Let each sunrise be an invitation

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MessageSujet: Let each sunrise be an invitation Let each sunrise be an invitation EmptyMer 29 Juil - 22:36

Mois 11, Jour 7

♫ Let each sunrise be an invitation ♫
Son souffle s’ébruita en cristaux miroitant. Chaque fois, ce spectacle teinté de brume me laissait sans voix et peut-être me rétorquerez-vous que la fraîcheur participait elle aussi, à m’affabuler de cette impression de gorge nouée. Vous auriez potentiellement raison. Mais la majestueuse silhouette qui se découpait dans le brouillard matinal me plongeait sans conteste dans un état d’euphorie. Un frisson de plénitude vint englober mon âme toute entière, la cajolant de son curieux bidon rond. Je l’accueillis à bras ouverts.

L’aube n’avait pas encore pointé mais je me trouvais déjà les pieds dans le pré, auprès de mes protégés. Les yeux encore collés par le sommeil, Jalisca renâcla doucement. En cet instant, elle me fit penser à la petite humaine que j’étais, qui se levait de bon matin avec le museau encombré. D’une gratouille sur le flanc, je vins lui déposer un léger baiser au niveau de l’encolure comme à l’accoutumée, avant de me porter en direction de son partenaire de pâturage, Ultrachic. Je m’étais toujours demandée ce qui avait pu traverser l’esprit de son propriétaire au moment de le nommer. Son appellation me faisait rire. Plus sauvage que la demoiselle, il ne fit guère attention à ma présence, m’accueillant à peine d’un fouettement de queue, déjà agacé. C’est que le petit père avait son tempérament ! Lui caressant le bout des nasaux sans plus l’embêter, je lui présentai le licol que j’avais amené avec moi. Il le renifla paresseusement, s’appuyant plus intensément sur son antérieur droit. Sans hésiter, je lui enfilais délicatement la bête et vint le resserrer au niveau de ses oreilles, avant d’y rattacher une longe. Je fis de même avec Jalisca, et les motivant à renfort de voix, nous primes le chemin de l’écurie.

L’été s’était doucement achevé et avec lui la possibilité de les laisser pleinement au pré. Ces matins étaient sûrement les derniers qu’ils passeraient en extérieur. Pour ne pas trop distiller leur instinct grégaire, l’écurie avait pris pour habitude de les laisser en extérieur le plus longtemps possible. En règle générale, et sauf en cas d’intempéries trop importantes, ils demeuraient en groupe la moitié de l’année. Au moment de la belle saison, il n’était donc pas rare que nous enchaînâmes les allers retours, mais cette habitude routinière me convenait. Aujourd’hui encore, je demeurais consciente de la chance inouïe que je possédais. Avoir trouvé une place en tant que palefrenière au sein des écuries de la ville relevait du rêve éveillé. A cette idée, un doux sourire vint flotter sur les commissures de mes lèvres légèrement bleutées. Oh oui, l’automne commençait seulement mais le climat au petit matin savait réveiller ! Hâtant le pas, je jetai un coup d’œil à mes deux compères, m’assurant qu’ils suivaient sans trop rechigner.

L’œil de Jalisca paraissait plus vif, son port de tête s’étant élevé. Ça y est, la petite jument était lancée ! Quand à Ultrachic, il suivait de sa flemme habituelle, n’hésitant pas à garder l’encolure abaissée pour caresser les herbes croulant sous le poids de la rosée. Malgré cette attitude moins active, le hongre suivait lui aussi. Ensemble, nous gagnâmes le coin de pansage et je ne tardai pas à nouer les longes autour de deux anneaux d’écurie respectifs. Les nœuds d’attaches assez solides, je me penchais sur le côté pour m’emparer de mon attirail. Puis avec patience, je m’attaquai au pansage. Ils l’avaient bien mérité. Les abords du pré restant légèrement boueux, le poil ras de Jalisca collait de terre séchée. Passant avec l’étrille, je réussis à en dégager un bon paquet, la faisant profiter de gratouilles qu’elle apprécia. Son postérieur gauche se souleva plusieurs fois pour manifester son contentement.

