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Damned Town
The mysterious city
La divinité est une réalité, telle est la preuve qu’apporte Damned Town. Dans les ruelles de l’énigmatique cité cohabitent humains, anges, démons et déchus. Entre introspection et conflits, chacun défend âprement son camp. Et toi ? De quel groupe feras-tu parti ?
Sujet: Manure's perfume [ft. Alizée] Dim 17 Mar - 12:36
Manure’s perfumeFt. Alizée Bluchele
Mon regard se porta sur la feuille vierge qui me faisait face. Dans mes mains se balançait maladroitement un vieux bic tout fraîchement déterré et entre mes jambes ronflait tranquillement le petit monstre que je m’étais évertué à fatiguer durant l’après midi qui venait de s’écouler. Ses cycles ventilatoires résonnaient dans le silence religieux qui régnait dans l’appartement, et aurait pu me bercer si mon niveau de fatigue n’avait pas déjà été plus que dépassé. Lors de mon achat j’avais eu l’extrême imprudence de sous-estimer un tantinet trop la charge que ce petit animal représentait….
Désormais véritable père harassé, il ne parvenait pas à maîtriser le bagage énergétique que son enfant transportait lourdement. Et pourtant ! Il s’acharnait à l’emmener courir ag--vec lui les matins, à le laisser jouer au parc plus de 2 à 3h dans l’après midi et enfin une autre longue sortie peu après le dîner pour digérer. Attila en ressortait rincé, les pattes légèrement endolories par tous les km qu’il s’était avalé, la tête pleine de nouveaux souvenirs qu’il avait pu dès lors synthétiser. Quand bien même… A peine Alec s’octroyait le droit de lui aussi redescendre de ses grands chevaux, histoire de respirer un peu, les responsabilités revenaient au galop alors que le beagle se jetait corps et âme dans quelques nouveautés. L’accoudoir du canapé s’était vu planté la journée même où Attila avait fait ses premiers pas là, ses gamelles avaient maintes et maintes fois infiltré les lattes du parquet, les rideaux se voyaient sans cesse dangereusement menacée par de petits coussinets griffus aux allures de vagabonds. Je vous épargne la suite de la liste, les connexions neuronales du jeune démon ayant grandes difficultés à s’établir.
Inspirant longuement dans l’unique but de se motiver, le premier point de sa lettre fut posé.
« Chère démone à l’odeur de crottin fermenté (ne le prenez pas mal, c’est un doux parfum) ».
Souriant à la vue de ce début impromptu, le démon hésita à le laisser là. Finalement, il se résigna. Au pire, elle le prendrait mal, et alors ? Il ne lui demandait pas non plus la lune : sa petite salutation ne pourrait venir entraver le bien fondé de la requête qu’il désirait formuler.
Sous ses doigts, l’écriture prenait en formes alambiquées. Cela faisait bien trop longtemps que le jeune garçon avait délaissé le crayon. Parfaitement lettré, il avait sur Terre grandit avec le développement des technologies. Très vite, il y avait aperçu un intérêt majeur, si bien qu’il n’en était que très peu revenu à la traditionnelle écriture manuscrite. Quelques pattes de mouches s’invitèrent de ce fait bien évidemment au milieu de son discours, l’encre coulant parfois légèrement. Le tout restait toutefois lisible à souhait, les formes témoignant des contours de sa personnalités. Certaines n’étaient qu’arabesques élégamment tracées tandis que d’autres se rapprochaient plus de la linéarité des tracés d’ECG. Les pics se dressaient alors droits et fiers parmi leurs confrères, tranchant avec la douceur du grain de la feuille. Alec l’avait d’ailleurs choisie pour ceci. Ni trop transparente, elle n’arborait toutefois pas la rugosité qui le dérangeait sur bon nombre de feuilles utilisées.
« Je me permets de te contacter, non pas pour suivre l’immense quantité de toutous qui courrent après tes robes fendues, mais pour parler boule de poils. Rassure toi, je n’ai pas mon CAP d’esthéticien, je ne te referais pas le Mont Vénus. Toutefois, j’aimerais effectivement parler de choses à poils et à sécrétions très.. odorantes..
Vois tu, il y a quelques semaines de cela, je me suis lancé dans l’achat d’un petit beagle, afin de me sentir un brin moins seul lors de mes sorties en forêt. Si j’avais pu être confronté à cette race étant plus jeune, il faut bien avouer que mes souvenirs sont bien altérés, mais je ne parviens pas à l’éduquer comme je le souhaiterais.
Sa fougue est mémorable. Il est de ceux que je veux avoir à mes côtés lors de la chasse au gibier. Mais bordel de merde, je pense avoir autre chose à foutre au cours de ces sorties que de lui courir après parce que ce monsieur préfère courir et traquer les papillons, les admirant ventre à terre la queue toute frétillante.
Enfin. Je ne trouve pas d’éducateur dans ce secteur. Etant donné le cannasson que tu trimballes tout le temps avec toi, je songeais à te contacter pour éventuellement m’aider. Je n’ai pas grand-chose à te proposer en échange, hormis peut-être un petit voyage dans les cieux. Mais je ne pense pas que tu soit du genre aussi facile que cela. Du coup, et bien advienne que pourra. Nous pourrons toujours en rediscuter plus tard.
Ma question est donc la suivante, au cas où l’astrologue que tu es n’aurait pas capté : t’y connais tu en canidé ?
Alec Hamilton, l’autre « chien » révolté que Dragon fait « aboyer » ».
Se redressant sur son siège, son pied pivota un tantinet trop loin heurtant le flanc du Beagle qui n’avait pas bronché. Dans un sursaut ce dernier se releva, se cognant contre la partie inférieure du siège de la chaise que le démon occupait. Glapissant plus de surprise que de douleur, il détala en aboyant violemment pour se jeter sur le canapé dans un crissement de coussinets.
Observant sans broncher le show qui se déroulait, le démon soupira une seconde fois, cette fois ci résigné. Fatiguant ou non, ils étaient deux compères partageant un même appartement. Finissant sa lettre, il traqua une enveloppe pour l’enfermer, la refermant du bout de la langue. Inscrivant l’adresse de l’astrologue qu’il avait mis des journées à trouver, il inscrivit la sienne au dos et déposa le paquet dans l’entrée. Il la sortirait demain au moment de promener son garde fou.
Son adoreffroyable chiot le regardait de ses grands yeux régénérés, la queue battant contre le cuir du sofa. S’approchant du canapé un brin hagard, le démon vint s’allonger, caressant l’animal qui venait se loger contre lui, les oreilles redressées.
« Allez, petite sieste mon vieux…. »
Alec Hamilton
The Hunter
Messages : 568 Âmes : 307 Date d'inscription : 15/05/2015 Age : 28
MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
En rentrant chez moi, je fus surprise de croisée le facteur devant ma demeure. Il semblait se débattre avec son sac, en toile brune, plein à craquer et trembler comme une feuille. Une chose qui ne s’est pas arrangé quand il m’a aperçu, trottant vers la barrière. Il faut dire que mon regard n’avait rien d’amical.
Je n’ai pas l’habitude de recevoir du courrier ou de la visite. Et encore moins de voir le facteur qui habituellement fait un grand grand grand tour avant de passer devant chez moi.
A quelques mètres de moi, il a finit par brandir une enveloppe blanche sortit des tréfonds de sa sacoche. Ouranne eu un mouvement de recul devant le geste assez brutal, mais ne broncha pas, moi je me retenais plutôt de lui coller un coup de rêne dans la tête.
Il bégaya trois mots absolument incompréhensible et me tendit la fameuse enveloppe. Je n’ai pas pu dire quoi que ce soit qu’il avait déjà déguerpi vers le fond de la rue jusqu’à disparaître dans la première intersection.
Hum okay. Je glisse le papier épais dans le fond d’une poche sans le moindre ménagement et mets pied à terre avant d’emmener mon poney d’amour de l’autre côté de ma maison pour qu’il y retrouve son petit près et son box. Il y a des fois où je me dis qu’il doit se sentir bien seul, mais à l’heure d’aujourd’hui je n’ai pas le moyen de lui offrir un compagnon poilu.
Une bonne heure de grooming, de nettoyage et deux brouettes de crottins plus tard, je peux enfin rejoindre mon petit logis et envoyer balader mes bottes en cuirs dans un coin du salon. Qu’on est bien chez soi.
Je m’étale sur mon canapé et entend un froissement. L’enveloppe ! Je l’extirpe de là et constate qu’elle a survécu même si franchement elle est plus en très très bonne état… Enfin bref.
Il y a une adresse dessus avec le nom « Hamilton », ça me dit vaguement quelque chose, mais je serai plus du tout dire où je l’ai vu. En tout cas, cet Hamilton a du courage pour m’écrire, peu de gens savent où j’habite et ceux qui le savent l’oubli très très vite !
Je ne m’en émeut pas plus (pas l’oiseau hein!) et ouvre prestement le contenant pour en découvrir le contenu. C’est une lettre, encore plus étranges, surtout que la formulation première est très...hum comment dire ça, « particulière ». De plus, il me tutoie...et il utilise des métaphores pour le moins douteuse. Autant dire qu’il commence mal dans cette relation le gamin, surtout si il attend de moi que je l’aide avec « une boule de poil aux sécrétions odorantes. »
Je maugrée dans ma barbe (inexistante, attend je suis parfaite moi) et décide de quand même continuer à lire cette chose que Hamilton m’a envoyé.
Aaaaaaahh c’est comme ça qu’il parle d’un chien celui là ! Un chien qui a l’air bien turbulent on dirait, enfin c’est le cas de chaque animal quand il est jeune et pas éduqué. Et il aurait donc besoin d’aide…
Il est vrai que je touche ma bille en dressage maintenant. Mon poney m’écoute au doigts et à l’œil peut importe la situation mais quand j’y pense les débuts avaient été compliqué. Je crois avoir plus souvent mangée le sable que avoir pu rester plus d’une heure en selle. C’était un jeune cheval impétueux et remuant. Mais un jour, je lui ai offert une vie en pleine air et à partir de là, il a commencé à devenir moins agressifs au contact humain. Alors oui, un cheval c’est pas un chient, mais bon, un animal est un animal.
Me payer avec un passage au ciel? Je met un instant à comprendre avant d’éclater de rire sur mon canapé. Mais qu’il est stupide ! Par contre en effet, comment vais-je pouvoir lui faire payer mon coup de main.
Et comme une petite lumière qui s’allume dans mon crâne, je me rappelle que je cherchais un ami pour Ouranne ! De plus, il me reste une chambre de libre ici. Lui proposer un marché de cohabitation avec un accès sur un grand parc pour son petit monstre et un ami à quatre pattes à poil plus imposant peut-être certes, voilà qui serait rentable pour tous le monde.
Le nom à la fin de la lettre attire mon attention : Alec ? Alec le blondinet qui était avec moi dans le bureau de l’imposteur ? Il ne peut pas y en avoir quinze milles surtout qui se permettrait de signer ainsi. L’offre est d’autant plus alléchante.
