct de survie se battant encore faiblement ou simple réflexe de Pavlov, je n'en avais aucune idée et encore une fois la réponse m'importait peu. Je me passais un coup d'eau sur le visage afin de m'éclaircir les idée et je fus frappée la la fatigue qui s'emparait de moi, la nuit n'avait été en rien reposante et la perte du sang ne m'aidait en rien. C'est en m'appuyant contre les murs, toujours aussi froids, que je parvins à regagner ma chambre et mon lit et malgré un bras tailladé, je ne tardai point à retrouver le sommeil, épuisée par ce qui venait de se passer. C'est une nouvelle fois que je sombrais dans les méandres ténébreuses de mon esprit retors.

Lorsque mes yeux se rouvrirent, le jour était maintenant levé, mes bandages étaient souillés, mais yeux étaient gonflés. Je dormais mais je n'étais en rien reposée, les événements de la nuit, encore particulièrement frais dans mon esprits, continuaient de me tourmenter. Je me levais difficilement, enfilais des pantoufles et me traînait jusqu'à la sale de bain en traînant des pieds, ce qui m'arracha un long et fastidieux bâillement. Je redésinfectais ma plaie et je changeais mon cataplasme. Je me dirigeais vers la cuisine ou je fis bouillir de l'eau et je préparais une infusion de saule blanc, pour aider et soulager la blessure en priant pour que cela suffise, je n'avais pas envie d'aller chez le médecin mais j'allais peut être bien y être obligée. J'étais déjà sur les nerfs rien que d'y penser et ma fatigue ne m'aider en rien à prendre du recul. Avec mon infusion je prenais une pomme et quelques sablés au blé complet histoire de manger un truc équilibré avant de m'habiller, Un soutien gorge noir et une culotte rouge firent amplement l'affaire ainsi qu'un simple jean bleu marine, un peu large, que je fixais à l'aide d'une ceinture et d'un t-shirt noir, lui aussi assez ample. Je terminais en brossant négligemment mes cheveux de façon à ce qu'ils en partent pas trop dans tout les sens, je mettais mes lunettes et j'étais prêtes. La première chose à faire était de nettoyer le bordel de cette nuit, je saisissais un balais dans un placard et je commençait à rassembler les morceau de miroir dans un bac puis une fois le sol bien propre je laissais le bac à côté du miroir brisé, jugeant de ce que j'allais en faire plus tard. Venait ensuite le lit, souillé de sang et de larmes, je pris les draps, la couette et la housse, de même que les oreillers et leurs housses et je mettais tout dans une machine que je faisais tourner. Je refaisais ensuite le lit, ressortant des oreillers et une couette de l'armoire et remettant tout en ordre. L'appartement était enfin en ordre et maintenant que je n'avais plus rien pour m'occuper les mains et l'esprit, mes pensées se remirent en ébullition, et un constat simple et sans équivoque s'imposait à moi, j'avais besoin de calme et de sérénité pour remettre mes pensées en ordre. Et pour cela je ne connaissais rien de mieux qu'une petite séance de méditation au fond de la foret. Ainsi je saisissais ma canne, que j'avais bien entendu nettoyé et rengainée et je pris une veste dans mon armoire,une simple veste en cuir noir, je rajustais mes lunettes en faisant le tour de la question dans ma tête "Avais-je oublié quelques chose?" et lorsque la réponse fut un non sûr et sans équivoque, je sortais de mon appartement et je le fermais à clef derrière moi.

J'avais eu de la chance d'avoir cet appartement à un prix aussi modeste, il suffisait à subvenir à mes besoins, je pouvais lire les fils du destins à ma guise, que ce soit le canevas déjà assemblé du passé, les méandres emmêlées du présent ou la volatilité incertaine du futur. Personne ne se doutait d'ou je pouvais me trouver, j'avais juste mon emploi au bar de temps à autres histoire d'arrondir les fins de mois. Je faisais ma vie sans que personne ne s'en soucie et cela me convenait au mieux. Ni les anges, ni les démons ne cherchaient à m'embrigader dans leurs conflit primitif et vide de sens autre que "C'est nous les gentils et c'est eux les méchants!" et je n'allais pas m'en plaindre. Ici j'étais blanchie, ici, Casey Williams était un nom dans la foule, je n'étais pas la démone qui avait tuée ses parents, je n'étais pas le monstre qui s'était enfui, je ne suis personne et c'est tout ce qui m'importait. La première chose qui me frappa lorsque je mis le pied dehors, c'est la douceur, le temps était estival, normal pour un mois de juillet, j'étais prête à parier que ma veste allait même être de trop mais j'étais trop paresseuse de remonter pour la reposer. Je me mis en route vers la forêt d'un pas décidé et assez rapide. De un parce que je n'avais pas envie de croiser grand monde, et de deux pour me réchauffer. Il devait être aux alentours de 8h-9h si je ne me trompais pas, mais je savais que l'horloge allait me corriger bien assez tôt. Le chemin jusqu'au bois se déroula sans encombre, je n'avais rencontré personne et c'est avec soulagement.
Dans le bois il n'y avait pas âme qui vive sinon les animaux qui eux étaient simples, ici je pouvais isoler mon esprit et échapper aux parasites que sont les pensées d'autrui, c'était le seul endroit où je pouvais ouvrir mon esprit à son maximum et simplement laisser mes pensées défiler, dans un sens il n'y a que dans cet endroit que j'étais "moi" puisque je n'étais pas influencé par les esprits des tout ces êtres insignifiant avec leurs problèmes tout aussi insignifiant. Car malgré mon travail, je n'aimais toujours pas et je pense n'aimerai jamais la compagnie des gens, bien qu'elle me soit nécessaire ce qui m'insupportait au plus haut point, un ramassis d'hypocrite égoïste et cruels et pourtant je ne pouvais m'en passer tels une droguée qui réclame sa piqûre encore et encore alors que ça la détruit. Finalement il était bien possible que je me détruise moi même avant même que l'on essaie de le faire. Consciente de la tournure que prenais mes divagations et où elles allaient me mener, je les chassai de mon esprit et je rentrais dans l'orée de la foret bien déterminée à m'enfoncer au plus profond de celle ci.

La forêt était accueillante, un peu humide, un peu plus au frais que la chaleur qui étreint d'une douce caresse les rues du centre-ville. La forêt grouillait de vie, les arbres devaient êtres verdoyants et les animaux s’épanouissaient au sein du bois. Je respirais à plein poumons et j'abaissais entièrement les barrières d'habitude solidement dressée dans mon esprit, j'étais libérée de mes chaînes. Je profitais de cet instant qui sembla une éternité, je me sentais légère et soulagée, comme si je respirais de l'air frais après être restée enfermée pendant des mois. Mes pensées défilaient et vagabondait sans limite, ma conscience s'étirait naturellement sans contrôle, ni obstacle, simplement libre. Un sentiment auquel je n'étais plus habituée mais qui me délivrai d'un fardeau que je porte trop la plupart du temps pour ne pas devenir folle. Et c'est à ce moment que celle ci se heurta à quelque chose ou quelqu'un, je n'avais jamais ressenti un malaise aussi fort, au contact de cet être, je n'étais même pas sûre qui soit humain ou divin ou autre. Mais le simple contact avec cet être, Ismaël, avec ses pensées, j'en avais des haut-le-cœur, ma tête se mettait à tourner, ma fatigue n'arrangeait rien au problème, de plus je pouvais sentir mon énergie descendre plus vite que je ne l'aurai cru, je perdais ma concentration et bientôt j'allais perdre conscience à ce rythme. Mais lorsque j'ai voulu rompre le contact, cela me fut impossible, car aussi désagréable pouvait être son esprit, je n'arrivais pas à décrocher, c'était malgré tout agréable, enivrant, j'en voulais encore plus, je n'arrivais plus à m'en passer, je me demandais même comment je ne pouvais pas connaitre cela avant. Je remontais la vie du jeune homme mais je ne pus pas remonter bien loin dans son esprit, j'était trop fatiguée pour cela, je n'avais pas assez d’énergie. Au moment ou je tournais de l’œil, j'arrivais à lire un dernier mot dans l'esprit, de ce que je savais maintenant être un jeune humain, Eliakim. Et je sombrais lentement dans l’inconscience, partagée entre la curiosité, la peur, et la colère.


©️ codage by Serfy




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Invité, je tire les ficelles de tout les pantins des cette ville, sauras-tu échapper à mes fils?

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyMar 25 Déc - 22:04

La médium prise en défautWe feel cold, but we don’t mind it, because we will not come to harm. And if we wrapped up against the cold, we wouldn’t feel other things, like the bright tingle of the stars, or the music of the Aurora, or best of all the silky feeling of moonlight on our skin. It’s worth being cold for that.
2h00. Perché sur le balcon de son appartement, les prunelles pralinées du petit homme sondent le ciel nocturne à la recherche d'étoiles. Il est tard, ou du moins tôt. Il n'arrive pas trop à dormir cette nuit. Ismaël ne sait pas vraiment si sa rencontre de la semaine dernière avec la doctoresse, ou si la glaceur surprenante de cette nuit d'été s'infiltrant dans sa demeure, est responsable de cette insomnie. Il est debout, enroulé de sa hauteur dans le plaid. Une tasse de chocolat bouillant à la main, le jeune australien laisse ses pensées divaguer. Son esprit brumeux se mêle à la grandeur de la voûte céleste pour ne former qu'une entité fantaisiste aux milles couleurs.

Retournant dans la cuisine, le petit homme dépose sa tasse dans l'évier, puis attrape une chaise en bois pour la déposer à l'extérieur. Il s'assoit, et dissimule ses pieds nus sous la couverture. S'emmêlant au sein de son cocon de velours, jambes croisées en tailleur, ses paupières se closent. Il est au calme, l'air frais du dehors le revigore. Il va passer la nuit là. Il risque de tomber malade, mais si c'est le seul moyen de gagner quelques heures de sommeil, alors le jeu en vaut la chandelle. Déjà sa tête vacille, et le jeune homme plonge dans l'onirisme.

8h30. Une caresse chaleureuse contre sa joue réveille le petit homme. Le jour se lève, et les rayons du soleil matinal par delà l'horizon lui chatouillent les paupières. Il s'étire, baillant aux corneilles. Son dos est courbaturé d'avoir dormi recroquevillé. Massant sa nuque endolorie, des frissons poussent le jeune homme à rentrer dans le salon. Encore sous le joug du sable de Morphée, il s'étale sur le canapé, somnolant une petite heure. Enfin, Ismaël se lève, laissant glisser le long de son corps son plaid. Il file en direction de la salle d'eau, et passe sa main dans ses cheveux. Il n'est pas trop décoiffé, un coup de peigne suffit à remettre en ordre sa chevelure d'aurore.

Destination sa chambre, pour trouver de quoi s'habiller. Son armoire ne regorge pas de trésors, le choix n'en est que plus aisé. Se décidant pour un haut blanc bien trop grand pour lui, il l'enfile et se munit d'un pantalon. Il pense à en ajuster la hauteur à l'aide de bretelles qu'il laisse volontairement apparentes par-dessus sa tenue. Les fines lanières de faux cuir noir collent à son corps, écrasant le tissu ample au plus près de sa minceur. En s'apprêtant à sortir, le petit homme se refuse à mettre des chaussures, le temps le permet encore, il serait dommage de ne pas en profiter.