« Oh que oui, je veux bien te croire ! ça fait du bien »

Souriant à pleine dent, je passai un rapide coup de bouchon avant de passer à l’autre petit bout qui commençait déjà à s’impatienter. Je le trouvai mordillant son nœud d’attache. En riant, je vins détourner son attention en me plaçant derrière son épaule. Curieux, il abaissa la tête pour m’observer d’entre ses deux antérieurs, et ressentant quelques difficultés à correctement m’encadrer dans son champ de vision, il recula de quelques pas. Le nœud d’attache était sauvé ! Ultrachic reçut le même traitement de faveur que sa douce voisine, bien qu’il eut moins souffert de la saleté. S’enchaîna le démêlage très bref de leurs crins ainsi que le curage de leurs pieds. Le désavantage majeur de cette mise au pré, c’était les cailloux qui restaient fréquemment bloqués. Je ne me faisais aucune illusion. A peine délogés, d’autres reviendraient. Mais si par ce maigre petit geste nous pouvions éviter quelques complications… je n’allais pas m’en priver.

Pour être honnête, aujourd’hui n’était pas un jour où je devais travailler. Pourtant j’étais là aux aurores. Il faut avouer que je me sentais si vivante lorsque je me trouvais en ces murs, que je passais rarement une journée sans venir y passer mon temps. J’avais toujours été passionnée par le monde du vivant. Toute forme animée avait toujours attisé ma curiosité et j’avais même eu la chance de mettre le pieds à l’étrier durant mes jeunes années. Pourtant, c’était depuis mon arrivée à Damned Town, et particulièrement une fois que mon travail avait été décroché, que cette nouvelle passion s’était librement exprimée. Travaillant du soir au matin sans rechigner, prenant le temps d’observer ces magnifiques êtres qui m’entouraient, j’avais fini par apprivoiser leurs petites habitudes. Rapidement, je pris des leçons, apprenant puis perfectionnant ma manière de monter. Depuis le début de cet apprentissage avec mon employeur, je m’étais toujours retrouvée avec Jalisca. Cette admirable jument possédait un excellent caractère pour accepter les débutants. Elle m’avait appris tant de choses. Sa patience m’avait charmée et en quelques mois, j’avais développé en elle une confiance absolue. Ceci différait nettement de celle que je plaçai en moi. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il me fallait encore énormément travailler. J’avais beau vouloir mettre en elle une confiance aveugle, la nervosité que je ressentais parfois à mon propre égard la perturbait, brouillant la communication que nous avions établi. Ces moments la stressaient autant que moi et en ces conditions, nous ne parvenions plus à rien en tirer.

Malgré ces accrocs, j’avais il y a une semaine, obtenu l’autorisation durant mon temps libre de prendre Jalisca pour aller me balader dans les alentours. Habituée aux extérieurs, sa méfiance ne risquait pas de me faire défaut, la petite jument n’ayant peur de rien. Au contraire intrépide, elle était toujours prête pour de nouvelles expériences. La seule condition pour que je parte en balade, était que je prenne avec le petit hongre. Trop imprévisible encore pour que je ne puisse mettre le séant sur son dos, il avait une toute autre attitude en bout de longe. Mon employeur m’avait expliqué qu’il le trouvait plus concentré au travail lorsqu’il sortait au préalable. Et selon lui, il n’y avait rien de mieux que les balade pour stimuler l’intérêt d’un jeune cheval. Le seul inconvénient était qu’Ultrachic n’était pas aussi débrouillard que Jalisca. Il s’effrayait rapidement, surjouant parfois cet émoi. Je me méfiais donc de chaque petit imprévu qui surgissait, surveillant toujours du coin de l’œil les réactions de monsieur.

Après avoir sellé, il vint le moment de se lancer. Comme à l’accoutumée, nous primes d’abord notre temps pour nous échauffer, et je les fit marcher puis trotter durant un bon petit moment. La fraîcheur matinale n’impactait pas que moi, et je sentis que ce petit réveil articulaire et musculaire ne leur avait pas fait le moindre mal, bien au contraire. Enfin, je me postai derrière l’épaule de Jalisca, plaçai l’étrier gauche sur le bout de mon pied et pris mon élan pour me mettre en selle. Suite à quoi nous primes la route d’un pas tranquille, en direction de la plage.

Sous mon poids, je sentis rapidement que Jalisca avait tout aussi hâte, sa démarche ne manquant pas d’assurance. Le duo d’équidé fut soulagé lorsqu’ils quittèrent les pavés puis le macadam pour enfin trouver la douceur du sable. Ceci eut lieu une vingtaine de minutes après notre départ. A la différence de la belle saison, ce dernier ne brûlait pas, et seule sa douceur vint les cueillir. UltraChic n’hésita pas à hennir plusieurs fois puis à immédiatement quémander le trot. Chose demandée, chose faîte ! Nous filâmes en soulevant de petits cyclones de poussières, le vent fouettant indifféremment crins et cheveux.