Je me saisit de ma tablette de travail, un papier, un stylo :
« J’ai bien reçu votre message Mr.Hamilton.
Pour répondre à votre question : Non, je n’ai pas de grande connaissance en canidé spécifiquement. Néanmoins pour ce qui est de dressage c’est mon truc. Vous l’avez vous même souligné, je possède aussi un compagnon à quatre pattes et je me suis chargée seule de son éducation. Pour l’heure, c’est un ami fiable et qui me suivra jusqu’au bout du monde. Je peux vous enseigner cela.
Pour ce qui est de votre offre de rémunération, non en effet, vous ne m’intéressez pas. Néanmoins je peux vous proposer un marché.
Mon terrain est vaste, ma maison est grande. Je cherche depuis longtemps un ami pour mon cheval et peut importe l’espèce, tant qu’il est capable de courir avec lui dans le pré. De plus, il demeure toujours une chambre vide chez moi et je recherche un colocataire pour alléger les frais de loyer (l’astronomie ne paie pas).
Je pense que nous pouvons nous entendre sur un loyer de 200 pièces charges comprises.
J’attends une réponse de votre part.
Cordialement Alizée Bluechele, la cavalière dans le palais. »
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Sujet: Re: Manure's perfume [ft. Alizée] Sam 30 Mar - 20:41
Manure’s perfumeFt. Alizée Bluchele
Deux jours à peine s’étaient écoulés depuis que le démon avait envoyé son courrier. Et de ce temps là, les choses n’avaient pas changées, hormis la profondeur des sillons violacées que le dessous des yeux d’Alec tirait. Bien sûr, sa mauvaise foi en rajoutait, l’accablant davantage comparé à ce qu’Attila lui faisait vivre. O motivation, ô bonne volonté, où t’en étais-tu allée ?
Affalé sur son banc, le suédois regardait son petit monstre gambader, reniflant gaiement l’arrière train de ses congénères. Cela faisait une bonne heure que sa boule de poil et lui étaient là, profitant du beau temps. En une heure, Attila n’avait que fait la course, aboyant à tue tête à quiconque se montrerait un chouïa trop arrogant. Vrai petit roi du parc, il pavanait, entourant toute nouvelle bête qui s’infiltrerait sur ses terres. Ses pattounes infatigables retournaient encore et encore cette terre qu’il foulait. Son territoire avait soigneusement été marqué et aucun molosse ne l’effrayait. Combien de fois notre athlète avait du se lever d’un bond et lui courir après pour l’empêcher de se jeter sur ses camarades. Mais là, ça allait, il semblait enfin s’être un peu civilisé. Il faut dire que ce matin déjà, les deux compères s’en étaient allés courir, s’enfilant un bon dix kilomètres pour commencer la journée.
Etouffant un baîllement, le démon pensa à l’entraînement qui allait se profiler pour lui. Au programme, épaule et dos. Que ça allait le déverouiller ! Le long de son grand dorsal le lançaient quelques tensions, sûrement dues à quelques petites fibres contracturées. Diable qu’il manquait cruellement de masseurs dans cette cité ! Ou du moins qu’il manquait de flair pour ne pas en avoir encore trouvé. Naturellement, ses pensées dérivèrent à cet univers qu’il foulait depuis de longues semaines déjà. Hier, Chelsey lui avait refait les yeux doux, heureuse de le voir revenir. Il faut dire que plus d’adhérents elle comptait, mieux sa paye s’en portait. Il devrait l’inviter à aller boire un verre un de ces quatre. Il apparaissait qu’un nouveau café venait d’ouvrir, et cette quiche avait beau ne rien avoir dans le pois-chiche, elle le faisait bien marrer quand elle s’y mettait. Esquissant un sourire, le démon se redressa sur son banc, voyant son fiston revenir au galop. Jappant les oreilles brinquebalant de haut en bas, la petite terreur freina des quatre fers pour se stopper entre les jambes de son maître. Bien évidemment ses postérieurs et antérieurs étaient couverts de terre. Lui caressant affectueusement le crâne, Alec se pencha pour l’étouffer de câlins avant de se relever.
« On y va vieux ? On reviendra ce soir, promis ! »
Raccrochant la laisse à son compère, le démon se leva et se mit en chemin, Attila sur ses talons. Pour rentrer, pas le choix que de passer par le cœur de la cité. Alors qu’ils parcouraient les pavés, Alec glissa un œil à son molosse qui faisait la fine bouche. La rude pierre n’était pas pour le contenter, lui qui préférait le sol meuble de la forêt. Etouffant un rire à la vue de ce petit prince qui faisait le difficile, le démon l’incita d’un claquement de la langue à accélérer, se mettant à trottiner. Le nez en l’air et la queue frétillante, Attila le suivit joyeusement, trop heureux que de pouvoir en finir au plus vite avec ce parterre de malheur. Arrivé en bas de leur cocon, Alec prit le soin de relever le courrier.
Parmi les quelques factures qui se profilaient se démarqua une lettre dont l’origine lui demeurait inconnue. La taxe d’habitations, ça il la reconnaissait à milles à la ronde, mais celle là, il ne savait pas ce qu’elle lui voulait. Les calant sous son aisselle pour monter au plus vite les escaliers de l’immeuble, il rentra dans son chez soi et jeta les lettres sur le plan de travail, s’attelant à décrotter les membres de son colocataire. Quant il l’eut laissé filer à ses activités, il revint aux nouvelles extérieures. Piochant au hasard, il eut entre les mains la fameuse lettre. Curieux, il l’ouvrit sans plus tarder, liant les mots qui la maculaient.
Ah, l’astronaute ! Ou astronome, bref, c’était pareil.
S’appuyant de ses avants bras sur le tablier de son plan de travail, il lut les nouvelles qu’elle lui rapportait. Qu’elle avait été bien gentille de lui répondre aussi rapidement. Se renseignant à la diagonale, il ne tiqua que sur le montant du loyer. Quoi ? Il était où le rapport avec le shaker là ? Fronçant de ses sourcils avant de se stopper en se rappelant que ce méfait allait lui attirer la foudre des rides, il relut la lettre en entier avant de la reposer.
Ah ben voyons ! Elle lui proposait d’emménager avec elle. Pire ! Avec elle et son canasson ! Se hissant sur le plan, le démon laissa ses jambes balancer de gauche à droite tandis qu’il laissait son regard balayer l’appartement qu’il occupait encore pour le moment. La proposition de la pirate résonnait dans son hippocampe, l’alléchant lentement. Après tout, n’avait-il pas lui-même pris le parti de s’établir dans une colocation pour voir du monde ? Et depuis, combien de personnes avait-il rencontré ? Nobody. Pas de bier pong, pas de soirées à s’empiffrer, en riant grassement. Tristounes étaient ses soirées. Enfin, moins depuis qu’Attila était là. Ah cet ouragan... Mais d’ailleurs, il était où celui là ??
Un très mauvais pressentiment s’imprima dans l’esprit du suédois qui fut remis sur pieds d’un bond, appelant son chien fermement. N’obtenant aucune réponse, il monta à l’étage, entrant en coup de vent dans sa chambre, seul lieu que le chiot n’avait pas encore saccagé. Au lieu de le sortir de ses gongs, la scène qu’il vu l’attendrit au plus au point. Attila ronflotait là, empêtré dans les vêtements de la veille de son maître. La truffe à moitié enfouie sous la couette, son souffle régulier apaisa le démon qui vient se coucher contre lui, un bras accolé à lui. Sans dormir, il continua de peser le pour et le contre de la proposition. Finalement, il sombra comme un bébé, et les deux compères ne passèrent jamais une si bonne nuit que celle qu’ils eurent là.
Le lendemain, un filet de bave accueillit les premiers souvenirs d’Alec. Etouffant un baillement vite stoppé par la langue du quadripède qui revenait déjà à la charge, le démon roula sur le côté, se levant souplement. Le chiot le regardait de ses grands yeux curieux.
Bah alors ?? Tu viens ?? On va courir ou bien ??
Imaginant en riant la requête que son petit monstre pouvait bien lui formulait, le démon y répondit à haute voix.
« Oui allez vieux, on va sortir. Laisse moi juste le temps de me prendre mon café ».
Une fois changé et son nectar enfilé, ils gagnèrent l’extérieur, un brin frisquet, nous nous devons de le souligner. Cette fois toutefois, le démon ne prit pas la direction du parc ou de la forêt mais celle de l’observatoire. Dans son dos, l’église de la cité sonna ses cinq coups. L’aube n’allait pas tarder à se lever.
Sur le chemin, ils s’arrêtèrent autant que le chiot le désirait, bien que le suédois du s’y reprendre à plusieurs fois pour ne pas se laisser entraîner sur quelques chemins escarpés. Il allait déjà avoir assez de mal à trouver la foutue résidence de la pirate, pas la peine de déjà s’entailler le pied. Bien que l’Observatoire ne soit pas des plus exilés, les indications manquaient cruellement et le galérien qu’Alec était eut bien du mal à trouver son chemin.
Enfin, quand Attila n’eut plus que le tirage de langue pour ventiler, ils parvinrent à leur fin, la silhouette du bâtiment se découpant face à eux. Fort de cette réussite, les deux compères gagnèrent le perron, le démon s’affairant à trouver la foutue sonnette. Au lieu de quoi il ne trouve qu’un gong qu’il fit claquer contre la porte.
Alec Hamilton
The Hunter
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MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
Trois coups claquèrent sur l’épaisse porte de l’observatoire, mais seule le lourd silence du lieu chargé de science lui répondit. Il fallait bien avouer qu’après le lever du soleil, j’avait quitté les lieux pour retrouver mon ami à quatre pattes qui comme toutes les nuits avaient filés au grès du vent (littéralement).
J’avait fini par le retrouver en haut de la crête, son endroit favoris, broutant tranquillement dans le vent et arrosé par les premiers rayons du soleil. Je n’eu pas à parler un seule instant, ni à faire de geste en sa direction que Ourane avait déjà relevé sa grosse tête brune et fait quelques pas en ma direction.
Comme tous les jours, j’était émerveillée par tous ce que cheval pouvait m’apporter au quotidien et de l’intelligence dont il faisait preuve. Il m’arrivait même d’oublier qu’on ne fait pas partis de la même espèce. Mais même un fossé aussi important n’avait pas su atténué l’amitié qui nous liaient depuis tant d’année.
Le petit étalon pie vint poser son nez contre mon bras. Une demande ou une autorisation ? Peut-être les deux.
Nous nous mirent en chemin pour redescendre la montagne, il fallait dire que j’étais épuisée et qu’il avait du courir une bonne partie de la nuit. Assise sur sa croupe, sans rien d’autre que le poids de mon corps pour lui indiquer la direction à suivre, j’étais perdue dans mes pensées.
Pour beaucoup, en ville, il était étonnant de voir une démone à cheval. Pour les trajets longs et dans des lieux reculés, beaucoup préféré voler, mais pas moi. Mes ailes, je les avais toujours haït, source de stress et d’incompréhension au vu du plumage soyeux et argentés que je portais. Heureusement pour moi, personne n’avait remis en question la pureté de mon sang. Je suis une démone par mon père et j’espère l’être par ma mère.