Ouvrant la porte, la luminosité extérieure étire ses pupilles. Il prend une grande inspiration et descend les escaliers d'un pas léger. Des petits picotements éparses jaillissent de sa semelle de chair au contact du sable, puis des graviers, et enfin du marbre. Il fait bon sentir le sol sous ses pieds. Ismaël emprunte la voie marchande pour retourner sur la place centrale. Il y retrouve l'imposante mairie, découverte la semaine passée. Le jeune australien se surprend à ne pas déceler le temps défiler. C'est comme si le monde s'était arrêté. Il croise sur son chemin des passants, rares, mais présents, profitant comme lui de la douceur estivale du mois de juillet.

Ismaël navigue sans véritable cap, lorsque les paroles de la doctoresse ressurgissent. L'image de la forêt se dessine dans son esprit, et le petit homme s'engage dans une artère secondaire. Il se souvient des indications données, et de la voie à emprunter. Profiter une matinée de la douceur de la nature ne serait pas de refus. Il ressent un besoin vital de faire une pause, de se ressourcer. Au moins, perdu au milieu des arbres et des oiseaux, peut-être son encéphale cessera de carburer à plein régime. Marchant toujours d'une allure tranquille, le jeune australien se retient d'explorer toutes les ruelles. Il se promet de revenir se perdre dans ce dédale de marbre, un autre jour.

9h42. Arrivé à l'orée de la forêt, Ismaël s'immobilise. Devant lui s'étend une végétation luxuriante, d'un vert de jade resplendissant. Admiratif, il prend un instant pour détailler la rupture presque invisible entre le monde de la ville, la cité marchande et politique, et l'extérieur appartenant à Dame Nature. C'est comme si aucune frontière ne séparait les deux. Le petit homme se demande, qui des deux était là le premier, avant de trancher : la nature reprend toujours ses droits, et c'est elle la première qui s'installa. Posant un pied après l'autre, il pénètre l'enceinte verdoyante en toute discrétion, comme s'il ne voulait point déranger cet univers à part. Il avance sur la pointe des pieds, attentif au moindre bruit de la faune, au moindre mouvement de feuillage. Réceptif, le jeune homme se laisse imprégner par la sérénité environnante. Il se sent bien.

Sa route croise celle d'une biche, dissimulée derrière une un buisson. Ses yeux de jais l'épie, à la fois craintifs et curieux. Ismaël, aurait rêvé la photographier, mais sans appareil il reste sans bouger, les yeux plantés dans les siens, comme pour lire à travers eux. Que penses-tu petite biche ? Un craquement de branche détourne l'attention des deux protagonistes, et l'animal fuyard détale au loin. Le jeune homme passe une main dans ses cheveux, et frotte ses paupières. Est-il vraiment éveillé, ou serait-ce les méfaits de la fièvre agissant déjà sur ses sens ?

Reprenant la route, il s'enfonce vers la clairière. La lumière filtre à travers les arborescences, et la chaleur semble se dissiper. Ismaël frissonne, et décide de resserrer ses bretelles pour empêcher l'air froid de s'infiltrer entre les plis de ses vêtements. Une atmosphère tamisée baigne cet écosystème unique. Le petit homme respire à bout de souffle, comme si le moindre son pouvait perturber l'harmonie régnant en maître. Son regard est subitement attiré par le sol. Il s'approche, découvrant un par-terre de fleurs d'or et de broussaille, comme un jardin de roi au milieu de nulle part. Il se penche, et ses doigts fins caressent les pétales soleil de la flore. En relevant la tête, il aperçoit une forme sombre, à même la terre, au milieu de ce champ de fleur. Il se meut, presque accroupi et contemple le corps d'une femme, allongée.

Le rouge de ses lunettes, et le noir de sa veste, contrastent en toutes mesures avec le jaune du par-terre de fleurs. Il s'imagine au sein d'un conte de fée, à retrouver au milieu de la forêt profonde une femme endormie. N'osant la toucher, le petit homme regarde avec prudence la présence d'éventuelles blessures, mais ne trouve rien d'alarmant, hormis quelques hématomes sur les bras et une coupure peu profonde. Sur son avant-bras, un cataplasme recouvre ce qui semble être une entaille. Est-elle blessée ? Non, son souffle est régulier, en témoigne son ventre s'élevant à un rythme périodique. Ismaël se relève, et reste indécis. Que peut-il faire ? Dans son esprit se matérialisent de nombreuses interrogations et hypothèses, fugaces comme l'est l'imagination des jeunes adultes.

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« Si le papillon s'est brûlé à la lumière, la lumière a connu les ailes du papillon et les a aimées. »

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyMar 12 Mar - 23:53




 


 

La médium prise en défaut



Je suis plongée dans mes propres enfers, enfermée dans mon esprit omniscient, obligée à regarder la seule chose que je me refuse d'observer, ma vie. Je revis la torture, la douleur, et la mort, qui m'ont suivies depuis ma naissance, jusqu'à faire de moi cet être brisé que je suis. N'existant qu'à travers son propre nihilisme, enchaînée à la réalité pas un pouvoir non désiré. Si j'étais éveillée je serai surement fondue en larmes. Mais à la place je suis une brindille condamnée à supporter la marée ardente qui me submerge en espérant y survivre. Tu parles d'un don, la seule chose que ça ne m'ai jamais apporté c'est la capacité à blesser ou aider ceux qui n'en valent pas la peine. J'ai hérité du pouvoir de condamner ou sauver un monde qui m'a toujours rejeté et duquel je veux simplement m'évader. Et pourtant me voilà prisonnière, de mon propre esprit et de mes propres instincts. Comment pourrai-je fuir ces responsabilités qui se sont posées sur mes épaules alors que je voulais mourir, encore aujourd'hui c'est pourtant mon seul souhait... Pourquoi je continue à avancer alors que je n'ai aucune raison de continuer que cette pulsion de vie macabre comme si je n'étais pas maître de moi et de ma volonté. Est-ce une forme de destin qui me pousse comme une poupée désincarnée avec laquelle on joue sans conséquence ni préoccupation, ou suis-je simplement un ultime baroud d'honneur d'une enfant qui croit encore au compte de fée? Ma tête brûle prise dans les méandres du temps, bloqué sur une boucle ou je revis mon enfance jusqu'à ma cécité, pourquoi ce moment? Pourquoi dois-je revivre ces moments horribles que je veux enterrer depuis des années, que je veux oublier et bannir de ma mémoire. Qu'y a-t-il de si important dans ce passage de ma vie pour que ma propre psyché me trahisse ainsi? Pourquoi veut elle me condamner à revivre cette horreur qui me sert de vie? Je me suis pourtant faites une raison, je ne suis pas faite pour la vie, et encore moins être heureuse. Alors pourquoi cela fait-il si mal. Je ne veux plus souffrir, et c'est pourtant la seule chose qui m'anime encore. Pourquoi est ce que je veux tant découvrir ce qui m'est arrivé, ça ne changera plus rien maintenant. Et qu'est ce que je ferai après, rien du tout sinon m’apitoyer sur mon propre sort attendant patiemment une mort qui ne viendra jamais. Alors je provoque, alors je pousse les gens dans leurs retranchements, espérant que l'un d'eux aie le courage d'achever cet animal blessé qui ne cherche que le repos. Pourquoi je persiste? Pourquoi je veux tant aider une société de laquelle je suis bannie et ne veux en faire partie? J'en ai assez d'éponger et d'essuyer les erreurs d'imbéciles incapables de se poser plus de  secondes pour réfléchir à leurs situation.

Dans ce mélange toxique de colère, de douleur et de désespoir, je remarque une scène, un peu courte et bien cachée dans le fond de ma tête. L'ai-je occultée? Ou simplement oubliée. Je ne sais pas, je me revois simplement avec Valérian dans notre cachette ou l'on se retrouvais pour échapper à mes parents. Je suis encore une adolescente, j'étais hideuse, sale, mal coiffée, je ressemble à une enfant, et cela n'a pas vraiment changée...Petite, aucunes formes, l'opposé d'une quelconque idée de beau. Psychologiquement j'étais brisée, j’enchaînais les clients, forcée par mes parents, je n'avais ni personnalité, ni volonté, si ce n'était celle d'en finir mais par peur de condamner mes parents et mes frères et sœurs, je continuais. Rongée par la culpabilité et le malheur. Je n'étais qu'une coquille vide alors qu'est ce qu'a pu voir Valérian que je n'arrive toujours pas à voir en moi. La scène se déroulait devant moi, comme si je l'observais dans ma boule de cristal. Il avait pris mes mains, les serrant dans les siennes, un geste qui m'avait toujours rassurée.

Tu sais Casey, le Paradis est empli de défauts, mais il m'a appris une choses que vous les démons refusez d'admettre. Vous jouez les électrons libres, emplis de liberté, et c'est bien mais vous voyez l'amitié et la co-opération comme une faiblesse, chez vous il n'y a que dominants et dominés, alors qu'en vous entraidant, vous seriez tous plus efficace. Il n'y a jamais rien de mal à demander un peu d'aide lorsqu'on en a besoin. J'espère qu'un jour tu le comprendras, tu n'as pas à supporter ton fardeau toute seule. Je suis là, et je serai toujours là, et tu rencontreras d'autres personnes qui t'aideront aussi, et ça ne veut pas dire que tu dépend d'eux, ça ne veut pas dire que tu es faibles. A vouloir tout prendre sur toi, un jour tu te détruiras.

Que de belle paroles pour quelqu'un qui est mort à cause de ma propre stupidité, si j'avais eu plus de jugeote, il serai toujours en vie.

Pour moi le constat est simple, quiconque se rapproche de moi sera inéluctablement condamné à souffrir et je ne saurai me le pardonner, il en est donc hors de question. C'est aussi simple que cela, alors pourquoi les mots de Valérian résonnaient autant en moi? Certes j'aurai voulu aussi simplement profiter de la vie comme il le disait, trouver des gens me faire des amis et profiter. Comme si c'était possible, mes pouvoirs et mon passé les pousseraient justes à me trahir un jour pour le profit après une offre alléchante d'un des souverains ou même par jalousie. Je n'ai aucun moyen de me protéger d'une lame dans le dos alors je préfère garder tout le monde devant moi, bien en vue si je puis dire. Je suis certes plus en sécurité, mais je n'en suis pas plus heureuse. Je sens lentement ce souhait refoulé par la petite fille au fond de moi; remonter, je veux juste être heureuse. Pourquoi le monde m'en empêche? Pourquoi les petites étincelles de bonheur s'étouffent jusqu'à s'éteindre à mon contact. Suis-je véritablement condamnée par une sorte de fatalité à laquelle je ne peux rien...Reprend-toi sombre abrutie, tu sais mieux que personne que le futur n'est jamais écrit, jamais fixé. Il est dans une constante évolution qui ne s'arrête qu'au moment où il devient présent alors pourquoi suis je si résignée? Je revois alors la stupidité des gens, et leur incapacité à reflechir pour ne laisser se guider que par leurs instincts et leurs émotions, et si? C'était moi qui me trompais, que de se laisser parfois porter par nos émotion plutôt que nier en bloc était la solution. Alors certes cela veux dire que je dois me découvrir et m'exposer, mais à me sur protéger je ne fais qu'étouffer et mourir en silence, et même si j'y suis résignée par fatalité...je ne veux pas mourir, je veux vivre et regarder la vie droit dans les yeux et si je tombe à genou, savoir qu'il peut y avoir des gens autour de moi pour m'aider. Une chimère qui semble si attirantes, et pourtant si irréalisable, je ne suis pas à l'aise avec les gens, trop directe, trop franche, la seule chose que je sais faire c'est les déstabiliser pour les forcer à se bouger, je ne sais ni aimer ni le montrer. Je tourne en rend entre ce que je désire et la réalité, me demandant si je peux plier à la réalité à ma simple volonté  ou si je suis condamnée à subir les conséquences de l'idiotie de mes propres envies.