La plage paraissait ne pas avoir de frontière. Si nul rocher ni bâtiment n’avaient permis de se repérer, il aurait été aisé de se croire dans une immensité sans fin. Fort heureusement, de régulières singularités du paysages permettaient de s’y retrouver. Là, devant nous, finit par se dresser la petite auberge du Cheval Blanc. Lors de notre première balade, le nom m’avait intriguée, et j’avais cette fois ci pris le nécessaire pour pouvoir m’y arrêter, en fin de promenade. Passant devant sans m’arrêter, je vis que les lumières n’étaient pas encore allumées, du moins pas du côté où je me trouvais. Le soleil se levait à peine, ils avaient raison de ne pas plancher si tôt.

Nous poursuivâmes jusqu’à un édifice rocheux où je sommai à la petite troupe de ralentir : le soleil était sur le point de se lever. De mes yeux émerveillés, je pivotai le bassin sur ma selle, la main en visière, prête à ne rien laisser passer de ce somptueux spectacle.
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MessageSujet: Re: Let each sunrise be an invitation Let each sunrise be an invitation EmptyLun 5 Avr - 1:40

Let each sunrise be an invitationBeach smells of calm, salty air with hints of sea moss and musk on ocean waves. A light fresh-marine fragrance that captures the invigorating freshness of the coastal seaside and ocean waters with astonishing complexity. A breeze of sun-drenched sea grass wafts through the top note of the water-drenched scent. Waves of musks ripple within the brisk ozone heart and then cascade down a transparent wood background. It's mesmerizing.
4H23. Le petit homme n’arrive plus à se rendormir. Pour une raison inconnue, il s’est réveillé au milieu de la nuit, transpirant de sueurs, un mal lancinant perforant l’arrière de son crâne. Il ne se souvient pas avoir rêvé durant son sommeil, et se rappelle s’être endormi tard avec difficulté. Ses yeux sont lours du poids du sommeil et les maintenir ouverts est difficile. Ismaël reste ainsi, pensivement allongé, patientant le retour d’une forme de somnolence. Après de longues de minutes à tourner sous les draps, il se décide finalement à se lever. Retirant lentement les couvertures, un brin d’air froid vient frôler sa peau, le faisant frémir d’inconfort. Attrapant son plaid déposé délicatement contre la chaise de son bureau, il s’enroule à l’intérieur et se dirige vers le balcon.

C’est alors qu’il croise du regard la petite boîte blanche déposée sur la table du salon. Le ruban rose qui étreint ses formes géométriques s’est défait. S’accroupissant auprès d’elle, ses phalanges récupèrent les extrémités du velours et les plient en flot. Contre la boîte brille une pièce ; la pièce offerte par cette étrange femme rencontrée au milieu de la forêt. Le jeune australien s’en saisit, et commence machinalement à jouer avec elle, tout en marchant d’un pas lent vers la baie vitrée. Il l’ouvre d’un geste las, et la fraîcheur de l’aube enserre ses jambes nues. Ses pieds frissonnes contre les lattes, mais ne l’empêche pas de venir s’accouder à la rambarde.

Les yeux du petit homme détaillent avec curiosité la plage. C’est un spectacle dont il ne peut se lasser, malgré l’immense chance de pouvoir le contempler chaque matin dès son lever. La mer est calme. Le sable brille sous les lueurs de la lune et les vagues s’échouent à son contact selon un rythme réconfortant. L’écume blanche parsème le bleu profond de l’eau et contraste avec les dunes grises des berges. Perdu dans ce moment d’agréable solitude, l’esprit d’Ismaël s’étire et dérive. La brume timide occupant ses pensées matérialise des images éphémères, dont les teintes sont délavées.