Ourane avançait lentement mais sûrement vers l’Observatoire, son pied sûr dans les chemin caillouteux et glissants de la montagne. Bizarrement, il devait mieux savoir où il allait que moi car je n’ai vu qu’au dernier moment le mini chient tacheté foncée vers nous en aboyant plus fort qu’un chien de garde. Et le blondinet derrière lui qui semblait paniqué devant la virulence de son roquet.
Heureusement pour moi, ça n’étais pas un cabot qui allait faire peur à mon étalon, mais par mesure de sécurité, il se mit en position pour pouvoir écrabouiller l’intrus un poil trop agressif. L’encolure arquée, les oreilles en avant et tout son poids sur ses postérieurs, j’ai préféré le laisser gérer ça. Le clebs finit par comprendre le message et se coucha à bonne distance des sabots de mon cheval, aplatit dans l’espoir de pas énerver la grosse bestiole poilu encore plus.
Ourane avait calmé le bestiau et moi, je devais m’occuper du propriétaire, qui haletait d’avoir du courir après son chien. Maintenant que je le vois de plus près, il me semble reconnaître. Est-ce que c’était lui dans le bureau de Dragon ? Certainement. Est-ce que c’est lui qui m’a envoyé la lettre pour l’aider avec son chien ? Est-ce que c’est lui son chien ?
Mon regard passe du beagle étalé sur les graviers et son maître : c’est donc pour cette petite crotte qu’il veut un coup de main ? J’avoue que je m’attendais à me retrouver face à un grand Husky, Berger Allemand, Dalmatien ou Labrador. Bref, des chiens plus imposants et réputés pour avoir besoin d’une poigne de fer afin d’être dompté.
« - Salut. Tu ne sais pas qu’un chien ça se tient en laisse quand on ne sait pas où on est ? »
Je descend de ma monture et m’avance vers le petit chien. « - Bref, qu’est ce qui vous amène ici ? »
Il eut beau tambouriner du mieux qu’il pouvait, pas un seul instant l’observatoire ne parut se réveiller. Jurant entre ses dents, Alec se demanda s’il avait mal compris. L’illuminée vivait-elle vraiment ici ? Après tout, la logique aurait rationnellement asséné que non : le bâtiment était un lieu de recherche, de professionnalisme, et non un squat à fumier. Pourquoi diable avait-il donc pu songer que la jeune femme puisse s’y trouver, pire y résider ? Levant les yeux vers le ciel afin de repérer la position de l’être de lumière incontesté, le démon conclut que la matinée était bien entamée. Le soleil se trouvait à mi-chemin de son zénith. 10h devait être l’approximation plausible de l’instant T. Les démons ne bossaient donc pas en journée ? Ces fainéants confirmés…
Jurant et maudissant les circonstances actuelles, notre intellectuel suédois finit tout de même par avoir un éclair de génie. Quiconque observait les étoiles bossait très certainement de nuit ! Ce fut la cerise sur le sunday, l’élément manquant pour corroborer sa vérité : les fils de Satan étaient vraiment des fainéants ! Il pariait qu’à l’heure actuelle, elle ronflait sûrement perdue dans un lit trop grand pour elle, sa petite taille se noyant sous l’opulence de son duvet de plumes. Ahlala… Ces femmes alors !
Attila lui donna raison, activant soudainement le mode rafale. Bondissant à ses pieds, il ne put s’arrêter d’aboyer, cherchant vraisemblablement à attirer l’attention de son étrange bipède. Quand il l’eut enfin, il sauta les marches du perron et courut en direction des prairies qui entouraient le bâtiment.
°Pourquoi as-tu cru que lâcher ce filou était une bonne idée ?!°
S’élançant aux trousses du chiot, le traqueur finit toutefois par comprendre son récent déserteur : de la montagne descendait un quadrupède, chargé d’une bipède au vu de l’épaisse tignasse. À contre-jour, le démon ne put véritablement distinguer ses traits mais cela ne l’empêcha pas de reconnaître la fraîche Alizée, assise toute droite sur sa selle lustrée. À cette constatation, le visage du blondinet s’illumina. Et bien voilà ! Tout arrivait à point à qui savait attendre. N’était-ce pas là la preuve irréfutable ? La frustration qu’il avait ressentie plus tôt en ne parvenant pas à prendre contact avec elle n’était déjà plus qu’un lointain souvenir. Pas comme les criants aboiements d’Attila, qui s’ancraient quant à eux bel et bien dans la réalité. Sans arrêt plus téméraire que la seconde précédente, le beagle progressait en direction de la monture d’Alizée. Loin de se laisser intimider, ledit destrier se grandit sur lui-même, les oreilles tombantes. S’il se voulait menaçant, le suédois ne le trouva point. Malheureusement son fiston n’était pas de cet avis et le suédois vit avec déception son molosse courber l’échine et s’aplatir au sol en un geste de soumission la plus extrême. Vive la bravoure…
Dans la continuité des proverbes populaires, l’astronome mit pieds à Terre et s’exprima de sa voix autoritaire et aimable à souhait. Telle bête, tel maître… Pourtant le démon ne plaqua nullement ses pecs au sol, répondant à la question rhétorique de la pirate d’une voix sifflante.
“En général je le laisse gambader dans les lieux sans vie. Qu’il se dégourdisse un peu les pattes. Tu aurais pu t’annoncer, je l’aurais rattaché. J’ai par contre pu comprendre que ta bête puait assez pour le décourager de t’approcher =) Contre mauvais fortune bon cœur !”
S’approchant à son tour et rattachant Attila, il reprit les motifs de sa venue.
“Comme je le stipulais dans ma précédente lettre, je suis à la recherche de quelqu’un qui sait éduquer. Je ne recherche pas à soumettre mon chien dans la violence et la souffrance mais à l’initier au respect au sein d’une famille. J’ai besoin d’apprendre à communiquer avec lui. Avec ta grande gueule, tu as beau m’insupporter, la connexion entre ton canasson et toi, elle a su me parler. Je sais reconnaître la collaboration de partenaires. Toi et lui possédez un lien très fort dont je pense beaucoup avoir à apprendre.”
Alec Hamilton
The Hunter
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MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
Et m’annonçait comment petit malin ? Avec une grosse cloche de vache ? Un corps de chasse peut-être ? Je soupir, encore un qui se croit tout permis alors qu’il est clairement sur ma propriété. Parce que oui, la plateforme de mon Observatoire m’appartient. Je pourrais l’envoyer balader et faire en sorte qu’il ne soit plus jamais en mesure de remonter sur la montagne (en lui sectionnant une jambe par exemple). Je ne savait même pas qu’il allait venir, encore moins avec son microbe sur patte courte. Et après s’est à moi de m’annoncer...Franchement, y en a comme lui qui ne manque pas d’air. Enfin j’avais déjà pu le constater dans le bureau de Dragon.
Je gratte le nez de mon étalon qui réclame la poche dans mon sac. Il finit par comprendre qu’il ne l’aurait qu’une fois les deux nouveaux venus partis ou devenus des êtres beaucoup moins hostiles pour sa cavalière. Le petit cheval pie se met à brouter les rares touffes d’herbes tout en jetant un regard sur le cabot que son maître venait de raccrocher avant d’expliquer le motif de sa venu, ou plutôt de la réexpliquer. Comme si il n’avait pas déjà écrit une lettre. Enfin bon, disons qu’au moins, il avait la décence de dire pourquoi il venait me déranger après mon boulot au lieu de me laisser dormir.
Je soupir à nouveau et me pince l’arrête du nez. J’ai travaillé toute la nuit, alors un peu de patience. Il va falloir que je réfléchisse à comment procéder. Mes neurones cherchent les liens logiques entre le dressage du chien et celui du cheval, mais rien ne vient. Je ne trouve même pas de ressemblance entre deux chevaux car tous sont différents...Comment j’ai fait avec mon étalon...Comment j’ai réussit à créer mon lien avec lui, à gagner sa confiance et son amitié ?
Ma mémoire se met en marche, remontant à l’époque où j’étais obligé de m’asseoir avec un coussin parce que Ourane me faisait valdinguer dès que j’avais le malheur de ne pas aller dans son sens, c’est à dire vers la bouffe. La douleur, les larmes et les déceptions avaient été légions pendant longtemps avec lui, mais après tous, le résultat en avait valu le coup. Les années avaient été difficile, mais aujourd’hui c’est vrai, il n’était plus le même cheval. Et notre relation avait beaucoup changé depuis nos débuts. Mais comment…
La réponse apparut d’elle même devant mes yeux : le chemin de la forêt…
« - Allons faire une balade veux-tu ? »
Je siffle en la direction de mon cheval qui relève la tête, à l’écoute et prêt à réagir. Je m’avance vers l’orée du sentier et le laisse me doubler pour qu’il prenne la tête. Il connaît le chemin de toute façon, je suis certaine qui si il avait des mains, il ouvrirait le portail et le baril d’avoine avant même que j’arrive. Derrière moi, il y a un Alec décontenancé qui ne sait pas trop quoi faire je crois.
Je pivote sur mes talons et lui tend une main que je veux plutôt sympathique malgré tous ce qu’il m’inspire.
« - J’accepte de t’aider. Mais sache qu’il n’y a aucune méthode magique pour arriver là où tu veux. Le temps, la patience et l’écoute sont les seules choses qui pourront te le permettre, et c’est difficile avec les animaux. On en attend souvent trop de eux. Toi tu veux un chien de chasse et un compagnon de solitude. Moi je voulais un cheval de combat et un coursier fidèle. Mais les choses se passent rarement comme prévu. »
Je désigne ma grosse bestiole qui trottine sur le sentier en arrachant par ci et par là des feuilles couvertes de rosées.
« - La première chose que nous allons faire, c’est aller chez moi, par le grand chemin. Tu va observer ton cabot et essayer de comprendre ce qui l’anime, ce qui lui plait. Pour le moment, tu n’es pas grand-chose dans son univers car tu as voulu t’y imposer en tant de maître et propriétaire de lui. Mais de ce que j’en vois c’est plus un esprit libre et un besoin inépuisable de découverte. »
Je m’accroupis auprès du beagle qui jappe en tirant comme un fou sur la laisse. Il est si petit, mais il dégage tellement d’énergie et d’envie que s’en est époustouflant. Je lui caresse une oreille en souriant. « - Lâche-le. Il ne risque rien. Si il s’en va trop loin, je fais confiance à Ourane pour le ramener. »
Et pour joindre le geste à la parole, je m’écarte du chemin, histoire de pouvoir laisser courir la bête.