Et c'est précisément ce sentiment de confusion et d'impuissance qui me mettait hors de moi. Je ne suis pas une simple démone ou une simple mortelle qui se demande où est sa place. Je suis Casey Williams, je suis capable de voir le passé, le présent et l'avenir sans distinction. Je n'ai pas été doté d'un tel pouvoir pour que je reste à larmoyer. J'ai reçu ce pouvoir pour une raison et c'est sur cette raison que je devais me concentrer. Pas d'éternelles chimères qui ne feront que me jouer des tours. Je suis au dessus de tout les cafard qui rampent dans cette ville, pourquoi est ce que j'ai tant besoin d'eux alors qu'aucun n'auraient de scrupules pour me vendre à la moindre bouchée de pains. Je passe ma vie à me battre et à avoir peur pour des crétins qui ne pensent qu'à prendre leurs part du gâteaux. Ce sont tous de sombres égoïste dans lesquels aucune foi n'est permise, sinon celle de se prendre une lame entre les côtes dès qu'on aura le dos tourné. Les anges sont trop occupés à vouloir avoir raison pour voir ce qui compte vraiment pendant que les démons passent leurs temps à semer mort et souffrance pour leurs propres désirs sans réfléchir aux conséquences de leurs actes. Les deux ne s'inquiétant pas des laissés pour comptes. Je...

Je reviens peu à peu à moi, le sol était froid et mouillé. Ma blessure me lance, je me rappelle lentement comment j'en suis arrivé là. Ismael...puis la sensation bizarre et enfin l'épuisement. Je suis donc au milieu d'une forêt privée de mon pouvoir, avec une blessure mal traitée et avec la plus grosse migraine que j'avais jamais eu. Génial! C'est la première fois que je forçais autant sur ma vision, mais la vitesse à laquelle mon énergie avait été sapée était anormale. J'en suis persuadée. Comme un parallèle avec le réveil ce matin, je me relève doucement, pataude. Je devais vraiment faire pitié, heureusement que personne ne voyait. Je me tiens la tête qui me lance encore violemment. Une fois en position assise, je tente de trouver mon équilibre avant d'essayer de me mettre sur mes deux jambes. Il faut que je rentre chez moi, je suis trop faible. N'importe quel opportuniste voulant bien se faire voir pouvait me cueillir comme une fleur et brandir ma tête comme un trophée et il est hors de question que cela arrive. Après être arrivé tant bien que mal à un équilibre précaire, je tente de mettre un pied devant l'autre. Sans succès, après j'avance d'un pas que mon équilibre me fait à nouveau défaut, mon genou se dérobe sous mon poids et je tombe lourdement à terre, à nouveau sur ma blessure. Ne manquant pas de m'arracher un cri de douleur.

Aah!!

Ma blessures s'est rouverte, je peux sentir le liquide tiède couler le long de mon bras. Et la douleur n'a pas manqué de faire couler sur mes joues des larmes. J'étais épuisée, blessée, et je ne savais pas quoi faire. Si j'attendais de me remettre ma blessure pouvait s'infecter, dans le pire des cas je pouvais me vider de mon sang. Dans tout les cas j'allais mourir ici, seule et oublié de tous, perdu au fond d'une flaque de boue. Si j'avais de la chance quelqu'un allait venir m'aider...Même si dans un endroit aussi reculé dans la forêt ça tiendrai du miracle plus que de la chance. Et j'ai jamais eu beaucoup de chance dans la vie. L'ultime preuve d'un malheur insatiable, un feu noir inextinguible qui m'aura consumé jusqu'au bout... Pourquoi suis-je né? Si j'étais condamnée à vivre malheureuse... Je me retourne sur le dos, m'arrachant quelques élancement dans le bras mais pour ce que j'avais à perdre...J'allais mourir et la seule chose que je trouvais dans ma tête c'était des réflexions dépressive digne d'une lycéenne en manque d'attention. Je commençais à être prise d'un rire nerveux, je me passe ma main sur le visage, je me couvre les yeux, comme pour dissiper la fatigue. C'est seulement à partir de là que je me rend compte que j'ai perdu mes lunettes.

Je suis sur le point de mourir et la seule chose que je trouve à faire c'est m’apitoyer sur mon sort. Bravo, Casey, Bravo...

C'est à ce moment que je me rend compte que je ne suis pas seule, pourtant je ne l'avais ni perçu, ni entendu. Était-ce mon état de faiblesse ou bien s'était il intentionnellement fait discret? Dans tout les cas, c'est la peur et la panique qui prirent de dessus. D'instinct je cherchais à taton ma canne pour essayer de me défendre, en vain, elle était introuvable. Les larmes redoublèrent, la panique commence alors à me prendre la gorge et les sens, mes oreilles bourdonnent et mon ventre se nouent, ma respiration s'emballe, je veux fuir mais impossible mes jambes ne répondent plus et mes pensées se bousculent. Je suis résignée à mourir mais la simple pensée que cela soit par la main d'un autre me plonge dans la stupeur, je suis paralysée, j'ai chaud, je respire difficilement, mon cœur pourrai s'enfuir de ma poitrine tellement il bat fort et vite. Mes sens sont brouillés je suis incapable de me repérer, j'ai juste envie de me rouler en boule en espérant que tout soit un mauvais rêve mais je suis incapable de bouger. C'est la voix pleine de peur et de sanglot que j'arrive à peine à articuler.

Qui est là? Qu'est ce que tu veux? Laisse moi tranquille...

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptySam 30 Mar - 22:37

La médium prise en défautWe feel cold, but we don’t mind it, because we will not come to harm. And if we wrapped up against the cold, we wouldn’t feel other things, like the bright tingle of the stars, or the music of the Aurora, or best of all the silky feeling of moonlight on our skin. It’s worth being cold for that.
10h21 Le petit homme observe, transi de soulagement, l’éveil de la masse immobile au devant de lui. Il la fixe du regard depuis quelques minutes déjà, espérant de toutes ses forces la surprendre tressaillir, comme encore animée d’un souffle vital. Ouf ! Elle est en vie. Les manches du polo du jeune homme la remercient.

Le corps se relève, mais ne semble pas remarquer sa présence. C’est pourquoi le jeune australien reste silencieusement attentif, gardant ses distances. Ses prunelles chocolatées détaillent les traits du visage de la femme se redressant. Une expression dure et fatiguée brouille les lignes de sa peau pâle. Ses yeux sont d’une rougeur étonnante, comme si des lentilles de contact colorées recouvraient ses iris dilatés. Des mèches noires d’une obscurité particulière se glissent le long de son front et de ses joues. La couleur paraît si sombre, si peu naturelle. En omettant ses cicatrices, Ismaël pense avec certitude que la jeune femme doit être ravissante.

Des larmes roulent contre son épiderme, traçant des sillages et creusant un peu plus les muscles de son visage. Un épuisement non mesurable se dégage de son portrait mêlant tristesse et dépit. Sans paraître déplacé, le jeune homme se demande s’il n’a déjà vu tel désespoir s’afficher. Son cœur se serre devant sa souffrance. Sans pouvoir l’expliquer, il se sent si désolé. Il ne connaît rien de son passé ou d’elle-même, mais voir une telle douleur ainsi exprimée le fige. Personne ne devrait avoir à souffrir. Non, personne. Il sent d’ailleurs lui-même de l’eau perler à ses yeux.

La tentative pour se relever se solde en échec, et c’est impuissant qu’Ismaël contemple sa détresse. Le cri de douleur fait poindre en sa poitrine une masse lancinante. Portant la main à son buste, il détourne le regard une brève seconde, puis repose son attention sur elle. La jeune femme a l’air si loin, ailleurs, peut-être perdue dans ses pensées. Elle est un miroir. Et quelque part à travers elle, le jeune australien se confronte à son propre reflet. Il éprouve pour elle une pitié discernable, bien qu’indiscrète. Après tout qui est-il pour la décrire de la sorte ?

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Je suis sur le point de mourir et la seule chose que je trouve à faire c'est m’apitoyer sur mon sort. Bravo, Casey, Bravo...

Une violente décharge d’émotions frappe de plein fouet le petit homme. Le cynisme, ce n’est pas une rhétorique qu’il apprécie particulièrement. Il le blesse, et dessines sur son corps des traces indélébiles. Mêlée à cette ironie morbide, cette simplicité avec laquelle la disparition est abordée le surprend. Ne devrait-elle pas être plus inquiète, voire affolée de sentir sa fin approcher ? Ne devrait-elle pas se battre de toute son âme contre ce destin qui la guette ?

Le petit homme se sent paniqué. Il n’est pas médecin, il ne peut pas prodiguer de soin, mais il connaît une personne compétente capable de lui venir en aide. Il peut courir l’alerter, et réveiller la ville à la recherche de moyens pour la sauver. Pourtant il ne bouge pas d’un pouce, figé impuissant devant l’urgence. Son corps est incapable de prendre une décision.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Qui est là ? Qu'est ce que tu veux ? Laisse moi tranquille...

L’agitation gagne la jeune femme. Sa voix est vacillante de tristesse, sa gorge serrée laisse à peine des mots s’ébruiter. Ses paumes acharnées parcourent le tapis de fleur, et des rivières s’effondrent de ses yeux framboise. Là, le petit homme comprend. Cette femme vient de hurler des menaces dans la mauvaise direction : Ismaël est de l’autre côté. Pourtant deux grandes orbites rougies bien ouvertes scrutent les alentours. Elle ne voit pas. Casey, si c’est bien son prénom, est une femme aveugle.

Il n’avait pas fait attention. Comment est-elle arrivée ici ? Elle doit avoir trébuché sur une racine, puis s’être écroulée au milieu de ces fleurs, expliquant ses ecchymoses. Le jeune australien se sent démuni. Il est incapable d’agir et pourtant ses entrailles se tordent de douleur. Refrénant l’angoisse grattant sa gorge depuis l’intérieur, il expire profondément, et essaye de regagner son calme. Il reste au sol, et avance lentement en s’aidant de ses mains. Il laisse un espace entre lui et elle, et s’assoit sur ses jambes.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8 Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur.

Une intonation tranquille et chaleureuse, emplie de fragilité. Des mots prononcés si doucement qu’ils seraient presque inaudibles. La tête d’Ismaël contourne le paysage ; il aperçoit un peu plus loin une canne dans les fleurs. Il se lève et esquive d’un large cercle la femme, pour ne pas l’approcher de trop près. Récupérant la canne tout aussi rouge que les prunelles de sa propriétaire, la forme étrange interpelle un instant le petit homme. Il revient ensuite à sa position initiale, dépose l’objet au devant et se replace en arrière.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8 Tenez, je pense qu’il s’agit de votre canne.