« Il est assis sur le bord de son lit, les rayons de la lune filtrent à travers les stores de sa chambre. Il n’arrive pas à dormir, pourtant il doit être en forme pour demain, jour de son examen de mathématiques. Il sait avoir travaillé autant qu’il le pouvait, s’être donné le mal de refaire les exercices jusqu’à les maîtriser. Il n’est pas anxieux, alors pourquoi ne parvient-il pas à dormir ? Massant sa tête calmement, il se rallonge, cherchant un moyen de se rendormir. La pièce est silencieuse, si ce n’est la respiration régulière d’Eliakim qui dort paisiblement sur son matelas déposé au sol. Ismaël roule le long de son lit et pose son regard sur son ami. On dirait que ses paupières sont tout juste posées l’une contre l’autre, recouverte par des mèches noires de ses cheveux. Son torse se lève et s’abaisse selon un rythme régulier. Par moment, ses poings se resserrent sur les draps. Il doit être en train de rêver. Basculant sur son dos, le petit homme se concentre sur ce souffle, apaisant. Très vite, il se laisse bercer. »

5H38. Le temps passe si vite lorsque l’on rêvasse. Le soleil commence à se lever, et avec lui, la chaleur enivrante apportée par sa bénédiction. Sa délicate température réchauffe la plante des pieds, puis grimpe le long des mollets, diffuse dans le tronc et déleste les épaules du poids du monde qu’elles se doivent de supporter. L’été touche à sa fin, et avec lui, ces moments inégalables bercés par l’éveil de l’astre solaire. Rassemblant ses pensées disparates, le petit homme s’estime assez brave pour quitter son nid douillet et rejoindre la rive. Retournant dans la chambre, il récupère une simple chemise blanche un brin trop grande et l’enfile. Il l’accompagne d’un short en jean se terminant un peu en dessous de ses genoux, qui laisse exposées à la brise du matin ses jambes pâles.

Refusant d’incommoder son corps de chaussures, Ismaël quitte son appartement, le pas léger. Ses mouvements font tinter les clés accrochées à son pantalon et le vent soulève avec allégresse les plis de ses vêtements. Très vite, ses orteils s’enfoncent dans le sable mouillé, frissonnant sous sa fierce fraîcheur. Le jeune australien marche sans direction, longeant l’écume, l’esprit perdu quelque part où ne sait où. Par moment, il s’arrête et s’accroupit pour ramasser quelques coquillages, dont les couleurs singulières suffisent à évoquer sa sympathie.  

5H58. Sans s’en rendre compte, le petit homme s’est éloigné de chez lui. Il est désormais un peu plus loin sur la jetée, il continue de chercher des joyaux de chitine déposés par le courant. Quand soudain, à ses propres traces de pas, s’ajoutent des traces distinctes de sabots, alignées en deux rangées parallèles. Ismaël se prend alors au jeu, suivant les traces d’une curiosité enfantine. C’est au bout d’une centaine de mètres que ses soupçons sont confirmés, lorsqu’il entend la respiration saccadée d’un animal qu’il reconnaît. Levant la tête, il l’aperçoit, sur un édifice rocheux en hauteur. Il s’agit d’un cheval, ou plutôt de deux chevaux, aux poils soigneusement entretenus, l’un d’eux monté par une cavalière aux cheveux longs de couleur crème. Elle semble observer l’horizon. Depuis combien de temps est-elle là, à contempler le lever-du-soleil ? Il ne saurait le dire. Silencieusement, le petit homme se tourne vers lui aussi, main en visière, l’admirant atteindre sa position de prédilection dans le ciel.

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MessageSujet: Re: Let each sunrise be an invitation Let each sunrise be an invitation EmptySam 10 Avr - 0:03

Mois 11, Jour 7

♫ Let each sunrise be an invitation ♫
Les rayons, timides à l’ébauche, deviennent incandescents au fil de l’éclaircie. Le soleil mettra du temps avant d’atteindre sa Chaire. Mais Il n’est pas pressé, il a toute sa journée pour s’élever. Alors patiemment, il s’étend, projetant son influence avec douceur et légèreté. Bientôt l’eau se couvre d’une teinte orangée, qui miroite contre l’écume, se fond au mouvement des vagues. Mes yeux se plissent face à l’ardeur de la clarté, mais je ne suis pas autorisée à me détourner. La beauté du spectacle est à couper le souffle et m’empêche catégoriquement de décrocher. Immobile, je ne vois pas les secondes s’égrener. Ce que je perçois, c’est ce joyau qui se sublime progressivement. Je frissonne à l’idée de la chaleur qu’il va pouvoir répandre sur mon épiderme, après avoir déjà fait briller mes yeux.  

Sur ma droite, UltraChic s’ébroue. L’encolure abaissée, il cherche. Que cherche-t-il ? De l’herbe pardi, quelque chose à se mettre sous la dent, quelque chose de vert et tendre. Mais la plage n’abrite pas de tels trésors, et bientôt, il redresse la tête, renâcle puis fais mine de faire demi-tour. La tension induite sur la longe me force à revenir dans le présent. Je papillonne des yeux, lui adresse un regard conciliant et lui parle.