La traditionnelle courtoisie du suédois avait encore su frapper au vu du soupir qui s’échappa des lèvres de l’astrologue. Dans le mille. Rien qu’en ouvrant le bec, il avait su l’agacer. Mais bien loin de se démonter ou de répliquer comme l’être arrogant qu’elle avait su précédemment incarner face à Dragon, elle se recentra sur son étalon. Il devait être la source principale de sa relaxation au vu de l’effet apaisant qu’il possédait sur elle. Sans avoir bien vu les relations entre le quadrupède et la bipède, toute la force de leur complicité s’en ressentait. Vers le démon, l’aura de Dame Bluechele se faisait piquante, alors qu’autour du petit cheval, elle empestait les caresses à plein nez. Mais ces derniers actes de douceur n’auraient su détourner la petite robe pie de son objectif premier, surveiller Attila toujours couché là. Celui-ci demeurait le ventre au sol, la queue balayant les touffes d’herbes qui l’entouraient. Sa petite truffe humide toute droite dirigée vers les nouvelles senteurs, elle se trémoussait de tentatives pour les enregistrer. De temps à autres, il s’esclaffait et se confondait en aboiements aigus, tentant d’attirer l’attention du petit cheval sans se risquer à approcher.
Alizée elle paraissait figée. Son visage trahissait le sentiment de vie qui persistait à l’habiter, ses muscles peauciers se tendant en quelques mimiques improvisées. Toutefois, elle demeura de longues minutes enfermée dans un silence bien gardé. Ne se permettant pas de l’interrompre, Alec dirigea son attention vers son petit compagnon. Bien tranquille comme il était, le démon ne pouvait s’empêcher de s’en méfier. Combien de fois déjà ce petit galopin lui avait-il joué la carte de la fuite soudaine ? Assis bien calmement, et la seconde d’après, il lui prenait l’envie de galoper vers de nouveaux horizons, le suédois n’ayant d’autre choix que de se lancer à ses trousses, en s’époumonant à hurler son nom. En repensant à ces scènes, il eut un petit rire attendri. Qu’est-ce qu’il lui en faisait voir de toutes les couleurs… Bien que les souvenirs de ces courses poursuites se soient manifestés, la situation actuelle était bien maîtrisée puisqu’Attila était de nouveau attaché, la laisse pendant le long de son pelage.
« Allons faire une balade veux-tu ? »
Surpris que la conversation prenne subitement ce tournant là, le démon hocha la tête, les pensées en adéquation avec cette décision. La forêt était après la plage sa deuxième maison, et il pariait sans hésiter que comparé à l’Observatoire tout bétonné, c’est là qu’il se sentirait le plus aisé.
« Avec grand plaisir Mme l’astrologue »
Son sourire narquois ne possédait pas même une once de méchanceté, juste l’envie persistante de taquiner. Mais Alizée n’était pas de celle qui vous suivait pour jouer. Joignant le souffle à la parole, elle siffla son quadrupède avant de prendre la tête de l’expédition. Soit. Sur son territoire, le démon allait au moins faire l’effort de se plier aux règles de la maison. Les yeux vifs, il les porta sur le mouvement qu’occasionnait l’avancée du petit étalon qui déjà les doublait. Sans nulle attache, il se mit à trotter sur les sentiers, s’ébrouant de temps à autres quand un insecte venait le visiter.
Sans trop avoir le choix, le suédois se mit à sa suite, intimant une légère pression sur le lien qui l’unissait à son chien. Ce dernier finit à contre-cœur par se lever. Tel un enfant chimpanzé, il s’ébroua à l’image de son ainé, et les oreilles toutes dressées, il se mit à trottiner, reniflant tous les fumets qu’il pouvait attraper. Compte tenu de l’allure adoptée, Alec n’eu pas grand mal à s’y habituer. Mais devant lui, Alizée se retournait déjà, tendant une main qu’il interpréta comme… emplie de bonne volonté ? C’est du moins ce que les mots qu’elle prononça adjointe au geste lu inspirèrent. Avec reconnaissance, il retint le fait qu’elle acceptait de vouloir l’aider, précisant qu’elle ne lui accordait qu’une exigence de moyens, et non de résultats. C’était déjà mieux que rien.
Le sourire franc qu’il lui adressa valut tous les contrats du monde. Il ne fallait pas abuser, il n’allait pas verbalement la remercier. Mais l’acte de la démone le toucha tout de même profondément. Elle aurait tout à fait pu l’envoyer balader dans la forêt et ne plus vouloir entendre parler de cette histoire absurde. Au lieu de quoi, elle essaya immédiatement de l’aider. Même l’affreux sobriquet avec lequel elle nomma son petit amour ne sut entâcher l’humeur joviale d’Alec.
« La première chose que nous allons faire, c’est aller chez moi, par le grand chemin. Tu va observer ton cabot et essayer de comprendre ce qui l’anime, ce qui lui plait. Pour le moment, tu n’es pas grand-chose dans son univers car tu as voulu t’y imposer en tant de maître et propriétaire de lui. Mais de ce que j’en vois c’est plus un esprit libre et un besoin inépuisable de découverte. Lâche-le. Il ne risque rien. Si il s’en va trop loin, je fais confiance à Ourane pour le ramener. »
La méfiance ne pourrait jamais totalement quitter l’esprit du démon qui craignait bien trop que son compère ne l’abandonne pour satisfaire ses besoins d’aventures. De plus, comment un cheval large comme Ourane aurait pu rappatrier le petit raz-moquette qu’était Attila ? Il pouvait à tout moment lui filer entre les jambes et adios le petit chiot terriblement mignon. La présence des croquettes emmitouflées dans le sac qu’il avait eu le bon sens d’emporter, le rassénèrent. Il y aurait toujours un petit moyen de le retrouver.
« Alright chief ! »
A ses pieds, le petit Beagle s’étouffait de moitié pour rejoindre la démone accroupie. Alec se rapprocha suffisamment pour que le chiot puisse renifler et lécher ses doigts sans plus de pression sur sa trachée. D’un geste précis, il retira la laisse, laissant le canidé faire le tour de la nouvelle pour la sentir de tous côtés. Venant se coucher sur le flanc droit de l’astrologue, il jappa joyeusement en se roulant, quémandant quelques caresses ventrales. Ses petits coups de pattes dans le vide manifestèrent la joie qu’il éprouva lorsqu’Alizée s’exécuta avant de se relever.
L’imitant prestement, l’animal s’ébroua une seconde fois et la truffe cette fois collée au sol, il suivit la piste du petit cheval avant de relever la tête, de dresser les oreilles et de filer ventre à Terre à la rencontre de la bête qu’il apercevait au loin. Aboyant à tous vents, il eut tôt fait de rejoindre Ourane et de l’encercler en continuant de s’exprimer.
Voir son petit traqueur sur patte déjà se lancer corps et âme dans la recherche fit rire notre démon qui crut bon de préciser.
« Il a un très bon nez, et effectivement, énormément d’énergie. Je ne me fais aucun doute sur son potentiel en tant que traqueur de senteur. Là où ça pêche plus, c’est au niveau de l’obéissance. Je ne suis pas très patient, or il en faut énormément. Lui apprendre à laisser les bêtes en paix quand il n’est pas l’heure de chasser serait déjà un grand début. Et puis les traditionnels « Pas bouger » qui dans notre domaine sont indispensables. »
Observant Ourane des fanons à la tête, le démon s’interrogea.
« Comment as-tu fait les premières fois lors du travail à pieds ? j’imagine que ça peut pas mal cavaler une bête de cette envergure. A le lâcher, comme ça, ne l’as-tu jamais perdu à tes débuts. ? »
Alec Hamilton
The Hunter
Messages : 568 Âmes : 307 Date d'inscription : 15/05/2015 Age : 28
MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
Comment as-tu fait les premières fois lors du travail à pieds ? j’imagine que ça peut pas mal cavaler une bête de cette envergure. A le lâcher, comme ça, ne l’as-tu jamais perdu à tes débuts ?
J’éclate de rire. Pas un rire moqueur, ni méchant, juste honnête parce que oui, ça me faisait rire. Les souvenirs remontaient petit à petit dans mon cerveau, des bons et des mauvais.
J’ai attrapé une branche au passage et est levé les yeux au ciel. La cime des arbres défilait sous mes yeux sans que je puisse les voir réellement. Devant nous, les deux bestiaux continuaient leurs petits bouts de chemin, mais je savais parfaitement qu’au moindre geste de ma part Ourane réagirait et reviendrait vers moi.
Après un moment, j’ai à nouveau tourné mon attention vers Alec.
« - Ca a été long. Très, très, très, long. Et compliqué. Mais par où commencer ? »
J’ai fouetté l’air avec ma baguette improvisé comme si cela me permettrai de faire le tri dans mes idées. Où avions nous commencé ? Le travail à pied ? Les jeux ? La longe ? Non rien de tout ça… Nous avions commencé dans la violence et la contrainte, oui. C’est les chutes, les échecs et l’antipathie de mon cheval qui m’ont fait réfléchir. Et même si ça me gênait un peu, je devais en parler avec lui. Je devais être honnête, après tout, il pourrait bien apprendre une leçon de mon expérience.
« - J’ai reçu Ourane à mes...hum ça n’a aucune importance, lui en avait 2. On l’avait vendu à mon père comme le parfait petit poney pour une débutante et pour progresser. Mais quand il est arrivé chez nous… Il était très énergique, curieux et impatient. Comme moi je crois bien. »
Je soupire, les débuts avec mon étalon ont été les pires moments de ma vie, hormis la mort de Cassie qui est de loin de le pire. Bref, je continue mon histoire.
« - Dès que je posais mes fesses sur son dos, je finissais au sol. Et plus on avançait, plus j’essayais de trouver une solution pour le dominer. Mors très sévère, cravache, éperons, martingale, goge,… bref, tout ce qui aurait pu le casser. »
Nouvelle pause. Ce ne sont pas de bons souvenirs. Ils me laissent un goût amer dans la gorge et des larmes dans les yeux.
« - J’étais frustrée et lui aussi, car finalement nous allions tous les deux dans un sens qui ne correspondait ni à lui, ni à moi. Et fort heureusement pour nous, je n’ai jamais réussi à le casser. Après des mois et des mois de chutes, de coups et de colère. Je me suis assise dans le manège et je l’ai regardé. Je suis resté bien deux heures comme ça, à juste observer ses agissements et son corps. Il avait une façon bien particulière de se déplacer et de me regarder. Ourane est très fière et protecteur. On ne peut pas le prendre de haut et on ne peut pas le forcer en réalité. Il a su me le dire. Il a su me le faire comprendre. »
C’était exactement ça… Il a su me dresser je crois.
« - J’ai donc commencer à retirer mes accessoires de tortures et arrêter de vouloir travaillé. J’ai monté à la cool, j’ai joué avec lui, je lui ai donné du temps. Du temps pour lui et du temps pour moi. Tout simplement. »
J’ai gagné sa confiance et sa loyauté. La dernière phrase est sortie d’elle même.
La puissance du rire de la démone failit faire sursauter notre suédois. Attila lui se désintéressa brièvement d’une touffe de mauvaise herbe qui l’intéressait, identifiant ce bruit incongru et menaçant. Au moins, ils étaient fixés. Au vu des décibels de ce rire, ils ne trouveraient aucun gibier dans la forêt. Qu’elle était maligne l’astrologue à faire la place pour prolonger leur degré de concentration dans la conversation.. Esquissant un sourire frivole du fait de cette réflexion, le suédois suivit ses gestes qui s’empararaient d’un morceau d’arbre, s’en servant comme cravache improvisée.