Le jeune australien se recroqueville au sol, enserrant de ses bras fins ses jambes. Il ne sait trop comment se comporter avec elle. Il a peur de la blesser, d’aggraver la situation plus que de l’améliorer. Elle le contriste, et son organisme tout entier répond à sa peine. Il aimerait tellement pouvoir l’aider, même d'un tout petit rien. Ou à défaut apaiser sa détresse.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyMar 9 Avr - 3:21




 


 

La médium prise en défaut



Qui est il ? Où est-il ? Et surtout qu’est-ce qu’il veut ? Je sais qu’il est là, qu’il me scrute, je peux le sentir, sans même user de mes pouvoirs. Le frisson qui est en train de remonter le long de ma colonne vertébrale, faisant frémir ma chair et me laissant aussi vulnérable qu’un nouveau-né, ne me trompe pas. La panique a gagné tout mon esprit et à présent je n’arrive même plus à formuler de raisonnement cohérent. Je veux fuir, ou me battre mais je ne suis en état de ni l’un ni l’autre, je suis partagée entre invectiver cet être silencieux qui doit se rire de mon malheur derrière son mutisme. Et en même temps j’ai envie de pleurer, d’appeler à l’aide, de me rouler en boule et d’attendre mon sort. Mais cette ville est pourrie jusqu’à la moelle, personne n’apprend jamais et tout le monde se croit tout permis, au mépris et dépend des autres. Comment peut-il vouloir m’aider ? Il devait surement attendre que je m’évanouisse pour pouvoir me dépouiller et me laisser à mon sort. Je suis folle de rage et pourtant si démunie. Comment MOI Casey Williams, voyante du passé, du présent et du futur, moi qui ai été témoins de l’horreur de ce monde de mes propres yeux avant de l’observer à travers une boule de cristal, comment ai-je pus me laisser entraîner dans une telle situation. Oh oui regarde moi bien espèce de sombre raclure, ce n’est pas aujourd’hui que je me laisserai dépouiller par le premier tire-laine errant. Approche donc et je te promets que tu n’en ressortiras pas indemne. Les larmes sur mes joues devinrent brûlantes, de haine et de violence, mais je suis incapable de bouger, ma blessure me lance toujours autant et entre mes pouvoirs et le sang perdu, je suis prise de violents vertiges. Quel dommage, moi qui aime pourtant l’odeur du sang au petit matin.

L’inconnu semble enfin décidé à bouger, le frémissement des herbes sur son passage m’indique qu’il est derrière moi, sur ma droite. Donc je l’avais menacé en lui faisant dos…Il devait bien se moquer cet immonde raclure, profitant de mon handicap. Mais où sont mes pouvoirs quand j’en ai besoin ? Cependant un détail me fait tiquer, à la façon dont les herbes bruissent, il me semble que mon stalker rampe, où est positionné à 4 pattes. Je n’arrive pas à bien déterminer. Mais pourquoi ? Dans quel but ? Je ne comprends pas, je n’arrive pas à comprendre. Quel est son but ? S’il cherche à me dépouiller où à m’agresser il s’y prend très mal. Ses mouvements sont, doux, lents, ils montrent une certaine tendresse dans les déplacements. Cherche-t-il à m’amadouer ? Si c’est le cas il va être déçu, je ne suis pas né de la dernière pluie, je suis la première à manipuler ceux qui m’entourent, ce n’est pas demain la veille que je me ferai avoir. Il semble laisser une distance entre lui et moi, et il fait bien, sinon je lui aurai fait sa fête, même si c’est la dernière chose que j’aurai fait.

Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur

De la politesse ? Cette voix m’est familière…impossible de me rappeler à qui elle appartient, pourtant j’ai une bonne mémoire mais impossible de le remettre.  Dans tous les cas je ne tombe pas dans le panneau, je ne lui ai pas demandé de s’excuser, je lui ai demandé ce qu’il voulait. Même si sa voix ne contient aucun mensonge, il ne dit pas tout et évite le sujet. Il cherche à me tromper, comme tout les autres, j’en suis certaine, je ne peux faire confiance à personne. Et même si sa voix semble aussi tendre, il suffira d’un rien pour me retrouver avec un coup derrière la tête ou un chiffon imbibé d’anesthésiant. Mais si c’est son but ? Pourquoi n’est-il toujours pas passé à l’action ? Est-ce qu’il tente de m’amadouer ? S’il me demande quoi que ce soit en essayant de m’aider je refuse. L’intrus se lève et m’évite en faisant un tour de cercle. Pardon ? Pourquoi ? Il fait preuve de sensibilité ? C’est anormal, je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien. C’est un humain, donc il y a peu de chance qu’il sache qui je suis réellement, et je n’ai jamais rencontré aucune personne ici qui sache faire preuve d’autant de tact. Qui est cet humain dont la voix ne m’est pas inconnue ?

Il ramasse quelque chose dans l’herbe, c’est long et fin, je réalise que c’est ma canne que j’ai dû perdre un peu plus tôt. Il est allé la ramasser et à présent il se dirige vers moi. Non, dégage ! Ne t’approche pas de moi. J’ai peur ! Que me veux-tu ? Que tente-tu d’obtenir de moi ? Tu n’auras rien. Mes pensées fusent sans ordre ni discipline et toute tentative d’échafauder un plan pour m’échapper est un échec cuisant. Mais pas à pas l’inconnu se rapproche toujours un peu plus de moi. Cela n’arrange rien à la panique qui ravage mon esprit et paralyse mon corps, je n’arrive même pas à parler. Ma gorge est prise dans un étau de fer qui empêche chaque parole de sortir. Maintenant l’inconnu se trouve juste en face de moi, ma respiration et mon cœur s’emballent, un geste mal placé et je tente de m’enfuir à toute jambes, pour le meilleur et pour le pire, je préfère mourir d’anémie que trucidée par le premier meurtrier qui passait par là. Allait-il seulement essayer de me tuer ? Je ne sentais aucune animosité s’échapper de lui.

Tenez, je pense qu’il s’agit de votre canne.

Il la pose devant mon nez et il retourne là où il se trouvait un peu plus tôt. J’étais perplexe, c’est en tâtonnant un peu que je mets la main dessus, au contact de mes doigts je parcours le long du bois et de la tête. Je ne sens rien d’anormal. Je ne comprends plus rien. Les mots pourtant à moitié étouffés par la peur, s’échappent naturellement, répondant à mes propres interrogations, ma curiosité étant toujours plus forte que le reste. Je me recroqueville et me recule, utilisant difficilement mes jambes et utilisant mon bras valide et ma canne pour me traîner dans la direction opposée à celle du jeune humain.

Je pense t’avoir posé 2 questions, alors répond. Qui es-tu ? Que me veux-tu ? Quoi que ce soit tu n’auras rien de moi.

Je replace mes cheveux vers l’arrière, ils me chatouillent les joues et le visage. C’est à ce moment que je constate que je n’ai plus mes lunettes, j’étais tellement habituées à les porter que je ne m’étais même pas rendu compte qu’elles étaient tombées. Je comprenais alors ce que cherchait l’étranger, et c’était pire que tout. Je lui rebalance ma canne, aussi fort que je le pouvais sur le moment. Je le manque.

Si c’est par pitié, je n’en veux pas de ta bonté et de ta bienveillance. Je n’ai pas survécu dans cet enfer pour qu’on me prenne en pitié. Casey Williams ne dépend de personne et ce n’est pas près de changer. Alors va-t’en, reprend ta vie, et oublie-moi. Je n’ai que faire de la charité où de la pitié, je ne suis pas un animal abandonné.

Cette fois c’est la colère qui a éclatée, qui s’est emparée de toute la douleur, du chagrin et de la peur. Je me sens insultée et vulnérable. Je me hais pour m’être retrouvé dans cette situation mais plus encore je le hais lui pour être venu m’aider. Pour qui se prend-il ? Qu’il s’en aille, je ne veux pas de son aide. Je n’ai besoin de personne, la fin est la mort où la trahison, je refuse de me laisser amadouer par quelques bonnes volontés. Je refuse de souffrir à nouveau pour des autres qui n’en seront jamais ni reconnaissant ni même conscient. Et personne n’aura à souffrir de ma propre perte. Je n’ai personne à trahir où à abandonner et je n’ai pas envie que ça change.

Il ne t’arrivera rien de bon à t’inquiéter pour les autres dans cette ville, ici ne règne que la trahison et la mort. Moi j’ai déjà donné mon lot, à commencer par mes yeux. Alors rentre chez toi, il ne t’arrivera jamais rien de bon à trop te soucier des autres, tout comme à te reposer sur eux. Tu es peut-être sincère, peut-être pas. En tout cas c’est un risque que je ne me permettrai pas de prendre. Je ne saurai souffrir d’autres poignard au ceux de mes omoplates. Alors s’il te plait pars…Je t’en supplie…c’est la seule chose que je puisse encore faire. Sinon arrête de tourner autour du pot, fais ce que tu as à faire, mais arrête de faire semblant ce sera plus rapide pour toi comme pour moi. Je suis en anémie, je suis incapable de marcher et encore moins de me battre. La seule raison qu’il te reste pour continuer de faire durer c’est par sadisme alors je t’en prie marre toi sur le dos d’une personne handicapée et impuissante. Je n’ai rien à perdre de plus de toute façon…

Emplie de désespoir, je me recroqueville sur moi-même, baissant la tête vers la droite, je veux cacher mon visage qui doit être hideux, un amas grisâtre de chair blafarde serti de 2 prunelles rouge sang. Mais pourquoi je me soucie de ça ? Surtout maintenant ? Je sens le regard du jeune homme peser sur mes épaules. J’ai envie de me cacher, occulter ce spectacle pitoyable et pathétique que je suis en train de donner malgré moi. Je veux de fuir ce regard, m’exiler dans la forêt et ne jamais revenir, vivre en paix loin des hommes et des conflits. C’est probablement la seule solution qu’il me reste pour vivre définitivement en paix.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyVen 24 Mai - 23:40

La médium prise en défautWe feel cold, but we don’t mind it, because we will not come to harm. And if we wrapped up against the cold, we wouldn’t feel other things, like the bright tingle of the stars, or the music of the Aurora, or best of all the silky feeling of moonlight on our skin. It’s worth being cold for that.
10h48 Ismaël n’ose pas se mouvoir. Il reste au milieu des fleurs, contemplant de ses iris pralinés les mouvement de la jeune femme blessée. Lentement, son corps s’active ; des mains usées parcourent avec appréhension les formes sinueuses de la canne puis s’en emparent. Casey s’éloigne, impose toujours plus de distance avec le petit homme, qui se sent bien désolé d’aggraver une situation dont il n’est pas le maître. Espérant apaiser un esprit débordant de mal-être, il ne fait qu’empirer son état. Bientôt, c’est une puissante rage intérieure, ou bien peut-être une sorte de cri de désespoir, qui vient écorcher l’enveloppe protectrice de l’australien.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Il ne t’arrivera rien de bon à t’inquiéter pour les autres dans cette ville, ici ne règne que la trahison et la mort. Moi j’ai déjà donné mon lot, à commencer par mes yeux. Alors rentre chez toi, il ne t’arrivera jamais rien de bon à trop te soucier des autres, tout comme à te reposer sur eux. Tu es peut-être sincère, peut-être pas. En tout cas c’est un risque que je ne me permettrai pas de prendre. Je ne saurai souffrir d’autres poignard au ceux de mes omoplates. Alors s’il te plaît pars…Je t’en supplie…c’est la seule chose que je puisse encore faire.