«Mais oui, mon grand. Ça y est, j’ai fini de te faire patienter. En tout cas, tu vois ! Tu es un champion, capable d’être sage.»

Me penchant sur ma selle, une main sur le pommeau, je lui flatte l’encolure. Ses oreilles se redressent, sa tête se lève et son souffle vient s’interposer le long de mon épiderme. L’échange d’énergie s’opère et un agréable sentiment de vigueur me prend la main. Je me redresse ensuite sur mon siège, rétabli une posture descente, ancre mon bassin dans ma selle avant d’exercer une pression de jambe. Jalisca la perçoit et se recentre elle aussi. De quelques tours de bras, je la guide de mes rênes afin de regagner la grève dont nous venions de nous écarter. Dans un SPLASSHHHH assourdissant, UltraChic bondit sur le sable, soulevant des gerbes d’eau glacées qui en font piaffer Jalisca d’agacement.

Quel enfant, ce poulain, sorti tout droit de sa mère, n’a décidément aucune éducation.

En prévision, je porte à nouveau une main à mon pommeau et à raison. La petite jument s’ébroua aussitôt pour évacuer cette eau si peu tempérée. Tout son corps se secoue sommairement de part et d’autre avant de retrouver la stabilité qui me sied. Réajustant mon casque, je la flatte également pour la féliciter de ne pas avoir surenchéri. Puis ensemble, nous contournons le rocher, revenant sur nos pas.

C’est là que je l’aperçois. Un jeune homme à eu la même idée que nous. Levé à l’aurore, il regarde l’horizon, une main levée, les cheveux au vent, comme si rien de l’extérieur ne pouvait l’influencer. Sous les couleurs de l’aube, le contraste est admirable. La brise soulève ce qui me paraît être une fine chemise, sur un short en jean, à peine plus long que ses genoux. J’esquisse une moue étonnée. Avant même que le soleil ne soit entièrement levé, il est prêt à se balader ainsi ? Fort étonnée de cette résistance au froid, je constate bien rapidement que ses pieds ne sont pas non plus étriqués. Recouverts de sables, ses plantes plongent librement dans ce dernier avec un naturel suffisant pour répondre aux quelques « questions » que je pouvais me poser. Insensible, ou besoin de ressentis. Ou les deux. Qu’importe.

J’esquisse un sourire et ne force pas à ralentir mes deux compagnons. J’essaye de suivre les traces que nous avons auparavant laissées, afin de ne pas trop endommager l’œuvre de la marée haute, elle qui a tant égalisé l’étendue sableuse. Au fur et à mesure que nous nous approchons, je perçois le petit hongre redresser l’encolure en direction de l’inconnu. A nouveau, je sens que la longe risque de faire défaut.

« Ohla.. »

D’une voix douce, je lui demande de ralentir, mes jambes et mon assiette n’ayant aucune emprise sur lui. Mais le petit hongre est intrigué. Un faible hennissement franchit ses lèvres, fait vibrer ses naseaux. En réponse à ce cri, Jalisca redresse elle aussi la tête, oreilles tournées en la direction du petit homme. Je ne cache pas ma moue rieuse, amusée par la curiosité de ces deux trésors. J’espère que cet inconnu n’était pas en train de méditer....

« Bonjour ! Veuillez les excuser, même tôt le matin, ils savent se montrer on ne peut plus bavard. »

J’esquisse un petit rire, étouffé par le cri d’une mouette. Jalisca ne ralentissant pas le pas, nous finissons par nous retrouver à cinq bons mètres du jeune homme. Là, j’annonce l’arrêt d’un mouvement du bassin vers l’arrière, et UltraChic est contraint d’obtempérer. Immobile, ses crins s’emmêlent sous le vent. Sa curiosité n’est pas tombée.

« Je m’excuse si vous étiez en train de méditer. En tout cas, cest un très beau lever de soleil que nous avons eu là. Parfait pour entamer une nouvelle journée ! »

Je finis par me taire, vraisemblablement aussi éloquente que le reste de ma troupe. Sous ma bombe, je replace une mèche de cheveux qui me barre les yeux. Je dois confesser, je n’ai pas envie de partir. Je suis bien, là, sur ce bout de plage. Une petite voix en moi me murmure que l’homme qui était venu là recherchait peut-être la tranquilité. Ce moment de plénitude où rien ni personne ne peut interférer avec vos pensées. Mais je laisse place au doute. Ma volonté de rencontrer, d’échanger, et d’apprendre à connaître les habitants de la ville est trop forte. Je ne peux, par timidité, m’éloigner sans avoir dit mot. A minima, j’ai envie de le saluer.