Les mèches blondes voletant dans le vent en dégageant son front permirent de révéler ses deux sourcils qui s’arquaient. Devant lui, Alizée fouettait l’air de la branche nouvellement cueillie, dans un sifflement désagréable. Aplati au sol, les oreilles rabattues, le petit Beagle ne se laissa pas freiner dans son avancée, rampant le plus loin possible de ces wizzles. Quel comportement curieux ! Mais plus curieusement encore, la question du démon avait été la porte d’entrée à un récit bien ficelé. Sitôt qu’Alizée se fut replongée dans son passé, c’en était fini Plus moyen d’argumenter, il était temps d’écouter. Alec, se trouvant être de très mauvaises oreilles, cacha l’impatience qui montait en lui au fur et à mesures que les histoires d’enfants se prolongeaient. Toujours à chercher l’action , parler trop longtemps le fatiguait, le ramollissait alors que son corps ne demandait qu’à gambader. Pouvant difficilement laisser l’astrologue derrière lui, sans lui avoir soutiré le moindre précieux conseil pour dresser sa bête, il prit sur lui et ravala le soupir exaspéré qu’il avait pensé pousser. Elève modèle, il prit une tête intéressée. Elève model, il s'improvisa un air concentré, talent de comédien obligeait.
En son for intérieur, il ne retint que deux choses. La première avait été que tenter de s’imposer n’avait pas fonctionné. Même si ce princeps était dérangeant, apportant de la difficulté au contrôle dont il comptait bien s’emparer, rien n’était plus naturel. Se glissant dans ses propres baskets, dans un effort incroyable, il changea la paire de lunette qu’il portait pour ne plus voir l’échelon inférieur de la hiérarchie qu’il tentait de soumettre. Il leva en revanche les yeux vers le niveau, qui tentait elle-même de le faire ployer. Le moindre ordre injustifié de leur part, le moindre terme dont le ton aurait surpassé le précédent le faisait bondir et aboyer à n’en plus finir. Il ne supportait que difficilement les tentatives d’intimidations, sombrant assez facilement dans le rapport de force. Les virements de bords et braquages de sa personnalité qui en suivaient ne permettaient nul modelage de pensée, nul embrigadement ou formation. Les choses se figeaient d’elles-mêmes sitôt que la violence était utilisée et ce n’était donc certainement pas en lui mettant des fers qu’il changerait. Toutefois, pour qui voudrait tenter sa chance, il n’y avait qu’à entrer dans la danse.
[*]
Reportant son attention sur le petit court sur patte, Alec se prit à compatir pour la petite bête. Après tout, ne pouvant s’exprimer que par jappements et aboyements, en remuant la queue, en grattant ci et là, il devait être sacrément embêtant et dur de se faire comprendre. A l’inverse, comment transposer ses volontés ? Bien que leurs espèces soient, soyons bien clairs, radicalement différente, la communication avec les humains était quand même vachement plus aisée. Rien que ses entretiens avec Itsuke et Avalon en étaient la preuve formelle.
Egoïste qu’il était, le démon ne prit pas le temps de réagir à cette histoire émouvante, se complaisant dans l’application. Attentif aux faits et gestes de sa petite boule de poil, il observa son port de tête royal, sa manière de garder la queue levée, et la truffe aux aguêts. Son corps entier respirait la détermination. Bondissant de temps à autres de buissons en buissons, il s’était fait un devoir de pister, rattrapant toutefois Ourane si celui-ci prenait trop d’avance. Parfois, un trop plein de confiance le submergeait, le poussant à doubler l’étalon et à prendre la tête de la course. Mais dès lors, les foulées d’Ourane se faisaient plus grande, ses renâclements entendre jusqu’à ce que le petit chien ne soit rapatrié derrière lui.
Envieux de comprendre comment Attila allait passer outre ces rapports d’autorité, il continua de les observer, sentant que la démone derrière lui en faisait tout autant. Lui faisant part de ses observations, il dit :
« Rassure moi et dis moi juste qu’Attila manque un peu de confiance en lui ? J’espère qu’il ne va pas se laisser dominer par un animal à gros sabots ? ça craint pour la chasse à cour sinon ! »
* Petite référence rien que pour vous, ma belle astrologue:
Dragon, serez vous le patron de la garnison ?
Comment Alec écoute Alizée xD:
Alec Hamilton
The Hunter
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MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
J’étais bien consciente que mon histoire n’avait pas passionné mon interlocuteur au cheveux blonds. Il est encore trop jeune et trop impulsif pour comprendre que les histoires et chaque mots ont leurs importances. J’étais la même il n’y a peut être pas si longtemps encore.
Néanmoins, son regard avait changé quand il le reposa sur son chien. Tout d’un coup, il semblait prendre conscience de la vie propre de l’animal en dehors de la sienne. Eh oui, un chien n’est pas un jouet ou un reflet de nos désirs : c’est un être vivant. Aussi différent de nous que le soleil et la lune, mais extrêmement semblable en soit.
Attila fouettait joyeusement l’air avec sa queue et n’hésitez pas une seule seconde à pister un mulot dans les fourrées ou a bondir sur les brindilles suspects. Un petit être plein de fougue et de détermination avec une envie de vivre sa vie de chien à 200 %. Je voulais bien croire qu’il épuisait son propriétaire si ce dernier s’obstinait à vouloir en faire un gentil toutou de salon ou un obéissant chien de chasse. Attila semblait plus fait pour courir à grès du vent et des papillons, que de ce concentrer sur le pistage du gibier.
Régulièrement, le chiot était emporté dans son élan de joie et Ourane lui faisait gentiment signe de ne pas s’éloigner. Alors le canidé, très respectueux, revenait un peu en arrière pour se place au niveau des postérieurs de mon cheval. Il n’y avait aucune agressivité de la part de mon étalon et aucune soumission de la part du chiot. Ils étaient dans un accord tacite. Ce qui primait ce n’était pas la race ou l’âge, mais la prestance.
Attila avait accepté de suivre la grosse créature à poil parce qu’il avait confiance en lui, et Ourane avait accepté de laissé la petite chose baveuse courir à côté de lui parce qu’il avait confiance aussi. Du moins, c’est ce que leurs comportements laissés paraître.
« Rassure moi et dis moi juste qu’Attila manque un peu de confiance en lui ? J’espère qu’il ne va pas se laisser dominer par un animal à gros sabots ? ça craint pour la chasse à cour sinon ! »
Alec m’avait surpris dans mes pensées et ma première réaction fut une bouffée de colère m’envahir. Il n’avait apparemment rien compris.
« T’es tu déjà dit qu’il n’était peut-être pas fait pour la chasse à court ? Ou bien qu’il était encore trop jeune pour s’imposer ? »
Mon ton avait été cassant et froid. Plus que je ne l’aurais voulu en réalité. Mais ce genre de réflexion m’exaspérai au plus haut point. Il avait prit un chiot, il voulait déjà en faire un aguerri de la chasse. Laisse le vivre bordel.
J’ai tenté de radoucir ma voix un peu pour poursuivre.
« - Bien sur qu’il va prendre confiance en lui avec les années. Pour l’instant c’est un enfant qui apprend du monde qui l’entoure. »
Je siffle et Ourane s’arrête en se tournant vers moi. Je lui fait signe de prendre une pause. Un petit code mis en place entre nous quand je lui laisse quartier libre en exercice. Il sait qu’il peut brouter, se rouler et en profiter pour taper une petite sieste. C’est la première option qu’il choisit en se détournant un peu du chemin, tandis que Attila continue de gambader autour de ses pattes et de flairer les alentours. « - Regarde le bien. »
On entre en action gamin, alors écoute et observe.
« - Ourane n’est absolument pas en position de dominance, il est très détendu, mais il garde un œil attentif sur ce que fais ton chien. Ca l’amuse en quelque sorte. Il a confiance en moi et donc Attila n’est pas une menace, au contraire, c’est un « ami ». »
Je marque une pause pour le laisser regarder plus attentivement la scène. Va t-il remarquer le langage corporel ou se focaliser sur la différence de gabarit des animaux. « - Et maintenant, dis moi dans quel état d’esprit est ton chien. »
La froideur que prit le ton d’Alizée ne plut guère au suédois dont l’ouverture d’esprit se déroba. Sur quels arguments se basaient les hypothèses qu’elle balançait avec dédain, les rendant plus évidentes qu’elles ne l’étaient réellement. Oui, Attila était peut-être trop jeune pour s’imposer. Oui, peut-être qu’il se complairait dans le futur plus à pister le pissenlit qu’à traquer le lièvre. Mais peut-être n’avait-il aussi jamais appréhendé aussi gros bestiau que ce tas de chair à sabots. Cinq-cents kilogrammes d’être vivant pouvaient se montrer très impressionnant, surtout lorsqu’on les appréhendait avec ses humbles dix-kilogrammes. Son sang n’avait fait qu’un tour pour riposter et lui égaler la hauteur de voix piquante qu’elle lui avait envoyé. Mais le temps passé à ruminer et à pester sur elle dans le fond de son encéphale se soldait désormais par un apaisement marqué de la voix. L’effet miroir fut immédiat, le démon se tranquillisa, bien qu’il conserva cette aspect caractéristique de mâchoire serrée.
« - Bien sur qu’il va prendre confiance en lui avec les années. Pour l’instant c’est un enfant qui apprend du monde qui l’entoure. »
Alors ils y étaient, à ce moment charnière du débat où les protagonistes découvrent qu’ils défendent ardemment et belliqueusement une idée commune. Il n’aura fallu que deux heures et trente sept-minutes de regards emplis de défis et de mains moites, d’arguments balancés sans parfois même s’écouter pour finalement baisser les armes et découvrir avec effarement tous cette énergie déployée à contourner un chemin direct. Nous en étions là. L’occlusion dentaire du blondinet se défit, et ses yeux azurs perdirent de leur aplomb, chassent le fond orageux qui se préparait. En silence toutefois, il acquiesça et s’en retourner à son chiot, le couvant du regard sans forcément le vouloir. La famille était ce qu’elle était, et peu importe la forme qu’elle prenait, il ne fallait jamais cesser de l’aimer. Heureusement toutefois que l’astrologue ne faisait pas partie de son cercle fermé, car ses sifflements à répétitions étaient des plus agaçants. Son étalon ne parut pas être de l’avis d’Alec puisqu’il tourna la tête, et les oreilles, en direction de la jeune femme, tel le bambin interpellé. Leur langage non verbal s’établit brièvement, et dans l’instant, l’équidé rendit action l’idée qu’elle venait de lui transmettre, s’engageant en s’ébrouant dans une direction.