Ici ne règne que la trahison et la mort.
Ismaël se raidit. Il n’arrive pas à croire à ces paroles. Lui qui s’est toujours senti à part du monde, il espérait trouver en cette ville un refuge. Damned Town, cité qui semble être à mille mille de toutes terres habitées, répondrait aux mêmes règles que ce monde qu’il ne parvient pas à intégrer ? Impossible, la naïveté naturelle du petit homme se manifeste, refusant de croire ces dires. Elle le pousse à penser que le point de vue de la dame est tâché par ses ressentis affligeants. Tout le monde dans cette ville n’est pas déterminé à nuire, la preuve vivante en est Ana. Et les instincts du petit homme, ses échanges si sensibles avec la doctoresse, lui interdisent d’accepter ces affirmations.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Sinon arrête de tourner autour du pot, fais ce que tu as à faire, mais arrête de faire semblant ce sera plus rapide pour toi comme pour moi. Je suis en anémie, je suis incapable de marcher et encore moins de me battre. La seule raison qu’il te reste pour continuer de faire durer c’est par sadisme alors je t’en prie marre toi sur le dos d’une personne handicapée et impuissante. Je n’ai rien à perdre de plus de toute façon…

Le ton mauvais, les mots durs, l’expression criante d’animosité heurtent sa sensibilité. Chaque mot est une pierre qui déchire sa peau pâle. Ça fait mal, très mal. Les émotions négatives s’accumulent et engouffrent le jeune australien dans une chape de douleur. La peine s’infiltre lentement à travers ses cicatrices, et encombre son cœur. Ismaël ne cherche pas à éviter, il se sent responsable de réveiller des ressentis si mauvais. Se repliant sur lui même, il concentre toute ses forces pour contenir l’assaut. Il s’affaire à reconstruire brique par brique ce muret qui le protège du monde extérieur. Il ne faut surtout pas qu’il s’effondre.

Tandis que la canne tombe un peu plus loin dans un bosquet de trèfles, le petit homme relève la tête. Face à lui, la jeune dame est elle aussi recroquevillée. Il ne souhaite que l’aider, mais il ne parvient pas à la comprendre. C’est comme si le contact avec elle était brisée, qu’elle n’entendait pas ses mots, et ne ressentait pas sa douceur. Si seulement il pouvait comprendre les autres, si seulement il pouvait savoir trouver les mots rassurants à prononcer. Si seulement...

A cet instant précis, il se sent étranger, spectateur de la scène dont il est protagoniste principal. Et il se perd, quelque part au milieu de cette sphère de douleur. Fermant les yeux, il se sent divaguer. Alors il focalise ses sens sur un souvenir. Un fin fragment de mémoire, conservé dans un vieux tiroir. Une sensation familière et chaleureuse : l’odeur d’Eliakim. Ce doux parfum qui envahissait les narines du petit homme, lorsqu’il se couchait dans les draps de son ami. Un arôme unique, qui jamais ne pourra quitter sa mémoire. Il inspire, comme pour gonfler ses poumons de cette senteur apaisante, qui se déploie et crée autour de lui une aura protectrice.

Ismaël expire, chassant de son organisme ces créatures malveillantes qui tentaient de l’assaillir. Puis il ouvre les yeux. Autour de lui le monde n’a pas changé, c’est comme si le temps c’était arrêté un court instant. Un frisson vient parcourir son dos, et les rayons du soleil chatouillent sa tête. Il ne doit pas se laisser envahir par la négativité du monde. Il doit rester imperméable, et préserver sa petite bulle de douceur. Ses prunelles papillonnantes se posent sur les bras de la jeune femme, avant de remonter jusqu’à son visage, tourné de telle façon qu’il ne soit pas complètement discernable. Il ne peut pas rester sans agir. Son humanité se refuse à partir, et à laisser la pauvre femme seule.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8 Je m’appelle Ismaël. Je souhaiterais vous aider. Je suis désolé de vous causer du tort, ce n’était pas mon intention. Je connais une doctoresse en ville, elle pourrait vous soigner.

La voix d'Ismaël n'est pas très assurée, mais elle est douce. Pendant ce temps, le petit homme ne s’est pas déplacé. Maintenant que la jeune femme l’a localisé, changer de position risquerait de la désarçonner. Au fond de lui, il espère vraiment la convaincre de se laisser soigner. Ce n’est pas grand chose, mais il peut au moins faire ça. Pour elle. Pour lui.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyDim 26 Mai - 6:24




 


 

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette)




Je m’appelle Ismaël. Je souhaiterais vous aider. Je suis désolé de vous causer du tort, ce n’était pas mon intention. Je connais une doctoresse en ville, elle pourrait vous soigner.

Sa voix était calme et posée, elle sonnait à mes oreilles comme une douce caresse sur du satin. Mon instinct m’affirmait qu’il ne mentait pas. Mais pouvais-je m’y fier ? Et si je me trompais, cela n’aurait été la première fois. Pouvais-je tout risquer pour une simple intuition ? Ma tête était si tourmentée et le peu de stabilité que j’avais réussi à construire venait de voler en éclat. Pourquoi vouloir m’aider ? Personne le ferait dans cette fichue ville, même sa doctoresse finirait par me demander quelque chose ne retour, ils le font tous, mais ce sont des luxes que je peux rarement m’accorder. La confiance c’est baisser sa garde, la confiance c’est se tirer soi même une balle dans le pied. Mais si je n’acceptais pas, j’allais mourir.

Et quel est le problème ? Ce n’est pas ce que tu voulais ? On t’a tout pris, ta vie, ton innocence, ta liberté, ton amour, et qu’est-ce qu’il te reste ? Sinon la possibilité de choisir ta propre mort ? De toute façon personne ne te pleurera, tu seras oubliée toi qui te rappelle tout et tu t’abandonne aux ténèbres du monde toi qui peut faire la lumière sur le futur. Alors abandonne, n’écoute cet idiot idéaliste, il ne sait pas ce que tu as vécu, ce n’est qu’un innocent que finira briser de la même façon que tu l’as été. Et qu’est-ce que tu y peux ? Tu n’es ni une héroïne, ni une justicière, rien d’autre qu’une gamine qui a enfin compris quelle est sa place.

Je ne voulais pas y croire, mais quelles autres alternatives me restait-il ? je restais prostrée dans la même position, je m’étais remise à pleurer, j’étais assise, les genoux repliés et la tête enfoncée dans mes bras. Je ne savais pas quoi faire, j’étais perdue, cette voix, cette fichue voix au fond de moi, comment ne pas la croire ? Toute ma vie se résume à la souffrance, depuis mes 8 ans je n’ai jamais connu le bonheur à nouveau. Je relevais la tête et je séchais mes larmes du mieux que je pouvais.

Je ne demande pas mieux que de te croire… Mais j’ai cru mes parents et ils m’ont trahies. La seule personne que je n’ai jamais aimée est morte sous mes yeux alors que je voyais encore. La seule et unique raison de sa mort c’est de m’avoir aimée, ça l’a trahi. J’ai perdu la vue sans aucune raison pour gagner cette espèce de vision qui me permet de voir passé et futur sans problèmes…Qui voudrait d’un pouvoir pareil ? Pas moi en tout cas, dans la peur et la haine, j’ai tué, blessé, été blessé. J’ai survécu du mieux que je le pouvais. Maintenant il ne me reste plus rien…Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça. En espérant que tu comprennes ? Il n’y a rien à comprendre sinon que toute ma vie est un fiasco, et je suis fatiguée, j’en ai assez de cette vie, alors je m’en fiche de ta doctoresse. Je m’en fiche d’être soignée, si c’est pour continuer cette vie de trahison et de mort je préfère encore que tout s’arrête ici, l’herbe est fraîche, les oiseaux chantent, le soleil réchauffe ma peau. Et surtout je suis au calme, les pensées des gens ne parasitent pas mes propres pensées. Non c’est un bon endroit pour mourir.

Je passais doucement mon doigt sur ma plaie pour essayer d’en évaluer les dégâts, la seule chose que j’ai pu constater c’est la douleur qui m’arrachait un rictus, la plaie était infectée sans aucun doute. Je pris quelques minutes pour me remémorer le peu de bons moments qui subsistait dans ma mémoire. Mon enfance ou ce qu’il en reste, les escapades avec Valérian, ici je n’avais rien, j’étais seule depuis le début et quand je vois l’état de cette ville, je ne le regrettais pas. Ou j’en était persuadée. Cependant Ismaël n’était toujours pas parti.

Tu n’as pas l’intention de me laisser je me trompe ? Puis je te demander pourquoi ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? Et épargne moi d’un altruisme hypocrite, personne ne fait rien de façon désintéressée, tout le monde cherche quelque chose en retour, qu’est ce que c’est pour toi ? La certitude d’être quelqu’un de bien ? De la gratitude pour flatter ton ego ? Ou simplement user de manipulation pour obtenir quelque chose de moi plus tard ? Ce monde n’est qu’un immense tas d’immondice, tendez une main on vous prendra un bras, peu importe la race, le sexe, ou même l’orientation sexuelle. Alors dis-moi ? Qu’est ce qui te rendrai si différent ?

Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais moi même en engageant la conversation avec Ismaël. Je me rendais alors compte que c’était bien lui qui m’avait mis dans cet état, c’est son esprit que j’avais lu sans pouvoir m’en détacher. Etais ce conscient ? Si oui il était bien plus dangereux que je ne pouvais bien l’imaginer. Mais ce que j’ai vu dans sa tête me laissais penser le contraire, ce n’était qu’un simple humain, avec une vie banale. J’aurai rêvé d’une vie comme la sienne, même si certains passages restaient flous, je ne pouvais m’empêcher de me poser la question. Qu’est-ce qu’il faisait ici ? Sans espoir ni volonté sinon celle de me laisser mourir, je me raccrochais à l’une des dernières choses qu’il me restait encore, ma curiosité. Je n’avais plus rien à perdre, alors autant essayer de rendre ces derniers moments supportables.

Mon ton était dur, acerbe, plein de ressentiment et de venin. Je ne méprisais pas Ismaël, mais simplement les hommes, les anges, les démons. Depuis la mort de Valérian cela n’a pas changé, je voue une haine profonde aux êtres conscients. Et mon opinion de ceux-ci est aussi basse que le sol. C’est avec mépris et colère que j’accueillais la fausse gentillesse d’Ismaël. La vraie gentillesse n’étant que source de souffrance les gens passaient leur temps à se mentir et à se tromper sous de faux sourires. Rien de pire que l’hypocrisie. Mais la voix de la raison se faisait tout de même entendre du fond de ma tête. Rien dans ses souvenirs ne montrait de malveillance, de malice. Je ne pouvais pas simplement occulter et négliger ça comme si de rien n’était. Qui serait la véritable hypocrite alors ?

En tout cas je constatais que le jeune homme n’avait pas bougé d’un pouce, était-il en train de cogiter sa réponse ou bien songeait il à la meilleure façon de se débarrasser de moi ? En mon for intérieur j’espérais de tout cœur qu’il me prouve à quel point j’ai tort, de me rappeler que cette vie vaut la peine d’être vécue et que celle-ci n’est pas seulement composée des horreurs que j’ai subie jusque-là. Mais c’était trop en demander, je suis omnisciente, j’ai eu le temps d’observer le monde sous toutes ses coutures, et rien de ce que je n’avais pu voir infirmais ce que je pensais, c’était même plutôt le contraire.