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MessageSujet: Re: Let each sunrise be an invitation Let each sunrise be an invitation EmptyDim 4 Fév - 0:25

Let each sunrise be an invitationBeach smells of calm, salty air with hints of sea moss and musk on ocean waves. A light fresh-marine fragrance that captures the invigorating freshness of the coastal seaside and ocean waters with astonishing complexity. A breeze of sun-drenched sea grass wafts through the top note of the water-drenched scent. Waves of musks ripple within the brisk ozone heart and then cascade down a transparent wood background. It's mesmerizing.
6H14. La traversée du ciel par le soleil est un spectacle dont le petit homme ne saurait se lasser. Sans même s’en rendre compte, ses pupilles s’écarquillent et son cœur bat la chamade. L’astre de chaleur étire lentement ses bras ardent dans toutes les directions, caressant la joue de son public matinal. Il revêt les langes aux nuances croustillantes qui parfont sa silhouette et projettent derrière chaque être son reflet monochrome. Du coin de l’œil, Ismaël observe avec amusement les plis de son ombre s’étendre avec comicité. Tantôt fine, tantôt épaisse, cette ombre attachée à ses pieds nues semble flotter dans le sable. Lorsque l’écume lui recouvre les contours, elle se glisse l’espace d’un instant dans l’immensité de l’eau à l’horizon. Puis, elle revient à sa position.

Depuis tout petit, la curiosité du petit homme n’avait eu cesse de s’enrichir. Lorsqu’il était plus jeune, pas assez grand pour comprendre les concepts abstraits du monde qui nous entoure, mais déjà assez grand pour chercher à les cerner, il se demandait souvent comment son ombre faisait-elle pour le suivre. Alors, il s’était imaginé la chose suivante : en projetant ses rayons, le soleil révélait au grand jour un voile invisible au-travers duquel les êtres voyaient leur reflet. Cette image, sans couleur et sans forme, n’était pas vraiment eux, mais un ami qui leur ressemblait et passait ses journées accolées à eux par les pieds pour explorer le monde. Lorsque la nuit tombait, l’ami devait retourner chez lui. Ainsi, il finissait par se détacher doucement sans un bruit avant de s’évanouir dans le noir.

L’âge apprend à toute chose que les secrets de l’enfance sont parfois plus terre-à-terre. Mais souvent, le jeune australien repense à ses croyances naïves qui occupaient autrefois son esprit. Eliakim se moquerait probablement de lui s’il entendait ces non-sens.

Le petit homme est ramené à la réalité par des soufflements emportés par la brise. Au loin, les chevaux en balade ont entamé leur descente et reviennent sur leur pas d’un sabot mesuré. Main toujours en visière, c’est en plissant les yeux qu’Ismaël souligne leur démarche. Il se tourne dans leur direction, les laisse s’approcher sans un bruit. Les chevaux sont des animaux impressionnants, d’une grandeur et d’une intelligence qui dépassent les habitudes du jeune homme.

En fouillant dans ses souvenirs, il se rappelle une séance d’initiation. Ismaël a peut-être quatre ou cinq ans. Il est parti passer l’après-midi à Caves Beach avec ses parents et Eliakim. Le soleil est brûlant, c’est le milieu de l’été. A un moment, on lui visse une bombe d’équitation sur la tête et on le hisse sur le dos d’un grand poney. Il n’est pas tranquille, il a peur de tomber. Le sol est à perte de vue. Ses épaules crispées et ses jambes rigides n’aident pas vraiment l’animal à avancer. Le moniteur du centre équestre, le Swansea Equestrian Grounds, semble amusé puis attrape une corde pour guider l’animal. Ils marchent le long de l’eau en silence et le petit garçon appréhende non sans inquiétude ces sensations particulières. Très vite, il est ramené à ses parents et observe son meilleur ami faire de même.

6H36. Ismaël se souvient du poil ras du poney, de ses mouvements saccadés, mais aussi des émotions indescriptibles qui émanaient de lui. Comment communiquer avec un animal aussi différent et pourtant pas moins intelligent ? Alors que les chevaux sont bientôt juste au-dessus de lui, il perçoit la voix de la cavalière.