Attila que le sifflement avait lui aussi coupé dans son élan regarda tour à tour l’étrange bipède à corne et le surprenant animal à laisse. Ses oreilles frétillaient de part et d’autre de ses petites joues jusqu’à ce qu’il se décide. Son nouvel ami n’allait pas de sitôt se débarrasser de lui et c’est dans cette optique de ne pas le lâcher qu’il s’élança ventre à terre dans sa direction. Les herbes lui caressaient le ventre, ployant sous le heurt de ses pattes. Au fond de lui, il aimait ce contact avec le dehors, cet inconnu qu’il n’avait que trop souvent pu observer derrière l’une des nombreuses vitres de l’animalerie. Cet horizon qu’il rêvait d’explorer librement, voilà qu’il se trouvait à porter, recelant de créatures qu’il n’avait jamais vu. Ça le changeait de ces foutus bipèdes… Arrivé à derrière Ourane, ses pattes arrières se regroupèrent en s’amassant lui permettant de prendre son élan et il bondit tous crocs dehors pour s’emparer joyeusement de la queue du cheval en jappant. Quel jeu rigolo ! Toutes ces laisses accrochées au bout du corps relevaient vraiment d’un concept qu’il n’avait jamais vu. Sous sa dent, il fut surpris de constater la finesse de leur épaisseur, les crins glissant entre ses canines jusqu’à ce qu’il ne se retrouve de nouveau à terre. Le vol venait de prendre fin. Faisant un rouler bouler qui lui arracha un petit couinement surpris, il se redressa vivement, prêt à rejouer à ce jeu saugrenu.
Dans son dos, son maître acquiesça un sourire moqueur. Sans même connaître le tempérament de l’étalon, il sentit que son molosse n’allait pas s’en tirer aussi facilement. Il profite de cet interlude pour répondre à la demande de l’astrologue.
« Je le sens très attentif. Et très désorganisé. Un moindre stimuli lui fait tourner la tête et peut amener autant de réactions intéressées que de désintéressées. Mais il est aussi très vif. Il a besoin de bouger et d’interargir, de chercher du contact, et surtout de provoquer d’interactions. Si je devais utiliser un comparatif, j’dirais qu’il ressemble à un enfant hyperactif. »
Ce dernier constat manqua de lui arracher un rire jovial. Son petit fiston à poil n’était dans un sens que le reflet de l’être intrépide qu’il avait été et que la forêt avait pu défouler. Chercher, dénicher, apprendre, tomber, se relever. La boule de poils n’avait finalement que besoin d’essais. En tout genre, dans toutes les disciplines, mais il fallait tout tenter. L’occuper avant que lui-même ne se trouve d’appétissantes occupations consistant à grignoter les coins du canapé, à déchirer les coussins… Tout un panel d’activités qui bizarrement ne seyaient que très peu aux bipèdes qui partageaient sa vie. Reprenant là où il en était, il formula plus clairement les besoins qu’ils avaient :
« Le problème n’est pas la finalité, c’est le chemin. Chacun est différent et tant que je n’aurais pas compris ce qui fonctionne chez lui, je ne parviendrais à rien et risque même d’empirer les choses en le braquant. Heureusement pour l’instant qu’il est encore plein de bonne foi. »
S’interrompant brièvement, il reporta les yeux sur l’équidé qui s’était tranquillement remis à brouter, et repensa à cette épopée folle de la pirate au Palais. Il en profita pour justifier sa venue, d’agréables formulations dont lui seul avait le secret :
« Puisque tu es assez folle pour t’engager à cheval au Palais sur cette véritable patinoire de Marbre, c’est que vous avez suffisamment réussi à vous apprivoiser. D’où ma venue ici aujourd’hui. Je ne sais pas comment se goupille ton emploi du temps. Observer les étoiles, même si ça m’apparaît vraiment chiant, ça prend peut-être du temps. Mais si un jour tu t’ennuies, accepterais-tu de venir en balade en forêt. Pour profiter de ses sorties pour l’éduquer petit à petit ? »
Ses pupilles entamèrent un trajet vers le visage de son interlocutrice, cherchant peut-être à lire dans les abysses de ses yeux une quelconque réaction à sa proposition.
Alec Hamilton
The Hunter
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MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
Son Regard s’est nettement radoucit. Il pose un œil neuf sur le chiot qui bondit autour des postérieurs de mon étalon, puis la seconde d’après court ventre à terre renifler un papillon sur une mousse.
« Je le sens très attentif. Et très désorganisé. Un moindre stimuli lui fait tourner la tête et peut amener autant de réactions intéressées que de désintéressées. Mais il est aussi très vif. Il a besoin de bouger et d’interargir, de chercher du contact, et surtout de provoquer d’interactions. Si je devais utiliser un comparatif, j’dirais qu’il ressemble à un enfant hyperactif. »
C’est ce qu’il est. Un enfant.
J’observe mon cheval du coin de l’oeil. Ca l’air de l’amuser d’avoir cette boule poil qui lui court autour. Il fouette l’air avec ses longs crins pour attiser un peu plus la curiosité du beagle, puis lève un postérieur comme pour le narguer. Tester son courage. Je sais qu’il ne frappera pas. Ce n’est pas le genre d’Ouranne, il a bien du mal à se stabiliser sur ses antérieurs et donc évite les coups de cul ou autre ruade nécessitant de placer tout son poids sur son avant-main.
« Puisque tu es assez folle pour t’engager à cheval au Palais sur cette véritable patinoire de Marbre, c’est que vous avez suffisamment réussi à vous apprivoiser. D’où ma venue ici aujourd’hui. Je ne sais pas comment se goupille ton emploi du temps. Observer les étoiles, même si ça m’apparaît vraiment chiant, ça prend peut-être du temps. Mais si un jour tu t’ennuies, accepterais-tu de venir en balade en forêt. Pour profiter de ses sorties pour l’éduquer petit à petit ? »
Le souvenir l’a fit sourire. Si seulement le blondinet savait par où je suis en mesure de faire passer mon cheval. Et inversement finalement. Il y avait eu bon nombre de corniche où je n’avais jamais cru pouvoir aller sans tomber vers un destin tragique et pourtant…. Je fis volontairement l’impasse sur la remarque concernant mon métier et prit quelques secondes pour y réfléchir.
« - L’éducation d’un animal ne se fait pas uniquement sur des balades et des sorties. C’est un travail au quotidien. Alors je veux bien t’aider, mais il va m’être difficile de réaliser cela uniquement sur le peu de temps que j’aurais à t’accorder. Non, pour que ce soit vraiment efficace et que tu puisse former un véritable duo avec ton chien, il faudrait que je vous ai sous la main presque 24h sur 24. »
C’était peu attrayant comme proposition je le savais bien, mais il n’y a malheureusement pas de meilleurs technique ou du moins pas aussi efficace.
Ouranne revient vers moi en hennissant doucement et en secouant la tête. Il se plante devant moi, les oreilles en avant et les yeux pétillants. Je souris à mon petit cheval et lui caresse le chanfrein doucement. Il a encore beaucoup d’énergie, là où moi je suis épuisée. C’est dingue ça.
Je me met à penser à voix haute, sans m’en rendre compte bien sur. Fatigue quand tu me tiens. « - Et puis, le petit monstre pourrait faire un parfait compagnon de jeu pour lui…. »
Je continue de gratouiller la tête de l’étalon. Il s’ébroue et tourne son regard brun vers le blondinet. J’ai envie de croire qu’il a comprit de quoi nous parlions et qu’il attend la réponse de Barbie Boy. Il est extraordinaire.
Un peu devant nous, on entend le beagle qui saute dans un énième fourrée. Lui il ne doit rien comprendre à ce qu’il se trame. Ou alors il s’en fout complètement…. Faut avouer que les chenilles qui grimpent le long des feuille constitue un mets goutue mais gigotant et chatouille le palais du chiot. Le plaisir se lit au mouvement de sa queue qui fouette les herbes.
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Sujet: Re: Manure's perfume [ft. Alizée] Jeu 5 Mar - 10:57
Manure’s perfumeFt. Alizée Bluchele
En dépit de toute la bonne volonté que la démone y mettait, la réponse qu’elle formula laissa le blondinet morose. Dans l’idée principale, c’est-elle qui avait raison. Non pas sur le fait qu’ils devaient se côtoyer 24h sur 24h, mais dans ce pressentiment que les balades en forêt seule ne pourraient suffire à s’engager sur le chemin de vertueux de l’éducation. Par contre, l’incompatibilité du besoin se fit rapidement ressentir. Il suffisait de penser au mode de vie qu’elle avait choisi de mener en vivant majoritairement la nuit pour comprendre toute la difficulté de l’enjeu. Accepter d’être vigilant et de s’agiter à l’heure où les ténèbres obscurcissent le ciel réduisait considérablement les possibilités d’interactions. Cette convenance d’existence amenait in fine à la restriction certaine du cercle social, et Alec et Attila ne feraient pas exception à la règle. Vivant au gré du jour, les deux êtres suivaient relativement fidèlement le programme pré-établi par leurs rythmes circadiens. Et du fait de la relative jeunesse du chiot, Alec n’envisageait pas un seul instant d’inverser ce train de vie. C’est dans cette logique qu’il conclut qu’il ne pouvait tout simplement pas proposer à Alizée de venir lui rendre visite au cours de la nuit. Attila avait besoin de dormir, d’apprendre à écouter son corps ainsi que ses besoins et pour le moment, ceux-ci ne se faisaient ressentir qu’en pleine journée.
A écouter les arguments avancés, la décision était toute tranchée : la proposition tombait à l’eau. Il ne leur restait plus qu’à reprendre le cours tranquille de leurs petites vies, sur des chemins séparés. Toutefois, le fait qu’elle évoque la possibilité d’un « véritable duo » le faisait hésiter. Pour avoir pu voir la complicité qu’elle avait créée avec son canasson, il la croyait sans l’ombre d’un doute capable de faire des miracles en termes de conseils éducatifs. S’il n’avait eu que la possibilité de contacter une personne unique dans l’enceinte de cette cité pour l’aider, c’était bien vers elle qu’il se serait tourné. Il ne trouverait personne d’autre pour lui apporter autant que ce qu’elle était en mesure de faire et au fond de lui, il le savait
Pinçant les lèvres et se mordillant la langue, il s’avança également l’argument suivant : puisqu’il n’avait aucun objectif fixe dans cette foutue ville, son temps n’était pas compté. Il fallait qu’il en profite pour le consacrer à Attila avant que celui-ci ne grandisse, ne se consolide physiquement et psychologiquement. L’imaginer grandir sans que rien n’ait été construit avec lui s’avérait déplaisant pour le démon qui ne pouvait concevoir de vivre avec un parfait inconnu, même à quatre pattes. La question du temps, était donc réglée de son côté, les 24h, il les avait.