Mais il me semblait qu’à travers ma curiosité, une fébrile lueur d’espoir subsistait encore. Et sans grande conviction je la plaçais en Ismaël. C’était la seule personne à des lieux à la ronde et la seule dans cette ville à m’avoir pris en défaut malgré moi. A me trouver sans défense et impuissante. Et il était là, sans bouger, empli d’apparente bienveillance. Je voulais hurler, pleurer, le chasser, il représentait tout ce que je craignais, tout ce dont j’avais peur. Une faiblesse, un potentiel danger, et surtout…quelqu’un de bien. Je vivais depuis si longtemps dans la haine que je refusais de le croire, je refusais même de l’envisager et l’idée que j’ai pu me tromper tout ce temps était terrifiante. Mais malgré cette peur panique que je ressentais, je n’avais aucune échappatoire. Alors j’attendais, en espérant m’être trompée sur le monde, sur les gens, car en dépit de la terreur, cela voulait aussi dire que j’avais encore des raisons de me battre, des raisons de me relever.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyJeu 3 Oct - 18:22

La médium prise en défautWe feel cold, but we don’t mind it, because we will not come to harm. And if we wrapped up against the cold, we wouldn’t feel other things, like the bright tingle of the stars, or the music of the Aurora, or best of all the silky feeling of moonlight on our skin. It’s worth being cold for that.
VIVRE : Être en vie, exister. Avoir une vie d'une certaine durée. Profiter, jouir de la vie, connaître des expériences diverses.

11h12. Définir l’acte de vivre relève d’un procédé bien complexe pour le petit homme. Devant un être dont la détresse et les mots douloureux lacèrent sa carapace naturelle, Ismaël ne peut que se demander ce qu’est la vie, pour espérer donner à une âme en peine la force et l’énergie nécessaire pour combattre ses démons et garder la tête haute. Creusant dans son esprit, il pense. Il extirpe de sa mémoire une quantité de souvenirs, des preuves, des expériences suffisantes pour affirmer que ce que l’on appelle la vie est un cadeau fragile de la nature dont il faut savoir jouir, sans en appréhender les détours. Mais c’est difficile, de convaincre autrui que vivre est un acte simple comme une salutation, alors que lui-même peine certains jours à affronter le monde extérieur. Le jeune australien cogite : Casey et lui se ressemblent dans le fond. Ils cherchent des réponses, là où il n’en existe pas forcément de définitive.

Ismaël souhaiterait avoir l’esprit plus clair pour envisager une réflexion philosophique sur le sujet. Cependant, ses émotions et sa sensibilité l’interdisent de purement baser son chemin de pensées sur des considérations objectives. Il en est incapable. Omettre ses sentiments pour mieux prendre une décision, ce n’est pas de son ressort, ce n’est pas comme ça qu’il fonctionne. Encore plus devant cette femme dont il reçoit les détresses et les appels à l’aide, il ne peut se recouvrir derrière une couverture d’insensibilité et mettre de côté toutes les émotions qui macèrent dans son intestin. C’est comme s’effondrer devant la grandeur d’une montagne que l’on sait ne jamais pouvoir gravir.

Immobile, le jeune australien calme sa respiration. Il ne doit pas se laisser emporter par la tornade émotionnelle qui l’emporte, pour ne pas perdre le fil de la réalité, et garder entre ses lèvres une fine perle de saveur et de lucidité. C’est alors que ses poings se serrent, et qu’en son plus profond intérieur, il imagine. Il fait ressortir de son inconscient un souvenir suffisamment ancré en lui pour construire un repère, une étoile brillante à travers un ciel ombragé. Il pense encore à lui, à Eliakim, en souriant niaisement. Décidément, il doit exister dans cette cité un quelque chose dans l’air d’extraordinaire. En à peine une semaine, il ne s’est déroulé par une journée sans qu’il ne repense à son ami d’enfance. Comme si le monde s’évertuait à vouloir lui rappeler son visage, la lumière de son sourire, la profondeur de son regard ou encore la douceur de ses cheveux. Des saveurs qui hantent sa tête, toujours aux moments les plus importuns.

Écoutant avec tendre attention les remarques de la jeune femme, il se redresse, pour libérer sa cage thoracique des torsions suffocantes. Respirer, faire de cet acte anodin le meilleur des outils pour gérer ses ressentis. Comme il l’a appris, il canalise son souffle en le synchronisant avec les mouvements de son ventre. Jusqu’à réveiller en lui une petite lueur de combat. Il ne peut pas laisser Casey perdre espoir, personne ne doit jamais perdre espoir. Il faut s’accrocher à chaque étincelle qui peut croiser notre chemin, pour ne point s’éloigner de la route, et se perdre dans la forêt des remords.

Ismaël sait mieux que personne qu’il ne faut vivre dans le passé. Garder enfermé sous son oreiller les engeances maléfiques de l’ancien temps n’est pas un moyen de les combattre. Car pendant la nuit, alors que l’esprit est fragile et endormi, leurs chuchotements résonnent en notre corps, et peuvent nous envahir de douleurs. Comme la corruption d’un démon malfaisant, un «Lucifer malicieux», comme dirait maman.

C’est alors que l’attention vagabonde du jeune homme se repose sur la jeune femme, blessée, toujours en larmes. Pourquoi se livre-t-elle à lui, si ce n’est pour espérer en retour de l’espoir ? De toute façon, Ismaël n’a rien de mieux à offrir que ça, un peu d’huile pour allumer sa lanterne et marcher jusqu’à l’auberge.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8  Je comprends ce que tu ressens Casey.

Il ne s’en rend probablement pas compte, mais il est en train d’essayer de l’aider. Il n’a pas assez confiance en lui pour en prendre conscience, mais il essaie. Après tout, une vie est en jeu, et la valeur qu’accorde le jeune australien à la vie est trop grande pour l’ignorer.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8  Je n’ai peut-être pas eu la même vie que toi, mais je connais le sentiment que tu ressens. Je n’aimerais pas être à ta place, et ce pouvoir que tu évoques, semble te causer des soucis terribles.

Des larmes coulent le long des joues du petit homme. Il peine à les retenir, à ne laisser s’échapper de son être des particules d’émotions fuyant vers l’extérieur. Sa voie se trouble, et il renifle par moment.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8  Tu as fais du mieux que tu pouvais. Comme chacun d’entre nous, tu as fais des erreurs et tu les regrettes. Cependant, tu n’as pas le droit de vouloir en finir avec la vie. C’est la seule que je souhaite, te faire changer d’avis.

Son ton s’affirme, il gagne en puissance au fil de sa prononciation. Ses valeurs réveillées parlent à sa place, comme un réceptacle-diffuseur d’une pensée bien plus grande. Il se relève dans son élan, et approche la jeune femme lentement.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8 Je ne sais pas qui tu es, ni ce que tu as fais et je ne suis personne pour porter sur toi un jugement. Ce que je vois, c’est une femme qui mérite de vivre. Tu as pleuré, tu as ri, tu as aimé. Ces émotions, elles ont existée. Tu as vécu et ceci peu importe les circonstances qui t’ont mené ici aujourd’hui. Et c’est tout ce qui compte.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyJeu 19 Déc - 15:06




 


 

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette)




Je plaçais égoïstement ma détresse et mes derniers espoirs en ce jeune humain qui n’avait rien demandé. Mais quel choix me restait-il ? Je ne veux pas mourir, mais je n’ai rien envie d’autre non plus. Je n’ai plus ni but ni convictions, ce monde n’a rien à offrir. Si ce n’est que la certitude de sa propre futilité et insignifiance. Comment aurai-je pu penser pouvoir faire une différence ? Comment ai-je pu laisser cette arrogance prospérer en mon sein ? Il me suffit de regarder ou j’en suis actuellement pour en avoir l’amère preuve. Et pourtant il subsistait quelque chose, un je ne sais quoi qui me poussait à vouloir me relever. Moi-même je trouvais cela stupide, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Les restes fébriles d’un instinct de survie mourant ? Ou le grain de folie qui ne veux pas encore lâcher prises ? Ce sentiment brûlant et pourtant si faible qui veut que je me batte pour une cause perdue. Mon cœur, mon esprit et mon âme sont tels un piano désaccordé résonnant d’un accord macabre et inquiétant, et pourtant cette mélodie dissonante continue de résonner dans cette détresse. Et mon seul auditoire est Ismaël, pauvre de lui, je peux sentir sa détresse et la délicatesse de la position dans laquelle je venais de le mettre. Suis-je en droit de lui infliger cela ? Il ne l’a pas mérité, ni même demandé, et pourtant je lui impose un tel fardeau alors qu’il ne me connait même pas. Et je peux le sentir essayer de combattre une tempête de pensées et de sentiments dans un seul but, répondre à cet appel de détresse que je lui lançais. Comment une âme aussi pure et bienveillante avait pu se retrouver ici ?

Je comprends ce que tu ressens Casey

Vraiment ? La volonté est louable, mais peu crédible. J’avais que trop entendu dans ma vie de genre de facilité vide de sens et de consistance, ce n’était qu’une phrase parmi tant d’autre tel que « mais la vie a tellement à offrir ! » ou encore « tu as encore tout l’avenir devant toi » comme si c’étaient des garanties, des arguments implacables, impossible à remettre en question. Eh bien je prends les paris. Je prends le pari qu’il n’est même pas proche de comprendre ce que je ressens.

Je n’ai peut-être pas eu la même vie que toi, mais je connais le sentiment que tu ressens. Je n’aimerais pas être à ta place, et ce pouvoir que tu évoques, semble te causer des soucis terribles.

Pour être tout à fait honnête, j’aurai pu continuer à remettre en question ses dires, comme je le fais avec tout le monde. Mais la candeur des larmes qui s’étaient mises à couler le long de ses joues me laissait désarmé face à tant de sensibilité, cela rappelait en moi les sentiments de bienveillance que je pensais enfouis à jamais de peur que l’on s’en serve contre moi. Comment pouvais je lutter face à cet élan de sincérité, face à cette volonté de m’aider à ses propres dépens. Comment pouvais-je dire non à ces larmes versées en mon nom pour un souhait égoïste d’une arrogance mourante ? Je ne pouvais les renier, ou les dénier, cela aurait été une insulte, je pouvais sentir toute la détresse de son impuissance et pourtant il essayait, face à une cause perdue il refusait d’abandonner, contrairement à moi. Avais-je encore la force d’avoir cette force de conviction ?

Tu as fais du mieux que tu pouvais. Comme chacun d’entre nous, tu as fais des erreurs et tu les regrettes. Cependant, tu n’as pas le droit de vouloir en finir avec la vie. C’est la seule que je souhaite, te faire changer d’avis.

Des erreurs ? Oui j’en ai commises, mais j’ai fais la paix avec mon passé, c’est de mon avenir que j’ai peur, j’ai trop peur de l’affronter, peur des gens, peur de moi, peur de la souffrance que j’en retirerai, car j’en retirerai, c’est une évidence que je ne peux pas juste fuir. Sauf si je m’en prive, définitivement. J’ai toujours été gouverné par la peur, et je continue de la laisser guider ma vie et mes actes. Est-ce là, le véritable aveuglement donc je suis victime depuis avant même que je perde véritablement la vue, la peur de mes parents, de la souffrance, de moi et de mes sentiments, cette peur qui m’étouffe depuis toutes ses années. Et je suis actuellement au point de rupture ou mes sentiments, ma volonté, mes rêves et mes espoirs se battent contre cette peur afin que je puisse m’épanouir. Mais l’étreinte est puissante, et l’emprise, implacable. Mon esprit ne veut pas lâcher prises, il a trop peur des enjeux. Des conséquences, toute cette discordance dans mon être se logerai dans cette lutte intestine qui me ronge depuis tant d’années sans même que je m’en sois rendue compte ?

Je ne sais pas qui tu es, ni ce que tu as fais et je ne suis personne pour porter sur toi un jugement. Ce que je vois, c’est une femme qui mérite de vivre. Tu as pleuré, tu as ri, tu as aimé. Ces émotions, elles ont existé. Tu as vécu et ceci peu importe les circonstances qui t’ont mené ici aujourd’hui. Et c’est tout ce qui compte.