Let each sunrise be an invitation Z3j2 Bonjour ! Veuillez les excuser, même tôt le matin, ils savent se montrer on ne peut plus bavard.

Le petit homme sourit à la remarque. Il s’imagine un cheval parlant sans cesse à son cavalier. Il laisse retomber ses bras sur les côtés, observant de ses prunelles chocolat les deux grands animaux lui faisant face, sans oser les toucher. Ces-derniers se sont arrêtés à une distance respectable et leurs oreilles s’agitent dans tous les sens. Sont-ils curieux ?

Let each sunrise be an invitation Z3j2 Je m’excuse si vous étiez en train de méditer. En tout cas, c’est un très beau lever de soleil que nous avons eu là. Parfait pour entamer une nouvelle journée !

Ismaël acquiesce d’un mouvement de tête. Son regard cherche à étudier les traits de la cavalière, mais la distance rend la tâche impossible. Il perçoit cependant son expression lumineuse, ses longs cheveux blonds et sa tenue des beaux jours. Baignée par le soleil, sa peau est nuancier couleur clémentine. Le jeune australien penche légèrement la tête sur le côté et ses cheveux roses pâles sont balayés par la brise, tout comme les crins des chevaux. Les mots cherchent à se former dans son esprit, mais l’anxiété naturelle qui occupe son corps en perturbe le procédé. Le jour est à peine levé mais déjà Ismaël sent une fatigue lui pincer les tempes. Il finit par trouver une phrase descente et sa voix grave calme perce le silence.

Let each sunrise be an invitation Wzz8 Bonjour. Je ne méditais pas, ne vous inquiétez pas. C’est vrai que le lever du soleil est particulièrement beau aujourd’hui. Je suppose que pour une promenade à cheval, le temps doit être idéal.

Des questions indirectes, mais un regard qui lui ne faiblit pas. Les jambes du jeune homme se croisent par réflexes et le ressac apporte la fraîcheur pour éclaircir son encéphale. Sa main se serre et se desserre, ses bras fourmillent, comme s’ils ne trouvaient pas leur place. Doit-il s’avancer pour aborder la jeune femme ou bien attendre qu’elle s’approche ? Par doute, il reste immobile, mais le visage invitant à poursuivre la conversation.

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MessageSujet: Re: Let each sunrise be an invitation Let each sunrise be an invitation EmptyMer 7 Fév - 19:05

♫ Let each sunrise be an invitation ♫
Le souffle matinal, qui agite le sable et meut les nuages, est encore revigorant. De ma posture en hauteur, exposée à la brise, je sens mon épiderme qui régulièrement renouvelle sa chair de poule. Je me suis ce matin vêtue avec attention, enfilant un polo à col haut, réhaussé d’un gilet sans manche rembourré. Et maintenant que je suis face à l’éveil des éléments, à la naissance de la lumière, je suis perdue. Ai-je vraiment froid où suis-juste encore transcendée par la beauté de la nature ?

La réponse du jeune homme tarde à venir. Pourtant, je ne le réalise pas. Je sens encore le bord de mes paupières qui rencontre des difficultés à complétement se décoller, je sais que mon esprit est encore en partie quelque part là-bas, dans mon lit. Si je profite de l’instant présent, c’est parce que j’en savoure chaque partie, sans me soucier du temps qui s’écoule. Les seules choses qui m’importent sont la vue splendide des environs, le jeu que l’ombre et la lumière nous projettent en avant-première et mon contact avec l’extérieur. J’inspire à plein poumons cet air frais, je me gorge de l’aura de mes deux accompagnants. Ces deux derniers n’ont d’ailleurs pas bougé. Jalisca a l’attention encore tournée vers ce nouveau bipède qui se tient légèrement en contrebas. Ultrachic lui a tourné la page. Si je sais au fond de moi qu’il reste vigilant, sa curiosité elle est retourné au sol et ses aspérités. Et si ces herbages légèrement isabelles étaient mangeables ? Il approche ses vibices de sa cible, et hume son hypothèse. D’allure valide, il fait le choix de se lancer. Avançant l’antérieur droit pour prendre appui, il fouette l’air de sa queue en renâclant, les oreilles maintenues à quatre-vingt-dix degrés. Je me prends d’affection pour cette vision. J’aime l’insouciance de sa jeunesse, même si l’imprévisibilité de ses réactions a aussi tendance à m’angoisser. Je trouve précieux ce regard innocent et plein d’intérêt qu’il porte quotidiennement sur le monde, désireux d’en apprendre plus sur son fonctionnement, et sa manière d’interagir avec lui.