Bien emmitouflé dans la réflexion qu’il portait, il redressa la tête pour la pivoter en direction du couvert des arbres. Ainsi tourné, il lui était impossible de ne pas relever la praticité des lieux. En deux temps trois mouvements, la démone et son acolyte étaient aux portes de la forêt, sans voisins, sans pollution extérieure pour les déconcentrer. Le terrain d’entraînement était idéal et correspondait parfaitement avec les objectifs que le suédois s’était fixé. Le problème majeur était que le suédois ne possédait pas de chez-soi à proximité immédiate de la demeure de l’astrologue. Cela dit, le chemin jusque chez elle s’avérait assez court et était facilement faisable plusieurs fois par jour (ou nuit). Il fallait simplement prendre la mesure des disponibilités de la jeune femme avant d’envisager aller plus loin.
« Je te concède le point. Ce qui, ma foi, pose problème, concerne tes disponibilités. Tu t’en doutes certainement, mais lui et moi ne vivons pour le moment que le jour et je ne me sens pas prêt à demander à son corps d’apprivoiser un changement de rythme. Il a déjà tellement à faire pour apprivoiser son monde que ce chamboulement le perturberait plus qu’autre chose, peut-être sans rien lui amener en retour. Je suis prêt à venir très régulièrement te voir, mais encore faut-il que je connaisse les horaires à laquelle tu es disponible. Je me doute que tu ne possèdes pas d’heures fixes et que tu te laisses souvent guidée par ton ressenti. Mais une simple idée de la découpe de tes journées, peu importe l’heure à laquelle elle commence et se termine, serait déjà pas mal. Histoire de voir ce qu’il est possible d’envisager. »
Le hennissement de l’équidé ponctua sa demande alors que ce dernier revenait vers eux. L’être à sabots vint se poster devant la démone, l’air aux aguêts. Les yeux du démon alternèrent rapidement entre les deux amis qui se faisaient face pour prendre mesure de leurs réactions. L’attention que l’étalon portait sur l’astrologue attisa en écho la sienne qui la déporta sur lui. Ce pas virtuel vers lui fut bien vite comblé d’une avancée physique, jusqu’à ce que sa main ne vienne caresser le haut de sa tête. Sûrement emportée par la tendresse qu’elle portait à son compère, elle poursuivit, tout sourire et songeuse :
« Et puis, le petit monstre pourrait faire un parfait compagnon de jeu pour lui… »
En un flash, le démon revit le sabot levé de l’équidé et dodelina de la tête, dubitatif. Si c’était pour retrouver de la chair à canidé ensevelie sous la paille, l’idée le rebutait. Ayant bien vu que la perception de jeu avait été mutuellement comprise, il pensait avoir compris que le crack ne voulait pas de mal à son chiot. Toutefois, les faits s’étaient déroulés à l’instant T. Connaissant l’énergie d’Attila, le démon se demanda si la tolérance de l’étalon saurait aller outre l’agacement que la fougue du chiot pouvait provoquer. En parlant du loup… celui-ci sautait de part en part, toujours agité par cette envie dévorante de faire de son monde un terrain de jeu permanent. L’ardue tâche consistait en l’identification de ces nouveaux jouets, pour être sûr de toujours pouvoir les retrouver.
Au sifflement bref d’Alec, la tête du petit Beagle apparut entre deux fourrés, sa queue cessant quelques instants de s’agiter. S’accroupissant, le démon tendit la main comme il avait pris l’habitude de le faire et prononça :
« Attila, allez viens bonhomme. »
Voyant que son interlocuteur hésitait, finissant par de nouveau tourner le museau vers les insectes qu’il examinait, le démon réaffirma sa demande d’un petit claquement de langue.
« Attila. »
Cette fois le petit corps émergea totalement de la mer verte dans laquelle il flottait pour accourir entre les grandes mains qui ne manquaient jamais de le caresser. Son bonheur fut immédiatement atteint dès que les doigts du démon vinrent lui gratouiller l’arrière des oreilles. Relevant la tête vers la démone qui le surplombait désormais allégrement, Alec précisa ses pensées :
« Tu sais, je ne sais pas si ton grand monstre à toi serait enclin sur le long terme à supporter tel spécimen. Attila est capable de lui courir après pendant des heures, et ce inlassablement, en débit de toutes les tentatives pour le distraire. Ne te vexe pas, mais ton crack a quand même l’air plus ancien que ce petit fou. Je pense qu’il va vite se lasser de ce petit insolent. »
Ses mains se refermaient désormais sur la gueule du Beagle pour le faire jouer, ce dernier évitant à chaque fois les grandes paluches qui fondaient sur lui, les pinçant pour riposter.
« Revenons trois secondes sur ce que tu m’as dit un peu plus tôt en parlant de : « vrai duo ». Qu’entends-tu par là ? Qu’est-ce pour toi que l’éducation d’un chien ? »
Arquant le dos, Alec se releva pour se placer de nouveau à même hauteur de l’astrologue, la toisant sans méchanceté. Ses yeux azurés vinrent la scruter, tentant de déceler la longueur d’onde sur laquelle elle se situait. Ses avis sur l’apprentissage avaient l’air assez tranchés et même si le démon ne doutait pas un seul instant qu’elle laisse place à la liberté, il avait besoin de s’en assurer. Il ne la suivrait pas aveuglément si ses desseins ne partageaient pas un minimum les siens.
Alec Hamilton
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Sujet: Re: Manure's perfume [ft. Alizée] Sam 21 Mar - 14:25
MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
Il semblait préoccupé, son regard passait de l’un à l’autre des protagonistes de la scène tendit qu’il maltraitait ses lèvres de façon frénétique.
Alec finit par ouvrir la bouche :
« Je te concède le point. Ce qui, ma foi, pose problème, concerne tes disponibilités. Tu t’en doutes certainement, mais lui et moi ne vivons pour le moment que le jour et je ne me sens pas prêt à demander à son corps d’apprivoiser un changement de rythme. Il a déjà tellement à faire pour apprivoiser son monde que ce chamboulement le perturberait plus qu’autre chose, peut-être sans rien lui amener en retour. Je suis prêt à venir très régulièrement te voir, mais encore faut-il que je connaisse les horaires à laquelle tu es disponible. Je me doute que tu ne possèdes pas d’heures fixes et que tu te laisses souvent guidée par ton ressenti. Mais une simple idée de la découpe de tes journées, peu importe l’heure à laquelle elle commence et se termine, serait déjà pas mal. Histoire de voir ce qu’il est possible d’envisager. »
La découpe de mes journées ? C’est tellement fluctuant….
Ourane avait toujours son regard sombre braqué sur nous. Il sait pertinemment que quelque chose se joue en ce moment et je suppose qu’il sent aussi que je commence à perdre mes forces.
Nous n’étions plus très loin de la maison et il avait pour habitude de me porter sur ce chemin, il était beaucoup plus dégagé que le reste de la forêt et la pente douce se prêtait volontiers à un petit galop sous le soleil de l’aube. Mais là, il n’y aurait probablement pas de petits moments à nous deux et je crois qu’il en était un peu frustré.
Alec rappela le jeune cabot à ses côtés pour une raison qui ne manquait pas m’échapper ? Avait il prestement ressenti le besoin de se rapprocher physiquement de son compagnon ? Il s’accroupit sur le sol pour pouvoir gratter les oreilles du chiot qui remuait frénétiquement sa queue pour manifester son contentement.
« Tu sais, je ne sais pas si ton grand monstre à toi serait enclin sur le long terme à supporter tel spécimen. Attila est capable de lui courir après pendant des heures, et ce inlassablement, en débit de toutes les tentatives pour le distraire. Ne te vexe pas, mais ton crack a quand même l’air plus ancien que ce petit fou. Je pense qu’il va vite se lasser de ce petit insolent. »
Il a donc bien compris ma proposition. Mais je ne peux m’empêcher de réprimer un rire un peu moqueur.
Je désigne mon petit étalon du doigt :
« -Lui se fatiguer ? Je crois que je n’ai les pas vraiment vu dormir depuis de longues années. Il court nuit et jour, sur les crêtes des montagnes et dans son paddock. Il arrive même régulièrement que je le récupère à plusieurs kilomètres de la maison car monsieur décide de sauter les clôtures pour aller prendre l’air. »
Je tente de reprendre mon sérieux, mais l’air outrée d’Ourane d’avoir été appelé « Ancien » me fait encore plus rire et je viens lui gratter le garot doucement.
«- Je suis plus inquiète sur le temps que je pourrais lui accorder par jour, peut-être 2 ou 3h tout au plus, mais ni toi, ni moi ne serons en mesure de lui inculquer des règles propres au monde animal. »
Le blondinet joue un instant avec son chien qui s’excite encore plus :
« Revenons trois secondes sur ce que tu m’as dit un peu plus tôt en parlant de : « vrai duo ». Qu’entends-tu par là ? Qu’est-ce pour toi que l’éducation d’un chien ? »
Un vrai duo ? L’éducation d’un chien ?
Je réfléchis un instant puis m’adosse à mon étalon pour me reposer un instant, il ne bouge pas, mais entreprant de mâchonner la branche de noisetier devant lui.
Le blondinet se relève et se place à ma hauteur.
« - L’éducation d’un chien en lui même, c’est pour moi l’éducation d’un autre animal. Tu dois donc lui permettre d’apprendre un code animal pour qu’il soit sociable et bien dans sa peau de clébard. Mais aussi lui inculquer des règles « humaines » pour qu’il se sente bien avec toi. Il a besoin d’un cadre, mais qu’on respecte sa nature profonde. Vous devez créer un langage commun : à mi-chemin entre vos deux mondes. Je suppose qu’une fois parvenu à un niveau de compréhension suffisant, tu pourra commencer avec lui une éducation de travail : pour en faire un chien de chasse. Sans oublier de respecter ce qu’il est lui. »
Je ne sais pas si ce que je raconte est très clair pour lui.
« - Ça rejoint la notion de devenir un véritable duo. Le moyen de communication que vous trouverez le plus approprié à vous deux vous permettra de réaliser à peu près tout… Vous finirez par ne former plus qu’un...Non, c’est les mauvais mots. Vous serez deux esprits, deux caractères sur la même longueur d’onde. Vous vous aimerez et vous vous respecterez au point de devenir inséparable. Mais une démonstration vos mieux qu’un long discours. »
Je me tourne vers mon petit cheval et viens tapoter son épaule. Il relève son antérieur et je prend appuie dessus pour grimper sur son dos. Il tourne sa grosse tête vers moi. Je n’ai ni selle, ni rênes, ni même une longe pour le contrôler, mais j’ai une confiance aveugle en lui.
Je le fait avancer dans le sous bois, toujours en vue du blondinet. Mon petit cheval slalome entre les arbres en trottant doucement. Seuls mes jambes lui indiques la direction que je souhaite prendre.
Je reviens vers Alec et Attila dans un petit galop tranquille et m’arrête net sur le chemin.
« - Mon dialogue avec Ourane est purement physique. Aucun mots n’est réellement nécessaire entre nous. Ça nous permet de tout affronter. »
Je redescend et caresse amplement mon étalon. Dieu que je l’aime.