J’ai pleuré, j’ai ris, j’ai aimé. Plus que ce que j’ai vécu, de la même façon que la souffrance la détresse et la peur ont été présentes dans ma vie et le seront à nouveau. Mais cela veut aussi dire, qu’il existe un futur ou je pleurerai, je rirai et peut être même j’aimerai à nouveau. Et c’est en cela que je peux croire, c’est pour cela que je peux me battre, une évidence si simple et pourtant si étouffée toutes ces années. C’est comme si je réapprenais à respirer. Ismaël, pourtant si déterminé, et si fébrile, je pouvais sentir qu’il venait de tout donner. Et cette fois, sans lutter, je me laisse baigner dans cet élan de bienveillance qui me baigne. Je le prends tendrement dans mes bras alors qu’il est lui-même au bord de faillir. Il a tout donner pour m’ouvrir les yeux, maintenant il peut se reposer.

Je n’avais pas réalisé qu’il était si grand, ma tête lui arrive à peine à la poitrine, je peux entendre les battements chamboulés de son cœur emballé. Lentement je lève la main pour la passer doucement dans ses cheveux alors je peux continuer de sentir la chaleur de ses larmes échouer sur le haut de mon front.

Chuuuut, c’est fini, maintenant, bravo à toi tu as réussi. Tu m’as permis d’y voir plus clair dans cet océan de doutes. Tu peux lâcher prise, tu as déjà sauvé l’âme perdue que j’étais. Tu as fais de ton mieux et tu as gagné ce round, à moi de faire maintenant honneur à ce combat que tu viens de mener que tu n’avais pas demandé. Que je t’ai égoïstement imposé, et pourtant tu as relevé le défi. Je ne saurai assez t’en remercier. Mais je propose que nous profitions simplement déjà du reste de cette journée. Et que nous prenons un temps bien mérité pour recharger des batteries qui viennent d’être mises à rude épreuves.

Je m’écarte ensuite doucement de lui pour lui adresser un tendre sourire alors que des larmes étaient encore aux bords de mes yeux. Ce n’était surement pas le plus beau sourire donc j’étais capable, mais surement le meilleur que j’étais capable de donner vu les circonstances. Ma main avait quitté ses cheveux pour aller sur son épaule, en m’écartant l’autre l’avait rejoint. Je me sentais soulagée, ce poids que je traînais depuis tant d’années avait desserré son emprise, je sentais qu’il y avait encore beaucoup de travail et de nombreuses habitudes allaient continuer de luter, mais pour le moment, je voulais déjà savourer cet instant. Et remercier ce petit humain qui venait, sans même s’en rendre compte de me faire changer d’avis sur bien des choses. Il a su déverrouiller ce cadenas que j’avais sur le cœur, à moi maintenant de raccorder cet être malmené que je suis. Et de créer la mélodie que mon essence propre à toujours voulue jouer.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyMar 24 Mar - 19:21

La médium prise en défautWe feel cold, but we don’t mind it, because we will not come to harm. And if we wrapped up against the cold, we wouldn’t feel other things, like the bright tingle of the stars, or the music of the Aurora, or best of all the silky feeling of moonlight on our skin. It’s worth being cold for that.
11h41. Le petit homme tremble, des vibrations perceptibles traduisant toutes les émotions qui s’agitent en son cœur et qui tentent d’échapper vers l’extérieur. Sa respiration est difficile, un poids invisible écrasant sa cage thoracique. Il peine à rester debout. Ses paroles sanglotantes sont entrecoupées de larmes et de reniflements, tant la puissance des sentiments reflétés échappe à son emprise. Il ne s’en était pas rendu compte, mais ses yeux sont fermés. Soudain, il sent des mains l’enserrer, et un corps entrer en contact avec le sien. Une chaleur diffuse contre sa poitrine et le long de son dos. Une chaleureuse sensation de proximité qui apaise ses sanglots. Le jeune australien est surpris l’espace d’un instant, avant de se laisser aller. Il pose sa main droite contre l’épaule de Casey, et sa main gauche caresse doucement le haut de son dos. Chut, c’est terminé.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Chuuuut, c’est fini, maintenant, bravo à toi tu as réussi. Tu m’as permis d’y voir plus clair dans cet océan de doutes. Tu peux lâcher prise, tu as déjà sauvé l’âme perdue que j’étais. Tu as fais de ton mieux et tu as gagné ce round, à moi de faire maintenant honneur à ce combat que tu viens de mener que tu n’avais pas demandé. Que je t’ai égoïstement imposé, et pourtant tu as relevé le défi. Je ne saurai assez t’en remercier. Mais je propose que nous profitions simplement déjà du reste de cette journée. Et que nous prenons un temps bien mérité pour recharger des batteries qui viennent d’être mises à rude épreuve.

Il n’arrive pas à comprendre, comment l’humaine en face de lui si vite a retrouvé son calme. Sa voix s’est adoucie, et à travers ses yeux humides, il croit découvrir des traits étirés sur son visage. Lui, n’arrive pas à se calmer. Il le sent au fond de lui : avoir fait ressortir ces sensations si profondément enfouies en lui ne sera pas sans conséquences. Il regrettera de s’être montré si vulnérable, mais avec le temps, il comprendra. Il comprendra que la valeur d’une vie dépasse sans mesure les regrets. Le petit homme ne se rend pas bien compte de la situation actuelle, il se laisse simplement emporter par l’étreinte, tentant de synchroniser sa respiration accélérée avec celle de Casey pour se rasséréner.

Tandis que sa paume caresse le tissu, il sent son petit cœur se calmer. Son souffle se normalise, et le monde extérieur reprend place dans son esprit. Il entend à nouveau les gazouillis des oiseaux et le parcours de la brise à travers les feuillages. Ses pieds fourmillent, et son leur plante l’herbe picote. Il se dégage de Casey un parfum particulier, comme une odeur lointaine de réglisse. Le jeune adulte ne saurait en déterminer l’origine, mais c’est le seul mot qu’il peut apposer sur cette senteur.

Très vite, l’étreinte cesse. Ismaël prend conscience du temps qui s’est écoulé. C’est drôle, dans la ville tout semble se dérouler au ralenti. Son corps n’apprécie guère la froideur subite de la forêt, mais remercie Casey de s’être écartée. Après ce contact inattendu, apprécié mais intrusif, le petit homme a besoin de prendre ses distances, de gagner un espace sûr pour reconstruire sa bulle. Il respire profondément, et pose ses prunelles chocolat sur le visage de la femme. Elle lui sourit. Ses commissures sont étirées et expriment une émotion sincère et modeste. Lui aussi, il lui sourit. Embarrassé par ce trop plein d’émotions, mais rassuré. La vie vaut la peine d’être vécue, et imaginer perdre une vie était un scénario inacceptable pour le petit homme.

Son esprit s’embrume, il ne relève pas toutes les parties des dires de Casey. Mais il les intègre, et remercie le ciel. Ismaël est épuisé. Il est encore sonné et incertain de ce qu’il vient de vivre. Il cherche un instant ses mots, avant de réussir à construire une réponse complète.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8 Je me sens rassuré. Qui que tu sois, tu mérites autant que quiconque de vivre. Je te remercie sincèrement de m’avoir écouté.  

Ismaël ne désire que rentrer chez lui, se recroqueviller dans un espace et reprendre la maîtrise de ses émotions. Mais il ne peut pas abandonner cette femme, maintenant qu’elle semble compter sur lui pour se détendre. Ce ne serait ni juste, ni honnête de sa part de refuser sa proposition. C’est donc à contre-cœur que le petit homme accepte de passer du temps avec elle, masquant son besoin de tranquillité derrière un léger sourire sincère.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Wzz8 Nous pourrions revenir vers le centre ville, tes blessures doivent être examinées par un médecin. Sur le chemin, nous pouvons peut-être commander des boissons et les emporter avec nous. Ce sera l’occasion de « recharger nos batteries », pour te reprendre.  

Au moins, il peut continuer à l’aider, et l’emmener chez le médecin. Il craint que la laisser seule ne la pousse à rentrer chez elle sans consulter, alors qu’elle est peut-être en danger. Ce n’est pas grand chose qu’il puisse faire, mais c’est un début.

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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyMer 27 Mai - 14:50


Sylwette
Ismaël

Williams
Casey

La médium prise en défaut
Tu n’as pas été tendre avec le jeune garçon, loin de là, lui qui est encore si vulnérable et naïf, si pur que son éclat pourrait être aveuglant. Une âme d’enfant perdue dans le théâtre d’un conflit millénaire qui souillera son être d’une noirceur nouvelle. Mais est ce que son esprit et son cœur sauront s’accorder ? Ma mélodie est dissonante, mais la sienne est…incomplète, si belle et en même temps tellement sinistre. Un plaisir à écouter mais on ne peut s’empêcher de ressentir cette impression macabre. Le cœur se bat et résonne de toute ses forces, mais l’esprit refuse de l’accompagner. Ainsi pendant que l’un se protège, l’autre est vulnérable. Si les mauvaises griffes se saisissent de son cœur, alors son esprit n’y résistera pas. Cette âme perdue n’est pas coupable, mais elle porte sur elle toute la culpabilité d’un autre monde, une autre réalité, la sienne. Avec le recul tu en prends conscience. Mais ce petit être altruiste qui vient de te porter une main secourable, sera brisé par la réalité de cet endroit, brisé par sa propre réalité qui va entrer en conflit direct avec le reste de cette ville.

C’est face à ce constat que toi-même, te retrouve prise entre deux feux, un dilemme cornélien auquel tu ne saurais apporter de bonne réponse. Tu ne peux te reposer sur le futur, ton énergie étant au point mort. Ton pouvoir est, ici, inutile, tu ne peux compter que sur ton jugement, est ce que ce sera suffisant ? Tu en doutes sincèrement, voilà bien longtemps que tu n’avais pas du prendre de sérieuse décision sans te reposer sur les pronostics d’un occulte troisième œil. Tu respire lourdement. Tu sens l’anxiété monter en toi, tu essaies de ne rien laisser paraître car c’est une décision que tu dois prendre seule. Est-ce que tu vas prendre le parti de ce petit être et le protéger ? En es-tu seulement en droit ? Lutter contre le futur ou se laisser porter par un éventuel destin ? Tu ne sais que penser, avant tu aurais fuis, tu l’aurais laissé à son sort. S’il devait mourir ou se briser, c’est qu’il devait en être ainsi. Mais ta conscience s’est réveillée de son long sommeil, ta bonté te dicte de venir en tête à ce petit homme. Tu ne peux le laisser seul face à la tempête, en revanche il risque de ne jamais apprendre de lui-même si tu le couves comme un nouveau-né, de plus même s’il a une âme d’enfant, son esprit, son cœur et sa maturité sont bien celle d’un adulte, innocent et enfantin mais en rien puéril. Or tu ne désire pas non plus lui ôter son propre libre arbitre, sa liberté d’apprendre par lui-même et de mûrir.

Tu expire profondément et tu sors de ta poche une pièce. Pourquoi diable sortirais-tu une… ? Non…Tu n’oserais pas… Tu vas vraiment jouer la vie de ce jeune homme à pile ou face ? Tu compte te déresponsabiliser au point de jouer le destin d’Ismaël sur un simple lancer de pièce. Je te savais mesquine mais pas à ce point. Ainsi soit-il et que la providence soit clémente avec l’adolescent, tu jette la pièce et tu observes calmement le résultat. Tu te retournes ensuite vers le jeune homme et tu lui tends la pièce, un côté représente une araignée, l’autre est gravé d’un croissant de lune. Quelle est donc la signification de ces symboles ?