Let each sunrise be an invitation Wzz8 Bonjour. Je ne méditais pas, ne vous inquiétez pas. C’est vrai que le lever du soleil est particulièrement beau aujourd’hui. Je suppose que pour une promenade à cheval, le temps doit être idéal.

La voix du jeune homme me parvient à peine. Derrière nous se joue les allers et venues d’une mer apaisée, autour de nous l’air vibre entre nos oreilles, nous contant les aventures mêlées de la faune et de la flore. Pourtant, quand elle me parvint, le grave de son timbre ainsi que la sérénité qui s’en dégage me mettent instantanément en confiance. Un large sourire se dessine sur le bas de mon visage. Bien sûr, mes mèches de cheveux refusent de rester disciplinées et viennent régulièrement se coller à ma peau. L’avantage de cheveux raides comme de la paille et fins comme du foin. Avec patience, je viens régulièrement déplacer les épis qui s’invitent dans mon champs de vision. Je constate que le ton employé n’a rien de fermé. Les remarques sont posées, et l’attitude est celle de deux inconnus qui entament une conversation sans savoir où celle-ci les mènera. Je suis rassurée d’une part de ne pas le couper dans son programme. Et je suis également encouragée à poursuivre sur ma voie. Le contact est facile, simple.

Comme mon envie, les vagues vont vers lui. Je l’entraperçois croiser les jambes. Il maintient la distance qui nous sépare, pourtant j’ai l’impression de ne pas ressentir d’aversion ou d’envie de clore la discussion. Mon regard plonge vers le bas, et je réalise que je surplombe les étendues sablonneuses. Notre groupe, surtout au milieu de nulle part peut paraître imposant. Jalisca se dandine légèrement et je me décide. Profitant de l’encas de son compagnon, je me penche vers l’avant, attrape le pommeau de ma main gauche, puis passe ma jambe droite au-dessus de sa croupe avant de me laisser glisser le long de son flanc jusqu’à ce que mes pieds retrouvent la terre ferme. Je sens au bout de ma longe mon petit jeune qui se redresse un peu surpris, avant de retourner gratter le sable sous ses pieds. Je laisse mes rênes filer entre mes doigts pour donner du mou à ma partenaire. Flattant son encolure, je la désangle de quelques trous puis fais le tour de Jalisca. Je raffermis ma prise sur la longe d’Ultrachic avant de vérifier la solidité de l’attache entre sa libre extrémité et la corne de ma selle. Une fois que je me suis assurée qu’il ne puisse pas filer comme ça, j’attrape délicatement l’une de mes rênes et avec un petit claquement de langue, j’indique le départ. A hauteur de mes partenaires, nous avançons à petit pas vers l’inconnu. Au moins jusqu’à pouvoir mieux détailler son visage.

Ne sachant pas jusque quelle distance il était respectueux de rester, je fis le choix de laisser deux bons mètres nous séparer. Souriant à nouveau, je me place de profil de sorte à pouvoir converser tout en gardant un œil attentif aux deux chevaux. J’acquiesce :

« Le temps est toujours idéal pour une balade à cheval. Même sous un torrent de pluie, il y a de beaux moments à partager ! En tout cas, pour moi. Mais c’est vrai qu’on voit rarement d’aussi majestueux contrastes. Je ne viens pas souvent à la plage, encore moins aussi tôt le matin, mais après avoir vu ça, je le referais sans hésiter ! Vous êtes un habitué de la côté ? »

Sans me départir de mon sourire, je croise à mon tour les jambes, ne sachant trop quoi faire d’autre. Lorsque Jalisca fit quelques pas pour me rejoindre, je les desserrais pour retrouver un peu de stabilité avant de caresser avec amour son chanfrein. Son souffle chaud me chatouilla l’avant-bras opposé, me faisant à nouveau frissonner.  

Le bastringue marin reste bien présent au creux de mes pavillons. J’ai du mal à pleinement percevoir tous nos échanges, je ne sais d’ailleurs pas même s’il a pu recevoir mes propos. Ai-je parlé assez fort ? En raisonnant, je me dis qu’il aura au moins perçu mes lèvres bouger. Peut-être aura-t-il pu décoder alors ce que je disais.

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Linnéa Krämer
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