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Sujet: Re: Manure's perfume [ft. Alizée] Ven 27 Mar - 18:20
Manure’s perfumeFt. Alizée Bluchele
Comment ça courir nuit et jour ? Tournant la tête de gauche à droite, le démon ne vit nulle habitation à l’horizon. C’était raté pour soulever l’hypothèse du tapage nocturne… Observant le petit rire moqueur de l’astrologue, il imagina la situation, visualisant la jeune femme cavaler après le quadripède, les deux mains agrippées à son curieux chapeau, de peur qu’il ne s’envole. La contagion fut immédiate, il se mit à rire à son tour, dirigeant ses prunelles azurées vers les saphirs de son interlocutrice qui miroitaient. La tenue dont elle était affabulée, une veste de corsaire, rendait l’image encore plus amusante qu’elle ne l’était.
« Dommage que je n’y ai jamais assisté. Un pirate qui court pour son navirec’est coutumier, mais après un étalon… c’est une première ! »
La pensée d’un bob violet traversa son esprit simultanément à l’appel à la mer qu’il venait de faire. S’ensuivit le flash d’une longue chevelure blonde, d’un sourire timide, et d’un moment à deux, allongés dans le fond d’une barque, les yeux tournés vers le ciel bleu. Quelle niaiserie… Rapidement, le salé de l’océan vint lui repiquer le nez, les cris des mouettes lui rappeler le brouahaha de la mer. Et l’instabilité du sable qu’il imaginait sous ses pieds le fit glisser vers ce nouveau sujet.
« Tu navigues d’ailleurs ? Excepté à travers le ciel, j’entends… »
Un fin sourire se fraya un chemin sur ses lèvres et d’un geste ample, il ébouriffa ses cheveux avant de raccrocher les wagons avec la conversation. Un intarissable perfectionnisme se dépeignit du discours de la démone, et étant donné que le sujet le concernait, il en fut touché. Deux voire trois heures par jour représentaient pour lui un temps considérable, d’autant plus si l’emploi du temps de la jeune femme s’avérait serré. Considérant avec la plus grande des vigilances les termes qui étaient employés, le jeune suédois fit le tri et pris le recul adéquat, la rassurant brièvement sans s’attarder.
« Pour les règles du monde animal, ne t’en fais pas. La ville et surtout la forêt recèlent de milles créatures, et promeneurs en mesure de participer comme il se doit à son éducation. »
Dans une volonté apparente d’approuver, le chiot qui s’était jusqu’ici fait calme lâcha un petit aboiement timide, suivit d’un regard jovial oscillant entre les deux bipèdes tournés vers lui. Haletant, il allongea son maigre petit corps pour venir se coucher, la langue pendante. Suite à cette interruption soudaine, l’astrologue vint s’adosser à son compagnon, et le démon eut la pensée fugace qu’il ne connaissait pas son prénom. Fronçant les sourcils, il se força à pousser la réflexion, convaincu qu’il l’avait un jour su. Mais oui ! Lors de leur altercation, Dragon lui-même avait énoncé le sobriquet dont ses parents l’avait affabulée. Alyssa.. Non… Aline ? Encore moins. ALIZEE ! Tout heureux d’avoir trouvé, il en manqua de louper la suite de cette leçon improvisée.
Les mots employés par Alizée étaient parfaits. Suffisamment concis pour que le tout soit rapidement expédié, mais assez détaillés pour que le message soit bien appréhendé. Le problème n’était pas tant l’assimilation des notions, mais leur applicabilité. La mise en pratique représentait la principale inconnue de ce duo qui allait se créer. La jeunesse étant le moment parfait pour inculquer, il était vrai. Pourtant, la frontière entre bien fondé et profonde excoriation était bien maigre. Combien d’êtres écumaient cette Terre en refoulant dans les abysses de leur être un traumatisme à peine cicatrisé ? Peu empathique, le blondinet n’en devenait pas plus bourreau pour son entourage. Attila n’aurait pas à souffrir à cause de sa volonté et il allait s’attacher à le lui prouver. Il lui fallait de ce fait dénicher la méthodologie la plus appropriée vis-à-vis des connaissances sur le comportement animal qui existaient. Et qu’il n’avait, évidemment pas. Il doutait actuellement de pouvoir correctement se saisir des réactions de son chien. Deux langages différents imposaient un grand risque de mésentente. La délimitation de ces eaux troubles n’était pas très clarifiée dans l’esprit du démon, et c’est pour cette raison même qu’il avait besoin de cette fameuse astrologue. La finalité, il la percevait telle qu’elle était, avait déjà en tête le but de la quête qu’il désirait entamer. Coulant un regard au petit Beagle qui vint soutenir le contact, il sourit, et se rabaissa pour laisser ses mains courir le long de son pelage. Des gratouilles qui firent instantanément le bonheur de la petite bête. Son flanc droit entra en contact avec le sol tandis qu’il se tournait, dévoilant son adorable petit ventre au poil court.
Tout en procédant avec l’animal, il observa ce que trafiquaient les deux compères à l’habitat niché dans le creux des montagnes. Il fut ainsi surpris de voir cette « masse » humaine se hisser grâce au seul appui de l’antérieur que lui tendait Ourane. Comment était-il physiquement possible de tenir sans ployer ? Interloqué, ses yeux suivirent le pas de ce même appui, traquant le moindre signe de boiterie. Il n’en fut rien, et son attention fut de ce fait bien obligée de remonter pour prendre conscience de ce qu’ils goupillaient. Leur complicité transparaissait allégrement du fait de la complexité des manœuvres qu’ils entreprenaient. L’initiative d’un tel enchaînement ne pouvait pas être du seul crû de l’étalon, qui aurait à coup sûr continué de paître jusque-là. L’exercice aurait pu se contenter de quelques mouvements, mais il en vint à faire preuve d’une redoutable imagination, apposant tour à tour changement d’allures, de direction, et de position. Sans rien connaître à la mécanique équestre, le suédois fut impressionné. Soit l’étalon était un prodige né, soit Alizée une meneuse hors pair. Ou alors il s’agissait d’un habile mélange entre les deux.
A l’admiration succéda l’appréhension lorsqu’il les vu revenir au galop en leur direction. Allaient-ils s’arrêter ou les forcer à bouger ? Attila lui avait déjà tranché. Sur ses quatre pattes en un bond, il se mit à aboyer, le regard flambant, convaincu de pouvoir faire face au tas de muscle qui approchait. Sa bravoure ne manqua pas dévoiler ses limites, et le chiot finit par reculer pas à pas jusqu’à se réfugier sous le bassin du démon, les oreilles dressées. Le suédois lui ne bougea pas, se contentant de pousser sur ses genoux afin de se relever. L’astrologue dominait assurément, du fait de son destrier, mais la différence de niveau était tout de même bien plus acceptable.
« Tout affronter, je ne peux l’affirmer, mais c’est indéniablement un beau duo que vous formez là. »
S’enhardissant jusqu’à poser une main sur l’encolure d’Ourane, il laissa ses doigts se perdre parmi les crins, le regard toujours tourné vers Alizée. La douce brise vint le caresser, et ce moment de calme lui permit de revenir sur ces petites touches qui avaient su le mettre sur la voix. Le soleil était levé depuis un bon moment maintenant, et l’être nocturne qu’il avait importuné payait dorénavant le lourd tribu de la fatigue. Son regard vif ne pouvait indéfiniment tromper l’impression que laissaient les petits sillons sub-orbitaires. D’un sourire, il la considéra, et s’exprima :
« Je ne vais pas te priver de plus de temps. Merci déjà d’avoir accepté de recevoir ma requête et de t’être ainsi impliquée. Je t’écrirais pour pouvoir en rediscuter. Ainsi tu pourras répondre à loisir, quand l’occasion s’y prêtera. »
Rompant le contact avec le petit cheval, il recula, jusqu’à retrouver Attila, sagement resté à distance. S’abaissant pour refixer sa petite laisse, il adressa un dernier petit geste de la main à Alizée et reprit le sentier qu’il avait emprunté à l’aller. A ses côtés trottinait un petit être bien fatigué par la tournure qu’avaient pris les événements. Tout ce qu’il en conserverait serait ces nouvelles odeurs et visage à assimiler. En attendant, il avait hâte de rentrer pour se reposer. Quant à son maître, les possibilités d’organisation s’entrechoquaient gaiement, enhardissant son petit cœur d’une tonne de légèreté.
Alec Hamilton
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MANURE’S PERFUME Du chaos naît une étoile. Car c'est dans l'ombre que la lumière surgit. Une lueur dans le nuit sera plus brillant que tout les rayons du soleil en plein jour.
Je les avais bien observé depuis ma monture. L’adorable petit cabot s’était mis à aboyer sur nous dans une veine tentative de faire reculer le danger potentiel pour son humain. Mais la peur avait fini par l’envoyer se réfugier entre le pied du blondinet.
Aucun doute possible. Il croit en lui. En fait non, ils croient en eux.
Je souris, presque nostalgique à ma propre histoire avec mon petit cheval, mais surtout attendris de voir que le cœur des démons pourra toujours s’ouvrir aux autres créatures du règne animal.
Maintenant c’est moi qui y crois. Ils pourraient aller loin.
Le blondinet dénommé Alec a déjà changé. Il y a une nouvelle lueur dans son regard quand il regarde son chiot. Il en parle différemment aussi. Peut-être que j’ai pu un peu plus l’éclairer ou du moins lui apporter un nouvel élément d’exploration avec sa boule de poil.
Le chiot jappe un peu, se roule, demande à être gratter avec la langue pendante sur le sol du chemin. Ah les chiens…. « Je ne vais pas te priver de plus de temps. Merci déjà d’avoir accepté de recevoir ma requête et de t’être ainsi impliquée. Je t’écrirais pour pouvoir en rediscuter. Ainsi tu pourras répondre à loisir, quand l’occasion s’y prêtera. »
J’hoche la tête, j’avoue ne pas avoir la force de le retenir ou de poursuivre la conversation. J’ai besoin de rentrer chez moi, nourrir la bête et retrouver mes draps de satins au plus vite.
« Ce sera avec plaisir. »
Je les regarde reprendre le chemin un instant. Le chiot trottinait après les pieds de son maître, mais tous cela semblait l’avoir un peu fatigué. Au moins, cela donnerai quelques heures de tranquillité au blondinet.
Ourane finit par me pousser du bout du nez, gentiment. Je lui caresse l’encolure.
« Il est temps de rentrer mon grand, je sais »
Je remonte sur son dos et nous prenons le chemin tranquille de la maison. Pas de course aujourd’hui. Nous nous contenterons de profiter de cette jolie tranche de vie.
Le soleil joue à cache-cache au milieu des feuilles des sous-bois. Je me penche vers les oreilles de mon étalon et entoure son encolure de mes bras comme quand j’étais petite.
« Merci. »
D’avoir été ma plus belle aventure. D’être resté à mes côtés. De me permettre de faire de belle rencontre. D’être mon partenaire à jamais.
Merci Alec Hamilton pour ce petit RP. Ca fait du bien d'écrire des choses aussi douce dans les périodes les plus dures de nos vies. Je te souhaite d'aussi belles aventures avec Attila qu'Alizée avec Ourane
Alizée Bluechele
Astronome
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