Ismaël, avant de reprendre ma route, je me dois de t’avertir. Cette ville te mettra à l’épreuve, toi, tes principes, tes valeurs, et enfin ta morale, ton innocence et ta gentillesse seront balayées, malmenée et parfois même détruite. Le problème ne vient pas de la ville en elle-même mais les personnes qui y habitent. Beaucoup sont régis par le profit, l’égoïsme et même la cruauté pour certains, tu es une fleur qui s’apprête à faire face à un ouragan. Et après ce que tu viens de faire pour moi, je ne peux décemment te laisser l’affronter tout seul. Cependant, j’estime que tu dois aussi apprendre par toi-même à vivre dans cette ville, de la manière que tu jugeras pertinente. Je te donne ainsi cette pièce, le lancer t’a gratifié du symbole de la Lune. Ainsi Casey Williams te doit une faveur, tu peux venir la réclamer quand bon te semble auprès ta chère voyante. Si tu as besoin d’aide, apporte-moi cette pièce, et je t’apporterai assistance autant que possible en fonction de mes moyens. Sache aussi que je suis la tenancière d’un bar, le Nocturne. Il ne paie pas de mine, mais si tu as des problèmes tu peux venir là-bas.

Le ton de ta voix est grave et sérieux. Tu tâtonnes pour trouver sa main, et tu laisses la pièce en son creux. Mais tout de même, tout ce cirque pour rien. Qu’est-ce que tu manigances vieille sorcière ? Que ce serait-il passé si la pièce était tombée sur l’araignée ?

Alors Dame Aranea lui aurai dut une faveur. Idiot de narrateur… Cela peut te sembler futile, mais je n’aurais pas agi de la même façon en fonction du résultat de la pièce.

Je suppose que j’aurai dû le voir venir… Quoi qu’il en soit c’est très malin. Je comprends mieux le raisonnement, tu ne le prives pas de son libre arbitre tout en t’accordant le droit de t’immiscer dans ses problèmes en cas de besoin. Tu te retournes ensuite, la fatigue te tourmente mais tu vas rentrer chez toi, avant tout tu as besoin de repos. Oh oui ! Un long repos bien mérité, en espérant que le sommeil soit calme et réparateur cette fois. Tu commences à prendre le chemin du retour, mais avant de quitter Ismaël, tu te permets de t’adresser une dernière fois à lui.

Au revoir Ismaël, quant à Ana, j’irai la voir, cela fait bien longtemps qu’une visite s’imposait. Cependant je ne suis pas de nature sociale, encore moins quand il s’agit de confier ma santé à une inconnue. Mais j’ai vu de quoi elle est capable et qui la motives. Et j’aimerais éclairer ce point avant de rentrer dans mon foyer. Nous pouvons lui faire confiance, s’il y a bien une seule personne dans cette ville à qui tu peux faire confiance. C’est elle. Je te ferais aussi parvenir mon adresse plus tard, Le Cheval Blanc est une charmante auberge. Maintenant il est temps pour moi d’aller faire le point et me ressourcer. J’espère que c’est un adieu et que tu n’auras pas à me rendre cette pièce. Mais je pense qu’il s’agit là d’un simple au revoir. Porte-toi bien.

Tu ne t’es pas retournée durant ce petit monologue. Ton être n’était plus de son ressort et l’intrusion que tu as fais dans son espace psychique est déjà bien assez incommodante. Tu ne veux pas le malmener plus que le futur ne le fera déjà. C’est presque en titubant que tu prends le chemin du retour, canne à la main gauche et main droite sur le bras. Et petit à petit telle une ombre tu disparais entre les arbres. Laissant enfin le frêle garçon seul avec ses pensées.


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Invité, je tire les ficelles de tout les pantins des cette ville, sauras-tu échapper à mes fils?

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Merci à tous je vous love:
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MessageSujet: Re: La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) EmptyLun 8 Juin - 18:38

La médium prise en défautWe feel cold, but we don’t mind it, because we will not come to harm. And if we wrapped up against the cold, we wouldn’t feel other things, like the bright tingle of the stars, or the music of the Aurora, or best of all the silky feeling of moonlight on our skin. It’s worth being cold for that.
12H03. Le destin est un concept très abstrait qui n’est pas familier au petit homme. L’existence d’une entité supérieure contrôlant les vies de chacun est une notion dérangeante, que l’australien ne peut accepter. Lui pour qui la liberté est un attachement charnel, imaginer quelqu’un très haut dans les cieux tirer les fils de son existence lui paraît improbable. Il pense, au plus profond de lui, que le cœur d’un être est sa lumière ; elle l’emmène, main dans la main, à travers les sentiers inconnus. C’est normal d’avoir peur, d’appréhender les ombres qui paveront les chemins de demain, de craindre s’effondrer au premier obstacle, d’espérer avoir la force de surmonter les épreuves. Ismaël ressent une angoisse non dissimulée envers le futur. Comme s’il se tenait caché dans un buisson, griffes acérées et dents reluisantes, prêt à bondir sur sa proie et la déchiqueter. Demain est effrayant, car les ténèbres qui l’enveloppent sont opaques. Éviter de penser, oublier le temps qui passe ; fuir le destin qui semble vouloir s’écouler.

Le petit homme est rappelé sur terre par l’éclat d’un objet à travers le ciel. En retombant sur la paume de Casey, il aperçoit une petite pièce de monnaie, gravée d’un croissant de lune. Tendant vers lui ses mains en tâtonnant, elle dépose le précieux trésor entre ses phalanges. Ismaël affiche une moue surprise, s’interrogeant sur le sens d’un tel geste à ce moment, et ne comprenant pas les agissements pour le moins étrange de la jeune femme. Mais peut-être est-il derrière cet acte une profonde symbolique qui lui échappe ?

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Ismaël, avant de reprendre ma route, je me dois de t’avertir. Cette ville te mettra à l’épreuve, toi, tes principes, tes valeurs, et enfin ta morale, ton innocence et ta gentillesse seront balayées, malmenée et parfois même détruite. Le problème ne vient pas de la ville en elle-même mais les personnes qui y habitent. Beaucoup sont régis par le profit, l’égoïsme et même la cruauté pour certains, tu es une fleur qui s’apprête à faire face à un ouragan. Et après ce que tu viens de faire pour moi, je ne peux décemment te laisser l’affronter tout seul. Cependant, j’estime que tu dois aussi apprendre par toi-même à vivre dans cette ville, de la manière que tu jugeras pertinente. Je te donne ainsi cette pièce, le lancer t’a gratifié du symbole de la Lune. Ainsi Casey Williams te doit une faveur, tu peux venir la réclamer quand bon te semble auprès ta chère voyante. Si tu as besoin d’aide, apporte-moi cette pièce, et je t’apporterai assistance autant que possible en fonction de mes moyens. Sache aussi que je suis la tenancière d’un bar, le Nocturne. Il ne paie pas de mine, mais si tu as des problèmes tu peux venir là-bas.

La voix de Casey dégage un sentiment dangereux. Son message sonne comme une mise en garde trop sérieuse, et résonne avec ses souvenirs. Soudainement, il se revoit :
« Ses cheveux noirs sont balayés par le vent. Ils sont trop longs, des mèches retombent sur son visage et d’un geste de la main il doit les chasser pour maintenir son regard fixé sur le visage sérieux de sa mère. Il est petit, et un lourd sac à dos en tissu est apposé contre son dos. Ses chaussures sont propres, luisantes, et son uniforme juste repassée lui colle à la peau. Une main est posée contre son épaule, et malgré sa légèreté, une violente pression se pose sur son corps. Le monde extérieur est une jungle, avait-elle prononcé d’une voix grave et sérieuse, un monde où les personnes ne sont pas toujours tendres, pas toujours animées de bonnes intentions. Ce monde, avait-elle continué, n’est pour autant pas dangereux, du moment que tu gardes en mémoire ce conseil : sois toujours toi-même Maël, et ne cherche jamais à te changer pour un autre, tes principes, tes valeurs, tes idées, ont autant d’importance que celles d’un autre. Après un enlacement affectueux, elle l’avait tapoté dans le dos, le laissant devant la porte de son école maternelle, pour affronter son premier jour. »

Un sourire étire ses commissures, tandis qu’il dépose la pièce dans la poche arrière de son pantalon, enregistrant avec attention les informations transmises par Casey.

La médium prise en défaut (Casey Williams & Ismaël H. Sylwette) Todq Au revoir Ismaël, quant à Ana, j’irai la voir, cela fait bien longtemps qu’une visite s’imposait. Cependant je ne suis pas de nature sociale, encore moins quand il s’agit de confier ma santé à une inconnue. Mais j’ai vu de quoi elle est capable et qui la motives. Et j’aimerais éclairer ce point avant de rentrer dans mon foyer. Nous pouvons lui faire confiance, s’il y a bien une seule personne dans cette ville à qui tu peux faire confiance. C’est elle. Je te ferais aussi parvenir mon adresse plus tard, Le Cheval Blanc est une charmante auberge. Maintenant il est temps pour moi d’aller faire le point et me ressourcer. J’espère que c’est un adieu et que tu n’auras pas à me rendre cette pièce. Mais je pense qu’il s’agit là d’un simple au revoir. Porte-toi bien.

12H10. La jeune femme est désormais loin. Elle est partie, sans attendre la réponse du petit homme, le laissant seul avec ses pensées, au milieu de cette forêt. Il doit être aux alentours de midi, bien que son estomac soit muet. Il n’a pas très faim. Ressassant dans son esprit la rencontre qui vient de se terminer, d’étranges émotions l’enserrent. Il ne sait pas quoi penser de ce qu’il vient de se passer, il doute même de la véracité des faits. Pourtant, dans l’arrière de son jean, la pièce est toujours là. Tout s’est passé si vite. L’instant d’avant, Casey gisait au sol, aux portes de la mort, et après, elle repartait guillerette, apaisée. Lui cependant n’arrives pas encore à véritablement tourner la page. Il sent déjà que la journée sera longue, et qu’il lui sera difficile de revenir à un état normal.

Les émotions à fleur de peau, il prend soudainement conscience d’un détail dans les paroles de la jeune femme qui lui glace le sang. Il ne se souvient pas avoir parlé de son lieu de vie, ni même avoir évoqué l’auberge au bord de la plage. Il espère, sans apporter crédit, que cette coïncidence est un produit de son esprit. Il risque de ne jamais revoir Casey, et d’une certaine manière, cela le rassure. Il prie évidemment pour que sa santé se rétablisse, et que le bonheur apparaisse dans son futur, mais l’inconfort dans lequel elle le plaça repousse l’idée d’une nouvelle rencontre.

***

21H25. Le jeune australien n’a pas tardé à rentrer chez lui, et il s'est réfugié sous la chaleur de son plaid. Par moment, il repense à Eliakim. Il aurait tellement voulu pouvoir l’appeler, pour lui conter sa journée, et partager avec lui ses craintes, ses doutes et ses espoirs. Chocolat chaud dans le creux de ses mains, son esprit se perd en considérations. La nuit s’annonce douce, et il ne pense pas dormir de sitôt.

HRP:
:copyright: 2981 12289 0

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이 모든 게 다 꿈인 것 같아

« Si le papillon s'est brûlé à la lumière, la lumière a connu les ailes du papillon et les a aimées. »

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